PAGES PROLETARIENNES

samedi 29 février 2020

DERNIERE DISCUSSION COMMUNISTE AVANT LA FIN DU MONDE ?


« Le credo idéologique d'ICO était le communisme de Conseils, qui ne correspond plus aujourd'hui aux structures présentes de la production capitaliste ».
Henri Simon (interview in Echanges n°169)
« Ne crains pas, petit troupeau, parce qu'il a plu à votre Père, de vous donner le royaume »
Sentence 32 de l'Evangile selon Saint Luc.

Henri Simon a 98 ans, je dis bien 98, et il tient toujours la plume avec dynamisme en tête de son bulletin Echanges et mouvement. Comment ne pas être admiratif. L'activité politique conserve longtemps comme je l'ai remarqué dernièrement pour Michel Lequenne décédé pratiquement centenaire. Notre Henri Simon survit donc à son contemporain le journaliste bourgeois Jean Daniel, de la même cuvée1.

Le CONSEILLISME aspiré et dissous par l'idéologie dominante

Son édito du n°169 m'a séduit au début par son culot... catastrophiste et qui met le doigt sur un constat tout simple, dont je ne cesse de me plaindre depuis au moins deux années, et qui n'est apparu ni chez les gilets jaunes (sauf ces derniers temps par une poignée de trotskiens déguisés en GJ) ni dans les cohortes badgées des nombreux fonctionnaires syndicaux hostiles à l'abolition de la retraite (texte d'un ami d'Echanges qui suit l'édito, probablement influencé par la lecture de PU) : « une mise en cause du mode de production capitaliste ».

Henri Simon et ses amis ont enfourché depuis longtemps le cheval de bataille écologique, et il tient même à ce qu'on le considère en la matière comme un précurseur. Il va jusqu'à considérer que le phénomène du « réchauffement climatique » est « venu se superposer à l'emprise du capitalisme » ; et surtout que ce phénomène s'impose au capitalisme « incapable simplement de l'endiguer ».
Simon n'est-il donc que le nouveau Charon nous emportant sur sa barque sur les marais de l'Achéron, traversant le Styx, cet abominable fleuve conseilliste et féministe, qui débouche en définitive dans les enfers capitalistes. Ou bien est-il le dieu Hadès, l'invisible roi des ténèbres qui aimait être craint ?2

Nous vivons en effet une période où les pronostics sont innombrables et généralement farfelus, et lorsque le numéro d'Echanges a paru, on n'était pas encore en pleine psychose du coronavirus. Henri Simon a-t-il tort de considérer que les luttes de classe « ne peuvent apporter une réponse quelconque à ce qui touche l'humanité tout entière », donc au truisme de la « catastrophe annoncée ». Après lui le déluge ?
Il y a de toute façon une lutte des classes très opaque et une « complexité d'affrontements de toute nature ». Et : « Jusqu'à récemment, la lutte sociale concernait uniquement la domination du capital dans l'exploitation de la force de travail ». « Mais le grand rêve du XIX e siècle d'une Internationale unissant dans une même action les prolétaires du monde entier et conduisant à la fin du mode de production capitaliste, a vécu ». Le truisme n'est pas entièrement faux : « Pour partie, cela est dû au fait que l'organisation présente de la production à l'échelle mondiale rend difficile et inefficace toute action collective globale, même à l'échelle d'un Etat ». Henri Simon aurait pu à cet endroit moquer les tentatives de substitution par les gauchistes et le CCI, ou de remplacement d'une classe ouvrière aphone ou inaudible, par des protestations diverses des couches moyennes (Nuit debout, indignados, Occupy, voire le peuple en vestes jaunes, etc.). Il s'attache plutôt à noter la ringardise d'une gauche syndicale qui se dandine au nom d'un passé qui aurait comporté « plus de justice sociale », pour des « valeurs » mises en cause par la mondialisation, tout ce qui est en réalité balayé par une uniformisation des modes de vie. Toutes ces protestations diverses n'ont aucun dénominateur commun. Et il est rare d'y entendre mis en cause le mode de production capitaliste.

Tout cela était bel et bien constaté, mais pour déboucher non pas sur une analyse de la manière
dont opère le dessaisissement généralisé de toute initiative prolétarienne ou pour examiner comment doivent s'organiser anciens et nouveaux exploités, mais pour décrier comme principale misère du monde, à l'instar du gauchiste moyen, le sort réservé aux migrants (= « mouvement tourné vers le futur ») !? Les barrières (capitalistes) médiévales, brisées par les migrations, « se voient assiégées par une vague sociale prenant différentes formes », et : « cette guerre sociale rémanente est la véritable menace contre le mode de production capitaliste ». Les migrants comme principaux vecteurs de la « guerre sociale », il fallait l'inventer !
Non content de hausser une conséquence déplorable de la gabegie capitaliste au rang de « révolte sociale », Simon nous brandit le sceptre de « l'irrépressible dérèglement climatique », qui est la chanson principale des dominants pour requérir un urgent « tous ensemble national ». En conclusion, notre nouveau Charon veut nous embarquer vers la secte bourgeoise Extinction Révolution : « les seuls balbutiements d'une internationalisation de résistance au système viennent de ces luttes contre le réchauffement climatique ». Inutile de dire que c'est signé : HS.

