PAGES PROLETARIENNES

mardi 14 avril 2020

POURQUOI MACRON a repoussé LE DéCONFINEMENT



(suivi de l'annonce du changement de nom du NPA en PPUDD)
« Contactée par Le Figaro, une source ayant ses accès au palais royal va même plus loin que le New York Times: «Le virus touche plus de 150 princes, y compris des princes de très haut rang. L’entourage du roi Salman et du prince héritier Mohammed Ben Salman commence à paniquer»
« Moins ça peut, plus ça cause ».
Régis Debray

Macron est apparu bronzé, comme tous ses journalistes qui paradent en permanence en se félicitant mutuellement de « travailler ». Il a été longuet. Empathique certes mais longuet. Il l'a joué modeste avec pour dessein de caresser toutes les catégories, couches et sous-couches. Il prit ses distances avec les sachants auprès desquels il s'était couché au début. La modestie éclairait le propos : « les informations étaient partielles », « le virus était inconnu », « nous manquions de masques ». L'obséquiosité rivalisait avec la modestie pour effacer par le verbe l'impéritie de la machine étatique, la nullité des sachants, et pour éradiquer tout soupçon de retard (la cellule de crise n'a été mise en branle qu'à la mi-mars). Aucune allusion au souci qui motivait ce retard, ne pas entraver la marche de l'économie capitaliste.
Allait-il nous annoncer le limogeage du stupide nécrologue Salomon1 ? Que nenni, il y a une pénurie mondiale de masques. Oublié les mensonges des sous-fifres journalistes et doctes docteurs allant radotant que les masques ne servaient à rien, sauf à empêcher de cracher sur son voisin. On va « en produire désormais » comme en temps de guerre.

Mais voilà, masques,blouses, gants, respirateurs, la terre entière sait qu'il en manque ou qu'il n'y en a pas, et comme il n'y en aura pas pendant longtemps encore ; on s'est résolu à laisser la population s'équiper avec des masques pour rire, en auto-confection, voire au port généralisé des écharpes et du voile islamique (tout à fait citoyen pour l'heure). Le bon peuple est toujours un as de la débrouille. Le peuple a faim ? Qu'on lui donne de la brioche, a dit un jour Marie-Antoinette. Il n'a dit mot de sa visite courtoise au druide de Marseille mais a assuré, ce que chacun sait, que des labos travaillent, partout, d'arrache-pied, à inventer un vaccin. Propos toujours aussi peu rassurant dans l'immédiat des cris d'étouffement des malades en salles de réanimation.
Des bouts de tissus confectionnés à la va-vite par mémère, suffiront-il à convaincre les travailleurs « utiles » de se rendre début mai au « front du travail » ? Car là est toute la question, pas le bla-bla du discours sanitaire et de protection de notre « union » en pleine commisération.

COMMENT REMETTRE LA CLASSE OUVRIERE AU TRAVAIL ?

