PAGES PROLETARIENNES

jeudi 27 octobre 2022

AVEC BESANCENOT LA CONFIRMATION DU SOUTIEN TROTSKISTE AU TERRORISME BOURGEOIS

 

« Depuis son passage dans le camp bourgeois, le trotskisme n’a jamais manqué une occasion d’attaquer la conscience de la classe ouvrière en poussant les prolétaires à prendre le parti d’un camp impérialiste contre un autre lors des conflits qui se sont succédé depuis la Seconde Guerre mondiale. Leur positionnement face au chaos guerrier sévissant en Ukraine le confirme encore une fois »[1].

UN SOUTIEN PAS CRITIQUE DU TOUT A LA GAUCHE DU CAPITAL 

On va examiner comment le sieur Besancenot s'est associé, en 2009, aux positions réactionnaires de ses pères en politique sous couvert d'un « terrorisme émancipateur » dans sa postface au livre de la fille du principal inaugurateur du terrorisme vengeur de la résistance bourgeoise, le fameux colonel Fabien, légende nationaliste, volontairement passée sous la table désormais... mais qui pourrait ressortir de la naphtaline historique si Poutine nous envahissait...

L'ambiguïté, faussement révolutionnaire, du trotskisme se vérifie encore aujourd'hui dans toutes leurs prises de position même et surtout sociétales. Certes la généralisation stupide de la cause du meurtre sauvage de la petite Lola comme conséquence de l'immigration par la bande à Zemmour et Cie est stupide et inadmissible, mais de là à parler de « fascisation » comme le clame le dernier édito du NPA, n'est pas mieux car cela permet de confirmer leur islamo-gauchisme et de cacher leur position irresponsable face à une immigration massive (pure et sans tâches) qui contient, même en minorité, une idéologie islamiste sans pitié et terroriste, avec laquelle sont aussi menacés les croyants arabes s'ils ne font pas profil bas sur des coutumes arriérées. Si l'on ne peut mélanger le sadisme (et la tarée ne peut être défendue par une prétendue folie comme le dit le NPA aux côtés des avocats souteneurs) de la tueuse au phénomène migratoire, il n'en reste pas moins que presque tous les jours une femme est violée ou tuée par des étrangers d'origines africaines ou arabes. J'ai déjà expliqué pourquoi et pas seulement en raison des gouffres culturels (sur lesquels les féministes se taisent). Il n'est reste pas moins que, par exemple, l'Etat algérien soutient le NPA en assurant : « nous ne voulons pas récupérer celles et ceux qui ont été déformés par vos moeurs » ; le même cynisme des deux côtés de la Méditerranée !

EN 1941-45 UNE RESISTANCE « POPULAIRE » ?

Mais surtout pas de classe, et sans la classe ouvrière ! Comme les gilets jaunes la résistance fût surtout un mouvement de petits bourgeois. En postface au livre de Monique Georges « Le colonel Fabien était mon père », Besancenot, en postface nous révèle la vraie face du trotskisme moderniste  en voulant faire partager aux jeunes recrues de sa secte son admiration adolescente pour un tueur stalinien, transformé en héros avec son nom d'emprunt sur des plaques des rues en France :

« Mais il y avait derrière son nom une illustration de la lutte contre le nazisme, qui n'avait pas été que l'affaire des militaires, mais aussi de résistances populaires »

Peu de groupes vraiment marxistes ont dénoncé la participation des trotskistes à la résistance bourgeoise ; cette histoire reste dans les limbes et ignorées ou masquée par les universitaires...gauchistes. Si encore ils ne s'en vantaient plus... mais leur politique de détournement de la réelle opposition de classe au capitalisme s'est poursuivie de la fin du XXe au XXIe siècle comme en ont témoigné leurs soutiens répétés aux libérations « nationalistes », comme à tant d'autres terrorismes pour autant qu'ils provenaient de « pauvres colonisés », et qui, en fin de compte, sert à justifier un antiracisme pervers qui revient à adouber l'expansion de ce ridicule racisme anti-blanc (l'invocation du racisme et d'une immigration sans tâches servant plus que le reste à diviser la classe ouvrière). Leur campagne dénonçant la « fascisation » du régime du fait de l'expression indignée dans les médias des simplistes zemmouriens (bons à rien politiquement) sert évidemment à écarter tout problème venant d'une immigration forcément incontrôlable par nature, et surtout venant à point pour faire passer au second plan la combativité des travailleurs en France et un peu partout. Cette FONCTION de déviation des problèmes de classe par les divers clans trotskiens, avec les diverses théories bourgeoises (féminisme, antiracisme à sens unique, écologie renaissance industrielle, etc.) puise évidemment sa source dans l'histoire de la décadence du trotskisme en idéologie sœur du stalinisme, puis grâce à des gens comme Besancenot dans une reconversion populaire-populiste qui est la caractéristique générale du gauchisme aujourd'hui complètement inféodé au syndicalisme et au parlementarisme bourgeois. 

