PAGES PROLETARIENNES

jeudi 29 juillet 2010

NI CHOMEUR INDEMNISE NI RETRAITE ! CREVEZ LA GUEULE OUVERTE !


RECULER LA RETRAITE = PROLONGER LA MENACE DU CHOMAGE

Le secret de la saloperie gouvernementale du recul de l’âge de la retraite est enfin dévoilé : c’est accroitre le nombre de chômeurs sans défense et dont les syndicats se battent les couilles !
On nous amuse cet été avec la surexposition des actes de violence et la focalisation sur les Roms boucs émissaires. On fait passer le temps avec le scandale Bettencourt qui n’est tout au plus qu’un feuilleton puant le fric pour éloigner de l’essentiel, la politique drastique d’attaque sans vergogne par le gouvernement d’une classe ouvrière impuissante, non représentée et en état de catatonie vacancière.
Le plus scandaleux reste toujours opaque : comment indemniser a minima et ne pas laisser crever de faim chômeurs plus nombreux et retraités encombrants ? Pour éviter le plus génial : l’attaque révolutionnaire des grands centres administratifs de l’Etat, de ses syndicats et partis politiques !
La presse d’Etat feint l’étonnement avec un cynisme sans nom : «La réforme des retraites va-t-elle augmenter la facture de l'indemnisation pour l'assurance chômage ? Certainement, si l'on en croit une étude de Pôle emploi sur l'impact financier pour l'Unedic du report de 65 à 67 ans de l'âge de départ avec une pension complète même si l'on n'a pas suffisamment cotisé.
Actuellement, tout demandeur d'emploi âgé de 61 ans peut, sous certaines conditions, demander le maintien de son allocation chômage jusqu'à ses 65 ans s'il n'a pas le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier d'une pension complète. Environ 9500 personnes sont dans ce cas, cette année, et dépendent donc de l'assurance chômage et non pas de la caisse d'assurance vieillesse. Montant de la facture pour l'Unedic : 80 millions d'euros. Le report de la retraite à taux plein même avec une carrière incomplète de 65 à 67 ans entraînerait une hausse du nombre de bénéficiaires et générerait un surcoût annuel de 265 millions d'euros, selon l'Unedic. Ce n'est pas tout. Le report de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans aurait également des conséquences financières pour l'assurance chômage dans un pays où les entreprises se débarrassent volontiers de leurs salariés les plus âgés et ne sont guère enclines à recruter des seniors. Un chiffrage doit être fourni aux partenaires sociaux en septembre ».
Voilà donc ce qui est dans l’escarcelle du gouvernement pour la « négo » avec les syndicats en septembre : le jeu des vases communiquants ! Outre que les syndicats n’ont rien à proposer ni à opposer, cette proposition d’alléger les caisses de retraite pour pomper celles de l’Unedic, se double d’un mensonge culotté des médias : « Avec le recul de l'âge de départ, des salariés âgés sans emploi partiront plus tard et seront donc indemnisés plus longtemps ». C’est se foutre carrément de la gueule du monde ! Malades, handicapés, leurs longs séjours au chômage les ayant complètement démoralisés, les nombreux travailleurs « malchanceux » vont en effet vivre jusqu’à 99 ans d’amour et d’eau fraîche sur une chaise roulante !
Le sous-fifre de Sarko, Laurent Wauquiez, le secrétaire d'État à l'Emploi ment encore et toujours sur le changement (impossible) de mentalité des patrons à l’égard des « vieux » travailleurs ; et une pouffiasse quelconque, méprisable bourgeoise planquée, Marie-Claire Carrère-Gee, la présidente du Conseil d'orientation pour l'emploi dit aux seniors de se démerder : z’ont qu’à imaginer un système de bonus-malus des cotisations chômage !
Ainsi face à la lâcheté de la gauche bourgeoisie et à la débandade des collabos syndicaux, le gouvernement continue son bourrage de crâne. En prétendant vouloir résorber les déficits par le recul de l’âge de la retraite, il se démasque en révélant que ce n’est qu’un jeu de chaises musicales :
1. Il reporte le problème d’une caisse d’Etat vers une autre plus apte à « économiser » au goutte à goutte contre des ouvriers sans défense !
2. Il fragilise encore plus les vieux travailleurs car « reculer la retraite » c’est prolonger l’inquiétude et la « névrose » du chômage !
3. Il terrorise les travailleurs plus âgés car, à la différence de la retraite, où la pension tombe tous les trois mois, sécurisante ; au chômage l’Unedic peut te rayer à tout moment des listes des « mendiants indemnisés » et te jeter à la rue sans ressources !
4. Il sait très bien qu’il est plus facile de radier un chômeur que de sucrer une retraite, et que l’Unedic peut équilibrer ses comptes en multipliant les provocations imparables : au bout de trois refus d’un emploi de merde, c’est un poids de moins pour la principale caisse radine de l’Etat !
5. Cette histoire de retraite partielle à 61 ou 62 ans et possiblement complète à 67 ans, signifie le refus d’accepter les chômeurs à la retraite, en espérant qu’ils seront crevés avant !

