PAGES PROLETARIENNES

samedi 20 décembre 2008



L’AVANT-GARDE CULTURELLE RUSSE AUX COTES DES BOLCHEVIKS

Le Musée Maillol à Paris expose jusqu'au 2 mars 2009 l'avant-garde russe du début du XXe siècle


On ne pouvait rêver meilleure coïncidence : une expo sur l’art au service de la révolution alors que celle-ci est ressorti de la naphtaline par la crise économique structurelle du capitalisme. Le Musée Maillol est probablement un des meilleurs et des plus empêcheurs de cultiver en rond en France pour ses expos étonnantes. Un de mes amis est le fondeur des principales statues de Maillol dans les jardins du Louvre (et de celles du musée) et je dois être un des derniers à pouvoir établir que Maillol a été assassiné en 1945 par les tueurs du PCF. Dina Vierny, le modèle de Maillol (qu’il a sauvé des griffes d’Hitler grâce à Arno Breker) toujours vivante avec ses quatre vingt et quelques printemps et qui est celle-là même qui pose nue pour le peintre et sculpteur il y a plus de soixante ans, refuse toute interview sur le meurtre de Maillol, y compris de ma part. Cela ne m’empêche pas d’aller régulièrement visiter les expos du musée de la dame ex-modèle d’un des plus grands sculpteurs du XXe siècle. Les œuvres que l’on peut voir en ce moment ont été collectionnées et préservées par un modeste chauffeur grec qui a réussi, après la guerre, à constituer une énorme collection d'art russe des années 1910-1920, alors à l'index à Moscou. Cet art divers et radicalement nouveau, ignoré à l'époque en Occident où on l'a découvert assez récemment, est abordé à travers une sélection de 200 oeuvres de la collection de Georges Costakis.

UN ART AU SERVICE DE LA REVOLUTION
Après la révolution d’Octobre 1917, beaucoup d’artistes apportent leur soutien aux bolcheviks parce qu’ils aspirent au changement social. La révolution doit permettre la transformation radicale de l’art que Vassily Kandinsky appelle la « grande utopie ». Le constructivisme est un des principaux courants de ce bouleversement et le plus tardif. Le « cubo futurisme » avait précédé ce courant entre 1912 et 1916. L’art a tendance à l’époque à anticiper les bouleversements politiques et sociaux sous-jacents dans la société. Les artistes russes s’inspiraient de la tradition antique de l’icône byzantine et de l’imagerie populaire avec les Marc Chagall et Ivan Klioune, admirateurs de Cézanne et des cubistes français. Mais leur mouvement ne se limite pas à la fragmentation des formes mais reprend des éléments dynamiques du futurisme italien.
Le mot constructivisme apparaît seulement au début des années 1920, mais l’idée de rompre avec la tradition du tableau en remplaçant la composition par une construction a déjà été formulée par Vladimir Tatline qui exposait des « contre-reliefs » dès 1915. La composante essentielle de ces œuvres d’art est le matériau industriel qui sert à les fabriquer et détermine leur aspect définitif. Les artistes revendiquent la dimension fonctionnelle de leurs créations. La pensée marxiste sous-tend leur démarche : ils rejettent l’idéalisme au profit du matérialisme, et mette leur art au service du peuple en créant un nouvel environnement esthétique qui concerne aussi les projets d’architecture, les décors et costumes de théâtre que les affiches de propagande, les films et les slogans politiques.
Le constructivisme est un courant artistique né au début du XXe siècle en Russie dont le manifeste apparaît en 1922 avec l'exposition Constructivistes. Son fondateur et membre le plus célèbre fut Vladimir Tatline. En firent également partie les frères Gabo et Pevsner, Malevitch, Choukhov, Alexandre Rodtchenko, et Lazar Markovich Lissitzky. Le constructivisme proclame une conception géométrique de l'espace, que précède le Cubo futurisme, appliquée aussi bien à la sculpture qu'à l'architecture ou au design, la suppression du tableau de chevalet, la mort de l'art, la nécessité de fondre l'acte créateur dans la production dans tous les domaines. Une des ses constantes fut de révéler la beauté de la Machine, de l'objet industriel, le passage de la composition à la construction. Ce mouvement a notamment inspiré les théories architecturales enseignées à l'école du Bauhaus en Allemagne (1919-1933). Il donna lieu également à l'art cinétique. L'oeuvre emblématique du constructivisme est le projet pour un Monument à la Troisième Internationale, de Vladimir Tatline (tableau ci-dessus à droite).

Dans les premières années du XXe siècle, les liens entre artistes de Russie et du reste de l'Europe, notamment de Paris, sont nombreux. Les premiers sont marqués par les couleurs du fauvisme ou le primitivisme de Gauguin, tout en développant un art figuratif original, qui reprend les figures de l'imagerie populaire.A partir des années 1910 l'art abstrait se développe en Russie.Dès les débuts du cubisme, des artistes russes en reprennent la fragmentation des formes, en gardant des éléments et en introduisant de nouveaux ("Ouvrier-aviateur" d'Alexei Morgounov, 1913). Ils y ajoutent bientôt les effets dynamiques du futurisme italien, créant des formes géométriques colorées en mouvement (Ivan Koudriachov, Ivan Klioune, Gustave Kloutsis, Lioubov Popova...). En 1915, Kasimir Malevitch lance, avec l'exposition 0,10, à Saint-Petersbourg, le "suprématisme", lié à une quête d'absolu et basé sur la forme pure. Ses formes géométriques se veulent indépendantes de la réalité visible. Après 1917, de nombreux artistes russes se rallient aux bolchéviks, dont ils soutiennent l'idéal. Voulant mettre leur art au service de la révolution, ils inventent le "constructivisme": il s'agit de remplacer la composition par une construction. Ils magnifient la machine. La création prend une dimension fonctionnelle, l'art devient "matérialiste". Vladimir Tatline crée des "contre-reliefs", sculptures faites avec des matériaux industriels. Certains artistes abandonnent la peinture pour se consacrer au design ou a graphisme, créant des slogans, des affiches de propagande, des cartes postales des Spartakiades (Gustave Kloutsis, 1928). A partir des années 1920, les peintres sont obligés de se conformer aux exigences du réalisme socialiste. Faute de quoi ils risquent d'être accusés de "formalisme", c'est-à-dire de trahison. Ils reviennent à la figuration. Certains pourtant, comme Malevitch, ou Salomon Nikritine dont les figures ne sont pas forcément exemplaires (Femme buvant, 1928), arrivent à rester assez loin du réalisme socialiste. La collection Costakis n'avait jamais été montrée en France. Le Musée Maillol en présente une sélection de 200 oeuvres, essentiellement des peintures à l'huile, des gouaches, des aquarelles et des dessins, d'artistes connus ou moins connus ici: Malevitch, Popova, Klioune, Alexandre Rodtchenko, El Lissitzky, Vladimir Tatline ou Clément Redko, Mikhail Matiouchine, Xenia Ender, Pavel Filonov, Salomon Nikritine. Des oeuvres qui constituent un panorama de cette avant-garde russe entre le début du XXe siècle est les années 1920. Renseignements pratiques sur le site du Musée Maillol.


• Le musée, outre un étage réservé en permanence à un choix d’œuvre peintes et sculptées d’Aristide Maillol, offre au sous-sol une étonnante œuvre de Ilya Kabakov : La cuisine communautaire que j’avais eu l’occasion de visualiser à son inauguration il y a une dizaine d’années, et où il y a matière à réflexion sur un collectivisme de la promiscuité et de la pénurie... Lisons l’affiche à l’entrée :
• LA CUISINE COMMUNAUTAIRE 1992-1995
« La cuisine est le cœur de l’appartement communautaire organisé pour pallier la pénurie de logement. De la révolution d’Octobre à la fin de la période soviétique, la quasi-totalité de la population urbaine de la Russie soviétique loge dans ce type d’habitat.
Dès la révolution, pour différentes raisons telles que les déménagements de la campagne vers la ville, de la banlieue vers le centre, des sous-sols vers les étages supérieurs, de nouveaux habitants occupent les appartements de luxe. Ils sont ainsi transformés en appartements dits communs ou « communautaires » où vivent côte à côte cinq, six, voire dix familles. La « population » totale atteint parfois vingt-cinq ou trente personnes. Chaque famille selon la loi, a droit à une seule chambre. En fait dans les conditions d’une crise immobilière (sic ! //2008) permanente dans le pays, les nouvelles générations naissaient et mouraient dans la même pièce, n’ayant pas la possibilité d’obtenir un nouveau logement ni de l’échanger.
Dans cet appartement communautaire surpeuplé, il y avait une seule salle de bains, un seul w-c et, bien sûr, une seule cuisine. La cuisine est une grande pièce contenant de nombreuses tables (selon le nombre de ménagères) serrées les uns contre les autres le long des murs, une ou deux cuisinières et un évier avec de l’eau froide. L’air est rempli d’odeur de graillon ; on lave et on fait sécher le linge ici même, au-dessus de têtes. Les disputes et les scandales éclatement dans cette pièce, rien d’étonnant puisque la vie de chacun se passe sous les yeux des autres ».
« C’est pour cela que l’installation au sous-sol du musée Maillol est conçue comme une chapelle soviétique. Comme dans une chapelle, les voix des locataires résonnent sous le plafond, marmonnant d’éternelles plaintes. Sous d’étroites fenêtres sont accrochées trente deux peintures ; chacune accompagnée d’un dialogue entre locataires tels que :

Anna Petrovna Zoueva : « Qui n’a pas jeté ce bout de bois ? »
Oleg Trofimovitch Karpov : « Je ne le sais pas ».

