PAGES PROLETARIENNES

samedi 11 avril 2020

FACE AU CORONAVIRUS: VIVEMENT LA FEMME DE MENAGE AU POUVOIR

                                                                OU

COMMENT NE PLUS ETRE GOUVERNE PAR DES IRRESPONSABLES



« C’est comme si un météore avait frappé la Terre et que nous essayions maintenant de la remettre sur son axe »
Wall street journal

« Je crains le jour où la technologie dépassera nos relations humaines. Le monde aura une génération d'idiots ». Einstein

« Il ne peut y avoir de crise la semaine prochaine, mon agenda est déjà plein ». Henry Kissinger






  1. Retracer l'historique des relations sociales ou l'imbécillité des sachants ?
J'imagine les femmes de ménage de l'Elysée prenant le pouvoir dans les locaux du mensonge organisé… et nettoyant les microbes laissés par les commis du capitalisme. Je ne crois pas que le gouvernement français soit inquiet d'éventuelles poursuites judiciaires pour ses mensonges répétés1, pour son refus de protéger la population dans son ensemble en cachant la pénurie de masques2, pour sa solidarité avec l'incurie des gouvernements précédents, pour un confinement non discutable et dans l'affolement, pour les décisions iniques des plus bêtes de ses commis, les Véran et Castaner, et carrément provocatrices comme cette application inversée volontairement de la chloroquine aux cas les plus graves pour mieux la décrédibiliser parce qu'elle gênait l'élite parisienne et les clowns « savants »3. Mandarinat et flicage sont encore les deux mamelles du pouvoir. La querelle de nos bonzes mandarins et urgentistes apparaîtra bientôt comme picrocholine dans l'enfer de la crise "globalisée" et mondialisée, sans solutions nationalisées., et face aux millions de morts probables dans les vastes continents (prédiction). Je suis assez déçu, je pensais qu'on en avait fini avec les rigides mandarins en mai 68 dans les amphis. Le traçage numérique apparaît bien plutôt comme un futur flicage général et intime de la population en rebéllion contre les injustices et aberrations de la "médecine de guerre"(prévision).

Le buzz de Macron visitant le "druide de Marseille", nouveau dieu des banlieues, s'effacera aussi rapidement des mémoires. Il faut souhaiter qu'il en reste l'image de la déstablisation des cire-pompes menteurs professionnels de l'Etat, les Alain Duhamel et Jean-Michel Aplatie4. Macron ne se permettait-il pas d'adouber le druide honni? Zemmour exultait: "Macron a compris que ses
 recueillir un peu de poussière de gloire du "druide"
technocrates l'ont mené dans le mur". Cohn-Bendit, Duhamel et consorts s'étouffaient pour ne pas crier à la trahison5. Ces pauvres hères ne savaient point que, depuis quelques jours en catimini, et selon le journal des flics – le Canard enchaïné -
Macron aurait ordonné depuis belle bluette que soit testé le médoc de Raoult, voire sous la pression de Brigitte.

Jusque là le feuilleton avait été entretenu par le « doute scientifique » de la mafia médicale de l'INSERM face à la « fin de partie » du druide marseillais. « Ce que l'on peut dire, c'est que s'il y avait eu un médicament qui marchait vraiment on le saurait aujourd'hui", avait réagi sur la chaîne indépendante BFMTV un préposé, Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'institut Pasteur, pour qui actuellement « on n'a pas cette certitude ». Encore de ces hésitations entre prévision et prédiction, encore un sachant sachant chausser.

Comme pour les deux premières études, plusieurs scientifiques reprochent au professeur Raoult de ne pas avoir utilisé de groupe comparatif (le rigolo placebo) ne prenant pas de médicament, avec un radotage obsédant sur les risques cardiaques à chaque flash télévisé (coucou Big Brother). Cela permettrait de déterminer si le traitement proposé par « Méditerranée Infection » est efficace, ou si la guérison intervient même sans traitement. Ce qui signifie que potentiellement prendre du Doliprane et rester chez soi peut avoir le même effet que de choisir le traitement du professeur Raoult. Pourtant avec leur histoire de « bras comparatif » et de méthode bureaucratique qui prend son temps en voyages de savants et de téléconférences sans fin, ces scientifiques se conduisent comme des irresponsables en limousine quand la population est noyée d'inquiétudes. L'auguste CNRS s'est mis de la partie en crachant sur « un pragmatisme de l'urgence », qui est la même manière de couvrir gabegie et impéritie d'Etat au nom d'une « méthode » plus moraliste et financière que logique et scientifique. Les autres essais commencés très tardivement n'avancent pas ou ne trouvent pas de « clients toto placebo » peu désireux d'être traités comme cobayes.

Conjointement à la cabale permanente contre le « charlatan » qui avait osé mettre son pied au cul de la fourmilière des escargots « savants », je me permets de noter ici pour l'histoire deux exemples de bassesse de cette mafia franc-maçonne de Paris à New York où les principaux auteurs de fake news ne sont pas le petit paumé du web. Le monde du 9 avril titre avec certitude :