UNE STRATEGIE D’HUMILIATION DES PROLETAIRES

En réalité, globalement, « pôle emploi » n’a rien à proposer de sérieux aux travailleurs de 50 à 70 ans. Il faut au « mendiant assisté » passer devant une série de gugusses fonctionnaires impuissants, parfois désagréables, et souvent humiliants :
- justifie que tu cherches du boulot ! Reconnais qu’en attendant la société fait un effort pour toi ! Mais nos efforts ne sont pas éternels ! Toi, ancien technicien de maintenance, toi ex-ingénieur-conseil, tu t’es permis de refuser par trois fois un emploi de livreur de pizza, puis un emploi de laveur de carreau et enfin un emploi de service à la personne… comment veux-tu que la société puisse continuer sans déficit avec des gens comme toi ?
- tu viens te plaindre de ton isolement et de ton angoisse, mais qu’as-tu fait pour en sortir ? Tu t’es laissé aller à boire et à dormir, et tu imagines qu’on ne peut pas liquider ton dossier ! Tu rêves ou quoi ?

PREMIERE CONSEQUENCE DU RECUL DE LA RETRAITE : L’EXPLOSION DU CHOMAGE NON INDEMNISE

Les « vieux » travailleurs étaient déjà nombreux à être rejetés par l’industrie sarkozienne - pas besoin de se soucier des lois votées par les nobles parlementaires ni de supputer un coup d’arrêt par les promenades syndicales à la rentrée – le chômage va exploser dans l’individualisation des cas. La force de la bourgeoisie est d’isoler les travailleurs « malchanceux » comme elle a émietté les grandes concentrations industrielles depuis 30 ans.

Une véritable société humaine aurait fait cesser ce chantage perpétuel à la faim et à la misère pour tous ceux qui sont victimes de « la crise » ou des « patrons voyous », on partagerait, on ne laisserait pas dans l’isolement suicidaire… mais je m’égare, il faut d’abord une révolution sanglante pour déloger les pourritures bourgeoises et leurs gangsters armés, et le prolétariat n’a pas assez bouffé de vache enragée encore (bien qu’on soit en passe de lui resservir des farines animales). Il est reproché à cette masse de bestiaux modernes, par la féodalité bourgeoise, de persister à vivre plus longtemps et de prétendre tenir debout avec « des droits humains » au-delà de 70, 80 ans. Le plus suave des excrétions de l'oligarchie bourgeoise est que ces reproches proviennent des despotes gérontocrates gouvernants derrière les jeunes loups industriels de l’équipée Sarkozienne; dont Mme Bettencourt n'est que la généreuse "fleur".

Oui plus l'âge de la retraite est repoussé, plus il y aura de chômeurs à indemniser plus longtemps. Oui plus l'âge de la retraite sera repoussée plus il y aura d'arrêt-maladies et d'ALD à indemniser plus longtemps. Oui plus l'on partira tard à la retraite, moins l'on aura d'année en "bon état" à vivre sans retraite au final!
Sire, ce n’est pas de la retraite donc que nous avons besoin, mais bien d’une révolution, très sanglante !
Quand est-ce qu’on manifeste en masse après avoir commencé par casser la gueule aux militants syndicaux ?

mardi 27 juillet 2010

VOUS ETES EN DANGER ? APPUYEZ SUR LA TOUCHE ETOILE…


















(Il n’y a plus d’interlocuteur au numéro que vous avez demandé)



« Peut être est-ce encore l’innocence qui réussit le plus facilement en ce monde à travers le chaos des éléments... » . Kafka, La Métamorphose
«Quand j'appelle une entreprise, je voudrais parler à un être humain » Matthews – Gordon (inventeur de la messagerie vocale).