Il y a quinze dans ce même blog j'ai largement rendu compte de la mystification auréolant les meurtres du colonel Fabien[2]. Sur cette résistance « terroriste » j'écrivais :

« Il s’agit bien d’un mythe (peu glorieux) de la gauche capitaliste en effet. Le PCF ne reconnut sa responsabilité dans l’attentat de Nantes qu’en 1950, mais non comme un crime. La résistance avait été enterrée depuis longtemps par la reprise en mains des rênes de l’Etat bourgeois et des corps militaires. Les résistants ne faisaient plus figure que de rigolos utopistes quand les anciens fonctionnaires pétainistes, Papon et Cie, avaient repris leurs fonctions dans l’appareil d’Etat. Lors d’une commémoration, devant 15.000 personnes, le 20 octobre 1991, le dernier membre du commando qui avait exécuté le lieutenant-colonel Karl Hotz à Nantes, entraînant les représailles contre les otages de Chateaubriant, Gilbert Brustlein avait exhibé un panneau « Marchais n’a pas sa place ici ! » et avait été expulsé manu militari par les officiels gaullistes et le SO du PCF. Désordre. Comme Guévara pour les trostskiens, Guy Môquet avait jusque là longtemps servi de vitrine à l’histoire maquillée du P CF. »

A la manière stalinienne, Besancenot ment dans son apologie du Colonel Fabien 

« De même il ne demanda pas l'aval du parti lorsqu'il décide d'abattre un officier allemand le 21 août 1941 ; il veut venger l'exécution de ses amis de la jeunesse communiste arrêtés après les manifestations contre l'occupant à l'été 1941, et lancer le signal d'une nécessaire lutte armée contre les nazis ».

Mensonge ! Sous couvert d'une vengeance contre l'assassinat de deux militants dans le bois de Verrières, c'est l'appareil du PCF qui s'est servi du petit soldat Pierre Georges. D'abord pour faire oublier sa demande de reparution de l'Humanité, puis la programmation de l'assassinat de n'importe quel allemand en uniforme est fixé à la date du 21 est choisie en référence à  l'invasion de la Russie stalinienne deux mois plus tôt.  L'attentat signifie l'entrée du PCF dans la guerre capitaliste. Cet attentat et ceux qui suivent sont réalisés, non par un héros « indépendant » mais par un parti clandestin dans le but d'aider la patrie russe en obligeant le Reich à maintenir des troupes à l'Ouest mais, perversement, en provoquant des répressions ignobles pour recruter des soldats maquisards dans la même fonction suicidaire que les pioupious de 14. Ce meurtre au métro Barbès, totalement étranger à toutes les conceptions et engagements du mouvement ouvrier révolutionnaire est la première cause des représailles féroces et décuplées de l'armée nazie. Cette analyse et cette causalité est totalement absente des manuels scolaires, comme elle l'était pour le jeune lycéen Besancenot.

La notice de wikipédia est dans l'ensemble pleine de contre-vérités. Comme pour Oradour sur Glane et la Corrèze les données sont inversées ; ainsi on parle d'abord des représailles allemandes sans placer en premier les conneries concernant une victoire locale incongrue et inappropriée des nationalistes résistants :

« Le massacre de Tulle est un ensemble de crimes commis dans la ville de Tulle par la 2e division SS « Das Reich » le 9 juin 1944, trois jours après le débarquement en Normandie. Après une offensive des FTP, les 7 et 8 juin 1944, au cours de laquelle les troupes allemandes perdent au moins 35 soldats et tuent dix-huit garde-voies, l'arrivée d'éléments de la « Das Reich » contraint les maquisards à évacuer la ville. Le 9 juin 1944, après avoir raflé les hommes de 16 à 60 ans, les SS et des membres du Sipo-SD vouent 120 habitants de Tulle à la pendaison, dont 99 sont effectivement suppliciés. Dans les jours qui suivent, 149 hommes sont déportés à Dachau, où 101 perdent la vie. Au total, les crimes de la Wehrmacht, de la Waffen-SS et du Sipo-SD font 218 victimes civiles à Tulle ».

Ainsi passe au second plan la cause des représailles de l'armée allemande[3], agissant en représailles comme n'importe quelle armée du monde dans ce genre de causalité ! Nos braves maquisards eux ont pris la fuite laissant la population civile comme cible de la vengeance de la soldatesque allemande. 

La première conclusion qui s'impose, et qui est encore valable hélas aujourd'hui (cf. Iran, Ukraine et Russie), toute résistance intérieure, hormis la grève même limitée, est un leurre : jamais des populations opprimées et humiliées par un régime dictatorial n'ont pu se libérer par elles-mêmes et encore moins avec ces méthodes terroristes, même plus anarchistes, mais organisées par la bourgeoisie ! La résistance a réussi à amplifier un esprit de vengeance aveugle chez le français lambda et à favoriser d'autres massacres nazis des populations civiles « otages » !

C'est le débarquement américain, plus que Stalingrad en Russie qui met à bas Hitler (la plupart des historiens taisent que Staline a bénéficié du prêt-bail américain et fait repeindre les chars US aux couleurs russes ! La résistance française resta méprisée par les alliés, d'autant qu'elle était surtout liée à l'impérialisme stalinien.[4]

Qu'on m'entende bien, je n'aurais eu aucune objection pour l'exécution immédiate des pires salopes nazies, mais pas dans un cadre nationaliste ; d'ailleurs les « probes alliés » n'en ont fait exécuter qu'une infime partie à la fausse  « libération » ; la majorité des salauds et des industriels nazis sont restés en fonction ou sont morts dans leur lit[5]. 

Face à cette logique résistancielle, aveugle, un Marcel Cachin resta digne de son passé socialiste en condamnant, par affiches, des attentats « individuels » (ce qu'ils n'étaient pas) mais bien organisés par le collectif stalinien ![6] Le militaire allemand n'est pas un officier ni un nazi, c'est l'aspirant Alfons Moser, simple auxiliaire d'intendance.

La première conséquence de cet acte de crétins permet aussitôt de renforcer la terreur nazie, ainsi que le montre l'avis ci-contre. Les lâches collabos français mettent ensuite en place des tribunaux d'exception qui condamnent à mort d'autres partisans staliniens. Hitler demande en plus l'exécution de 100 otages.