Plus bas, une multitude de casserolles et de poêles, telles des mouches noires, sont immobilisées sur les murs. Au-dessous, un paravent, sur lequel sont collées photos de l’appartement communautaires et répliques de ses locataires, couvre le pourtour de la « chapelle ». C’est une sorte d’encyclopédie, un concentré de tous les problèmes (psychologiques, familiaux, sociaux) dont était remplie la vie infernale de ces gens, étrangers les uns aux autres, condamnés à cohabiter éternellement. »

vendredi 19 décembre 2008


BAADER : UN FILM POUR LE PRIX DE DEUX



J’attendais que le film passe en banlieue pour aller me faire une opinion. Le cinéma à Paris est trop cher. La salle était vide. Je n’aime pas cela. Le cinéma, contrairement à la solitaire télé, est un lieu où l’on peut sentir les réactions des autres, vibrer, rire ou pleurer avec eux. Fâcheuse impression donc que les délires paranoïaques des Etats sur le terrorisme tous azimuts finissent par dégoûter les gens de réfléchir avec lucidité à la question. Peur d’une bombe ? Certainement bien que cela soit plus probable si un film prenait pour thème une fellation de Bernadette Soubirous ou Mohammed et ses amantes. Le film vaut le déplacement. Le cinéma allemand est capable de torcher du grand spectacle. Baader et son contexte a eu un grand succès outre Rhin, et pour cause. Le réalisateur Uli Edel a l’habitude de produire des films coups de poing. Le seul inconvénient est le siège inconfortable de la salle, pas la longue durée du film. Dans ses grandes lignes on assiste à la saga des desperados du gauchisme des années 1970. Eléments désespérés ? Vraiment ? Ou activistes forcenés ?
Qui étaient les membres de la bande à Baader ? Des petits bourgeois frustrés d’une révolution immédiate impossible ? Des anarchistes sincères hantés par l’efficacité de la « propagande par le fait » ? On ne le saura pas vraiment. Le spectateur est entraîné comme un aveugle dans une série d’actions extrêmement violentes qui confinent au nihilisme. Du sang partout et des colères hystériques.
Cependant le film, pour franchir la censure d’un sujet « sensible », prend le parti de s’adresser à deux catégories de spectateurs : la masse silencieuse et conservatrice, et cette autre partie de la masse, aussi silencieuse désormais, qui reste fascinée par cet anarchisme radical, furieux et irraisonnable.
Pour la masse bien pensante qui pense que la police fait son devoir, les clichés abondent. Les étudiants du début des années soixante-dix sont présentés comme des énervés qui courent en tous sens. Baader est exhibé comme un macho impulsif, jouisseur et fort en gueule (qui sait ?). Les filles ont une attitude sectaire et ne sont pas moins adeptes de la gâchette que les mecs. Si la répression policière et le meurtre de l’étudiant Behno Ohnesorg sont mis en scène, ce ne sont que des bavures. Les premiers meurtres de représailles sont diligentés par des « terroristes » inhumains. La magistrature est bafouée grossièrement en public. Le chef de la police (Bruno Ganz) est un être raisonnable qui se refuse à céder à l’hystérie répressive. Les prisonniers « politiques » sont présentés dans un cadre confortable : bibliothèque dans la cellule, cigarettes, télévision et radio meublent l’univers carcéral ; on dirait presque le confort d’un loft d’étudiant. Les « desesperados » finissent par s’entredéchirer et se battre avec les gardiens. Ils finissent minablement par se suicider.

Pour ceux du balcon comme toujours, clin d’œil pour les fans de l’agitation des sixties. Ainsi le regard mouillé du gauchiste rangé des barricades oublie un peu le Baader caricatural pour apprécier une version baba cool du mode de vie des intellectuels marginaux. Le séjour en Jordanie, pays du port du voile pudique, des terroristes les plus recherchés d’Europe donne une interprétation séduisante. On se demandait en effet comment des enfants de la petite bourgeoisie européenne avaient pu s’accommoder des règles militaires strictes et de l’intégrisme religieux des commandos palestiniens. Effectivement cela ne colle pas. Les belles terroristes allemandes en mini-jupe descendant des jeeps laissent voir de bien belles gambettes qui émoustillent les petits chefs militaires arabes. Il faut dormir dans des chambres séparées et cacher ce sein que je ne saurais voir ; les belles bronzent à poil sur le toit de la caserne des fedayins. Choking ! Baader envoie chier les spécialistes de l’entrainement au terrorisme tiers-mondiste et pieux. Cela paraît tout à fait plausible, et les réflexions de Baader contre les « chameliers » réconcilient la majorité silencieuse allemande qui rêve d’un échangisme hippie avec ses enfants perdus.
Les spectateurs de la deuxième catégorie affiliés à la théorie altermondialiste de la protestation contre le « monde de la marchandise » restent sympathisants du groupe « culte ». Les premières images n’ont-elles pas montré la brutalité de la répression policière, le cynisme du groupe de presse Springer, du Spiegel ? L’armada US n’est-elle pas odieuse au Vietnam ? La police ultra-blindée ne tire-t-elle pas sans vergogne ? Et le lâche attentat contre Rudi Dutschke (dont la gueule mal rasée ornait le mur de ma chambre d’adolescent) ? Les images accélérées ne laissent pourtant pas le temps de réfléchir au spectateur haineux contre toutes les forces d’autorité de l’Etat bourgeois. Les partisans de la « guérilla urbaine » ne sont que des amateurs et se font piéger rapidement. Le système de la clandestinité n’autorise pas la réflexion. Prédomine la surenchère. Celui qui ne lève pas le doigt avec les autres est un traître. Les deux catégories de spectateurs ne peuvent retenir un malaise. La colère des desesperados est compréhensible mais pourquoi tant de sang versé, impulsivement ? Au nom de quoi ? Au nom de qui ? Le film ne le dira pas.

Leurs motivations ? Comme toujours l’anarchisme de grand seigneur a toujours voulu éveiller les masses endormies par le consumérisme par des actions exemplaires. Et de ce fait il a toujours foiré car les « actions exemplaires » se résumèrent à des meurtres dans l’affolement. Le projet politique, s’il se moquait justement du mythe impuissant de la grève générale, croyait que « seule la lutte armée peut conduire à l’insurrection généralisée ». Produits d’une époque où les luttes de « libération nationale » post-coloniales faisaient la une de l’actualité, où le « black power » soulevait l’admiration des poitrines estudiantines, où le massacre était quotidien au Vietnam, les desesperados se rattachaient aux idéologies armées tiers-mondistes des Tupamaros. Mais pas simplement.
L’interprétation sociologique officielle veut nous faire gober qu’il s’agissait d’un complexe de culpabilité d’enfants d’un pays qui avait vu éclore le nazisme. Lorsque Baader traite les juges de « fascistes », cela peut faire sourire si on se reporte à nos jours où cette qualification n’a plus aucun sens. Mais, à l’époque, nombre de juges et patrons qui dirigent encore le pays sous parapluie US sont en effet d’anciens nazis. Et alors ? La bourgeoisie libératrice a laissé en place nombre d’édiles de l’Etat hitlérien. Mais Baader lui-même, très limité politiquement, est habité par l’idéologie stalinienne anti-fasciste. L’anti-fascisme n’explique rien. Il est une pulsion apprise au biberon par toute une génération d’anarchistes et de gauchistes. L’anti-fascisme croit alors se ressourcer dans les pâteuses logorrhées « anti-impérialistes » des assemblées étudiantes. Comme les Guevara Tupamaros et Cie, Baader et sa bande n’ont pas vraiment compris le stalinisme qui demeure pour eux un bon « anti-fascisme », un moindre mal. Sous couvert de l’ânerie post-léniniste de la « guerre révolutionnaire » ils en restent à une conception militariste de la révolution dont ils s’autoproclamèrent l’avant-garde pour « construire l’armée rouge » (conception très stalinienne). L’ambiance de la contre révolution les habite encore. Les faits d’armes des guérilleros sud-américains et du FNL vietnamien sont leur socle politique. Un socle faisandé dans l’étau des deux blocs. Ils ne restent au fond que l’aile extrême (et logique rigide) du gauchisme tiers-mondiste, bâtard du stalinisme, qui après avoir collé partout des affiches avec un soldat vietnamien tenant une mitraillette, est bien content d’être loin des champs de tir, pour se replier lâchement dans la compétition électorale et syndicale, plus confortable et pas risquée. La théorie stalino-gauchiste veut bien invoquer la gloriole de la résistance pour les pauvres hères qu’on a envoyé au casse-pipe, mais de loin. Le gauchisme fait bien partie de l’idéologie bourgeoise radicale, fort en parole mais pleutre dans les faits. Les actuels partis gauchistes européens, à la manière du NPA de Besancenot, peuvent bien fétichiser le portrait du stalinien Guevara, ils n’ont pas ses couilles ni celles à Baader. Le groupe de Baader a eu ce courage d’aller jusqu’au sacrifice, mais sans échapper à l’humiliation. Le con de Sartre va voir Baader en prison pour lui faire la morale, celui-là même qui avait assuré que tout colonisé qui tue un homme blanc est un révolutionnaire. Tous les gauchistes lâchent Baader sauf pour les pétitions pour de meilleures conditions de détention « sensorielle ». Humiliation historique enfin car, il faut bien le dire, ce n’est pas avec le chlorate de soude et le sucre de l’anarchiste du XIXe siècle que le groupe perpètre ses attentats mais avec des armes sophistiquées qu’on ne trouvait pas non plus chez l’épicier du coin, et récolte la « perpète ». Il fallait qu’une puissance soit derrière. Et quelle puissance pouvait être intéressée à ce que la cible des attentats ne soit que des consulats ou des centres militaires US ? Le bloc russe. La « Raf » de Baader finit dans les bras de « l’armée rouge » stalinienne. L’avocat de la RAF, Klaus Croissant a confirmé qu’il était un agent de la Stasi. Les derniers survivants de la RAF vivent alors réfugiés en RDA ! Le film tait cette vérité dérangeante pour les groupies anarchistes Et les adresses des magistrats flingués ne pouvaient pas plus se trouver dans le bulletin des PTT qu’aujourd’hui, à moins que des complicités policières allemandes…
Triste fin pour des anarchistes marqués par une pauvreté intellectuelle et politique que les PC décrépis leur avaient laissé en héritage. Le culte subsiste pourtant chez une partie des spectateurs gauchistes non repentis, alimentés par les admirateurs souterrains des branquignols d’Action Directe et par des ouvrages comme celui d’un certain Loïc Debray qui relie la saga héroïquement lamentable de la RAF aux bras coupés des intellectuels en chambre communisateurs, bâtards du gauchisme et de l’anarchisme impuissant, car la bande à Baader, après toutes ses conneries avait affirmé que « le prolétariat industriel n’est plus aujourd’hui l’avant-garde du combat révolutionnaire ». Les avant-gardes anarchistes et staliniennes n’ont pas été suivies heureusement dans leurs délires militaristes à la fin des années 1960 par le prolétariat qui avait déjà assez donné de sa personne dans la dernière boucherie mondiale et dans l’impôt du sang pour garder à tout prix les colonies. C’est le discours « armé » affiché veulement par les gauchistes et celui « concret » des Baader et Cie qui est venu conforter Marchais et le stalinisme en pleine décrue contre toute solution de classe « violente » hormis celle des pacifiques élections truquées. L’action violente, sans principes, coupée de toute direction et de tout respect des masses, renforce l’Etat bourgeois et, pire, permet de diaboliser le droit à l’insurrection (inscrit dans la constitution bourgeoise même).
Le prolétariat n’a toujours pas besoin d’avant-garde de ce type, parce que la révolution n’est plus avant tout une question militaire, mais en second lieu encore une question militaire. Mais c’est une autre histoire qui ne fait que commencer. Le film sur la RAF n’est que le spectacle du sacrifice de quelques uns qui s’étaient trompés de révolution et qui n’ont servi qu’à renforcer un ordre qui ne pouvait pas être mis à bas en 1970.
L’Histoire ne tranche pas avec des attentats à la bombe. Tous les terrorismes depuis lors ont été téléguidés directement par des Etats « voyous » ou bcbg. On n’avait pas besoin des errements de la bande à Baader pour diagnostiquer que la « propagande par le fait » était caduque depuis Ravachol.