UNE MISE EN DANGER DE LA VIE D’AUTRUI

Vous êtes souvent en colère lorsque vous appelez une administration, un des derniers services publics, une compagnie d’internet, une compagnie d’assurance, un dispensaire, la Poste, ERDF ou la compagnie Veolia. Vous êtes excédé parce qu’après avoir suivi les consignes de la machine stéréotypée elle vous répond froidement et invariablement: « nous n’avons toujours pas saisi votre message », puis « veuillez recommencer ». Ma dernière déconvenue montre l’irresponsabilité de cette automatisation généralisée dans le cas de ERDF, bâtard d’EDF dérèglementé. Je désirais joindre en urgence le service dépannage. J’avais bien suivi la première indication de la voix neutre de la machine inhumaine : « le numéro de dépannage se trouve sur votre facture ». Quelques minutes plus tard, après avoir tapé 1 ou 2, je ne me rappelle plus, puis étoile ou dièse, la conversation kafkaïenne avec la machine se terminait ainsi : « Veuillez contacter votre fournisseur ! ».
J’étais atterré ! Les « fournisseurs », ces requins du profit comme Poweo, Direct Energie (mafia qui facture illégalement les chèques à 2,99 euros), etc. n’ont pas de service dépannage ! La privatisation d’EDF comme de France Télécom c’est comme les chemins de fer britanniques y a plus personne pour gérer « l’après-vente », « l’entretien », « la sécurité », « l’usure », « l’accident ». Pas grave me direz-vous, tout le monde s’en bat l’œil ! Si c’est grave. Au 141 avenue de la division Leclerc à Gentilly, un coffret répartiteur est brisé et à ciel ouvert. Au ras du trottoir, à la hauteur d’un enfant de trois ans, des câbles de 380 volts sont à nu. Cela fait des mois que l’épicier d’un côté et le restaurateur de l’autre l’ont « signalé » à ERDF. Personne n’est jamais venu. On sait simplement qu’un clochard est mort à cet endroit il y a quelque temps, on ne sait pourquoi. En tant qu’ancien de l’EDF, fier à bras, j’avais assuré les deux commerçants que j’allais faire le nécessaire.
La phrase de la machine « veuillez contacter votre fournisseur » résonne encore dans ma tête. J’ai honte depuis, honte de ce à quoi aboutit la dérèglementation des mannequins de la finance, aussi criminels que les pilotes de chasseurs bombardiers qui ne voient jamais éclater le corps de leurs victimes.
J’ai confectionné avec un carton et du scotch fourni par le restaurateur un faible couvercle de protection et j’ai marqué « danger 380 volts » avec le feutre qu’il m’a fourni. Le vent et la pluie balaieront bientôt ma fragile parade. Un jour un enfant ou un adulte qui trébuchera sera électrocuté et on mettra cela sur le compte de la fatalité.
Puis, prenant du champ, je me suis dit que nous sommes de plus en plus dans une société totalement autiste, cloisonnée par des « machines à communication » hermétiques et bien inventées pour rendre fou en se débarrassant du client, de toute récrimination, de tout compte à rendre, enfin une société à sens unique qui vous met en danger quotidiennement, et qui vise au profit sans limites en se fichant des risques pour la population.

Un Claude Allègre, demi-fou scientifique et conseiller de Sarkozy, ne voit pas d’inconvénient à ce que la police soit privatisée (cf. son livre interview « Les audaces de la vérité ») ; imaginez le répondeur automatisé des polices privées : « Tapez 1 s’il s’agit d’un meurtre, tapez 2 s’il s’agit d’un viol, tapez 3 s’il s’agit d’un vol à l’arraché. Pour toute autre communication ou dénonciation anonyme veuillez contacter votre police de quartier Bouygues Cops ou Vivendi cowboys », et « Votre attente téléphonique peut se retourner contre vous ».

Des groupes de gens désemparés tentent de faire passer le message sans écho de l’Etat autarcique et autiste, avec ses milliers de robots fonctionnaires, impavides exploiteurs du prolétariat : « Nous nous adressons à vous car l’univers kafkaïen de Orange / France Télécom nous y oblige. Les services clients, consommation et recouvrement ne communiquent pas entre eux, chacun vit dans son service, en autarcie visiblement, sans se soucier de ce qui se passe ou se dit ailleurs. Et nous les clients, nous sommes baladés de l’un à l’autre sans jamais pouvoir joindre un vrai responsable avec un nom, un grade… Notre nom à nous ils nous l’ont demandé mille fois, avec notre n° de téléphone, notre n° de client, mille fois nous avons répété la même histoire en refaisant tout l’historique, à des interlocuteurs anonymes sur des plateformes où les responsables leur disaient de raccrocher quand nous devenions trop insistants (hé oui, on a parfois l’ouïe fine !!). Alors quand au bout de trois mois on nous met en service restreint sans nous prévenir et que l’on s’en rend compte au moment où on veut appeler le médecin parce que notre fille a 39° de fièvre et qu’elle tousse… » (lu sur le web).