Pire encore, dans le débat interne entre les criminels dirigeants nazis, Hitler est contesté pour cette croyance qu'il suffit de démultiplier le meurtre des otages civils ; probablement que d'autres que Hitler (à l'intelligence limitée et confuse) ont remis sur la table la cible juive. Face à ce terrorisme nationaliste interne, le nazisme va faire coup double, ce n'est plus à un simple parti stalinien qu'il peut s'en prendre, d'autant que celui-ci n'est plus du tout internationaliste, mais à un symbole beaucoup plus pervers d'un internationalisme de « race », contre un peuple traditionnellement migrant. Ainsi, dans la foulée vont avoir lieu les premières rafles de juifs, d'origine étrangère dans le onzième arrondissement de Paris ; ce n'est pas moi qui tire cette conclusion pour un éventuel « révisionnisme » qui me sera reproché (alors qu'il ne s'agit que d'une mise en évidence) mais l'info sur wikipédia qui révèle le machiavélisme d'Otto Abetz[7].

D'autres fusillades massives auront lieu jusqu'à la fin de l'année, comme l'attentat de Nantes qui avait eu lieu la veille de l'attentat de Fabien et qui avait entraîné la première exécution de masse deux jours après à Châteaubriant, plus 50 otages deux jours après encore près de Bordeaux,

; exécutions sauvages et rapides qui seront, avec celle d'Oradour sur Glane, plus mises en exergue à la « libération » - pour leur cadre national - que l'exécution autrement plus massive des juifs, ces symboles enfin trouvé du « judéo-bolchevisme », théorie qui permet de flatter les croyances nationalistes (en général aussi antisémites) en France comme, au niveau international, de ridiculiser le soit disant communisme russe.


UN HEROS STALINIEN mythifié puis oublié

 

En préface du livre de la fille de Pierre Georges, le melting pote de Besancenot Gilles Perrault, stalinien peu repenti, affirme que la mort du Colonel Fabien est « aujourd'hui encore entourée de mystère ». « il fait partie de ces nombreux communistes  (qui savaient dès 1939 que les fiançailles équivoques du pacte germano-soviétique ne pouvaient aboutir qu'aux noces sanglantes de Stalingrad ». Mensonge éhonté, La date du 21 est choisie en référence, comme je 'ai rappelé plus haut, à l'invasion du territoire russe exactement deux mois plus tôt.

Autre mensonge des contes de Perrault : « le livre évoque ensuite l'offensive vers Berlin durant laquelle Fabien a perdu la vie, dans des conditions qui restent à ce jour inexpliquées ». Or Pierre Georges n'a pas participé à la bataille de Verdun c'est en France le 27 décembre 1944 qu'il est tué par une explosion... qui a donné lieu à nombre d'interprétation, dont la plus hâbleuse reste celle d'un « attentat nazi ».  Il explose en morceaux à Habsheim près de Mulhouse. Wikipédia est le plus proche de la vérité, si noyée par  le stalinien Perrault et le trotskien Besancenot : «  il serait décédé en voulant manipuler un modèle de mine qu'il prétendait connaître ; cette manipulation entrant dans la préparation d'une opération de franchissement du Rhin prévue le lendemain ». La fille fait veut croire à l'héroïsme de son père, c'est normal, mais en évoquant un ABC de la résistance en 2001 qui écrit « que Fabien est mort »en jouant avec une grenade dans son poste de commandement », elle est plus honnête que les deux stalino-trotskiens ! Et ce petit con de Beancenot qui rend hommage au pire stalinisme.[8]

Voici une partie de l'article que j'ai publié en 2007 (et que vous pouvez relire intégralement) et qui démonte les divers trucages ou omissions. Sous mon pseudo habituel de Pierre Hempel.

La mystification atteint son comble avec la légende du Colonel Fabien qui fût amené à chapeauter les divers groupes terroristes avec Ouzoulias. J'ai eu l'honneur d'interviewer en 1998 le seul témoin de la falsification de la mort de Fabien, qui a porté aussi son témoignage auprès d'historiens, qui, tous inféodés professionnellement à la domination bourgeoise, n'en ont rien répercuté. Ce jeune docteur, Raymond Boutroy qui, avec le professeur Milliez, s’est trouvé aux côtés des combattants FTP en France puis en Allemagne, témoigne du mode de vie d’aventuriers de la camarilla terroriste du PCF. Il explique comment était le colonel Fabien et réduit à néant cette autre mensonge du front national stalinien selon lequel Fabien aurait été victime d’un attentat :


