PAGES PROLETARIENNES

mercredi 9 décembre 2009



Pas de Copinage écolo-consensuel à Copenhague ?

Qu’est-ce qui guette le monde entier ?

On pourrait parodier ce diagramme officiel de la bourgeoisie riche par un même camenbert qui représenterait la répartition du gâteau impérialiste des grandes puissances ou la part d'influence des principales idéologies dominantes: 20% pour la démocratie, 30% pour l'antiracisme, 10% pour l'islamisme, 8% pour l'antifascisme, etc.





LA CATASTROPHE ECOLOGIQUE OU LA GUERRE ECONOMIQUE ?



SAUVER LE CLIMAT OU SAUVER LE CAPITALISME ?







Comme les gosses on peut être enclin à chaque fois de répondre : les deux ! C’est très compliqué ces histoires controversées sur les conséquences du réchauffement climatique, et on peut même considérer que c’est « compliqué à dessein », non comme complot simple mais comme stratégie sophistiquée de la bourgeoisie des grandes puissances. Alors, face au prolétariat universel, s’il est convenu que le « danger mortel du réchauffement climatique » n’est affaire que de spécialistes politiques et scientifiques, il est aussi convenu que la seule manière d’intéresser les prolétaires est d’avoir recours à un ton catastrophiste ; ainsi le prolétaire communiste qui, excédé par ce battage, s’écrie « rien à foutre de l’écologie des bourgeois », aura raison mais passera pour un imbécile. Celui qui persistera à se questionner sur le fond de ce battage mondial sera inévitablement rangé au rang des « négationnistes » climato-sceptiques !