Le conseillisme, les divers mouvement pour les conseils ouvriers et leurs clones modernistes, sont hors d'usage, comme le résume fort bien leur dernier dieu Hadès3. Il est fort probable que les conseils ouvriers ne se reproduiront pas comme il y a un siècle en Russie et en Allemagne, mais il est encore plus improbable de remplacer la classe ouvrière par les divers migrants, de la même manière que les gauchistes l'ont remplacée par les musulmans « opprimés ». Des observateurs subtils de l'ubérisation du prolétariat sont bien plus clairs que nos pithécanthropes du conseillisme avachi ; il reste la nécessité de l'organisation unitaire d'assemblées réunissant prolétaires et exploités dans des lieux publics où devra continuer à s'affirmer la centralité du prolétariat dans le processus de décision sans se laisser délayer dans le peuple indistinct et : « A condition cependant de ne pas tomber dans le piège de la délibération « citoyenne », qui risquerait seulement d'entériner les représentations préalablement vissées dans nos crânes »4.


Dans l'attente où le PARTI ne sera plus aspirant au pouvoir

Le monde étroit des militants du parti du futur n'est guère mieux fourni en réflexions innovatrices, je le déplore souvent ici. On sait l'incapacité historique de tous les groupes et partis à comprendre les situations nouvelles et sortir des sempiternels radotages ou leçons de morale5, dont Rosa Luxembourg s'est si bien moqué. Ce dit milieu – entité serait plus objectif, vu la dispersion en unités isolées – n'est pas dans une dynamique ni de regroupement ni d'expansion, contrairement aux auto-fabulations de Juan. Il n'a pas cessé de se rétrécir. On devrait plutôt éviter l'exposition par grand vent pour éviter que leur petite flamme ne s'éteigne. Car, contrairement aux intellos hétéroclites de la mouvance conseilliste, ils ont des textes de base à nous transmettre et des principes qui n'existent pas et n'ont jamais existé chez les anarcho-conseillistes.

J'ai pesté pendant les semaines de la gréviculture syndicale insensée sur le fait qu'aucun débat ne s'élève au-dessus de la dérisoire question des retraites, quand en définitive les bonzes ont non seulement baladé tout le monde mais vont s'appuyer sur les mesures de paralysie sanitaire contre le coronavirus pour éviter des retours de flamme dans la rue avec le passage en force du 49-3 gouvernemental et... démocratique (c'est dans la constitution... démocratique). Et que le CCI, seul groupe à avoir effectué une réflexion sur la transition depuis 50 ans, et même depuis le classique de Lénine « L'Etat et la Révolution », via la GCF de 1946 bien sûr, ne soit pas sorti du lancinant et ridicule gimmick syndical « tous ensemble » pour reposer la nécessaire alternative de société.

Il semble que j'ai été entendu, jusqu'en Angleterre (je rigole). Puisqu'ils ont demandé au grand théoricien Ward de travailler à un résumé des travaux effectués par toutes les sections du Courant il y a au moins quarante années. La vieille taupe avait été empaillée au grenier des espoirs déçus d'une révolution à moyen terme... Ne boudons pas notre plaisir6. Le travail effectué est excellent7. Ward a écrit depuis trente ans la plupart des articles sur le sujet dans leur revue internationale. C'est un brillant universitaire, et on a besoin de ce genre de personne, même s'il ne comprend rien au type de fonctionnement du mode parti.
Plus étonnant, et j'assume être responsable de la chose, on consent enfin à mettre à la lumière du jour le travail imposant de Marc Chirik, tout en nuançant hypocritement qu'il s'agit d'un travail collectif. Ce qui m'a toujours fait marrer. L'individu compte aussi dans l'histoire. Marc lorsqu'il rédigeait sur une question n''avait pas fait circuler un sondage ni consulté chacun, il était capable d'un travail intense de remémoration et de se pencher des soirées entières sur les classiques du marxisme. Le travail collectif déifié ici est du pipeau pour militant fainéant. Les « nous » et « notre » souvent usités au cours du résumé font ésotériques, abolissant espace et temps, mais certainement transcendant le militant lambda à travers les âges, une sorte de parade égotiste des grands du marxisme en rang d'oignons, « nous » c'est à dire Marx, Engels, Lénine, Chirik et moi....
Basta ! Vous avez donc sous les yeux les deux grandes révélations du maximalisme chirikien : le parti ne prend plus le pouvoir et l'Etat est bourgeois. Ce sont les deux cases qui manquent à l'échiquier bordiguiste et à l'ensemble de la production marxisante mondiale et bègue.

Disons pour être tout net, que ce sont les dernières avancées théoriques, voire ultimes raisons pour croire qu'on peut encore faire progresser le programme communiste (pas vulgaire programme électoral ni recette de cuisine) au moins jusqu'à la prochaine fois où les masses s'en saisiront de leurs mains plus ou moins calleuses, voire chétives. En tout cas plus ces poings « robustes » de prolétaires qui symbolisaient la puissance de classe pour Rosa. Allons directement aux déductions conclusives, intéressantes, courageuses jusqu'à l'utopie8 :

« La forme de l'État de transition


  • "nous pouvons retenir pour principes la structure suivante de la société de la période de transition 
    1)    Toute la population non exploiteuse est organisée sur la base des soviets-Communes territoriaux, se centralisant de la base au sommet, donnant naissance à cet organe qu'est l'État-Commune.
    2)    Les ouvriers participent à cette organisation soviétique, individuellement comme tous les autres membres de la société, et collectivement par leur organisation de classe autonome, à tous les échelons de cette organisation soviétique.
    3)    Le prolétariat s'assure une prépondérance dans la représentation, à tous les échelons, mais surtout dans les échelons supérieurs.
    4)    Le prolétariat garde sa pleine et entière liberté par rapport à l'État. Sous aucun prétexte, le prolétariat ne saurait reconnaître la primauté de décision des organes de l'État sur celle de son organisation de classe : les conseils ouvriers, et devrait imposer le contraire.
    5)    En particulier, il ne saurait tolérer l'immixtion et la pression d'aucune sorte de l'État dans la vie et l'activité de la classe organisée excluant tout droit et possibilité de répression de l'État à l'égard de la classe ouvrière.
    6)    Le prolétariat conserve son armement en dehors de tout contrôle de l'État".