« Coronavirus : les effets indésirables graves s’accumulent sur l’hydroxychloroquine ». Une certaine Sandrine Cabut (paix à Cabut) ex-pigiste de Libération, « informe » (rend informe) : « Depuis le 27 mars, cinquante-quatre cas de troubles cardiaques dont sept morts soudaines ou inexpliquées (trois de ces personnes ont pu être sauvées par choc électrique) relatifs à ces médicaments ont été analysés au centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Nice, chargé de la surveillance nationale des effets indésirables ». Je souhaite que cette saillie reste dans les annales de la presse médicale « scientifique » : 7 morts dont 3 sauvées par choc électrique ». Après la présumée invention de Raoult, repiquée aux chinois, Sandrine Cabut a inventé le choc électrique pour réveiller les morts. Enfin l'humanité sera libérée du coronavirus et de la mort !
Deuxième exemple, un article du « New York Times » traduit par le trust RTL, avec gros titre : « Chloroquine : quels sont les liens de Trump avec Sanofi, le géant français du médicament ?
Le "New York Times" assurait mardi 7 avril que le président américain aurait, ainsi que des membres de son entourage, des intérêts financiers dans Sanofi. Le fabricant français commercialise un dérivé de la chloroquine, le médicament dont Donald Trump ne cesse de vanter les mérites pour lutter contre le Covid-19. Au-delà du simple souci sanitaire, voire politique, de trouver une issue rapide à la crise, un véritable intérêt financier pourrait expliquer en partie pourquoi Donald Trump a jeté son dévolu sur la chloroquine. C'est du moins ce qu'affirme le New York Times ce mardi 7 avril. Le quotidien américain soutient en effet que le milliardaire aurait des liens directs et indirects avec Sanofi, l'industriel français qui fabrique l'hydroxychloroquine, un médicament dérivé de la chloroquine et commercialisé sous le nom de Plaquénil. "Si l'hydroxychloroquine devient un traitement accepté, écrit le quotidien, plusieurs sociétés pharmaceutiques devraient en tirer profit, notamment des actionnaires et des cadres supérieurs ayant des liens avec le président". Dans les principaux actionnaires du géant pharmaceutique, on compterait en effet Fisher Asset Management, une société d'investissement dirigée par Ken Fisher, un grand donateur du parti républicain et par conséquent de Donald Trump. Par ailleurs, le New York Times affirme que Donald Trump lui-même aurait "un petit intérêt financier personnel dans Sanofi". "Depuis l'année dernière, M. Trump a signalé que ses trois trusts familiaux avaient chacun des investissements dans le fonds commun de placement Dodge & Cox, dont la plus grande participation était dans Sanofi", assure enfin le quotidien ».
A coups de « assure » ou « du moins affirme », tout ce bla-bla était bien entendu du pipi de chat pour tenter de détourner de la principale accusation concernant véritablement l'action lourdingue de la mafia des labos pharmaceutiques et leurs obligés journalistes de commentaires mais plus du tout d'information6. Trump n'a pas eu besoin d'une participation de Sanofi pour s'enrichir, et même si des prébendes avaient fini dans sa poche, on ne peut pas lui prêter à lui seul l'avidité financière de la mafia de l'industrie pharmaceutique. L'infaux reste pourtant ignorée ou à la marge des autres médias, la fake new était-elle trop grosse ?

Diverses expérimentations ont lieu un peu partout dans le monde et le seul intérêt de la polémique en France est que l'on se presse dans la recherche débonnaire. Quant au remède Raoult, il n'est pas automatiquement probant, même la dernière expérimentation basée sur une moyenne d'âge de 40 ans et une majorité de femmes (moins fragiles que les hommes) ; elle laisse à penser qu'un cachet d'aspirine aurait eu le même effet. Par ailleurs, en milieu médical circulent des études américaines et japonaises expliquant que la technique lourde d'intubation et de transformation des malades en momies ambulantes serait inutile car le virus s'attaquerait d'abord au sang, pas aux poumons, et que la véritable solution préliminaire serait d'injecter le sang du ver marin, expérience abandonnée parce que la vaccination du porc cobaye aurait provoqué sa mort, mais devrait être recommencée car mal réalisée.
Enfin tout ce qu'on sait c'est que la plupart des sachants ne sachent rien, pas plus que vous et moi, mais que ce sont tous de dangereux imbéciles. Cela m'a fait sourire au souvenir d'une engueulade il y a quelques années avec un ami scientifique, mathématicien. A ma question – qui penses-tu devrait régenter le monde humainement et sans la loi du profit ? - il me répondit : un comité de savants ! Cela me mit en fureur : « c'est du fascisme ta proposition » ! Les savants ne savent rien et sont en général des intellos coupés de la réalité. Ils sont inconscients, une classe est consciente le prolétariat, elle seule peut déléguer des gens conscients, qu'ils soient avocats comme Robespierre ou Lénine, ouvriers comme Miasnikov ou Chirik, mais en tant qu'émanation politique de cette classe par de prétendus savants ou un quelconque conclave de vulgaires sachants7.
L'OMS, conclave de sachants particulièrement mous, a ramené sa fraise par la surenchère du pompier qui arrive après extinction de l'incendie, moralisant contre « une résurgence mortelle » en cas de déconfinement hâtif.

L'Histoire retiendra en tout cas un historique des relations sociales très perturbées où, l'incurie des pouvoirs gouvernementaux aura fait croire à nouveau que la solution réside dans la guerre de tous contre tous, qu'il faut appliquer la nouvelle règle pour l'humanité : « la distanciation sociale », qui existe pourtant depuis des siècles entre castes et classes et évite en effet que les riches se salissent avec les pauvres et que les patrons se tiennent à distance de leurs ouvriers. La crise du covid-19 ou la plus formidable révolution conservatrice de l'impuissance bourgeoise.


2. Le capitalisme n'est pas à l'agonie...

Le mépris n'existe pas que chez l'élite bourgeoise et étatique, on le trouve aussi dans les parages du milieu maximaliste. Le même snobisme d'économistes éclairés étale sa morgue contre les catastrophistes que nous sommes, en effet à chaque crise, non pas comme oracle infaillible mais parce que le marxisme comme moyen politique perspective d'avenir ne pourrait pas opérer sans hypothèses et scénarios ; il a d'ailleurs précédé la prospective moderne, qui n'est ni divination ni futurologie. La politique en général n'est-ce pas prévoir et miser sur l'avenir ? C'est ma démarche en général et je me base toujours sur plusieurs facteurs. Je ne me suis pas emballé pour les gilets jaunes ni n'ai imaginé qu'ils allaient ouvrir la voie à la révolution ; un changement de société ne peut être conduit par des ignares en politique et en histoire ; le mécontentement économique peut être une motivation mais sans projet alternatif il fait plouf.
Je ne suis pas toujours dans le catastrophisme, je n'ai pas été emballé par 1995 ni par 2008. On m'a pourtant fait parvenir le sketch de Raymond Devos « Parler pour ne rien dire » où il se moque de quiconque annonce une catastrophe. Je me suis trompé en 1969, en 1975, dans les « années 80 » (du CCI) en 1993 . J'ai sans honte espéré plus que cru à un avènement d'une époque révolutionnaire autrefois donc.
Pour la crise sanitaire et économique que nous sommes en train de supporter, en l'annonçant depuis le tout début comme une grande catastrophe, je ne me suis pas basé, et continuer à ne pas me baser sur les simples données économiques. J'essaie d'analyser à chaque fois le rapport entre les classes, le niveau de crédibilité de la bourgeoisie comme le niveau de crédulité du prolétariat.
Toutefois, il faut rappeler qu'il existe une ancienne dualité dans la prévision marxiste : le capitalisme peut-il s'effondrer tout seul ou faudra-t-il le pousser par une révolution ? Mais la prévision qui suppose le remplacement de l'ordre bourgeois gêne les bien-pensants.

Le mot révolution ne plaît pas à l'écrivain réactionnaire Flaubert8 mais il considère les prévisions socialistes avec mépris. L’idée révolutionnaire reconduit le transcendantalisme chrétien, et relève de la croyance au miracle. Le catastrophisme peut bien être l'apocalypse, même au sens chrétien (tant pis pour Flaubert) et qui ne signifie pas désastre mais révélation9. Pour Flaubert, l’idéal révolutionnaire relève de l’illusion mystique ou messianique : « La Magie croit aux transformations immédiates par la vertu des formules, absolument comme le Socialisme. Ni l’une ni l’autre ne tiennent compte du temps et de l’évolution fatale des choses »10. Dans le « Germinal » de Zola, Étienne Lantier, plus instruit que les autres mineurs, penche pour le socialisme historico-scientifique, ce qui suscite les moqueries de son camarade « radical » l' anarchiste Souvarine :
Des bêtises ! répéta Souvarine. Votre Karl Marx en est encore à vouloir laisser agir les forces naturelles. [...] Fichez-moi donc la paix, avec votre évolution ! Allumez le feu aux quatre coins des villes, fauchez les peuples, rasez tout, et quand il ne restera plus rien de ce monde pourri, peut-être en repoussera-t-il un meilleur »11. Le marxisme substitue aux représentations idéalistes de l’histoire une connaissance critique du mouvement historique, qui peut apparaître comme « une théorie de l’évolution des systèmes politiques sur la base des changements survenus au sein du système productif »12.
On peut établir les rapports entre prospective et marxisme. Le seuil de la prévision scientifique a été atteint avec la révolution industrielle du XIX ème, qui a été aussi le fondement objectif du marxisme. Marx et Engels avaient annoncé avec un siècle d'avance l'avènement de la science au rôle de force productive dominante (l'intelligence artificielle). Le passage de la technique scientifique à la première place dans le processus de production impose que toute prévision complexe parte de ce secteur. Enfin faire une analyse de notre société à travers l'analyse matérialiste de l'histoire reste un outil puissant théorique de prospective, donc de perspective.
La chute du capitalisme ne sera pas automatique. Marx à la fin du "Le Capital" (1867), a prévu une tendance historique de l'accumulation capitaliste. L’évolution du capital va dans le sens de sa concentration, et de sa mondialisation, entraînant « l'entrelacement de tous les peuples dans le réseau du marché universel ». Au terme du développement du capitalisme « le monopole du capital devient une entrave », le mode de production doit changer et la propriété capitaliste devenir propriété sociale. Le capitalisme s’est constitué par « l'expropriation de la masse par quelques usurpateurs », sa chute sera « l'expropriation de quelques usurpateurs par la masse ». Comment ne pas appliquer ce raisonnement à la crise sanitaire et économique que nous vivons ?

Marx a passé sa vie à supputer la venue des crises et leurs conséquences possibles sur le capitalisme. Il n'a cessé d'afficher la conviction que les contradictions internes du capitalisme provoquent des crises qui ne peuvent qu'être de plus en plus violentes jusqu'à son effondrement économique? Rosa Luxemburg s'efforça de fournir une interprétation des schémas de Marx, insistant sur leurs limites dans l'analyse historique concrète. Elle mettait l'accent au contraire, d'une part, sur les difficultés, pour le capitalisme, de susciter une demande suffisante pour absorber l'offre sans cesse croissante, d'autre part, sur les raisons d'investir dans un tel contexte. C'était reposer la "question des débouchés" de la production capitaliste. Un débat de théorie économique et politique, centré sur les perspectives d'avenir du capitalisme, qui se cristallisa dans la social démocratie autour des travaux de Tougan Baranowsky, Rosa Luxemburg et Lénine. Lénine s'éleva contre les interprétations de Rosa qui pensait inéluctable l'effondrement du capitalisme, mettait l'accent sur le développement de la conscience de classe pour que les masses soient à même de prendre en charge la gestion d'une autre société qui allait leur revenir. Au contraire, Lénine, estimant que le capitalisme pouvait surmonter de façon indéfinie ses difficultés proprement économiques, insistait sur la nécessité de renverser l'Etat13. La prévision n'existe pas en science, contrairement à ce que crois Robin Goodfellow, qui a voulu faire croire comme les staliniens que le marxisme serait scientifique. On peut considérer que Marx est meilleur dans la prédiction (sans dieu), qui est quelque chose qui va ou peut arriver et vis à vis de laquelle on fait une mise en garde. Marx doutait mais espérait comme nous l'effondrement de l'exploitation capitaliste à court terme pas dans des siècles14.

par la grâce de NOS NOUVEAUX ECONOMISTES

« hein ! Mais qui produira ? Les consommateurs ? »

Lénine avait polémiqué en son temps contre les économistes, leur reprochant de limiter la lutte socialiste à la lutte syndicale. Il défendait la nécessité d'une organisation de « révolutionnaires professionnels » autour de la publication d'un journal propagandiste non pas des revendications syndicales mais du programme révolutionnaire. Il reprochait à ces économistes, et même aux terroristes anarchistes, de tout miser sur la spontanéité des masses15. Il tirait du même coup dans le sens inverse de l'organisation panacée ce qui lui valut de se faire taper sur les doigts par le jeune Trotski et Rosa Luxemburg. Ce qui va sauver Lénine de l'opportunisme d'organisation, et lui permettre de comprendre la spontanéité des masses en 1905 et 1917, c'est son aversion pour les permanents politiques et syndicaux : (…) les bureaucrates, c'est-à-dire personnages privilégiés, coupés des masses et placés au-dessus d'elles. (…) Au fond, toute l'argumentation de Kautsky contre Pannekoek, et surtout cet argument admirable que dans les organisations syndicales, pas plus que dans celles du parti, nous ne pouvons nous passer de fonctionnaires, attestent que Kautsky reprend les vieux "arguments" de Bernstein contre le marxisme en général »16.

Dans les parages du milieu maximaliste on a, aujourd'hui, une autre sorte « d'économistes ». Je ne les citerai pas mais ils se reconnaîtront, faux groupes et intellectuels marginaux. Ces économistes avisés considèrent que le capitalisme va s'en sortir, et qu'en général il s'est toujours sorti des crises passées au XX ème siècle. Le capitalisme dispose de tant d'experts et d'une planche à billet... éternelle, peu importe l'immense dette. Dans le milieu maximaliste, il existe aussi toute une variété de « conseillistes » (pédagogues plutôt anars) et de syndicalistes radicaux qui « réduisent l'action politique du prolétariat à la seule lutte économique », comme le déplorait Lénine ; c'est le cas de la plupart , du CCI à Battaglia, ils n'imaginent pas la révolution comme autre chose qu'une série de grèves, d'où toute discussion sur la nécessité d'un changement de société est absente (cf. les grèves vaines sur les retraites), ou sur les conséquences d'un catastrophe mondiale climatique ou sanitaire.
Concernant la crise actuelle, si les deux groupes précédents n'ont pas dit trop de bêtises et en voyant la gravité du séisme en cours, ce n'est pas le cas des « inorganisés » ou toupies environnantes.
Résumons leurs croyances pépères : le capital va retomber sur ses pieds, il n'y a pas d'hécatombe (m'enfin c'est pas la grippe espagnole)... le travail à temps partiel est payé deux fois plus que le SMIC. La mise en place du revenu minimum universel sera de nature à empêcher la protestation. Nous ne vivons pas un éclatement de la bulle financière et immobilière comme en 2008. En 1993 les entreprises avaient résisté à la crise. 2020 montre des moyens pour éviter un krach comparable à la crise boursière de 1929 ; pendant la Grande dépression des années 30, les gouvernements ont été beaucoup moins enclins à soutenir l’économie. A l’époque, des filets de sécurité tels que la sécurité sociale ou l'assurance chômage n’existaient pas encore. Et leur absence avait amplifié le choc sur l’économie. Les grandes banques centrales ont, actuellement, très rapidement réagi face à la tourmente. La FED a eu la même réaction que la BCE, cette volonté affichée de la BCE en 2012 de sauver la zone euro “quel qu’en soit le prix”, une formule qui avait marqué un tournant lors de la crise de 2011-2012 chère à Mario Draghi pour sauver le système économique.
« Le choc n’a pas de racines économiques profondes », selon un économiste de la BNP Paribas. Nombre de pays, y compris l'Allemagne envisagent sans complexe des nationalisations.

La bourgeoisie n'est pas affolée... et le redémarrage de la production qui pourrait l'organiser mieux que les actuels managers généreux (le patron d'Accor, Roux de Baizieux). Sinon la seule alternative c'est Le Pen. Je répondrai dans la troisième partie à cette croyance véhiculée par médias, islamo-gauchistes et nos économistes à la marge.

Sur le front de l'idéologie dominante la méthode Coué est dominante... Sur le front de l’emploi, c'est la terreur ! Le marché américain du travail a subi une hémorragie spectaculaire dernièrement et James Bullard, président de la Réserve fédérale de Saint Louis, juge même qu’à “très court terme, 46 millions d’Américains pourraient se trouver au chômage”. Le taux de chômage pourrait ainsi “atteindre 30%, un chiffre plus élevé que lors de la Grande Dépression des années 30 (il avait alors inscrit un pic de 24,9% et il ressortait encore à 20% en 1938) et trois fois supérieur à celui de la récession de 2008-2009”, dit l'économiste John Plassard.

La France en récession ou en répression avec ses flics aides-soignants pour piétons indisciplinés alors qu'en 68 elle n'avait que des CRS maîtres nageurs ?

On n'arrête pas le progrès de la technostructure et de la technopolice (cybercovid dit stopcovid) et drones avec HP « Big brother is watching you ». Il faut remonter au deuxième trimestre 1968, marqué par les événements du mois de mai, pour retrouver une baisse trimestrielle de l'activité du même ordre de grandeur, mais quand même inférieure, détaille l'institution dans sa note de conjoncture. Le PIB avait alors chuté de 5,3%. Soit autant de mots et de chiffres qui tendent à faire peur... Baisse donc après la révolte de 68 quand en 2020 elle n'a même pas commencé...la révolte.

et avec LES ARGUMENTS DU DOCTEUR TANT MIEUX

Le docte Pascal Perri, économiste amuseur public patronal sur la chaîne parlementaire, aura toujours la ressource d'user jusqu'à la corde des clichés médicaux d'une économie « sous perfusion » en faveur d'un capitalisme insubmersible. Il est vrai que, face à l’ampleur du choc économique et financier du coronavirus, les gouvernements des grandes puissances ont été très réactifs et n’ont pas lésiné sur les moyens. Donald Trump a lancé un plan de relance de tous les records, tandis que de nombreux grands pays (Royaume-Uni, France…) ont mis en oeuvre des mesures d’ampleur. Même l’Allemagne tourne le dos à l’orthodoxie budgétaire et prévoit maintenant un plan d'aide économique à l'ampleur sans précédent pour le pays. Et pour la première fois depuis 2013, l'Allemagne va emprunter de l'argent sur les marchés pour financer ces mesures. Le pays entend s'endetter à hauteur de 156 milliards d'euros (...). Enfin, Berlin n'exclut plus de possibles nationalisations”. Les possédants essaient de se rassurer comme nos petits économistes en pronostiquant de repousser la crise. Une crise financière a de bonnes chances de survenir dans les cinq ans… voire dans les trois ans, d’après une enquête auprès de 500 investisseurs institutionnels de fonds souverains, fonds de pension, fonds de dotation, fondations et compagnies d’assurance ;
Il n’est désormais question que de relocalisation et même de démondialisation. Il était entendu que le déficit du budget serait réduit à zéro, il explose. Le chômage devait être résorbé par l’assouplissement du marché du travail, c’est désormais l’Etat qui s’apprête à verser les salaires de plus de 5 millions de salariés en « activité partielle ». On vantait la « start-up nation », « nos entreprises », petites et grandes, expédient factures et créances au ministère des Finances. Et la gauche bourgeoise, se tournant vers l’Etat refuge, réclame des nationalisations.

Parmi les hypothèses optimistes de l'OBS on trouve sur un plus long terme un Gilbert Cette, professeur d’économie associé à l’université d’Aix-Marseille, reste « définitivement optimiste ». Parce que, évitant de répéter les erreurs de la crise de 2008, le gouvernement aura su préserver l’outil productif. Gilbert Cette l’affirme :
« Toutes les conditions sont réunies pour créer un véritable rebond économique en France. Globalement, il n’y aura pas eu de destruction d’entreprises, qui bénéficient des prêts garantis par l’Etat. Et il n’y aura pas de drame humain, grâce au chômage partiel. »
Les économies faites par l’absence de départs en vacances seraient disponibles pour être dépensées. La chute des prix du pétrole redonnerait du pouvoir d’achat aux ménages et aux entreprises. Et les sociétés de services qui auront éprouvé le télétravail le mettraient en place de manière étendue, ce qui pourrait permettre des gains de productivité. On obligerait les Etats à respecter la libre circulation des camions, alors que certains veulent stupidement fermer leurs frontières.
Si toutes ces hypothèses sont vérifiées, il se peut que l’attelage gouvernemental français sorte conforté de cette séquence éprouvante. Et ne soit pas trop égratigné par les procès en retard à l’allumage et en pénurie de matériels médicaux. Après tout, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et bon nombre de médecins eux-mêmes ont cru trop longtemps que cette épidémie – à l’instar du Sras en 2003 – n’allait pas sortir de Chine. Comparée à ses voisins, la France n’a pas tardé à réagir, confinant le pays une dizaine de jours après le dixième décès. L’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne ont des bilans beaucoup plus dramatiques.
S’il avait cette chance de sortie de crise rapprochée, l’exécutif pourrait mettre à profit la trêve estivale pour peaufiner les annonces de sa rentrée politique. Les promesses d’Emmanuel Macron sur un nouveau plan hôpital digne de ce nom, la restauration d’une certaine souveraineté industrielle – notamment en matière de santé publique – et la revalorisation de petits métiers qui ont prouvé leur caractère vital lors de cette crise ne peuvent rester lettre morte.

Mais si la population s'avère si excédée qu'elle n'adhère pas plus à la « solidarité nationale » ni aux promesses de « retour à comme avant », si elle sait que les retraites vont être, sans discussion diminuées comme en Grèce « pour sauver le pays », voire les épargnes perso pillées par les banques en faillite... Je me souviens de ce moment où les radios se sont tues le 22 mai 1968, l'effet en fût saisissant, les gens se sont mis à réfléchir par eux-mêmes. N'assisterait-on pas à l'effet identique à l'inverse face à l'overdose d'infaux de plus en confinement carcéral avec ce sondage qui nous apprend que 85% de la population considère que le pouvoir a menti sur les masques et cette défiance généralisée des bonzes du secteur médical et des journalistes « de commentaires ». Heureusement que nous disposons encore de « l'idéal communiste ».

La journaliste de l'Huma, Julia Hamlaoui, rapporte ces propos, lumineux dans le dérisoire, du secrétaire national d'un minuscule parti nommé PCF, un certain Fabien Roussel : « L’idéal communiste est plus que jamais d’actualité » grâce à la restauration... de l'Etat national de « l'idéal communiste » ; Macron serait-il un nouveau Kérenski de compétition municipale ?

" Emmanuel Macron fait mine de découvrir le rôle de l’État et des services publics ! Cette crise sanitaire révèle en fait tout ce qui nous manque pour faire face à une telle pandémie : une industrie puissante, des services publics et un État forts avec des marges budgétaires pour agir. Le capitalisme a considérablement réduit le rôle de l’État, affaibli nos services publics et en même temps encouragé la délocalisation des entreprises, notamment dans la production de médicaments. Il faut donc rompre avec ces logiques d’austérité et de rentabilité financière, et préparer dès maintenant un nouveau modèle économique, social, écologique. L’idéal communiste est plus que jamais d’actualité. Nous voulons une société dans laquelle l’État joue tout son rôle, avec des services publics renforcés et une vie démocratique rénovée jusque dans les entreprises, avec de nouveaux pouvoirs pour les salariés. Par la relocalisation de notre industrie, nous devons retrouver la maîtrise des grands secteurs stratégiques du pays, aujourd’hui vendus au privé, relancer la recherche, bref, retrouver notre souveraineté économique. Chaque citoyen doit être protégé tout au long de sa vie, de l’école jusqu’à la retraite, avec un travail et un salaire digne. Chacun doit pouvoir trouver sa place dans la société. L’être humain, c’est la priorité ! »

Au secours ! Vite ! Relire l'Etat et la Révolution de Lénine !17

Proches de la secte PCF, seize gangs politiques et syndicaux ont lancé une pétition le 27 mars pour préparer un « Jour d’Après » démocratique, écologique, féministe et social. Et demander plusieurs mesures immédiates gaullistes et staliniennes en faveur de l’intérêt général national et d'un redémarrage plus sain de l'économie capitaliste. Il est fort improbable ce nouveau front populiste.

et malgré LE CHAOS AMERICAIN

Curieusement nos médias antiracistes ne soulignent pas que les nombreux morts de prolétaires américains sont des noirs... des zones déshéritées là-bas aussi, ni l'affolement caché de l'Etat américain sous les pitreries de Trump. L'OBS décrit un chaos qui n'est pas répercuté par la presse française focalisée sur sa nation et ce n'est pas rassurant du tout même dans l'hypothèse optimiste à court terme de sauvetage de l'économie capitaliste par le meilleur docteur Tant mieux.

«  (…) Mais le plus choquant, cette semaine, ce ne sont pas les chiffres. Ce sont les images de foules, en Floride, se pressant et se bousculant au mépris de toute précaution sanitaire pour s’inscrire comme demandeurs d’emploi. A Hialeah, le 7 avril, les gens ont commencé à faire la queue à 6 heures pour recevoir, à partir de 11 heures, des formulaires d’inscription au chômage. Impossible ou presque, en effet, de s’inscrire par téléphone, les services du Travail sont totalement débordés. Scènes de chaos, de désespoir, certains sont au chômage depuis déjà un mois. Dans toute l’Amérique, les mêmes scènes se répètent : où est l’aide ? Où est l’argent ? Les services de l’emploi de Floride sont
particulièrement déglingués, il faut dire que le gouverneur – un protégé de Trump – n’a tenu aucun compte d’un audit lui signalant le problème l’an dernier.
L’Illinois et New York sont les Etats où les premiers versements des indemnités de chômage « coronavirus » (600 dollars supplémentaires par semaine, grâce à la loi de sauvetage de l’économie) viennent tout juste d’être effectués. Et encore, c’est seulement parce que ces deux Etats ont décidé d’avancer l’argent. « Le gouvernement fédéral dit qu’il nous remboursera, mais c’est dès maintenant que les gens ont besoin d’avoir cet argent dans leurs poches », a indiqué Andrew Cuomo, le gouverneur de New York. Pour des millions d’Américains, chaque jour sans argent les rapproche du précipice »18.
Plus phénoménal, c'est dans la principale puissance économique de la planète que malgré une épidémie qui ne cesse de gagner du terrain dans ce continent (déjà plus de 500 000 infectés) quelques Etats refusent d'ordonner aux habitants de se confiner. Et préfèrent appeler à des prières !
La palme de l'irresponsabilité criminelle peut être attribuée au principal Etat du monde capitaliste, et une grande insurrection de masse pourrait bien être une première réponse du prolétariat à un tel cynisme digne du sadisme nazi. C'est une prévision de ma part, pas une prédiction sûre, et surtout pas une prédiction de prédicateur.

Au Moyen Orient, les prières ne suffisent pourtant pas. La pandémie qui frappe de plein fouet les économies des pays arabes tombe au moment où la chute du prix du pétrole pousse les pays du Golfe à expulser les immigrés arabes des pays pauvres. Et cette fois-ci, les États arabes riches ne pourront pas aider les États pauvres. La bourgeoisie kowetienne a pris de cours nos fachos européens : « les immigrés contagieux, on n’a qu’à les jeter dans le désert ! ». En Turquie et en Syrie le virus se répandra comme une traînée de poudre quand on sera encore en train de se disputer sur le docteur Raoult et sur le besoin de déconfinement urgent en France. Au chapitre de la prévision aléatoire, un journal israélien semble se réjouir du fait que la crise économique pourrait entraîner l'effondrement de nombreux Etats arabes.

3. Il ne suffit pas que ceux d'en haut ne sachent plus, il faut que ceux d'en bas ne puissent plus les supporter

Macron est mal en point, mais il n'y a personne pour le remplacer, ou alors il n'y a que la mère Le Pen !
Ce radotage hexagonal a le don de m'irriter, comme cette autre objection de mon contradicteur « économiste » : « comment produira-t-on ? ». Affirmer « qu'il n'y a personne d'autre » vient conforter la morgue du pouvoir comme prime à la dominance par défaut. Qu'est-ce qui autorise une telle vacuité politique ? La dictature de ce qui existe ? L'adoubement éternel des élites ? La situation française ? Les fleurs printanières ?
La seule source légitime de l'autorité politique est le savoir. Telle est l'une des thèses fondamentales de la pensée politique de Platon. Mais quel savoir l'homme politique doit-il posséder pour gouverner ? Sur qui s'exerce-t-il ? Quelles sont les modalités de son action ?
Le pouvoir peut-il simplement s'exercer par la contrainte ? Imagine-t-on que la réussite du confinement actuel serait due à ce petit nombre de gens armés et en uniforme s'il n'existait pas un consentement volontaire à cette servitude sanitaire par les millions de concernés ?
Platon répond en attribuant au politique une posture : celle du royal tisserand, attentif à préserver le tissu social de la moindre déchirure, le principal risque étant l'attraction du semblable par le semblable et la haine de celui qui est différent et étranger. Hélas Platon ignorait la lutte des classes, ou ne pouvait voir un « reflet » dans les castes antiques de ce qu'elle est devenue à l' époque moderne. Platon peut être remisé au musée de la philosophie. Tant de régimes se sont succédé depuis, féodal, dictatorial, capitaliste démocratique ou pas, etc.
La vieille philosophie politique qui prenait ses racines chez les Grecs, à la quête du meilleur régime et du souverain impartial, laisse place à des réflexions d’une tout autre nature et qu’on peut appeler idéologie d'Etat. Les expériences révolutionnaires du début du XX ème siècle, en premier lieu Octobre 17, ont mis fin au savoir bourgeois sur la question de la gouvernance de la société.
Lénine avec son intelligence hors pair de la « distanciation sociale » a eu plusieurs formules surprenantes, et celle-ci est particulièrement frappante : « Il ne suffit pas que ceux d'en bas ne veuillent plus, il faut aussi que ceux d'en haut ne puissent plus »19. Mais il y a plus intéressant encore, et personne ne semble s'en être aperçu, ni même le discuter : AUCUN GOUVERNEMENT DANS L'HISTOIRE N' A ETE ELU AU SUFFRAGE UNIVERSEL. Evident comme le nez au milieu de la figure. La Convention de 1792 est élue par 10% de la population, mais c'est elle qui désigne en second lieu le Comité de salut public qui fait office de gouvernement incontrôlable, avec des pouvoirs illimités. En 1871, insurgée contre le gouvernement de Thiers, désigné par la bourgeoisie sans être contrôlé par le peuple, c'est le Comité central de la Garde nationale qui fera office de gouvernement sans besoin d'en passer par des élections. "la Commune a été critiquée par certains de ses propres propres membres et de la base de ses partisans pour avoir fonctionné en pratique beaucoup trop comme un gouvernement ordinaire. Reclus a été très critique sur la gouvernance communarde : « Il n'est pas de fonctionnaire de village qui ne se prenne pour un petit empereur ». C'est Georges Sand qui déplora que le Conseil communal (soumis pourtant au CC de la Garde nationale) fût mené surtout par des déclassés petits bourgeois. Lénine passe pour un anarchiste, et sans connaître toutes les critiques sur les errements de la Commune de 1871, il a cette formule étonnante pour un marxiste orthodoxe - « Il ne faut au prolétariat qu'un Etat en voie d'extinction, c'est-à-dire constitué de telle sorte qu'il commence immédiatement à s'éteindre et ne puisse pas ne point s'éteindre » (il supposait cela dans le cadre d'une globalisation communiste) – alors qu'une fois au pouvoir le parti bolchevique s'y est éternisé.