Certes ni Platon, ni Marx, ni le Général De Gaulle, ni Roosevelt, ni les industriels les plus performants n’avaient envisagé qu’à une certaine étape de sa prétention à une croissance éternelle, et à une impossible décadence, le capitalisme provoquerai un « réchauffement » destructeur de la planète. Attention, des années 1970 où eût lieu cette « découverte » aux années 1980 où elle devint un « souci » des médias, la catastrophe écologique resta uniquement identifiée comme « réchauffement dû aux activités humaines », mais nullement la faute seulement aux industries polluantes (jamais à la pollution militaire impérialiste)[1]. Cette idéologie qui culpabilise les « activités humaines » et non les « activités capitalistes » est fabuleuse en ce qu’elle individualise la question et te culpabilise toi avec ta cigarette, toi avec ta bagnole, toi le chômeur industrialiste qui souhaite décrocher un job en rêvant au développement d’une usine dans ta région, toi le sous-développé qui, non content de crever de faim, veut voir se développer n’importe quelle industrie polluante dans ton pays pour enfin manger à ta faim…
Empiriquement, a été créé à l’époque de la « prise de conscience » un groupe international d'experts sur l'évolution du climat. C'est sur les rapports de ce fameux Giec, dont le dernier date de 2007 et prédit que la terre ne pourrait supporter un réchauffement de la température mondiale supérieur à 2° d'ici la fin du siècle, que se basent les actuelles négociations au royaume du Danemark. 192 représentants d’Etats bourgeois sont allés faire du charme à la petite sirène pour lui conter l’insoutenable légèreté de l’être capitaliste. Puisque les gaz à effets de serre (résumés sous un « équivalent en tonne de CO2 ») ont cette particularité de rester des centaines d'années dans l'atmosphère, les pays développés qui sont à l'origine de 77% des émissions cumulées affirment, la main sur le cœur, avoir une « responsabilité historique » vis à vis des pays en développement, à qui il s'agit de tenir un discours moraliste en les obligeant à passer à la caisse du lobby écologique même si cette tentative de ressourcement de l’industrie capitaliste implique une croissance verte plus coûteuse et ne peut que freiner leur croissance faute d'accès aux énergies. Les grandes puissances moralistes, prétendant se serrer la ceinture – effet de serre « humaniste » - s’engagent à contribuer par une aide financière et technologique pour, d’une part continuer à dominer les petites nations toujours colonisées, et remplir les poches des bourgeoisies locales sous-développées qui continueront à assassiner et à affamer leurs populations. Excepté leur pollution ménagère, les petits pays sous-développés ne polluent pas grand-chose dans l’atmosphère, quoique certains producteurs d’hydrocarbures soient aussi en ligne de mire, mais plus pour l’épuisement de la caverne d’Ali Baba de leurs nappes souterraines que pour les fumées qu’ils génèrent.
On prétend que dans leur élan « humaniste » les grandes puissances veulent ainsi faire de la place aux « nouveaux venus », qu’elles conchient, la Chine et l’Inde en tête. La Chine émettrait aujourd'hui juste un peu plus de CO2 que les Etats-Unis… mais pour quatre fois plus d'habitants. Remarque d’un expert communisateur : « La terre ne peut se permettre que demain tous les Chinois se comportent comme les Américains ».
En réalité personne n’est dupe que la compétition économico-impérialiste est au centre du jeu à Copenhague : les trois plus grands émetteurs, Chine, Etats-Unis, Europe représentaient respectivement en 2007 21-20-14% des émissions mondiales. La « négociation » à Copenhague promet d’être tendue et de finir par une résolution en eau de boudin. Autant demander au capitalisme financier de réduire l’effet de serre de ses profits
Les Etats-Unis et l'UE tentent de bluffer un maximum, comme un coureur de formule 1 en tête sur la ligne de départ et qui soutient que les autres bolides doivent rester derrière pour économiser l’essence. La bourgeoisie US avec son délégué Obama s’est résolue au tout dernier moment à assurer qu’elle veut rompre avec « l'aveuglement obscurantiste de Bush » et réclamer la mansuétude européenne qui compte les plus fervents supporters d’Al Gore, de Nicolas Hulot et d’Artus Bertrand, célèbres filmologues de l’Armaguedon propagandiste pour la lutte finale pour une planète propre. Diverses taxes écologiques sont envisagées pour couvrir le jeu à couteaux tirés des grandes puissances rivales, de l’inopérante taxe carbone mondiale à ce sommet d’hypocrisie appelé « droits à polluer ».
Comme s’il s’agissait d’une chambre mondiale de députés « humanitaires » agglutinés en colloque de défense de la planète terre, tous ces brigands impérialistes et exploiteurs des peuples contiennent leurs opposants bobos et tiers-mondistes[2], le lobby Greenpeace et WWF, dont Kim Cartensen qui proteste : «Les tactiques de négociations en coulisses sous la présidence danoise se sont centrées sur la volonté de complaire aux pays riches et puissants, plutôt que de servir la majorité des Etats qui réclament une solution équitable et ambitieuse». Ce qui est vrai mais ces lobbies jouent un rôle d’opposition loyale à la fausse problématique écologique, aux côtés des prédateurs sous-développés comme Stanislaus-Kaw Di-Aping, l'ambassadeur du Soudan aux Nations unies qui prétend, lui, défendre les populations que son régime opprime : «Ce texte n'est rien. Du vide. On ne signera pas un deal inéquitable qui condamne 80% de la population à la souffrance et à l'injustice». C’est d’ailleurs cet argument qu’utilisent la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud. La culpabilisation de la Chine a en même temps bon dos. La plupart des voyous industriels accusateurs ont délocalisé depuis des années leurs consortiums les plus polluants (sidérurgie, chimie, charbon, etc.) en Chine, laquelle délocalise elle aussi à présent en Afrique et au Brésil ; sans oublier le très francophone Michelin! Voici donc déjà en temps réel une juste application de la résolution finale de Copenhague, qui permet de réduire l’accusation de pollution industrielle aux principaux commanditaires du capitalisme financier ![3]

