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vendredi 25 avril 2025

QUI PEUT CROIRE A LA RELIGION ?



Par le divin Marquis de Sade

La Vérité dérangeante du troublant Marquis...

Priez mes chers frères en communisme pour que les médias de la terre entière cessent de nous emmerder avec le passif de ce pape guérillero-populiste (ex-souteneur de la mafia Peron). Levez les yeux au ciel du divin Marquis. C'est cet écrivain de génie, jacobin et libertaire, qui a écrit les pages les plus insolentes, les plus vraies contre le charlatanisme religieux. A mes yeux personne n'est allé aussi loin dans la moquerie mais surtout, eh oui, sur un plan rationnel et scientifique alors que Darwin n'était pas encore né !

Écrite par Donatien Alphonse François de Sade, ‘La Vérité’ est une puissante déclaration poétique sur la révolte contre les dogmes religieux. Au cœur de cette œuvre, Sade se livre à une critique acerbe et résolument moderne de la religion, la qualifiant d’imposture et exaltant les plaisirs de la nature. Cette poésie s’inscrit dans un contexte historique où la pensée philosophique du siècle des Lumières remet en question les croyances établies, fait aussi de Sade un des penseurs « éclairant » de l'émancipation de l'infamie religieuse. Il est, paradoxalement, quoique handicapé par sa réputation d'auteur licencieux, un véritable révolutionnaire en son temps, anticipant Darwin, et plus encore aujourd'hui avec cette incroyable régression religieuse qui envahit le monde entier, avec l'islam conquérant et cette bigoterie catholique écrasante.En vérité Sade est au-dessus de toutes les aliénations. Il utilise le libertinage comme un moyen de critiquer la société et de défendre une liberté individuelle sans limites. On lira ici l'admirable poème « la vérité »,

et, par après 

la critique la plus impitoyable ayant jamais existé de la religion depuis l 'ouvrage « Justine ou les malheurs de la vertu » dont Apollinaire a sorti de l'oubli en 1909 les meilleures pages, surtout celles où la religion est ridiculisée. Je me flatte de posséder le livre original du génial Apollinaire : « L'oeuvre du marquis », bibliothèque des curieux.


Quelle est cette chimère impuissante et stérile,
Cette divinité que prêche à l’imbécile
Un ramas odieux de prêtres imposteurs ?
Veulent-ils me placer parmi leurs sectateurs ?
Ah ! jamais, je le jure, et je tiendrai parole,
Jamais cette bizarre et dégoûtante idole,
Cet enfant de délire et de dérision
Ne fera sur mon cœur la moindre impression.
Content et glorieux de mon épicurisme,
Je prétends expirer au sein de l’athéisme

Et que l’infâme
Dieu dont on veut m’alarmer
Ne soit conçu par moi que pour le blasphémer
Oui, vaine illusion, mon âme te déteste.
Et pour t’en mieux convaincre ici je le proteste.
Je voudrais qu’un moment tu pusses exister
Pour jouir du plaisir de te mieux insulter.
Quel est-il en effet ce fantôme exécrable.
Ce jean-foutre de
Dieu, cet être épouvantable
Que rien n’offre aux regards ni ne montre à l’esprit,
Que l’insensé redoute et dont le sage rit.
Que rien ne peint aux sens, que nul ne peut comprendre,
Dont le culte sauvage en tous temps fit répandre
Plus de sang que la guerre ou
Thémis en courroux’
Ne purent en mille ans en verser parmi nous »?
J’ai beau l’analyser, ce gredin déifique,
J’ai beau l’étudier, mon œil philosophique
Ne voit dans ce motif de vos religions
Qu’un assemblage impur de contradictions
Qui cède à l’examen sitôt qu’on l’envisage.
Qu’on insulte à plaisir, qu’on brave, qu’on outrage,
Produit par la frayeur, enfanté par l’espoir »,
Que jamais notre esprit ne saurait concevoir.
Devenant tour à tour, aux mains de qui l’érigé.
Un objet de terreur, de joie ou de vertige
Que l’adroit imposteur qui l’annonce aux humains
Fait régner comme il veut sur nos tristes destins,
Qu’il peint tantôt méchant et tantôt débonnaire.
Tantôt nous massacrant, ou nous servant de père,
En lui prêtant toujours, d’après ses passions,
Ses mœurs, son caractère et ses opinions :
Ou la main qui pardonne ou celle qui nous perce.
Le voilà, ce sot
Dieu dont le prêtre nous berce.
Mais de quel droit celui que le mensonge astreint
Prétend-il me soumettre à l’erreur qui l’atteint ?
Ai-je besoin du Dieu que ma sagesse abjure
Pour me rendre raison des lois de la nature ?
En elle tout se meut, et son sein créateur
Agit à tout instant sans l’aide d’un moteur ».

