PAGES PROLETARIENNES

samedi 19 août 2023

QUAND L’ISLAM SUPPLANTE LA CGT

En mémoire du Chevalier de la Barre


 « Cette hypothèse d'un usage de l'islam dans l'entreprise comme facteur de régulation sociale n'est pas surprenant si l'on considère la continuité avec laquelle les penseurs et les techniciens de l'organisation du travail se sont efforcés, depuis les utopistes du XIX e siècle jusqu »à nos jours, de susciter de la part des travailleurs, une adhésion affective à l'ordre de l'usine qui conditionne l'optimisation de la productivité ». Jacques Barou

« la vie de l'entreprise je m'en fiche, je n 'ai de comptes à rendre qu'à dieu ». Mohammed

«  Travailleurs de Citroën, je vous remercie tous d’être là, dit le syndicaliste en langue arabe. Au nom de Dieu nous espérons que nos reven­dications aboutiront, que notre dignité sera respectée. Au nom de Dieu, nous sommes tous unis, tous des frères dans cette grève. Dieu est avec nous. Nous devons lutter au nom de Dieu […] Vive la CGT, vive la liberté, vive la France. 

Syndicaliste CGT (2015, cef. Vincent Gay, cité par Charlie hebdo)


L'usine est-elle destinée à devenir une sinistre salle de prière nationaliste ? On examinera ici l'expansion de cette aliénation religieuse dans le cas de la France en milieu ouvrier et autour, pour finir par rappeler, avec l'exemple bolchevique, que toute concession avec cette aliénation organisée est inutile, quoiqu'elle soit destinée à, tomber comme une merde avec la fin des financements américains, la destruction de la dictature d 'Arabie Saoudite, et l'internement des souteneurs islamo-trotkiens avec ducon Plenel en HP.

Depuis des décennies des changements considérables se sont produits dans tous les domaines de la société et en particulier dans la classe ouvrière. On peut se demander dans quelle mesure cette mutation a affecté la cohésion des prolétaires et à quel type de déstabilisation ils ont été confrontés semblant renier des expériences historiques, voire opérant un retour en arrière débilitant.

 Au cours de cette période, de près de cinquante années, on a assisté, indépendamment du fait que les apparatchiks gauchistes et néo-staliniens assurent n'y voir de dramatique, à une perte de crédibilité généralisée des syndicats et partis de la gauche bourgeoise. On n'a pas vu émerger une grève ou une une révolte qui contribue à faire émerger une conscience collective . On n'a pratiquement pas vu en grand la concrétisation du numéro 53 du questionnaire de Marx1 Le modèle syndical des années 1970 et 1980, se basait sur une affiliation qui se croyait massive et sur un syndicalisme politisé, qui se présentait comme la « colonne vertébrale » de la défense des prolétaires de toutes les catégories mais soigneusement découpées en tranches corporatives.

Les symptômes les plus évidents du manque de légitimité de classe de ce syndicalisme BCBG étaient une stratégie, basée sur le clientélisme et le possibilisme. et un chantage électoral en faveur des partis de la gauche bourgeoise, que nouslons retrouver avec l'opportunisme envers la pression islamique. Il existait un vaste mécontentement social permanent où on se foutait généralement de toute exigence religieuse.. Or, en réalité, au début de ces années 1980, et plus encore après la chute du bloc de l'Est dont l'impérialisme russe ne s'est pas remis (cf.Guerre en Ukraine) le capitalisme s'est transformé profondément, en particulier en réinstaurant une loi religieuse dans l'entreprise. et on ne peut pas se contenter de la causalité de sa crise économique permanente.

Considérer que les riches sont des voleurs fait partie de l'idéologie populiste de la gauche bobo et du RN. Ce misérable populisme woke, reniant le conflit des classes, incite les gens à espèrer résoudre leurs problèmes dans le cadre d'un capitalisme...amélioré, conciliant cette pauvre culture politique de gauche à cette aune ! Faiblesse et contradiction qui caractérise le populisme. Ainsi, tous les partis politiques, y compris ceux de ladite extrême-gauche, ont désormais des pratiques populistes.

On pourrait en déduire que Marx avait raison : le capitalisme a détruit les frontières pour créer, via la mondialisation (transnationalisation) des économies, un mode de production mondial, voire des travailleurs sans patrie, tels ces malheureux migrants dont pourtant la patrie reste l'islam. L'islam n'est pas et ne sera jamais un internationalisme, et pas seulement parce que cette religion esr fracturée entre diverses interprétation de clans et de confréries. Pour beaucoup d’idéologues au service des pouvoirs en place, en particulier pour ceux qui ont été marxistes, cette apparente transformation du capitalisme, numérique et focalisée sur la montée ou mise au premier plan de l'islamisme a signifié la disparition de la classe ouvrière comme sujet historique et internationaliste, c’est-à-dire comme classe révolutionnaire.

L'idéologie dite de la « moyennisation » de nos sociétés a tout déformé. En effet on a soit disant prendre en compte - sociologiquement et du point de vue du strict calcul corporatif - un début de baisse du nombre d’ouvriers, alors que la classe ouvrière ne s'est jalais définie comme seulement ceux en bleu de travail et les plus proches de la production. En même temps on ne pouvait nier les effets de la période de forte croissance des Trente glorieuses laissant à certains croire à une disparition de la classe ouvrière quand pour d'autres il fallait laisser croire qu'on pouvait la marginaliser jusqu'à prophétiser la mort des classes sociales et à célébrer l’avènement d’une société « moyenne », dans laquelle l’essentiel de la population graviterait autour du salaire médian, dans un univers social pacifié. Il s’agit assez largement d’une interprétation dissolvante car ce qui se passait pendant les Trente glorieuses, ce n’était pas tant une réduction significative des inégalités qu’un mouvement général d’amélioration des conditions de vie de toutes les catégories sociales. Les ouvriers de 1970 vivaient mieux que les ouvriers de 1950, mais l’écart entre le niveau de vie des ouvriers et celui des cadres est resté inchangé. En même temps, et c’est un fait, depuis les années 1950, les classes populaires ont profondément changé du point de vue de leur périmètre et de leur structure., les territoires ou quartiers ouvriers ont été éclatés, relégués plus loin ou « mixés » avec des populations dont la référence sociale n'est pas appartenir à une classe, mais comment s'insérer ou sortir d'une pauvreté des pays d'origine.

Par ailleurs, parmi les employés et les ouvriers, les professions dont les effectifs augmentent le plus rapidement sont celles des services directs aux particuliers : au cours du dernier quart de siècle, cette catégorie a doublé et regroupe plus de 2,2 millions de salariés. La création de ces emplois, présentés comme un gisement d’avenir, est encouragée par l'Etat. Directement ou indirectement, le temps de travail de ces salariés est acheté par des particuliers, essentiellement des salariés qualifiés voire très qualifiés, des cadres « gagnants de la mondialisation ». Or ces emplois, massivement occupés par des femmes, des immigrés et des non diplômés, sont de plus en plus coupés de la sphère des emplois qualifiés. L’analyse en termes de classe sociale, par conséquent, c’est aussi comprendre les nouvelles formes de division du travail à l’échelle d’une société, ou plutôt le découpage en rondelles de la population avec des critères sociologiques abstraits ou mensongers..

La gauche bourgeoise caméléon s'est aussi restructurée en abandonnant les résidus de compréhension marxiste derrière lesquels elle cachait encore un réformisme intrinsèque et réactionnaire. Dans cette mondialisation au niveau économique, mais sans supprimer les barrières nationales, il est beaucoup plus facile de donner l’impression d’agir en segmentant les domaines de « luttes globales » (les inégalités hommes-femmes, les discriminations liées à la couleur de peau ou à l’origine ethnique, l'hystérie écologique, etc.) plutôt que d’affronter les questions politiques de fond, comme la redistribution des richesses ou la division du travail, au fondement des inégalités de toutes sortes.

Si, lamentablement, aux yeux de l’économiste, du sociologue ou de l’historien, la classe ouvrière est une vieillerie, celle-ci, indépendamment de ces intellectuels, reste déterminée par les données objectives, sa place dans les rapports de production, le revenu, et (à souligner) un type d’habitation. Mais une classe a beau exister de manière objective – au dedans de l'entreprise comme au dehors - elle ne devient un acteur politique que quand elle se vit subjectivement comme une classe, c’est-à-dire quand elle acquiert la conscience de classe. A ce moment-là elle se reconnaît elle-même, elle se rassemble, elle s’organise, elle lutte, elle prend des Bastilles.

