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samedi 18 mars 2023

C'est la lutte finâââle ou comment Macron a joué à qui perd gagne

 

LA GOUVERNANCE DE" L'EXECUTIF" PAR LE CHAOS

« Les syndicats avaient mis en garde l'exécutif contre le risque d'embrasement social : c'est, en substance, le message qu'a tenu le patron de la CGT ce samedi matin. Invité sur Europe 1, Philippe Martinez a rappelé que les organisations opposées à la réforme des retraites avaient «alerté le président» de la République : dans son communiqué du 7 mars, l'intersyndicale avait ainsi écrit que «le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique qui conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive». «Personne ne pourra nous dire que nous n'avons pas alerté le président de la République», a souligné le syndicaliste. «En marge des manifestations, il y a des problèmes», a reconnu Philippe Martinez, tout en soulignant le bon déroulement général des mobilisations de l'intersyndicale, depuis le début du mouvement social. Face au «coup de force» d'Emmanuel Macron, l'intersyndicale promet de rester mobilisée, dans les jours prochains, estimant que les grèves et manifestations ont déjà permis d'empêcher l'exécutif d'obtenir une majorité pour son texte. «C'est le fruit de la mobilisation du monde du travail et de la population», s'est félicité Philippe Martinez. Ce week-end, des «rassemblements» et des «manifestations» sont attendus, avant la neuvième journée nationale, jeudi prochain. «Nous appelons à renforcer les grèves reconductibles», a martelé le représentant de la centrale »


Tout est dit, tout exsude la forfaiture classique des mafias syndicales, pacifistes et aux côtés de la police anti-émeute. Et pourtant que les images étaient belles hier soir, place de la Concorde, prometteuses de futures cartes postales comme on n'avait pas pu en faire en Mai 68 : flics et émeutiers, pardon zadistes urbains (nouvelle invention médiatique en référence à la théorie clocharde hippie-gauchiste, marginale, éclose à ND des Landes) , avec comme arrière plan le parle-ment et la tour Eiffel girouettant sa lumière comme un rayon de la foire du trône. Des cagoulés, y inclus les flics habituels déguisés en émeutiers, déplaçaient tranquillement des barrières de chantier devant des rangées de camions de CRS immobiles pendant plus de cinq heures, avec pour consigne de ne surtout pas intervenir dans la nasse que constitue cette place historique, et laisser libre cours au spectacle tant attendu d'une violence à vocation plus spectaculaire que dangereuse pour l'Etat, exhibition, tant attendue et en vain depuis le 7 mars, par des médias non seulement avides du sensationnel mais payés par l'Etat pour ridiculiser la sourde protestation, majoritaire, contre l'allongement de l'exploitation salariée. Un feu (de joie?) était allumé pour distraire la masse des bobos étudiants gauchistes qui dansaient et reprenaient les slogans syndicalistes les plus bêtes ; on nous précisait que d'antiques gilets jaunes étaient présents comme la veille. En résumé le « chaos » prenait bonne tournure, contribuant à donner du sel au suspense entretenu par les larbins médiatiques et nous soulageant de la persécution de l'ami de Sarkozy, Palmade. Les masses télévisées de « l'opinion poublique » allaient pouvoir s'indigner en pantoufles face à cette exhibition télévisée en direct, mettant surtout en gros plan les CRS comme victimes, contre « les casseurs » qui « souillent la Répoublique », et les mafias syndicales se réjouir « d'avoir alerté M1CRON », « certains redoutent de la violence », « Plusieurs responsables syndicaux dans les secteurs du transport et de l'énergie ont par ailleurs mis en garde contre de possibles «débordements» ou «actions individuelles» de salariés de la base ».

. Chacun son rôle : aux généraux syndicaux la reconductibilité de longues marches inutiles vers la...résignation et, en fin de parcours et de 49.3, aux agités du bonnet les bobos gauchistes pour ridiculiser l'indignation ouvrière avec de petits soirs enflammés par pétards de carnaval et haine anti-flics simplette, comme alternative aux enterrements syndicaux successifs, marches pépères + cet inexistant « bloquer tout le 7 », dite de façon ampoulée « journée historique » après le fameux « mettre l'économie française à genoux ».

Il faut reconnaître que le mode de trahison syndicale a modifié sa stratégie classique pour empêcher toute grève de masse et contrôler un immense mouvement de protestation : tenir un langage jusqu'auboutiste jusqu'au...bout. Laissant le temps au temps, en amusant le bon peuple par des défilés assez espacés dans le temps, couplés avec le cirque parlementaire, afin finalement que celui-ci soit aussi revalorisé comme « garant de la démocratie ».