LA FOLLE TECHNOCRATIE QUI SE FICHE DE LA MAINTENANCE

Dès que vous avez signé un contrat pour une société de téléphonie-internet ou pour une gamme de « chaînes » de télévision, vous ne vous appartenez plus (et en plus vous avez souvent eu la bêtise de vous faire prélever automatiquement par la société suceuse) : VOUS NE POUVEZ PAS RESILIER VOTRE APPARTENANCE AU CAPITALISME. Un exemple suit.
Le mot RESILIER n’existe pas sur le site France Telecom ni sur Orange (ex Wanadoo). Ils ne digèrent pas d’avoir été privatisés et veulent se croire encore indispensables, management technocratique obtus des grandes firmes privées qui fait presque regretter la lourde bureaucratie nationalisée . Sur Orange il est question de déménagement, mais les crétins d’ingénieurs maison ne doutent pas que si vous déménagez vous conserverez le cordon ombilical… Orange. Donc on vous livre la question suivante, que vous n’avez pas posée et que vous n’avez pas envie de poser :
- « Comment conserver ma connexion haut débit après mon déménagement ? »
- Mais je ne veux plus en entendre parler, je veux ré-si-lier !!!
- - contacter « Mon assistance » ; sur quoi on lit : « Comment contacter le service client internet Orange ? » Réponse : sur Orange.fr Rubrique « Mon compte », « bien utiliser l’assistance »
- Vous décidez d’essayer encore le 12 14, la voix suave de la corde vocale maison vous apprend que : « suite à un changement de réglementation le service est désormais accessible par un numéro à six chiffres que vous pouvez trouver en tapant www… bla bla…., donc vous êtes sensé retourner sur internet dans votre quête du Graal qui va vous délivrer de l’immonde chaîne du net Orange.
- Décidant de vous calmer, vous cliquez à nouveau sur « nous contacter », terme avenant et qui doit ouvrir sur une fenêtre sans nul doute conviviale. Cela va de mal en pis. Des crétins de commerciaux ont pensé à vous profondément :
- « Vos questions commerciales avant de contacter le service client Orange… »
- Mais je me fous des questions commerciales, je veux ré-si-lier !
- Qu’à cela ne tienne : « Vérifiez que votre question n’a pas sa réponse… »
- Mais je m’en fous, cela fait une demi-heure que je ne trouve pas ni la question ni la réponse !
- « Bien utiliser le moteur de recherche… »
- Mais le moteur de recherche ne comporte pas le terme ré-si-lier !!! Ah si il y a le terme
- « contact », mais c’est une boucle, il ne sert à établir aucun contact !
- « Utilisez les formulaires de contact… »
- Mais ils sont introuvables les dits formulaires.
- « Mes contacts » ? Ah non, ce sont mes contacts, rien à voir avec Halloween Orange !
- Ah que je suis content, je trouve une ligne : « réclamations par téléphone… nom de dieu ! dans un premier temps écrire au « service national de consommation » à Bordeaux !!!!??
Mon cerveau se rembrunit. Un déclic se produit lorsque je visualise « espace client ». Je pense tenir le bon bout. Hélas, on ne me demande que mes nouvelles coordonnées de déménagement, en parlant à ma place : « je déménage/communique mes nouvelles coordonnées ». Alors j’enrage, je les leur met mes nouvelles coordonnées
- M.Cochondepayant
68 rue de la résiliation75000 Trouduc