Après l'exagéré miracle de la longue reconstruction, durablement et globalement , le chômage s’est accru, les emplois industriels ont diminué et ceux dans les services ont augmenté, de nouvelles formes d’organisation de la production ont été introduites, des migrants en provenance des zones rurales et des pays limitrophes ont inondé les villes. Tout cela a donné lieu à une recomposition de classe, c’est-à-dire des secteurs qui composent la classe ouvrière. Une mutation profonde s’est produite aussi dans la culture politique ouvrière, remettant en cause les traditions et pas seulement un syndicalisme inféodé à l'Etat Mutations au niveau de la conscience posant et rendant plus complexe une nouvelle expérience de classe et une réinterprétation de la tradition, qui ont commencé à poser problème. Ces transformations n'ont pas encore impliquées de nouveaux modèles politiques assumant ces changements du fait d'interactions populistes et wokistes...

La révolution numérique a bouleversé le mode de travail en impactant directement la vie privée, comme le note un rapport gouvernemental :

« Pour la première fois depuis la révolution industrielle, la diffusion de la technologie et de ses usages impacte au moins autant la personne dans sa sphère privée que le travailleur dans sa sphère professionnelle. Leur adoption dans un usage privé se déroule même avant celle sur le monde du travail, ce qui distingue fondamentalement cette révolution technologique de la première en ce qu’elle impacte d’emblée l’ensemble des aspects du quotidien »2.

L'idéologie dominante a toujours expliqué que la classe ouvrière, hors de la vie privée et du lieu d'habitation, coïncidait avec le syndicalisme officiel en usine. Aux origines il n'y avait pas séparation entre trravail et vie privée3.

Le déclin du syndicalisme moderne ne signifie pourtant pas que la classe ouvrière cesse d’être protagoniste de l’histoire, ni définie par son emploi dans l'entreprise intra-muros. Dans la période 1970-1990, la classe ouvrière a eu tendance à se mobiliser en dehors des structures syndicales etr hors de l'entreprise, en leur imposant ses revendications, des coordinations (en France), qui impliquaient une expérience de mouvement qui signifiait la perte de crédit des structures syndicales et de leurs barrières corporatives. En France dans ces années 1990 la classe ouvrière a été protagoniste de centaines de luttes, dont beaucoup ont été perdues, et où les syndicats ont été à la traîne et pas toujours à l'origine de l'enfermement ou du sabotage d'un combat qui dépend toujours d'une réelle généralisation, où le syndicalisme fonctionne toujours comme frein ou obstacle à l'extension inter-catégories de la lutte (cf. la question 53 du questionnaire de Marx). En réalité, à partir des années 1980, comme l'avait souligné un sondage quelconque, on nous faisait savoir qu'il était « notoire » que la conscience de classe aurait progressivement reculé. A la question "Avez­‐vous le sentiment d’appartenir à une classe sociale ?" les « Français » répondaient davantage par la négative4.

Au niveau international, malgré des centaines de grèves, souvent recensées par Henri Simon,la lutte s’est heurtée à des limites Ces limites sont celles qui ont fait que la classe ouvrière s’est mobilisée rarement comme classe et sans trop d’unité. Le défi a été celui de trouver et de développer de nouvelles formes de lutte et d’organisation mais décrédibilisées par moult déviations sur des questions sociologiques à partir des années 2000, l'abandon de toute illusion sur feu le stalinisme, mais un retour inattendu de l'emprise de la religion dans les couches les plus arriérées de la classe ouvrière.

UN SEUL LIEU POUR LA CONSCIENCE DE CLASSE ?

Le philosophe hongrois Lukacs a raison de nous rappeler la sentence de Marx ; « Il ne s'agit pas de ce que tel ou tel prolétaire ou même le prolétariat entier se représente à un moment comme le but. Il s'agit de ce qu'est le prolétariat et de ce que, conformément à son être, il sera historiquement contraint de faire » (cf. La sainte famille).

Dans l'esprit du marxisme, la division de la société en classes doit être définie par leur place à chacune dans le processus de production . C’est d'abord à travers l’expérience de la lutte -pour arracher des droits, pour améliorer ses conditions d’existence et de travail, voire pour sa survie - que la classe ouvrière doit se ressourcer à chaque époque dans la conscience de sa situation, de l’état de la société, de la réalité de ses adversaires, de la nature du système qui l’exploite et de la nécessité de le transformer.

Les moments privilégiés de transformation de la conscience des travailleurs de notre époque ont donc été , certes des moments rares de grèves massives (68, 95), quasiment pas de situations prérévolutionnaires, etc… Ce sont les moments où l’habitude de l’obéissance, le fait de considérer l’ordre social comme naturel et immuable se dissolvent dans les manifestations de rue : les travailleurs, mais surtout ceux qui sont au chômage ou discriminés5 changent plus en quelques jours d’effervescence politique ou sociale qu’en des années de routine, plus vite que ceux qui ont un emploi…Mais ces moments ne durent pas. La conscience politique reflue avec le reflux des mobilisations. D’où l’importance de l’organisation qui cristallise la conscience de classe la plus développée, organise une infime minorité acquise à l’idée d’une lutte prolongée, qui conserve la mémoire et les leçons des luttes passées. Ce à quoi le syndicat ne correspond plus depuis au moins cent ans... La notion de parti socialiste ou communiste ne fait plus sens non plus pour « cristalliser la conscience de classe », si ce n'est à ridiculiser socialisme et communisme. Ce parti, plutôt unique en son genre, en tant que mémoire et gardien des principes, a pris un coup de vieux. Indéniablement il correspondait à la volonté de maintenir vivantes les leçons des confrontations d'hier au plan économique et politique et à toujours fixer à l'horizon le programme maximum de transformation sociale. Il semble désormais voué aux catacombes d'un vieux et glorieux souvenir, quoiqu'il en subsiste de petits linéaments  ou qui prétendent l'être et diffusant une presse répétitive , même sur le web, reste scandaleusement limitée comparée à des milliers d'influenceurs débiles et religieux qui touchent en particulier des centaines de milliers de jeunes décervelés et drogués à la promotion sociale et à l'argent rapide. J'ajoute qu'il est dramatique cet effondrement de la lecture des journaux avec internet, car la presse ouvrière était un instrument aussi de la conscience de classe. Le développement d’une presse ouvrière était un phénomène qui caractérisait le mouvement ouvrier lyonnais et, par exemple, plaçait les ouvriers de la soie à l’avant-garde de la réflexion sociale et politique. Profitant de la Charte de juillet de 1830 qui favorisait la liberté de la presse, les ouvriers de la soie éditaient plusieurs journaux qui leur étaient destinés. Le plus significatif d’entre eux fût sans doute l’Écho de la Fabrique, hebdomadaire de 8 pages qui paraîtra sans interruption de 1831 à 1834.

Enfin, pour tout dire, malgré toutes ces avanies péripéties, il se confirme que la conscience de classe ne peut être définie dans le seul cadre du travail, ni être indépendante de ce qui se produit dans l'ensemble de la société, contrairement à l'affirmation abrupte et insuffisante dont j'ai déjà critiqué la conception6 . La conscience de classe dépend d'abord de la position sociale et concerne tout autant l'ouvrier d'usine, le chômeur, l'employé de bureau, l'ouvrier immigré, le professeur que la prostituée ; mais aussi, bien que culturellement, une poignée de transfuges de la bourgeoisie.

Les transformations du capitalisme présentées comme la modernisation nec plus ultra du capitalisme ont été accompagnées ou surtout ont généré une montée de l’individualisme dans l'entreprise, chez soi, et face à la misère et à la précarité. Par le passé persistait une identification collective de classe, même hétérogène avec les diverses corporations. Les travailleurs avaient conscience d’appartenir à la même catégorie sociale, occupant la même place dans les  rapports de production et d’exploitation. Les quartiers ouvriers composaient, figuraient, représentaient en quelque sorte cette conscience de classe. Des cités minières aux banlieues ouvrières, on se connaissait et reconnaissait comme membres de la classe d'en bas ; et les femmes à la maison n'étaient pas les plus maladroites pour exprimer cette conscience comme révolte et à appuyer leurs maris en grève en marchant en tête des manifestations. Le quartier ouvrier était constitué autour des usines, sans oublier les corons ; par exemple, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les tisseurs travaillaient dans plusieurs quartiers de Lyon intra-muros,

Aujourd'hui, il n'y a plus de quartiers ouvriers, les ouvriers sont disséminés dans des quartiers plutôt éloignés des centre ville, gangrenés par la violence, les dealers, les sectes musulmanes, etc.