Je ne vais pas analyser chaque point, je l'ai déjà fait dans mon livre (Dans quel Etat est la révolution?). Des décennies après, je trouve nunuches et inconvenants les termes de « soviets » qui fait très stalino-trotsko-mégalo, ainsi que celui d'Etat-Commune car celle de 1871 est tout sauf exemplaire pour l'avenir sauf pour les anars ignorants et les émeutiers bobos. En plus nous vivons une époque ingrate où le mot peuple a la vie dure et le terme prolétariat sent le moisi. Imaginez l'effet que cela fait au jeune citoyen lambda « le prolétariat qui conserve son armement » et un « Etat désarmé ? Contre-indication ou oxymore ? Des explications seront très nécessaires, et en sortant des imageries du pinard, le pouvoir « au bout du fusil » et qui et comment contrôle les armes, comme on s'en empare... bououou dur dur...

QUELS CONSEILS OUVRIERS DANS LE FUTUR ?

C'est là que le texte de Ward devient le plus intéressant et ouvre une réflexion qui sort de la sclérose du sujet (conservé pieusement par les momies conseillistes, mais sous le tabernacle par les léninistes inconsolables), je le cite intégralement pour vous obliger à y réfléchir :

« Nous ne pouvons pas être sûrs de la manière dont ce problème sera abordé dans un futur mouvement de masse, qui pourrait bien voir le prolétariat s'organiser par une combinaison d'assemblées de masse sur le lieu de travail et dans la rue. Il se peut également que l'autonomie de la classe ouvrière doive prendre un caractère plus directement politique à l'avenir : en d'autres termes, que les organes de classe de la prochaine révolution se définissent beaucoup plus que par le passé sur la base de leur capacité à prendre et à défendre des positions politiques prolétariennes (telles que l'opposition au parlement et aux syndicats, le démasquage de la gauche capitaliste, etc. ). Cela ne signifie nullement que les lieux de travail, et les conseils qui en émanent, cesseront d'être un centre crucial pour le rassemblement de la classe ouvrière en tant que classe. Ce sera certainement le cas dans des pays comme la Chine, dont l'industrialisation frénétique a été le contrepoint de la désindustrialisation de certaines parties du capitalisme en Occident. Mais, même dans ces derniers, il existe encore des concentrations considérables de travailleurs dans des secteurs tels que la santé, les transports, les communications, l'administration et l'éducation (et dans le secteur manufacturier également...). Et nous avons vu quelques exemples de la manière dont les travailleurs peuvent surmonter les inconvénients de la dispersion dans de petites entreprises, par exemple dans la lutte des travailleurs de l'acier à Vigo en Espagne en 2006, où des assemblées de grévistes dans le centre-ville ont regroupé les travailleurs de plusieurs petites usines sidérurgiques. Nous reviendrons sur ces questions dans un prochain article. Mais ce qui est certain, c'est que dans tout futur bouleversement révolutionnaire, l'autonomie de classe du prolétariat impliquera une réelle assimilation de l'expérience des révolutions précédentes, et surtout de l'expérience de l'État postrévolutionnaire. Nous pouvons dire avec une certaine confiance que la critique de l'État élaborée par une lignée de révolutionnaires qui va de Marx, Engels et Lénine à Bilan et Marc Chirik tant dans la GCF que dans le CCI, sera indispensable à la réappropriation, par la classe ouvrière, de sa propre histoire, et donc à la mise en œuvre de son avenir communiste ».

Intéressant mais pas génial, car notre honorable membre du parti bonux oublie une chose, et Rosa lui tire l'oreille, le mouvement de la classe est créateur et se montre historiquement capable de dépasser les vieilleries ou les schémas figés ou tout prêt dans les bureaux des chefs politiques. Son espoir que la Chine produirait, à partir de la base classiquement industrielle (qui n'existe pas dans de vieux pays comme la France) est une consolation néo-slave et une concession à la croyance à un éclatement possible de la révolution internationale dans un seul pays (encore industrialisé avec avec des prolétaires majoritairement en bleu de chauffe). C'est une lubie de plus considérant l'absence de tradition révolutionnaire du peuple chinois et des décennies d'abrutissement maoïste.
Le CCI s'est laissé leurrer par toute une série mondiale de protestations de la petite bourgeoisie (craignant lui aussi à une disparition du prolétariat?), comme il a été incapable de comprendre le contenu social des gilets jaunes à leur début, qui étaient au plus près d'une lutte économique de classe que les singeries syndicales de la fin 2019. Preuve qu'en général, les partis ou petits groupes les plus proches réellement du prolétariat peuvent se planter. Mais se planter ne veut pas dire faillir, on peut toujours reconnaître ses erreurs.. quoique pour certains pas toujours. Je le répète, avec ce cher Marc Chirik et prédécesseurs : nous n'avons pas de recettes pour les marmites de l'avenir même si les chamanes gauchistes nous tannent le cuir.