dimanche 14 décembre 2008



COMMENT ATTALI A PRIS LA PORTE

Désarmant : il n’y a plus seulement crise de l’économie et de la politique, mais crise du journalisme. Ils continuent tous à mentir bien que susceptibles d’être internés et humiliés comme De Philippis. Ils continuent à se taire sur le scandaleux maintien en détention de Julien Coupat et de sa compagne; passeront-ils Noël en prison en vertu du pouvoir régalien et anti-terroriste du blaireau et de la parvenue Dati dont la psychologie primaire et dictatoriale est si bien déshabillée dans l’article de l’Express? Pendant que ces bourgeois vont faire bombance les nombreux innocents en prison vont rester reclus, au pain sec et à l'eau.

Les articles des clercs repus de gouvernement ne sont plus que survolés sur le Web car l’on s’attache à éplucher surtout les commentaires saignants des internautes, lesquels parlent de plus en plus de prendre à nouveau les bastilles étatiques et sans fard d’occuper les lieux du pouvoir pour mettre fin à la plus hideuse des démocraties financières. Ce qui importe est l’avis de la population des travailleurs qui va se faire entendre sous peu dans l’avalanche des licenciements. Ce ne sont pas les gentilles manifs lycéennes que le blaireau essaie de gonfler avec ses sous-fifres de la presse écrite et parlée qui « menacent l’Etat » (Hi Hi Boutonneux en tête de manif avec son pavé comme représentant de la conscience de classe !) : c’est bien la conscience du prolétariat qui avance par bond en ce moment même sans se focaliser sur la Grèce sous-développée et marginale, même sans grévettes syndicales, même sans défilés République-Bastille et vice-versa.

Ah oui… de quoi j’étais parti ? De la crise de crédibilité du journalisme. Et celle-ci se manifeste jusque dans les débats, pourtant hyper codés et fliqués sur les plateaux de télé. Tiens, hier dans « On n’est pas couché » de Laurent Ruquier sur la 2. Jacques Attali, sherpa au gouvernement et prophète en opposition, la gueule enfarinée est entré sur le plateau comme s’il allait à l’abattoir. Et il allait en effet à l’abattoir. Pour être crédibles désormais et concurrencer les commentaires saignants des blogueurs, les émissions pipoles doivent faire du rentre dedans, sauf pour les amis du Blaireau en chef. Les Naulleau et Zemmour eussent pris plus de gants si l’invité avait été Alain Minc, hyper suce-boule sarkozien. Donc voilà le savant homme, sherpa de gauche mitterrandienne et forclose, sur le banc de la dérision. Il pontifie, explique au bon peuple et aux bouseux journalistes pipoles qui le questionnent. On sent combien ce haut fonctionnaire archi-diplômé veut étaler son intelligence de la « crise marxiste » (comme l’a dit l’âne Zemmour). L’ancien sherpa de Mitterrand veut en mettre plein la vue aux illettrés en économie. Ne rappelle-t-il pas la fameuse « crise des tulipes » en Hollande au 17e siècle, que tout utilisateur d’internet peut fort bien connaître sans les lumières de l’ancien PDG véreux de la BERD, éclaboussé par le scandale de l’Angolagate, familier des pouvoirs au point d’avoir été consulté par le Blaireau en janvier 2008. Ce curieux personnage qui a un carnet d’adresses imposant, qui est chez lui dans les pires officines du pouvoir bourgeois, hyper franc-mac, est membre de la fameuse Trilatérale. Etonnez-vous qu’il réaffirme comme solution à la crise cette vieillerie d’Hilferding et Orwell, un gouvernement mondial de la bourgeoisie !
Ah Ah, imaginez les bourgeoisies financières de tous les pays qui, se tirant dans les pattes comme jamais et à l’origine de leur propre marasme catastrophique, s’uniraient pour faire un pot commun de leurs dettes et réprimer ensemble le prolétariat universel ! Attali ne perd jamais une occasion de se situer aux côtés de la police, comme dans les premiers tirs groupés contre les innocents de Tarnac (comme l’ultra-gauche bc bg du CCI).
Pauvre sherpa menteur, le voilà interrompu par ces vulgaires pipoles ignorantins. La commission Attali de janvier 2008 sur commande du Blaireau n’a servi à rien. Que nenni, j’avais prévu la crise financière, proteste le sherpa déboulonné.
- pas vrai, osent les deux autres sales pitres titrisés par Ruquier.

Nulle part en effet le rapport Attali ne prévoit la gigantesque crise. On y trouve une série de propositions de facture benoitement libérale, et surtout une exaltation de l’accession à la propriété, celle-là même qui généra les premiers couacs de la crise, celle-là même qui ne suppose aucune concession des banques hideuses. Invoquer un droit à la propriété dans un monde qui sent la poudre, n’est-ce pas se ficher du monde ? Les deux pipoles n’oseront pas le lui rétorquer.
Zemmour, plus bête que méchant, s’avère être un idéologue de la cuisse sarkozienne (il est sponsorisé par l’Elysée au Figaro et dans de multiples émissions TV et radio) des plus dangereux. Sous un air contestataire et de bon sens paysan, il balance les pires insanités dignes du FN. La crise, dit-il, c’est l’immigration : les immigrés sont l’armée de réserve qui fait baisser les salaires et à qui l’on a collé les subprimes !
Attali, qui a un peu lu Marx et rédigé une bluette biographique à l’eau de rose de celui-ci (adéquate à la pensée sarkozienne du nain Minc), couche d’abord le vilain canard : l’armée de réserve selon Marx ce sont les chômeurs, pas les immigrés (il oublie d’actualiser Marx lui aussi : les immigrés font aussi partie de l’armée de réserve !). Il le couche une deuxième fois en disant que l’immigration n’a rien à voir avec la crise. Très bien, on ne peut accuser les prolétaires expatriés des malversations des truands des banques et des Etats bourgeois. Malheureusement, Attali, qui est mal placé pour prétendre « moraliser » le capitalisme, vu son itinéraire personnel, sa collaboration permanente avec les officines gestionnaires et policières de l’Etat. Il n’est pas bête, simplement limité politiquement à force de côtoyer rois et empereurs de l’hideuse démocratie hors des réalités sociales. Proposer de laver plus blanc le capitalisme avec une démocratie plus démocrate et un libre échange plus échangiste encore, rappelle le regretté Coluche vantant une lessive qui lave plus blanc que blanc ! Et chapeautée par un gouvernement unique mondial (hyper transparent à la Trilatérale ?) c’est fortiche, non ?
Nos deux pipoles vont alors faire mouche.
- première partie du livre d’Attali, ça va, on apprend sur la crise des tulipes et d’autres crises lointaines, mais la deuxième partie c’est faiblard comme solutions : la démocratie + le libre-échange (Naulleau).

Le sherpa désarmé invoque alors l’absence de démocratie réelle en Angleterre car « c’est ce pays qui a développé mondialement l’ultra-libéralisme ! » (il ne digère pas que la bourgeoisie anglaise avec son premier commis d’époque Major l’ait décrédibilisé au moment des truandages de la BERD ?).

- absence de démocratie en Angleterre et en Allemagne…rigole Zemmour.

Nos deux pipoles vont porter l’estocade :
- attendez, M’sieur Attali, à la veille de la crise vous faisiez l’apologie du libéralisme et après vous nous ressortez le besoin de plus d’Etat !!!

Attali (cramoisi et hautain) : bon… çà va… je commence à m’ennuyer ici. Je vais m’en aller… Je m’en vais….

Il part sous les huées du public et les rires carnassiers des pipoles à sens unique sarkozien.
Pourtant, comme ce taré d’Alain Minc, comme DSK, comme tout le PS en chandelle et le PCF en goguette, ce pauvre PDG de Planet Finance (sic) ne prédisit en rien l’immonde catastrophe et joua avec brio du violon du libre échange hideux de la démocratie bourgeoise tout au long des années qui suivirent la chute de la maison stalinienne !
Triste époque pour les hâbleurs professionnels interchangeables du pouvoir ! Ils ne peuvent pas mentir plus de deux fois.

Table des matières du navet attalinesque (pour vous éviter de l’acheter)
Introduction


Les leçons des crises passées I.

Comment tout a commencé II.
Insuffisance de la demande – Création de la demande par la dette – La baisse des taux, l'effet de levier et l'effet de richesse – Recherche effrénée de l'épargne : titrisation et dérivés – Devant la difficulté d'attirer des capitaux, les assureurs créent CDS et monolines – Aveuglement des notateurs – Explosion de la dette globalisée – Ceux qui avaient prévu la crise – Pourquoi ne les a-t-on pas écoutés ? – Le retournement du marché des subprimes. Économie de la panique – Chronologie

Le jour où le capitalisme a failli disparaître III.