À ce double embarras gagné-je quelque chose ?

Ce Dieu, de l’univers démontre-t-il la cause?
S’il crée, il est créé, et me voilà toujours
Incertain, comme avant, d’adopter son recours.
Fuis, fuis loin de mon cœur, infernale imposture;
Cède, en disparaissant, aux lois de la nature :
Elle seule a tout fait, tu n’es que le néant
Dont sa main nous sortit un jour en nous créant.
Evanouis-toi donc, exécrable chimère !
Fuis loin de ces climats, abandonne la terre
Où tu ne verras plus que des cœurs endurcis
Au jargon mensonger de tes piteux amis !
Quant à moi, j’en conviens, l’horreur que je te porte
Est à la fois si juste, et si grande, et si forte,
Qu’avec plaisir,

Dieu vit-il, avec tranquillité ?
Que dis-je ? avec transport, même avec volupté.
Je serais ton bourreau, si ta frêle existence
Pouvait offrir un point à ma sombre vengeance.
Et mon bras avec charme irait jusqu’à ton cœur
De mon aversion te prouver la rigueur^.
Mais ce serait en vain que l’on voudrait t’atteindre,
Et ton essence échappe à qui veut la contraindre.
Ne pouvant t’écraser, du moins, chez les mortels.
Je voudrais renverser tes dangereux autels

Et démontrer à ceux qu’un Dieu captive encore
Que ce lâche avorton que leur faiblesse adore
N’est pas fait pour poser un terme aux passions.
Ô mouvement sacrés, fières impressions.
Soyez à tout jamais l’objet de nos hommages.
Les seuls qu’on puisse offrir au culte des vrais sages,
Les seuls en tous les temps qui délectent leur cœur,
Les seuls que la nature offre à notre bonheur !
Cédons à leur empire, et que leur violence,
Subjuguant nos esprits sans nulle résistance,
Nous fasse impunément des lois de nos plaisirs :
Ce que leur voix prescrit suffit à nos désirs’.
Quel que soit le désordre où leur organe entraîne,
Nous devons leur céder sans remords et sans peine.
Et, sans scruter nos lois ni consulter nos mœurs,
Nous livrer ardemment à toutes les erreurs
Que toujours par leurs mains nous dicta la nature.
Ne respectons jamais que son divin murmure ;
Ce que nos vaines lois frappent en tous pays
Est ce qui pour ses plans eut toujours plus de prix.
Ce qui parait à l’homme une affreuse injustice
N’est sur nous que l’effet de sa main corruptrice,
Et quand, d’après nos mœurs, nous craignons de faillir,
Nous ne réussissons qu’à la mieux accueillir ».
Ces douces actions que vous nommez des crimes,
Ces excès que les sots croient illégitimes.
Ne sont que les écarts qui plaisent à ses yeux,
Les vices, les penchants qui la délectent mieux;
Ce qu’elle grave en nous n’est jamais que sublime ;
En conseillant l’horreur, elle offre la victime :
Frappons-la sans frémir, et ne craignons jamais
D’avoir, en lui cédant, commis quelques forfaits.
Examinons la foudre en ses mains sanguinaires :
Elle éclate au hasard, et les fils, et les pères.
Les temples, les bordels, les dévots, les bandits,
Tout plaît à la nature : il lui faut des délits.
Nous la servons de même en commettant le crime :
Plus notre main l’étend et plus elle l’estime ».
Usons des droits puissants qu’elle exerce sur nous
En nous livrant sans cesse aux plus monstrueux goûts* :
Aucun n’est défendu par ses lois homicides,
Et l’inceste, et le viol, le vol, les parricides,
Les plaisirs de Sodome et les jeux de Sapho,


