PAGES PROLETARIENNES

lundi 29 janvier 2024

L’ECOLOGIE PUNITIVE TALON D’ACHILLE DE LA BOURGEOISIE

 


 « L'opposition entre la ville et la campagne ne peut exister que dans le cadre de la propriété privée ». Marx

« La production capitaliste perturbe d’un autre côté le métabolisme entre l’homme et la terre, c’est-à-dire le retour au sol des composantes de celui-ci usées par l’homme sous forme de nourriture et de vêtements, donc l’éternelle condition naturelle d’une fertilité durable du sol. Elle détruit par là même à la fois la santé physique des ouvriers des villes et la vie intellectuelle des ouvriers agricoles. (Marx)

« Mais, par ailleurs, la grande propriété foncière réduit la population agricole à un minimum, à un chiffre qui baisse constamment en face d’une population industrielle concentrée dans les grandes villes et qui s’accroît sans cesse ; elle crée ainsi des conditions qui provoquent une rupture irrémédiable dans l’équilibre complexe du métabolisme social composé par les lois naturelles de la vie ; il s’ensuit un gaspillage des forces du sol, gaspillage que le commerce transfère bien au-delà des frontières du pays considéré « . (Marx)

 Du reste, le développement de la culture et de l’industrie a de tout temps agi si fortement pour la destruction des forêts que tout ce qu’il a fait en revanche pour leur conservation et leur plantation n’est qu’une quantité absolument négligeable. (Marx, traduction de 1976)

« L'écologie est le nouvel opium des masses » Alain Badiou

« La transition écologique du secteur nécessitera en effet… l’installation de personnes non issues du milieu agricole ». Terra Nova


Le mouvement de colère actuel des agriculteurs revêt une importance autrement plus importante que les défilés syndicaux pépères pour les retraites (une présumée assurance pour une fin de vie heureuse dans le capitalisme) ou la foire « citoyenniste » des gilets jaunes. Sans qu'il soit question de renier la classe ouvrière, (qui reste spectatrice et consommatrice) ni de lui chercher une place dans cette révolte, ni penser que la paysannerie des nouveaux « petits entrepreneurs » pourrait prétendre prendre sa place, la révolte paysanne révèle l'autodestruction où nous mène le capitalisme. Cette révolte, indépendamment des limites politiques de ses animateurs auxquels collent des bureaucraties syndicales aussi pourries et manipulatrices que celles des ouvriers, pose in fine la question de s'orienter vers une nouvelle civilisation..

Il n’est guère étonnant que des sectes comme LO et le CCI ne se soient pas positionnées depuis dix jours sur la révolte paysanne en cours. Ces deux groupements se réclament d’un marxisme orthodoxe, un peu plus populiste dans le cas de LO, plus ouvriériste sans ouvriers dans le cas CCI. Ne s’agit-il pas d’une simple émeute de ploucs et ploucs riches ? L’internationalisme antiraciste ne va pas même jusqu’à se soucier des ouvriers agricoles ni des petits paysans, hélas seulement français et largués. La vraie révolution c’est sûr ne peut provenir que d’une accumulation de grèves ainsi qu’en témoignent leurs longues colonnes sur les grèves ici et ailleurs, hélas toujours et invariablement trahies par les encadreurs syndicaux. L’auguste Bordiga moquait Gramsci qui envisageait la prise du pouvoir mais   dans l’usine. Pour nos deux sectes la mise en piste d’une alternative politique prolétarienne dépendrait d’une accumulation de grèves voire d’une addition de revendications corporatives. Elles s’extasièrent durant les mois d’inutiles manifestations pour la retraite, pardon les retraites, qui n’ébranlèrent nullement l’Etat. On nous parle de grèves en Suède, au Canada, éclairantes d’une montée de la lutte ouvrière mondiale ; quoique complètement corporatives, domestiquées par les syndicats et apolitiques. La question paysanne actuelle est de l'ordre de la crise ultime du capitalisme qui dépasse les simples conflits de classes quand le prolétariat reste spectateur, muet même si d'infimes minorités sonnent le tocsin en l'incitant à se lever. La grande révélation éclate au grand jour: le libre échange sera le tombeau du capitalisme.

