PAGES PROLETARIENNES

samedi 29 février 2020

DERNIERE DISCUSSION COMMUNISTE AVANT LA FIN DU MONDE ?


« Le credo idéologique d'ICO était le communisme de Conseils, qui ne correspond plus aujourd'hui aux structures présentes de la production capitaliste ».
Henri Simon (interview in Echanges n°169)
« Ne crains pas, petit troupeau, parce qu'il a plu à votre Père, de vous donner le royaume »
Sentence 32 de l'Evangile selon Saint Luc.

Henri Simon a 98 ans, je dis bien 98, et il tient toujours la plume avec dynamisme en tête de son bulletin Echanges et mouvement. Comment ne pas être admiratif. L'activité politique conserve longtemps comme je l'ai remarqué dernièrement pour Michel Lequenne décédé pratiquement centenaire. Notre Henri Simon survit donc à son contemporain le journaliste bourgeois Jean Daniel, de la même cuvée1.

Le CONSEILLISME aspiré et dissous par l'idéologie dominante

Son édito du n°169 m'a séduit au début par son culot... catastrophiste et qui met le doigt sur un constat tout simple, dont je ne cesse de me plaindre depuis au moins deux années, et qui n'est apparu ni chez les gilets jaunes (sauf ces derniers temps par une poignée de trotskiens déguisés en GJ) ni dans les cohortes badgées des nombreux fonctionnaires syndicaux hostiles à l'abolition de la retraite (texte d'un ami d'Echanges qui suit l'édito, probablement influencé par la lecture de PU) : « une mise en cause du mode de production capitaliste ».

Henri Simon et ses amis ont enfourché depuis longtemps le cheval de bataille écologique, et il tient même à ce qu'on le considère en la matière comme un précurseur. Il va jusqu'à considérer que le phénomène du « réchauffement climatique » est « venu se superposer à l'emprise du capitalisme » ; et surtout que ce phénomène s'impose au capitalisme « incapable simplement de l'endiguer ».
Simon n'est-il donc que le nouveau Charon nous emportant sur sa barque sur les marais de l'Achéron, traversant le Styx, cet abominable fleuve conseilliste et féministe, qui débouche en définitive dans les enfers capitalistes. Ou bien est-il le dieu Hadès, l'invisible roi des ténèbres qui aimait être craint ?2

Nous vivons en effet une période où les pronostics sont innombrables et généralement farfelus, et lorsque le numéro d'Echanges a paru, on n'était pas encore en pleine psychose du coronavirus. Henri Simon a-t-il tort de considérer que les luttes de classe « ne peuvent apporter une réponse quelconque à ce qui touche l'humanité tout entière », donc au truisme de la « catastrophe annoncée ». Après lui le déluge ?
Il y a de toute façon une lutte des classes très opaque et une « complexité d'affrontements de toute nature ». Et : « Jusqu'à récemment, la lutte sociale concernait uniquement la domination du capital dans l'exploitation de la force de travail ». « Mais le grand rêve du XIX e siècle d'une Internationale unissant dans une même action les prolétaires du monde entier et conduisant à la fin du mode de production capitaliste, a vécu ». Le truisme n'est pas entièrement faux : « Pour partie, cela est dû au fait que l'organisation présente de la production à l'échelle mondiale rend difficile et inefficace toute action collective globale, même à l'échelle d'un Etat ». Henri Simon aurait pu à cet endroit moquer les tentatives de substitution par les gauchistes et le CCI, ou de remplacement d'une classe ouvrière aphone ou inaudible, par des protestations diverses des couches moyennes (Nuit debout, indignados, Occupy, voire le peuple en vestes jaunes, etc.). Il s'attache plutôt à noter la ringardise d'une gauche syndicale qui se dandine au nom d'un passé qui aurait comporté « plus de justice sociale », pour des « valeurs » mises en cause par la mondialisation, tout ce qui est en réalité balayé par une uniformisation des modes de vie. Toutes ces protestations diverses n'ont aucun dénominateur commun. Et il est rare d'y entendre mis en cause le mode de production capitaliste.