« Oui, Fabien était un pur, les autres beaucoup moins. C’était un héros dans son système à lui. Il allait jusqu’au bout. « Tête brûlée » mais pour ceux qui ne sont pas de son avis. J’ai tout de même un certain respect pour lui. Comprenez qu’on peut avoir aussi un certain respect pour Hitler qui a été jusqu’au bout de ses idées, et qui est mort dans son système. Je n’approuve pas ses idées, mais… Les explosifs étaient une des passions de Fabien. Dans les cantines du régiment, il traînait des mines diverses. Il collectionnait les explosifs comme on collectionne des timbres. Je me souviens d’une de ses démonstrations dans l’école d’Etange-Grande devant tous les officiers. Son grand gag était d’étaler devant lui des mines anti-personnelles dites « à cisaillement » qui projetaient des lames de métal. Alors que nous lui faisions face, il sortait soudainement un marteau et tapait sur le poussoir supérieur de la mine… (…) la mine était toujours chargée. On avait tous un mouvement de recul. Il nous répondait sereinement : « voilà, ça résiste à 70 kilos, un coup de marteau n’équivaut qu’à 35 kilos. Inutile de vous dire que c’était tout de même un personnage assez curieux. (…) On a beaucoup reproché la perversité des allemands. Mais j’ai eu l’occasion de vérifier que cela existe aussi chez nous. Il y a des gens qui éprouvent un certain plaisir à dégringoler leur prochain. (…) Fabien et son équipe dont une secrétaire que j’aimais bien sont morts dans l’école d’Apsheim. (…) Ce n’était pas un attentat. Le colonel Fabien qui était un maniaque des explosifs a voulu dévisser, dans le local de son PC (il ne lisait pas les notes de service des « naphtalinars » qui informaient d’un nouveau type de mine) une taylor-mine à laquelle les allemands avaient joint un mécanisme pour qu’elle explose quand on la dévissait. La fenêtre du PC qui était carrée est devenue ronde, et tout l’état-major du premier régiment de Paris est passé en bouillie par la fenêtre. Fabien n’avait plus le haut de son corps

PH : la presse du PCF et ses éditions Messidor ont soutenu que Fabien avait été victime des « naphtalinars » (c à d les officiers de l’armée régulière)…

R.B. : C’est faux. J’ai été témoin de cette obsession de Fabien. Cyrille Koupernik peut aussi vous le confirmer. Un autre docteur aussi. Que voulez-vous, Fabien était un maniaque des mines. A l’époque tout le monde a dit dans le régiment « il était en train de dévisser ce nouveau type de mine ». Personne ne l’a vu bricoler. Les témoins sont partis eux aussi en bouillie. De toute façon, Fabien avait toujours avec lui tout un assortiment de mines. L’accident ne fit pas l’ombre d’un doute dans le régiment. (…) Cinoche du PCF lors de l’enterrement national ».

 

 

NOTES



[1]Le trotskisme, grand rabatteur de l’impérialisme, recruteur de chair à canon Soumis par Révolution Internationale le 11 avril,2022 :

https://fr.internationalism.org/content/10741/trotskisme-grand-rabatteur-limperialisme-recruteur-chair-a-canon . Et voir aussi : « Les trotskistes aujourd’hui prennent le soin de déformer ou de cacher l’importance de leurs activités durant la 2ème guerre mondiale. Seuls les plus cyniques et les plus stupides d’entre eux défendent cette partie de leur carrière sans aucune honte. Mais en général les trotskistes se montrent très discrets pour discuter de leur activités au cours de la guerre, dans la mesure ou ceci ferait apparaître au grand jour que leur déclarations d’”internationalisme” et d’”anti-stalinisme” authentiques ne sont rien d’autres que des mensonges. La vérité est que les trotskistes pendant la dernière guerre suivirent en pratique ce que, jusque là, ils avaient surtout défendu en paroles, (bien qu’au cours de la guerre civile espagnole, en 1936-38, les trotskistes eussent déjà participé à un conflit inter-impérialiste en se rangeant aux côtés de la république. A cette époque, Trotsky lui-même prétendit que les révolutionnaires devaientêtre de “bon soldats” dans l’armée républicaine ! https://fr.internationalism.org/Brochure/trotskiste1

[3]Les pertes allemandes sont estimées à 37 morts, 25 blessés et 35 disparus par Sarah Farmer. Pour G. Penaud, elles s’élèvent à une cinquantaine de morts, une soixantaine de disparus, sans doute faits prisonniers et de 23 à 37 blessés. La majorité des prisonniers est vraisemblablement abattue par la suite, seuls quelques soldats d'origine polonaise ayant accepté de se joindre au maquis. Affiche signée par le général commandant des troupes allemandes, placardée à Tulle : « Quarante soldats allemands ont été assassinés de la façon la plus abominable par les bandes communistes. [...] Pour les maquis et ceux qui les aident, il n'y a qu'une peine, le supplice de la pendaison. [...] Quarante soldats allemands ont été assassinés par le maquis, cent vingt maquis ou leurs complices seront pendus. Leurs corps seront jetés dans le fleuve. »

[4]http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/publications/Histoire_documentaire_communisme/Raphaele_Balu.html. Ans oublier  que De Gaulle refusé de serrer la main au principal chef résistant à la fin de la guerre... Tout devait rentrer dans l'ordre bourgeois républicain. Et on trouva mieux, les intégrer dans le corps des CRS !

[5]Le député-maire socialiste de Tulle, Montalat, avait demandé le 11 octobre 1968 que le gouvernement français exige de la République fédérale allemande d'introduire une procédure en Allemagne contre Lammerding (chefaillon de la sadique division Das Reich, massacreur d'Oradour sur Glane), estimant cette procédure d'autant plus impérieuse que le premier volume d'une apologie de la division « Das Reich » venait de paraître (sous la plume d'Otto Weidinger) en Allemagne. Comme les précédentes, cette tentative reste sans suite. En 1971, Lammerding meurt d'un cancer généralisé à l'âge de 66 ans.

[6]Il fût d'ailleurs kidnappé par les sbires du PCF et envoyé « se cacher » en Bretagne.

