PAGES PROLETARIENNES

samedi 24 septembre 2022

La contre-révolution féministe

suivi d'une critique de ce texte

La rentrée « sociale » s'annonçait sous les meilleurs auspices et elle finit à l'hospice. Pauvre Mélenchon qui nous annonçait qu'on allait voir ce qu'on allait voir par une manif monstre jusqu'à l'Elysée pour protester contre, slogan très syndicaliste, « la vie chère ». De la part d'un parti de bobos soucieux surtout de féminisme bcbg et de la liberté de porter ce voile opprimant pourtant tant de femmes maghrébines et iraniennes, cela ne manquait pas de sel. On aurait pu crier à la tricherie électorale sur le contenu et donner raison à notre Peppone national moustachu qui lui avait rétorqué que ce n'était pas de son domaine.

Patatras la NUPES est nue, déchirée entre vilains machos et tristes juges fémino-staliniennes d'une police des mœurs qui n'a rien à envier à la surveillance de la vie privée sous le régime des goulags ni au professionnalisme moral de la femme à Thorez. Sus aux « mâles du siècle » !

A l'origine de la crise très bien sponsorisée par les médias du gouvernement, une banale baffe comme il s'en produit tant dans les couples sans qu'on en fasse une affaire d'Etat, plus souvent qu'on ne l'imagine par des femmes elles-mêmes. J'ai vu mon père giflé par ma mère quitter la pièce pour aller bricoler à la cave le restant de la journée. Il n'est même pas allé déposer une « main courante » au commissariat ; ce qui m'indigne aujourd'hui c'est que tant d'hommes n'aillent jamais faire cette main courante de peur de passer pour un pauvre con.

Mais ça sert à quoi une main courante ? A rien m'ont répondu des flics honnêtes que je côtoyais dans le cadre de mon travail. Je pourrais ici vous livrer moult anecdotes sur une situation, qui n'a pas changé, où des femmes d'en bas, totalement absentes du discours des bourgeoises féministes et qu'elles méprisent dans les faits. Premier type de constat : dans le quartier de Malakoff où j'habitais il était de notoriété publique qu'une femme, mutilée volontairement par ses deux macs (clochards d'ordinaire), leur servait de source de revenu par l'aide sociale. Deuxième type de constat plus éclairant sur l'hypocrisie du féminisme d'en haut. Lorsque je travaillais encore à EDF j'étais aux premières loges pour constater la misère et le fond de l'horreur. A Montrouge je reçois l'ordre de coupure de courant pour impayé concernant une cliente de la cité en briques rue Camille Pelletan. Une première fois j'ai affaire à une belle femme de la quarantaine. Lors de mon passage je lui laisse encore un délai sans en informer ma hiérarchie. Enfin la troisième fois je découvre une femme martyrisée, le visage couvert de bleus, claudiquant avec une canne.

Surpris et indigné je lui ai demande : qui vous a fait çà ?

  • mon mec !

  • Fuyez !

  • Impossible il me tient sous sa coupe.

  • Vous n'aves trouvé personne pour le buter ?

  • Si, mon second compagnon lui a filé un coup de marteau sur la tête et du coup a été envoyé en prison. Et l'autre m'a repris avec son fils qui me tape aussi.

  • Incroyable ! Ne bougez pas, je reviens.


J'ai laissé tomber mon sac à clous et j'ai foncé voir les flics municipaux qui m'ont répondu, l'air las :

  • mais mon pauvre monsieur, on est au courant et on n'y peut rien.

On était dans les années 1990. Je téléphone à un bureau de « protection » des femmes battues à Nanterre. La femme au bout du fil après avoir écouté mon constat me répond :

  • elle n'a qu'à porter plainte.

Indigné je lui réponds :

  • pauvre imbécile quand vous êtes martyrisée et sous emprise vous n'avez même plus la force de porter plainte et les « main courante » ne servent à rien.

Et je lui ai raccroché au nez. Je suis retourné reprendre mon sac à outils et sans lui couper le courant, j'ai dis à la pauvre femme que j'allais réfléchir comment la sortir du trou.

En réalité je n'ai rien trouvé comme solution, à part l'héberger chez moi puisque j'habitais à côté, mais avec le risque que le voyou vienne me casser la gueule.

Repassant dans l'immeuble quelques semaines après j'avisais la concierge qui me dit que la femme avait été expulsée et qu'elle était probablement morte sous un pont à Paris.

Cette anecdote est assez révélatrice du féminisme d'en haut comparable aux fausses promesses des politiciens une fois élus. En outre genre d'anecdote, comme les viols fréquents par des sans papiers, qui est classée par la bonne conscience féministe et gauchiste au rang de « fait divers » pour masquer l'aspect répugnant de l'indignation à géométrie variable des puissants hypocrites qui ont, seuls, droit d'expression et d'analyse loin de la misère, clpws politiques, avocats vénaux, journalistes concupiscents, ministres soumis, etc.

Le plus révélateur de la cuistrerie des féministes officielles, surexposées derrière leur bureau et leur comportement typiquement stalinien, c'est qu'elles prétendent parler « an nom » de toutes les femmes battues, même de celles dont personne ne s'occupe « en bas » loin des flonflons et des chichis entre journaleux. Idem pour la femme de Quatennens, qui, peut-être avec un poix chiche dans la tête, a été faire une main courante qui aurait dû rester anonyme puis qui a expressément demandé qu'on s'en mêle pas. Trop tard, alors que la plupart des « main courante » finisse à la corbeille de courageux magistrats "féministes » et aux ordres de Macron, ont indiqué que la « justice » allait assumer ses responsabilités. Alors que la femme du député avait demandé de cesser les frais, voilà que toute la sphère médiatique s'en empare à la suite des féministes officielles dont la fameuse Sardine Ruisseau, ruisseau de toutes les calomnies et affabulations puantes. On condamne, on déplore pour la « victime », on « pense avant tout à elle ».