Les menaces encore à venir  IV.
Les nouveaux enjeux du système financier – La récession – La dépression – L'inflation – La faillite des grands pays et l'avenir du couple « Chimérique » – Crise des changes – La crise sociale, idéologique et politique

Le socle théorique des crises et des réponses : les contradictions entre les exigences de la démocratie et des marchés V.
Marchés, démocratie et « initiés » – Déloyauté et primauté du financier – Disparition de l'état de droit – Le triomphe du capitalisme financier – Le déclenchement de la crise – La solution : le rééquilibrage du marché par un état de droit

Un programme d'urgence VI.
Remettre de l'ordre dans chaque économie nationale – Renforcer la régulation européenne– Mettre en place un système réglementaire global – Une gouvernance internationale – Des grands travaux planétaires

Ultime avertissement, promesses d'avenir VII.
Les crises financières à venir – Les autres dangers : l'avenir des systèmes complexes
Glossaire
Schémas
2001-2006 : Genèse de la crise 
2006-2007 : La machine se grippe 
2008-2010 : Extension de la crise 
Les divers instruments de crédits 


Extrait : « Le temps de mesurer que nous disposons des moyens humains, financiers et technologiques pour faire en sorte que cette crise ne soit qu'un accident de parcours ; qu'on n'en sortira que si l'information économique et financière est équitablement répartie et disponible pour tous et en même temps ; que si les marchés financiers, mondiaux par nature, sont équilibrés par un état de droit planétaire ; que si cesse cette finance-casino ; que si le métier de banquier redevient modeste et ennuyeux, ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être ; que si sont mis en place un meilleur contrôle des risques, des exigences de liquidité, une révision des systèmes de rémunération, une séparation entre activités de marchés et activités bancaires, une obligation pour celui qui fait courir un risque à d'autres d'en prendre sa propre part ; que si on sait mettre en place, à l'échelle planétaire, de grands travaux écologiquement durables, comme on l'a fait jusqu'ici à l'échelle de certains pays.
Il est hélas à craindre que presque rien de cela ne puisse être fait à temps.
Et pourtant, comme la « crise des tulipes » a pu, en 1637, ouvrir la voie à cent cinquante ans d'une formidable croissance des Provinces-Unies, la crise des subprimes, première véritable crise de la mondialisation, pourrait accélérer considérablement la prise de conscience de la nécessité de mettre en place, un jour, un égal accès au savoir, une demande mondiale stable, un salaire mondial minimal, une socialisation de l'essentiel des fonctions monétaires, instruments de la souveraineté, un état de droit mondial, prélude, à terme, à un gouvernement mondial.
Un siècle au plus nous sépare de cette évidence. Et, sans doute, encore nombre de crises et de guerres... » Et bla bla bla, et bla bla bla bla.
(La crise et après, déjà 35.000 exemplaires vendus).



Du micro-crédit aux prophéties, Jacques Attali a tout faux
( site de l’IFRAP)


L’ancien conseiller de François Mitterrand reconverti dans le micro-crédit est aussi un prophète estimé par les médias. Pourtant, en regardant de plus près les comptes de sa "banque au service des pauvres" et ses prophéties faites dans le passé, une seule conclusion s’impose : tromperie sur marchandise.
Ségolène Royal, c’est moi. Le téléphone et l’ordinateur portables, c’est moi. La microfinance, c’est moi. Action Contre la Faim, c’est moi. Le baladeur MP3, c’est moi. La bibliothèque numérique, c’est moi. Le décodage du génome humain, c’est moi. Après tout, pourquoi pas. Léonard de Vinci a bien peint la Joconde et dessiné l’hélicoptère. Et il est exact que Jacques Attali avait proposé que la France se dote d’une bibliothèque virtuelle au lieu de la Très Grande Bibliothèque, coûteuse à construire et ruineuse à gérer. Il n’est pas impossible non plus qu’il ait introduit Ségolène Royal à l’Elysée comme conseillère de François Mitterrand. Pour les autres domaines, sa contribution est très mineure. Si le programme de recherche EUREKA a bien accéléré la mise au point du codage MP3, il a complètement échoué dans son véritable objectif, celui de favoriser le développement d’une industrie européenne du baladeur numérique.
Personne ne peut nier que Jacques Attali soit un intellectuel extraordinaire (la liste de ses diplômes devrait figurer au livre des records), un bourreau de travail (il ne dort que 4 heures par nuit), prolifique à l’écrit (38 livres) et prolixe à l’oral. Jacques Attali aime se présenter comme un visionnaire capable de voir bien au-delà de l’horizon. Sur le nombre de ses oracles, certains se sont réalisés, mais pas les avions commerciaux volant à 5000 km/h, ni le déclin des Etats-Unis dans les années 1990-2000.
Sur ce qu’il a effectivement réalisé, la situation est moins claire. De son passage à la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) créée à Londres, on a surtout retenu les dépenses somptuaires qui l’ont forcé à démissionner. Les résultats de ses investissements personnels dans les start-up high tech à travers A&A ventures et Hyper Company ne sont pas publiés. Interrogé, il parle de "petits" investissements plus motivés par la curiosité intellectuelle que par la volonté de réussite. Toujours ce détachement apparent des basses contingences matérielles. Après une levée de fonds de 10 M€, le livre électronique Cytale s’est soldé par un fiasco complet. CarBoulevard aussi. Keeboo ou Citations du monde sont actives. Reste maintenant son champ d’action dans le microcrédit.
Le micro-crédit à la sauce Attali : accorder un prêt coûte plus cher que le prêt
Au Pakistan où est né ce concept, prêter 50 € à un petit commerçant ou à un agriculteur peut lui permettre de créer une activité utile et durable. C’est étonnant mais cela fonctionne sans subvention à terme, à condition que le prêt soit accordé par des personnes très proches du terrain, capables d’évaluer instantanément le projet et la personne. Facile de comprendre que si le projet devait être évalué, le prêt accordé et le remboursement suivi par le ministère, les frais de gestion seraient très supérieurs au montant du prêt.
Transposer ce concept dans les pays développés n’est pas évident. Les sommes en question sont très différentes. Le contrôle social de proximité sur l’emprunteur, si important dans le projet initial, est quasi inexistant. Et les autres filets de protection sociale sont très développés. En France, des organismes de micro-crédit se sont créés mais vivent largement de subventions publiques et de contributions d’entreprises privées.
L’association Planet Finance créée par Jacques Attali en 1999 visait initialement à mettre en relation des donateurs avec des organismes de micro-crédit à travers le monde. Surfant sur la vague des start-up technologiques, le concept était très orienté "relations virtuelles" et "technologie Internet".
Planet Finance était censé évaluer la "qualité" des Institutions de Micro Finance (IMF) pour pouvoir les recommander à des donateurs, un service de "rating" comme il en existe pour noter la fiabilité des grandes entreprise et des pays. D’évaluateur à conseilleur, il n’y avait qu’un pas et, Planet Finance propose aussi ses conseils, “comment créer un organisme de micro-crédit” ou “comment améliorer le fonctionnement d’un organisme de micro-crédit par des formations à l’informatique ou à la collecte des dons”. Depuis la crise des banlieues, Planet Finance est subventionnée pour favoriser le développement du micro-crédit dans ces "Zones Urbaines Sensibles". A l’occasion du Tsunami, elle a lancé un appel aux dons pour la reconstruction des régions dévastées. Des rôles éloignés de ses objectifs mais sans doute une façon de ne pas rester à l’écart de ces vagues de financement. Encore plus récemment, Planet Finance s’est lancée dans la micro finance "rentable" à travers MicroCred. Soit en créant sur place des institutions commerciales de micro-finance, soit en s’associant avec ou en conseillant des institutions ou des banques locales qui souhaitent ouvrir des agences spécialisées dans le micro-crédit. Cette année, son activité de "rating" a été filialisée dans une Société indépendante.
Planet Finance : 3% seulement du budget arrivent dans la poche des demandeurs
En 2005, Planet Finance est devenue une nébuleuse complexe avec 120 membres permanents sur 4 continents. Elle intervient dans des domaines de plus en plus nombreux :
Assistance technique aux organismes de micro-crédit et formation (Planet Finance)
Evaluation de la qualité des organismes de micro-crédit (Planet Rating)
Financement de jeunes organismes de micro-crédit (MicroFund)
Création d’organismes de microcrédit commerciaux (MicroCred)
Nicolas Lecaussin et Philippe François (lire la suite sur le site de l’IFRAP)

jeudi 4 décembre 2008


COMMENT FR3 PREPARE LA GUERRE



MARIE DRUCKER EN MARRAINE DE GUERRE :

Après avoir été le bouffon de Mitterrand et de Chevènement, Max Gallo, le pseudo-historien s’est mis au service de Sarkozy and Co. En récompense il patronne la nouvelle émission de propagande de FR3 aux côtés de l’élégante brunette Marie Drucker. Dans cette émission militaire mensuelle, on ne cause pas, on ne débat pas, généraux, spécialistes ou témoins lambda doivent dire leur texte entrecoupé d’un montage d’images. Papy Gallo trône comme père fouettard et la brunette comme l’élève qui pose les bonnes questions.

Le mercredi 3 décembre le sujet de l’émission « Droit d’inventaire » est œcuménique : « A quoi sert la Marseillaise aujourd’hui ? ». A rien ! répondent en chœur les antimilitaristes convaincus, les nationalistes non français et les abrutis des stades de foot. Comme pour les élections prud’homales, plus de 75% des travailleurs n’en ont rien à foutre (sondage du Prolétariat Universel sans lien avec la Sofres). La chaîne du « service public » où sont infiltrés depuis longtemps des gentils staliniens intellectuels avait décidé de nous jouer l’air désuet de l’Union nationale. Max Gallo nous fait comprendre à chaque fois qu’il fait le beau devant la caméra que nous sommes tous des ignorants, tout juste s’il n’a pas voulu nous faire apprendre l’intégralité du chant nationaliste, qui est en réalité fort longuet. Ce chant bourgeois, militariste et déiste comporte 12 couplets.