Tout cela était bel et bien constaté, mais pour déboucher non pas sur une analyse de la manière
dont opère le dessaisissement généralisé de toute initiative prolétarienne ou pour examiner comment doivent s'organiser anciens et nouveaux exploités, mais pour décrier comme principale misère du monde, à l'instar du gauchiste moyen, le sort réservé aux migrants (= « mouvement tourné vers le futur ») !? Les barrières (capitalistes) médiévales, brisées par les migrations, « se voient assiégées par une vague sociale prenant différentes formes », et : « cette guerre sociale rémanente est la véritable menace contre le mode de production capitaliste ». Les migrants comme principaux vecteurs de la « guerre sociale », il fallait l'inventer !
Non content de hausser une conséquence déplorable de la gabegie capitaliste au rang de « révolte sociale », Simon nous brandit le sceptre de « l'irrépressible dérèglement climatique », qui est la chanson principale des dominants pour requérir un urgent « tous ensemble national ». En conclusion, notre nouveau Charon veut nous embarquer vers la secte bourgeoise Extinction Révolution : « les seuls balbutiements d'une internationalisation de résistance au système viennent de ces luttes contre le réchauffement climatique ». Inutile de dire que c'est signé : HS.

Le conseillisme, les divers mouvement pour les conseils ouvriers et leurs clones modernistes, sont hors d'usage, comme le résume fort bien leur dernier dieu Hadès3. Il est fort probable que les conseils ouvriers ne se reproduiront pas comme il y a un siècle en Russie et en Allemagne, mais il est encore plus improbable de remplacer la classe ouvrière par les divers migrants, de la même manière que les gauchistes l'ont remplacée par les musulmans « opprimés ». Des observateurs subtils de l'ubérisation du prolétariat sont bien plus clairs que nos pithécanthropes du conseillisme avachi ; il reste la nécessité de l'organisation unitaire d'assemblées réunissant prolétaires et exploités dans des lieux publics où devra continuer à s'affirmer la centralité du prolétariat dans le processus de décision sans se laisser délayer dans le peuple indistinct et : « A condition cependant de ne pas tomber dans le piège de la délibération « citoyenne », qui risquerait seulement d'entériner les représentations préalablement vissées dans nos crânes »4.


Dans l'attente où le PARTI ne sera plus aspirant au pouvoir

Le monde étroit des militants du parti du futur n'est guère mieux fourni en réflexions innovatrices, je le déplore souvent ici. On sait l'incapacité historique de tous les groupes et partis à comprendre les situations nouvelles et sortir des sempiternels radotages ou leçons de morale5, dont Rosa Luxembourg s'est si bien moqué. Ce dit milieu – entité serait plus objectif, vu la dispersion en unités isolées – n'est pas dans une dynamique ni de regroupement ni d'expansion, contrairement aux auto-fabulations de Juan. Il n'a pas cessé de se rétrécir. On devrait plutôt éviter l'exposition par grand vent pour éviter que leur petite flamme ne s'éteigne. Car, contrairement aux intellos hétéroclites de la mouvance conseilliste, ils ont des textes de base à nous transmettre et des principes qui n'existent pas et n'ont jamais existé chez les anarcho-conseillistes.

J'ai pesté pendant les semaines de la gréviculture syndicale insensée sur le fait qu'aucun débat ne s'élève au-dessus de la dérisoire question des retraites, quand en définitive les bonzes ont non seulement baladé tout le monde mais vont s'appuyer sur les mesures de paralysie sanitaire contre le coronavirus pour éviter des retours de flamme dans la rue avec le passage en force du 49-3 gouvernemental et... démocratique (c'est dans la constitution... démocratique). Et que le CCI, seul groupe à avoir effectué une réflexion sur la transition depuis 50 ans, et même depuis le classique de Lénine « L'Etat et la Révolution », via la GCF de 1946 bien sûr, ne soit pas sorti du lancinant et ridicule gimmick syndical « tous ensemble » pour reposer la nécessaire alternative de société.