Nous n'avons pas de leçons à recevoir des derniers retraités conseillistes avec leur consentement à l'idéologie écologique bourgeoise ; nous n'avons pas attendu la crise écologique ni le coronavirus pour affirmer que le capitalisme pouvait détruire le monde humain. Nous ne croyons pas non plus à la révolution quotidienne des bobos à vélo. Mais voilà que j'ai eu la présomption d'utiliser le nous. Je m'en excuse.


 « Il est largement temps d’en finir avec les immenses abus faits avec les termes. Le capitalisme est trop intéressé à présenter tout mouvement violent, toute action de force, et surtout toute lutte armée, sous le terme de révolution, pour mieux dénaturer et déformer l’idée de révolution sociale, afin de mieux la confondre et aussi mystifier les idées et la conscience de classe du prolétariat. Il est d’autant plus déplorable de voir ces abus de langage et la confusion qui en résulte pénétrer jusqu’à l’intérieur du mouvement révolutionnaire » . MARC CHIRIC
(Défense du caractère prolétarien de la révolution d’Octobre, réponse à un camarade, Venezuela, novembre 1965, in Tome II p.21 et suiv.).

NOTES


1Incidemment j'ai appris la mort de Daniel Saint James le 8 mai 2019 (92 ans). C'est la disparition d'un personnage qui a diablement compté dans le mouvement maximaliste, dit naguère ultra-gauche, j'ai parlé de lui dans mon histoire du maximalisme. La notice wiki de ce professeur de physique (reconverti dans l'enseignement informatique, selon mon ami S. qui l'a cotoyé à Jussieu) indique qu'on peut le classer parmi les principales personnalités politiques qui ont compté dans le débat disparu et ringard entre « communistes de Conseils » et « léninistes » : « Daniel Saint-James a été en particulier proche de l'écrivain et militant marxiste Serge Bricianer. Bricianer et Saint-James ont été liés pendant un temps avec un certain nombre d'auteurs marxistes, comme, entre autres, Marc Chirik, Jean Malaquais, Pierre Bessaignet, Maximilien Rubel, Benjamin Péret puis avec Henri Simon, Paul Mattick et René Lefeuvre ». Ils auraient pu ajouter aussi Guy Sabatier. Il aurait co-rédigé avec Bricianer « La grève généralisée en France, mai 1968 ». Les poussiéreux Cahiers Spartacus republient sa traduction de l'ouvrage « Trotsky, Staline manqué », ce qui n'est pas lui rendre un grand hommage ni très malin en abaissant au niveau du dictateur criminel le rôle historique indéniablement révolutionnaire de Trotsky. Un peu de respect messieurs pour le grand Trotsky, comme pour Robespierre, qu'il est de mode depuis deux cent ans de traîner dans la boue ; j'en profite pour conseiller la lecture du livre de l'historien Jean-Clément Martin – Les échos de la terreur – qui démontre que ce sont les contre-révolutionnaires comme Tallien qui ont inventé le mythe d'un Robespierre principal théoricien de la terreur et de son exercice. Robespierre, comme Trotsky, n'était que le membre d'un collectif.
2Ne vous offusquez point de mes références à la mythologie grecque, j'ai subi pire hier soir, une conférence sur le chamanisme au forum des Halles, où, au milieu d'une foule compacte et bruissante de groupies, j'ai pu constater la mode languissante des bobos parisiens pour ce charlatanisme dans une version féministe et club Med. Alors qu'ils devraient au moins se passionner pour leurs Municipales si sexy.
3Les mouettes anarchistes de Boulogne sur mer, comme les deux zozos de Temps critiques (ils le sont), le petit rigolo Vaneigem, les intellos « autonomes » et vaseux de Etcétera qui pensent que « la révolution se fait chaque jour »etc.)
4Boulots de merde, du cireur au trader, de Julien Brygo et Olivier Cyran (ed La découverte, 2016).
5Je nuance cependant milieu maximaliste et divers gauchismes. Même si le premier milieu, révolutionnaire et hors de la gauche bourgeoise ne se gêne pas pour anathémiser, il évite la personnalisation ou les insultes gratuites. Le milieu bourgeois gauchiste par contre procède de la mentalité bourgeoise, hypocrite et moraliste. Le « Forum des marxistes révolutionnaires » en est une variété stalinienne. Je suis tombé par hasard sur un forum où ils s'écharpaient à coups de citations, pas les meilleures ni les plus claires de mon blog à écriture rapide, pour me qualifier d'ami des fachos et d'antisémite. Car j'utilise sans honte la notion de « juif de cour », j'irai donc me plaindre à Stéphane Bern. Les nullards gauchistes éternellement voués à rester les balayeurs de la gauche caviar compensent leur névrose en jouant les petits Vichinsky, et en pensant être aussi capables que la police de veiller au grain sur le web.
6En bons héritiers de l'exclusivisme « collectif » néo-stalinien, qui considère l'individu comme de la merde, ils ne reconnaîtront jamais l'énorme travail de compilation, je préfère parler de sauvegarde de l'oeuvre de Chirik, que j'ai accompli, travail sans lequel plus personne ne parlerait de Chirik et croirait que le CCI a travaillé sur la question comme un simple labo pharmaceutique... idem pour Lénine, ce n'est pas un cercle d'étude bolchevique qui a écrit ce magnifique ouvrage, si actuel, L'Etat et la Révolution.
7https://fr.internationalism.org/content/10073/communisme-a-lordre-du-jour-lhistoire-marc-chirik-et-letat-periode-transition
8Je t'encourage vivement cher lecteur à te bouger le cul et à aller lire cet article de Ward. Mais surtout sur le "fétichisme" des Conseils, les écrits de jeunesse de Trotsky, nota "leçons d'Octobre".