Je reste très dubitatif sur l'orchestration en premier temps de la grève des éboueurs, qui n'est pas une gêne ni pour le gouvernement ni pour les cliques politiques bourgeoises aux ordres des industriels pour allonger la durée d'exploitation (aussi dans un secteur où on décède avant tout le monde), mais où la plupart vont continuer à partie à 57 ans, avec la clause du « grand-père ». Pourquoi avoir poussé cette corporation à s'épuiser dans une longue grève dont ils auront du mal à se remettre ? Et pas EDF ou les transports publics qui peuvent tout bloquer en trois jours ? Comme pour le reste de l'orchestration : monter l'oupinion publique contre les « excès », en l'occurrence la puanteur et à présent l'usage incendiaire par les « ultra-gauches » des pauvres poubelles, plus débordées que les mafias syndicales ou la police anti-émeutes.

La chorégraphie du suspense parlementaire et syndical avait connu, on s'en souvient son épisode féministe gogol avec les « Rosies » collectif féministe, créé en 2019 autre pantalonnade présumée faire plier Macron et encensé par l'organe principal des bobos Libé comme étant « devenu la coqueluche des manifestations. Bleu de travail sur le dos, fichu rouge dans les cheveux et gants de vaisselle jaunes aux mains en référence à Rosie la Riveteuse, icône féministe de la pop culture américaine, les Rosies en ont sous le capot. En cet après-midi dgrève «historique» elles se déhanchent quatre heures durant sur des tubes revisités pour l’occasion. Plutôt synchros, les filles chantent à tue-tête et mettent l’ambiance dans le cortège parisien ». Seul le CCI dénonce dans un excellent article cette féminisation stupide et folklorique de la lutte de classe, comme de faire parler Sardine Ruisseau à la fin des manifs ; Seule la révolution communiste peut mettre fin à l’oppression des femmes


LA FARCE DES MOBILISATIONS INTERPROFESSIONNELLES A REPETITION ET DES ACTIONS DISPERSEES


La succession des « journées noires » n' a finalement impressionné personne. Le nombre importe peu, pour le gouvernement et même du point de vue de la lutte de classe et même le taux de la colère si n'existe d'autre alternative que de conserver ;;; les inégalités existantes et en particulier le caractère privilégié des « régimes spéciaux » (qui indigne pas seulement les couches moyennes). Actions « coups de poings », fable des grèves reconductibles dans des AG inexistantes, barrages filtrants, coupures ciblées, syndicats « pressés par leur base », « journées d'action » invisibles, « journées décisives » à répétition, « attention il ne faut pas opposer la rue au parlement, etc. Au niveau national et social, les syndicats ne font que reproduire ce qu'il font en général dans touter grève : isoler, disperser, voire « radicaliser » en guérillas aussi ridicules qu'inutiles à renforcer une lutte de classe véritablement contrôlée et organisée par de véritables AG.

Je m'interroge aussi sur la dite bêtise des députés de droite qui auraient obligé le gouvernement à se rabattre sur le 49.3. En effet s'ils avaient joué les godillots de « l'exécutif »; ils mettaient à mal ... les complices syndicaux qui, comme à chaque fois auraient plaidé l'àquoibonisme : « la loi est votée donc légale, on ne peut que jeter l'éponge », comme leurs généraux nous avaient fait le coup par le passé. En soit disant poussant le gouverne-mentt au 49.3, ce « bras d'honneur » (dixit moustache en partance) suscita un tel tollé général permettant à la clique à Mélenchon, en plus de s'être ridiculisée au parle-ment avec son tollé de potaches, de protester pour atteinte à la démocratie alors que ce 49.3 fait partie des règles de la démocratie bourgeoise et est régulièrement utilisé sans protestations de la députaille. Permettant aux syndicats de ne pas apparaître comme se couchant devant leurs maîtres, en rajoutant une nouvelle couche d'enterrement planifié (le 9 ème) forcément en baisse et destiné à favoriser la neurasthénie ouvrière, si aliénée depuis le début du cirque protestataire ou les prolétaires ont le tort de s'être laissés mener en bateau pour ne pas dire en péniche syndicale.


Le parle-ment n'a visiblement aucun intérêt à laisser nuire un quarteron de « droite sociale » pour faire tomber le gouvernement lundi. Toutes les cliques politiques de la bourgeoisie auraient toutes à y perdre. La Nupes avec sa masse hétéroclite de bobos irresponsables ; Sarkozy sarcophage a justement rappelé comment ils avaient pris en otage Hollande sur le nucléaire, et leurs diverses dérives d'écologie punitive, va en faire sauter plusieurs en cas d'élections anticipées. Le parti macroniste Renaissance décéderait, la droite plus rien mais La Pen pourrait en profiter et en route pour une troisième cohabitation avec Martine la galeuse à Matignon. La répression, sans crever les yeux comme aux gilets jaunes, par réquisition ou expulsions manu-militari devrait parachever le suspense politique et le scénario syndicrate afin de faire barrage à tout ce qui menace l'ordre bourgeois et "sa démocratie"


La suite au prochain numéro.



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