« Le marxisme est une conception révolutionnaire du monde qui doit toujours lutter pour des connaissances nouvelles, qui ne hait rien autant que la pétrification dans des formes valables dans le passé et qui conserve le meilleur de sa force vivante dans le cliquetis d'armes spirituel de l'auto-critique et dans les foudres et éclairs de l'histoire ». Rosa Luxemburg
PAGES PROLETARIENNES
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samedi 20 décembre 2008
L’AVANT-GARDE CULTURELLE RUSSE AUX COTES DES BOLCHEVIKS
Le Musée Maillol à Paris expose jusqu'au 2 mars 2009 l'avant-garde russe du début du XXe siècle
On ne pouvait rêver meilleure coïncidence : une expo sur l’art au service de la révolution alors que celle-ci est ressorti de la naphtaline par la crise économique structurelle du capitalisme. Le Musée Maillol est probablement un des meilleurs et des plus empêcheurs de cultiver en rond en France pour ses expos étonnantes. Un de mes amis est le fondeur des principales statues de Maillol dans les jardins du Louvre (et de celles du musée) et je dois être un des derniers à pouvoir établir que Maillol a été assassiné en 1945 par les tueurs du PCF. Dina Vierny, le modèle de Maillol (qu’il a sauvé des griffes d’Hitler grâce à Arno Breker) toujours vivante avec ses quatre vingt et quelques printemps et qui est celle-là même qui pose nue pour le peintre et sculpteur il y a plus de soixante ans, refuse toute interview sur le meurtre de Maillol, y compris de ma part. Cela ne m’empêche pas d’aller régulièrement visiter les expos du musée de la dame ex-modèle d’un des plus grands sculpteurs du XXe siècle. Les œuvres que l’on peut voir en ce moment ont été collectionnées et préservées par un modeste chauffeur grec qui a réussi, après la guerre, à constituer une énorme collection d'art russe des années 1910-1920, alors à l'index à Moscou. Cet art divers et radicalement nouveau, ignoré à l'époque en Occident où on l'a découvert assez récemment, est abordé à travers une sélection de 200 oeuvres de la collection de Georges Costakis.
UN ART AU SERVICE DE LA REVOLUTION
Après la révolution d’Octobre 1917, beaucoup d’artistes apportent leur soutien aux bolcheviks parce qu’ils aspirent au changement social. La révolution doit permettre la transformation radicale de l’art que Vassily Kandinsky appelle la « grande utopie ». Le constructivisme est un des principaux courants de ce bouleversement et le plus tardif. Le « cubo futurisme » avait précédé ce courant entre 1912 et 1916. L’art a tendance à l’époque à anticiper les bouleversements politiques et sociaux sous-jacents dans la société. Les artistes russes s’inspiraient de la tradition antique de l’icône byzantine et de l’imagerie populaire avec les Marc Chagall et Ivan Klioune, admirateurs de Cézanne et des cubistes français. Mais leur mouvement ne se limite pas à la fragmentation des formes mais reprend des éléments dynamiques du futurisme italien.
Le mot constructivisme apparaît seulement au début des années 1920, mais l’idée de rompre avec la tradition du tableau en remplaçant la composition par une construction a déjà été formulée par Vladimir Tatline qui exposait des « contre-reliefs » dès 1915. La composante essentielle de ces œuvres d’art est le matériau industriel qui sert à les fabriquer et détermine leur aspect définitif. Les artistes revendiquent la dimension fonctionnelle de leurs créations. La pensée marxiste sous-tend leur démarche : ils rejettent l’idéalisme au profit du matérialisme, et mette leur art au service du peuple en créant un nouvel environnement esthétique qui concerne aussi les projets d’architecture, les décors et costumes de théâtre que les affiches de propagande, les films et les slogans politiques.
Le constructivisme est un courant artistique né au début du XXe siècle en Russie dont le manifeste apparaît en 1922 avec l'exposition Constructivistes. Son fondateur et membre le plus célèbre fut Vladimir Tatline. En firent également partie les frères Gabo et Pevsner, Malevitch, Choukhov, Alexandre Rodtchenko, et Lazar Markovich Lissitzky. Le constructivisme proclame une conception géométrique de l'espace, que précède le Cubo futurisme, appliquée aussi bien à la sculpture qu'à l'architecture ou au design, la suppression du tableau de chevalet, la mort de l'art, la nécessité de fondre l'acte créateur dans la production dans tous les domaines. Une des ses constantes fut de révéler la beauté de la Machine, de l'objet industriel, le passage de la composition à la construction. Ce mouvement a notamment inspiré les théories architecturales enseignées à l'école du Bauhaus en Allemagne (1919-1933). Il donna lieu également à l'art cinétique. L'oeuvre emblématique du constructivisme est le projet pour un Monument à la Troisième Internationale, de Vladimir Tatline (tableau ci-dessus à droite).
