« Le marxisme est une conception révolutionnaire du monde qui doit toujours lutter pour des connaissances nouvelles, qui ne hait rien autant que la pétrification dans des formes valables dans le passé et qui conserve le meilleur de sa force vivante dans le cliquetis d'armes spirituel de l'auto-critique et dans les foudres et éclairs de l'histoire ». Rosa Luxemburg
PAGES PROLETARIENNES
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mercredi 9 mars 2011
La bourgeoisie internationale tente de jouer le chaos
Les flics tirent dans la foule au Yémen, des dizaines de blessés dont six morts probables.. Du jamais vu dans l’histoire de la répression des manifestations populaires. Kadhafi continue tranquillement de bombarder la population civile. En Côte d’Ivoire les flics de Gagbo ont tranquillement tiré dans une foule de femmes, causant au moins sept mortes. La « communauté internationale » et la « communauté africaine » se révélant incapables apparemment de « faire respecter les élections » ; en vérité comme en Libye, tout se passe dans les coulisses entre compétiteurs impérialistes. Les banques qui devaient geler les avoir de Kadhafi traînent des pieds de peur de perdre gros. Tous les grands Etats, ces bandits de grand chemin, poussent sur le perron de grand cris contre les violations des droits de l’homme et les viols de femmes, mais s’en fichent royalement, tout occupés qu’ils sont à évaluer leurs pertes et profits en armes et or noir.
En coulisses la bourgeoisie a tout intérêt à activer le chaos en l’absence d’une alternative de classe. Autant les services secrets égyptiens avaient organisé l’attentat contre une Eglise copte, causant plusieurs morts avant le soulèvement de la place Tahrir, autant d’autres « services » des Etats toujours en place, relayant les précédents avec le même personnel, continuent à semer le bordel : attentat crapuleux contre un prêtre en Tunisie, manifestation en Egypte dans un quartier copte à la suite d’un double meurtre lors d’un projet de mariage bi-confessionnel, évocations de revendications tribales en Libye, discours raciste sur l’incapacité des divers « insurgés » à fonder parti politique apte à gouverner ou leader « charismatique », etc.
Le gonflement médiatique d’affrontements inter-communautaires au Caire a pour but de faire passer au second plan la très bonne attaque des locaux de la sécurité d’Etat, comme ce commentateur nous en informe :
« Egypte: des bâtiments de la sécurité d'Etat pris d'assaut LE CAIRE - Des bâtiments de la sécurité d'Etat ont été pris d'assaut samedi en Egypte par des manifestants à la recherche de preuves d'abus commis par ce puissant appareil dépendant du ministère de l'Intérieur, dont des militants exigent la dissolution, ont indiqué des témoins. Environ 2.500 manifestants ont fait irruption dans le bâtiment de la sécurité d'Etat à Nasr City au Caire "s'emparant de documents officiels avant que les responsables ne les brûlent ou les déchirent", a dit un responsable des services de sécurité. A Cheikh Zayed, dans la banlieue du Caire, des centaines de manifestants ont tenté de pénétrer dans le siège local de la sécurité d'Etat. Des employés ont tiré des coups de feu en l'air avant que l'armée ne s'interpose pour empêcher que le bâtiment soit pris. La dissolution de ces services, accusés par des organisations de défense des droits de l'Homme d'abus et de torture, est l'une des principales revendications des militants pro-démocratie. L'un des manifestants a affirmé à l'AFP que le but était de s'emparer des dossiers de la sécurité d'Etat "de crainte que les preuves de violations ne soient détruites"."On pouvait voir la police à l'intérieur en train de brûler des papiers", a-t-il dit."Les fenêtres étaient ouvertes et des papiers s'envolaient par les fenêtres", a ajouté un autre manifestant, joint par l'AFP par téléphone. A Marsa Matrouh, ville située au nord-ouest du Caire sur la côte méditerranéenne, un groupe de manifestants a pu entrer dans le siège de la sécurité et s'emparer de documents, avant de mettre le feu au bâtiment d'où s'élevait une épaisse fumée noire, a rapporté un témoin à l'AFP. Les manifestants se sont ensuite attablés à un café non loin de là pour éplucher les papiers récupérés, a-t-il ajouté.A Zagazig, ville du Delta du Nil, des manifestants s'en sont également pris à des bureaux de la sécurité d'Etat, ainsi qu'à Fayoum, au sud du Caire, selon des responsables des services de sécurité. Vendredi, des manifestants avaient été blessés par balle lors d'un rassemblement réclamant la dissolution de la sécurité d'Etat à Alexandrie, la grande ville du nord de l'Egypte. L'armée, qui gère le pays depuis la démission sous la pression populaire du président Hosni Moubarak le 11 février, avait dû intervenir pour ramener le calme. Selon un responsable des services de sécurité, près de 100.000 personnes travaillent à la sécurité d'Etat, sans compter les informateurs. Vendredi, entourant le nouveau Premier ministre Essam Charaf, les manifestants de l'emblématique place Tahrir au Caire avaient scandé "Le peuple veut la fin de la sécurité d'Etat"."Je prie pour que l'Egypte soit un pays libre et que ses services de sécurité soient au service des citoyens", a répondu M. Charaf, nommé jeudi en remplacement d'Ahmad Chafic. La colère contre les abus quotidiens et la torture par la police ont été l'un des éléments déclencheurs le 25 janvier des manifestations sans précédent contre le régime de M. Moubarak, qui était en poste depuis près de 30 ans. 05 mars 2011 21h07 http://www.romandie.com/infos/News2/110305200727.f7eiyg5b.asp Dans de nombreuses casernes ,des comités de soldats sont en constitution et réclament la destitution de la hiérarchie corrompue......La nouvelle est fracassante. La chute de la Sécurité d'Etat est plus importante encore que celle de Moubarak qui, et c'est un manifestant qui l'a hurlé en ouvrant un dossier par hasard, était fiché lui aussi..http://crisdegypte.blogs.liberation.fr/cairote/2011/03/egypt-larmée-torture-video.html#comments.