mercredi 26 février 2020

CORONAVIRUS : UNE ATMOSPHERE DE GUERRE MONDIALE


« L'union nationale est essentielle »
Olivier Véran (ministre de la santé)

« La Chine n’a pas de limite au niveau stratégique et éthique. Elle n'a qu'un objectif : devenir la première puissance mondiale de l'intelligence artificielle face aux Etats-Unis ».        
Thierry Berthier (chercheur au sein de la Chaire de cyberdéfense et cybersécurité Saint-Cyr)

Il ne sera pas question ici de mettre en accusation la Chine comme unique responsable de l'épidémie en cours qui affole le monde entier. C'est une première cependant qui outrepasse en possibilités de propagation maximum du type de  frayeurs causées jadis par les pandémies du sida, d'Ebola et du SRAS entre autres. Bien qu'il y ait des similitudes dans les conjectures et dans ce qui est nommé fake news. Lors de l'épidémie du SRAS en 2003 dans China town à New York, les américains d'origine chinoise furent victimes de stigmatisation ostraciste, laquelle voisine toujours en Afrique comme en Europe avec la désignation d'un bouc-émissaire. L'épidémie du sida dans les années 1980 était supposée avoir été fabriquée ou en tout cas utilisée par la CIA pour cibler l'homme noir et les catégorisations de populations à risques, les 3 H (Hémophiles haïtiens, Homosexuels et Héroïnomanes)1. Une maladie ainsi idéologisée qui provoque la peur, en accroît la contagion supposée ou réelle.
En l'occurrence, la fixation sur la « responsabilité » de la Chine, fait passer le virus comme un corps « étranger » sur le sol national. L'appel à la fermeture des frontières comme principale défense, qui ravissait le petit Zemmour, est très vite apparu ridicule au souvenir du nuage de Tchernobyl qui s'était arrêté aux douanes françaises2. La Chine n'a pas pu ainsi apparaître comme « l'ennemi à abattre » (quoique Trump et l'Etat US se soient réjouis de la focalisation sur l'irresponsabilité chinoise...). Contre toute attente et contre les premières suppositions, le virus apparaît endogène mais aussi exogène sans qu'on puisse en trouver toutes les causalités en Chine. L'arsenal thérapeutique ne peut être ni national ni chinois mais mondial, même si la concurrence des labos de la mafia pharmaceutique est pour l'heure aussi impuissante que vénale.
Néanmoins on insiste toujours sur la « faute chinoise », imprévoyance du dictateur « communiste », système de soins et de protection thérapeutique laxiste. La bourgeoisie écologique mondialiste en profite pour renforcer sa messe pour la protection de l'environnement en communiquant toute une série de mesures de défense corporelle, respiratoire et surtout comportementales qui font plus penser au « tous aux abris » des deux guerres mondiales qu'à une faculté d'anticiper et de gérer par une réelle stratégie sanitaire la catastrophe aléatoire.
Quand sécurité rime avec vulnérabilité, impéritie avec gabegie, on ne peutt pas nier l'évidence, le capitalisme est le seul système connu à ce jour capable de radier la race humaine de la surface de la terre.

On nous parle de crise sanitaire alors qu'il s'agit du même scandale politique à chaque épidémie, qui remet au premier plan l'incurie de tous les Etats bourgeois. Mais cette indifférence aux conséquences de la « mondialisation sans foi ni loi », se retourne de toute façon contre les dominants.

Les épidémies précédentes ont-elles servi de leçons à nos « mâles blancs » dominants ?

Un journaliste de La Croix écrivait ceci en 2016 lors de la pandémie du virus Ebola en Afrique :

« « Au total, le bilan officiel d’Ebola est de 11 000 morts. Le nombre réel de victimes en Afrique de l’Ouest est donc sans doute proche de 30 000. Sans compter les Guinéens morts faute d’accès aux soins, soit que le personnel de santé ait été décimé, soit que les centres de soins usuels aient été fermés pour éviter que le virus ne s’y propage. Qui plus est, le coût économique de l’épidémie est évidemment nettement supérieur à la modeste stagnation du PIB affichée en 2015. En vérité, l’ensemble du tissu social du pays a été déchiré : familles divisées, villages isolés, survivants ostracisés et stigmatisés, veufs et orphelins abandonnés, circulation et commerce paralysés…
Néanmoins, le contraste entre la modestie de l’aide au développement en matière de santé et les millions dépensés, bien trop tard, contre Ebola questionne : l’Occident voulait-il avant tout se protéger lui-même, découvrant, effrayé, que la mondialisation peut aussi être celle des virus ? Si à la différence de la grippe aviaire ou du H1N1, Ebola n’a jamais sérieusement menacé les populations occidentales, une désintégration sociale, économique et politique de l’Afrique de l’Ouest pouvait déséquilibrer le continent avec des répercussions impossibles à quantifier – y compris en Occident. Désormais, l’état de santé d’un paysan de la forêt guinéenne importe donc à l’ensemble de la planète. L’obstacle de la « réticence » montre toutefois qu’en temps de crise, il est trop tard pour reconstruire la confiance dans un système sanitaire et des autorités publiques à qui plusieurs décennies de gabegie ont fait perdre toute crédibilité. L’efficacité de la réponse à la prochaine crise épidémique se prépare donc dès aujourd’hui ».