Dans les premières années du XXe siècle, les liens entre artistes de Russie et du reste de l'Europe, notamment de Paris, sont nombreux. Les premiers sont marqués par les couleurs du fauvisme ou le primitivisme de Gauguin, tout en développant un art figuratif original, qui reprend les figures de l'imagerie populaire.A partir des années 1910 l'art abstrait se développe en Russie.Dès les débuts du cubisme, des artistes russes en reprennent la fragmentation des formes, en gardant des éléments et en introduisant de nouveaux ("Ouvrier-aviateur" d'Alexei Morgounov, 1913). Ils y ajoutent bientôt les effets dynamiques du futurisme italien, créant des formes géométriques colorées en mouvement (Ivan Koudriachov, Ivan Klioune, Gustave Kloutsis, Lioubov Popova...). En 1915, Kasimir Malevitch lance, avec l'exposition 0,10, à Saint-Petersbourg, le "suprématisme", lié à une quête d'absolu et basé sur la forme pure. Ses formes géométriques se veulent indépendantes de la réalité visible. Après 1917, de nombreux artistes russes se rallient aux bolchéviks, dont ils soutiennent l'idéal. Voulant mettre leur art au service de la révolution, ils inventent le "constructivisme": il s'agit de remplacer la composition par une construction. Ils magnifient la machine. La création prend une dimension fonctionnelle, l'art devient "matérialiste". Vladimir Tatline crée des "contre-reliefs", sculptures faites avec des matériaux industriels. Certains artistes abandonnent la peinture pour se consacrer au design ou a graphisme, créant des slogans, des affiches de propagande, des cartes postales des Spartakiades (Gustave Kloutsis, 1928). A partir des années 1920, les peintres sont obligés de se conformer aux exigences du réalisme socialiste. Faute de quoi ils risquent d'être accusés de "formalisme", c'est-à-dire de trahison. Ils reviennent à la figuration. Certains pourtant, comme Malevitch, ou Salomon Nikritine dont les figures ne sont pas forcément exemplaires (Femme buvant, 1928), arrivent à rester assez loin du réalisme socialiste. La collection Costakis n'avait jamais été montrée en France. Le Musée Maillol en présente une sélection de 200 oeuvres, essentiellement des peintures à l'huile, des gouaches, des aquarelles et des dessins, d'artistes connus ou moins connus ici: Malevitch, Popova, Klioune, Alexandre Rodtchenko, El Lissitzky, Vladimir Tatline ou Clément Redko, Mikhail Matiouchine, Xenia Ender, Pavel Filonov, Salomon Nikritine. Des oeuvres qui constituent un panorama de cette avant-garde russe entre le début du XXe siècle est les années 1920. Renseignements pratiques sur le site du Musée Maillol.
• Le musée, outre un étage réservé en permanence à un choix d’œuvre peintes et sculptées d’Aristide Maillol, offre au sous-sol une étonnante œuvre de Ilya Kabakov : La cuisine communautaire que j’avais eu l’occasion de visualiser à son inauguration il y a une dizaine d’années, et où il y a matière à réflexion sur un collectivisme de la promiscuité et de la pénurie... Lisons l’affiche à l’entrée :
• LA CUISINE COMMUNAUTAIRE 1992-1995
« La cuisine est le cœur de l’appartement communautaire organisé pour pallier la pénurie de logement. De la révolution d’Octobre à la fin de la période soviétique, la quasi-totalité de la population urbaine de la Russie soviétique loge dans ce type d’habitat.
Dès la révolution, pour différentes raisons telles que les déménagements de la campagne vers la ville, de la banlieue vers le centre, des sous-sols vers les étages supérieurs, de nouveaux habitants occupent les appartements de luxe. Ils sont ainsi transformés en appartements dits communs ou « communautaires » où vivent côte à côte cinq, six, voire dix familles. La « population » totale atteint parfois vingt-cinq ou trente personnes. Chaque famille selon la loi, a droit à une seule chambre. En fait dans les conditions d’une crise immobilière (sic ! //2008) permanente dans le pays, les nouvelles générations naissaient et mouraient dans la même pièce, n’ayant pas la possibilité d’obtenir un nouveau logement ni de l’échanger.
Dans cet appartement communautaire surpeuplé, il y avait une seule salle de bains, un seul w-c et, bien sûr, une seule cuisine. La cuisine est une grande pièce contenant de nombreuses tables (selon le nombre de ménagères) serrées les uns contre les autres le long des murs, une ou deux cuisinières et un évier avec de l’eau froide. L’air est rempli d’odeur de graillon ; on lave et on fait sécher le linge ici même, au-dessus de têtes. Les disputes et les scandales éclatement dans cette pièce, rien d’étonnant puisque la vie de chacun se passe sous les yeux des autres ».
« C’est pour cela que l’installation au sous-sol du musée Maillol est conçue comme une chapelle soviétique. Comme dans une chapelle, les voix des locataires résonnent sous le plafond, marmonnant d’éternelles plaintes. Sous d’étroites fenêtres sont accrochées trente deux peintures ; chacune accompagnée d’un dialogue entre locataires tels que :
Anna Petrovna Zoueva : « Qui n’a pas jeté ce bout de bois ? »
Oleg Trofimovitch Karpov : « Je ne le sais pas ».