Les infos sur l’ensemble des phénomènes sociaux qui touchent le croissant arabe restent dispersées, sans suite, sans analyse sérieuse mis à part les broderies sur la dite révolution démocratique : il ne serait plus question que des conciliabules vertueux entre éléphants impérialistes ne voulant pas casser la porcelaine et éviter de faire lever la « rue arabe » (c'est-à-dire un nationalisme paysan). Avec le cas de l’Algérie c’est flagrant. Voilà un pays, où d’après nos informateurs secrets, il se passe tous les jours des conflits « de classe », mais pour lequel l’info reste à éclipses, et encore lorsqu’elle apparaît très sélective en faveur de l’opposition bourgeoise qui n’arrive pourtant pas à rallier les masses prolétaires.
Le mouvement de soulèvement généralisé est toutefois freiné par le feuilleton Kadhafi. La bourgeoisie utilise ce freinage à dessein, où il apparaît de toute manière que le vieux dictateur s’est tiré une balle dans le pied en usant de forces mercenaires contre son peuple (Franco s’était bien servi aussi de tirailleurs marocains, mais c’était une autre époque de défaites ininterrompues du prolétariat). Partout le mouvement ne demande qu’à e redéployer bien que partout tous les Etats fassent d’abord tirer sur la foule, femmes et enfants compris. Partout ailleurs, en Arabie Saoudite et surtout en Syrie, les masses piaffent d’impatience d’abattre les tueurs rois du pétrole et le sinistre Assad.
Si les prolétaires en France en particulier sont pardonnables à cette étape d’y perdre leur latin, paradoxalement et comiquement, les répercussions des soulèvements arabes rentrent quand même par la fenêtre des partis bourgeois, tous s’affole de la remontée du FN. Les peurs et les fantasmes politiques ont de curieuses résonances. Cette soi-disant peur de l’envahissement me semble pourtant bien « médiatisée » avec sondés rétribués… pour évacuer encore une fois la solidarité révolutionnaire de classe….
Pourquoi la Libye s'enfonce dans la guerre civile
(Je vous transite cet article de Ouest France de Bruno Ripoche, pour une fois qu’un article de journal provincial vaut bien les productions nationales assez poussives en ce moment)
L'insurrection contre Kadhafi entre, aujourd'hui, dans sa quatrième semaine. Ni la rébellion, ni le régime ne semblent en mesure de l'emporter par KO.
Repères
Pourquoi la révolution ne débouche-t-elle pas en Libye ?
Parce que le régime du colonel Kadhafi, d'abord sonné par la révolte partie de Benghazi, deuxième ville du pays, ne s'est pas effondré. Une partie de l'armée a rallié l'insurrection populaire. Mais cette armée joue un rôle moins décisif qu'en Tunisie ou en Égypte. Mouammar Kadhafi l'a affaiblie après une tentative de coup d'État en 1993. À sa place, il avait fait monter en puissance trois « unités de protection » (environ 10 000 hommes), dont la 32e brigade, dirigée par son fils Khamis. Kadhafi a aussi gardé le soutien de quelques tribus, dont la sienne, les Kadhadfa, qui contrôlent la région de Syrte, verrou sur la route de Tripoli.
Qui prend le dessus ?
Personne à ce stade. L'insurrection a conquis le littoral de l'Est jusqu'à Bin Jawad, dont elle a été repoussée ce week-end. Elle n'avance plus. Une ligne de front semble se stabiliser à hauteur de Ras Lanouf, violemment bombardée hier par l'aviation. Il s'agit du principal terminal pétrolier du pays, donc d'un enjeu stratégique, les hydrocarbures étant l'unique richesse de la Lybie. Des villes de l'Ouest se sont aussi soulevées, dont Misrata (200 000 habitants), le port pétrolier de Zaouia (ouest de Tripoli) et une bande allant de Zintan à la frontière tunisienne. Mais elles sont isolées les unes des autres, souvent encerclées, et les blindés du régime y font des incursions meurtrières, sans parvenir à les reprendre. En milieu urbain, les rebelles ont l'avantage.