[7] Mais la vague d'attentats initiée le 21 août 1941 par Fabien à la station de métro Barbès-Rochechouart à Paris, a amené les Allemands à modifier leur politique des otages en privilégiant, pour tout attentat, la piste « judéo-bolchévique », même en l'absence de toute revendication. Cette politique sera parfaitement formulée par l'ambassadeur allemand à Paris Otto Abetz en décembre 1941 :

« Même lorsqu'il est clairement prouvé que les auteurs d'attentats sont des Français, il est bon de ne pas mettre cette constatation en relief, mais de tenir compte de nos intérêts politiques et de prétendre qu'il s'agit exclusivement de Juifs et des agents à la solde des services de renseignements anglo-saxons et russes. »

[8]«« Son parcours est aussi celui d'un militant du parti communiste, sincère et dévoué à sa famille politique parce qu'il est convaincu qu'un monde meilleur est possible à l'instar de plusieurs millions de ses camarades ».(postface de la vraie face du trotskisme dégénéré)

mardi 25 octobre 2022

CINEMA: QUAND LA CLASSE OUVRIERE NE VA PAS AU PARADIS


 UN VRAI CINEMA QUI ALIMENTE LA PROPAGANDE BOURGEOISE ET LE RACISME ANTI-BLANC 

Films critiqués :

La vie scolaire

De cendres et de braises

Ceux qui travaillent

 

MAIS AVANT IL ME FAUT RAPPELER CE QU'ETAIENT JADIS DES FILMS AUTREMENT COHERENTS VOIRE GENIAUX SUR LA VIE DE LA CLASSE OUVRIERE. Je ne prends ici qu'un exemple, emblématique, magnifique et qui est une claire vision des freins au surgissement du prolétariat au début des années 60 et 70, et surtout de toutes ces racailles, syndicales et gauchistes estudiantines qui prétendaient soient leur « faire gagner des sous », soit pousser les prolétaires à une « révolution vague ». Par après j'ai joint des critiques, faites il y a quelques années, du genre de navets « multiculturels » qu'on nous distribuait et posant dans une dérive « interclassiste » des questions sociétales et psychologiques qui font partie désormais de l'occultation des vrais problèmes politiques et sociaux par la classe dominante et ses suivistes petits bourgeois. En Europe, on n'a certes plus les anciennes grandes concentrations industrielles, travail dans les bureaux et jobs de merde en deux roues, mais la multitude des diverses entreprises de taille moyenne n'empêchera pas la généralisation du combat de classe, au contraire car là où le syndicalisme collabo pouvait enfermer le prolétariat dans les prisons-usines, il ne peut plus maîtriser, ni ne dispose d'assez de permanents encadrant pour empêcher de véritables extensions !

Contrairement à ce que les affiches ont représenté, avec les grimaces appuyées de Gian Maria Volonte, « LA CLASSE OUVRIERE VA AU PARADIS, n'est pas un film comique ; nous avons par contre pu nous réjouir d'une satire sociale et politique, qui reste indépassable. Le film, que je viens de revoir, raconte l'histoire d'un ouvrier italien qui travaille avec ferveur, fier d'être le plus compétitif, dans un travail à la chaîne infernal jusqu'à ce qu'un de ses doigts soit sectionné par la machine.

Ludovico Massa, dit Lulu – interprété par le magistral Gian Maria Volonté (le plus grand acteur italien) - est un ouvrier d'usine italien âgé de 31 ans qui vit à Milan avec deux familles à charge, l'une composée de son ex-femme et de leur fils et l'autre de sa nouvelle compagne et de son fils. Il travaille depuis 15 ans à l'usine B.A.N et a eu deux intoxications à la peinture ainsi qu'un ulcère. Lulu est un accro au travail et partisan du rythme à la pièce, grâce auquel il parvient à gagner suffisamment d'argent pour s'offrir une voiture et d'autres biens de consommation en travaillant à un rythme infernal, Lulu est aimé par son patron et les chiens de contremaîtres qui l'utilisent comme modèle pour établir des rythmes de production optimaux mais est détesté par ses collègues, qui le persécutent pour sa servilité.

Cet accident qui sème l'émoi dans l'usine et déclenche des protestations de solidarité va lui faire découvrir ses collègues qu'il méprisait avant, tout en se plaignant qu'ils le traitent comme un fayot. Cet homme vaniteux, cynique et violent qu'il était va apprendre à se révolter. Sa manière de penser va être totalement bouleversée. Le réalisateur Elio Petri nous montre avec réalisme les conditions de vie des ouvriers, le travail à la chaîne, les cadences infernales, les hommes qui travaillent dans des conditions innommables. Il nous plonge dans cette ambiance des sixties et des seventies où la classe ouvrière fît sauter les barrières de la convenance sociale bousculant les privations de la reconstruction nationale. Epoque des trente glorieuses où les patrons s'enrichissent quand les ouvriers restent des esclaves, ligotés dans l'usine, sans augmentation véritable de leurs salaires. Lulu  rend visite à un vieil ouvrier qui s'était révolté naguère puis aurait t perdu la raison, s'est retrouvé en hôpital psychiatrique, non parce qu'il aurait sombré dans la folie mais parce qu'il représentait un danger pour le système ; Petri avait été membre du PC italien, et avait remise en cause tout le système stalinien, donc in fine il dénonce les enfermements fréquents en URSS voilés par les staliniens italiens, les maoïstes et les réacs (avec leur « socialisme dégénéré ». Le parti communsite le plus gentil d'Occident est choqué mais aussi  toutes les fractions de la gauche bourgeoise qui en prennent pour leur grade, et rétroactivement le féminisme bobo dont Petri se moque dans la scène comique où l'ouvrier Lulu se tape une étudiante (rappelons que l'arrivisme féministe stipule qu'on ne couche pas avec ceux d'en bas mais avec ceux d'en haut!)