Parallèlement ou plutôt principalement domine dans les médias l'idéologie écologique bourgeoise qui prétend apporter des solutions...de plus en plus punitives. Et de se lamenter en éructant face au « réchauffement de la planète », face aux abus de pétrole et de phosphates , quand le principal « réchauffement de la planète » est là, à nos portes : le projet avancé de nouvelle guerre mondiale, comme jamais.

Il y a d'ailleurs un lien entre ce projet écologiste et le nettoyage final. L'écologie officielle et gauchiste est aussi un projet destructeur, d'abord politiquement comme souteneurs du système « républicain » et ensuite socialement par leur mépris de la classe ouvrière. Les deux sectes trotskienne et maximaliste en question se sont mises à faire de regrettables concessions à l'idéologie écologiste sans vraiment en dénoncer les fondements. Cela reste elliptique, mais en réalité une esquive face à la situation présente. Car un certain marxisme a prévu non pas la suppression de la paysannerie, mais sa disparition comme classe (avec toutes les autres classes), et sans connaissance des derniers écrits de Marx sur le métabolisme de la nature et des humains..

Cet évitement de sectes face à la crise agricole fait pitié. Ces sectes n'ont pour seul horizon qu'un prolétariat messie, ce qu'il n'a jamais été comme tel, sauf par l'entremise des délires de ses divers partis politiques. J'avais constaté le même attentisme craintif au début de la pagaille des gilets jaunes, révolte bien confuse et secondaire comparée à la crise agricole qui porte non une taxe sur l'essence mais la production de la nourriture dans une compétition stupide entre pays où les règles écologiques sont totalement aléatoires quand elles ne sont pas soumises aux chantages liés à la guerre en Ukraine.

Cette crise agricole est autrement significative de la gravité de la période que les lassants défilés pour les retraites. Je n'ai jamais lu dans les programmes communistes que la retraite continuerait dans une société débarrassée du capitalisme et d'un travail aliénant. Cette crise est révolutionnaire, pas du fait du mode d'action des paysans (ils restent aveugles et impuissants politiquement) mais parce qu'elle révèle une des contradictions fondamentales : la crise de son mode de production dérégulé et en constante compétition, qui semble choquer les moralistes exploiteurs, et qu'il croit masquer avec ce concept de décroissance. Quelque peu douteux quand on n'oublie pas ces millions qui crèvent de fin sur la planète.

Marx a été maintes fois accusé par les intellos-bobos modernistes de faire preuve d’un « prométhéisme » naïf en prônant la croissance illimitée de la productivité et approuvant sans réserve la tendance capitaliste à développer les technologies. Or ce n'était pas une erreur à l'époque de jeunesse du capitalisme. De nos jours, la prédation des forces productives inhérente au développement capitaliste n’entraîne pas de progrès qui conduiraient automatiquement à une société communiste grâce à une société bourgeoise qui aurait déjà opéré à une décroissance bizarre. Jusqu'au bout le capitalisme se voudra croissant. S'il cesse de croître il meurt. C'est pourquoi nos bobos pensent qu'il n'y a qu'à crier décroissance et que ainsi le système s'effondrera de lui-même. Voilà enfin de vrais révolutionnaires...bourgeois pacifistes !

Le problème est toujours faussé avec tous ces wokistes. Ils mélangent les époques avec des critères d'aujourd'hui et ils prétendent améliorer voire modifier un système, le capitalisme, qui n'est pas modifiable ; de la même manière qu'ils décrètent aux paysans de ne plus produire fe la viande car il faut tenir compte de la cause animale. Qu »une croissance raisonnable et d'autres façon de manger fassent déjà partie de nos questionnements présents, ne doit pas évacuer le fait que ce sera à concrétiser mais pas sous la domination cynique de la classe bourgeoise ; dans ce domaine en France l'ouvrier a plutôt plaisir à casser la croûte avec le paysan !

Les charlots, même jeunes, de l'appareil d'Etat ne connaissent rien à rien et prennent des décisions sur des considérations idéologiques sans fondement scientifique et sans se préoccuper des conséquences économiques et sociales dans absolument tous les domaines. L'hyper flicage des exploitations fermières, les mesures prises au bénéfice de l’Ukraine comme l'interdiction des terrasses de restaurant chauffées, comme la réimplantation des loups dans des montagnes, en sont le parfait exemple.