En 2004, le géographe Christophe Guilluy publiait, avec Christophe Noyé : Atlas des nouvelles fractures sociales :

« Le phénomène marquant de ces dernières années, ce n'est pas tant la paupérisation de certaines cités que l'embourgeoisement des centres. Les couches supérieures de la société se concentrent au coeur des villes, colonisant même les anciens quartiers populaires. Dans ces zones économiquement en pointe, tout est pensé en fonction des besoins de cette population aisée : environnement, place de la voiture, fiscalité, etc. Cette "ghettoïsation par le haut" dessine dans le même temps une "France périphérique", ignorée de la sphère politique et culturelle, alors qu'elle est largement majoritaire. Elle unit des catégories sociales autrefois opposées l'ouvrier en milieu rural, le petit patron artisan... ».

Non elle n'unit pas ouvrier et patron artisan, ce dernier se croît toujours supérieur et décideur comme l' a montré le mouvement bâtard des gilets jaunes, bâtard parce qu'il montra qu'une classe ouvrière disséminée et éjectée de ses quartiers traditionnels se retrouve diluée dans des objctifs petits bourgeois et de type populiste. Cette bâtardise de ce mouvement sans colonne vertébrale est du même type que les émeutes de banlieues qui ne se considèrent plus elles-mêmes comme ouvrières mais ghettos de « pauvres », « assistés », « laissés pour compte » ? Ces excroissances émeutières, qui feraient plus penser aux révoltes inconscientes des limbes de l'enfance du mouvement ouvrier, ne sont finalement que les produits de la négation et volonté d'éclatement de la class ouvrière depuis au moins trente années.

Dans cet environnement, le problème du logement, du lieu du logement, n'est pas un problème mineur, contrairement à cette réflexion ringarde pourtant d'un des plus importants propagateur du marxisme Engels7. Engels se pose en contradicteur inconscient du poids énorme du logement dans la vie des prolétaires, et en deçà de l'acuïté du problème que posait Marx dans son questionnaire (question n°69) :

 « .Quels sont les prix des objets nécessaires, tels que : Loyer de votre habitation ; conditions de locations ; le nombre de pièces qui la composent, des personnes qui y demeurent : réparations, assurances ; achat et entretien du mobilier, cbauffage, éclairage,. tabac.et. »8

Dans un journal socialiste espagnol Engels veut démontrer que la classe dominante s'est constamment efforçée « d'accroître le nombre des petits propriétaires pour se constituer une armée contre le prolétariat. (…) M. Dollfus et ses collègues, en vendant à leurs ouvriers de petits logements payables par annuités, cherchèrent à étouffer chez les travailleurs tout esprit révolutionnaire, les enchaînant du même coup avec ce titre de propriété à la fabrique dans laquelle ils travaillaient; ainsi le plan de Proudhon, loin d'apporter un soulagement à la classe ouvrière, se retournait directement contre elle En d'autres termes, M. Sax espère que, grâce au changement social que devrait entraîner l'acquisition d'une maison, les travailleurs perdront également leur caractère prolétarien et redeviendront dociles et veules comme leurs ancêtres qui, eux aussi, possédaient une maison. Que messieurs les proudhoniens veuillent bien en tenir compte. M. Sax croit avoir ainsi résolu la question sociale »:

Mais, ajoutait Engels ;

 « Voilà qui est clair. Il n'est nullement question d'ouvriers, mais de personnes ayant des revenus limités, de vendeurs de magasins et d'employés de commerce, etc.; et de plus on suppose que généralement les futurs bénéficiaires posséderont déjà un piano. En réalité, il ne s'agit pas du tout ici d'ouvriers, mais de petits-bourgeois et de ceux qui veulent et peuvent le devenir, de personnes dont les revenus, même s'ils sont limités, croissent en général progressivement, comme ceux de l'employé de commerce et de branches analogues tandis que ceux de l'ouvrier restent, dans la meilleur des cas, identiques. Ce sont ces maux-là, communs à la classe ouvrière et à d'autres classes, par exemple à la petite bourgeoisie, auxquels s'intéressa de préférence le socialisme petit-bourgeois, dont fait partie Proudhon lui aussi. Et ce n'est ainsi nullement un hasard, si notre disciple allemand de Proudhon s'empare avant tout de la question du logement qui, nous l'avons w, n'intéresse pas du tout la seule classe ouvrière à l'exclusion de toutes les autres ».

Ce raisonnement d'Engels est assez incompréhensible, mêlant les autres classes endettées il minimise la question du logement pour la classe ouvrière, et ne pouvait être au fait moderne que posséder une maison n'est pas une garantie pour l'ouvrier moderne d'échapper à l'incrtitude du lendemain.

L’ESPACE OUVRIER

« Le territoire est à l'espace ce que la conscience de classe est à la classe : quelque chose que l'on intègre comme partie de soi [...] » et « La notion de territoire est donc à la fois juridique, sociale et culturelle, et même affective ». Roger Brunet et Hervé Théry

« Une fois que l'ouvrier a subi l'exploitation du fabricant et qu'on lui a compté son salaire, il devient la proie d'autres membres de la bourgeoisie : du propriétaire, du détaillant, du prêteur sur gages, etc., etc. ». Manifeste communiste

« Un prolétaire possédant sa maison est-il un vrai prolétaire ? »

Il existe des différences non négligeables entre les ouvriers. Contrairement à l'assertion d'Engels, leurs salaires varient, sont parfois augmentés, certains garantis, d'autres pas. La domination bourgeoise s'est complexifiée par rapport à son époque.

Ces ouvriers propriétaires d'une maison ou d'un appartement ne seraient-ils plus que des transfuges de leur classe ? Or Engels a tout faux pour notre époque comme le démontra M. Verret :

« Le prix payé dans le présent pour la sécurité future met souvent, en effet, l'ouvrier en situation de vulnérabilité aggravée à la fois pour le futur et pour le présent (endettement, impossibilité de vendre son bien en situation de crise économique locale globale) »... « Spécialement en période de crise, la propriété de la maison peut même se convertir en inconvénient majeur : immobilisant l'ouvrier au sol et par là aux emplois proches, elle lui fait perdre les avantages de la mobilité ... ; tant qu'elle charge l'ouvrier du poids de la dette, elle le porte à consentir, pour garder ou augmenter le salaire, à la surexploitation de sa force » 9.

Or d'espace ouvrier, il n'y a plus non plus. Naguère les femmes d'ouvriers restaient à la maison pour l'esclavage ménager et les rues restaient vides durant la journée, comme je l'ai vécu dans les années 1950. Aujourd'hui, à Paris mais surtout dans les banlieues et chez ACTION, ne croise-t-on pas surtout des femmes voilées ? Et dans les anciens HLM parfois une majorité de familles noires ? Racisme hurlent les idiots utils gauchistes ? Non simple constat qui pose des questions troublantes d'autant que, avec des coutumes et une croyance communautaire excluante ces populations nous rendent étrangers non pas à la nation, qui n'est pas notre souci de classe, mais à des valeurs de vie et de compréhension rationnelle.

L'ISLAM, FACTEUR DE RÉGULATION SOCIALE ?

Un autre handicap a surgi à la fois sur le lieu de travail et dans les quartiers « laissés pour compte », cette étrange expansion de l'islam prenant le relais en quelque sorte de ce qui régissait moralement le monde ouvrier et le régulait pacifiquement pour les patrons au XIX e siècle. Lle Code du travail prévoit le respect des convictions, pas leur promotion. Car il prévoit le travail, pas la religion ». Encore faudrait-il le faire respecter avec intransigeance au lieu de prôner « l’accompagnement raisonnable », une formule des gouvernements successifs,qui, jusqu’ici, n'ont pas cessé de tenter de ménager la chèvre et le chou.