A la suite de cet accident les ouvriers encouragés par les gauchistes étudiants partent en grève. A cause de sa révolte, cet ouvrier stakhanoviste perd son emploi, sa famille en souffre, jusqu'à ce que, après plusieurs péripéties, on le félicite d'avoir retrouvé son emploi...grâce aux syndicats.

En réalité, la plupart des gens n'y ont rien compris ; les critiques sur Allociné sont lamentables. Le film a obtenu la palme d'or à Cannes en 1972, mais toute la gauche bourgeoise en était retournée.

Le film a donc été froidement accueilli par la gauche italienne bourgeoise de l'époque, tant par sa classe dirigeante que par la branche de la critique cinématographique qui s'y rattache, car il dépeignait d'une part les syndicalistes comme des opportunistes habiles à provoquer la rébellion des autres tout en défendant la paix sociale, mais somme toute lâches et facilement corruptibles, et d'autre part les étudiants d'extrême gauche comme rigolos amateurs, discoureurs infantiles, promoteurs d'une révolution abstraite et se moquant de la lutte ouvrière pour le salariat. Il faut se féliciter que pour certains intellectuels critiques de l'époque, le film se distinguait comme comme expression de la tendance bourgeoise réellement présente (ou même mieux, cultivée) dans la classe ouvrière (une découverte pour tous les touristes en politique et les moutons de la gauche bourgeoise). La dernière demi-heure est poussive, s'attardant trop sur la dépression de l'ouvrier et sa réintégration dans l'usine. Il suffisait de conserver les toutes dernières minutes où Gian Maria Volonte apprend par les étudiants enthousiastes et des syndicalistes ravis qu'il est réembauché... tous nos critiques de pacotille ne comprennent pas cette fin, pourquoi Lulu fait la gueule, nous si. Il était dégoûté de devoir « retourner à l'usine ».

UNE VIE SCOLAIRE DEMORALISANTE SURTOUT POUR LES PROFS

Le film de Grand Corps Malade et Medhi Idir se déroule dans une Segpa (sections d'enseignement général et professionnel adapté (Segpa ) accueillant des élèves présentant des difficultés scolaires graves). On s'attend aux habituels clichés sur les enfants d'ouvriers immigrés de deuxième ou troisième générations qui se disent victimes du racisme en France ou toujours en situation de défavorisés ; et on sera servi Dès les premières séquences on pense au fameux Entre les murs qui, certes, ne privilégiait pas le point de vue d’une conseillère principale d’éducation, mais d’un professeur de français, et où Laurent Cantet était parvenu à décrire le sacerdoce du métier d’enseignant dans un lycée du 19ème arrondissement, réputé difficile. Mais on est là loin du même type de questionnement social, on se borne à nous exhiber divers types de lycéens dissipés face à des professeurs désorientés. Le spectateur n'en conclura qu'une chose : professeur est devenu un métier pas du tout enviable.

La jeune conseillère d'éducation, personnage central du film, Samia, jolie maghrébine, débarque de son Ardèche natale dans un collège réputé difficile de Saint-Denis. Elle est tout de suite confrontée aux provocations diverses des jeunes lycéens de toutes races où les noirs er arabes sont exhibés comme les plus virulents et provocateurs. Les agressions contre les profs sont exhibées comme des parties de plaisir où chaque élève rivalise d'humour, où il apparaît que la salle de classe n'est plus que rigolades et mépris des profs. Le résumé de la presse gauchiste de ce joyeux bordel , inventé par le poète de la banlieue déjantée et sa clientèle, Grandcorpsmalade, est celui-ci :

« Samia est ébahie de l’incroyable vitalité et de l’humour, tant des élèves que de son équipe de surveillants. Parmi eux, il y a Moussa, le Grand du quartier et Dylan le chambreur. Samia s’adapte et prend bientôt plaisir à canaliser la fougue des plus perturbateurs. Sa situation personnelle compliquée la rapproche naturellement de Yanis, ado vif et intelligent, dont elle a flairé le potentiel. Même si Yanis semble renoncer à toute ambition en se cachant derrière son insolence, Samia va investir toute son énergie à le détourner d’un échec scolaire annoncé et tenter de l’amener à se projeter dans un avenir meilleur (...) Ici, le projet est à la fois de montrer une certaine vision de la banlieue parisienne, ainsi que la nécessaire passion qu’il faut à ces professeurs pour assumer leur métier, et de donner à voir les possibilités d’amour au milieu de ces paysages urbains, souvent réduits par des clichés médiatiques ».

En fait d'amour, les profs, divisés entre eux sur les mesures à prendre pour calmer les fouteurs de merde, alternent stupéfaction et dégoût. Les jeunes acteurs sont certes beaux et excellents dans leur rôle d'énergumènes potaches, mais ils ne nous inclinent à nulle sympathie, confirmant les clichés réels sur les banlieues en déshérence, où les jeunes fils de prolétaires – nouveaux melting potes – n'ont pas seulement aucun avenir mais ne vivent que pour le présent sans aucune conscience de classe. Les scénaristes leur ont même mis des idées impossibles dans la tête : « on est né dans la crise ». Les années scolaires vont se perpétuer chaque année de la même façon ainsi qu'en témoigne la dernière image qui montre le principal agitateur, qui est assis, morne, devant sa table à la nouvelle rentrée, après avoir été exclu l'année précédente. La caméra s'éloignant et laissant voir cette fenêtre de la classe où se trouve le gamin comme partie d'un grand bâtiment sur fond de banlieue triste, sans avenir que l'éternel recommencement de classes (scolaires) de rattrapage qui ne rattrapent rien. Le début de l'invasion de l'idéologie islamique est laissé sous la table. A cette époque les profs n'étaient pas encore menacés d'égorgement et les gauchistes ne nous emmerdaient pas encore pour soutenir le « libre port » du voile aliéné musulman dans les écoles.