DES FEMINISTES QUI VEULENT ETRE CALIFE A LA PLACE DU CALIFE

Julien Bayou cloué au pilori par la police des moeurs vertes, sans savoir d'où c'est parti, avec une mise en scène de la néo-stalinienne Sandrine Rousseau, a été accusé de harcèlement de sa petite amie, qui a l'air pourtant quelque peu dérangée d'après l'avocate de Bayou, en plus sadique: "tu vas voir ce que tu vas voir, tu vas tomber de très haut!". Le congrès de EELV doit se tenir dans trois mois... la lutte des places sera aiguë. Tous ces partis de LFI à EELV révèlent un fonctionnement interne lamentable fait de coups bas et d'exagérations odieuses... ce qui est typique de l'idéologie bourgeoise où il faut détruire le voisin pour prendre sa place.

Tout le monde a compris que le clan féministe prétend parler « à la place des gens » comme tous les politicards, et veut être calife à la place du calife ; un pouvoir total des femmes dans la vie politique ne supprimerait-il pas toutes les injustes et mettrait fin aux femmes battues... Tout un programme bidon surtout parce que ces fémino-staliniennes font motus et bouche cousue sur les nombreux cas de dérapages sexuels, autrement plus graves que le pauvre Quatennens, par ministres et députés socialistes, sans mentionner le fameux faux journaliste Taha Bouhafs dont Clémentine Autain prenait la défense en clamant que c'était une dénonciation raciste ; laissant de côté les milliardaires PPDA et le footeux Mendy.

Non contentes de prétendre remplacer la lutte des classes par la lutte des sexes, ces connes révèlent surtout la lutte des places au sein de la gauche bourgeoise et bobo1. Prétendant donner le la à toute cette gauche décadente, effilochée et cacophonique. En réalité meilleures allies du pouvoir en place. Et je ne dis pas cela pour excuser Mélenchon et sa bande car l'effet boomerang d'une concession à une des pires idéologies bourgeoise anti-socialiste et anti-ouvrière, devait se payer un jour.

UNE OPERATION POLITIQUE COUSUE DE FIL BLANC

La métaphore est facile à comprendre classiquement: une histoire « cousue de fil blanc » est une histoire où l’intrigue, les rebondissements ou la chute finale sont très visibles, voire parfaitement prévisibles. Je pense que, hors du champ journalistique totalitaire avec ses nombreux imbéciles comme Pascal Prau, la plèbe, nous les sans-grade, les pue-la-sueur, avons compris la manœuvre sans être complotistes neuneu pour autant. La chute finale provient du gouvernement lui-même qui rend la conclusion prévisible.

La sous-ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes de la diversité et de l'égalité des chances a dénoncé comme « odieuse » la défense de Quatennens par Bompard (collègue de parti). Pourtant la relativisation du calife et de ses bras droits est tout à fait recevable même si on nr'est pas d'accord avec eux au plan politique. L'affaire Quatennens est une affaire Dreyfus en mode mineur, avec la même hystérie du côté des dominants et de leurs soumises. On attend toujours les réactions du NPA et de LO.2

Nul doute que la rentrée sociale, la gravité de la crise économique (on est à la veille d'un nouveau krach historique), les conséquences économiques de la guerre en Ukraine et la valse des prix, inquiétaient au plus haut point le gouvernement, lui-même dont des membres ont été virés pour des scandales sexuels plus graves. La trouvaille du « crime » de Quatennens a été conçue en haut. Il a suffi de demander aux flics soumis de faire transiter la « main courante » inoffensive en soi au Canard Enchaîné, qui porte bien son nom en tant que porte-voix pas drôle des divers barbouzes et manipulations d'Etat. On connait le but et l'aboutissement désormais : décrédibiliser le maris de la gauche bourgeoise dirigée par des bobos anarchiques et des folles hystériques. Avec une simplicité désarmante la noria de féministes bobos s'est ingéniée, sans gêne, et mise en valeur par tous les médias et des journalistes minables, à poignarder la partie (sic) « masculin », « macho », et mes couilles.

Rien n'est joué, la lutte de classe face à la gravité des événements qui nous pend aui nez peut remettre en place les collabos féministes et nous débarrasser des prétentions de la NULLE confrérie de l'inculture politique et sociale des féministes bourgeoises.

Enfin mon propos, pour l'essentiel, vise à mettre en évidence le rôle ultra-réacttionnaires des féministes. Au cours des sixties je pouvais comprendre voire approuver une partie du combat féministe (droit à l'avortement, égalité de salaires) mais avec ces nouvelles générations on nage dans le renouvellement de l'idéologie bourgeoise. Il faut ajouter que le Marx qui avait déclaré que « la femme est le prolétaire de l'homme » n'est plus vrai en général sauf dans les pays entièrement islamisés et en Iran. La plupart des femmes travaillent, preuve en est le plus grand nombre de divorces car elles peuvent prétendre à une indépendance financière. Dans la vie privée, même lorsque les femmes ne travaillent pas, elles ne sont pas forcément réduites au rôle de femme de ménage, beaucoup d'hommes, dont moi, font quand même la vaisselle et passent l'aspirateur.

