PAGES PROLETARIENNES

mercredi 7 septembre 2011

LA SOLUTION NATIONALE PROTECTIONNISTE DE M. HUSSON


« Nous affirmons notre volonté de taxer le capital et nous prenons les mesures de protection adéquates ».(Hussonnerie)

Nous vivons dans un monde programmé décoiffant tout en demi-teintes et chausse-trappes. Tous nos politiciens ne s’en prennent-ils pas aux riches, s’emparant des idéaux gauchistes qui pleurèrent tant pour « faire payer la crise aux riches » ? M. Obama, élu bicolore de l’auguste bourgeoisie US ne fait-il pas un procès aux banques spoliatrices et agioteuses ? Des économistes ultra-bobos du Nouvel Obs aux économistes gauchistes ne vient-on pas nous prôner les vertus présumées, pourtant élimées et ringardes, du programme stalinien pour pays riches endettés ?

Chacun de nous en convient, tous les économistes patentés sont nuls, libéraux comme « marxistes ». Quand ils se piquent de politique c’est pour nous faire des leçons de morale qui nous font pisser de rire. Les premiers parce qu’ils veulent toujours piquer des sous dans la poche des prolétaires pour rattraper leurs déficits, et les autres parce qu’ils croient que la misère accrue suffirait pour que les prolétaires échappent aux impasses syndicales et au discours alternatif creux de la gauche caviar. M. Husson s’est fait une réputation d’économiste, après une longue formation dans le gauchisme trotskien qu’il a quitté pour rejoindre les pires organisations franc-maçonnes et cette entité à bobos inquiets Attac. Fort d’une analyse simpliste et perceptible par le citoyen lambda, Husson s’est gonflé les chevilles et débite des solutions navrantes, bien connues du grenier loufoque de la gauche bourgeoise. On comprendra aisément le double langage électoraliste/bonimenteur de foire en gardant en mémoire un parcours génétique qui l’a formaté à dire autant d’âneries contre-révolutionnaires et de cuistreries électoralistes pétaradantes mais totalement ineptes à solutionner même le capitalisme autochtone en décadence.

Ancien militant du PSU, il fut membre de 1979 à 2007 de la LCR dont il a fait partie du comité central entre 1995 à 2000, puis en démissionne en décembre 2006. Il est également membre de la fondation Copernic, ainsi que du Conseil "scientifique"(phoque) d'Attac. Il a participé à la création de l'association Agir (tous) ensemble contre le chômage (« AC! ») en 1993. Déjà couleuvre centriste, il critique l'attitude fier à bas de la LCR (prénuptiale NPA) vis-à-vis des collectifs anti-libéraux, il quitte la LCR et soutient la candidature du faux paysan Bové à l’élection présidentielle. Notons subsidiairement que cet imbécile de caméléon est salué par les grands marxistes économistes de la revue Controverses. Il n’a pourtant à la bouche que ces odeurs fétides de « solutions progressistes », de « gouvernement de la gauche radicale », de « protectionnisme révolutionnaire » (« protections adéquates »), de « nationalisations »

CHASSEZ LE TROTSKIEN IL REVIENT AU GALOP

Dans un de ses articles publiés un peu partout – « Euro : en sortir ou pas ? » - Husson se veut simpliste pour expliquer que si l’Europe a été mal goupillée, elle reste la solution à condition d’adopter les vieilles béquilles de la gauche gouvernementale collabo de l’immédiat après-guerre : sornettes protectionnistes et nationalisations. Cette hussonnerie n’est que la reprise génétique de la fadaise du vœux Léon « l’Europe socialiste », vieux réflexe européocentriste de l’opposant au barbare slavisme stalinien, qui croyait avoir trouvé la solution à la contre révolution dans les thirties en faisant abstraction du cavalier solitaire de l’Allemagne et du véritable internationalisme qui se fiche de l’Europe comme telle ; Lénine n’a jamais défendu d’ailleurs cette thèse trotskiste décadente. L’Europe, selon l’éternel subconscient trotskien de Husson était une « union monétaire tronquée » qui fonctionna tant bien que mal grâce au surendettement (quel brillant analyste comique !) ; la crise morbide a accéléré fragmentation et « la spéculation financière ». En réalité ce n’était qu’un plan de sauvetage… des banques. Euréka ! Et feu sur la rentabilité capitaliste, cette « pression supplémentaire sur les salaires et sur l’emploi ».