UN FILM RACISTE EN « NOIR » ET BLA NC : « DE CENDRES ET DE BRAISES »

Autant le film précédent évite de rappeler que les élèves largués sont tous des enfants de la classe ouvrière et de la déréliction de la famille ouvrière en banlieue, où les imams ont remplacé le PCF et la CGT , autant celui-ci, qui est présenté comme une enquête ouvrière, est une supercherie raciste, enveloppée sous la prétention de traiter des transformations du monde du travail et de la précarisation, surtout sous le discours gauchiste du milieu des bobos du spectacle :

 « Portrait poétique et politique d’une banlieue ouvrière en mutation, De Cendres et de braises nous invite à écouter les paroles des habitants des cités des Mureaux, près de l’usine Renault-Flins. Qu’elles soient douces, révoltées ou chantées, au pied des tours de la cité, à l’entrée de l’usine ou à côté d’un feu, celles-ci nous font traverser la nuit jusqu’à ce qu’un nouveau jour se lève. Au bout du petit matin, "le feu qui couve révèle alors la puissance politique d'un film aussi sensible que subversif » (Visions du réel - compétition Burning Lights - avril 2018)[1].

Le réalisateur fabule complètement dans l'interview qui lui est consacrée :

« Les banlieues sont souvent dépeintes comme des mondes à part, si ce n’est comme des lieux sans histoire. Le temps des médias est celui du présent permanent. Il me semblait au contraire important de les réinscrire dans une histoire sociale plus large – l’histoire ouvrière – et de faire sentir le poids de l’histoire collective. Il s’agissait de montrer combien les jeunes qui grandissent dans ces quartiers sont aussi les héritiers de cette histoire. Aux Mureaux, la plupart des jeunes que j’ai rencontrés sont des enfants d’ouvriers de chez Renault. Leur regard sur cette histoire m’intéressait. J’avais envie de m’interroger avec eux sur où en est-on du politique et de la révolte dans ces anciennes banlieues ouvrières qui ont été traversées par d’importantes luttes sociales. Je souhaitais tisser des liens entre l’hier et l’aujourd’hui, montrer certaines continuités et, en même temps, prendre la mesure de ce qui a changé. L’usine de Flins est passée de 23 000 ouvriers à moins de 4000 aujourd’hui, dont une bonne part d’intérimaires ».

LA CLASSE OUVRIERE N'EST-ELLE PLUS CONSTITUEE QUE D'OUVRIERS NOIRS ET DE BALADINS DU SHIT ?

Si, au début on nous montre les actualités du début des 70, avec les manifs arborant les banderoles « Ouvriers immigrés et ouvriers français même combat », plus quelques interviews d'ouvriers maghrébins et noirs, la majeure partie du soi-disant documentaire poétique n'est plus que l'exhibition de personnes noires, souvent filmées de façon déplorables (sous les narines et en gros plan sans souci esthétique), de témoignages de noirs qui ne parlent plus de lutte sociale ni de classe, où l'histoire sociale disparaît au profite de l'exhibition de marginaux aliénés, comme celui-ci qui déclare « nous on l'aime notre ghetto avec ses bagnoles et ses motos » (son regard embrasse une banlieue morne de barres d'immeubles). Les interviews sont aussi décousues que vides de conscience sociale, c'est un patchwork de considérations où chacun dit ce qu'il veut. A la fin il faut se taper un chanteur de rap lamentable qui pose sur les toits et enfin un ex-braqueur qui pose au moraliste mais sonne creux devant son feu de bois. 90% du film est composé de cette compil de points de vue impressionniste par une majorité de figurants noirs !? Le seul propos conséquent et qui concerne le prolétariat au cœur, aura été celui de ce chauffeur-livreur (noir) : « j'ai bossé deux années à Flins, il suffisait d'un gars pour bloquer la chaîne et on était tous dans la lutte, maintenant si je cesse mon travail, je reste seul ». Celui-là  n'était pas un raciste anti-blanc.

Il s'agit d'un film bricolé et réalisé sous haschich par financement étatique.

Le cinéma français est un cinéma d’Etat qui sert une propagande « hors classes ».
Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) est financé par le Ministère de la Culture). Pour répondre à ces objectifs, la commission images de la diversité soutient la création, la production et la diffusion d’œuvres cinématographiques, audiovisuelles, multimédias et de jeux vidéo dont l’action se situe principalement en France et qui :

           Prétendent représenter l’ensemble des populations immigrées, issues de l’immigration et ultramarines qui composent la société française, et notamment celles qui résident dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ;

           Prétendent représenter les réalités actuelles, l’histoire et la mémoire, en France, des populations immigrées ou issues de l’immigration ;

           Prétendent concourir à l’égalité entre les femmes et les hommes, à la politique d’intégration et à la lutte  contre les discriminations dont sont victimes les habitants des quartiers défavorisés, notamment celles liées au lieu de résidence et à l’origine réelle ou supposée.

Les subventions versées dans le cadre de ce fonds « images de la diversité » sont passées de 666000 € en 2017 à 1086000€ en 2018 (+63%)

Composition de la commission

Président : M. Reda Kateb, acteur

On imagine mal la propagande institutionnelle soutenir par exemple, la diversité sociale du prolétariat au cinéma comme à la TV... le souci est : Comment soutenir la diversité ethnique, sociale et culturelle à la télévision ? France Télévisions et le fonds Images de la diversité, co-animé par le CGET et le CNC, ont lancé la 1re édition du concours « Jeunes Talents ». France Zobda, vice-présidente du fonds et membre du jury, nous parle des deux prix, consacrés au meilleur scénario et à la meilleure réalisation, décernés le 22 février dernier.