En soi, le président pouvait tout aussi bien ordonner la reprise (le vrai terme pour déconfinement) ce mardi ou jeudi. Qu'est-ce que peut changer un mois supplémentaire de contention de toute la population et de paralysie de la moitié de l'activité économique ? Le danger d'expansion ou de deuxième vague du virus reste le même. Les étranges calculs mathématiques, qui stipulent que 60 % de la population doit être infectée pour qu'un « plateau » (anciennement pic) soit atteint afin que se confirme l'arrêt de l'épidémie, sont contrariés par le fait qu'on en est encore loin, de cette bizarre proportion. La prudence « méthodique » et le radotage des gestes barrières pour « continuer le combat » ont fini par lasser la population. Nombreux sont ceux qui doutent de l'efficacité du confinement quasi total décidé par le gouvernement français, qui fait dilettante comparé à la Corée du Sud, à l'Allemagne et à la Suède. Commerçants et artisans veulent retravailler. Mais les ouvriers et les profs pas vraiment... Et ce sont ceux-là qui importent plus que les PME et TPE.
En repoussant au 11 mai avec la seule annonce crédible, et porteuse, de renvoyer les mômes à l'école le respirateur de l'Elysée apporte un peu d'oxygène, lequel manque de plus en plus dans les familles entassées et où ça va bouillir avec les chaleurs printanières. Oui on peut remettre les enfants à l'école. Mais les profs ? Ce n'est pas gagné. Les profs n'ont pas choisi d'être infirmiers ni suicidaires. On a pu envoyer au « front du travail », par défaut et par lâcheté, le personnel soignant, sans protection et en leur promettant du matériel qui n'arrivait jamais, et en les insultant comme le piètre journaliste Yves Calvi moquant les « pleureuses de l'hôpital ». Déjà, les profs n'ont pas envie « d'y aller » ni le 11 mais ni plus tard tant que des protections (autres que leurs propres foulards) ne sont pas plus garanties qu'elles ne l'ont été pour le corps médical. En un mois, Macron espère-t-il vraiment que quelques PME françaises auront le temps de produire le nombre de masques nécessaire... Sans imaginer l'horreur des cours avec enfants et profs masqués, comme dans un mauvais film de science-fiction. Macron croit-il vraiment à un déconfinement possible à partir du 11 mai, j'en doute. Cela fait partie de la stratégie de rajouter 15 jours ou trois semaines à chaque échéance pour ne pas affoler le populo. Le 11 mai ne faut-il pas s'attendre à une rallonge pour début juin, etc. Avec pour argumentaire qu'on n'est toujours pas prêt et que les syndicats enseignants auront été vent debout?
Les profs ne se sentent pas ouvriers mais font quand même partie du prolétariat salarié. Mettons qu'ils se rendent tout de même à la tâche, est-ce pour l'union nationale larmoyante évoquée en fin de bla-bla par Macron ? Non c'est simplement pour que les parents aillent eux aussi, eux surtout au travail. Ce n'est pas gagné non plus. Macron et sa navrante ministre du travail – qui a redit que les masques ne servaient à rien, et qui ne prend jamais le métro – espèrent bien que, avec le masque en serviette de cuisine de mémère ou avec un foulard bariolé, les travailleurs (les plus visibles) prendront le chemin du turbin à partir du 11 mai, non pour la salubrité public, mais pour le profit du capital (ce qu'ils appellent la richesse collective par temps clair, et la richesse nationale par temps du brouillard).
Car l'heure est grave. Ils savent tous que, partout, ce système défaillant est incapable de combattre et d'éradiquer ce virus, ce qu'ils veulent, c'est empêcher la mort de leur économie. La langue de Macron a bien fourché, contrairement à ce que les commentateurs (tous chefs de service politique) au petit pied lui ont reproché : on est bien comme en période de guerre. A Verdun, les généraux et leurs sous-fifres savaient bien que les balles en rafale du camp d'en face étaient mortelles, ce qui ne les empêchait pas de lancer l'ordre d'assaut, lequel envoyait immédiatement à la mort des milliers (au moins dix milles par jour) ; mais il fallait bien obéir à « l'union nationale », pour le salut de la patrie ; et, comme disait l'autre, on croit mourir pour la patrie et on meurt pour les marchands de canon.
C'est pareil aujourd'hui, et pas mystificateur : qui a envie de mourir pour Roux de Bézieux ou Charles bien baisé ?

C'est pas gagné, c'est pas gagné. Le 11 mai, on aura probablement plus de lits, plus de respirateurs. Macron a même vu large, on aiderait l'Afrique (comme on a aidé le personnel soignant?). On inventerait un hôpital, encore inqualifiable, mais vraiment plus l'hôpital-usine avec ses pleureuses et ses coûts si dispendieux que l'Etat se précipitait pour en fermer de plus en plus. Qui peut croire le menteur de l'Elysée ?
Le final fût digne du film Les bronzés : « sachons nous réinventer, moi le premier ». Quelle fausse modestie. Macron et sa bureaucratie lourdingue ne changeront pas. Son discours on s'en fout, il peut raconter ce qu'il veut, qu'il fasse fabriquer en quantité masques et autres objets de protection, et, en attendant qu'il se taise, et qu'il limoge l'abruti croque-mort qui officie tous les soirs à 19H302.