Tout ce qui nuit à l’homme ou le plonge au tombeau,
N’est, soyons-en certains, qu’un moyen de lui plaire.
En renversant les dieux, dérobons leur tonnerre
Et détruisons avec ce foudre étincelant
Tout ce qui nous déplaît dans un monde effrayant.
N’épargnons rien surtout : que ses scélératesses
Servent d’exemple en tout à nos noires prouesses.
Il n’est rien de sacré : tout dans cet univers
Doit plier sous le joug de nos fougueux travers « .
Plus nous multiplierons, varierons l’infamie,
Mieux nous la sentirons dans notre âme affermie,
Doublant, encourageant nos cyniques essais,
Pas à pas chaque jour nous conduire aux forfaits.

Après les plus beaux ans si sa voix nous rappelle,
En nous moquant des dieux retournons auprès d’elle :
Pour nous récompenser son creuset nous attend;
Ce que prit son pouvoir, son besoin nous le rend.
Là tout se reproduit, là tout se régénère ;
Des grands et des petits la putain est la mère,
Et nous sommes toujours aussi chers à ses yeux,
Monstres et scélérats que bons et vertueux.


QUI PEUT CROIRE A LA RELIGION ?


Eh bien ! S'il est démontré que l'homme ne doit son existence qu'aux plans irrésistibles de la nature ; s'il est prouvé qu'aussi ancien sur ce globe que le globe lui-même, il n'est, comme le chêne, comme le lion, comme les minéraux qui se trouvent dans les entrailles de ce globe, qu'une production nécessitée par l'existence du globe et qui ne doit la sienne à qui que ce soit ; s'il est démontré que ce dieu, que les sots regardent comme auteur et fabriquateur unique de tout ce que nous voyons, n 'est que le nec plus ultra de la raison humaine, que le fantôme créé à l'instant où cette raison ne voit plus rien, afin d'aider à ses opérations ; s'il est prouvé que l'existence de ce dieu est impossible et que la nature , toujours en mouvement, tient d'elle-même ce qu'il plaît aux sots de lui donner gratuitement ; s'il est certain qu'à supposer que cet être inerte existât, ce serait assurément le plus ridicule de tous les êtres, puisqu'il n'aurait servi qu'un seul jour, et que depuis des millions de siècles il serait dans une inaction méprisable ; qu'à supposer qu'il existât comme les religions nous le peignent, ce serait assurément le plus détestable des êtres, puisqu'il permettrait le mal sur la terre, tandis que sa toute puissance pourrait l'empêcher ; si, dis-je, tout cela se trouvait prouvé comme cela l'est incontestablement, croiriez-vous alors, Eugénie, que la pitié qui lierait l'homme à ce créateur imbécile, insuffisant, féroce et méprisable fût une vertu bien nécessaire ?

(…)

Il faut avoir perdu le sens pour y croire. Fruit de la frayeur des uns et de la faiblesse des autres, cet abominable fantôme, Eugénie, est inutile au système de la terre ; il y nuirait infailliblement puisque ses volontés qui devraient être justes, n pourraient jamais s'allier avec les injustices essentielles aux lois de la nature ; qu'il devrait constamment vouloir le bien, et que la nature ne doit le désirer qu'en compensation du mal qui sert à ses lois (merde aux bobos écolos) ; qu'il faudrait qu'il agit toujours, et que la nature dont cette action perpétuelle est une des lois, ne pourrait que se trouver en concurrence et en opposition perpétuelle avec lui.