« On a mis des années à se débarrasser de la chrétienté dans l’entreprise, et on laisse le religieux revenir par le biais des islamistes et, dans une moindre mesure, des évangélistes », s’insurge Guylain Chevrier. Cet historien de formation aime à rappeler que l’Église catholique a encadré les ­ouvriers durant toute la révolution industrielle : « Il fallait un certificat de baptême pour travailler, il y avait l’obligation d’aller à la messe et l’interdiction de se syndiquer. Jusqu’au XIXe siècle, les bonnes sœurs jouaient les contremaîtres dans les filatures. »

Le mouvement ouvrier et syndical s’est battu – et s’est bâti – contre les pleins pouvoirs patronaux et l’emprise de la religion dans l’entreprise. Se souvenir d’où on vient et où on ne veut pas retomber serait salutaire pour l’ensemble du monde du travail. Car la présence visible d’Allah ou d’une autre divinité n’est ni souhaitée ni souhaitable à l’usine comme au bureau. Qu’ils restent, une bonne fois pour toutes, en distanciel.

Un excellent article de Charlie Hebdo résumait l'ampleur de la dérive irrationnelle :

« Depuis des décennies, la montée des revendications religieuses portées par les musulmans les plus radicaux déborde des ateliers, des chaînes de montage des usines ou des chantiers du BTP, où jusque-là ils étaient cantonnés, pour investir les domaines de l’animation, du socioculturel, des transports, des télécoms, de la sécurité, de l’aéroportuaire… Sujet sensible et secteurs explosifs.

Les premières manifestations modernes de ce qu’on appelle pudiquement « le fait religieux dans l’entreprise » – pour nommer clairement les choses, l’apparition de la religion musulmane dans le monde du travail – ­remonte aux décennies 1970 et 1980. On est chez Citroën à ­Aulnay-sous-Bois (93), chez Talbot à Poissy (78). L’auto­mobile est une branche industrielle où les ouvriers immi­grés sont nombreux. Venus du Maghreb, ils réclament des salles de prière sur leurs lieux de travail et des dérogations durant le ramadan. Des doléances religieuses qui s’agrègent à des revendications plus larges, comme « le respect de la digni­té ; la liberté de prendre la carte du syndicat de [son] choix ; de voter librement […] » (« Le manifeste des OS de ­Citroën-Aulnay », 1982). Du coup, ça passe crème auprès des syndicats. De la CGT, notamment, qui renonce de facto aux principes de base du marxisme : débar­rasser le prolétariat de l’opium qu’est la religion »10.

Les secteurs les plus exposés sont ceux qui emploient le plus de main-d'oeuvre peu qualifiée : l'agroalimentaire, le bâtiment, les transports, le nettoyage, la sécurité Demander un jour de congé pour une fête religieuse ou profiter d'une pause-déjeuner pour faire sa prière ne pose pas de problème. En revanche, refuser de serrer la main d'une collègue, comme cela arrive dans des sociétés de transport public, perturbe la cohésion du groupe et crée des tensions.

Dans les années 1980, le parti communiste freinait des quatre fers les projets de mosquées (…), il avait raison sur ce point, de nos jours c'est un boulevard de mosquées financées sans fard par les plus obcurantistes dictatures arabes.

Mais là où apparaît le plus nettement le sabotage de la conscience de classe et des conditions (laïques) pour une véritable unité et solidarité ouvrière, c'est dans l'entreprise. Laissez-moi vous citer longuement les faits notés dans le livre d'une poignée de jeunes journalistes ; salué assez largement comme sérieux et sans haine, sauf par la secte de Médiapart et les gauchiste menteurs et hystériques : « Inch'Allah, l'islamisation à visage découvert.

(...)

Les syndicats, dont celui de Bennecer, le SAT, sont accusés de surfer sur cette vague communautariste, voire de l'amplifier. La loi sur la représentativité syndicale de 2008 impose aux syndicats de recueillir plus de 10% des voix aux élections professionnelles pour pouvoir s'asseoir à la table des négociations sociales. Dans un contexte de baisse sensible de l'engagement syndical, certaines organisations semblent prêtes à fermer les yeux sur les dérives communautaires et religieuses pour espérer décrocher le sésame de la représentativité.

A la RATP par exemple, Force ouvrière est surnommée par ses détracteurs... Force orientale. En 2013 et en 2014, l'organisation a suspendu l'adhésion de deux cent de ses  membres au motif qu'ils n'obéissaient pas aux valeurs laïques de l'entreprise et du syndicat. Les conséquences furent immédiates : en 2014, RO recueillit seulement 9,6 % des voix, au profit notamment d'un tout nouveau syndicat ; le Syndicat antiprécarité (SAP).

Créé moins de trois semaines avant les élections professionnelles de 2014, le SAP réalise un faible score à l'échelle de l'entreprise (3%), mais récolte plus de 30% des voix dans le dépôt... des Pavillons-sous-Bois. Très vite le SAP est rebaptisé « syndicats des musulmans ». Sous le sceau de l'anonymat, des salariés nous ont d'ailleurs affirmé que le SAP avait promis ; oralement, à des agents fe négocier auprès de la direction l'ouverture d'une salle de prière. Pour Tarek, le conducteur de Pavillons, « ça a joué pour une bonne moitié des gens qui ont voté pour eux. L'autre moitié les ont choisis parce que c'est des jeunes de banlieues ». Sollicitée, le SAP a refusé de répondre à nos questions ».

« Dans sa charte de la laïcité, la Régie a bien précisé en effet qu'elle ne pouvait pas prohiber le refus de serrer la main d'une personne explicitement en raison de son genre. La nuance est fine, et les musulmans radicaux qui refusent de se « souiller » en touchant une collègue femme n'ont pas manqué de s'engouffrer dans la brèche.

Nordine Bennecer conteste de toute façon ce point du règlement. Selon lui, ce n’est pas parce qu’on ne serre pas la main des femmes qu’on ne les respecte pas. « Une collègue m’a dit : « les barbus, ce sont les plus respectueux ». Les filles qui disent ça ont vécu dans les quartiers, elles sont amenées à travailler avec les « barbus » et elles savent bien que ce n’est pas discriminatoires. C’est simplement une conception de la vie. 3une conception de la vie » où les hommes et les femmes peuvent se côtoyer mais ne se touchent pas.

Le syndicaliste s’indigne également des sanctions infligées aux agents pris en flagrant délit de prière sur leur lieu de travail. « Pourquoi empêcher des salariés de prier sur leur temps de pause, discrètement, sans faire de prosélytisme, alors que d’autres peuvent fumer, se détruire la santé et celle des autres ?, s’indigne-t-il. Nordine Benesser va jusqu’à réclamer l’installation de salles de prière dans les dépôts de la RATP  (…) Les prises de position de Nordine Bennesser agacent au sein de son propre syndicat, qui craint d’apparaître comme communautariste. Mais lui ne voit pas pourquoi il s’interdirait de s’emparer de la question du fait religieux : « La définition du syndicalisme, c’est la défense des intérêts matériels et moraux des salariés. Moraux c’est aussi bien la laïcité que la liberté de conscience ».

La RATP a-t-elle fermé les yeux trop longtemps sur la progression du fait religieux et du communautarisme musulman ? La politique d’embauche des « grands frères » est-elle allée trop loin ? » (…)

« trois années vécues, aussi, en gérant les prurits communautaires des syndicats d’entreprise, emportés dans une sorte d’islamisation du secteur professionnel ; « La question de la religion en entreprise, ça reste un grand sujet, estime le préfet Riffaut. De même que le détournement des fonctions des syndicalistes au profit de la défense communautaire et pas de la défense des salariés ».

(…) Certains demandent ainsi régulièrement à des patrons ou à des syndicalistes l’installation de salles plus officieuses. « Quand on me demande le local syndical pour prier, je réponds toujours que je ne vais pas à la mosquée pour distribuer des tracts CGT », s’indigne Manuel Gonçalves. Le délégué général de la centrale de Montreuil chez Servair reconnait également avoir dû enlever un calendrier avec les horaires de prière affiché dans le local syndical.