Longtemps les boites nationalisées furent considérées comme des parangons de bureaucratie épaisse et inhumaine quand cette bureaucratie existait déjà dans n’importe quelle boite privée. La « privatisation » n’a pas supprimé la bureaucratie, elle l’a aggravé considérablement. Avant vous aviez des agences « physiques », des interlocuteurs, souvent uniques, pas toujours aimables, mais des êtres humains. Avec cette mondialisation de la téléphonie rigide et uniforme la bureaucratie de lourde est devenue affligeante, insultante pour la personne qui quémande. Elle est devenue le symbole de la chosification des rapports non seulement marchands mais humains, devenus mécaniques comme les formulaires administratifs ou les questions des sondages, ou les livrets de garantie de machine à laver : en aucun cas votre question ne peut avoir été oubliée, la liste des questions et des réponses vous est fournie, par conséquent n’essayez pas d’inventer une question de votre cru, elle n’est pas plausible de toute façon et vous dérangeriez « l’institution commerciale » qui a fait l’effort de s’aligner sur le modèle de messagerie vocale du monde entier ou plutôt de toutes les entreprises capitalistes de la planète. Pensez : on est si nombreux, que pourrait bien gérer une entreprise sans messagerie vocale ? C’est comme si vous demandiez à ERDF de cesser de faire tourner les centrales nucléaires et de faire revenir les livreurs de charbon de Lozère à Paris !
Vous rêviez encore à cette secrétaire de direction qui se fadait incontinent des appels téléphoniques incessants jadis pour votre seule jouissance de petit client individuel ? Et bien dansez maintenant, il n’y a plus d’interlocuteur au numéro que vous avez demandé, réparez vous-même votre panne ou achetez une autre machine ; pour votre bien nous sommes plusieurs concurrents sur le marché, si vous êtes pas content, allez voir ailleurs !

Qui est l’imbécile qui a inventé la messagerie vocale ? (ou vmail)

Un certainWilly Müller a inventé le répondeur automatique vers 1935. Il faisait trois mètres de haut. Le répondeur Ansafone a été inventé en 1960 par Kazuo Hashimoto pour Phonetel, d'abord écoulé aux Etats-Unis. Le trust Casio a créé le dispositif de réponse téléphonique moderne de l’industrie (TAD), modèle 400. En 1971, ce modèle « phone mate » est commercialement viable, il peut recevoir 20 messages sur une bande-bobine et un écouteur permet de récupérer les messages privés. Kazuo Haschimoto refait parler de lui en 1983 avec sa mise au point du Digital TAD (Telephone Answering Devices)
Le « pionnier » de la Voicemail (le « père » de la messagerie vocale) est Gordon Matthews. La nécessité d'une messagerie vocale n’est apparue que vers la fin du XXe siècle. Dans les années 1970 et au début des années 1980, le coût d'un appel téléphonique avait diminué et les communications d'affaires par téléphone avaient explosé La rentabilité du travail aussi et le capital ne pouvait pas se permettre de démultiplier le nombre de téléphonistes comme nous gardons en mémoire ces vastes salles des années 1930 avec des centaines d’employées pendues au téléphone par rangées entières et entassées. La croissance vertigineuse des clients de la « société de consommation » ne permettait plus à une ou deux secrétaires de gérer des milliers d’appels en temps réel, des appels en plus qui étaient souvent perdus (pendant l’heure du déjeuner ou au moment des pauses des employés). L’invention de la messagerie vocale obéit alors tout simplement à l’adage capitaliste « time is money » et non pas au mensonger « nous sommes à votre service 24 heures sur 24 » ! Les premières solutions ne permettaient pas de satisfaire la demande, la messagerie e-mail et les téléphones cellulaires n’existaient pas encore ; ils ne se généralisèrent que dans les années 1970 et 80. La messagerie vocale n'a vraiment commencé à se développer qu’à partir du milieu des années 1990. La solution initiale au problème de la communication par téléphone pour les entreprises avait été le centre de messagerie, service de réponse manuelle composée de quelques standardistes répondant de façon harassante à tout le monde ; souvent, la ligne principale étant occupée, il était impossible de joindre l’entreprise une journée entière (cf. « Monsieur, EDF est nul, j’ai passé toute la journée à essayer de vous joindre au téléphone et personne ne m’a répondu, vous en avez de la chance de détenir le monopole, avec le privé on serait plus libre ! »). Les malheureux préposés au téléphone filiaire d’époque et au standard crapoteux ne disposaient que de peu de temps pour offrir des réponses satisfaisantes. Le Capital a réagi donc par l’intronisation généralisée de la messagerie vocale qui a, pour lui, le double avantage : de supprimer des emplois et de se passer de fournir des réponses longues (time is money) ; à ERDF et à France Télécom, les employés sont à la fois « écoutés » en permanence mais aussi « chronométrés » sur le temps de réponse.