On peut facilement décrypter le montage de propagande en défense de l’idéologie chauvine patronné par ce vendeur de livres de gare superficiels. Les séquences sont choisies sans chronologie et des flash-backs lamentables doivent servir à faire passer le message sarkozien : il faut défendre la patrie si elle est en danger. Le préposé Darcos a déjà obligé les enseignants à faire passer à nouveau Pétain pour le « héros de 14-18 », au point que nombre de professeurs font des commentaires hors programme (et en demandant aux élèves de le pas prendre de notes) pour rappeler l’ordure que fut Pétain qui envoya au massacre à Verdun et collabora en 1940 avec Hitler. Si la bourgeoisie opère à la continuité du bourrage de crâne patriotique, il ne nous est pas interdit d’en révéler les discontinuités troublantes pour les marchands de canons et de pétrole. On dira que le régime interne fait fi de toute loi en internant sous des prétextes spécieux de doux rigolos anarchistes, qu’il envoie sa meute policière avec des chiens renifler dans les salles de classe, qu’il fait croire que la France est le dernier pays à ne pas emprisonner les malfrats dès l’âge de dix ans… on s’en branle, cela ne nous impressionne pas. Disons que les menaces étatiques auront permis de doucher quelques naïfs qui courent les rues altermondialistes sur la bonté de l’Etat, et surtout renforcé les plans de l’Etat terroriste qui a besoin de futurs bien juteux attentats dans les supermarchés, les gares ou le métro, afin de justifier ses prochaines aventures militaires et de mettre sur le dos de ploum-ploum les actions de ses services spéciaux de l’ombre. En espérant que la population voudra bien consentir à se sacrifier « pour la patrie » et mon cul.

Héroïque service public télévisuel. Le scénario est cousu de fil sarkozien d’emblée : on ne commence pas par 1789, comme cela eût été logique, mais par l’évocation pleurnicharde du pauvre Guy Mocquet dont le grand historien Sarkozy avait rappelé la mémoire. A Chateaubriant (en allant à la mort) : « tous chantent la Marseillaise », déclare un quidam. Des mecs qui se sacrifient pour la patrie, doit comprendre le spectateur obligé, pas comme ces crétins de stade qui bouffent des frites et picolent en sifflant l’hymne sacré sans risque de se prendre un obus boche. Le ton est donné. L'historien de gouvernement sarkozien place la Marseillaise sous le parapluie de l’anti-fascisme, ce gros mensonge déconcertant. Ce n’est pas Gallo qui ira vous expliquer pourquoi Mocquet a été flingué, il faut rester ami avec la vieille mafia du PCF. Mocquet a été flingué à cause des attentats terroristes des abrutis de partisans du PCF, et le parti du pacte avec le nazisme s’en est servi pour faire oublier sa collusion à la queue de l’impérialisme russe. C’est cela l’union nationale intellectuelle, il faut ménager pour son passé débile cette faction stalinienne fossile qui a été si utile pour remettre les ouvriers au travail en 1945, et, en la consolidant pour ses mensonges historiques lui donner toute latitude pour aboyer à l’unisson de l’Etat si guerre il y a (afin, en particulier que, comme en 1914, les délégués CGT, ces petits bourgeois planqués, ne soient pas envoyés au front). La Marseillaise, à la Libération est un tube inégalé dès lors, ajoute, indifférent à notre œil critique, un autre zozo.

INTERMEDE CONTESTATION :

Faut bien en parler parce que ça se sait, les années 1960 sont d’étranges années d’insubordination, où « rien n’est épargné », où la contestation érode tout. Ce charlot de Jimmy Hendrix détourne l’hymne national US en mangeant sa guitare. Les affreux Sex Pistols dénaturent God save the Queen. La France n’est pas épargnée, Gainsbourg transforme l’hymne sacré en reggae, mais il fait amende honorable en achetant à prix d’or l’original après avoir réussi à faire chanter avec lui les crânes rasés sous le béret vert qui étaient venus plomber son concert. Brave Gainsbourg patriote reggae.

TRAVERSEE DU DESERT :

La Marseillaise n’est plus ensuite qu’une vieille relique pour le FN ou pour « nos » sportifs en larmes chauvines scolaires lorsqu’ils décrochent l’or des stades. Yannick Noah tente une rermake flower power avec « Aux rêves citoyens ». Jusqu’où allait-on aller dans l’indécente décadence ?

L’EMBELLIE ELECTORALE :

Heureusement, main dans la main Ségo et Sarko sortirent de la tranchée boueuse des stades de foot et du découpage bourgeois des circonscriptions pour se saisir de l’étendard ensanglanté des mains fragiles de Le Pen et le lever à la gloire de la bourgeoisie française ininterrompue de Thiers à Pétain, de Mitterrand à Chirac. Le pouls du spectateur s’accélère lorsque la charmante présentatrice, d’une diction parfaite, annonce la venue de Philippe Seguin, haut personnage cramoisi de l’Etat. Vient-il le brave pour jouer son rôle de sermonneur politique contre les offenses au drapeau ? Non, comme un vulgaire invité, il vient témoigner que son père a bien été tué par des balles allemandes et qu’il frissonne encore de cet évènement capital dans la vie d’un enfant, la remise d’une médaille posthume en l’honneur de son papa. Très touchant, et combien cette prestation sincère nous donnait grande envie de mourir pour la patrie afin de laisser à nos enfants un souvenir pieux.

Le maître de cérémonie avance alors sa fraise : « La Marseillaise est un chant de marche de l’armée du Rhin. Je le dis pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire : « c’est un chant de marche… « marchons »… pas pour des types assis dans des stades… c’est un chant de résistance contre la tyrannie… ».

Du coup je me suis demandé s’il ne faudrait pas le chanter à chaque passage du cortège de Sarkozy , après avoir ôté sa casquette? (Mon père, résistant auvergnat, a été giflé à Vichy pour ne pas avoir enlevé son galure au passage chantant du Maréchal).

Le nouveau grand chant-bêlant sarkozien de FR3 ne laisse pas cette idée s’incruster dans ma tête et fonce sabre au clair comme à Valmy : « La contestation détruit notre patrimoine. Il y a le risque qu’on ne défende pas la nation si elle est attaquée ! ».

La candide marraine de guerre se tourne ensuite vers l’honorable chèvre Seguin : « à quoi ça sert un hymne national ? »

Seguin, affable et l’air de se faire chier : « cela rappelle les valeurs qui ont fondées notre communauté nationale ». Il en rajoute avec son air penaud : « enfant je voulais dormir avec ma médaille ».

SEQUENCE RETOUR ARRIERE :

« On va leur en mettre une couche féministe en revenant sur 14 », a dit Gallo à l’équipe de préparation du scénario patriotique et unanimiste. Gallo ne va pas avouer dans ce chapitre en arrière qu’on impose une vision pétainiste de l’histoire dans nos écoles, ni rappeler les causes de la guerre de rapine (dixit Lénine) ni qui a provoqué l’arrêt de la guerre, non, il vient nous conter la vie des « héroïnes ». Honneur aux poilus mais aussi à leurs femmes. Les héros masculins meurent en masse pourtant grâce aux bombes fabriquées à l’arrière par les « héroïnes ». La vie est un calvaire pour tous en 1914, sauf pour les marchands de canon et les exemptés syndicalistes.

Zoom sur la statue dédiée à Louise de Bettignies, une espionne française fusillée par les boches. Ouah ! Le décor est planté : oublié l’arrière avec ses marchands de canons planqués et leur vie au bordel, place aux petites fourmis qui suppléent les hommes en usine. Ah elles ont bien du mérite, les bombes pèsent près de sept kilos et il faut trimer 12 à 13 heures par jour. Tranchons dit le prompteur de Gallo : « ces infirmières, ces ouvrières se sont distinguées et ont fait un pas vers la libération des femmes. Elles sont les oubliées de l’histoire ». Sacredieu !

Le principal libérateur des femmes en guerre, l’ordure socialiste passé à la Défense nationale, Viviani est exhibé : « Debout femmes françaises, préparez-vous à remplacer les hommes ! ».

Panégyrique par un technicien indécrotablement stalinien : « Partout les femmes retroussent leurs manches. Elles remplacent le mari à la moisson et à l’usine… Une révolution qui ne dit pas son nom, pour la première fois les femmes acceptent de faire le travail de l’homme… postières, ramoneuses, 400.000 s’engagent pour fabriquer des obus à la chaîne». Elles remplacent le mari… au cimetière connard de Gallo ! Et pour bouffer ! Le boucher Joffre les félicite comme il décore les troupiers écharpés au combat technologique avancé. L’imbécile communisateur de service va plus loin dans « l’analyse » : « C’est sur elles que repose la mutation industrielle ! » Et on les voit joyeuses au travail grâce aux « actualités neutres » de l’époque ; pensez, treize heures par jour cela évite les soucis de penser. Mais, heureusement elles se battent avec les syndicats. Trop c’est trop. En mai 1917, nos courageuses productrices d’obus se rebellent, non contre la guerre mais pour une heure de travail en moins et un franc de plus. Gouvernement d’Union nationale, patrons et syndicats accèdent avec joie à cette requête et félicitent les femmes pour leur combativité. En plus, elles ont des acquis non négligeables. Vu que les maris paradent en uniforme au front et ne rentrent plus le soir à la maison, qui garderait les moutards ? Humaniste le gouvernement de communauté nationale accorde en plus des pouponnières sur le lieu de travail, les femmes peuvent ainsi allaiter entre deux obus. Et des cantines super, et même des coopératives pour qu’elles puissent se faire plaisir en tant que consommatrices. Quand on le leur demande gentiment, elles accroissent les cadences : « c’est leur façon à elle de gagner la guerre », précise Gallo.

SEQUENCE : 1915, LES LETTRES RAYONS DE SOLEIL

De 1917 on revient à 1915 ! Faut plaindre la femme à Gallo quand il va au supermarché, elle croit qu’il est au rayon légumes et il a déjà filé à la quincaillerie. Il serait indécent de laisser l’homme Gallo monopoliser le crachoir concernant ces héroïnes méconnues par les sorbonnards, aussi la douce Marie reprend-elle la chansonnette sur les marraines de guerre. Créées « spontanément » les « marraines de guerre » deviennent « dans l’enfer du front », « la conscience patriotique du soldat ». Gallo en rajoute une louche : « ils sont des milliers à tenir dans les tranchées grâce aux marraines ». Bobard, ils ne tiennent pas mais vivent dans la terreur totale. Les marraines - ces tocards de FR3 ne le précisent pas - sont surtout aussi des petites filles, auxquelles on imagine mal que les soldats aient envie de confier les horreurs de la guerre et leur misère sexuelle. On trouve des lettres de « marraines » sur nombre de cadavres et cela leur fait une belle jambe.