En revanche d’autres syndicats attisent discrètement le feu religieux dans le ut de freiner la baisse du nombre de leurs adhérents ou de grapiller quelques ponts lors des prochaines élections professionnelles. En 2014 l’Unsa distribue des tracts au moment du ramadan en mentionnant les horaires de prière. Des membres de la Confédération françaises des travailleurs chrétiens (CFTC), avaient déjà donné des tracts où le second C était remplacé  par « coranique » dans l’espoir d’attirer de nouveaux membres. En 2011, la CGT Air France, qui contrôle alors le comité d’entreprise, vote pour que la viande servie à la cantine soit exclusivement halal. Après quelques semaines, la direction d’Air France décide de revenir sur cette décision. Des tergiversations  qui remontent à loin, avec de vraies conséquences. « On a quand même eu des gens qui gravitaient autour de la CGT et qui posaient problème, témoigne Philippe Riffaut. Dans des entreprises sensibles. AP industrie par exemple, où l’on répare des avions. Parfois des avions militaires. Il y a des zones secret défense dans leur entreprise…Il y a eu quelques soucis… »Quatre ans plus tard, la CGT Air France se retrouve de nouveau sous le feu des projecteurs.

 Un mois après les attentats du Bataclan, le secrétaire général de la Centrale, Philippe Martinez, révèle avoir exclu sur la plateforme aéroportuaire 500 adhérents (sur 2000) considérés comme « intégristes » ou influencés par ces derniers. Sur quels critères ? Impossible de le savoir. Mais la décision a largement contribué au revers subi par la CGT aux élections professionnelles de 2014, perdant sa place de premier syndicat à Air France11.

Le succès du Syndicat libre et indépendant du collectif aérien (Slica), très présent chez Servair, l’entreprise d’avitaillement et filiale d’Air France, laisse aussi songeur. Comment ce syndicat, créé seulement en 2008, a-t-il pu s’approcher des 30% des voix quatre ans plus tard ? Pour le DRH Michel Brissaud, la réponse est simple : « Ils ne reprennent pas des revendications religieuses, mais ils disent aux musulmans croyants : « Toi, homme de foi, tu es discriminé et on va te protéger. »

(…) On assiste à l’ élection de délégués syndicaux communautaristes. Puisqu’ils sont protégés, ils peuvent négocier une espèce de deal avec le chef d’entreprise. Le patron sait qu’en recrutant une personne de la communauté on lui foutra la paix. En contrepartie, il est obligé d’accepter le système. Dans l’entreprise communautarisée, il y a un système féodal. Le syndicaliste fait le maintien de l’ordre dans l’entreprise, garantit au patron que les autres travaillent. En échange le patron doit embaucher les gars que le syndicaliste lui demande (…) En vingt ans, il y a eu importation de la culture de la cité dans l’entreprise ».

« Les entreprises contactées, tiennent toutes le même discours : elles n’acceptent aucune  concession. Du moins officiellement, pour ne pas créer la polémique. En réalité, elles préfèrent fermer les yeux sur certaines pratiques. Même quand des listes aux élections professionnelles regroupent quasi exclusivement des marocains ou des algériens. « Des entreprises ont vu d’un bon œil l’arrivée de ces communautarismes, parce que c’est un moyen pour eux d’acheter une paix sociale ».

L'extension du domaine islamique dans les quartiers...

 Constatation d'un ancien animateur du Bondy blog : « L’évolution de la ligne éditoriale du Bondy blog depuis les émeutes de 2005 traduit l’évolution des mentalités dans ces quartiers ces dix dernières années, notamment la montée en puissance des revendications identitaires qui ont désormais pris le pas sur les revendications sociales et politiques ».

Depuis des années cela se répand sur les réseaux sociaux avec l’intégration des marqueurs d’une pensée clairement intersectionnelle et décoloniale (tout en prétendant ne pas voir de quoi il s’agit, sacrés trotskiens!) On se souvient que peu après sa fondation le 7 février 2009, le NPA avait introinisée une candidate NPA voilée à Avignon, avec pour argutie : « une femme voilée c'est l'image de notre intégration dans les quartiers». A l'époque le petit Besancenot paradait aux côtés de ces inconditionnels du prolétariat que sont Dieudonné et le violeur Ramadan. Prenant la suite, un certain cheminot Anasse Kazib, scissionné du NPA paradait comme candidat éphémère à la présidence de la République bourgeoise ; d'origine maghrébine il s'était lancé en piste, sans aucune chance et avec un programme irréaliste, comique et à l'eau de rose. Avec l’étiquette Révolution permanente, nom de cette scission politique, du principal milieu trotkien caméléon12. Lequel groupuscule, très remuant dans les randos syndicales sur les retraites, malgré un langage qui se prétend marxiste , ne fait qu'appliquer le révisionnisme bourgeois de la secte socialiste Terra nova.

En 2012, la fameuse note de Terra Nova avait théorisé l’abandon de la classe ouvrière au profit des « minorités ». Peu à peu, l’affrontement des ethnies a remplacé la lutte des classes,  le musulman » le prolétaire, et le mâle blanc occidental le capitaliste. Cette dialectique manichéenne a contribué à accentuer fortement les fractures dans la classe ouvrière et à fragiliser la cohésion de classe, en particulier comme on le verra dans les quartiers pauvres

Sur le sens de ces scissions de plus en plus débiles du milieu trotskien, j'écrivais alors :

«  La tension sociale et les craintes du prolétariat face à un avenir catastrophe sont pour beaucoup plus dans cette crise du NPA qu’une histoire de rivalité avec la secte bourgeoise LFI. La petite bourgeoisie multicultiraliste et islamocompatible perd pied face au malaise induit par la montée du gangstéro-islamisme et le pourrissement des relations sociales à cause des exactions (pas incivilités) parfois meurtrières contre les simples prolétaires, soutenues et théorisées par le milieu interlope des racialistes. Même avec une procréation politique assistée le trotskisme ne pourra pas constituer une arme bourgeoise pour freiner ou dissoudre le combat de classe, il se verra réserver plus probablement un strapontin au sein d’un conseil ouvrier transgenre, mais sans voix décisive au chapitre du prolétariat »13.

 Car les demandes débordent désormais le milieu ouvrier. «Dans la banque, où le nombre de cadres est important, on constate une montée des revendications d'ordre religieux. Et dans l'automobile et le BTP, la question gagne les sièges administratifs», assure Benjamin Blavier, d'IMS. Cette nouvelle visibilité alimente la crainte d'une surenchère. «D'ici peu, tout le monde va arriver avec des kippas, des croix et afficher des Christ de partout dans les bureaux», pronostique un DRH à Dounia Bouzar. «Si je tolère la moindre demande, cela va prendre de l'ampleur», s'inquiète-t-il.

Importer les « logiques communautaires des quartiers »

Dans les années 1980 et 1990, c’est encore de fratrie qu’il sera question lorsque la politique dite des « grands frères » va inspirer les campagnes de recrutement ciblé à la RATP, un établissement public à caractère industriel et commercial, dont les salariés relèvent du droit privé, mais dont les missions de service public leur imposent de respecter les principes de neutralité et de laïcité. Cette idée des « grands frères » oscille entre action sociale – offrir de bons jobs à des jeunes socialement défavorisés – et marketing flatteur pour l’image de la régie. Hélas, la réalité n’est pas un conte de fées. Et le recrutement quasi exclusivement masculin va accentuer le déséquilibre hommes/femmes déjà marqué. Surtout, il va importer les « logiques communautaires des quartiers » au sein de l’entreprise.

Pour anticiper ces tensions, certaines entreprises distribuent maintenant un calendrier de toutes les fêtes religieuses à leurs chefs d'équipe. Tandis que d'autres s'opposent systématiquement aux «absences pour motif religieux». «Chaque entreprise bricole une place pour Allah. Si les salariés musulmans sont nombreux, ils dictent la norme. Sinon, c'est très aléatoire», résume l'anthropologue Dounia Bouzar, qui publie aujourd'hui les résultats d'une vaste enquête dans le monde du travail. (Allah a-t-il sa place dans l'entreprise ? Albin Michel). Un livre pédagogique où l'on regrette l'anonymat des managers qui racontent, au quotidien, la montée des revendications.

Consternant ! À subir...

LES SECTES ISLAMIQUES CONTRE LA REVOLUTION RUSSE

C'est un fait que le pouvoir bolchevique n'a pas pu se dépêtrer malgré des efforts politiques louables de cette mollusque d'islam.

La radicalisation des esprits en Russie au cours de l’année 1917, renforcée par l’incapacité du gouvernement provisoire russe à répondre aux principales revendications de la population, se manifesta aussi parmi les musulmans. Un rapprochement s’opéra à la fin de 1917 entre des groupes minoritaires au sein des populations musulmanes et les soviets et le parti bolchevique. Ces relations restèrent toutefois tendues, car les bolcheviks et les divers socialistes russes, actifs dans les soviets locaux, refusaient d’accorder une place à ces musulmans. Ils considéraient que ces populations n’avaient pas de prolétariat et que leurs convictions révolutionnaires n’étaient pas sincères. Ils étaient en ce sens sur la position qui avait prédominé avant 1917.