Il semble que j'ai été entendu, jusqu'en Angleterre (je rigole). Puisqu'ils ont demandé au grand théoricien Ward de travailler à un résumé des travaux effectués par toutes les sections du Courant il y a au moins quarante années. La vieille taupe avait été empaillée au grenier des espoirs déçus d'une révolution à moyen terme... Ne boudons pas notre plaisir6. Le travail effectué est excellent7. Ward a écrit depuis trente ans la plupart des articles sur le sujet dans leur revue internationale. C'est un brillant universitaire, et on a besoin de ce genre de personne, même s'il ne comprend rien au type de fonctionnement du mode parti.
Plus étonnant, et j'assume être responsable de la chose, on consent enfin à mettre à la lumière du jour le travail imposant de Marc Chirik, tout en nuançant hypocritement qu'il s'agit d'un travail collectif. Ce qui m'a toujours fait marrer. L'individu compte aussi dans l'histoire. Marc lorsqu'il rédigeait sur une question n''avait pas fait circuler un sondage ni consulté chacun, il était capable d'un travail intense de remémoration et de se pencher des soirées entières sur les classiques du marxisme. Le travail collectif déifié ici est du pipeau pour militant fainéant. Les « nous » et « notre » souvent usités au cours du résumé font ésotériques, abolissant espace et temps, mais certainement transcendant le militant lambda à travers les âges, une sorte de parade égotiste des grands du marxisme en rang d'oignons, « nous » c'est à dire Marx, Engels, Lénine, Chirik et moi....
Basta ! Vous avez donc sous les yeux les deux grandes révélations du maximalisme chirikien : le parti ne prend plus le pouvoir et l'Etat est bourgeois. Ce sont les deux cases qui manquent à l'échiquier bordiguiste et à l'ensemble de la production marxisante mondiale et bègue.

Disons pour être tout net, que ce sont les dernières avancées théoriques, voire ultimes raisons pour croire qu'on peut encore faire progresser le programme communiste (pas vulgaire programme électoral ni recette de cuisine) au moins jusqu'à la prochaine fois où les masses s'en saisiront de leurs mains plus ou moins calleuses, voire chétives. En tout cas plus ces poings « robustes » de prolétaires qui symbolisaient la puissance de classe pour Rosa. Allons directement aux déductions conclusives, intéressantes, courageuses jusqu'à l'utopie8 :

« La forme de l'État de transition


  • "nous pouvons retenir pour principes la structure suivante de la société de la période de transition 
    1)    Toute la population non exploiteuse est organisée sur la base des soviets-Communes territoriaux, se centralisant de la base au sommet, donnant naissance à cet organe qu'est l'État-Commune.
    2)    Les ouvriers participent à cette organisation soviétique, individuellement comme tous les autres membres de la société, et collectivement par leur organisation de classe autonome, à tous les échelons de cette organisation soviétique.
    3)    Le prolétariat s'assure une prépondérance dans la représentation, à tous les échelons, mais surtout dans les échelons supérieurs.
    4)    Le prolétariat garde sa pleine et entière liberté par rapport à l'État. Sous aucun prétexte, le prolétariat ne saurait reconnaître la primauté de décision des organes de l'État sur celle de son organisation de classe : les conseils ouvriers, et devrait imposer le contraire.
    5)    En particulier, il ne saurait tolérer l'immixtion et la pression d'aucune sorte de l'État dans la vie et l'activité de la classe organisée excluant tout droit et possibilité de répression de l'État à l'égard de la classe ouvrière.
    6)    Le prolétariat conserve son armement en dehors de tout contrôle de l'État".

Je ne vais pas analyser chaque point, je l'ai déjà fait dans mon livre (Dans quel Etat est la révolution?). Des décennies après, je trouve nunuches et inconvenants les termes de « soviets » qui fait très stalino-trotsko-mégalo, ainsi que celui d'Etat-Commune car celle de 1871 est tout sauf exemplaire pour l'avenir sauf pour les anars ignorants et les émeutiers bobos. En plus nous vivons une époque ingrate où le mot peuple a la vie dure et le terme prolétariat sent le moisi. Imaginez l'effet que cela fait au jeune citoyen lambda « le prolétariat qui conserve son armement » et un « Etat désarmé ? Contre-indication ou oxymore ? Des explications seront très nécessaires, et en sortant des imageries du pinard, le pouvoir « au bout du fusil » et qui et comment contrôle les armes, comme on s'en empare... bououou dur dur...

QUELS CONSEILS OUVRIERS DANS LE FUTUR ?

C'est là que le texte de Ward devient le plus intéressant et ouvre une réflexion qui sort de la sclérose du sujet (conservé pieusement par les momies conseillistes, mais sous le tabernacle par les léninistes inconsolables), je le cite intégralement pour vous obliger à y réfléchir :