On se rappelle des années 1980 et surtout 1990 où la bourgeoisie avait décrété que les classes n'existaient plus et qu'il n'y avait plus qu'une classe moyenne universelle et une poignée de riches, autre manière de voiler le rôle délétère de la petite bourgeoisie qui croyait diriger seule les opérations, tout en restant aux ordres de la bourgeoisie. Le truc ayant commencé à s'effiler, et sous conseil wokiste US, on ressortit du placard l'idéologie féministe qui, aux côtés des idéologies du même acabit (j'allais dire du même gouvernement) hypocrite, anti-raciste, écologiste industrielle, anti-fascisme de pacotille, servent à inventer un anti-capitalisme creux et conservateur.

Mais la dimension est plus vicieuse. Quand la bourgeoisie pendant deux ou trois décennies se permettaient de nier la classe ouvrière et sa possible dangerosité, on pouvait s'en moquer et la lutte de classe ne vacillait pas. On assiste désormais à une attaque bien plus insidieuse qui touche à la vie privée, du même ordre, comme je l'ai déjà noté, que le pistage intime par la police secrète stalinienne ; en outre, plus le système informatique actuel est le plus grand flic de tous les temps... il existe un projet de nous mettre sous la peau une puce contenant toutes nos infos personnelles.

Le rôle politique du féminisme officiel est de séparer les couples normaux. Qu'il y ait des transgenres, des homosexuels, etc., n'a pas à être légiféré ni exhibé en modèle. Or multiculturalisme et multi-sexualité (dite libérée) s'attaque à une composante essentielle de la lutte de classe : le couple de prolétaires.

Les féministes en nous exhibant la femme en général comme une victime systématique mentent totalement. C'est faux, il y aussi nombre d'hommes victimes, bien que minoritaires. ET surtout de quoi sont victimes des masses de femmes et d'hommes ? De l'exploitation salariée et de la misère ! Pourquoi tant d'immigrés sont au nombre des violeurs? Parce que la bourgeoisie fait venir des masses d'hommes sans se soucier qu'ils ont naturellement des besoins sexuels et pas envie d'aller au bordel.

Historiquement on sait que les femmes ont été l'étincelle des révolutions. En 1789 une masse de femmes marcha sur Versailles. En 1917 des foules de femmes ont manifesté contre la guerre. A l'heure actuelle les femmes russes ne veulent pas que leurs « machos » payent l'impôt du sang. Nos hystériques bourgeoises se fichent de la primauté de la guerre pour montrer du doigt une baffe picrocholine alors qu'on torture, viole et massacre indifféremment.

J'espère ne pas être seul à le souligner. La conscience de classe n'est pas uniquement sur le lieu de travail, elle se développe surtout au foyer. Le couple discute, voit les problèmes économiques et culturels pour les enfants. Le plus souvent concernant la guerre justement, le couple ne veut pas qu'ils soient un jour chair à canon comme ils souhaitent qu'ils fassent des études pour n e pas bouffer de la merde comme leurs parents. Depuis une centaine d'années les manifestations comptent des couples main dans la main. Aucune guerre des sexes sur le plan social, humain et politique.

Voilà pourquoi les féministes bourgeoises sont au premier plan de la réaction : dévitaliser, détruire toute conscience de classe avec cette invention de la lutte des sexes. Pour l'heure c'est l'invention qui prédomine dans les médias et qui nous permet de conclure que l'affaire Quatennens n'est même pas un fait divers, mais un problème qui relève du privé et qui devrait être résolu par le couple lui-même à condition que les petits magistrats aux ordres de Macron s'occupent de leurs fesses. Le violences trop fréquentes, voire de plus en plus fréquentes ne cesseront jamais, ne cessent d'ailleurs jamais même avec les pleurnicheries de ces fausses défenseuses de la condition féminines, il faudra une REVOLUTION VRAIMENT ANTI-CAPITALISTE que vous souhaitez empêcher aux ordres du pouvoir dominant !

 Les antagonismes hommes/femmes ne peuvent être mis sur le dos des "mâles". Leurs causes sont pour l'instant liées au monde capitaliste: tu es ma propriété privée, celui qui veut me piquer cette propriété privée je veux le tuer, je suis fatigué après ma journée de boulot donc femme as-tu préparé le dîner, tu m'as trompé c'est horrible tu mérites que je te frappe, tu es ma seule richesse alors fais-toi belle pour que je t'exhibe... Ce que certains font mais seulement en images sur les sites porno. En tout homme ne subsiste-t-il pas un maquereau? Tous ces clichés, partiels et non généralisables n'abondent pas en faveur de l'idéologie bourgeoise féministe. Je n'en sais rien si dans une autre société, humainement supérieure la jalousie disparaîtra complètement mais ce que je sais c'est que l'on ne nait pas homme ou femme mais que la société nous façonne avec ses archétypes de telle époque de tel siècle. Enfin que le capitalisme est le premier responsable du pourrissement des rapports humains, et que ce pourrissement n'a rien d'éternel versus les religieuses féministes et fumistes. 

Le « mal du siècle » ce n'est pas le rapport hommes/femmes mais prolétariat contre bourgeoisie.