Mais, dira-t-on à cela, dieu et la nature sont la même chose. Ne serait-ce pas une absurdité ? La chose créée ne peut être égale à l'être créant ; est-il possible que la montre soit l'horloger ? Eh bien, continuera-t-on, la nature n'est rien, c'est dieu qui est tout. Autre bêtise ! Il y a nécessairement deux choses dans l'univers : l'agent créateur et l'individu créé. Or, quel est cet agent créateur ? Voilà la seule difficulté qu'il faut résoudre ; c'est la seule question à laquelle il faille répondre. Si la matière agit, se meut par des combinaisons qui nous sont inconnues ; si le mouvement est inhérent à la matière, si elle seule enfin peut, en raison de son énergie, créer, produire, conserver, maintenir,, balancer dans des plaines immenses de l'espace tous les globes dont la vue nous surprend et dont la marche uniforme, invariable, nous remplit de respect et d'admiration, quel sera le besoin alors de chercher un agent étranger à tout cela, puisque cette faculté active se trouve essentiellement dans la nature elle-même, qui n'est autre chose que la matière en action ?

Votre chimère éclaircira-t-elle quelque chose/ J e défie qu'on puisse me le prouver. A supposer que je me trompe sur les facultés internes de la matière, je n'ai devant moi qu'une difficulté. Que faites-vous en m'offrant votre dieu ? Vous m'en donnez une de plus. Et comment voulez-vous que j'admette, pour cause de ce que je ne comprends pas, quelque chose que je comprends encore moins ? Sera-ce au moyen des dogmes de la religion chrétienne que j'examinerai...que je représenterai votre effroyable dieu ? Voyons un peu comme me le peint

Que vois-je dans le culte de ce dieu infâme, si ce n'est un être inconséquent et barbare, créant aujourd'hui un monde de la construction duquel il se repent demain ? Qu'y vois-je ? Qu'un être faible qui ne peut jamais faire prendre à l'homme le plis qu'il voudrait ! Cette créature, quoique émanée de lui, le domine ; elle peut l'offenser et mériter par là des supplices éternels ! Quel être faible que ce dieu-là ! Il a pu créer tout ce que nous voyons et il lui est impossible de former un homme à sa guise.

(…)

Qu'imagine alors, selon vous, l'horrible dieu que vous prêchez ? Il n'a qu'n fils, un fils unique, qu'il ne possède de je ne sais quel commerce ; car comme l'homme fout (verbe foutre), il a voulu que son dieu foutît également ; il détache du ciel cette respectable portion de lui-même. On s'imagine peut-être que c'est sur des rayons célestes, au milieu du cortège des anges, à la vue de l'univers entier, que cette sublime créature va paraître...pas un mot ; c'est dans le sein d'une putain juive, c'est au milieu d'une étable à cochons que s'annonce le dieu qui vient sauver la terre ! Voilà une digne extraction qu'on lui prête ? Mais son honorable mission nous dédommagera-t-elle

(…)

C'est pour nous sauver tous, assure l'imbécile, qu'il a pris chair, quoique dieu, dans le sein d'une enfant des hommes ; et les miracles éclatants qu'on va lui voir opérer en convaincront bientôt l'univers ! Dans un souper d'ivrognes, en effet, le fourbe change, à ce qu'on dit, l'eau en vin ; dans un un désert ils nourrit quelques scélérats avec des provisions cachées que ses sectateurs préparèrent ; un de ses camarades fait le mort, notre imposteur le ressuscite ; il se transporte en montagne...

(…) Il n'écrit rien, vu son ignorance ; parle fort peu, vu sa bêtise ; fait encore moins, vu sa faiblesse, et lassant à la fin les magistrats impatientés par ses discours séditieux, quoique fort rares, le charlatan se fait mettre en croix, après avoir assuré les gredins qui le suivent que chaque fois qu'ils l'invoqueront il descendra vers eux pour s'en faire manger. On le supplicie, il se laisse faire. Monsieur son papa, ce dieu sublime dont il ose dire qu'il descend, ne lui donne pas le moindre secours, et voilà le coquin traité comme le dernier des scélérats, dont il était si digne d'être le chef... »


Je ne peux citer ici tous les pages flamboyantes et démystificatrices de la religion, aussi précipitez-vous, pour les plus curieux et intelligents, dans la première librairie ou amazone pour commander cette Justine irrévérencieuse dans une belle langue française.

te



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