Plus bas, une multitude de casserolles et de poêles, telles des mouches noires, sont immobilisées sur les murs. Au-dessous, un paravent, sur lequel sont collées photos de l’appartement communautaires et répliques de ses locataires, couvre le pourtour de la « chapelle ». C’est une sorte d’encyclopédie, un concentré de tous les problèmes (psychologiques, familiaux, sociaux) dont était remplie la vie infernale de ces gens, étrangers les uns aux autres, condamnés à cohabiter éternellement. »
vendredi 19 décembre 2008
BAADER : UN FILM POUR LE PRIX DE DEUX
J’attendais que le film passe en banlieue pour aller me faire une opinion. Le cinéma à Paris est trop cher. La salle était vide. Je n’aime pas cela. Le cinéma, contrairement à la solitaire télé, est un lieu où l’on peut sentir les réactions des autres, vibrer, rire ou pleurer avec eux. Fâcheuse impression donc que les délires paranoïaques des Etats sur le terrorisme tous azimuts finissent par dégoûter les gens de réfléchir avec lucidité à la question. Peur d’une bombe ? Certainement bien que cela soit plus probable si un film prenait pour thème une fellation de Bernadette Soubirous ou Mohammed et ses amantes. Le film vaut le déplacement. Le cinéma allemand est capable de torcher du grand spectacle. Baader et son contexte a eu un grand succès outre Rhin, et pour cause. Le réalisateur Uli Edel a l’habitude de produire des films coups de poing. Le seul inconvénient est le siège inconfortable de la salle, pas la longue durée du film. Dans ses grandes lignes on assiste à la saga des desperados du gauchisme des années 1970. Eléments désespérés ? Vraiment ? Ou activistes forcenés ?
Qui étaient les membres de la bande à Baader ? Des petits bourgeois frustrés d’une révolution immédiate impossible ? Des anarchistes sincères hantés par l’efficacité de la « propagande par le fait » ? On ne le saura pas vraiment. Le spectateur est entraîné comme un aveugle dans une série d’actions extrêmement violentes qui confinent au nihilisme. Du sang partout et des colères hystériques.
Cependant le film, pour franchir la censure d’un sujet « sensible », prend le parti de s’adresser à deux catégories de spectateurs : la masse silencieuse et conservatrice, et cette autre partie de la masse, aussi silencieuse désormais, qui reste fascinée par cet anarchisme radical, furieux et irraisonnable.
Pour la masse bien pensante qui pense que la police fait son devoir, les clichés abondent. Les étudiants du début des années soixante-dix sont présentés comme des énervés qui courent en tous sens. Baader est exhibé comme un macho impulsif, jouisseur et fort en gueule (qui sait ?). Les filles ont une attitude sectaire et ne sont pas moins adeptes de la gâchette que les mecs. Si la répression policière et le meurtre de l’étudiant Behno Ohnesorg sont mis en scène, ce ne sont que des bavures. Les premiers meurtres de représailles sont diligentés par des « terroristes » inhumains. La magistrature est bafouée grossièrement en public. Le chef de la police (Bruno Ganz) est un être raisonnable qui se refuse à céder à l’hystérie répressive. Les prisonniers « politiques » sont présentés dans un cadre confortable : bibliothèque dans la cellule, cigarettes, télévision et radio meublent l’univers carcéral ; on dirait presque le confort d’un loft d’étudiant. Les « desesperados » finissent par s’entredéchirer et se battre avec les gardiens. Ils finissent minablement par se suicider.
Pour ceux du balcon comme toujours, clin d’œil pour les fans de l’agitation des sixties. Ainsi le regard mouillé du gauchiste rangé des barricades oublie un peu le Baader caricatural pour apprécier une version baba cool du mode de vie des intellectuels marginaux. Le séjour en Jordanie, pays du port du voile pudique, des terroristes les plus recherchés d’Europe donne une interprétation séduisante. On se demandait en effet comment des enfants de la petite bourgeoisie européenne avaient pu s’accommoder des règles militaires strictes et de l’intégrisme religieux des commandos palestiniens. Effectivement cela ne colle pas. Les belles terroristes allemandes en mini-jupe descendant des jeeps laissent voir de bien belles gambettes qui émoustillent les petits chefs militaires arabes. Il faut dormir dans des chambres séparées et cacher ce sein que je ne saurais voir ; les belles bronzent à poil sur le toit de la caserne des fedayins. Choking ! Baader envoie chier les spécialistes de l’entrainement au terrorisme tiers-mondiste et pieux. Cela paraît tout à fait plausible, et les réflexions de Baader contre les « chameliers » réconcilient la majorité silencieuse allemande qui rêve d’un échangisme hippie avec ses enfants perdus.