PS : j'ai lancé deux pétitions. L'une « Lâchez la grappe à Quatennens ! Et l'autre :  « Troupes russes hors d'Ukraine », manifestons tous les samedis devant l'ambassade russe à Paris comme on le faisait devant l'ambassade américaine lors de la guerre du Vietnam.


notes

1A la base il existe plusieurs règlements de comptes politiques. Quatennens et Mélenchon gardent tout de même de beaux restes de leur passage dans le trotskisme. En 2019 Adrien Quatennens avait qualifié, avant l’été, de « provocation » l’entrée de femmes en burkini dans une piscine municipale de Grenoble. Mélenchon comme Manuel Bompard ou Adrien Quatennens, rechigne à employer le terme « islamophobie » au nom de la liberté de la critique des religions. En interne ils sont largement conscients de la nocivité du féminisme hystérique. En outre Ruffin et Roussel ont compris le danger d'effondrement total de la gauche avec cette idéologie bobo-stalino-démago. Ils sont d'ailleurs félicités par Le Monde d'avoir remis au centre « la question sociale » (merde aus féministes) quoique d'une manière sournoise, toujours réformiste impuissante et pour damer le pion au RN.

2Le NPA, rival du jeune Quatennens, comme le PS, fait déclarer par une de ses féministe et lâchement que Quatennens est "un homme violent", la cause est entendue pour cette petite secte dominée par le féminisme bobo. LO plus consistant avec un langage de classe se tait sur l'affaire?

UNE CRITIQUE DE MON TEXTE CI-DESSUS

Je la reproduis ci-dessous parce que je ne comprends pas pourquoi google ne m'autorise pas la publication des commentaires après mes articles.

Salut JL

Je suis partagée dans ma réponse et dans ma position vis à vis de cette affaire de baffes ;

Donc je commence par les critiques.

La description que tu fais des femmes battues est précisément ce contre quoi les femmes s'élèvent qu'elles soient d'en bas ou d'en haut. Je ne crois pas qu'il faille introduire une division de plus . Il est aussi une domination mâle plus subtile dans les classes aisées, elles peuvent tout autant être battues ou psychologiquement maltraitée.

Qu'il y ait des hommes battus, c'est certain. Ce n'est pas le problème. Le problème est dans une société de patriarcat, de faire reconnaître la soumission des femmes, de l'importance de la reconnaissance sociale du phénomène et de la non banalisation d'actes de violence qui trouvent leur justification dans ce patriarcat. Si la société occidentale a bien évolué, il n'est pas si loin le temps où le femme n'avait pas le droit de vote ni d'ouvrir seule un compte bancaire. Nos mères l'ont connu. Qu'il faille défendre le droit de toutes les femmes, dans toutes les sociétés et sous toutes les religions, ,c'est évident. Que des politiciennes pensent plus à leur carrière qu'à la défense des femmes, c'est aussi évident. Les batailles de B GROULT ont plus de valeur que la parole de miss ROUSSEAU

"Une banale baffe comme il s'en produit tant dans les couples sans qu'on en fasse une affaire d'Etat"

Je ne crois pas que ce soit « banal ». Ton père en a souffert, la fille d'un ami renoncé à son mariage parce que son futur mari lui en a flanqué une lors d'une dispute  peu avant le mariage.

Une gifle est une agression physique et l'accepter, c'est accepter d'être agressé.

« «qui, peut-être avec un poix chiche dans la tête, a été faire une main courante »

Tu ne peux pas dire ça. Tu ne connais pas l'intimité de la relation, le nombre de disputes qui ont précédées. Faire une main courante ne sert à rien, d'un point de vue judiciaire, mais c'est le premier geste pour sortir justement de l'intimité, de la sphère privée. Si d'autres actes de violence surviennent et qu'il finissent par entraîner une plainte, cette première démarche est prise en compte. Je suppose que cette femme a fait cette démarche dasn ce sens. C'est aussi une façon d'avertir son conjoint de ne pas aller trop loin dans ses réactions violentes. C'est un avertissement pour lui .

Mais je suis absolument d'accord sur l'exploitation médiatique et politicienne de cette affaire.

Je pense comme toi que cette affaire était à régler au sein du couple et n'avait pas à venir sur la place publique.

Les médias sont utilisés pour dénoncer, dans un but polémique, tous les accidents de la vie des hommes politiques. Il doivent être absolument parfaits, on va finir par avoir des robots, stéréotypés, marchant au pas des exigences sociales, sans idéaux et sans saveur. Et cela décourage bien des êtres de valeur de s'engager en politique, de crainte d'être ainsi exposés à la vindicte médiatique.

Il faut faire la chasse aux abus de pouvoir, aux pressions, à ceux qui utilisent leur poste à leur profit,. Après... les défauts personnels n'ont pas à être étalés sur la voie publique si cela n'a pas d'incidence sur la vie sociale. J'avais déjà trouvé qu'éliminer celui qui devait se présenter à la mairie de Paris, parce qu'il avait une vidéo sexuelle, était excessif.

Je ne suis pas sûre que ta pétition ait un succès. Essaie plutôt de savoir qui, dans la population, s'intéresse effectivement à cette affaire. A mon avis, on n'en fiche..

Quant aux manœuvres politiques, c'est certain. Je ne sais pas si c'est une rivalité entre partis ou au sein même des partis. Probablement les deux. Et le parti au pouvoir en joue.