UN DERAPAGE DANS LA RECHERCHE LETALE MILITAIRE ?

Prenons maintenant l'hypothèse complotiste, qui, n'en déplaise aux bonnes sœurs du politiquement correct, contient toujours une part de vérité, soit en se trompant de cible soit en exagérant. Une idée a couru que dans la région de Wuhan était installé un laboratoire militaire chargé d'inventer des virus capables de faire partie des fameuses « armes létales autonomes »3. La Chine est leader en intelligence artificielle militaire. La Chine peut être l'un des premiers pays à utiliser les armes létales autonomes. Pour l'instant, aucune arme de ce type n'existe dans le monde, les modèles existant sont des armes semi-autonomes, qui nécessitent encore l'intervention humaine. Le gouvernement chinois mise sur l'intelligence artificielle, notamment dans le domaine militaire. " Il y a des campagnes de recherche très importantes sur l'autonomie, sur la dronification du matériel existant ou sur l’autonomisation à la fois des matériels armés ou d’observation", explique un spécialiste de Saint Cyr.

Dans l'hypothèse basse (pacifiste et industrialiste), en n'oubliant pas que la Chine est le principal producteur mondial de médicaments, un virus pourrait avoir été isolé, dans le but de lui trouver un remède et de faire du fric avec cette « découverte », mais cela aurait échappé au laboratoire4.

Passons...

Par ailleurs, en règle générale, je suis intégralement hostile aux interprétations grossières et ringardes d'une sélection naturelle. Les modèles biologiques ne sont pas utiles pour penser l'évolution des sociétés ni justifier les catastrophes sanitaires comme l'a montré Alain Testart. Je reste rétif aux dénonciations simplistes et aux dramatisations politiques opportunistes du genre de l'épidémie de mildiou au moment de la famine en Irlande au XIX e siècle, vue comme un complot où les nationalistes irlandais accusèrent la bourgeoisie anglaise de vouloir « détruire le peuple irlandais ».

Sans qu'il y ait de lien directement établi pour l'heure avec la recherche militaire létale, qui n'a jamais cessé chez les Etats les plus développés depuis le XX e siècle, j'affirme que le système dominant n'a pas pour but de guérir, mais aussi d'intoxiquer avec une foule de médicaments soit inutiles soit nocifs, mais toujours de prévoir la destruction des concurrents, d'une manière ou d'une autre. Nombre de médicaments et de progrès dans le domaine de la chirurgie n'ont-ils pas été effectifs pendant ou à la suite des deux principales guerres mondiales ? Car s'il est indispensable de terroriser, blesser et tuer « l'ennemi », il faut aussi se protéger et se soigner...
Il y aurait un livre à écrire sur l'utilisation des armes chimiques et des... microbes. Je me souviens avoir lu, je crois il y a 30 ou 40 ans, un livre sur les armes maudites pour les sales guerres5, où on nous racontait que l'impérialisme japonais envoyait des ballons remplis de microbes survoler le territoire américain ; le même procédé fut utilisé contre des responsables nazis6.
Avant le summum de l'horreur militaro-capitaliste à Hiroshima7, les bombes incendiaires eurent longtemps une sinistre réputation d'assassinat de masse8 ; sans oublier les bombes au phosphore blanc9.

UNE LOGIQUE DE DESTRUCTION MILITAIRE PERMANENTE

J'ai évoqué rapidement, mais j'aurai l'occasion d'y revenir, la course à l'invention d'une nouvelle variété d'armes de destruction massive, les « armes létales autonomes », où le prolétariat ne serait donc pas sollicité pour aller au combat, jusqu'à nous faire croire que des drônes et des robots se battraient entre eux comme dans les fictions hollywoodiennes qui ont fait craquer le box office pour des générations de gamins. Il suffit d'examiner les dernières guerres locales de la Tchétchénie à la Syrie pour constater que c'est une fable. Le capital a certes toujours besoin d'une technologie meurtrière de masse toujours plus « massive » en terme de destruction totale de l'adversaire, mais toujours autant de « chair à canon ».

Ce sont les tranchées de la Première Guerre mondiale qui ont servi de laboratoire aux savants et aux chefs d’armées de la guerre chimique. Le mal s’appelle alors gaz moutarde, gaz irritant ou gaz chloré toxiques. Avec un bel enthousiasme scientifique, les armées engagées travailleront sans relâche à améliorer la nocivité et l’efficacité des gaz employés : toutes les nations engagées s’y collent ou presque. On cherche avec acharnement dans toutes les directions : gaz suffocants destinés à abîmer les poumons des soldats à grand renfort de chlore, irritants ou lacrymogènes capables d’aveugler et de brûler les muqueuses des victimes, produits vésicants qui ravagent littéralement tous les organes…
Le 22 avril 1915, près du village flamand de Langemarck, dans le secteur d'Ypres, les soldats français voient venir en provenance des tranchées allemandes un épais nuage d'un vert jaunâtre. 
Ils s'enfuient vers l'arrière. Plusieurs centaines s'effondrent et quelques milliers vont demeurer handicapés à vie ou pendant plusieurs mois. Atteints par le chlore, un gaz suffocant qui agresse les voies respiratoires, ils sont les premières victimes de la guerre chimique.
Deux ans plus tard, dans la nuit du 12 au 13 juillet 1917, toujours dans le secteur d'Ypres, la guerre chimique franchit un nouveau seuil dans l'horreur avec l'usage par les Allemands des premiers obus remplis de gaz moutarde. Ce gaz vésicant est ainsi nommé d'après son odeur. On le surnommera aussi très vite « ypérite », en relation avec Ypres. Le bilan humain de la guerre chimique évoqué par l'historien Olivier Lepick est d'environ cinq cent mille tués et blessés sur le front occidental et au moins deux cent mille sur le front russe. C'est environ 3% des pertes totales de la Grande Guerre (dont vingt mille tués, somme toute assez peu...). Il n'y a pas de médicament pour redonner la vue aux aveugles ni réparer les poumons brûlés.