Pourtant plus important que la dénonciation syndicalo-nunuche du « coût de la vie » serait celui de la cause de ce coût de la vie, la comédie écologique. L’écologie est devenue depuis des décennies la messe d’un capitalisme qui prétend « sauver le monde » ou en tout cas la planète Tout serait consacré à la « décarbonisation » ou décarbonation version raccourcie. Le concept de décarbonation est directement associé à la lutte contre le changement climatique comme Graal du sauvetage de l'humanité


UN RESSOURCEMENT DU CAPITALISME ?

« Changeons de système, pas de climat ! »

Ce slogan des soldats écologistes dits radicaux n'est pas du tout révolutionnaire ! Qui est on ? Ondit ? Ornicar ? Il ne s'agit pas de virer le capitalisme mais de le réorganiser, mieux de le réformer. Sur ce plan les propositions les plus fantaisistes se recoupent entre celles des ultra- écolos et les promesses et décisions gouvernementales. Les petits bourgeois ont fini eux aussi par s'apercevoir que l’ordre existant ne peut pas vraiment offrir de solution à la crise climatique mondiale, sauf une, très polluante pour ne pas être excessif : la guerre et ses marchands d'armes. Leurs solutions punitives et arbitraires ils veulent les accorder à leur petit confort existant et à leurs limites intellectuelles et politiques. Ils sont en réalité aussi phraseurs et impuissants que leurs Etats de tutelle.

Les concepts obscurs comme le langage utilisé orwellien sont fabriqués et utilisés par les élites incompétentes pour masquer cette incompétence. Un mélange alambiqué de réformettes et d'appel à une « implication citoyenne », c'est à dire à l'obéissance à un langage ésotérique, bureaucratique et creux. Voici phraséologie et vocables pour la stratégie de la « décarbonation » : neutralité carbone, neutralité carbone arithmétique, label bas carbone, séquestration du carbone, compensation carbone, le puits de carbone, intégrité environnementale, surveillance des sols , santé des sols qui se dégradent, « tester son sol gratuitement », séquestration du carbone nécessaire à la neutralité climatique, trouver un équilibre entre garantie environnementale et pragmatisme opérationnel pour la certification, valoriser et labelliser les changements de pratiques agricoles plus systémiques avec de multiples cobénéfices, transition écologique, lutter contre la réduction en surface (artificialisation), adopter le référentiel proposé par l'initiative « net-zéro » ?  etc. Le tout basé sur le marketing suivant :

  • Développer des technologies nécessaires pour ce processus ;

  • Assurer le maintien de la compétitivité des secteurs en concurrence ;

  • Permettre l’engagement de tous dans le processus de décarbonisation.

Voici le nouvel business model vert,  un changement de modèle nécessaire qui, pour qu’il soit durable suppose votre implication citoyenne ! « via une application citoyenne vous avez, vous aussi, la possibilité d’entamer une décarbonisation de votre quotidien. Etats, entreprises ou citoyens, tout le monde est un acteur du processus de décarbonation » ! Oubliant d'ajouter qu'il s'agit surtout de décarboner la paysannerie !

Le gouvernement Attal, avec son ministère de l’agriculture et de l’agroalimentaire prétend devenir celui de la souveraineté alimentaire… Après avoir conduit les fermes à s’endetter, s’industrialiser, se sur-mécaniser. Qui croit qu'il a les moyens de faire volte-face ?

LE CREPUSCULE DE L'ECOLOGIE BOURGEOISE COLLABO DE L'EXCEPTION ECOLO-NATIONALISTE MODELE

« Ce n’est pas seulement un sursaut que réclament aujourd’hui, désespérés, les paysans, mais une rupture claire et nette avec des conditions de travail étouffantes. Rupture avec les dérives écologistes, avec la bureaucratie, avec les traités de libre-échange internationaux sans obligation de réciprocité, avec les injonctions contradictoires entre Paris et le «Green Deal» peu réaliste d’Ursula von der Leyen…(leader paysan)1

« On nous reproche de ne pas faire une agriculture propre, mais on accepte que les consommateurs mangent des produits venant de l’étranger, qui ne répondent pas au même cahier des charges que les nôtres. En revanche, on nous impose beaucoup de règles, sans que l’on soit rémunérés pour ça", explique Samuel Robineau, éleveur avicole à Lacaugne (Haute-Garonne), qui participe au blocage. 