SEQUENCE PAIX : 11 NOVEMBRE 1918

Par la grâce du saint esprit et le vide des manuels scolaires, la guerre s’arrête : « les cloches sonnent », « les femmes sont devenues plus fortes ». On les remercie, il faut rendre les usines aux hommes et accoucher massivement. Gallo semble déplorer que la contraception soit sévèrement punie, mais avec un soupir qui laisse entendre qu’il faut bien comprendre les généraux patriotiques et les blessures au moral des bourgeois, frustrés de la non continuation de la guerre.

SEQUENCE ACTUALITE :

Une femme est à présent dans le studio, elle aura deux fonctions successives ; la première femme de soldat en Afghanistan et par après, militaire en retraite.

Candide Marie : votre mari rentre dans un mois, quelques jours ? Vous vous écrivez ?

Femme de militaire : non, il a internet !

Candide Marie : Vous vous rendez compte Max, c’est une incroyable révolution des mœurs !

Maximum Gallo : oui on le voit le corps de la femme est libéré ?

(le militaire, officier, est-il comme le chef de gare ? et, lui reluque-t-il « sex uniform » depuis un QG des montagnes afghanes ?)

SEQUENCE 1923 ( !!??? le spectateur suit-il encore ?)

Max Gallo : un événement considérable, Radiguet qui publie un roman pour les femmes. Et aussi une loi qui définit que l’avortement est une atteinte à la sûreté de l’Etat ! La voix caverneuse de l’historien de gouvernement s’est à peine éteinte qu’on reste sur le cul : n’y-a-t-il pas des événements plus importants et plus graves en 1923, une tentative insurrectionnelle du prolétariat en Allemagne, Hitler et Mussolini qui paradent, la société des nations qui culbute…

SEQUENCE 1943 :

La femme de Gallo le cherche au rayon papier WC maintenant. Une gentille mamie vient apporter le témoignage de ses dix neuf ans, sans rapport ni avec 1914 ni 1923. Elle a vu les sévices des schleus et a été elle-même prise en otage. Question subtile du maître de cérémonie, près des rouleaux Sopalin :

- et après, vous avez eu envie de vous engager dans l’armée ?

L’héroïne malgré elle : ils ont pas voulu de moi !

ON sent là très nettement que l’historien de gare veut nous aider à comprendre que depuis la grande Muette a nettement évolué.

Gros plan sur Rirette en uniforme de l’armée de l’air. Elle est jeune et déjà médaillée. Elle est déjà cadre supérieur dans ce métier d’avenir qu’est l’armée. Elle était chauffeuse-livreuse de bombes avec ce langage communiquant si bien manié par les militaires pour journalistes. Elle a appris par cœur les réponses à fournir :

- J’ai été amenée à utiliser les bombes de mon avion en République Centrafricaine…

Candide Marie : hum hum…

- enfin j’étais là pour « délivrer mes bombes »… en protection… en légitime défense… heu heu… dans le but de servir mon pays.

Candide Marie : Vous vous rendez compte Max, un homme sur cinq est une femme dans l’armée maintenant…

Max : et ça évolue…

La femme du militaire qui regarde internet en Afghanistan revient en uniforme civil. Elle témoigne combien encore lycéenne elle avait été traumatisée par le massacre de 38 militaires français à Beyrouth.

Candide Marie : vous préférez avoir votre mari près de vous et dans un bureau ou au loin pour défendre la France ?

- oh vous savez, je préfère bien sûr quand il est avec moi, mais j’ai besoin d’admirer mon mari. Je l’aime quand il fait ce qui le passionne.

TABLEAU DE REPARTITION DES 13.000 SOLDATS FRANÇAIS SUR LES « TERRITOIRES D’OPERATION » DANS LE MONDE .

SEQUENCE REPENTIR ALGERIE 1956

Habile orang-outan Gallo va et vient du présent au passé. Ce grand singe sarkozien a voulu prévenir et justifier les nouvelles interventions contre les indigènes en montrant qu’il se soucie d’un embrigadement correct des rebeus de banlieues déshéritées dont les grand-pères et familles ont été massacrés par l’armée française en pleine « pacification du département ».

Mais avant de lancer le sujet colonial qui fâche, la séquence est rocky : on massacre chez les Bédouins mais on danse en métropole. Toujours ce souci de l’unité du front et de l’arrière chez le grand macaque historien de gouvernement. Les appelés obligatoires n’avaient-ils pas les mêmes aigreurs que ceux de 1914 pour l’arrière qui batifolait ? On ne nous dit pas si les femmes se libèrent dans les usines de l’arrière ni combien de femmes algériennes ont été « libérées » par le viol des soudards. Un témoin vient témoigner que « adversaire invisible » (sic) « les indépendantistes ont recours à la terreur » ; les anciens fellaghas qualifiés alors de terroristes, et victimes de sévices, apprécieront, mais pas grave, ils sont en voie de disparition comme les pioupious de 14 pense Gallo, et on peut donc embrouiller leurs petits enfants.

Après le petit coup de chapeau aux instruments du colonialisme défait, coup de chapeau aux « indépendantistes » : la bourgeoisie française reconnaît la « guerre » et la « torture ». Courageux un demi-siècle plus tard !

Et comme excuse et jointure avec l’invité suivant, il est naturel de victimiser la masse des appelés face à ces salauds de militaires professionnels qui étaient animés par l’esprit de revanche parce que les Viets les avaient bouté dehors ! Eux ont foutu la merde, De Gaulle a libéré l’Algérie, tout le reste n’est que billevesée de généraux félons !

SEQUENCE QUATRIEME HOMME

Gallo ex-cire pompe de Chevènement adopte le profil bas. Chevènement, ex-gauchiste et ex rédacteur du programme commun de la gauche fait tout de même la fine bouche sur l’interprétation de la guerre d’Algérie mais il laisse faire. Dans un studio d’Union nationale on ne va pas se disputer n’est-ce pas ? Hé Toto elle était où la défense de la patrie entre départements ? Du côté des fellaghas peut-être. Le Che réformard noie le poisson :

- la guerre était affreuse mais inévitable et l’indépendance nécessaire.

Max la menace : c’est la fin d’une certaine armée (comprenez : celle de Sarko n’est plus aussi polluée). D’ailleurs le général De Gaulle avait bien définit cette armée : la bombe atomique, une force d’intervention et des soldats perdus… l’armée pétainiste était achevée (sic).

- mais quel a été le meilleur président militaire ? et pour appuyer sur le bouton le président est seul?

Chevènement : De Gaulle a été le meilleur. Mais, vous savez, en tant qu’ancien ministre de la Défense , je connaissais le code. On est quatre à le connaître : le président puis le premier ministre, puis celui de la « défense » et un quatrième dont on ne doit pas dire le nom.

Avis aux « ennemis » donc, notre glorieuse démocratie bourgeoise dépend d’un zigoto que le citoyen lambda ne connaît pas, qu’il ne contrôle pas !

SEQUENCE DEBARQUEMENT

De 1962 on retourne à 1944, la femme de Gallo pense à ce moment-là qu’il est au rayon des surgelés. Quatre « héros » prêts à mourir sur terre, en mer ou dans les airs pour la France, mais selon la candide Marie. L’exode est survolé comme une honte. Ces fuyards ne connaissaient-ils donc pas la page glorieuse et pétainiste de Verdun où nos « héros » ont fait front pendant que leurs femmes se libéraient à la tambouille des obus ? Heureusement les témoignages des héros du débarquement viennent effacer cette lamentable débâcle. Les anciens combattants me plaisent toujours pourtant au niveau des tripes et les journalistes n’arrivent jamais à les faire passer pour des cons.

Sous-fifre de Gallo et Maria : vous étiez prêt à mourir pour la patrie ?

- ma foi, c’est bien de mourir pour la patrie, mais vaut mieux pas ! On se sent pas spécialement des héros… tous nos copains sont morts… on a eu de la chance…

SEQUENCE ACTUALISATION-MOBILISATION

C’est la séquence la plus ridicule. Le sous-off qui apparaît sur le plateau a le visage lisse d’un jeune adulte, s’exprime difficilement comme la plupart des jeunes officiers. L’intention de Gallo implose d’elle-même. Ce n’est pas un appelé, livré au front révolver dans le dos par la bourgeoisie, c’est un de ces gars qui n’ont pour espoir de faire carrière et de gagner le niveau de vie des couches moyennes qu’en s’enrôlant volontairement au service de l’industrie d’armement. Ce n’est ni un héros ni un patriote, les mercenaires marchent au fric et leurs employeurs leur font dire ce qu’ils veulent. Candide Marie est la voix des généraux :

- montée d’adrénaline quand les balles sifflaient à vos oreilles sous le feu des Talibans en Afghanistan ? Vous ressentiez quoi ?

- vous savez on a pas le temps de réfléchir…

(Candide Marie en aparté à Max : putain il est con ou quoi on lui avait dit de dire qu’il pensait à la patrie !)

Candide Marie (insistante): vous combattez pour l’honneur de la France. Vous vous voyez comme un patriote n’est-ce pas ? Vous imaginez que vous allez mourir pour la France ?

- hum hum… il est plus honorable de mourir pour la France qu’écrasé par une voiture.

CONCLUSION AU GALOP

Max Gallo : oui çà a un sens… il y a la crise financière… il y a des solutions coordonnées nationales. Entre les nations il y a des rapports de force. Le XXI e siècle montrera que la guerre est une possibilité. Dès lors la question se pose de mourir pour la collectivité. La défense du sol peut se faire sur des territoires extérieurs ».

Edifiant chers lecteurs internautes ! Vous avez là le résumé de la théorie sarkozienne et le but recherché d’Union nationale par un minable traficotage de l’histoire. Le sergent recruteur Gallo et la petite marraine de FR3 se sont adressés aux prolétaires et au peuple comme ils n’osent pas le faire dans les médias pour intellectuels. Le langage chauvin et militariste apparaît indéniablement clair : la bourgeoisie aux abois va vouloir demander les mêmes sacrifices en vies humaines pour régler l’addition de sa monstrueuse crise. Mais c’est une autre histoire entre vouloir et pouvoir.