« Nous ne pouvons pas être sûrs de la manière dont ce problème sera abordé dans un futur mouvement de masse, qui pourrait bien voir le prolétariat s'organiser par une combinaison d'assemblées de masse sur le lieu de travail et dans la rue. Il se peut également que l'autonomie de la classe ouvrière doive prendre un caractère plus directement politique à l'avenir : en d'autres termes, que les organes de classe de la prochaine révolution se définissent beaucoup plus que par le passé sur la base de leur capacité à prendre et à défendre des positions politiques prolétariennes (telles que l'opposition au parlement et aux syndicats, le démasquage de la gauche capitaliste, etc. ). Cela ne signifie nullement que les lieux de travail, et les conseils qui en émanent, cesseront d'être un centre crucial pour le rassemblement de la classe ouvrière en tant que classe. Ce sera certainement le cas dans des pays comme la Chine, dont l'industrialisation frénétique a été le contrepoint de la désindustrialisation de certaines parties du capitalisme en Occident. Mais, même dans ces derniers, il existe encore des concentrations considérables de travailleurs dans des secteurs tels que la santé, les transports, les communications, l'administration et l'éducation (et dans le secteur manufacturier également...). Et nous avons vu quelques exemples de la manière dont les travailleurs peuvent surmonter les inconvénients de la dispersion dans de petites entreprises, par exemple dans la lutte des travailleurs de l'acier à Vigo en Espagne en 2006, où des assemblées de grévistes dans le centre-ville ont regroupé les travailleurs de plusieurs petites usines sidérurgiques. Nous reviendrons sur ces questions dans un prochain article. Mais ce qui est certain, c'est que dans tout futur bouleversement révolutionnaire, l'autonomie de classe du prolétariat impliquera une réelle assimilation de l'expérience des révolutions précédentes, et surtout de l'expérience de l'État postrévolutionnaire. Nous pouvons dire avec une certaine confiance que la critique de l'État élaborée par une lignée de révolutionnaires qui va de Marx, Engels et Lénine à Bilan et Marc Chirik tant dans la GCF que dans le CCI, sera indispensable à la réappropriation, par la classe ouvrière, de sa propre histoire, et donc à la mise en œuvre de son avenir communiste ».

Intéressant mais pas génial, car notre honorable membre du parti bonux oublie une chose, et Rosa lui tire l'oreille, le mouvement de la classe est créateur et se montre historiquement capable de dépasser les vieilleries ou les schémas figés ou tout prêt dans les bureaux des chefs politiques. Son espoir que la Chine produirait, à partir de la base classiquement industrielle (qui n'existe pas dans de vieux pays comme la France) est une consolation néo-slave et une concession à la croyance à un éclatement possible de la révolution internationale dans un seul pays (encore industrialisé avec avec des prolétaires majoritairement en bleu de chauffe). C'est une lubie de plus considérant l'absence de tradition révolutionnaire du peuple chinois et des décennies d'abrutissement maoïste.
Le CCI s'est laissé leurrer par toute une série mondiale de protestations de la petite bourgeoisie (craignant lui aussi à une disparition du prolétariat?), comme il a été incapable de comprendre le contenu social des gilets jaunes à leur début, qui étaient au plus près d'une lutte économique de classe que les singeries syndicales de la fin 2019. Preuve qu'en général, les partis ou petits groupes les plus proches réellement du prolétariat peuvent se planter. Mais se planter ne veut pas dire faillir, on peut toujours reconnaître ses erreurs.. quoique pour certains pas toujours. Je le répète, avec ce cher Marc Chirik et prédécesseurs : nous n'avons pas de recettes pour les marmites de l'avenir même si les chamanes gauchistes nous tannent le cuir.

Nous n'avons pas de leçons à recevoir des derniers retraités conseillistes avec leur consentement à l'idéologie écologique bourgeoise ; nous n'avons pas attendu la crise écologique ni le coronavirus pour affirmer que le capitalisme pouvait détruire le monde humain. Nous ne croyons pas non plus à la révolution quotidienne des bobos à vélo. Mais voilà que j'ai eu la présomption d'utiliser le nous. Je m'en excuse.


 « Il est largement temps d’en finir avec les immenses abus faits avec les termes. Le capitalisme est trop intéressé à présenter tout mouvement violent, toute action de force, et surtout toute lutte armée, sous le terme de révolution, pour mieux dénaturer et déformer l’idée de révolution sociale, afin de mieux la confondre et aussi mystifier les idées et la conscience de classe du prolétariat. Il est d’autant plus déplorable de voir ces abus de langage et la confusion qui en résulte pénétrer jusqu’à l’intérieur du mouvement révolutionnaire » . MARC CHIRIC
(Défense du caractère prolétarien de la révolution d’Octobre, réponse à un camarade, Venezuela, novembre 1965, in Tome II p.21 et suiv.).