La polémique n’est pas close sur qui a inventé la messagerie vocale, il reste impossible de prouver qui fût le premier, dans la mesure où l’idée germa en même temps chez plusieurs « développeurs ». Malgré une mise en application interne réussie, ces deux sociétés ne réussirent pas à commercialiser l’invention.
L’inventeur le plus probable, dans la mesure seulement où il a su faire décoller commercialement l’invention de « Voicemail » serait Scott A.Jones. Scott est âgé de 25 ans en 1986 lorsqu’il affirme avoir inventé la première messagerie vocale efficace et dont tout le monde va avoir besoin. La même année, ce découvreur avisé, fonde immédiatement son entreprise la Boston Technology Inc. Il tombe bien au cœur du démarrage de la dérèglementation universelle du capitalisme en crise, avec la cession de AT & T, Bell Atlantic et autres "Baby Bells" qui ont vu l’intérêt d’approcher les inventeurs potentiels d’une messagerie vocale vraiment efficiente et rentable Plusieurs petits inventeurs avaient déjà déposés des demandes de brevet pour une technologie vocale capable de gérer l'ensemble des régions métropolitaines ; Scott les a tous doublés Il a énergiquement promis à Bell Atlantic de livrer en trois mois ce qui aurait pris des années avec ses concurrents, et au moment où les concurrents de Bell Atlantic . Le groupe technologique de Boston avec Scott a emporté la mise avec un système plus évolutif, plus fiable, plus conviviable (qu’ils disaient…). Or, c’est une règle de la marche en avant débridée du capitalisme que Marx avait déjà identifiée au milieu du XIXe siècle, chaque nouvelle invention de la « civilisation capitaliste » finit par se retourner contre elle. Ainsi en est-il de cette abominable machinerie vocale qui finit par être contre-productive, génère stress et suicide, et participe de la déshumanisation accélérée des rapports sociaux.

Je vais terminer par une note d’humour car seul l’humour nous sauve toujours de la bureaucratie totalitaire des machineries capitalistes. Voici ce que j’ai trouvé sur un blog en anglais et dont j’ai refait la traduction.

ICI L’ENFER, TAPEZ SUR ETOILE POUR ENTRER

« Je ne nie aucunement l’utilité de la messagerie vocale. Je l’ai toujours détestée mais jamais autant que récemment. Je souhaite, pour l'inventeur de la messagerie vocale, un traitement spécial pour l'éternité. Il sera à jamais voué à entendre :
Je vous remercie de votre appel. Vous appel est important pour nous. Afin d'accélérer votre évasion de l'enfer, s'il vous plaît, écoutez attentivement les options suivantes :
- Pour sortir de l'enfer, s'il vous plaît appuyez sur le 1 maintenant.
Vous avez choisi de quitter l'enfer. Pour sortir de l'enfer en français, veuillez appuyer sur le 1 maintenant.
Désolé nous n'avons pas pu identifier votre réponse. Veuillez appuyer sur 1 pour continuer à quitter l'Enfer.
(musique de Jeux interdits)
Si vous souhaitez quitter l'enfer, veuillez appuyer sur 1 ou 2, sinon appuyez sur dièse pour d'autres options.
- Vous avez choisi de quitter l'enfer. Veuillez appuyer sur 1 pour obtenir la documentation avec laquelle vous devriez rester dans l'enfer de la douleur éternelle ou appuyez sur 2 pour continuer.
Êtes-vous sûr de vouloir quitter l'enfer? Appuyez sur 1 pour Oui et 2 pour non»
Vous avez choisi de quitter l'enfer. Veuillez rester en ligne pendant que nous vous vous connectons au démon disponible suivant.
Nous sommes désolés, tous les démons sont actuellement en train de tourmenter d'autres malades. S'il vous plaît appuyez sur 1 pour continuer votre agonie en enfer, ou restez indéfiniment sur la ligne pour le démon disponible suivant.
(musique du fameux solo de Santana)
Nous sommes désolés pour votre attente interminable. S'il vous plaît appuyez sur 1 pour rester en enfer, 2 pour continuer à attendre dans l'angoisse ou 9 pour raccrocher et écourter votre agonie.
(marche funèbre de Chopin)
Je vous remercie de votre appel. Vous appel est important pour nous. Afin d'accélérer votre évasion de l'enfer, s'il vous plaît, veuillez écouter attentivement les options suivantes…
Until Hell freezes over (Jusqu'à ce que l'enfer gèle)