A suivre…

France hausse budget militaire : La loi relative à la programmation militaire 2009-2014 (sic!), a été examinée fin octobre 2008 en Conseil des ministres. Le budget 2009 prévoit une hausse de 5,4% à 32,02 milliards d'euros.

lundi 1 décembre 2008

Une solidarité internationale

avec les emprisonnés de Tarnac


« Je dis que la flamme révolutionnaire brûle où elle veut et qu’il n’appartient pas à un petit nombre d’hommes, dans la période d’attente que nous vivons, de décréter que c’est ici ou là seulement qu’elle peut brûler. Il faut être bien sûr de soi pour en décider ainsi et « L’ Humanité », fermée comme elle est sur des exclusives de toutes sortes, n’est pas tous les jours le beau journal enflammé que nous voudrions tenir entre les mains ».

André Breton (1926)

Il faut s’en féliciter il n’y a pas eu qu’une pétition d’intellectuels pour soutenir les soit-disant « ultra-gauches terroristes », partout sur les blogs (sauf sur Libération qui avait bloqué toutes les réactions de colère après le remake terroriste contre son journaliste) c’est une même protestation qui s’affirme contre les nouvelles « lettres de cachet ». Des comités de soutien se sont formés en France et une cinquantaine de personnes ont été protester au palais de « justice ». A l’étranger aussi, des manifestations de soutien ont eu lieu en Russie, en Belgique, et depuis les USA, l’Italie et l’Espagne des motions de soutien nous sont parvenues permettant de voir que les mêmes mesures de provocations gouvernementales sont préparées dans d’autres pays. La fraction du CCI signale que des manifestations ouvrières au Mexique sont l’objet de tirs depuis des hélicoptères.

Le Comité de soutien bruxellois aux inculpés du 11 novembre (soutien11novembre@bruxxel.org) a fait parvenir le communiqué suivant :

« Le 25 novembre a été créé à Bruxelles d’un Comité de soutien aux inculpés du 11 novembre arrêtés dans le cadre de l’enquête sur les sabotages des TGV en France. Des arrestations et perquisitions ont eu lieu chez des membres belges du Comité de soutien aux inculpés du 11 novembre. Le 27 novembre, 10H45 : lors d’un contrôle routier sous caméras de repérage, un membre du Comité fraîchement créé est interpellé à Bruxelles parce que la voiture qu’il conduit est signalée dans le fichier Schengen. Alors que lui-même ne fait l’objet d’aucun signalement de recherche, il est immédiatement arrêté et menotté lorsque les policiers découvrent des documents relatifs au Comité. La voiture, un rétroprojecteur et tous les documents trouvés dans le véhicule sont saisis. L’automobiliste est emmené au commissariat de la rue Marché au Charbon et maintenu menotté à un banc et sans pouvoir manger de 11 H du matin à 20H. Il est interrogé par des inspecteurs du Parquet fédéral qui l’interrogent au sujet du Comité et cherchent à savoir qui est le responsable du Comité de soutien. A 20H il est emmené avec trois voitures de police place du Jeu de Balle. Le 27 novembre, 20H : sept inspecteurs du Parquet fédéral font irruption au domicile de Philippe Simon, au-dessus de la librairie « Imaginaire », place du Jeu de Balle à Bruxelles. Pendant deux heures, en l’absence de Philippe Simon, munis d’un mandat de perquisition sur lequel étaient mentionnées apparemment les infractions « association de malfaiteurs » et « détérioration en réunion », les policiers fouillent minutieusement l’appartement et copient tous les fichiers de son ordinateur pour finalement emporter celui-ci. Des revues politiques et des cd ont également été saisis. Le 28 novembre, 1H : le membre du comité est relâché mais la voiture, la liste d’adresse électronique et tout le matériel du Comité sont saisis. Cette arrestation, cette perquisition et ces saisies laissent présumer qu’une procédure pour faits de terrorisme a été ouverte en Belgique en relation avec les événements français. S’organiser en vue de soutenir des personnes incriminées pour terrorisme est désormais criminalisé. Détenir des documents relatifs à un Comité de soutien est directement prétexte à arrestation, perquisition. La saisie des documents du Comité et d’un fichier d’adresses est inacceptable. Les adresses des personnes reprises dans le fichier saisi apparaissent dorénavant dans une enquête pour faits de terrorisme ! Dorénavant ils peuvent craindre d’être poursuivis eux-mêmes. Philippe Simon et le membre du Comité de soutien arrêté se voient également, tous deux, associés avec l’enquête menée en France. Ceci est excessivement grave. Il y a clairement amalgame entre lutte politique et terrorisme. Le Comité de soutien bruxellois aux inculpés du 11 novembre s’est constitué non seulement pour obtenir la remise en liberté des personnes arrêtées en France mais également pour dénoncer les législations anti-terroristes qui prolifèrent partout en Europe. L’utilisation du terme « terrorisme » pour qualifier les idées portées par certaines personnes constitue une épée de Damoclès qui plane au-dessus de toutes les formes d’actions politiques et sociales. Cet incident en est une nouvelle preuve. Selon nous, les opérations de police de ce 27 novembre sont clairement une tentative d’intimidation à l’encontre du Comité de soutien bruxellois. Nous dénonçons catégoriquement ces pratiques. Nous exigeons la restitution immédiate des objets et documents saisis. Nous protestons à nouveau contre l’existence et l’utilisation de ces législations anti-terrorisme ainsi que la libération des inculpés français ».

Le groupe GCI de Belgique a fait circuler un communiqué qui dénonce une stratégie de l’Etat bourgeois visant à :

« Occulter la nature fondamentalement terroriste de sa domination en assimilant exclusivement le terrorisme aux réactions violentes du prolétariat, tout en amalgamant délibérément celles qui se situent dans une perspective de classe et celles qui se trouvent dévoyées par divers encadrements vers des objectifs aclassistes, réformistes, religieux, de libération nationale, etc.;

Renforcer son arsenal légal, juridique et idéologique de répression contre la moindre contestation de l'ordre marchand;

Imposer parmi les exploités la division idéologique entre "innocents" et "coupables", entre "honnêtes citoyens" et "barbares terroristes ».

Chacun comprend que ce n’est qu’une attaque préliminaire contre l’ensemble du prolétariat contraint de s’insurger contre la crise économique capitaliste qui va générer encore plus de misère. Cette lutte ne sera pas pacifique puisque l’Etat bourgeois envoie ses flics contre les ouvriers licenciés, puisque les manifestations sont hyper fliquées et donnent lieu à des internements arbitraires. L’Etat bourgeois croit impressionner, il se fout le doigt dans l’œil.

D’Espagne, des camarades nous envoient le commentaire suivant : « …nous devons manifester notre solidarité avec ce groupe accusé à tort par l'Etat dans une action de la police pour prévenir les luttes des prolétaires à venir les prochains mois à cause des retombées sur la classe de l’actuelle crise économique. Même chez nous un militant de la CNT a passé 5 jours à la prison pour une amande de 50 € !!!!!!!!!!! ». Par ailleurs, ils me savent gré d’avoir corrigé une appréciation élogieuse du texte « L’insurrection qui vient », de tonalité anarchiste en effet et creuse. (Le site Indy média du Canada avait publié cette appréciation littéraire un peu rapide sans mon accord, car ce sont de braves démocrates libertaires sans principes, comme les divers Indy média qui publient à peu près n’importe quoi).

Ces camarades ajoutent : « Et à coté de notre solidarité, nous devons critiquer les positions politiques de la mouvance situ avec ses solutions à la con. Nous pouvons aussi parler de Jaime Semprun, Riesel et les encyclopédistes du XXI siècle et autres groupes du même genre qui ont abandonné toute position de classe pour des positions contraires au développement du mouvement de négation de la société capitaliste. Ils sont très loin du mouvement prolétaire dans un monde idéaliste tout a fait contraire à la lutte révolutionnaire. Pour terminer ici à Barcelone samedi des groupes gauchistes ont organisé une manif contre la crise. Nous sommes encore dans la premier phase du mouvement dans la quelle les groupes gauchistes et les petits syndicats « alternatifs » et « basistes » ont encore le contrôle des grèves et manif. Nous espérons une réaction des ouvriers pour dépasser cette phase ».

A l’intérieur des groupes gauchistes en France, la colère monte contre la compromission des états-majors. Silence radio des « directions » de LO et LCR qui avaient pleurniché leur soutien au vieux terroriste Rouillan. Florilège sur le site du NPA :

- « A part une jolie prise de position d'Olivier Besancenot "c'est pas nous c'est pas nous...", Personne dans ce parti pour dénoncer l'opération de propagande de l'état terroriste et pour défendre 9 innocents jetés en prison pour l'exemple. Rappelons aussi que la FA est la seule organisation politique à avoir apporté son soutien aux accusés, qui rappelons-le, sont en train de subir la torture blanche dans les geôles ultra-modernes de la SDAT. En tout cas, va bien falloir leur trouver et leur mettre quelque chose sur le dos à ces innocents, pour que le pouvoir, les médias et la gauche (même dite extrême) syndicalo-politique traîne savate n'aient pas l’air con après s’être aussi vite ralliés aux premières rumeurs anti-terroristes ? ! Et apparemment, il n’y aurait pas de postier dans le coup !!! (comité de soutien aux inculpés de Tarnac) ».

- « Je suis étonné du silence radio de tout ces gens qui sont dans le national de la LCR comme du NPA". Je souhaiterais qu'une position positive et courageuse aboutisse rapidement » ;

- « Rebonjour, je pense que la direction de la ligue doit très rapidement sortir un communiqué national pour appeler à soutenir ces 9 camarades de TARNAC et quelle ne peut plus se taire et elle se doit de prendre position rapidement suite à son communiqué qui est "une erreur politique" car précipité et se couchant devant la pression médiatique du pouvoir réac, fasciste, raciste et autoritaire de droite et beaucoup de Copains et Camarades pensent cela et nous devons exercer une pression forte sur le "national de la ligue" pour qu'il révise enfin leur position inadéquate et j'appelle encore tout les comités et camarades de la ligue et du NPA à faire pression sur "les dirigeants de la ligue" pour voir sortir un nouveau communiqué qui nous fera honneur cette fois-ci !!! Je suis étonné du silence assourdissant de ces derniers tant prompts à réagir sous la pression télévisuelle maladroitement alors que là c'est les militants qui se doivent de le faire et je suis étonné du peu de réaction aussi pour le moment des comités et j'espère qu'il vont enfin se réveiller. On ne peut pas abandonner des Camarades sur le bord de la route sans secours "par peur peut-être ou électoralisme ou même par maladresse politique" si on se prétend être des révolutionnaires et la direction de la ligue sortirait grandi de sortir un "beau communiqué positif et surtout courageux et généreux" à l'égard des 9 de Tarnac et sinon un Parti qui veut changer le monde et créer une société juste , égalitaire et fraternelle ».