« Si les droits des populations musulmanes furent pris en compte par la création de républiques nationales soviétiques, la politique à l’égard de l’islam fut plus ambiguë. »

À l'inverse, le pouvoir central soviétique, principalement Lénine, jugeait que le ralliement de ces populations était essentiel aussi bien pour la victoire de la révolution en Russie que pour le futur de la révolution mondiale. En témoigne la déclaration adressée aux musulmans de Russie et d’Orient le 20 novembre 1917, dans laquelle  était proclamé le respect par le pouvoir soviétique du droit à l’autodétermination des musulmans. La résonance fut très grande dans ces populations. Dans les jours qui suivirent, le parti kazakh « Uch zhuz » (les trois hordes), d’obédience musulmane et socialiste, notait dans son journal : « Aucun gouvernement ni russe ni européen n’avait parlé cette langue avec les musulmans. […] La lutte contre l’impérialisme, proclamée par la démocratie russe [le gouvernement soviétique], apportera la libération des pays musulmans de l’exploitation du capital européen et les libérera du danger de morcellement constant. »

Le contexte militaire

La déclaration rédigée par Lénine avait été motivée par une position anticoloniale et révolutionnaire, mais aussi par le contexte politique et militaire. Ce dernier élément prit une importance grandissante avec le développement de la guerre civile entre « rouges » (le pouvoir soviétique) et « blancs » (coalition hétéroclite des opposants à la révolution d’octobre). La majorité des organisations musulmanes était opposée au pouvoir des soviets, dont les musulmans étaient quasiment absents, et hésitait à s’engager aux côtés des blancs. L’enjeu pour les bolcheviks était d’autant plus important qu’il s’agissait d’obtenir le soutien de bataillons composés de Tatars et de Bachkirs musulmans, réputés pour leur combativité. Le rôle de Mullanur Vahitov (1885-1918) et de Mirsaid Sultan-Galiev (1892-1940), Tatars proches des bolcheviks, fut crucial : ils mirent en œuvre le ralliement aux rouges de plusieurs bataillons musulmans et ils pilotèrent la création des principales organisations musulmanes soviétiques centrales en 1918. Au travers de celles-ci, ils cherchèrent à imposer leur projet de créer un pôle révolutionnaire musulman autonome (parti communiste des musulmans, armée rouge musulmane). La présence de musulmans dans les institutions soviétiques et les organes du parti devint une réalité, malgré l’opposition de nombreux bolcheviks localement et à Moscou. Tant que la guerre civile fit rage, Moscou ne s’opposa pas frontalement à leur action, mais dès la fin de l’année 1919 il devint évident que leur projet était voué à l’échec : les organisations centrales musulmanes furent progressivement démantelées et aucun commandement unifié ne fut accordé aux unités musulmanes combattantes. Néanmoins, leurs efforts aboutirent à la proclamation de républiques nationales autonomes pour plusieurs populations musulmanes entre 1919 et 1921 (Bachkirie, Tatarstan et Tatars de Crimée) : cette option avait été soutenue par Lénine et fut finalement imposée au parti bolchevique en 1920.

« La présence de musulmans dans les institutions soviétiques et les organes du parti devint une réalité, malgré l’opposition de nombreux bolcheviks localement et à Moscou.  »

Une force politique musulmane autonome ?

Ces organisations centrales musulmanes dirigées par des Tatars et des Bachkirs, présents dans les villes de Russie et concentrés autour de Kazan et d’Oufa, ne parvinrent pas à étendre leur autorité sur les autres régions. Leur exemple fut toutefois essentiel pour les bolcheviks musulmans du Turkestan, région à près de 90% musulmane : le pouvoir soviétique local avait prolongé la politique coloniale tsariste, se fermant à toute représentation des populations centrasiatiques entre 1917 et 1918. Un groupe centrasiatique autour de Turar Ryskulov (1894-1938), communiste kazakh, s’inspira du travail des organisations musulmanes centrales et s’appuya sur leur reconnaissance par le parti bolchevique pour imposer la création d’un bureau musulman du parti communiste turkestanais au début 1919. Ce bureau dut batailler contre les bolcheviks russes locaux pendant toute l’année 1919 et il finit par investir les organes soviétiques et communistes du Turkestan grâce au soutien de Moscou. Mais dès que la présence de représentants musulmans fut assurée, le pouvoir central s’inquiéta de l’existence d’une force politique musulmane autonome et s’efforça de limiter son expression, comme cela avait été réalisé avec l’initiative de Sultan-Galiev.

« Dès la fin de 1919, le terme de musulman, qui était compris comme une définition “nationale” de populations partageant des intérêts et une communauté politique, commença à être critiqué pour son acception religieuse. »

Dès la fin de 1919, le terme de musulman, qui était compris comme une définition « nationale » de populations partageant des intérêts et une communauté politique, commença à être critiqué pour son acception religieuse. La méfiance à l’égard des communistes musulmans et l’ignorance du monde musulman parmi les leaders bolcheviques avaient persisté et restèrent présents tout au long des années 1920. Les organisations centrales musulmanes furent renommées sous la terminologie de « peuples d’Orient » et le bureau musulman du Turkestan tenta d’imaginer une identité turke avant d’être dissout au début de 1920. Lénine privilégia alors la réorganisation de l’Asie centrale en républiques nationales distinctes, ce qui fut réalisé en 1924.

Le tournant de 1920

1920 marque le tournant principal qui modela la politique soviétique à l’égard des musulmans et leur place aussi bien à l’intérieur de la future URSS que dans le projet internationaliste de révolution mondiale. Lors du Xe congrès du parti communiste en mars, le principe des républiques nationales fut entériné et aboutit à la construction de l’URSS autour de républiques statutaires ou autonomes définies par une nationalité éponyme. Ce choix pensé comme temporaire s’avéra constitutif de l’identité soviétique. Au travers de cette orientation nationale, les projets portés par Sultan-Galiev et Ryskulov furent rejetés. Lors du IIe congrès de l’Internationale communiste, Lénine affirma le rôle directeur du Parti communiste russe et de la Russie soviétique dans la révolution mondiale et écarta les musulmans de Russie de l’action du Komintern.

« La proclamation de républiques nationales autonomes pour plusieurs populations musulmanes entre 1919 et 1921 (Bachkirie, Tatarstan et Tatars de Crimée) fut finalement imposée au parti bolchevique en 1920. »

Si les droits des populations musulmanes furent pris en compte par la création de républiques nationales soviétiques, la politique à l’égard de l’islam fut plus ambiguë. Dans un premier temps, il fut question de tolérance et d’une approche différenciée selon les populations sur une position défendue notamment par Sultan-Galiev. Puis des campagnes antireligieuses successives (campagne contre le voile des femmes…) vont être élaborées à partir de la deuxième moitié des années 1920. L’offensive sera finalement lancée dans les années 1928-1930 avec la fermeture des mosquées et la répression contre les mollahs. Un nouveau changement est inauguré après la Seconde Guerre mondiale pour des questions de propagande internationale. Un islam officiel est organisé en Union soviétique et les relations avec les pays musulmans se développent autour de rencontres et d’échanges.

LA VERITABLE NAISSANCE DE L'ISLAM POLITIQUE MODERNE EST CONTEMPORAINE DE LA CONTRE REVOLUTION

Au cours des années 1930, le fascisme met en place une politique en direction du monde arabo-musulman, à la fois en Méditerranée occidentale, vers l’Afrique du Nord et l’Égypte, ainsi qu’en Méditerranée orientale14. Pourtant, c’est un domaine d’étude qui a été, pendant assez longtemps, délaissé par l’historiographie. Il fait partie des champs de l’histoire du fascisme qui ont été laissés dans l’ombre jusqu’aux années 1980. Ce désintérêt interroge et les facteurs qui en sont à l’origine méritent d’être examinés. Les relations nouées entre le fascisme et des mouvements nationalistes arabes au cours des années 1930 furent à la fois politico-diplomatiques et culturelles, ce qui semble indiquer qu’elles ne répondirent pas seulement à des stratégies d’opportunisme politique mais aussi à des projets inscrits dans un temps plus long et résultant de convergences idéologiques entre fascisme et mouvements arabo-musulmans. Par ailleurs, ces liens, dans la mesure où ils fragilisaient la domination française en Méditerranée, traduisirent le choix du fascisme de clore la perspective d’une entente avec la France placée sous le signe de la latinité.