PS : Le site du médiateur de la République est conçu de la même manière autiste et imbécile que n’importe quelle messagerie vocale et strictement encadré par les formulaires déjà cuits et recuits par les technocrates qui épaulent Jean-Paul Delevoye. Citation :

« Pour toute question ou remarque relative au fonctionnement du site internet (ATTENTION toute saisine du Médiateur envoyée à cette adresse ne sera pas prise en compte, merci d'utiliser le formulaire prévu à cet effet ci dessus ) »

lundi 26 juillet 2010

CORRESPONDANCE INSTRUCTIVE



Un nouveau parti communiste – le Paranoïaque Complet (en bloc de béton friable) – et les résidus décroissants de l’anarchisme herbivore

Lettre de province.
Camarade Jean-Louis,

Bien reçu ton dernier ouvrage « Le pervers narcissique ». J’ai apprécié ta critique fort lucide et objective du groupe bordiguiste lyonnais et de leur organe de presse « Le Prolétaire ». Malgré tous les ridicules de ces redites de secte groupusculaire d’adressant d’ores et déjà d’avance à un petit nombre de convaincus infimes et donc au rayonnement quasi nul, j’estime que ces derniers avec l’actuel CCI sont seuls dans le vrai actuellement. Notre but et objectif est de pouvoir reconstruire un parti communiste mondial de classe et de masse et de nous consacrer ainsi à la reconstruction d’une sixième internationale ouvrière (…) Que penses-tu de la revue marseillaise « Le programme de la révolution communiste » ; croire comme eux que le salut communiste mondial viendra des Etats-Unis, cœur de l’impérialisme et de l’argent-roi et cette prétention à vouloir régir l’ensemble des activités de la planète est une lourde erreur. Que penses-tu du journal « La décroissance », qui révèle une révolte anticonsumériste antiproductiviste et anticapitaliste ? Je me retrouve en harmonie avec leurs projets de société anticonsumériste et anticapitaliste, vu mon école de formation anarcho-syndicaliste (j’ai été à l’ORA dans les années 70, à la Gauche Prolétarienne et à l’UTCL). Hélas les « décroissants » ne seront jamais susceptibles que d’attirer des marginaux non-conformistes, quelque peu paumés, exclus des actuels circuits productifs (…) Je te joins comme d’habitude quelques numéros du « Monde libertaire », organe de la FA, conçu pour un lectorat séculier un peu vieillot et figé dans les concepts et les thèmes et les dogmes des grands ancêtres.
A te lire prochainement,
Jean-Pierre

MA REPONSE
Cher camarade Jean-Pierre,

Tu m’envoies tant de choses et aussi beaucoup de questions. Je vais m’efforcer de répondre aux principales, plutôt brièvement. Merci encore vraiment pour toute cette documentation.
Concernant CCI et PCI je suis OK avec tes remarques, c’est à peu près, malgré les critiques qu’on peut leur porter, les seuls à ne pas être débiles.
Le GCM (groupe communiste marseillais) n’est qu’un cercle de gentils fous, à faire pleurer de rire avec leur programme khmer rouge, et ce n’est même pas une secte mais trois ou quatre idiots. Je livre ici pour les lecteurs du blog un mini bêtisier (mais chaque page contient des âneries khmers rouges ubuesques voire simplement hitléro-staliniennes) ponctué d’une phraséologie policière néo-sarkozienne :
- « Excitation de la haine de classe et exaltation de la passion de destruction » (p.11)
- Le parti dirige l’insurrection armée : « offensives fulgurantes de la garde rouge, des sections d’assaut du parti (SA ?), prise d’assaut du siège du pouvoir militaire (Pentagone)… Guerre civile, une guerre sans limites » (chapitre l’insurrection, où ces gros lycéens révèlent qu’ils ont trop joué à Star war à l’ordi).
- Sous la « déclaration de principes » on lit en pouffant : « La dictature du prolétariat c’est l’activité étatique totalitaire du parti communiste mondial pour la réalisation du programme communiste » (p.16)
- Le nouveau tout puissant PC (Paranoïaque Complet) sera plus invincible que les CIA et KGB : « Liquidation des conspiration réactionnaires au moyen d’une police secrète dotée des techniques les plus modernes » (p.19)
- Le Paranoïaque Complet officiera aussi dans les rizières de lozère avec des arguments convaincants : « Conversion des prisons en lieu de répression et de coercition (bis repetita) de toutes les oppositions à la révolution » ; « ouverture de camp de travail pour tous ceux qui ne représentent pas un danger immédiat mais hésitent à soutenir la dictature du prolétariat » ; « transformation de leur hésitation ou neutralité coupable en participation forcée aux travaux d’intérêts révolutionnaires » (p.19).
- En hommage à Koba Staline le Paranoïaque Complet édicte le principe d’acier suivant : « Sélection des cadres et formation des officiers communistes de l’armée rouge » ; « Développement de l’art de la guerre de classe » (les artistes ces petits bourgeois chevelus seront rasé et intégrés dans l’armée rouge)
- Pour écarter tout ouvrier fainéant ou petit bourgeois tire au flanc, militarisation du travail (en hommage au grand ministre Léon Trotsky) : « Conduite des opérations militaro-industrielles pour la poursuite de la production et la maintenance des moyens militaires » (p.23)
- Enfin pour liquider la loi de la valeur capitaliste plus question de copuler à tire larigot : « Planification des naissances et régulation de l’augmentation des membres de l’espèce, adaptation de la procréation aux capacités appréciées (par les dignitaires du parti ? JLR) et aux besoins régénérées d’une société féconde » (pasteurisée).
- Et enfin, presqu’enfin : « Ruine de la civilisation, destruction des villes et de leurs excroissances, les bidonvilles » (p.28) ; il faut vous dire que cette destruction revendiquée par ces trois fous et deux demeurés aurait été en partie faire par leur terrible guerre mondiale sous la direction des dignitaires du parti (l’état-major de l’armée rouge avec sa tchéka avec GPS et Ipad) avec les bombardements intensifs de l’armée rouge sur des pays entiers.