H. (qui est une femme)

mercredi 21 septembre 2022

LE SUICIDE DE POUTINE



« Du point de vue de la classe ouvrière et des masses laborieuses des peuples de Russie, le moindre mal serait la défaite de la monarchie tsariste et de ses armées qui oppriment la Pologne, l’Ukraine et nombre d’autres peuples de Russie, et qui attisent la haine nationale afin de renforcer le joug des Grands-Russes sur les autres nationalités et de consolider le pouvoir réactionnaire et barbare de la monarchie tsariste ».

Lénine (« Les tâches de la social-démocratie révolutionnaire dans la guerre européenne », 6 septembre 1914).



Habitué aux mensonges de guerre je doutais depuis quelques jours de la percée de l'armée ukrainienne armée par Etats-Unis et Etats européens, elle vient d'être confirmée par la panique et pantalonnade de Poutine. Panique que l'invocation de l'arme nucléaire et annonce d'une mobilisation forcée comme chair à canon pour des milliers de jeunes russes. La menace du nucléaire c'est de « bonne guerre », « pure propagande », car Poutine n'est pas seul à décider, même s'il sait qu'il va devoir défendre sa peau désormais, et chèrement. Je rappelle qu'au temps du cinglé Trump, un haut responsable militaire chinois avait téléphone à son homologue américain, s'inquiétant que le faux blond puisse appuyer sur le bouton, et celui-ci lui avait répondu : « ne vous inquiétez pas ce n'est pas Trump qui décide »1.

Plus frappante est la réaction de la population russe, soudaine et intransigeante. Des milliers ont défilé partout criant « Poutine dehors », d'autres se sont précipités pour prendre l'avion. Des centaines de manifestants ont déjà été mis sous les verrous avec des menaces de dizaines années de prison pour désertion. J'ai dit mon indignation à plusieurs reprises face à une classe ouvrière russe amorphe. Je me trompais en partie, pour la simple raison que la population russe vivait comme nous la guerre en Ukraine, comme quelque chose de lointain ; sauf quand on vient lui demander de se sacrifier pour une guerre qui ne fût ni rapide ni économe en massacre de soldats russes. Ensuite la classe ouvrière n'apparaît toujours pas comme telle. En tout cas les millions de russes ne se sentaient pas concernés ou pratiquaient le politique de l'autruche, ce qui n'est plus possible quand sonne la trompette de l'impôt du sang.

Ce sont surtout les couches petites bourgeoises , intellos et artistes, qui sont les premières à protester2. D'ailleurs le ministre de la défense s'est immédiatement adressé à elles ; Sergueï Choïgou a déclaré que la « mobilisation partielle » ne concernait que les hommes ayant une expérience militaire, pas les conscrits ni les étudiants ». Le bureaucrate du Kremlin a été chargé de demander à la population de faire preuve de patience en attendant que la loi soit clarifiée... piètre correction dans la panique face à cet ordre de mobilisation bancal et peu convainquant de la part d'un Poutine qui louchait en suivant son prompteur.

Poutine est conduit à faire n'importe quoi pour l'heure et c'est un tournant capital qui va tout bouleverser dans les jours à venir. L'armée et les généraux sont déficients. La Russie intra-muros n'est pas du tout préparée à la guerre (qui ne passait jusqu'à maintenant que pour une « opération spéciale »). La pitoyable intervention télévisée de Poutine n'est qu'un aveu de sa déroute militaire. Le dilemme est simple : à courte échéance soit il parvient à réorganiser l'armée, soit il saute. Curieux que les médias n'ébruitent pas l'attentat dont il a été l'objet où une voiture de son escorte a sauté. Le lecteur du prompteur a fait référence à la chute de l'URSS mais pas au cuisant échec en Afghanistan3. En tout cas si la défaite en Afghanistan a pris dix ans, cette guerre en Europe n'aura pas pu excéder... ne pourra pas excéder quelques mois. Poutine est désormais seul, lâché par l'Inde et la Chine et des militaires et députés4...

L'appel à la mobilisation de 300.000 réservistes (nombre équivalent à celui des soldats ukrainiens) ne tient pas debout. Il faudrait les former et la débandade suite à cette annonce, fait augurer un risque de sédition généralisée. L'appel était douteux dès ce matin ; en réalité il est destiné à ceux qui sont au front, démoralisés, où les désertions se multiplient, pour prétendre leur insuffler l'énergie de combattre pour une cause (impérialiste) perdue. Enfin si, sur le plan politique et sociale c'est la catastrophe sans les moyens de la conjurer, c'est déjà cuit sur le terrain militaire.

Ancien des guerres d'Irak et d'Afghanistan, le général Ben Hodges a commandé l'armée américaine en Europe de 2012 à 2017, au moment de l'annexion de la Crimée et de la guerre dans l'est de l'Ukraine, il a répondu à une question de l'Express :

«  Les jours prochains seront déterminants pour l'issue du conflit. Nous sommes à un moment décisif, car les Russes sont en sérieuse difficulté. Pour commencer, ils n'ont pas autant de soldats qu'ils l'avaient annoncé. Tous les rapports vont dans le même sens : le moral des troupes russes est en baisse, il y a des désertions, de nombreux commandants russes ont été tués. Il y a un cas de mutinerie sur un navire en mer Noire. Les Russes envoient au front des appelés du contingent peu ou pas entraînés. Bref, rien ne se passe comme prévu. Les Russes sont en mauvaise posture et ils le savent. Pour étoffer leur armée, ils sont réduits à demander l'aide de 16.000 combattants étrangers notamment syriens. En vérité, les Russes ne vont pas tenir longtemps avec de tels problèmes de ressources humaines ».