Un fascisme-mouvement aux méthodes et aux ambitions révolutionnaires tendues vers un double objectif : construire l’État totalitaire afin de forger l’ « Homme nouveau », et bâtir un nouvel ordre international se substituant à celui échafaudé par les traités de 1919-1920. En Méditerranée, en Afrique et au Moyen-Orient, les tenants du fascisme révolutionnaire cherchaient à effacer l’hégémonie franco-britannique pour établir un nouvel espace vital italien. Le projet supposait de nouer une alliance avec les mouvements arabo-musulmans afin d’évincer les puissances française et anglaise de Méditerranée.

Il était difficilement concevable, de la part des représentants de l’antifascisme, que des dirigeants des régimes arabes – entourés d’une charge « positive » – se soient rapprochés, dans les années 1930-1940, des régimes fascistes, voire inspirés de leur idéologie (par exemple ceux de Jeune Égypte et des Chemises vertes).

Au cours des années 1920, la position du fascisme sur les problèmes du Moyen-Orient a été ondoyante, le régime entretenant des contacts alternativement avec des représentants du mouvement sioniste et des mouvements nationalistes arabes. Ayant des visées sur le mandat français en Syrie, il eut ainsi tendance à soutenir ceux-ci contre la domination française. Toutefois, la politique de répression accrue menée en Libye contre la résistance sénoussis entre 1928 et 1931 provoqua de vives protestations dans le monde arabo-musulman. Dans ces conditions, ce fut après 1931 que Mussolini put s’engager dans une politique de rapprochement en direction des États et surtout des organisations nationalistes arabo-musulmanes en lutte pour leur émancipation contre les puissances coloniales française et britannique. Ces relations eurent des dimensions à la fois politiques et culturelles. Dans le registre politique, le fascisme apporta un soutien aux leaders arabo-musulmans et à leurs organisations, à la fois matériel (armes, financements, logistique) et politique (appui à l’Irak lors de son indépendance puis de son entrée à la SDN en 1932). Les liens les plus étroits furent établis avec le néo-destour tunisien de Bourguiba, les mouvements égyptiens Jeune Égypte et les Chemises verte3, al-Husseini, le leader palestinien, et surtout Chekib Arslan En mars 1937, Mussolini reçut à Tripoli l’épée de l’islam. Geste de propagande, il était censé faire de lui le protecteur temporel de musulmans.

Toute la place que le fascisme fit à la culture dans le domaine de sa politique extérieur4. Le régime lança en 1932 une revue bimestrielle, l’Avvenire arabo, créa en 1933 l’Institut d’Orient, organisa à Rome la semaine des Étudiants orientaux fin 1933-début 1934, mit en place en 1934, à l’initiative de Galeazzo Ciano, 

Dans les années suivantes, le fascisme apporta son appui au mouvement de contestation de la domination française en Syrie à la pointe duquel se trouvait Arslan. L’Italie espérait se faire céder par la France une part au moins de son hégémonie en Syrie en échange d’un abandon de ses visées en Tunisi8.

L’initiative du tournant vint de l’Italie : cherchant à contester la domination des deux grandes puissances coloniales en Méditerranée et en Afrique, le régime fasciste opta pour un appui aux mouvements nationalistes arabo-musulmans en lutte contre elles. Toutefois, la politique italienne était ambiguë car ses accents anti-impérialistes se doublaient d’une stratégie visant à retirer des avantages en tant que puissance coloniale et à étendre sa domination en Afrique et en Méditerranée. Si les desseins italiens recélaient des incertitudes pour La Nation arabe, celle-ci pouvait toutefois retirer plusieurs bénéfices de la proximité avec l’Italie. Dans un article, Arslan a reconnu avoir été contacté par un émissaire de Mussolini pour négocier les termes d’un rapprochemen3. Le soutien financier apporté à la revue par le régime italien a certainement été un élément important de l’accor4. Outre l’approbation de la diplomatie italienne au Moyen-Orient et des mesures d’apaisement déployées en Libye, La Nation arabe a soutenu la nouvelle politique fasciste respectueuse de l’identité arabe de la Libye (efforts en faveur de l’éducation des Arabes, en faveur de la langue arabe) et envers le culte musulman (interdiction des missions chrétiennes auprès des musulmanes, construction de mosquées financées par l’administration italienne). Pour tenter d’apporter une explication cohérente à cette volte-face, Arslan a imputé la responsabilité des exactions de la période 1928-1931 au général Graziani, tandis qu’il a crédité le Mussolini, rencontré à deux reprises à Rome en 1934 et dont il a dressé des portraits élogieux, de celle de la politique de « réparation » :

Comment interpréter ces relations entre fascisme et mouvements nationalistes arabo-musulmans ? S’il est indéniable que le choix d’un appui réciproque ait été motivé par des considérations d’opportunisme politique, les deux parties ayant des ennemis communs, la question est posée d’un rapprochement résultant aussi de convergences idéologiques : sont susceptibles d’avoir œuvré en ce sens leur antisémitisme commun (à partir de 1938 pour le fascisme) et un éventuel philo-fascisme des mouvements nationalistes arabo-musulmans

Le rapprochement entre les deux protagonistes fut la résultante d’une realpolitik consistant à s’associer en vue de lutter contre leurs ennemis communs, les deux grandes puissances coloniales qui dominaient le monde arabe du Moyen-Orient à l’Afrique du Nord. Arslan et La Nation arabe ont ainsi misé, à partir de 1933, sur un soutien de l’Italie pour secouer entre autres la tutelle française en Syrie et au Maghreb, ou l’hégémonie britannique en Palestine. Le néo-destour de Bourguiba a fait un calcul identique à propos de son combat contre la domination française en Tunisie. Outre un renfort diplomatique et politique, ces organisations ont reçu de l’Italie une aide financière. Juliette Bessis a défendu cette lecture dans ses travaux sur la Tunisie et sur Arslan, et récusé l’idée d’un philo-fascisme de l’émir syrien comme des dirigeants du néo-destour.

Les mouvements nationalistes arabo-musulmans ont vu dans le fascisme essentiellement un allié politique contre la France et la Grande-Bretagne.

D’ailleurs, la lecture de La Nation arabe nous conduit de la même manière à éloigner l’idée d’une proximité idéologique avec le fascisme. Toutefois, d’autres facteurs que le seul calcul politique sont à prendre en considération. Le premier concerne l’attachement d’Arslan à la figure du chef en régime de dictature. Outre les traces d’une vive admiration pour Mussolini que l’on a relevées dans plusieurs de ses textes, Juliette Bessis a signalé la sympathie qu’il éprouvait pour Hitle4. Le second facteur renvoie à la profonde aversion éprouvée à l’égard des sociétés européennes libérales auxquelles il reprochait le matérialisme, l’individualisme, le déclin mora5 ; la démocratie parlementaire ne paraît pas, non plus, avoir constitué un modèle politique pour lui. Ces éléments ont certainement contribué à infléchir son choix de jouer la carte italienne.

Ayant soutenu les organisations d’émancipation du monde arabe dès les origines du fascisme, les tenants de ce courant révolutionnaire partageaient avec elles un rejet des impérialismes britannique et français et une hostilité au mouvement sioniste soutenu par la Grande-Bretagn9. Le projet aurait échoué eu égard à l’opposition du courant du fascisme-régime traditionaliste qui, lui, s’en tenait à la conception d’une politique pro-arabe comme moyen de gêner la France et la Grande-Bretagne en Méditerranée et les contraindre à des concessions. Mussolini aurait finalement arbitré en faveur de cette dernière stratégie.