Les spectateurs de la deuxième catégorie affiliés à la théorie altermondialiste de la protestation contre le « monde de la marchandise » restent sympathisants du groupe « culte ». Les premières images n’ont-elles pas montré la brutalité de la répression policière, le cynisme du groupe de presse Springer, du Spiegel ? L’armada US n’est-elle pas odieuse au Vietnam ? La police ultra-blindée ne tire-t-elle pas sans vergogne ? Et le lâche attentat contre Rudi Dutschke (dont la gueule mal rasée ornait le mur de ma chambre d’adolescent) ? Les images accélérées ne laissent pourtant pas le temps de réfléchir au spectateur haineux contre toutes les forces d’autorité de l’Etat bourgeois. Les partisans de la « guérilla urbaine » ne sont que des amateurs et se font piéger rapidement. Le système de la clandestinité n’autorise pas la réflexion. Prédomine la surenchère. Celui qui ne lève pas le doigt avec les autres est un traître. Les deux catégories de spectateurs ne peuvent retenir un malaise. La colère des desesperados est compréhensible mais pourquoi tant de sang versé, impulsivement ? Au nom de quoi ? Au nom de qui ? Le film ne le dira pas.
Leurs motivations ? Comme toujours l’anarchisme de grand seigneur a toujours voulu éveiller les masses endormies par le consumérisme par des actions exemplaires. Et de ce fait il a toujours foiré car les « actions exemplaires » se résumèrent à des meurtres dans l’affolement. Le projet politique, s’il se moquait justement du mythe impuissant de la grève générale, croyait que « seule la lutte armée peut conduire à l’insurrection généralisée ». Produits d’une époque où les luttes de « libération nationale » post-coloniales faisaient la une de l’actualité, où le « black power » soulevait l’admiration des poitrines estudiantines, où le massacre était quotidien au Vietnam, les desesperados se rattachaient aux idéologies armées tiers-mondistes des Tupamaros. Mais pas simplement.
L’interprétation sociologique officielle veut nous faire gober qu’il s’agissait d’un complexe de culpabilité d’enfants d’un pays qui avait vu éclore le nazisme. Lorsque Baader traite les juges de « fascistes », cela peut faire sourire si on se reporte à nos jours où cette qualification n’a plus aucun sens. Mais, à l’époque, nombre de juges et patrons qui dirigent encore le pays sous parapluie US sont en effet d’anciens nazis. Et alors ? La bourgeoisie libératrice a laissé en place nombre d’édiles de l’Etat hitlérien. Mais Baader lui-même, très limité politiquement, est habité par l’idéologie stalinienne anti-fasciste. L’anti-fascisme n’explique rien. Il est une pulsion apprise au biberon par toute une génération d’anarchistes et de gauchistes. L’anti-fascisme croit alors se ressourcer dans les pâteuses logorrhées « anti-impérialistes » des assemblées étudiantes. Comme les Guevara Tupamaros et Cie, Baader et sa bande n’ont pas vraiment compris le stalinisme qui demeure pour eux un bon « anti-fascisme », un moindre mal. Sous couvert de l’ânerie post-léniniste de la « guerre révolutionnaire » ils en restent à une conception militariste de la révolution dont ils s’autoproclamèrent l’avant-garde pour « construire l’armée rouge » (conception très stalinienne). L’ambiance de la contre révolution les habite encore. Les faits d’armes des guérilleros sud-américains et du FNL vietnamien sont leur socle politique. Un socle faisandé dans l’étau des deux blocs. Ils ne restent au fond que l’aile extrême (et logique rigide) du gauchisme tiers-mondiste, bâtard du stalinisme, qui après avoir collé partout des affiches avec un soldat vietnamien tenant une mitraillette, est bien content d’être loin des champs de tir, pour se replier lâchement dans la compétition électorale et syndicale, plus confortable et pas risquée. La théorie stalino-gauchiste veut bien invoquer la gloriole de la résistance pour les pauvres hères qu’on a envoyé au casse-pipe, mais de loin. Le gauchisme fait bien partie de l’idéologie bourgeoise radicale, fort en parole mais pleutre dans les faits. Les actuels partis gauchistes européens, à la manière du NPA de Besancenot, peuvent bien fétichiser le portrait du stalinien Guevara, ils n’ont pas ses couilles ni celles à Baader. Le groupe de Baader a eu ce courage d’aller jusqu’au sacrifice, mais sans échapper à l’humiliation. Le con de Sartre va voir Baader en prison pour lui faire la morale, celui-là même qui avait assuré que tout colonisé qui tue un homme blanc est un révolutionnaire. Tous les gauchistes lâchent Baader sauf pour les pétitions pour de meilleures conditions de détention « sensorielle ». Humiliation historique enfin car, il faut bien le dire, ce n’est pas avec le chlorate de soude et le