En réalité, Poutine sait très bien désormais que son principal ennemi c'est le peuple russe, et il fera tout comme ses compétiteurs à la solde de l'impérialisme américain pour que la protestation n'émane pas ou de semble même pas émaner de la classe ouvrière ; comme en 1945 où ils ont tous fait croire que le prolétariat avait compté pour du beurre et que le monde avait été sauvé par staliniens et démocratie du dollar. En face tous les médias ne cessent de vanter le courage patriotique des soldats ukrainiens, dont un chef militaire ce soir encourageait les troupes « à détruire les mobilisés russes », en guise de coup de chapeau au sanguinaire Poutine.


ET LA PROTESTATION DE CLASSE CONTRE LA GUERRE  IMPERIALISTE ?

Nous ne savons pas encore comment les diverses sectes et particules du maximalisme vont réagir et je me fous des gauchistes et de leur soutien à la démocratie « populaire » et autres « libérations nationales ». Ne parlons pas de la Nupes qui est en train de couler grâce à ses stalino-féministes débiles, laissant toute latitude à Macron de jouer le beau Serge au niveau international. Le sommet du ridicule aura été atteint par le CCI (RI) lors de son appel à ses réunions publiques début septembre :

"Après six mois de barbarie guerrière en Ukraine, le prolétariat en Grande-Bretagne donne un début de réponse

Le CCI tiendra, le samedi 17 septembre, des réunions publiques pour discuter de l'accélération de la barbarie capitaliste, démontrée par la guerre en Ukraine ainsi que par l'approfondissement de la crise économique mondiale et l'aggravation des effets du changement climatique. En considérant la réponse de la classe ouvrière internationale, nous accorderons une attention particulière aux importantes luttes ouvrières qui se déroulent actuellement en Grande-Bretagne »

Alors que l'absence de la classe ouvrière s'est fait remarquer partout, on tente ici de nous refaire le coup de « la paix et le pain », comme si les grévistes en GB avaient manifesté pour autre chose que leurs besoins corporatifs ! C'est typique des groupes économistes, c'est le cas aussi de leur queue (Guerre ou Révolution). Poussés à bout par la cherté de la vie les ouvriers (ou ce qu'il en reste) vont faire la révolution contre la guerre. Voire on pourrait supposer que les grèves des prolétaires anglais étaient aussi des grèves contre la guerre en Ukraine. En attendant la religieuse et fumeuse grève générale ces ouvriers ont tout arrêtés pour pleurnicher avec la firme royale !

Heureusement on trouve un texte de désaccord dans ce groupe qui a bien plus la tête sur les épaules, citations !

- le CCI aujourd’hui, en ce qui concerne le rapport de force entre les classes, tend à sous-estimer le sérieux de l’actuelle perte de perspective révolutionnaire de parties du prolétariat, ce qui mène l’organisation à assurer que la classe ouvrière peut retrouver son identité de classe et sa perspective communiste essentiellement à travers les luttes ouvrières défensives.

- la sous-estimation de la dimension théorique de la lutte ouvrière. Sans la lutte de classe quotidienne, il n’y aura ni perspective communiste, ni identité de classe prolétarienne. Ceci étant dit, ni la perspective communiste, ni l’identité de classe ne sont le produit DIRECT de la lutte ouvrière immédiate. Ils en sont le produit indirect, en particulier si l’on prend en compte leur dimension théorique. La lutte de classe prolétarienne n’est pas une révolte plus ou moins aveugle, pas plus qu’elle ne réagit de façon simplement mécanique à la dégradation de sa situation, comme les chiens du professeur Pavlov.

-  nous consolant avec les luttes défensives quotidiennes, vues comme le principal creuset de la voie à suivre, ce qui est à mes yeux une concession significative à une approche « économiciste » de la lutte de classe déjà critiquée par Lénine et Rosa Luxemburg au début du XXe siècle. La compréhension que le « prolétariat n’est pas vaincu », qui donnait une vision correcte et très importante dans les années 70 et 80, est devenue un article de foi, un dogme creux, qui empêche toute analyse sérieuse, scientifique du rapport de force ».

Bravo à cet opposant courageux qui ne devrait pas tarder à être éjecté puisque plus dans la ligne économiste et déjà étiqueté « moderniste ».

RETROUVONS NOTRE BON VIEUX LENINE

Lénine défend la position du « défaitisme révolutionnaire », c a d qu'il faut souhaiter la défaite de sa propre bourgeoisie. C'est nouveau et choquant pour les patriotes socialistes ! Et il ajoute malgré tout que désirer et œuvrer pour la défaite de son propre gouvernement ne veut pas dire pour autant souhaiter la victoire du gouvernement adverse (l’Allemagne contre la France, par exemple, comme le souhaita ce pauvre Engels). Hors de question alors pour les révolutionnaires de faire sauter des ponts ou de contribuer militairement à la victoire de l’armée ennemie. Mais au contraire encourager la fraternisation entre les soldats ennemis dans les tranchées ou déclencher des grèves dans les secteurs stratégiques de l’économie. Ainsi, toute tactique révolutionnaire de lutte antimilitariste n’a de sens et ne peut être efficace que si elle contribue à la défaite de son propre gouvernement et de sa propre bourgeoisie. En espérant qu'en face ils fassent pareil.