PROGRAMME GAUCHE CAVIAR : l’arc en ciel trotsko-socialo-bobo

« L’équation est donc simple : on ne sortira pas de la crise par le haut sans une modification significative de la répartition des revenus ». Du Martine Aubry à l’état pur, ou du Hollande à l’état flanby. Ces « primaires » socialistes se prononcent du haut de leur marchepied électoral improbable pour une meilleure répartition des revenus, un justice fiscale, mais ne disent rien sur les retraites des cadres à 6000 euros car les syndicats gouvernementaux sont opposés à toute division des « salariés » sur les retraites : certains ont cotisé dur et partent tard, n’est-ce pas ? Husson fait le perroquet des bonimenteurs de la gauche plumard et DSKati…, il suffirait d’une « remise à zéro de la part des salaires ».

Il y va crescendo avec l’argument libéral d’abord : « Le déficit budgétaire devrait être progressivement réduit », puis l’argument trotskien NPA (« nous ne paierons pas pour leur crise », « contrôler leurs profits »): « le coût de la crise devrait être assumé par ses responsables, autrement dit la dette devrait être en grande partie annulée (sic) et les banques nationalisées ; enfin par des arguties aubrystes inénarrables : « réduction du temps de travail dans le privé, ou par création de postes dans les administrations, services publics et collectivités ». Enfin clin d’œil aux couches petites bourgeoises vertes et fainéantes : « la priorité au temps libre et la création d’emplois utiles sont deux éléments essentiels de tout programme de lutte contre le changement climatique ». Sans oublier l’autre clin d’œil aux forçats du syndicalisme revendicatif et collaborateur : « une défense des salaires, de l’emploi et des droits sociaux sur laquelle il ne devait pas y avoir de discussion ».

Le discours de l’hussonnerie est typiquement celui des bêtas d’Attac, avec cette capacité d’abstraction qui soulève les montagnes de la subversivité : la « lutte contre le changement climatique » avec la défense de cet abruti, le camarade "emploi" qui mène à toutes les promenades syndicales mais sûrement pas à la destruction du capitalisme. Admirons cet admirable accouchement d’une pensée néo-trotskienne revitalisée à l’eau pasteurisée des conclaves Copernic et des réunions de quartier Attac : « L’enjeu est de faire basculer de la défense au contrôle et seul ce basculement peut permettre que la mise en cause de la propriété privée des moyens de production (le véritable anticapitalisme) acquière une audience de masse ». Le tout au nom d’une Europe qui laverait plus blanc : « c’est donc au nom d’une autre Europe que serait assumée la rupture avec l’Europe réellement existante ». Qu’est-ce qui lave plus blanc que blanc, se moquait jadis Coluche ?

Trotskiste congénital Husson ne peu refouler le lait tourné qui lui a été servi au biberon un certain « socialisme réellement existant » ; dans la petite tête des élèves du trotskisme impénitent le mur de Berlin sépare toujours les deux hémisphères cérébraux, avec le même « soutien critiques » aux inepties gestionnaires staliniennes.

LA DEFENSE NATIONALE DE L’EUROPE

L’anti-capitalisme gauchiste – qui met en cause la propriété privée des moyens de production au profit de la propriété privée de l’Etat – est bien le digne héritier du stalinisme et de la gauche caviar mode Mitterrand. S’il s’applique au « gouvernement de transformation sociale » (version boboïsée du programme commun de la défunte gauche des seventies), selon notre petit Husson poilu, cet anti-capitalisme serait ce bric à brac de constellations nationales euroépennes se refilant leurs nationalisations par imitation (autarcique) afin d’éviter d’être confondus avec les anti-européens fachos, dont il faut se démarquer en étant plus européens que les européens. Husson puise alors sa plume dans l’antifascisme décati, un moment de son formatage dans les eaux vaginales trotskiennes : « …le risque est très grand de donner une légitimité de gauche aux programmes populistes. En France, le Front National fait de la sortie de l’euro l’un des axes de sa politique ».