La dette phénoménale que génère l'Etat affolé ne sera jamais remboursable, ni par un surcroît de travail (s'il était accepté) du prolétariat. L'Etat français, l'Europe dérisoire, le monde capitaliste courent à la faillite et osent croire qu'il est possible de l'éviter. On va sous peu, avoir affaire à une notion inconnue des bureaucrates, des intellos et des collabos syndicaux : une accélération de l'histoire que n'imaginent pas les petits camés du NPA3. Malgré les sondages trafiqués, il faut bien le constater, jamais dans une période aussi grave (attentats terroristes, crise financière) un pouvoir n'a été aussi impopulaire. Jamais une majorité de la population n'avait été confrontée à tant de mensonges avérés de la part du pouvoir, convaincue de son incapacité à gérer une telle situation dramatique dont personne ne sait, ni bourgeois, ni prolétaire ni révolutionnaire professionnel où elle va nous mener.


PS : lu dans l'Obs l'excellent billet de Régis Debray :

« On sait comment l’État en France, quand il a choisi de se suicider pour, dit-il, se moderniser, a inventé toutes sortes d’organes de défausse au titre plus ou moins pompeux – Comités, Hauts-conseils, Observatoires, Forums, Conventions, etc. – et dix autres « autorités administratives indépendantes ». Ces inlassables fournisseurs de rapports pour rien ont pour la plupart l’utilité du figurant sur scène, quand l’acteur n’y est plus. L’ancien État-nation en panne de volonté et de substance a cru bon d’ajouter à la panoplie de ses abdications cette machine à ne pas prendre de décision qu’on appelle – un oxymore ? – l’Union européenne. Bulle à blabla et tiroir-caisse. La valise bruxelloise à double fond engage à sortir de l’histoire par la petite porte, non d’y rentrer par la grande. Les occasions d’essayer n’ont pourtant pas manqué. Celle-ci aurait pu, mais ne sera pas l’une d’elles ». (…) Le Chef l’est par délégation d’un surplomb, projection d’une verticale ici-bas. Le véritable commandant ne parle pas en son nom propre, car c’est toujours et partout un lieutenant – de Dieu, du Prolétariat, de la République ou de la France. Cette sujétion à plus grand que soi fait sa force. Saint-Louis, Lénine, Clémenceau ou De Gaulle étaient d’autant plus écoutés qu’ils servaient de truchement à une valeur suprême. Quand on ne peut incarner cette transcendance – parce que l’ordinaire des temps ne s’y prête pas – force est de la mettre au dehors, à côté de soi, puisqu’elle n’est plus en dedans. En l’occurrence, la Science, arbitre suprême et sans réplique. Le problème est que la science médicale est par nature sujette à controverses, suppositions et incertitudes, en quoi justement elle est une science. C’est l’inconvénient d’avoir pour alibi une science expérimentale. Contrairement aux absolus d’antan, qui étaient des objets de foi, incontestables à ce titre, elle s’atteste dans et par le relatif. Avec un savoir heureusement et désespérément empirique, le pilier devient béquille. On chancelle ».



POUR UNE DROGUE REVOLUTIONNAIRE

LE NPA islamo-gauchiste change de nom, on connaissait jusque là cette mafia trotskienne comme particule caméléon, attrape-tout (modes multiculturelles, virus féministe ou écolo, etc.) il va s'appeler désormais PPUDD : parti pour une drogue démocratique. Voici enfin assumée la défense de toutes ces victimes du capitalisme que sont les pauvres pourvoyeurs de drogues diverses au pied des HLM, particulièrement brimés par l'inique confinement, les brutalités policières et les entraves à la vente normale de produits qui évitent aux sans-dents de se trouver dans la détresse. Nous comprenons l'urgence d'une telle préoccupation par les potes de Besancenot et Poutou, et de la cheftaine de cette secte dont j'ai oublié le nom. C'est quand même primordial par rapport à ces nombreux enfants confinés avec leurs parents, peut-être privés du seul repas qui leur était servi à la cantine, mais protégés des glaviots des CRS et des profs; c'est urgent comparé aux femmes battues et au nombre inconnu de suicides. Les camarades « consommateurEs » ont en plus affaire à la hausse des prix. Alors qu'il faut se battre pour une égalité de la consommation de came pour les prolétaires comme les bourgeois, rien n'est fait pour une légalisation anti-bourgeoise de la drogue !
Sujet éminemment primordial comparé à ces millions de prolétaires en travail partiel, au chômage, ainsi que ces nombreux commerçants et artisans qui, les veinards, n'ont ni addictions ni besoin de sevrage.