sucre de l’anarchiste du XIXe siècle que le groupe perpètre ses attentats mais avec des armes sophistiquées qu’on ne trouvait pas non plus chez l’épicier du coin, et récolte la « perpète ». Il fallait qu’une puissance soit derrière. Et quelle puissance pouvait être intéressée à ce que la cible des attentats ne soit que des consulats ou des centres militaires US ? Le bloc russe. La « Raf » de Baader finit dans les bras de « l’armée rouge » stalinienne. L’avocat de la RAF, Klaus Croissant a confirmé qu’il était un agent de la Stasi. Les derniers survivants de la RAF vivent alors réfugiés en RDA ! Le film tait cette vérité dérangeante pour les groupies anarchistes Et les adresses des magistrats flingués ne pouvaient pas plus se trouver dans le bulletin des PTT qu’aujourd’hui, à moins que des complicités policières allemandes…
Triste fin pour des anarchistes marqués par une pauvreté intellectuelle et politique que les PC décrépis leur avaient laissé en héritage. Le culte subsiste pourtant chez une partie des spectateurs gauchistes non repentis, alimentés par les admirateurs souterrains des branquignols d’Action Directe et par des ouvrages comme celui d’un certain Loïc Debray qui relie la saga héroïquement lamentable de la RAF aux bras coupés des intellectuels en chambre communisateurs, bâtards du gauchisme et de l’anarchisme impuissant, car la bande à Baader, après toutes ses conneries avait affirmé que « le prolétariat industriel n’est plus aujourd’hui l’avant-garde du combat révolutionnaire ». Les avant-gardes anarchistes et staliniennes n’ont pas été suivies heureusement dans leurs délires militaristes à la fin des années 1960 par le prolétariat qui avait déjà assez donné de sa personne dans la dernière boucherie mondiale et dans l’impôt du sang pour garder à tout prix les colonies. C’est le discours « armé » affiché veulement par les gauchistes et celui « concret » des Baader et Cie qui est venu conforter Marchais et le stalinisme en pleine décrue contre toute solution de classe « violente » hormis celle des pacifiques élections truquées. L’action violente, sans principes, coupée de toute direction et de tout respect des masses, renforce l’Etat bourgeois et, pire, permet de diaboliser le droit à l’insurrection (inscrit dans la constitution bourgeoise même).
Le prolétariat n’a toujours pas besoin d’avant-garde de ce type, parce que la révolution n’est plus avant tout une question militaire, mais en second lieu encore une question militaire. Mais c’est une autre histoire qui ne fait que commencer. Le film sur la RAF n’est que le spectacle du sacrifice de quelques uns qui s’étaient trompés de révolution et qui n’ont servi qu’à renforcer un ordre qui ne pouvait pas être mis à bas en 1970.
L’Histoire ne tranche pas avec des attentats à la bombe. Tous les terrorismes depuis lors ont été téléguidés directement par des Etats « voyous » ou bcbg. On n’avait pas besoin des errements de la bande à Baader pour diagnostiquer que la « propagande par le fait » était caduque depuis Ravachol.
dimanche 14 décembre 2008
COMMENT ATTALI A PRIS LA PORTE
Désarmant : il n’y a plus seulement crise de l’économie et de la politique, mais crise du journalisme. Ils continuent tous à mentir bien que susceptibles d’être internés et humiliés comme De Philippis. Ils continuent à se taire sur le scandaleux maintien en détention de Julien Coupat et de sa compagne; passeront-ils Noël en prison en vertu du pouvoir régalien et anti-terroriste du blaireau et de la parvenue Dati dont la psychologie primaire et dictatoriale est si bien déshabillée dans l’article de l’Express? Pendant que ces bourgeois vont faire bombance les nombreux innocents en prison vont rester reclus, au pain sec et à l'eau.
Les articles des clercs repus de gouvernement ne sont plus que survolés sur le Web car l’on s’attache à éplucher surtout les commentaires saignants des internautes, lesquels parlent de plus en plus de prendre à nouveau les bastilles étatiques et sans fard d’occuper les lieux du pouvoir pour mettre fin à la plus hideuse des démocraties financières. Ce qui importe est l’avis de la population des travailleurs qui va se faire entendre sous peu dans l’avalanche des licenciements. Ce ne sont pas les gentilles manifs lycéennes que le blaireau essaie de gonfler avec ses sous-fifres de la presse écrite et parlée qui « menacent l’Etat » (Hi Hi Boutonneux en tête de manif avec son pavé comme représentant de la conscience de classe !) : c’est bien la conscience du prolétariat qui avance par bond en ce moment même sans se focaliser sur la Grèce sous-développée et marginale, même sans grévettes syndicales, même sans défilés République-Bastille et vice-versa.