En France comme en Allemagne, la population a complètement changé d'avis sur les bobos Vert, même s'ils se sont mis dernièrement à user d'un langage"de classe", mais sans bouger d'un poil sur l'accueil de toute l'immigration du monde que les Jaurès et les socialistes d'avant 1914 avaient récusé. Il y a à peine quelques années, surtout en Allemagne, c'était la mouvance qui portait l'espoir d'une transformation de la société en mieux sur le plan écologique, accessoirement au plan social. Aujourd'hui, les Verts sont perçus dans les sondages, comme un parti dogmatique, qui veut imposer aux gens un mode de vie, une façon de se nourrir et d'écrire. Or la classe ouvrière ne supporte pas qu'on lui explique qu'elle ne va pas manger de saucisses à midi à la cantine de son entreprise où ne partagent pas les mégères de EELV Tondelier et Rousseau.

La mafia européenne interdit strictement l’harmonisation sociale, comme le dit son traité : « Le Parlement et le Conseil peuvent adopter des mesures destinées à encourager la coopération à l’exclusion de toute harmonisation des dispositions législatives et réglementaires des États membres ». Ainsi les pays qui produisent une agriculture intensive avec des pesticides peuvent expédier leurs marchandises en France qui cassent la vente des produits paysans français, ces fieffés nationalistes comme l'assurent les bobos gauchistes.

La protestation des agriculteurs, plus efficace que les défilés ouvriers traîne-savates, capable de paralyser l'Etat, on verra combien de temps, a fermé la bouche au marais écologiste qui méprise totalement le paysan considéré comme arriéré, certes toujours individualiste (qui ne l'est pas aujourd'hui?) et « chef d'exploitation » d'une entreprise « familiale », bouleversée désormais par la scolarité de ses enfants et l'envahissement des médias ; il n'est plus coupé du monde, voire parmi les premiers agressés et rançonnés2.

De même a été mis en lumière le double langage du président Macron, complice de la grande distribution comme des riches paysans ( syndiqués à la FNSEA). Et que je te vante « une sobriété écologique non punitive ». Le mot d’ordre avait été donné par Emmanuel Macron en juin dernier au Bourget. Vite dit. Vite oublié aussi.  Rivale informée, la Confédération paysanne a rappelé qu'à l'époque, la FNSEA se félicitait d'avoir obtenu en contrepartie une revalorisation des seuils d‘imposition de la plus-value et du régime du microbénéfice agricole ainsi qu'une augmentation de la dotation pour épargne de précaution. L'argument gouvernemental prétexte pour une nécessité de décarboner l'agriculture permettait au passage une économie d'un milliard d'euros, au profit de qui ?

Le 26 octobre dernier, Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, s’auto-félicitait devant les représentants de la filière des biocarburants de la fin annoncée de la défiscalisation du gazole non-routier (GNR)....

L’élément déclencheur rappelle celui de décembre 2018 : la hausse d’une taxe sur le carburant, la TICPE (taxe intérieure sur les produits énergétiques). Mais cette fois-ci, c'e st le "GNR", le gazole non routier, qui est concerné. Un carburant utilisé pour faire fonctionner les tracteurs agricoles ou les engins de travaux publics, et qui bénéficiait jusqu’alors d’une détaxation. Une fiscalité spécifique par rapport aux carburants achetés par les automobilistes ou les routiers. Le plus scandaleux qui n'est pas rappelé médiatiquement, et qui a allumé la révolte, c'est que les millions que devaient rapporter cette taxe devaient revenir aux paysans riches, avec l'accord de la FNSEA ! Le syndicat le plus vendu du monde paysan, autrement pris en considération que l'aventurier Jérome Bayle finalement, au terminus, pour négocier, seul à son tour, avec le gouvernement !

Les mamours supposés entre paysans et écolos gauchistes depuis l'antique Larzac sont de la vieille histoire. L'écologie bourgeoise c'est le retour à la culture féodale et l'exaltation du jardinet du bob parisien. Oui les pesticides c'est pas bon mais comment nourrir des millions et des millions en attendant mieux ? Laisser revenir le mildiou comme en Irlande il y a deux siècles ?

Indifférent aux pots de fleurs des balcons des bobos, le monde entier s'est efforcé de masquer l'existence aussi d'une « lutte de classe » entre paysans mais toute relative car même le petit se nomme « exploitant », « chef d'entreprise » ou « auto_entrepreneur ».que Jérôme Bayle, initiateur et traître, avait le mieux exprimé contre tous les syndicats paysans. Ce leader improvisé s'est conduit aussi bêtement que les leaders gilets jaunes s'autoproclamant chef puis décidant sans AG la fin d'un barrage. Il s'est laissé ensuite manipuler en appelant à la reprise trop tôt, ce qui a permis aux syndicats pourris de reprendre l'encadrement du mouvement en s'emparant de revendications sur les différents traités, de type très spécialisés qui ne se discutent qu'au niveau ministériel dans un méli-mélo sur l'intérêt ou pas de l'Europe, des traités de libre-échange où ni nous ni l'agriculteur de base n'y comprenons plus rien.

Dés lors les barrages et la marche sur Paris ne sont plus qu'une mise en scène qui sera close lorsque les camarillas syndicales siffleront la fin du spectacle aux côtés du jeune premier ministre. En outre, l'Etat n'a jamais vraiment été inquiété sachant l'hétérogénéité de la paysannerie et la facilité à la manipuler … revenons à nos moutons écologistes.

PARODIE D'UN COMMUNISME DE FAUX-CULS

La plupart des vieux écologistes « influenceurs » ont un passé gauchiste, le plus cultivé était trotskien avec une connaissance plus approfondie (quoique relative) du mouvement révolutionnaire néo-bolchevique que les ploucs maoïstes ou anarchistes. Le militantisme de secte vous fait longtemps croire à l'égalité politique ; ouvrier inqualifiable vous êtes content de diffuser avec ce prof ou cet ingénieur qui vous auraient daubé dans la vie hiérarchisée3 ou dans la même entreprise ; comme le prof et l'ingénieur peuvent se flatter d'être membres certifiés de la classe ouvrière parce qu'ils distribuent le même tract que l'autre zèbre qui se croit leur égal parfois grâce au discours ou au fait qu'il peut exprimer son avis en réunion. Démissionnaires ou ayant mis fin à la vocation militante utopique, les fréquentations cessent : l'ouvrier retourne à son milieu et les « cadres » présumés du prolétariat au tennis et au golf. En tout cas peu d'ouvriers, donc, dans la noria écologique moderne petite bourgeoise mais pas mal de fils et filles à papa.

Il ne leur a pas fallu transiter par sciences-po à ces bobos à nouveau « entre soi » pour savoir que tous leurs anciens partis à vocation marxienne ne crurent jamais qu'on pouvait sauter immédiatement d'une société capitaliste dans une autre se passant du profit, qu'il fallait par conséquent une « période de transition ».. Leurs parents pauvres, soldats du stalinisme pensaient eux que le régime de transition était celui de Brejnev, il n'en reste que peu de survivants à une telle escroquerie.

La plupart des leaders de 68, fils à papa, déçus que la classe ouvrière n'ait pas fait la révolution qu'ils imaginèrent « sous leur direction » ni ne les ait nommé ministres, et après des années de jachère idéologique, ont imaginé une période de transition bobo-écologique, correspondant à leurs besoins urgents de produits frais ICI ET MAINTENANT selon une formulation très mitterrandolâtre. La confrérie doit contenir quelques vieilles raclures de comunisateurs. Allons plus loin dans l'espérance révolutionnaire bobo transito.

D’une manière plus générale et encore spéculative, explique une canaille de Terra Nova, la transition écologique impliquera certainement dans les années qui viennent une révision du droit de la propriété foncière. Comme le proposaient Pascal Canfin et Thierry Pech récemment, « Il serait utile de faire en sorte que le droit de propriété s’accompagne d’un devoir de protéger les utilités écologiques du sol » : « Ne faut-il pas convenir que les services écosystémiques procurés par l’environnement forment une propriété collective qui ne peut être livrée à la seule discrétion du propriétaire privé ou de son locataire ou preneur? Quelle qu’en soit la forme, nous avons besoin de mettre en place les éléments d’un contrôle d’usage des sols. ». Un contrôle privé qui relève plutôt d'un esprit totalitaire stalinien alors que la vox populi ne les considère que comme khmers verts !4 Est-ce que la famille d'Alain Delon acceptera que des contrôleurs écolos viennent inspecter la tombe de l'acteur (en transition post-mortem) avec ses risques de décomposition ne contrevient pas à l'usage des sols ?

Laissons la parole aux plus drôles, les pitres de Terra Nova qui nous expliquèrent jadis que la classe ouvrière avait disparu et nous font aujourd'hui le même coup avec leur disparition, écologique, de la propriété privée sous ce vocable oxymore franchement stalinien : « la socialisation de la propriété » :

« Comme l’écrit le juriste Benoît Grimonprez, « Le droit de l’environnement, à travers la notion de ‘patrimoine commun’, a plus encore détruit le mythe de l’exclusivité du droit de propriété »]. Selon lui, « cette déclinaison nouvelle du patrimoine (ensemble complexe, inaliénable et indivisible) témoigne d’une emprise directe de la collectivité sur les choses, concurremment avec les droits de propriétaires privés ». Toujours selon lui, les normes environnementales « ne vont faire qu’accentuer un phénomène bien connu : la socialisation de la propriété. Elle implique que seules seront, à l’avenir, protégées ses expressions compatibles avec la nécessaire transition de l’économie »

Globalement, plus que stalinien ou simplement orwrellien cette transition promet un monde kafkaïen :

« Le cadre de compensation doit ainsi passer de la notion de « compensation carbone » à la notion de contribution. La compensation carbone est un mécanisme de financement par lequel une personne physique ou morale substitue partiellement ou totalement à une réduction à la source de ses propres émissions l’achat auprès d’un tiers d’une quantité́ équivalente de crédits carbone. Le principe sous-jacent à la compensation carbone est qu’une quantité́ donnée de gaz à effet de serre émise dans un endroit peut être « compensée » par la réduction ou la séquestration d’une quantité équivalente de gaz à effet de serre en un autre lieu. Il existe une demande croissante d’acteurs (entreprises, collectivités, administrations) pour financer des projets de séquestration ou de réduction d’émissions de GES, désireux d’entrer dans une démarche de contribution à la décarbonation ».

On prétend la propriété privée dissoute avec la décarbonation, pas du tout mais elle est strictement encadré par des bobocrates pistolet à la ceinture comme ceux qui en ce moment font chier les paysans avec les haies5. Comme les barrages font chier aussi les routiers espagnols...

LA DECARBONATION EUROPEENNE CETTE VASTE PLAISANTERIE

Avec l'argument de lutter contre le réchauffement climatique dont se foutent des continents entiers, Chine, Afrique, USA, etc. le pacte vert européen c'est l'histoire du seau percé qu'on ne cesse d'emplir d'eau. En vérité il s'agit d'une tentative de ressourcer une production capitaliste à petite échelle en généralisant une foule de petites entreprises artisanales et en généralisant ce staut d'auto-entrepreneur qui fait croire aux prolétaires naïfs qu'ils sont devenus leur propre patron ! Le vrai réchauffement climatique il est en Ukraine, à Gaza, en Iran, au large de la Chine, etc. On n'aura pas commencé à vraiment généraliser décarbonation et voitures électriques que la guerre se moquera de l'écologie.

Terminons-en par des extraits édifiants des principaux promoteurs et inspirateurs « socialistes » des gouvenements écolo-capitalistes, la clique inépuisable Terra Nova, le même genre de petits personnages qui ont poursuivi de leur haine Marie Curie et qui se soucient plus avec cette étrange formule de la « santé des sols » que de la santé humaine6 ;

« Ces développements (chimiques) se sont faits au prix d’une dégradation de la qualité des sols, des eaux, de la biodiversité mais aussi d’une forte dépendance aux énergies fossiles. Atteindre le « facteur 2 » (c’est-à-dire diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole d’ici 2050 par rapport à 1990) nécessite donc un changement des pratiques de production (développement de l’agroécologie et de l’agriculture biologique) mais également des régimes alimentaires des consommateurs (diminution de l’apport calorique moyen total, diminution des protéines animales) ».