Dans la même mouvance marginale et sectaire, si les gamins du GCM ont abusé des jeux violents sur internet ou de la moquette, une poignée d’anarchistes herbivores honnit les jeux électroniques et préfère jouer à la toupie en bois (bio) et au yoyo même en plastique industriel. Ces ludiques anarchistes (en nombre) décroissants, ne suscitent même pas le quart de l’engouement passéiste des « Gueule ouverte » et autres « Hara-Kiri » du siècle passé. C’est du remplissage navrant à longueur de colonnes de leur benêt papyrus titré « La décroissance » et sous-titré « le journal de la joie de vivre ». Les "casseurs de pub" ne se cachent point être de petits vieux rigolos irresponsables, et sont fins prêts à être jetés dans les goulags de nos khmers rouges du GCM (Paranoïaque Complet). Pas franchement différent pourtant dans le fond, cette variété d’anars artisanaux réactionnaires est à ranger dans les élucubrations talibanesques soft (à la Bitot = portables, TV et ipod à la benne) ; ils se revendiquent des premiers écolos apolitiques et sont les morpions contestataires de l’écologie verte officielle, autant dire qu'ils ne cassent pas des briques. Ils peuvent à juste raison critiquer l’imbécillité des gadgets technologiques mais cela ne suffit pas à faire un programme – tout n’est pas à jeter dans le capitalisme et sans le nucléaire par exemple on serait dans une belle merde industrielle (le pétrole arabe ou vénézuelien ne suffirait pas à nous chauffer en hiver ni à faire avancer les trains). Ces pauvres zigotos comment feraient-ils pour alimenter leur guitare électrique (à bas les ipod mais vive les vieux gadgets…), car on en trouve un dans le dernier numéro d’été pour cracher sur les portables mais pour emporter sa guitare électrique (laquelle fonctionne pourtant avec de l’électricité nucléaire). Le ton n’est nullement audacieux mais sent le vieux hippie rance, marginal. Nos anticonsuméristes et antiproductivistes n’ont aucun projet de société alternative crédible, ce sont des péquenots marinant dans une resucée des vieilles théories herbivores anarchistes.

Le parti Paranoïaque Complet (bloc en béton friable) et les décroissants hippies ne sont pas bien dangereux pour l’ordre dominant. Il y a tant de sectes dans ce monde finissant qu’on n’a pas envie de perdre son temps à les dénombrer. Par cette réponse, cher camarade Jean-Pierre, je ne m’engageais pas à te faire la leçon car ton courrier révèle ton indifférence pour ces petits rigolos (et que tu possédais la réponse) mais je visais simplement à informer ponctuellement mes chers lecteurs de ce blog.