Cette position n’était en réalité qu’un rappel des positions de principe du mouvement socialiste d’avant la guerre. Appeler à la grève générale insurrectionnelle, voter contre les crédits de guerre, provoquer la fraternisation des soldats, etc., étaient autant de mesures à la portée des principales organisations socialistes européennes qui auraient précipité les événements et facilité la transformation de la guerre mondiale en une guerre civile révolutionnaire entre les classes.

C’est dans cet esprit que Lénine ne cesse de revendiquer le manifeste de Bâle de 1912 de l’Internationale dans sa brochure « Le socialisme et la guerre ». Il rappelle l’exemple de la Commune de 1871 et la révolution russe de 1905 comme des conflits internationaux (la guerre franco-prussienne et la guerre russo-japonaise) qui se sont transformés en guerres civiles, c’est-à-dire en révolutions qui ont renversé par la violence le pouvoir politique des classes dominantes.

La guerre avait dégradé considérablement les conditions de vie et de travail des classes populaires européennes. En France, les ouvriers sont remplacés dans les usines par des femmes et des enfants qui, pour le socialiste Millerand, « n’ont pas de droits ». Il n’y a effectivement plus de droits syndicaux : les réunions syndicales sont à peine tolérées, La période de guerre supprime tous les acquis sociaux.

Contre les acquis du mouvement ouvrier de 1848 les journées de travail peuvent maintenant aller jusqu’à douze heures consécutives et les patrons se concertent sur une baisse générale des salaires. L’Union sacrée avait provoqué une baisse considérable du nombre de grèves. Il faudra attendre l’année 1916 pour qu'elles recommencent. Cependant, pour Lénine, la lutte de classes ne devait pas s’arrêter au seuil des intérêts « nationaux », ni devant aucune considération « patriotique », ni pour de simples questions économiques. La défaite militaire de son propre gouvernement affaiblit l’Etat, aide à libérer le prolétariat de son influence idéologique et rend la transformation de la guerre en guerre civile plus facile. Pour le prolétariat, la défaite de son propre gouvernement est donc gage d'insurrection, enfin était car la bourgeoisie est devenue très forte depuis 1945. Une défaite et éjection de Poutine ne risque d'entrainer la révolution, et, en Ukraine la victoire sera aussi moche que la défaite russe.

Si la défaite est exclue comme mot d’ordre d’agitation, que peut alors le prolétariat ? Comment ne pas le réduire à la passivité au milieu du conflit ? Il ne revient pas au prolétariat de dicter les termes de la paix, du désarmement, des futures frontières après la signature d’accords de paix.

Rosa Luxemburg vient s'opposer à Lénine avec des conceptions caduques. À partir de l’exemple de la Commune de Paris de 1871 ou des Jacobins français, Rosa défendit que la seule politique responsable à défendre par les sociaux-démocrates était la « défense de la patrie » par le peuple en armes et non par l’armée permanente dirigée par les classes dominantes. Elle reprochait au au futur parti bolchevique d’avoir « abandonné » la perspective d’une défense de la patrie face à une guerre impérialiste dont le but principal serait la conquête. Cela ne constituerait pas un ralliement politique à la bourgeoisie, mais une entreprise révolutionnaire de renversement de la bourgeoisie à travers l’armement de la population, en dehors de l’armée permanente comme détachement séparé d’hommes armés.

Lénine, invoquant le caractère fondamentalement différent de la guerre impérialiste par rapport aux guerres passées, répond à Rosa en 1916 avec ce texte « À propos de la brochure de Junius ». Aux guerres féodales et dynastiques des classes dominantes, on pouvait opposer les guerres révolutionnaires autour d’un programme démocratique bourgeois, de libération nationale ou de défense de la patrie. Or, l’impérialisme a effacé ces distinctions, puisque quelle que soit la forme de l’Etat bourgeois (l’Empire, le Royaume ou la République démocratique), toute victoire de celui-ci ne peut être que réactionnaire pour le prolétariat.

On ne peut donc pas opposer la « défense de la patrie » au « défaitisme révolutionnaire » car il n’y a pas de patrie à défendre, seulement un Etat bourgeois imbriqué profondément dans la chaîne impérialiste mondiale. Ainsi, la « capacité d’action des masses prolétariennes dans leur lutte contre l’impérialisme » que Rosa revendiquait n’était qu’un vœu pieux ne s'inscrivant pas dans la perspective de la défaite de son propre gouvernement comme moindre mal.

L’erreur de Rosa était alors de se placer toujours dans le schéma qui avait existé de 1793 jusqu’en 1871, celui où la « défense de la patrie », dans la continuation des luttes de libération nationale ou de l’exemple de la Commune de Paris, qui pouvaient avoir un caractère progressiste et potentiellement révolutionnaire. Mais ne l'ont pas eu.

La misère économique en Russie du fait de la guerre accrut la conscience de classe, ce qui n'est pas du tout apparu des deux côtés du conflit en Ukraine ! Le mécontentement se faisait sentir au front à travers des désertions par milliers et dans les usines par de nombreuses grèves face à une guerre qui durait au-delà de ce qui avait été envisagé par les classes dominantes. Les défaites militaires et la misère dans les villes avaient créé une situation au bord de l’explosion sociale, où chaque grève et chaque manifestation risquait de tourner en conflit ouvert. Lorsque les femmes ouvrières de Petrograd ont fait grève le 24 février 1917, déclenchant la première révolution russe, le temps était venu pour le mouvement révolutionnaire et ses partis de transformer la guerre mondiale en guerre civile maximaliste.