Aussi subversif que l’indigné vieillard Hessel, la phase de Husson atteint des sommets de radicalité tapageuse toute syndicale et à chier : « L’objectif d’une transformation sociale, c’est, encore une fois, d’assurer à l’ensemble des citoyens (sic) une vie décente dans toutes ses dimensions (emploi, santé, retraite, logement, etc.) (…) Il faut donc prendre un ensemble de mesures visant à dégonfler les revenus financiers et à réaliser une réforme fiscale radicale (re-sic) ». On croirait presque lire du Toni Negri ou du Roland Simon, deux anonymes crétins radicaux en verbiage abscons.

L’affrontement entre les entités vagues et boboïsantes de Husson « se déroule avant tout dans le cadre national ». Tiens on croirait de la bouillie stalinienne d’antan à la Marchais. Quels abysses de régression dans la maïeutique gauchiste décomposée !

Imitez partout le programme trotskyste de nationalisations et de punition des capitaux, voilà la voie subversive de Husson ! Ce qu’il nomme « légitimité des solutions progressistes ». Ah « nationaliser les capitaux étrangers », cette volupté trostko-stalinienne ! De même que le programme commun de 1971 de la gauche bourgeoise était « progressiste », quand bien même il a foiré avec l’expérience Mitterrand, les « solutions progressistes sont coopératives » : « … si tous les pays européens réduisaient le temps de travail et imposaient les revenus du capital », ma grand-mère serait de sexe … mâle ! Et si Papandreou avait eu des couilles… il eût dénoncé la dette et nationalisé à tour de bras…

La subversivité hussonesque ne demande qu’à se répandre : « La voie à explorer est donc celle d’une stratégie d’extension que pourrait suivre un gouvernement de la gauche radicale », au moyen d’un protectionnisme … « d’extension ». Cette subversivité qui met la charrue avant les bœufs est toute proudhonienne. Ces quelques mesures de réforme économique capitaliste centralisée au niveau national suppléeraient non en soi à tout internationalisme (pour ces trotskiens dégénérés il faut « protéger chaque nation endettée »), mais à la primauté de la réflexion politique chez les prolétaires quant à l’absence de solution DANS ce système et à leurs dénonciations des bricolages gauchistes et altermondialeux.

Laissons la conclusion à ce petit Husson de l’œcuménisme gauche radicaleux parfaitement anti-révolutionnaire, et laissons notre lecteur se poiler :

« Le débat ne peut être enfermé dans une opposition entre anti-libéraux et anti-capitalistes. Cette distinction a évidemment un sens, selon que le projet est de débarrasser le capitalisme de la finance ou de nous débarrasser du capitalisme. Mais cette tension ne devrait pas empêcher de faire un long chemin ensemble, tout en menant ce débat. Le « programme commun » pourrait reposer ici sur la volonté d’imposer d’autres règles de fonctionnement au capitalisme. Et c’est bien la ligne de partage entre la gauche radicale de rupture et le social-libéralisme d’accompagnement. La tâche prioritaire aujourd’hui est en tout cas, pour la gauche radicale, de construire un horizon européen commun, qui serve de base à un véritable internationalisme ».

PS : ce bricoleur de Husson tient quasiment le même discours que le NPA et son pauvre Poutou, nulle question de renverser l’Etat mais exsudation de ce désir bobo lancinant, très middle class désespérée mais toujours prétentieuse d’alliance des bobos radicaux d’opérette et de la gauche plumard… réconciliées dans les urnes avec cette supposée et trop drôle « volonté d’imposer d’autres règles de fonctionnement au capitalisme » !? En outre, je n’ai pas jugé utile de consacrer une étude au programme de la pétasse prof de LO, complètement alignée sur la mise en valeur des inutiles pantalonnades syndicales (d’autant que les syndicats gouvernementaux ont pour consigne le désert silencieux pour la durée de la période péri-électorale.

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