DERRIERE LE « CLIMATEGATE » : LA CHINE ? L’ARABIE SAOUDITE ? LA RUSSIE ?
Le scandale des lettres volées d’un centre de recherche britannique - qui révèleraient que des chercheurs climato-sceptiques avaient été censurés car refusant de corroborer la thèse universaliste du « réchauffisme » - procèderait d’un « complot » des principaux producteurs d’hydrocarbures. Des négationnistes espions des puissances évoquées sans fard (mais aussi de la principale comme on va le voir) ont fait circuler des « courriels habilement sortis de leur contexte »… et la blogosphère a été gagnée par la « paranoïa » de ces salauds, déplore la presse bien pensante française, et très chic.
Angoisse de la revue britannique « Nature » : « Cette interprétation paranoïaque serait risible si des politiciens obstructionnistes du Sénat des Etats-Unis n’allaient probablement l’utiliser l’an prochain pour étayer leur opposition à la nécessaire loi sur le climat ». Pire, dans la chasse aux pirates informatiques dérangeants, on n’est pas sûr de la collaboration de l’Arabie Saoudite et de la Russie…[4]

PENDANT CE TEMPS LA CRISE SYSTEMIQUE CONTINUE…
Le charmant intermède écologiste ne résoudra pas la crise économique et les immenses tensions impérialistes sous-jacentes. A la question : qui va faire craquer en premier le capitalisme : l’atmosphère irrespirable sur terre ou l’effondrement économico-politique ? On choisit sans hésiter la deuxième hypothèse. Le capitalisme financier est toujours menacé par l’éclatement des bulles spéculatives (immobilier, pétrole, dollar, dettes publiques. La plupart des économistes officiels sont des menteurs et veulent se dérider quelques jours avec Copenhague, mais la faillite d’une des principales plaques financières, Dubaï, les empêche de dormir. L’Islande, tout le monde s’en foutait, ce n’est qu’une petite île et ils peuvent toujours y vivre du poisson ou du troc ; la Lituanie aussi. Les nouveaux élus « socialistes » grecs ont dû recompter leur déficit et vérifier qu’il était deux fois supérieur, mais la Grèce est aussi un petit pays où le prolétariat est faible et ridiculisé par l’agitation émeutière des marginaux petits bourgeois. Avec l’Espagne, bien qu’on tente de la ridiculiser pour avoir trop longtemps profité de l’aide européenne (« gavée d’emprunts toxiques »), ce sera moins évident car le chômage a explosé (18%) et que la classe ouvrière espagnole fait partie des classes dangereuses traditionnellement.
Dans l’ensemble le capitalisme financier tient encore surtout parce que les Etats ont accepté d’endosser des déficits faramineux. La dette accumulée gonfle redoutablement. En France, plus touchée que l’Allemagne, certains voient venir la catastrophe, non pas écologique mais sociale. Le gouvernement fait chanter non la sirène de Copenhague mais la sirène de l’oxygénation du marché du travail grâce aux « nouvelles technologies » du lobby écolo qui produirait sous peu un demi-million d’emploi. Foutaises ! Verre d’eau dans l’océan de la crise ! Economistes et banquiers les moins menteurs espèrent que le marasme ne durera pas plus de deux ans encore… alors que le chef de l’Exécutif avait promis un léger mieux pour 2010. L’Union européenne ne peut plus vendre ses produits aux Etats-Unis avec un euro à 1,5 dollars, et demeure le premier client de la Chine. DSK pleure qu’il faut changer de modèle de croissance alors que la croissance disparaît…
Les gangsters des banques, soutenus par les Etats, n’auront bientôt plus simplement leurs vitrines brisées car la corruption fauteuse de misère posera la nécessité de détruire non les vitrines de l’Etat mais ses comptoirs et ses serveurs. Comme l’a si bien dit le prix Nobel français marginalisé Maurice Allais : « La voie prise par le G20 m’apparaît par conséquent nuisible. Elle va se révéler un facteur d’aggravation de la situation sociale ». Cet académicien de 98 ans, interrogé par « Marianne » ne voit de solution, piètrement, que par un retour au protectionnisme. Et « Marianne » de fustiger les « ignorants et les trompeurs » des médias, mais si c’est pour afficher la même politique que le sarkozysme, ce n’est guère mieux.
Je laisserai le dernier mot tout de même à cet académicien éclairé, quoique conservateur, lorsqu’il dénonçait dès 1999, comme un vulgaire révolutionnaire, la « finance de casino » - que nous applaudissons absolument pour la chute accélérée qu’elle nous prépare :
« L’économie mondiale tout entière repose aujourd’hui sur de gigantesques pyramides de dettes, prenant appui les unes sur les autres dans un équilibre fragile. Jamais dans le passé une pareille accumulation de promesses de payer ne s’était constatée. Jamais sans doute il est devenu difficile d’y faire face. Jamais sans doute, une telle instabilité potentielle n’était apparue avec une telle menace d’un effondrement général ».
Et en plus, quand on sait que le prolétariat ne va pas sauver le capitalisme, quelle joie !

[1] On ne s’est jamais soucié de savoir si les bombes atomiques à Hiroshima et Nagasaki allaient augmenter « l’effet de serre », comme la réunion de Copenhague n’a pas posé comme première urgente, pour le risque écologique de première grandeur qu’elles représentent, d’arrêter de fabriquer des armes nucléaires. De ce fait, cette réunion sous la gouverne des dominants impérialistes, est bien une fable grotesque.
[2] Et, sans oublier l’éditorial unique de 56 journaux de l'élite bien pensante. Le 7 décembre, Pierre Haski dans un éditorial pour Rue 89 – « Sauver la planète ou s’occuper des hommes ? Ou les deux ? » - écrivait : « Sommes nous obligés de choisir ? Le réchauffement climatique OU la faim dans le monde ? La dette des pays en développement OU la santé publique ? La réalité est que la gouvernance mondiale est en déshérence, et a été largement remplacée par des rendez-vous hypermédiatisés dans lesquels s'engouffrent les hommes politiques hypocrites en mal de visibilité, et les journalistes en manque d'imagination (…)Quand bien même les chercheurs auraient délibérément masqué le déclin des températures depuis dix ans, cette histoire semble surtout prouver qu'à trop vouloir donner un message politique clair, on simplifie des données complexes ». Et terminait en citant le « sceptique » Vincent Courtillot, de l'Institut de physique du Globe : « On a créé un climat passiogène et catastrophiste… qu'il faille être économe et raisonnable oui, mais pas forcément en raison du gaz carbonique. (…) La vérité scientifique n'est jamais née du consensus. »

[3] Un exemple permet de rappeler comment la bourgeoisie se déleste des conséquences de sa gestion. A la fin des années 1960, EDF devait déplorer de nombreux accidents du travail sur les lignes à haute tension, arguant qu’il fallait parvenir au taux de zéro accident. Le taux fût atteint lorsque les directions d’EDF confièrent l’entretien des lignes à haute tension… au privé !

[4] Infos tirées du Le Monde du 9 décembre, qui comporte sur la double plage « Planète » une immense pub honteuse du lobby écologique : « La solution c’est le bouquet ». Un bouquet de fleurs représente toutes les énergies utilisées de façon égalitaire. La fleur du bas s’appelle « biomasse » et renvoie dans le diagramme au « bioéthanol de betterave », donc à toutes ces énergies alimentaires reconverties en pétrole pour les 4X4 à Noël Mamère, Al Gore et Cohn-Bendit, participant de l’appauvrissement de la terre pour les gadgets technologiques des riches et de l’accroissement de la faim dans le monde. Un encart précise : « Les producteurs français de bioéthanol de betterave sont fiers d’apporter leur contribution au bouquet énergétique de demain. Ils participent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre ». Le bouquet d’hypocrisie capitaliste en effet.

1 commentaire:

  1. J'aimerais savoir...est ce que vous avez une solution a tous les problemes dans le monde? ou est-ce que vous aimez juste vous plaindre?

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