Dans les manifestations, le slogan « Du pain ! » a très vite été systématiquement accompagné par « À bas la guerre ! ». Selon les propos d’un soldat rapportés par Trotsky dans son Histoire de la révolution russe. Ces slogans n'étaient pas révolutionnaires en tant que tels. Ce qu’il fallait était la paix, la fin de la boucherie, le retour des soldats et le retour à la paix antérieure. Difficile dans la confusion du début de la guerre, c'est pourtant le travail politique effectué par les vrais socialistes opposants à la guerre, avec Lénine, qui parvint à insuffler de la haine de classe dans la démoralisation qui commençait à s’installer au sein de la population. En Russie, ce sentiment prit corps à travers les manifestations de masse qui allaient renverser une autocratie installée depuis des siècles.

Concrètement :

« Si le prolétariat se révèle impuissant à empêcher la guerre au moyen de la révolution --et elle est l'unique moyen d'empêcher la guerre--, les travailleurs, avec le peuple entier, devront participer à l'armée et à la guerre. Les mots d'ordre individualistes et anarchistes d'objection de conscience, résistance passive, désertion, sabotage, sont radicalement opposés aux méthodes de la révolution prolétarienne. [...] Il demeure un combattant, apprend à manier les armes, explique, même dans les tranchées, la signification de classe de la guerre, regroupe autour de lui les mécontents, les réunit dans des cellules, transmet les idées et les mots d'ordre du parti, suit attentivement les changements d'état d'esprit des masses, le reflux de la vague patriotique, la montée de l'indignation et, au moment critique, appelle les soldats à soutenir les ouvriers. »
En Ukraine et en Russie si les ouvriers ne soutiennent pas les soldats ce sera déjà un pas en avant. Mais la bourgeoisie mondiale sait ce qu'il faut faire pour continuer museler le prolétariat en particulier en augmentant les salaires, en arrêtant provisoirement les attaques économiques. La majorité de la bourgeoisie mondiale en a assez des conneries de Poutine et veut lui régler son compte avant l'hiver sinon son obstination va mettre le feu partout d'autant qu'on craint la venue du froid dans les pays où la classe ouvrière reste dangereuse.


NOTES 

1On peut toujours supputer un tir nucléaire « tactique », qui, non seulement dresserait la colère de la bourgeoisie du monde entier, mais serait contre-productif quant à la récupération de territoires réduits à une glaciation. La bombe nucléaire pour en terminer avec la guerre mondiale a été un scandale historique minimisé et jamais véritablement dénoncé comme une grande saloperie, because la sainte démocratie US... Poutine ne pourra pas être un deuxième Truman... grâce au souvenir de Hirsohima et Nagasaki, juste revanche de l'histoire mémorielle.

2Depuis le début de la guerre la classe ouvrière était enfermée dans une idéologie nationale, amère depuis la chute de l'URSS, et surtout par les diverses humiliations dûes à son approvisionnement ; comme me le disait cet été un diplomtAe : « par exemple , aprrès 91 en Turquie les prostituées furent longtemps des femmes russes « proies des muslims ». Sardine Ruisseau n'était pas née et s'en fiche, plus grave est la baffe d'un mari trompé.

3Poutine a été piégé dès le départ par l'impérialisme américain, qui n'en est pas à son premier coup d'essai. Zbigniew Brzezinski a avoué je cite : « Oui. Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidine a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eût envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979. Mais la réalité gardée secrète est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul. Et ce jour-là j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques. » À rappeler aussi que le gouvernement de l'époque était prosoviétique et que le Président Taraki ne cessait de demander une aide russe que Moscou refusait jugeant que le nombre des conseillers militaires étaient suffisant. C’est à la considération de l’afflux de milliers de djihadistes au Pakistan grâce aux financements de la CIA et des Saoudiens et de leur entrainement à Peshawar par l’ISI pakistanais que l’idée au Kremlin d’une opération militaire limitée a fait son chemin. « Lorsque les Soviétiques ont justifié leur intervention en affirmant qu’ils entendaient lutter contre une ingérence secrète des Etats-Unis en Afghanistan, personne ne les a crus. Pourtant il y avait un fond de vérité. Vous ne regrettez rien aujourd’hui ? Zbigniew Brzezinski : Regretter quoi ? Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour effet d’attirer les Russes dans le piège Afghan et vous voulez que je le regrette ? Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter, en substance : « Nous avons maintenant l’occasion de donner à l’URSS sa guerre du Vietnam. » De fait, Moscou a dû mener pendant presque dix ans une guerre insupportable pour le régime, un conflit qui a entraîné la démoralisation et finalement l’éclatement de l’empire soviétique. A la question d'un journaliste de l'OBS - Vous ne regrettez pas non plus d’avoir favorisé l’intégrisme islamiste, d’avoir donné des armes, des conseils à de futurs terroristes ? Zbigniew Brzezinski : Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l’empire soviétique ? Quelques excités islamistes où la libération de l’Europe centrale et la fin de la guerre froide ?

4Boris Nadezhdin, ancien député à la Douma d'Etat, une des chambres de l'Assemblée Russe, a tenu des propos peu optimistes à la télévision : “Nous en sommes au point où nous devons comprendre qu’il est absolument impossible de vaincre l’Ukraine, en usant des ressources actuelles et des méthodes de guerre coloniale que la Russie utilise, en se servant de conscrits, de mercenaires, sans mobilisation..."