Ah oui… de quoi j’étais parti ? De la crise de crédibilité du journalisme. Et celle-ci se manifeste jusque dans les débats, pourtant hyper codés et fliqués sur les plateaux de télé. Tiens, hier dans « On n’est pas couché » de Laurent Ruquier sur la 2. Jacques Attali, sherpa au gouvernement et prophète en opposition, la gueule enfarinée est entré sur le plateau comme s’il allait à l’abattoir. Et il allait en effet à l’abattoir. Pour être crédibles désormais et concurrencer les commentaires saignants des blogueurs, les émissions pipoles doivent faire du rentre dedans, sauf pour les amis du Blaireau en chef. Les Naulleau et Zemmour eussent pris plus de gants si l’invité avait été Alain Minc, hyper suce-boule sarkozien. Donc voilà le savant homme, sherpa de gauche mitterrandienne et forclose, sur le banc de la dérision. Il pontifie, explique au bon peuple et aux bouseux journalistes pipoles qui le questionnent. On sent combien ce haut fonctionnaire archi-diplômé veut étaler son intelligence de la « crise marxiste » (comme l’a dit l’âne Zemmour). L’ancien sherpa de Mitterrand veut en mettre plein la vue aux illettrés en économie. Ne rappelle-t-il pas la fameuse « crise des tulipes » en Hollande au 17e siècle, que tout utilisateur d’internet peut fort bien connaître sans les lumières de l’ancien PDG véreux de la BERD, éclaboussé par le scandale de l’Angolagate, familier des pouvoirs au point d’avoir été consulté par le Blaireau en janvier 2008. Ce curieux personnage qui a un carnet d’adresses imposant, qui est chez lui dans les pires officines du pouvoir bourgeois, hyper franc-mac, est membre de la fameuse Trilatérale. Etonnez-vous qu’il réaffirme comme solution à la crise cette vieillerie d’Hilferding et Orwell, un gouvernement mondial de la bourgeoisie !
Ah Ah, imaginez les bourgeoisies financières de tous les pays qui, se tirant dans les pattes comme jamais et à l’origine de leur propre marasme catastrophique, s’uniraient pour faire un pot commun de leurs dettes et réprimer ensemble le prolétariat universel ! Attali ne perd jamais une occasion de se situer aux côtés de la police, comme dans les premiers tirs groupés contre les innocents de Tarnac (comme l’ultra-gauche bc bg du CCI).
Pauvre sherpa menteur, le voilà interrompu par ces vulgaires pipoles ignorantins. La commission Attali de janvier 2008 sur commande du Blaireau n’a servi à rien. Que nenni, j’avais prévu la crise financière, proteste le sherpa déboulonné.
- pas vrai, osent les deux autres sales pitres titrisés par Ruquier.
Nulle part en effet le rapport Attali ne prévoit la gigantesque crise. On y trouve une série de propositions de facture benoitement libérale, et surtout une exaltation de l’accession à la propriété, celle-là même qui généra les premiers couacs de la crise, celle-là même qui ne suppose aucune concession des banques hideuses. Invoquer un droit à la propriété dans un monde qui sent la poudre, n’est-ce pas se ficher du monde ? Les deux pipoles n’oseront pas le lui rétorquer.
Zemmour, plus bête que méchant, s’avère être un idéologue de la cuisse sarkozienne (il est sponsorisé par l’Elysée au Figaro et dans de multiples émissions TV et radio) des plus dangereux. Sous un air contestataire et de bon sens paysan, il balance les pires insanités dignes du FN. La crise, dit-il, c’est l’immigration : les immigrés sont l’armée de réserve qui fait baisser les salaires et à qui l’on a collé les subprimes !
Attali, qui a un peu lu Marx et rédigé une bluette biographique à l’eau de rose de celui-ci (adéquate à la pensée sarkozienne du nain Minc), couche d’abord le vilain canard : l’armée de réserve selon Marx ce sont les chômeurs, pas les immigrés (il oublie d’actualiser Marx lui aussi : les immigrés font aussi partie de l’armée de réserve !). Il le couche une deuxième fois en disant que l’immigration n’a rien à voir avec la crise. Très bien, on ne peut accuser les prolétaires expatriés des malversations des truands des banques et des Etats bourgeois. Malheureusement, Attali, qui est mal placé pour prétendre « moraliser » le capitalisme, vu son itinéraire personnel, sa collaboration permanente avec les officines gestionnaires et policières de l’Etat. Il n’est pas bête, simplement limité politiquement à force de côtoyer rois et empereurs de l’hideuse démocratie hors des réalités sociales. Proposer de laver plus blanc le capitalisme avec une démocratie plus démocrate et un libre échange plus échangiste encore, rappelle le regretté Coluche vantant une lessive qui lave plus blanc que blanc ! Et chapeautée par un gouvernement unique mondial (hyper transparent à la Trilatérale ?) c’est fortiche, non ?
Nos deux pipoles vont alors faire mouche.
- première partie du livre d’Attali, ça va, on apprend sur la crise des tulipes et d’autres crises lointaines, mais la deuxième partie c’est faiblard comme solutions : la démocratie + le libre-échange (Naulleau).
Le sherpa désarmé invoque alors l’absence de démocratie réelle en Angleterre car « c’est ce pays qui a développé mondialement l’ultra-libéralisme ! » (il ne digère pas que la bourgeoisie anglaise avec son premier commis d’époque Major l’ait décrédibilisé au moment des truandages de la BERD ?).
- absence de démocratie en Angleterre et en Allemagne…rigole Zemmour.
Nos deux pipoles vont porter l’estocade :
- attendez, M’sieur Attali, à la veille de la crise vous faisiez l’apologie du libéralisme et après vous nous ressortez le besoin de plus d’Etat !!!