- un autre estime qu’un franc soutien aux emprisonnés : « pourrait se retourner contre la crédibilité du mouvement social en cas de culpabilité avérée des garçons. A ce stade, bien plutôt que "(...) pren(dre) position pour la libération des camarades", pourquoi pas une démarche pour défendre bec et ongle tous les droits des prévenus et demander haut et fort les preuves matérielles de leur culpabilité? Dès lors que les preuves résisteront aux premières enquêtes, ta démarche convaincra au-delà même du mouvement ».

Le problème n’est pas là pourtant avec l’absence de preuves et la précipitation de l’Etat « courante » pour réprimer sans distinction (par ex. la semaine dernière il y a eu près de mille mises en examen en France !). Même s’il y avait l’ombre d’une preuve, le totalitarisme étatique est patent.

Les protestations sont venues initialement, et courageusement du milieu anarchiste, avec la FA en particulier.

LA LACHETE DES REVOLUTIONNAIRES DE SALON

On doit déplorer cependant que d’autres appareils, aux côtés des officiels gauchistes financés par l’Etat pour leur participation électorale, aient choisi de se situer du côté des « soupçons » de l’Etat. L’inconsistant BIPR (Battaglia comunista) se tait. Mais la principale particule ultra gauche, le CCI (courant communiste international derrière l’Etat) et ses succédanés, sont partis du principe veule besancenotien: « M’sieur l’agent, nous on est pas des terroristes ». Ils se sont ingéniés à dénoncer le terrorisme et non pas l’anti-terrorisme fabriqué de l’Etat… terroriste. Au nom de la vertu anti-terroriste interclassiste, les jeunes alpagués de Tarnac ont été « manipulés » (donc ils ont dû se balader du côté des caténaires…). Déclaration du CCI : « Il n'y a donc aucun doute à avoir, qu'ils soient réellement coupables ou non des actes dont l'État français les accuse, ces "autonomes" n'ont été en réalité que des marionnettes dans les mains de la bourgeoisie. La vraie question est donc pourquoi ? Pourquoi les avoir laissé faire pendant des mois ? Et pourquoi les arrêter en grande pompe aujourd'hui en les traitant comme les pires des criminels ? ». Terriblement ambigu pour cette avant-garde auto proclamée de la lutte des classes ! N’est-ce pas ? Et ces imbéciles ont pris pour argent comptant la manipulation bourgeoise en spectateurs trouillards:

« Des actes impuissants contre la domination de la bourgeoisie. Ce petit groupe "d'autonomes" est en train d'être broyé par la machine judiciaire. La bourgeoisie qui cyniquement leur a tendu un piège pendant des mois se jette sur ces proies faciles aujourd'hui comme des hyènes enragées avec tout son arsenal répressif. Ainsi, pour avoir (peut-être) bloqué des trains et mis une belle pagaille, cette poignée d'éléments déclassés (bien que provenant d'un milieu familial aisé, insiste lourdement la propagande pour mieux les discréditer) se retrouvent accusés aujourd'hui "d'actes de terrorisme" et "de recours organisé à la lutte armée" contre l'État, encourant des peines allant jusqu'à 20 ans de prison ! Rien de moins ! Il est possible que ceux qui ont commis ces sabotages pensaient, par ces actes spectaculaires et symboliques, réveiller les consciences et démontrer que le système est finalement vulnérable, etc. Dans une certaine mesure, il y a chez ces éléments l'expression d'un sentiment de révolte brute et désespérée contre l'inhumanité de ce système. Mais en se fourvoyant dans de tels actes stériles qui ne représentent pas plus qu'une piqûre de moustique sur une peau d'éléphant, ces éléments n'ont fait, surtout, que révéler leur propre impuissance. Il s'agit d'éléments déboussolés mus par une révolte avant tout individualiste et qui se livrent à des actions absurdes. Commettre de tels actes ne relève pas seulement de la naïveté mais aussi et surtout de la stupidité. En réalité, de telles actions n'ont aucune chance de réveiller la moindre conscience au sein de la classe ouvrière. Elles ne font que souligner le désespoir impuissant et l'isolement de leurs auteurs. En fait, s'imaginer que de tels actes, émanant par nature d'une infime minorité, pourraient participer de la lutte contre le système d'exploitation relève d'une bonne dose de mégalomanie. De tels actes de sabotage n'ont rien à voir avec les méthodes de lutte de la classe ouvrière. Ces méthodes désespérées sont complètement étrangères et totalement aux antipodes des luttes collectives et solidaires de cette dernière. Ainsi, si nous dénonçons la répression de l'État bourgeois qui s'abat aujourd'hui sur ces déclassés surveillés et manipulés, nous rejetons aussi sans ambiguïté leurs hypothétiques actes de sabotage ».

La répression de l’Etat n’est nullement dénoncée puisque cette secte avalise tous les soupçons répandus par les médias !

La fraction « interne » du CCI, clone grotesque de cette secte, en rajoute une couche suiviste : « au moment où nous publions ce document sur notre site internet (21 novembre), nous prenons connaissance de la prise de position faite, sur la même question, par la section en France du Courant Communiste International à l'occasion du sabotage des voies de chemins de fer et de la campagne médiatique qui s'en est suivi dans ce pays sur un soit disant réseau "ultra-gauche" terroriste. Bien que nous ayons été exclus de cette organisation (nous considérons que notre place en tant que minorité organisée est toujours en son sein), nous tenons à signaler que nous partageons l'essentiel de sa prise de position - même si nous pouvons regretter que le texte ne se limite qu'à la situation immédiate en France alors que la question se pose au niveau international ». Et, plus comique ces pauvres types publient ce texte de péteux sur Indy média signé "Steve Tremblay"; la faction surrenchériste qui s'imagine interne "tremble" donc à l'externe devant les possibles soupçons policiers! (Nous la nommerons donc ici "Steve le péteux" qui dit pas son nom).

Pour les historiens, on peut signaler que ce groupe d’intellectuels lâches cciens ne fait que récidiver, ils pourront trouver le même genre de dénonciation des « moustiques » anarchistes dans un vieil article d’un certain Max (devenu communisateur) crucifiant Van der Lubbe (alors que Bilan soutenait celui-ci contre l’hystérie des nazis, auteurs eux-mêmes de l’incendie du Reichstag !). Sans oublier un article lamentable sur Baader d’un nommé Chardin (devenu historien spécialiste de la gauche italienne), qui bien qu’il ait été un con financé par les services secrets de l’Est, n’était pas à placer au même niveau que les manipulations de l’éléphant étatique.

De telles prises de position pleutres face à l’Etat au nom de la lutte de classe « collective », « gréviste », « dirigée par l’organisation », ne font que rejeter les prolétaires dans l’ornière : « vive la police démocratique en cagoule ».

Il ne s’agit pas ici de se solidariser avec toute une mouvance qui rêve d’action « directe » stupide pour « réveiller les masses », mais d’alerter sur des méthodes policières qui ne peuvent que préparer la pire des répressions contre le prolétariat qui sera contraint à se défendre, puis à recourir à des actions violentes de masse loin des émeutes altermondialistes ou des gentils jeteurs de pavé de 1968, s’il ne veut pas être courbé sous les fourches caudines de la préparation à la troisième guerre mondiale, qui reste la seule « solution » à la crise bourgeoise. Les grèves sont toujours limitées et celles qui se déroulent encore ne mènent qu’à l’impasse corporative. L’époque est venue de luttes politiques, de grèves politiques, de manifestations politiques contre les attaques de l’Etat, non pas derrière de la mouvance anarchiste qui réclame un retour à l’Etat « de droit » ou à une « justice impartiale », mais à l’affirmation du prolétariat par le projet de transformation de la société qui inclut, derrière lui, les couches petites bourgeoises paupérisées et les milliers d’individus injustement incarcérés au nom de la raison d’Etat machiavélique.

PS : un certain Do me fait parvenir ce qui suit :

Il est important de visiter le site du comité de soutien aux inculpés de Tarnac :

http://www.soutien11novembre.org

Le FBI n'aimait pas l'une des personnes arrêtées (on nous l'a assez dit à la télé) et l'avait signifié à l'agent de la CIA Nicolas Sarkozy (cliquable). Celui-ci s'est aussitôt empressé de servir ses chefs américains en faisant infiltrer le groupe informel d'ami-e-s auquel cette personne appartenait, c'est ainsi que la télé peut nous dire qu'ils étaient "surveillés" depuis six mois. L'agent spécial infiltré a tenté de les pousser à commettre ces sabotages. Comme il n'y est pas parvenu, la nouvelle police politique fabriquée par le sarkonazi, la DCRI, a saboté elle-même les caténaires SNCF ; voyant qu'il n'y avait aucune réaction contrairement à l'époque d'AZF (cliquable), Sarko a pensé qu'il pouvait passer à l'étape suivante, c'est-à-dire accuser les diverses personnes dont cette page est en train de prendre la défense d'avoir commis ces sabotages afin de pouvoir leur en faire porter le chapeau. L'agent infiltré a tenté de pousser ce groupe informel d'ami-e-s de Tarnac à commettre de tels sabotages afin de les prendre en flagrant délit, mais il n'y est pas parvenu. Aussi, profitant qu'une partie du groupe informel dont on parle se situait à un moment donné près d'une ligne de TGV, la DCRI a placé une pièce servant au sabotage sur la caténaire de cette ligne afin de pouvoir ensuite accuser les inculpés d'avoir commis ce sabotage. Et le flic infiltré a ensuite témoigné contre eux sous X en se faisant passer pour un repenti !