NOTES


1Incidemment j'ai appris la mort de Daniel Saint James le 8 mai 2019 (92 ans). C'est la disparition d'un personnage qui a diablement compté dans le mouvement maximaliste, dit naguère ultra-gauche, j'ai parlé de lui dans mon histoire du maximalisme. La notice wiki de ce professeur de physique (reconverti dans l'enseignement informatique, selon mon ami S. qui l'a cotoyé à Jussieu) indique qu'on peut le classer parmi les principales personnalités politiques qui ont compté dans le débat disparu et ringard entre « communistes de Conseils » et « léninistes » : « Daniel Saint-James a été en particulier proche de l'écrivain et militant marxiste Serge Bricianer. Bricianer et Saint-James ont été liés pendant un temps avec un certain nombre d'auteurs marxistes, comme, entre autres, Marc Chirik, Jean Malaquais, Pierre Bessaignet, Maximilien Rubel, Benjamin Péret puis avec Henri Simon, Paul Mattick et René Lefeuvre ». Ils auraient pu ajouter aussi Guy Sabatier. Il aurait co-rédigé avec Bricianer « La grève généralisée en France, mai 1968 ». Les poussiéreux Cahiers Spartacus republient sa traduction de l'ouvrage « Trotsky, Staline manqué », ce qui n'est pas lui rendre un grand hommage ni très malin en abaissant au niveau du dictateur criminel le rôle historique indéniablement révolutionnaire de Trotsky. Un peu de respect messieurs pour le grand Trotsky, comme pour Robespierre, qu'il est de mode depuis deux cent ans de traîner dans la boue ; j'en profite pour conseiller la lecture du livre de l'historien Jean-Clément Martin – Les échos de la terreur – qui démontre que ce sont les contre-révolutionnaires comme Tallien qui ont inventé le mythe d'un Robespierre principal théoricien de la terreur et de son exercice. Robespierre, comme Trotsky, n'était que le membre d'un collectif.
2Ne vous offusquez point de mes références à la mythologie grecque, j'ai subi pire hier soir, une conférence sur le chamanisme au forum des Halles, où, au milieu d'une foule compacte et bruissante de groupies, j'ai pu constater la mode languissante des bobos parisiens pour ce charlatanisme dans une version féministe et club Med. Alors qu'ils devraient au moins se passionner pour leurs Municipales si sexy.
3Les mouettes anarchistes de Boulogne sur mer, comme les deux zozos de Temps critiques (ils le sont), le petit rigolo Vaneigem, les intellos « autonomes » et vaseux de Etcétera qui pensent que « la révolution se fait chaque jour »etc.)
4Boulots de merde, du cireur au trader, de Julien Brygo et Olivier Cyran (ed La découverte, 2016).
5Je nuance cependant milieu maximaliste et divers gauchismes. Même si le premier milieu, révolutionnaire et hors de la gauche bourgeoise ne se gêne pas pour anathémiser, il évite la personnalisation ou les insultes gratuites. Le milieu bourgeois gauchiste par contre procède de la mentalité bourgeoise, hypocrite et moraliste. Le « Forum des marxistes révolutionnaires » en est une variété stalinienne. Je suis tombé par hasard sur un forum où ils s'écharpaient à coups de citations, pas les meilleures ni les plus claires de mon blog à écriture rapide, pour me qualifier d'ami des fachos et d'antisémite. Car j'utilise sans honte la notion de « juif de cour », j'irai donc me plaindre à Stéphane Bern. Les nullards gauchistes éternellement voués à rester les balayeurs de la gauche caviar compensent leur névrose en jouant les petits Vichinsky, et en pensant être aussi capables que la police de veiller au grain sur le web.
6En bons héritiers de l'exclusivisme « collectif » néo-stalinien, qui considère l'individu comme de la merde, ils ne reconnaîtront jamais l'énorme travail de compilation, je préfère parler de sauvegarde de l'oeuvre de Chirik, que j'ai accompli, travail sans lequel plus personne ne parlerait de Chirik et croirait que le CCI a travaillé sur la question comme un simple labo pharmaceutique... idem pour Lénine, ce n'est pas un cercle d'étude bolchevique qui a écrit ce magnifique ouvrage, si actuel, L'Etat et la Révolution.
7https://fr.internationalism.org/content/10073/communisme-a-lordre-du-jour-lhistoire-marc-chirik-et-letat-periode-transition
8Je t'encourage vivement cher lecteur à te bouger le cul et à aller lire cet article de Ward. Mais surtout sur le "fétichisme" des Conseils, les écrits de jeunesse de Trotsky, nota "leçons d'Octobre".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire