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jeudi 14 septembre 2023

EN FINIR VAVEC LES FAUSSES CAUSES DES IMMIGRATIONS MASSIVES (2)



Comme souligné à la fin de la première partie, l'hypocrisie de l'aide au développement inventée par le principal impérialisme victorieux en 1945, a servi à prétexter que le développement industriel des colonies - qui allaient être raflées aux vielles puissances coloniales européennes - serait basé sur la création de démocraties alors que ce sont bien des dictatures étatiques qui ont postulées à ce développement, source de corruption dès le départ, non pour la concurrence face à l'impérialisme stalinien mais comme instrument de déstabilisation des concurrents, comme d'ailleurs la plupart des mafias de sauvetage des migrants aujourd'hui. L'
USAID est encore l'agence chargée de l'aide au développement de l' ex tiers monde. Cette agence est controversée en raison de sa participation à des actions de déstabilisation contre les gouvernements en mésentente avec le gouvernement américain. D'après la Banque mondiale, le taux de fuite moyen vers les paradis fiscaux est estimé à environ 7,5 % de l'aide.

Comme l'a écrit Alain Lipietz : « Les plus urbanisés des pays de l'OCDE ont toujours pu garder la maîtrise de la croissance de leurs centres urbains, et la création de villes satellites autour des plus gros centres n'y a joué qu'un rôle secondaire. Dans les années 1960, un certain nombre de pays du tiers monde entrèrent à leur tour dans un processus d'industrialisation voisin. Les plus connus sont appelés «nouveaux pays industrialisés» (NPI), mais le phénomène est en réalité assez étendu. Cette industrialisation fut, elle aussi, financée par des transferts de crédits et de technologie venus du fordisme central. Mais elle s'accompagna d'une formidable explosion urbaine, que ne semble pas devoir arrêter la crise actuelle de ce modèle d'industrialisation que j'ai appelé «fordisme périphérique». En vérité, ce que ne souligne pas Lipietz, membre de l'élite de la gauche bourgeoise, c'est que cette « explosion urbaine » (sans aucune limitation des naissances) a fait exploser un chômage endémique, poussant les millions de jeunes à fuir vers les zones de capitalisme « développé ». Par contre, Lipietz a raison de constater la prééminence américaine :

« Pour tous les pays où s'est imposée l'accumulation intensive avec consommation de masse, s'il faut parler d'impérialisme américain, alors c'est avant tout un impérialisme culturel, qui visait à imposer son modèle de développement et non à maintenir une situation de sous-développement ! Car, dans les années 1945-1960, l'importation de machines américaines, financée par les plans Marshall et MacArthur en Europe et au Japon, se combinait avec l'importation des normes fordistes de consommation, d'organisation du travail, de contractualisation syndicale ».

On trouve par ailleurs le même type de constat ;

 « Les réformes impliquées par la substitution aux importations, puis les difficultés de celles-ci amenaient les pouvoirs locaux à prendre des mesures «trop» radicales, éloignant dangereusement du modèle américain. C'est alors que le «gendarme » intervenait, surtout quand le risque d'une alliance soviétique se profilait derrière la radicalisation de la volonté d'indépendance. Dans certains cas cependant, les Etats-Unis sont intervenus d'emblée pour imposer le maintien pur et simple du «pillage» des matières premières : intervention à Saint-Domingue, chute de Mossadegh en Iran, etc. Mais l'attitude ultérieure des Etats-Unis à l'égard du shah Reza montra qu'en fait les Etats-Unis n'avaient pas d'hostilité de principe à un flux de capitaux vers les pays sous-développés, suscitant à la fois industrialisation et transformation des classes dominantes locales... pourvu que cela se fît en concordance et en liaison avec le modèle américain ».

De plus, pour leurs Etats mafieux l'ancien pillage colonial a été remplacé par un pillage plus sophistiqué basé sur le chantage aux aides financières, et ce trucage faisant croire à une continuité du libre-échangisme alors que toutes les opérations économiques et financières passaient par les nouveaux Etats régionaux issus des fausses libérations nationales, et inféodés au système financier drivé par la robuste Amérique.. .

Les migrations sauvages et massives ont recommencé dès la fin de la guerre, liées aux conséquences directes pour l'heure à la seconde boucherie capitaliste mondiale, mais très vite la complexité des motivations a retrouvé l'impulsion de fuite éperdue pendant les 50 années suivantes.  Chaque migrant a une histoire unique, une culture particulière.. Certains cherchent simplement à gagner assez d’argent pour s’assurer un avenir meilleur. D’autres fuient les persécutions des gangs, du crime organisé (Amérique du Sud) ou des fonctionnaires corrompus (pays de l'Est), fuir la faim (Afrique, Biafra...). Pour d’autres encore, l’insécurité, la guerre et la pauvreté sont tellement liées qu’il devient impossible de les distinguer. La faim va même de pair avec le massacre ignoble de femmes et d'enfants par les gangs narco-nazis.

La première vérité de la fumiste « aide au développement) : des pays périphériques criblés de dettes

Aujourd’hui, environ la moitié des Centraméricains – et même les deux tiers des populations rurales du Guatemala et du Honduras vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le profit de la drogue est corrélé aux Etats sous-développés, faiblement industrialisés ou basés sur le tourisme (Tunisie, mais aussi...Monaco). La violence barbare en Amérique du Sud ou chez les Etats musulmaniaques '(IRAN, Afghanistan Indonésie, etc.) pourrait apparaître comme causalité première des « fuites » massives...de main d'oeuvre exploitable et corvéable à merci :

« ...le Mexique, le Honduras, le Guatemala et le Salvador figurent parmi les pays les plus meurtriers du monde. De nombreux migrants d’Amérique centrale désespèrent d'échapper aux tueurs sanguinaires encagoulés (comme les assassins de daesch) et de trouver un emploi qui leur permette de subvenir aux besoins de leur famille. La loi américaine sur l’asile n’apporte aucune solution à ces « réfugiés économiques », en renforçant la fermeture des frontières quand le même gouvernement américain soutient les dictatures qui composent avec les mafias des tueurs narcotraficants. .Le Honduras le deuxième pays le plus violent, derrière le Salvador et devant le Venezuela. Deux facteurs intervenus dans les années 1990 expliquent ce phénomène : d'abord, l'arrivée de délinquants arrêtés aux Etats-Unis, originaires du Honduras et renvoyés chez eux. Ensuite, l'essor des narcotrafics dans le Triangle du nord, région devenue la zone de transit de la drogue produite notamment en Colombie et acheminée jusqu'en Amérique du Nord.

Le crime voisine aussi toujours avec l'endettement étatique. Les pays non pétroliers du tiers monde qui ne peuvent pas encore accéder à l'industrie pourraient acheter aux pays qui s'industrialisent, s'ils ne manquaient terriblement de moyens, depuis les chocs pétroliers. Faute d'une production industrielle, avec laquelle ils auraient pu fournir les nouveaux riches du pétrole, ils doivent vivre d'emprunts, mais leur crédit s'épuise. Les principaux crédits qu'ils obtiennent encore sont des crédits à l'importation, que les anciens pays industrialisés leur consentent à condition qu'ils se fournissent chez eux. On est passé du pillage au chantage de l'échange obligatoire. Et, ridiculisant le lamentable immigrationnisme gauchiste, c'est bien enfin surtout un pillage de main d'oeuvre et de cerveaux qui es dommageable pour les pays relégués désormais au « quart monde ».

LA FAIM RESTE LE PREMIER FACTEUR POUR MIGRER EN URGENCE

L'électeur lambda européen ne perçoit plus cet aspect, d'abord parce que dans l'Europe sans guerre directe depuis plus de 70 ans, la faim restait invisible, on pouvait donner une obole aux clochards ou se reposer sur les banques alimentaires. Voici pourtant que, ici aussi, une partie de la population comme de étudiants ne mangent plus à leur faim !

Le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde avait atteint 828 millions en 2021, soit une augmentation d’environ 46 millions depuis 2020 et de 150 millions depuis l’apparition de la pandémie de COVID-19, selon un rapport des Nations Unies fournissant de nouvelles données indiquant que le monde s’éloigne de son objectif d’éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes ses formes d’ici 2030.

Selon le SOFI, le rapport de la FAO (l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, c'étaient 735 millions de personnes qui souffraient de la faim à travers le monde en 2022. C’est une augmentation de 122 millions de personnes par rapport à 2019, avant la pandémie de Covid-19. 

La fin de la faim était la deuxième promesse des « Objectifs de Développement Durable (ODD) » que les Etats s’étaient d’atteindre d’ici 2030, or le monde s'enfonce dans la gabegie de la malnutrition. Reste la prétention affichée d'éliminer la faim pendant les huit ans à venir, l’insécurité alimentaire et toutes les formes de malnutrition.

En 2022, les chiffres de la faim étaient soit disant relativement stables mais la situation de la faim a montré des tendances opposées dans différentes régions du monde. L’Asie et l’Amérique latine ont vu une diminution de la faim, tandis qu’en Asie de l’Ouest, dans les Caraïbes et dans toutes les sous-régions d’Afrique, la faim a continué de progresser. L’Afrique est la région la plus affectée, où un cinquième de la population souffre de la faim.

En 2022, la faim avait touché 402 millions de personnes en Asie, 282 millions de personnes en Afrique et 43 millions de personnes en Amérique latine et dans les Caraïbes.

En France, cinq à sept millions de personnes ont eu recours à l’aide alimentaire en 2020, c’est près de 10% de la population Française selon le rapport « Etat de la pauvreté en France 2021 » du Secours Catholique. Du jamais-vu en période de paix en France. La crise sanitaire de coronavirus a rendu encore plus vulnérable les familles déjà fragiles, notamment les familles monoparentales.

Les demandeurs d’Asile sont également fortement touché. A Paris, on estime que 50% des demandeurs dépendent exclusivement de l’aide alimentaire et 33% d’entre eux sont en situation de faim sévère selon notre rapport conjoint avec plusieurs autres associations « Les oubliés du droit d’asile« . En 2022, les chocs économiques ont dépassé les conflits en tant que principal facteur d’insécurité alimentaire aiguë en termes de nombre de pays/territoires touchés. Cependant, les guerres demeurent le principal facteur pour un plus grand nombre de personnes.

 En 2022 encore, les guerres ont été la principale cause de la faim pour 117 millions de personnes réparties dans 19 pays². La plupart de ces pays sont en conflit ou souffrent encore des conséquences d’un conflit passé.

En 2022, la famine a touché sept pays en situation de conflit prolongé ou d’insécurité² : la Somalie, l’AfghanistanHaïti, le Burkina Faso, le Soudan du Sud, le Nigéria et le Yémen. Ces zones sont en conflit et les populations vivaient déjà une situation alimentaire difficile avant le début de la crise sanitaire. Ces zones sont souvent difficiles d’accès pour les assocs de l’humanitaire à cause des contraintes administratives et sécuritaires, ou encore avec le chantage de l'odieux nationalisme comme celui du Maroc.

LA FAIM COMME ARME DE GUERRE

Aujourd’hui, dans de nombreux pays la faim est utilisée comme une arme de guerre. Affamer les populations, empoisonner des puits, brûler des champs, ces pratiques sont aujourd’hui des tactiques très utilisées pour asservir les populations.

La guerre en Ukraine, qui implique deux des plus grands producteurs mondiaux de céréales de base, d’oléagineux et d’engrais, perturbe les chaînes d’approvisionnement internationales et fait grimper les prix des céréales, des engrais, de l’énergie, ainsi que des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi destinés aux enfants souffrant de malnutrition grave. Cette situation survient alors que les chaînes d’approvisionnement subissent déjà les effets néfastes d’événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, en particulier dans les pays à faible revenu, entraînant des conséquences potentiellement inquiétantes pour la sécurité alimentaire et la nutrition dans le monde.


FIN DU TIERS MONDE et relégation d'une partie de l'humanité en « quart monde » ?

Les économies du Tiers Monde ne sont plus des économies sous- développées en soi, mais des économies capitalistes périphériques. Certes, tous les pays du tiers monde, et notamment l'Afrique sub-saharienne, ne font pas encore preuve d'une grande aptitude à l'industrialisation. Mais ce n'est pas le cas de centaines de millions d'hommes d'Amérique latine et du Sud-Est asiatique : leur participation au développement industriel est freinée non par leur incapacité à croître davantage, mais par la réticence des principaux impérialismes à laisser jouer pleinement la concurrence.

On se souvient de ces journalistes, économistes mais aussi politologues, principalement nord-américains et européens, qui vantèrent vanter les expériences des pays asiatiques en voie d’industrialisation rapide comme modèles d’économies nouvellement insérées dans le marché mondial grâce à leur libéralisme et à leur ouverture sans entrave au commerce international et aux investissements étrangers. Les vagues successives d’industrialisation rapide en Asie orientale à partir des années 1960-70 ont fait voler en éclat la dichotomie Nord-Sud et la notion même de "Tiers Monde". Après celle du Japon, l’expérience des quatre dragons (Corée du Sud, Hong Kong, Singapour, Taïwan), jugée encore trop isolée et spécifique, s’est ensuite étendue à d’autres pays de la région (Indonésie, Malaisie, Thaïlande, plus faiblement aux Philippines) avant de s’élargir à la Chine, au Vietnam et plus récemment à l’Inde, c’est-à-dire, pour la première fois dans l’histoire, à la majorité - en poids démographique - de la population du Sud (Godement, 1993 ; Radelet, 1997).

Les dérives des "miracles asiatiques" révélées par la crise financière asiatique de 1997-98. Cette crise a mis en cause les capacités réelles de rattrapage total des États-développeurs, et a mis à l’épreuve leurs aptitudes éventuelles à se redéployer vers des modes plus soutenables d’inquiétude à l’égard de la croissance de la Chine, et dans une moindre mesure de l’Inde, phénomène de développement qui enterre définitivement la notion de Tiers Monde, et semble fortement lié - surtout dans le cas de la Chine - à une insertion rapide dans la mondialisation des marchés, via non pas à un nouveau libéralisme mais au rôle prédominant de l'Etat1. L'Etat capitaliste de la décadence n'est pas simplement l'agent qui gère les projets économiques de la bourgeoisie mondiale (divers petits Etats appendices des impérialismes dominants) ou qui gère des firmes multinationales. Dans un certain nombre de cas, l'Etat apparaît comme une force capable d'orienter les choix économiques et sociétaux, dans certains pays secondaires comme l'Algérie ou l'Egypte.

En 2005, c'est Marcel, encore membre du CCI, qui dévoile la mystification des dragons sensés donner un coup de jeune au capitalisme :

« Le capitalisme a achevé son rôle progressif notamment au travers de la fin du développement d'une des principales forces productives : la force de travail. La petite poussée d'industrialisation qu'a connu le « tiers-monde » au cours d'une période à cheval entre les années 1960-70, vigoureuse en terme de taux de croissance n'a en rien infléchi les grandes évolutions rappelées ci-dessus. Elle fut limitée dans le temps et l'es­pace, dépendante et fonction du mode d'ac­cumulation dans les pays dévelop­pés, et fi­nalement très coûteuse et per­nicieuse pour le « tiers-monde ». Mis à part quelques ex­ceptions, localisées pour l'essentiel dans le Sud-est asiatique, tous les essais de consti­tution d'une véritable assise industrielle per­formante ont échoué. Et pour cause, les puissances industrielles en place ne pou­vaient permettre la généralisation d'un pôle concurrent. (

  Seuls les impératifs de la guerre froide ont poussé les Etats-Unis à soutenir la Corée du Sud à bout de bras. Contrairement aux stupides asser­tions sur le formidable auto-développement du Sud-est asiatique, la croissance des qua­tre « dragons » est le pur produit d'une vo­lonté américaine dans le contexte exacer­bé de la guerre froide. Il n'y a guère de doute que sans l'aide massive apportée par les Etats-Unis dès le début et pendant de lon­gues années, ces pays, et particulière­ment la Corée du Sud et Taiwan, n'auraient pas pu survivre en tant qu'Etats nationaux :

Mais les Etats-Unis ne se sont pas bornés à fournir aide et soutien militaires, aide fi­nancière et assistance technique ; ils ont en fait pris en charge dans les différents pays toute la direction de l'Etat et de l'économie. En l'absence de véritables bourgeoisies na­tionales, le seul corps social pouvant pren­dre la tête de l'entreprise de modernisation voulue par les Etats-Unis était représenté par les armées. Un capitalisme d'Etat par­ti­culièrement efficace sera instauré dans cha­cun de ces pays. La croissance économique sera aiguillonnée par un système qui alliera étroitement le secteur public et privé, par une centralisation quasi militaire mais avec la sanction du marché. Contrairement à la variante est-européenne de capitalisme d'Etat qui engendrera des caricatures de dé­rives bureaucratiques, ces pays ont allié la centralisation et la puis­sance étatique avec la sanction de la loi de la valeur. De nom­breuses politiques inter­ventionnistes ont été mises en place : la formation de conglomé­rats industriels, le vote de lois de protection du marché intérieur, le contrôle commercial aux fron­tières, la mise en place d'une pla­nification tantôt impérative, tantôt incita­tive, une ges­tion étatique de l'attribution des crédits, une orientation des capitaux et ressources des différents pays vers les sec­teurs porteurs, l'octroi de licences exclusi­ves, de monopoles de gestion, etc. Ainsi en Corée du Sud, c'est grâce à la relation uni­que tissée avec les « chaebols » (équivalents des « zaibatsus » japonais), grands conglo­mérats industriels souvent fondés à l'initia­tive ou avec l'aide de l'Etat ([5]), que les pou­voirs publics sud-coréens ont orienté le dé­veloppement économique. A Taiwan, les entreprises pub­liques fournissaient 80 % de la production industrielle dans les années 1950... Voilà un taux qui n'a rien à envier aux ex-pays de l'Est ! Après une baisse dans les années 1960 cette proportion augmente à nouveau dans les années 1970 quand l'Etat prend en charge le programme d'édification d'industries lourdes.

Loin des grands poncifs de la propagande bourgeoise sur le dynamisme du capitalisme et sur « la possibilité pour de nouveaux ar­rivants sur le marché mondial de s'indus­trialiser et rivaliser avec les an­ciens », le développement du Sud-est asia­tique ne pro­cède d'aucun mystère. Le Japon et les quatre « dragons » étaient désignés par les Etats-Unis pour revitaliser l'Asie ori­entale et faire barrage contre les « ennemis » chinois et soviétique. Ces Etats militaires ou à parti unique ont joui dans l'après-seconde guerre mondiale d'un espace de respiration dont bien peu d'autres ont pu bénéficier. Cette « parenthèse développementiste » dans l'es­pace et dans le temps confirme au con­traire la thèse que toute la décadence du mode de production capitaliste est déter­minée par les conflits inter-impérialistes, par une lutte économique à mort sur un mar­ché mondial sursaturé et donc par le poids surdétermi­nant du militarisme et de l'économie de guerre.

 Il y a quelques an­nées, c'étaient les miracles allemand et ja­ponais ; ensuite, après l'effondrement du bloc de l'Est, ce fut les promesses de « lendemains qui chantent » grâce à l'ouver­ture de « nouveaux marchés » ; au­jourd'hui se sont les « dragons » qui sont à l'honneur. Mais les récentes et futures dif­ficultés dans la région montrent et mon­treront à la classe ouvrière que les petits empereurs sont éga­lement nus, déchirant un peu plus le voile que tend la bourgeoisie pour masquer la faillite du mode de produc­tion capitaliste ».

UN PROBLEME COMPLEXE ET INSOLUBLE DANS LE CAPITALISME ACTUEL

Les pleurnicheries humanitaires servent à faire croire une solution possible aux mouvements migratoires décuplés pour toutes les raisons listées ici. En réalité il s'agit d'une course de vitesse dans une tension permanente qui, du point de vue capitaliste, ne peut être réglée que par une nouvelle boucherie mondiale des populations. En attendant on propose aux millions de migrants de jouer au loto qui comme chacun sait, permet de gagner...à une infime minorité de « chanceux ».

Il faut dire enfin en conclusion que l'intégration (sociale, politique et culturelle) de telles foules est impossible quoi qu'en disent les curés gauchistes, ces menteurs ! Tout en souhaitant que certains « s'en sortent » il faut surtout dénoncer la promesse fausse des bourgeois de prétendre à terme résoudre le problème, de l'endiguer ou de l'interrompre. PARCE QUE LE CAPITALISME EST IMPUISSANT A RESOUDRE SES PROPRES CONTRADICTIONS ! Il veut surtout culpabiliser le prolétariat des pays avantagés de son système, quoique les prolétaires là aussi soient à leur tour menacés par cette maladie du Moyen âge qu'on croyait disparue : la faim.

Il faut surtout proclamer et s'efforcer de le démontrer que SEULE UNE REORGANISATION TOTALE DE LA SOCIETE MONDIALE sera la solution : stopper les flux de populations affamées, leur donner les moyens de revivre sur place, après avoir fait cesser les guerres par une révolution à vocation internationale, repenser les politiques agricoles, permettre aux produits du tiers et du quart monde d'être échangés au prix leur valeur réelle, donner une occupation aux millions de jeunes inoccupés et désemparés, enfin repenser les besoins de la période de transition comme l'a écrit fort justement Marcel de Controverses !

Même si vous pensez que c'est encore de l'utopie, VIVE L'UTOPIE !

1« Le rôle de l'Etat a été décisif au moment du déclenchement de l'accumulation interne du capital. Dans d'autres pays, possédant déjà une tradition industrielle, l'intervention étatique toujours présente a été cruciale lors de l'entrée en crise de l'économie nationale, en particulier lorsque le modèle d'import- substitution a épuisé ses effets. Dans le cas de l'Espagne au début des années soixante, ou du Brésil autour des années soixante-dix, il est incontestable que l'Etat a permis le déblocage économique par un changement radical dans sa stratégie économique : libéralisation de l'économie, réforme du commerce et des paiements extérieurs, orientation massive et volontariste des investissements au profit des secteurs essentiels (énergie, transport, grandes unités pétro-chimiques, sidérurgiques et de l'électromécanique...), réorganisation des industries de biens de consommation pour favoriser leurs exportations ». Par ailleurs notre ami Marcel explique bien le rôle central de l'Etat, surtout l'américain, dans le rafistolage de l'économie mondiale en permanente perdition, ci-après.

 

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