« 2022, ce sont aussi les premiers pas d’un gouvernement qui place la planification écologique au cœur de son action. Cette nouvelle mandature est le moment de la mise en œuvre pratique des objectifs décidés lors du quinquennat précédent : accélération de la décarbonation, transition agroécologique, zéro artificialisation nette (ZAN)[5], autant d’objectifs pour lesquels la politique de gestion des sols jouera un rôle clé. Le gouvernement aura aussi à mettre en œuvre les engagements européens récents, notamment le renforcement des objectifs d’atténuation suite au nouvel objectif européen pour 2030 et au paquet « Fit-for-55 »[6] et la mise en place d’une nouvelle législation sur la santé des sols répondant à la stratégie de l’Union européenne pour les sols à horizon 2030 (qui vise des sols en bonne santé d’ici 2050 ».

Enfin cette obsession néo-communiste stalinienne à faire disparaître les classes inférieures dans le capitalisme, subsumé ainsi par un jeune paysan ; « si on perd on fera j'sais pas quoi, peut-être vendeur de pizza ».

« « La transition écologique du secteur nécessitera en effet… l’installation de personnes non issues du milieu agricole ».

Bonjour les vaches !



NOTES


2 Pour Marx en 1852, en production autarcique, les paysans sont coupés tout à la fois de la division organique du travail, des autres groupes sociaux et des marchés.

3Une note en passant, je n'ai jamais trouvé le mot hiérarchie dans tous les écrits de notre guru Marc Chiric car je pense que pour lui et nombre de marxistes orthodoxes se fixer sur ou dénoncer les hiérarchies c'est être un indécrottable anarchiste. Le petit CCI a toujours été très hiérarchisé et quand j'en faisais la remarque, vous savez ce qu'on me répondait... La tradition depuis Bilan à la GCF me faisait sourire « pour la formation des cadres de demain » ! Même esprit dans toutes leurs scissions jusqu'à Controverses en Belgique qui ne publie que des articles de cadres et loue le petit professeur bipolaire Sabatier à l'oeuvre disparate plutôt libertaire et hors du réel.

4 Soyez rassurés propriétaires classiques : « 'La vérité est que nous en sommes encore très loin. Dans notre tradition juridique, la propriété foncière repose sur un principe simple : le propriétaire est le maître exclusif de ses biens. Il peut jouir a) de leur fruit (fructus) : loyers, revenus divers, récoltes, etc. ; b) de leur usage (usus) : habitation, cultures, agrément, etc. ; c) de leur disposition (abusus) : cession, transformation, détérioration… Le propriétaire foncier est en outre réputé propriétaire « du dessus et du dessous », c’est-à-dire de la surface comme des tréfonds et des richesses qu’ils pourraient receler (art. 552, al. 3 du Code civil). Enfin, le droit de propriété (du sol comme des autres biens) est reconnu comme l’un des droits fondamentaux de la personne humaine et protégé à ce titre par les grandes conventions internationales (capitalistes).

5Depuis soixante ans le fait d’arracher les haies était présenté aux agriculteurs comme un signe de modernité et de rentabilité pour leurs parcelles. C’était le résultat des directives d’après guerre et des nombreux remembrements agricoles, périodes au court desquelles les parcelles françaises avaient été mises en commun pour former des champs plus grands et gagner en productivité. Les arbustes qui les séparaient avaient été arrachés à tour de bras. La haie est désormais sacrée, interdit de la tailler en été et surveillance policière armée. Commentaire gouvernemental citoyen : « la haie a le mérite de « mettre chasseurs, associations de protection de l’environnement, collectivités, agriculteurs autour de la table » : « tout le monde veut de la haie. »

6 Marx a abordé cette question en relation avec l’épuisement des sols. Sur la côte du Pérou, de petites îles étaient composées d’excréments d’oiseaux de mer qui s’étaient accumulés pendant de nombreuses années. Elles étaient appelées îles de guano. Le guano est très riche en minéraux qui favorisent la croissance des plantes. À l’origine, le terme « guano » signifie engrais agricole en quechua, la langue indigène des Andes, et les indigènes l’utilisaient traditionnellement comme fumier. Alexander von Humboldt a découvert cet usage lors de son voyage au Pérou en 1802, puis a étudié l’efficacité du guano et l’a testé sur des sols européens. Le résultat s’est révélé positif, et son utilisation est devenue rapidement très courante dans les régions d’Europe où l’épuisement des sols constituait un problème social majeur.

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