En 1925, à Genève, les impérialismes pacifistes signent un protocole pour prohiber l’emploi de gaz asphyxiant toxique et de moyens bactériologiques mais sans interdire leur production, leur développement et leur stockage. Il faut attendre l‘année 1993 pour que l’interdiction complète des armes chimiques et la destruction des arsenaux existants soit actées. Entre temps, sur les terres irakiennes, pendant les années 80, l'arme létale chimique s’abat pendant plusieurs années notamment sur les territoires où vivent les Kurdes. Le massacre le plus important se déroule à Halabja, où près de 5000 personnes succombent sous les gaz. Jusqu’à ce jour, il est le cas le plus grave d’utilisation par un État de l’arme chimique contre sa population10.

CONSEILS POUR SE PROTEGER LORS DE LA 3 ème GUERRE MONDIALE

Que faire si les sirènes hurlent? La plupart des Français et des Prolétaires l'ignorent

Elles hurlent tous les premiers mercredis du mois, à midi...
Les 4.300 sirènes du réseau national d'alerte (RNA) de France métropolitaine ont pour but d'alerter la population en cas de danger immédiat. Le ministère de l'Intérieur précise sur son site internet que «ce réseau, hérité de la Seconde Guerre mondiale, conçu au départ pour alerter les populations d'une menace aérienne (bombardement classique ou nucléaire), peut être utilisé pour faire face à la montée des risques technologiques ou naturels sans pour autant méconnaître les menaces militaires ou terroristes». L'alerte peut être complétée par d'autres dispositifs comme les sirènes ou haut-parleurs montées sur des véhicules, utiles dans les zones isolées, ajoute le site de l'Etat bourgeois.

Les consignes à respecter, les comportements à éviter

En cas d'alerte, il est recommandé par l'Intérieur de «rejoindre sans délai un local clos, de préférence sans fenêtre, en bouchant si possible soigneusement les ouvertures (fentes, portes, aérations, cheminées...), d'arrêter climatisation, chauffage et ventilation, et de se mettre à l'écoute de la radio: France Inter, France Info ou des radios locales». En revanche, il ne faut pas «rester dans un véhicule», «aller chercher ses enfants à l'école», «téléphoner» (les réseaux doivent rester disponibles pour les secours), «rester près des vitres», «allumer une quelconque flamme», «ou quitter l'abri sans consigne des autorités». Les enfants scolarisés sont pris en charge par l'école.

Las... Aujourd'hui, ce système d'alerte est obsolète, et ne répond plus aux exigences des bassins de population actuels. Un programme de modernisation a donc été lancé ces dernières années pour le réseau national d'alerte, rebaptisé système d'alerte et d'information des populations (SAIP). A l'avenir, les sirènes seront notamment secondées par des messages télé et radio, mais aussi des SMS et des courriels directement chez les particuliers. Le ministre de l'Intérieur pourra, de son côté, ordonner une alerte nationale via le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (Cogic) et les sirènes pourront être déclenchées par satellite.

On a déjà un avant-goût de la débâcle qui en résultera, comme en juin 40 et en ce moment, en Février 20.