Le wahhabisme a forgé l'identité de l'Arabie saoudite depuis la création de ce royaume, en 1932. Depuis les années 1980, grâce à l'argent du pétrole, il a réussi une OPA sans précédent sur l'islam mondial. Or l'islam mondialisé est impossible, les divers gangs islamistes sont et seront toujours en guerre les uns contre les autres, parce que c'est la nature même de ces gangs arriérés, inhumains et simples copies du capitalisme décadent. Le messianisme musulman est de la merde. Le marxisme lui, n'est pas un messianisme, il intègre le doute quant à l'avenir mais fait référence aux hommes libérés des tares religieuses et de la pourriture capitaliste. (mon livre "Le marxisme n'est pas un messianisme" a été refusé par les maisons d'édition...de gauche

A la suite des fascismes et de l'islam complice bourgeois des années 1930, L'islam mondialisé n'est qu'un instrument des puissances impérialistes (surtout USA er GB) pour briser les jambes du prolétariat européen, pour inhiber et dévitaliser le prolétariat afin d'aller vers la guerre mondiale. Les populations activement catéchisées elles, sont prêtes pour le sacrifice à condition qu'il se déroule au nom d'Allah !


NOTES 

1« Votre métier a-t-il soutenu des grèves d’ouvriers appartenant à d’autres corps de métiers ? (question n°53) En présentant l’ « Enquête ouvrière » qu’il avait rédigée pour la Revue Socialiste, Marx écrit :
« Dans l’attente que le gouvernement français ouvre… une vaste enquête sur les faits et les méfaits de l’exploitation capitaliste, nous tenterons d’en commencer une de notre côté. Nous espérons être soutenus par les ouvriers des villes et des campagnes, qui comprennent qu’eux seuls peuvent décrire en toute connaissance de cause les maux qu’ils endurent, qu’eux seuls, et non des sauveurs providentiels, peuvent énergiquement remédier aux misères sociales dont ils souffrent. »[[Marx, Le Capital.

3Dans ces ateliers, l’unité de travail est familiale, il n’y a donc pas de dissociation entre la vie familiale et la vie professionnelle. Une soupente est le plus souvent aménagée dans la partie la plus éloignée des fenêtres de l’atelier dans un espace d’environ 3 à 4 m. Sa partie supérieure (ou mezzanine) abrite la chambre à coucher, la partie inférieure sert de cuisine. Dans la cuisine, toujours très isolée des métiers à tisser de manière à ne pas tacher les tissus, on trouve un évier de pierre (ou souillarde) et un fourneau à charbon. La cuisine sert à la fabrication des repas mais aussi à diverses activités professionnelles comme le traitement à la vapeur de certains fils et tissus (le crêpe notamment).

4Une minorité révolutionnaire pro classe ouvrière comme le CCI (avec Chirik aux commandes et moi à la ronéo) s'était lancée à corps perdu dans un activisme exagéré bénissant les années 1980 en tant qu4 « années de vérité » ; bien connu du milieu maximaliste cette erreur grossière a toujours été niée par les tenants actuels du groupe, ce qui est malhonnête mais pas infamant en soit ; il, vaut mieux se tromper avec la classe ouvrière que la trahir en lui faisant voter Mitterrand.

5Qu'on se rappelle la grève massive de mai 68 où l'on voit sur les photos de la grève, et au premier plan, de très nombreux ouvriers maghrébins d'origine enthousiastes comme les étudiants..

6« ... la lutte revendicative constitue le socle de granit du développement de la lutte de classe. Cela fait partie, en effet, de l'ADN de notre organisation puisque cette conception était déjà au cœur de la compréhension marxiste du groupe précurseur du CCI, Révolution internationale  en France ». (…) « : "Le processus à travers lequel la classe ouvrière s’élève à la hauteur de sa tâche historique n’est pas un processus distinct, extérieur à sa lutte économique quotidienne contre le capital. C’est au contraire dans ce conflit et à travers lui que la classe salariée forge les armes de son combat révolutionnaire".Notre plate-forme ne dément pas une telle position de notre part »  . Cette définition apparaît cependant plus large que ce genre de définition stalinienne très ouvriériste : «  l'appartenance de classe ne se fonde pas sur la place dans un espace commun hors-travail mais dans une commune exclusion de la propriété des moyens de production ». Ensuite, même si la production reste le domaine central de la confrontation des classes, l'assertion du Manifeste de 1848 : « Les individus ne constituent une classe, écrit Marx, que pour autant qu’ils ont à soutenir une lutte commune contre une autre classe ; pour le reste, ils s’affrontent en ennemis dans la concurrence » (L’idéologie allemande).- ne limite pas la lutte commune au seul territoire de l'usine.

7« La crise du logement pour les travailleurs et une partie de la petite bourgeoisie dans nos grandes villes modernes est un des innombrables maux d'importance mineure et secondaire qui résultent de l'actuel mode de production capitaliste. Elle n'est nullement une conséquence directe da l'exploitation du travailleur, en tant que tel, par le capitalisme ».Et nota bene, les commentaires délirants suivants : « Le travailleur se présente devant l'épicier . comme un acheteur, c'est-à-dire comme quelqu'un possédant de l'argent ou du crédit, donc nullement comme un travailleur, c'est-à-dire comme quelqu'un vendant sa force de travail. L'escroquerie peut certes le toucher, comme d'ailleurs toute la classe moins fortunée, plus durement que les classes sociales plus aisées : elle n'est point un mal qui soit propre à sa classe."Le salarié est au capitaliste ce que le locataire est au propriétaire."Ceci est complètement faux. (...)«  Et voici que notre proudhonien s'en vient, comme s'il s'agissait d'une grande régression, pleurant et gémissant sur l'expulsion des travailleurs de leur foyer, alors qu'elle fut justement la toute première condition de leur émancipation morale ». Engels se vante ensuite d'avoir dit cela 27 ans auparavant, mais se trompe en croyant déceler un embourgeoisement ouvrier ave l'achat de maison à crédit.

8Il faut quand même remarquer ici que le travail de traduction a été réalisé chez Gallimard, non par de vagues intellos petitts bourgeois, mais par Rubel et Evrad deux compagnons de route de Marc Chiric, donc de ce courant qui a maintenu et transmis les principes les plus critiques et pertinents du capitalisme moderne et de sa gauche bourgeoise ; Suzanne Voute figure de proue du petit parti bordiguiste dans les années 50 et 60 , avait également travaillé à leurs côtés pour accomplir ce magnifique travail. Autant les courants auxquels ces lutteurs obnt appartenu sont restés méprisés par la gent intellectuelle bourgeoise et leurs littérateurs, autant ils ont su fournir via l'édition

bourgeoise les armes théoriques dont le prolétariat a toujours besoin !

10Dans le milieu révolutionnaire maximaliste nous sommes restés complètement aveugles face à cette montée de la gangrène religieuse. Nous diffusions devant ces usines en soutenant les vraies revendications de classe mais sans dénoncer celles « hors classe » ou en pensant qu'elles étaient secondaires dans l'esprit de ces ouvriers croyants ! Chez PSA, les salles de prière sont un des acquis des grèves de 1982. Les ouvriers avaient alors débrayé pour plus de liberté syndicale, une augmentation des salaires, et davantage de dignité. Les salles de prière n'étaient pas une des revendications principales du mouvement, mais elles se sont greffées au mouvement, réclamées par des responsables syndicaux de la CGT après le 29e jour de grève.

11Jean-Claude Mailly, l'ex-secrétaire général de Force ouvrière, s'était alarmé à l'époque de tentatives d'«entrisme communautariste» dans son organisation à la RATP, afin de faire passer certaines revendications, comme l'aménagement des horaires selon les heures de prière.

12.Repéré lors des manifestations de cheminots en 2018, Anasse Kazib était régulièrement invité sur les plateaux des émissions les plus débiles, comme Les Grandes Gueules ou Touche pas à mon poste. Les parainages furent heureusement insuffisants mais caractéristiques de la merde idéologique véhiculée par cette nouvelle extrême-gauche musulmaniaque.Parmi les signataires, plusieurs zozos du poujadisme décolonialiste ! Assa la sœur Troré qui ne va jamais chez le coiffeur, Taha Bouafs activiste anti-flic primaire viré de la Nupes pour soupçon d'abus sexuels, et nombre d'islamo-gauchistes en vue. Cette mouvance idéologique confuse et raciste considère que l’histoire coloniale continue de structurer le champ social en France. Elle est souvent et justement accusée de se focaliser sur des thématiques identitaires ou culturelles au détriment d’une lutte des classes universelle. Lire mon excellent article sur ce clown et son programme invraisemblable jeudi 29 avril 2021 Patapouf Anasse président ?

13https://proletariatuniversel.blogspot.com/2020/07/vers-un-trotskisme-transgenre-version.html

 

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