Voici le texte édifiant (et ô combien révolutionnaire) du camarade consommateur Florian Megia (membre du CC du PPUD) :

« Pour les consommateurEs de substances psychoactives licites et illicites, le confinement est une vraie problématique sanitaire qui révèle la nécessité d'une autre politique vis-à-vis des drogues. La France est en effet un des pays les plus répressifs en la matière et, dans le contexte de pandémie actuel, pour les consommateurEs la situation est devenue dramatique. Tout cela est fortement perturbé aujourd'hui ; contrôles policiers renforcés, déplacements difficiles, produits plus rares ou plus chers, beaucoup n'ont plus les finances nécessaires pour acheter leurs consommations habituelles et se retrouvent plongés dans une grande détresse psychologique et physique ; certainEs sont contraints à des sevrages forcés qui peuvent être très dangereux voire mortels. Les traitements de substitution aux opiacés peuvent permettre de stabiliser et réduire les consommations, mais l'inégale couverture du territoire en matière d'addictologie rend l’accès à ces traitements parfois difficile, surtout en milieu rural ; de plus, cela permet de substituer uniquement les opiacés (héroïne, morphine,…). 
Par conséquent, la nécessité pour elles et eux de sortir plus régulièrement, de faire la manche, de se débrouiller pour trouver l'argent nécessaire, les expose à être souvent verbalisés et brutalisés par la police, comme pour Mohamed Helmi Gabsi, 34 ans, mort à Béziers, le 8 avril, des suites d'une arrestation pour non-respect du couvre-feu par la police municipale de Robert Ménard.
Inégalités sociales aussi face aux drogues

Les inégalités en matière de drogues sont plus flagrantes que jamais ;  pour la bourgeoisie, les caves sont pleines de bonnes bouteilles ; la cocaïne, le cannabis et autres substances récréatives sont livrés à domicile, moyennant un peu plus d'argent, et ce sont leurs revendeurEs qui s'exposent aux risques judiciaires.
À l'image des Cannabis Social Clubs, une autre manière de penser la production, la vente et la consommation des substances psychoactives est possible. Nous ne voulons pas d'une légalisation capitaliste faisant de la drogue un nouveau marché pour la bourgeoisie, ni d'un contrôle médical des drogues qui prive les consommateurEs de leur expertise en la matière. Il nous faut inventer une manière de produire, de distribuer, de consommer, gérée de façon démocratique et sociale par les consommateurEs elles-mêmes et eux-mêmes. Il faut se garder des solutions toutes faites prépensées par la bonne société, même bienveillante, mais construire avec les premierEs concernés une nouvelle approche qui tourne le dos aux mafias et aux capitalistes.



NOTES

1Qu'on imagine, en 1914, un général listant le nombre de morts journaliers à la population ; ce n'était pas 500 mais 10.000 par jour ! L'insurrection aurait eu lieu à Paris avant Petrograd !
2Son décompte des morts est typiquement nationaliste. On n'est pas des citoyens égaux, et suivant la classe sociale on est défavorisé et plus « mortel ». La société multiraciale US est la plus odieuse avec la mort qui est là-bas aussi « raciale » : https://www.huffingtonpost.fr/entry/face-au-coronavirus-les-afro-americains-meurent-a-une-vitesse-alarmante_fr_5e925da7c5b68ca47636c49a
3Lire en PS la une du site de ces trotskiens dégénérés.

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