 « La télévision diffuse une image sur les quartiers mais pas de ces quartiers. Notre but, c’est de valoriser la parole de ceux qui viennent et vivent dans les quartiers, de permettre un regard de l’intérieur. Avec le concours « Jeunes Talents », le fonds Images de la diversité valorise l’émergence de nouveaux talents, à la fois dans l’écriture et la réalisation, pour raconter les diversités à la télévision ».

CEUX QUI TRAVAILLENT... POUR LE CAPITALISME

Contrairement aux deux navets précédents, « Ceux qui travaillent » n'est pas le récit du désespoir d'un cadre ni une nouvelle série de clichés sur le chômage, le racisme, le féminisme bourgeois,  et le fascisme dispau... comme nous le pensions en allant à Montparnasse voir le film (dans une salle remplie de personnes très âgées...). Film complexe, genre intello, il est pourtant autrement plus profond que ceux qui imaginent la classe ouvrière disparue ou totalement métissée. Frank, interprété par l'excellent Olivier Gourmet, est un haut responsable d'une société de transit de marchandises d'Afrique vers l'Europe. Ce cadre va commettre un meurtre par procuration. Il reçoit un coup de téléphone affolé d'un de ses capitaines de bateau qui lui apprend qu'un migrant a été trouvé à bord. L'événement est d'importance car l'équipage prend peur, il est possible que ce migrant soit porteur du virus d'Ebola. A la peur de la contamination de l'équipage s'ajoute la colère de Frank. Catastrophe : soit il faut faire demi-tour, perdre quatre jour de livraison et des millions d'euros, soit aller au terme avec le risque le tanker soit immobilisé plusieurs mois  pour être décontaminé. Sans tergiverser longtemps, Frank donne l'ordre de jeter le migrant à la mer. C'est cette décision qui va modifier magistralement sa vie courante et son emploi. Car tout finit par se savoir. Il est convoqué par les autres dirigeants de l'entreprise multinationale qui s'indignent (on peut croire alors encore à un film d'inspiration bobo-gauchiste où les grands patrons se la pètent anti-racistes). Frank est licencié, mais pas vraiment pour ce meurtre par procuration mais tout simplement parce qu'il est considéré trop vieux dans l'entreprise. Pire, lorsque sa famille – sa femme et ses cinq enfants apprennent qu'il est l'auteur de ce meurtre – il se trouve banni, mis de côté par les siens et galère pour trouver un autre emploi.

Je n'ai jamais vu un film avec aussi peu de dialogues et ces longs silences de l'acteur principal, tout se lit sur les visages, se comprend par les silences face aux questions souvent gênantes et sans réponse. Seule la plus jeune de ses filles, gamine de dix ou douze ans, demande à son père de lui faire voir son métier. Il l'emmène alors dans les ports et docks où sont stockées toutes les marchandises qui nous sont nécessaires à nous les consommateurs indifférents (de leurs origines). On voit défiler les énormes containers sur les tankers géants, le travail à la chaîne. A un moment on voit Frank tripoter le fusil mitrailleur de son fils, en extraire les balles. Pensée du suicide qui finit par interpeller sa famille que se rapproche à nouveau de lui pour l'entourer. C'est une famille grand bobo avec appart luxueux et piscine. Frank a fini par accepter le même type d'emploi dans une compagnie encore plus truande, sans autorisation de naviguer et avec des travailleurs clandestins. Il se réveille dans le salon entouré par les siens qui vaquent  à leur quotidien, sa femme qui se peint les ongles, les enfants qui pianotent sur le portable. Il les regarde l'air abruti et décontenancé.

Peu avant il avait rencontré par hasard dans un rade du port le capitaine du bateau auquel il avait donné l'ordre de jeter le migrant à la mer, celui-ci est très sévère mais le convie à boire une bière avec les marins qui chantent. En arrière-fond je ne sais plus qui dit : « le capitalisme nous oblige à faire toutes ces saloperies ».

Le film n'est donc pas manichéen, ni mielleusement pleurnichard sur le drame des migrants, mais il décrit finement et sans fioriture la logique mortifère de la marchandisation capitaliste où prolétaires consommateurs comme cadres dirigeants sont prisonniers et complices involontaires d'une marche à l'abîme. Mais la classe ouvrière comme classe socialement consciente et politiquement révolutionnaire, absente comme dans les deux autres films.

Le cinéma, depuis son invention a toujours été un des meilleurs moyens de propagande du pouvoir, même et toujours mieux que la télé détrônée par la chaos et la débilité des réseaux sociaux, ou plutôt des réseaux décomposés.

 

 



[1] Un tel navet est soutenu pleinement par le financement gouvernemental du Fonds Images de la diversité, (autrement dit la  "divers cités" et obtient un prix : Prix du jury des Ecrans Documentaires, Prix du Moulin d'Andé des Ecrans Documentaires, Prix "restitution du travail contemporain" au festival Filmer le travail 2019 ; Un film coproduit par TS Productions (Céline Loiseau) et FLAMMES, en coproduction avec le CNRS Images, avec le soutien du CNC, de la région Ile de France, de la Scam-Brouillon d'un rêve, du Fonds Images de la Diversité, de la Procirep, de l'université d'Evry - Centre Pierre Naville, de la fondation Palladio...