PAGES PROLETARIENNES

mercredi 5 mars 2008


PANNEAUX

ET PANOPLIE

ELECTORALE DEMOCRA-TOC MONDIALE


ELECTIONS A LA FRANCAISE… (L'image ci-contre représente les électeurs sortant des bureaux de vote)

On vit en plein carême électoral sur cette planète : orgies électorales américaines, russes, espagnoles, italiennes, etc. J’ai décrit dans l’article précédent (ci-dessous) en quoi les élections municipales à la française étaient fallacieuses et honteuses ; elles sont comparables aux élections sénatoriales ou des bourgeois cooptent d’autres bourgeois des appareils politiques pourris (on les nommes « grands électeurs » pour moquer plus encore les « petits » de l’isoloir qui imite si bien la cabine à confesse). Il suffit de lire le Canard Enchaîné pour voir confirmé que les votards sans dignité vont élire des truands (Balkany, Aeschlimann, et la plupart des maires de ville de plus de 50.000 habitants).
Une forte proportion de la classe ouvrière risque bien quand même d’être absente des urnes municipales pour cette fois-ci, même si les menteurs arrivistes de la secte LO (Arlette Laguiller) se sont faufilés pour engager les prolétaires à tomber dans un des panneaux électoraux ; voici un extrait de la prose électorale de ces cuistres qui se sont alliés pour l’heure avec les anciens exploiteurs en chef du PS :
« Quand bien même il y a souvent une différence entre la gestion municipale des partis de gauche et celle des partis de droite – dans l’effort consacré à la construction de logements sociaux, dans le choix des associations soutenues, dans les préoccupations sociales à l’égard des plus démunis, chômeurs, retraités, travailleurs immigrés –, les conseils municipaux n’ont évidemment pas la possibilité d’apporter des réponses aux problèmes essentiels de la classe ouvrière : chômage, montant des salaires et des retraites, organisation générale des services publics, sans même parler du pouvoir sans contrôle des groupes industriels et financiers qui, en décidant souverainement la fermeture d’une entreprise, décident du sort de toute une ville. Même si le mouvement communiste révolutionnaire était assez influent dans une ville pour obtenir la majorité de l’électorat et remporter la mairie, il ne pourrait, évidemment, pas changer la situation des travailleurs, et encore moins la marche de l’économie et de la société. »
Or, concernant la gestion municipale, non seulement tout changement proposé est du bidon, comme les cuistres ont le culot de le dire, mais droite et gauche c’est kif-kif : tu veux un logement, couche ou casse-toi ! Tu veux du boulot, le maire ne veut pas de toi comme salarié, dégage !

ELECTIONS A LA RUSSE….

Le président français Nicolas Sarkozy a «chaleureusement félicité» Dmitri Medvedev pour sa «victoire convaincante» à la présidentielle russe lundi lors d'une conversation téléphonique, ont annoncé les agences russes citant l'entourage de M. Poutine. Inutile d’épiloguer, menaces et bourrage des urnes sont ordinaires au pays de l’impérialisme russe relooké. Ce n’est pas pire au fond que le bourrage médiatique de mou en France des vieux électeurs, la canalisation du vote des vieux travailleurs immigrés par leurs bédouins religieux, la canalisation du mythique « devoir civique » des pauvres et des nunuches par le PCF, LO, Besancenot et Cie.

ELECTIONS A LA SAUCE AMERICAINE

L’élection présidentielle américaine est ce charivari ridicule qui nous est exposé tous les autre ans. Après un tour de piste de carnaval, des « grands électeurs » (mafia des deux partis US) , le choix des candidats est déterminé dans chacun des États. Ce cinéma casse les oreilles des gens pendant environ un an. La campagne pour l'investiture implique l’établissement d’une série de meetings guignolesques, des déplacements et un bourrage médiatique comparable à une compétition sportive footballistique. Les candidats doivent recueillir auprès des entreprises et des mafias des fonds pour financer leur campagne mais ils doivent aussi s'assurer des banques en prévision de la véritable campagne qui est hors de prix.

Ces élections « primaires » se déroulent à partir de janvier et servent à chauffer l’ambiance sans aucun programme précis que l’exhibition des gesticulations et discours ampoulés des candidats. Au fur et à mesure que les résultats apparaissent, les candidats les moins côtés en bourse abandonnent la course et le candidat du parti est connu bien avant que la Convention n'officialise le fait. En attendant le jour du suffrage qui doit faire la joie des uns et le désespoir des autres, le mardi-gras électoral envahit toutes les scènes médiatiques. Les républicains et les démocrates, c’est-à-dire les protestants et les catholiques font de somptueuses parades publiques avec accompagnement de banderoles, de torches et de lanternes, de trompettes et de tambours, de pétards et de fusées, solennel et burlesque étalage de bruit, de fumée et d’artifices qui, dans les jours gras électoraux, précède toujours l’immolation de la bête, peuple-électeur, bœuf-prolétariat, dont l’urne est l’abattoir et la Maison-Blanche la cheminée des rôtis, où, le trouvant cuit à point et la fourchette sur le dos, les héros du scrutin, les hôtes et convives sacrificateurs en découpent chacun une tranche.

Depuis la guerre, la plupart des discoureurs entonnent les mêmes refrains : “ this country is back and so is my campaign” ou bien “this is just the beginning”. Le « victory speech » appelle du fond du coeur le prolétariat-peuple, à rôtir, avec cette émotion qui évoque le soutient anonyme de tant de sans-grades, de pue-la-sueur inconnus, enfin en référence à ceux qui « restent invisibles » aux yeux du pouvoir « indigne ». Seule nouveauté pour la cuvée 2008, une femme (blanche) et un noir (jeune) sont en lice contre un vieux républicain, ancien du Vietnam. Le contenu de leur programme est aussi creux que les ballons qui décorent les salles de carnaval des « primaires ». La bourgeoisie américaine amuse les masses avec des guignols pour passer le temps. Plus sérieusement, le combat de l’ombre vise à assurer la continuité de Bush :

- soit en calmant pour une poignée d’années l’agressivité impérialiste US face à une population hostile à la guerre et aux privations, sous l’égide d’un élu « démocrate » qui assurera comme Clinton le mâle, toute nécessaire « intervention extérieure », mais ponctuellement ;

- soit en faisant élire un républicain va-t-en guerre, par nécessité économique et géostratégique, mais sans garantie qu’il n’ai plus d’efficacité que Bush le menteur.


Après avoir fait risette au bon peuple et au bon prolétariat, les candidats seront donc départagés par des "superdélégués", bonzes des partis équivalents aux grands électeurs du Moyen âge. Obama et Clinton se disputent le privilège d'affronter McCain, devenu mardi le candidat présomptif du Parti républicain. Si la mère Clinton brame aux femmes « this is just the beginning », Obama pérore « The world is watching us », comme s’il était dépositaire d’un changement d’image radical de l’Amérique en cas de victoire de lui-même, en tant que bourgeois noir blanchi.

Une fois le spectacle terminé, en France, en Russie et en Amérique, on rangera les panneaux électoraux et le long fleuve tranquille de l’exploitation du prolétariat n’aura pas connu une ride à sa surface.

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