Attali (cramoisi et hautain) : bon… çà va… je commence à m’ennuyer ici. Je vais m’en aller… Je m’en vais….
Il part sous les huées du public et les rires carnassiers des pipoles à sens unique sarkozien.
Pourtant, comme ce taré d’Alain Minc, comme DSK, comme tout le PS en chandelle et le PCF en goguette, ce pauvre PDG de Planet Finance (sic) ne prédisit en rien l’immonde catastrophe et joua avec brio du violon du libre échange hideux de la démocratie bourgeoise tout au long des années qui suivirent la chute de la maison stalinienne !
Triste époque pour les hâbleurs professionnels interchangeables du pouvoir ! Ils ne peuvent pas mentir plus de deux fois.
Table des matières du navet attalinesque (pour vous éviter de l’acheter)
Introduction
Les leçons des crises passées I.
Comment tout a commencé II.
Insuffisance de la demande – Création de la demande par la dette – La baisse des taux, l'effet de levier et l'effet de richesse – Recherche effrénée de l'épargne : titrisation et dérivés – Devant la difficulté d'attirer des capitaux, les assureurs créent CDS et monolines – Aveuglement des notateurs – Explosion de la dette globalisée – Ceux qui avaient prévu la crise – Pourquoi ne les a-t-on pas écoutés ? – Le retournement du marché des subprimes. Économie de la panique – Chronologie
Le jour où le capitalisme a failli disparaître III.
Les menaces encore à venir IV.
Les nouveaux enjeux du système financier – La récession – La dépression – L'inflation – La faillite des grands pays et l'avenir du couple « Chimérique » – Crise des changes – La crise sociale, idéologique et politique
Le socle théorique des crises et des réponses : les contradictions entre les exigences de la démocratie et des marchés V.
Marchés, démocratie et « initiés » – Déloyauté et primauté du financier – Disparition de l'état de droit – Le triomphe du capitalisme financier – Le déclenchement de la crise – La solution : le rééquilibrage du marché par un état de droit
Un programme d'urgence VI.
Remettre de l'ordre dans chaque économie nationale – Renforcer la régulation européenne– Mettre en place un système réglementaire global – Une gouvernance internationale – Des grands travaux planétaires
Ultime avertissement, promesses d'avenir VII.
Les crises financières à venir – Les autres dangers : l'avenir des systèmes complexes
Glossaire
Schémas
2001-2006 : Genèse de la crise
2006-2007 : La machine se grippe
2008-2010 : Extension de la crise
Les divers instruments de crédits
Extrait : « Le temps de mesurer que nous disposons des moyens humains, financiers et technologiques pour faire en sorte que cette crise ne soit qu'un accident de parcours ; qu'on n'en sortira que si l'information économique et financière est équitablement répartie et disponible pour tous et en même temps ; que si les marchés financiers, mondiaux par nature, sont équilibrés par un état de droit planétaire ; que si cesse cette finance-casino ; que si le métier de banquier redevient modeste et ennuyeux, ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être ; que si sont mis en place un meilleur contrôle des risques, des exigences de liquidité, une révision des systèmes de rémunération, une séparation entre activités de marchés et activités bancaires, une obligation pour celui qui fait courir un risque à d'autres d'en prendre sa propre part ; que si on sait mettre en place, à l'échelle planétaire, de grands travaux écologiquement durables, comme on l'a fait jusqu'ici à l'échelle de certains pays.
Il est hélas à craindre que presque rien de cela ne puisse être fait à temps.
Et pourtant, comme la « crise des tulipes » a pu, en 1637, ouvrir la voie à cent cinquante ans d'une formidable croissance des Provinces-Unies, la crise des subprimes, première véritable crise de la mondialisation, pourrait accélérer considérablement la prise de conscience de la nécessité de mettre en place, un jour, un égal accès au savoir, une demande mondiale stable, un salaire mondial minimal, une socialisation de l'essentiel des fonctions monétaires, instruments de la souveraineté, un état de droit mondial, prélude, à terme, à un gouvernement mondial.
Un siècle au plus nous sépare de cette évidence. Et, sans doute, encore nombre de crises et de guerres... » Et bla bla bla, et bla bla bla bla.
(La crise et après, déjà 35.000 exemplaires vendus).
Du micro-crédit aux prophéties, Jacques Attali a tout faux
( site de l’IFRAP)
L’ancien conseiller de François Mitterrand reconverti dans le micro-crédit est aussi un prophète estimé par les médias. Pourtant, en regardant de plus près les comptes de sa "banque au service des pauvres" et ses prophéties faites dans le passé, une seule conclusion s’impose : tromperie sur marchandise.