NOTES

1Et cf. aussi la personnalisation des causes lors de la crise du sang contaminé en France.
2C'est ce que le nouveau ministre de la santé a très vite écarté, sans rire, dans son allocution de ce mercredi soir : « Les frontières géographiques n'ont pas de sens concernant une épidémie ».
3Faute d'éléments déterminant formellement son origine, ainsi que les conditions de sa propagation et la durée de sa période d'incubation, cette maladie potentiellement mortelle, qui se transmet par les voies respiratoires, est devenue la source de multiples spéculations et fake news, les réseaux sociaux se sont encore plus mis à spéculer que pour les histoires de fesses à Grivaux. Le Parisien les passe au crible.La souche se serait « échappée » d'un laboratoire installé à Wuhan. Plusieurs utilisateurs de Twitter rappellent depuis quelques jours qu'un laboratoire étudiant les souches de virus dangereux a été installé dans la ville de Wuhan en 2017. Une coïncidence qui en laisse plus d'un perplexes ».
4De nombreux comptes partagent un article paru dans la revue Nature en 2017 et intitulé « À l'intérieur du laboratoire chinois chargé d'étudier les agents pathogènes les plus dangereux au monde ». Selon son auteur, après l'étude d'un virus transmis par les tiques, les chercheurs chinois de ce laboratoire qui s'est installé récemment dans la ville, pourraient ensuite s'intéresser aux virus responsables du Sras et d'Ebola. On ignore s'ils ont débuté leurs recherches à ce jour sur les deux virus.
Some scientists outside China worry about pathogens escaping, and the addition of a biological dimension to geopolitical tensions between China and other nations. But Chinese microbiologists are celebrating their entrance to the elite cadre empowered to wrestle with the world’s greatest biological threats.https://www.nature.com/news/inside-the-chinese-lab-poised-to-study-world-s-most-dangerous-pathogens-1.21487
Les virus n'ont pas de frontières : The Wuhan lab cost 300 million yuan (US$44 million), and to allay safety concerns it was built far above the flood plain and with the capacity to withstand a magnitude-7 earthquake, although the area has no history of strong earthquakes. It will focus on the control of emerging diseases, store purified viruses and act as a World Health Organization ‘reference laboratory’ linked to similar labs around the world. “It will be a key node in the global biosafety-lab network,” says lab director Yuan Zhiming.
The Chinese Academy of Sciences approved the construction of a BSL-4 laboratory in 2003, and the epidemic of SARS (severe acute respiratory syndrome) around the same time lent the project momentum. The lab was designed and constructed with French assistance as part of a 2004 cooperative agreement on the prevention and control of emerging infectious diseases. But the complexity of the project, China’s lack of experience, difficulty in maintaining funding and long government approval procedures meant that construction wasn’t finished until the end of 2014.
5Peut-être un des tomes de « La guerre secrète » de Anthony Cave Brown.
6 Le 27 mai 1942, le véhicule de Reynard Heydrich, protecteur du Reich pour la Bohême et la Moravie, fut attaqué par un commando tchèque (opération Anthropoïd). Atteint dans le dos par les éclats d’une grenade antichar qui explosa sous le véhicule et en dépit de soins rapides, Heydrich succombait le 4 juin 1942, officiellement d’une septicémie. Une version bien différente de la mort d’Heydrich est toutefois rapportée. Cf. R. Harris, J. Paxman, A Higher Form of Killing. The secret… : la grenade qui l’avait blessé contenait de la toxine botulinique
7Qui reste l'arbre qui cache deux forêts, l'ampleur supérieur de la létalité par bombardements « classiques » et le but réel de la bombe terroriste : Depuis 1944 déjà, les B-29 américains bombardent des dizaines de villes japonaises. Par exemple, des bombes explosives et incendiaires rasent la moitié de la ville de Tokyo. Les raids sur la capitale nippone entraînent la mort d'environ 185 000 Japonais. Outre la volonté de satisfaire l'opinion publique en vengeant l'attaque de Pearl Harbor et la mort de milliers de soldats sur le front du Pacifique, les historiens évoquent d'autres objectifs, comme l'intention des autorités américaines de
contrer stratégiquement l'Union soviétique en prenant position sur l'ensemble des îles japonaises et ainsi éviter une partition du pays comme en Allemagne (cela je l'avais déjà souligné dans mes articles sur la guerre publiés naguère par le CCI).
8Au départ, les bombes incendiaires furent créées dans le but de détruire les nombreuses industries militaires localisées de manière disparate (souvent intentionnellement) à proximité des villes, dans le but d'éviter leur destruction par des bombardements traditionnels. Néanmoins, les destructions civiles causées par ce type d'armes leur apportèrent rapidement une réputation terrifiante (exemple : le Terrorflieger allemand) auprès des populations visées, et plus d'un bombardier abattu a vu son équipage lynché dès la capture de celui-ci par des civils en colère. Le bombardement de Dresde, lors de la Seconde Guerre mondiale et à un degré moindre, le bombardement de Hambourg en 1943 et le bombardement de Tōkyō, restent aujourd'hui encore controversés (bien que dans le cas du dernier, la décentralisation voulue des sous-traitants de l'industrie militaire ait été dévastatrice).
9Les bombes au phosphore blanc sont des engins qui peuvent être utilisés comme arme chimique incendiaire contre des concentrations de troupes, ou plus couramment pour illuminer un champ de bataille nocturne ou limiter la vision des troupes ennemies par un écran de fumée.
L'US Army et les Marines ont utilisé le phosphore blanc lors de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée dans les trois buts précédents, utilisant fréquemment des obus au phosphore blanc dans des mortiers de 4,2 pouces. Le phosphore blanc fut largement crédité par les Alliés d'avoir empêché de nombreuses attaques de l'infanterie allemande et d'avoir créé de gros dégâts dans les troupes ennemies lors de la dernière partie de la Seconde Guerre mondiale. L'impact psychologique du phosphore blanc sur l'ennemi a été noté par de nombreux chefs de troupes, et les tireurs de tels mortiers furent parfois exécutés de façon sommaire par les Allemands, en représailles. Dans la Seconde Guerre mondiale tout comme dans la guerre de Corée, le phosphore blanc fut particulièrement utile pour dévaster les vagues d'assaut des fantassins. (…) Les États-Unis ont reconnu avoir utilisé des bombes au phosphore blanc comme arme incendiaire contre des insurgés lors de la deuxième bataille de Falloujah en novembre 2004 mais ont réfuté avoir touché des civils avec ces dernières malgré les constatations d'ONG3.
Israël de son côté a eu recours aux bombes au phosphore blanc utilisé comme fumigène pour limiter la vision des troupes ennemies, notamment dans la Bande de Gaza durant la Guerre de Gaza de 2008-2009. Le Hamas a lancé des bombes au phosphores depuis la Bande de Gaza vers Israël en 20105.