Ces combats peuvent-ils durer ?
Kadhafi possède la supériorité matérielle. Mais ses avions sont peu précis. Ses hélicoptères feraient des cibles faciles. Quant aux rares affrontements au sol, ils n'auraient jamais engagé plus d'une centaine d'hommes de chaque côté. Shashank Joshi, analyste au Royal United Services Institute de Londres, parle d'« escarmouches » et souligne que « les forces ne sont pas aussi déséquilibrées qu'il y paraît ». Aux unités d'élite, les milliers de jeunes insurgés, encadrés par d'ex-militaires, opposent leur détermination et du matériel (DCA mobiles, chars, lance-roquettes) récupéré dans les casernes de l'Est. Mais à une telle distance de leurs bases (700 km de Tripoli et 350 km de Benghazi), aucun des deux camps ne paraît en mesure de l'emporter par KO.
Une issue négociée est-elle envisagée ?
Des avocats de Tripoli se seraient proposés comme intermédiaires pour « arrêter le bain de sang », mais l'entourage de Kadhafi a démenti les avoir mandatés pour négocier une immunité et de l'argent contre le départ du colonel. Le Conseil national libyen (gouvernement des insurgés de Benghazi) a rejeté leur médiation. Son président Moustafa Abdeldjeïl, a déclaré à Al-Jazira que Kadhafi a « soixante-douze heures pour quitter le pays » s'il veut éviter des poursuites.
Une intervention étrangère peut-elle faire pencher la balance ?
Encore faudrait-il qu'elle ait lieu ! Il y a urgence, les combats ayant fait plus de 1 000 morts, selon le seul bilan avancé par Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l'Onu. Il date du... 25 février ! Mais la diplomatie avance lentement : Paris et Londres doivent présenter à l'Onu un projet de zone d'exclusion aérienne, qui interdirait à Kadhafi d'utiliser son aviation. Cette no fly zone a la bénédiction des monarchies arabes du Golfe et de l'Organisation de la conférence islamique (57 pays). Mais Moscou et Pékin, qui possèdent un droit de veto à l'Onu, renâclent. En attendant, l'Otan a porté de dix heures à 24 heures/24 la surveillance de ses avions-radars en Méditerranée.
Lors d'un entretien téléphonique hier soir, le président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron, ont déclaré qu'ils avaient pour «objectif commun en Libye » la fin des violences et le départ de Kadhafi."
Vers la greve generale mondiale contre la guerre et la speculation :
RépondreSupprimerCapitole occupé à Madison, bruits de grève générale
10/03/2011 -
Confusion à Madison, Wisconsin, dans la soirée d’hier, alors que des rumeurs annonçaient que le gouverneur Walker allait forcer un vote en faveur de sa loi limitant, entre autres choses, les droits des syndicats des services publics. La chose semble avoir été faite dans la nuit et l’atmosphère générale, dans une très grande tension, semble orientée vers une épreuve de force majeure.
Des protestataires ont envahi mercredi soir le Capitole de Madison, qui avait été évacué quelques jours auparavant après plusieurs semaines d’occupation. Les syndicats eux-mêmes, qu’on disait prêts au compromis, parlent désormais d’une grève générale. Le comportement de la police a été très ambigu, puisqu’elle semble ne pas s’être opposée à l’entrée des protestataires dans le Capitole........
http://www.dedefensa.org/article-capitole_occupe_a_madison_bruits_de_greve_generale_10_03_2011.html
Dimanche 13 Mars mobilisation generale a Madison et dans tout le Wisconsin, du peuple travailleur:
ON WISCONSIN! Day of Action: Forward! Not Backward!
Date: Sun, 03/13/2011 - 6:00am - Mon, 03/14/2011 - 5:00am
Location
Communities across Wisconsin WI
See map: Google Maps
About the On Wisconsin! Day of Action
On Sunday, March 13, 2011, Wisconsinites will take action in scores of communities to show that the Wisconsin protest wave is sweeping our entire state. We are united, from Superior to Richland Center, from Sturgeon Bay to Bay View in Milwaukee.
We are farmers, business people, firefighters, the unemployed, students, the disabled, immigrants, teachers, community leaders, seniors, machinists, people of all colors and races, LGBT, youth, state workers, conservationists, members of faith communities, and much more. We are Wisconsin.....
http://wisconsinwave.org/events/wisconsin-day-action-forward-not-backward
Salut Jean-Louis,
RépondreSupprimerJe le dis juste en passant : le tableau de Charles de Steuben, représentant la bataille de Poitiers d'octobre 732 est reproduit ici dans le bon sens : http://www.photo.rmn.fr/LowRes2/TR1/ASG1Z6/85-000939.jpg
On peut le voir dans la Galerie des batailles du Château de Versailles.
Bon choix d'illustration, cela dit.
Amicalement,
Hyarion.