Ségolène Royal, c’est moi. Le téléphone et l’ordinateur portables, c’est moi. La microfinance, c’est moi. Action Contre la Faim, c’est moi. Le baladeur MP3, c’est moi. La bibliothèque numérique, c’est moi. Le décodage du génome humain, c’est moi. Après tout, pourquoi pas. Léonard de Vinci a bien peint la Joconde et dessiné l’hélicoptère. Et il est exact que Jacques Attali avait proposé que la France se dote d’une bibliothèque virtuelle au lieu de la Très Grande Bibliothèque, coûteuse à construire et ruineuse à gérer. Il n’est pas impossible non plus qu’il ait introduit Ségolène Royal à l’Elysée comme conseillère de François Mitterrand. Pour les autres domaines, sa contribution est très mineure. Si le programme de recherche EUREKA a bien accéléré la mise au point du codage MP3, il a complètement échoué dans son véritable objectif, celui de favoriser le développement d’une industrie européenne du baladeur numérique.
Personne ne peut nier que Jacques Attali soit un intellectuel extraordinaire (la liste de ses diplômes devrait figurer au livre des records), un bourreau de travail (il ne dort que 4 heures par nuit), prolifique à l’écrit (38 livres) et prolixe à l’oral. Jacques Attali aime se présenter comme un visionnaire capable de voir bien au-delà de l’horizon. Sur le nombre de ses oracles, certains se sont réalisés, mais pas les avions commerciaux volant à 5000 km/h, ni le déclin des Etats-Unis dans les années 1990-2000.
Sur ce qu’il a effectivement réalisé, la situation est moins claire. De son passage à la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) créée à Londres, on a surtout retenu les dépenses somptuaires qui l’ont forcé à démissionner. Les résultats de ses investissements personnels dans les start-up high tech à travers A&A ventures et Hyper Company ne sont pas publiés. Interrogé, il parle de "petits" investissements plus motivés par la curiosité intellectuelle que par la volonté de réussite. Toujours ce détachement apparent des basses contingences matérielles. Après une levée de fonds de 10 M€, le livre électronique Cytale s’est soldé par un fiasco complet. CarBoulevard aussi. Keeboo ou Citations du monde sont actives. Reste maintenant son champ d’action dans le microcrédit.
Le micro-crédit à la sauce Attali : accorder un prêt coûte plus cher que le prêt
Au Pakistan où est né ce concept, prêter 50 € à un petit commerçant ou à un agriculteur peut lui permettre de créer une activité utile et durable. C’est étonnant mais cela fonctionne sans subvention à terme, à condition que le prêt soit accordé par des personnes très proches du terrain, capables d’évaluer instantanément le projet et la personne. Facile de comprendre que si le projet devait être évalué, le prêt accordé et le remboursement suivi par le ministère, les frais de gestion seraient très supérieurs au montant du prêt.
Transposer ce concept dans les pays développés n’est pas évident. Les sommes en question sont très différentes. Le contrôle social de proximité sur l’emprunteur, si important dans le projet initial, est quasi inexistant. Et les autres filets de protection sociale sont très développés. En France, des organismes de micro-crédit se sont créés mais vivent largement de subventions publiques et de contributions d’entreprises privées.
L’association Planet Finance créée par Jacques Attali en 1999 visait initialement à mettre en relation des donateurs avec des organismes de micro-crédit à travers le monde. Surfant sur la vague des start-up technologiques, le concept était très orienté "relations virtuelles" et "technologie Internet".
Planet Finance était censé évaluer la "qualité" des Institutions de Micro Finance (IMF) pour pouvoir les recommander à des donateurs, un service de "rating" comme il en existe pour noter la fiabilité des grandes entreprise et des pays. D’évaluateur à conseilleur, il n’y avait qu’un pas et, Planet Finance propose aussi ses conseils, “comment créer un organisme de micro-crédit” ou “comment améliorer le fonctionnement d’un organisme de micro-crédit par des formations à l’informatique ou à la collecte des dons”. Depuis la crise des banlieues, Planet Finance est subventionnée pour favoriser le développement du micro-crédit dans ces "Zones Urbaines Sensibles". A l’occasion du Tsunami, elle a lancé un appel aux dons pour la reconstruction des régions dévastées. Des rôles éloignés de ses objectifs mais sans doute une façon de ne pas rester à l’écart de ces vagues de financement. Encore plus récemment, Planet Finance s’est lancée dans la micro finance "rentable" à travers MicroCred. Soit en créant sur place des institutions commerciales de micro-finance, soit en s’associant avec ou en conseillant des institutions ou des banques locales qui souhaitent ouvrir des agences spécialisées dans le micro-crédit. Cette année, son activité de "rating" a été filialisée dans une Société indépendante.
Planet Finance : 3% seulement du budget arrivent dans la poche des demandeurs
En 2005, Planet Finance est devenue une nébuleuse complexe avec 120 membres permanents sur 4 continents. Elle intervient dans des domaines de plus en plus nombreux :
Assistance technique aux organismes de micro-crédit et formation (Planet Finance)
Evaluation de la qualité des organismes de micro-crédit (Planet Rating)
Financement de jeunes organismes de micro-crédit (MicroFund)
Création d’organismes de microcrédit commerciaux (MicroCred)
Nicolas Lecaussin et Philippe François (lire la suite sur le site de l’IFRAP)