Comment ne pas penser bien évidemment à l’accusation fallacieuse subséquente de « révolution prématurée » par les mencheviques contre les bolcheviques ? Mais on est loin de la tentative communarde où Rosa Luxemburg trouva tous les défauts d'une lutte prématurée, comme Marx avant elle : « Cette objection révèle une série de malentendus quant à la nature réelle et au déroulement de la révolution sociale. Premier malentendu : la prise du pouvoir politique par le prolétariat, c'est-à-dire par une grande classe populaire, ne se fait pas artificiellement. Sauf en certains cas exceptionnels tels que la Commune de Paris, où le prolétariat n’a pas obtenu le pouvoir au terme d’une lutte consciente, mais où le pouvoir lui est échu comme un bien dont personne ne veut plus – la prise du pouvoir politique implique une situation politique et économique parvenue à un certain degré de maturité ». La dernière partie de sa démonstration n'est pas très claire et reste assez « menchevique », comme si l'on devait s'attendre à une sorte de légalité historique, comme nos carabins incapables récusant toute médecine urgentiste. Tant pis si je me mets à dos ses adorateurs ou les insignes féministes bourgeoises, Rosa a des mollesses toutes féminines parfois, ce qui n'ôte rien à son extraordinaire intelligence ; je ne conçois pas une femme dirigeant une insurrection ni général d'armée20.
Ce qui nous amène à la gestation du « gouvernement bolchevique », à l'affreux « coup d'Etat » et à dépoussiérer une vieille habitude même chez nos maximalistes de se boucher les yeux par culpabilisation aléatoire de Big Brother démocratie. Le pouvoir d'en bas s'était déjà imposé via l'autorité croissante du Soviet de Petrograd. Celui-ci contrôlait l'armée, les usines et les voies ferrées et avait le soutien des ouvriers, ce qui fit de cette période une période de cohabitation, bien que le Soviet ait initialement soutenu le gouvernement provisoire. Mais le gouvernement Kerenski s'affaiblissait chaque jour au point qu'il fût tenté de le renverser par les troupes de Kornilov. Le putsch de Kornilov c'est bien le coup d'Etat par excellence, et on l'oublie volontairement pour stigmatiser un horrible coup d'Etat « blanquiste » de la part du parti bolchevique, parce que le comité militaire mené par Trotski n'a pas pris le temps de lancer une campagne électorale pour obtenir une majorité d'électeurs pour faire barrage aux fachos de Kornilov ! Trotski a été pourtant le docteur Raoult de l'époque. Dans l'urgence on ne va pas demander à monsieur tout le monde ou à un comité de sachants si c'est bien ou si c'est mal21. Composé à la va vite, mais aussi avec des membres d'autres partis socialistes, il est prévu que le nouveau gouvernement nommé « commissaires du peuple » des Lénine et Trotski dure provisoirement jusqu'à la dissolution de l'assemblée constituante russe. Laquelle sera dissoute un peu trop rapidement, mais ce n'est pas grave, la question du pouvoir résidant surtout dans l'hégémonie des Conseils ouvriers ; et au II ème congrès des Soviets les bolcheviques sont élus majoritairement . Marc Ferro, pas encore starlette reconnue de la télé, relativise dans un de ses anciens livres cette « prise de pouvoir » encore (en tant qu'historien lucide) dans le contexte d'ébullition révolutionnaire où, comme avec le coronavirus, il y a urgence à centraliser la société si on ne veut pas être envahi par les armées ennemis et décimé par la faim. Lénine n'est pas Macron, il n'attend pas un mois pour laisser crever les gens ou attendre un brevet de méthode deux ans après !
« ...les bolcheviks accomplissaient par priorité après six mois de lutte et de tergiversations ce que les classes populaires demandaient : que les chefs militaires, les propriétaires, les riches, les prêtres et autres « bourgeois » soient définitivement expulsés de l’Histoire. Par contre, il est indéniable qu’en participant à l’insurrection et en aidant les bolcheviks à prendre le pouvoir, les soldats, ouvriers et marins croyaient que le pouvoir passerait aux Soviets. Pas un instant, ils n’imaginaient que les bolcheviks, en leur nom, garderaient ce pouvoir pour eux tout seuls, et pour toujours". Lénine se dédie, du fait des circonstances, et sa promessed'un Etat qui s'éteigne immédiatement après la prise du pouvoir, que je vous ai rapporté plus haut, avait été écrite un peu rapidement, et mal réfléchie. Qu'on imagine s'il l'avait appliqué?! Les russes blancs financés par l'Entente auraient immédiatement repris le pouvoir. Il n'y a donc aucun reproche à faire à Lénine pour ce maintien, tout le problème a été que la révolution s'est rétrécie et n'a pu s'internationaliser, en partie à cause de la grippe espagnole. Imaginez qu'on dise "Macron aurait dû laisser gouverner son comité des sages"! Raoult aurait été en prison et on entendrait encore l'idiot Salomon ânnoner que les masques sont inutiles pour les bipèdes sans blouse blanche. Macron doit-il être considéré comme un putchiste représentant d'une minorité de comploteurs ? 22
Pierre Villon est le seul à ma connaissance à avoir dévoilé le vrai déroulement du présumé "coup d'Etat", qui n'est qu'un renversement de l'Etat bourgeois et pas un vulgaire putsch, et c'est assez simple en fait en période révolutionnaire: "L' "organisation militaire" du parti va forger le fer de lance du coup d'Etat; elle est dirigée par Trotski, Antonov-Ovsienko (joueur d'échecs comme Lénine, mathématicien), Dybenko (chef des marins) et quelques autres tacticiens de premier ordre. Leur plan est de s'emparer des services techniques du gouvernement, des points stratégiques de Pétrograd. Un coup d'Etat réussi, selon Trotski, c'est "un coup de poing à un paralytique". Une troupe d'assaut de mille hommes suffira à l'exécution du plan, car, dit Trotski, "Ce qu'il nous faut, ce n'est pas la masse des ouvriers, des déserteurs et des fuyards, c'est une troupe de choc. Les masses ne nous servent à rien; un epetite troupe suffit". Les événements de juillet l'ont rendu méfiant vis à vis des masses compactes, malhabiles et lentes".
Nul doute que si les gilets jaunes avaient été les représentants d'une classe fondamentale comme la classe ouvrière, avec des animateurs intelligents, instruits de l'histoire sociale et politique, donc avec un parti politique déterminé, la journée qui a fait trembler le palais de l'Elysée aurait pu être un coup de pied à un paralytique. Et cela a été dit oar un CRS, dans un langage moins instruit que le mien.

Lénine consacre immédiatement la réussite de l'insurrection de manière flamboyante:

"Le Soviet de Petrograd publie un appel que Lénine avait rédigé d'avance. "Le Gouvernement provisoire est déposé. Le pouvoir d'Etat ets passé à l'organe des Soviets des députés ouvriers et soldats de Petrograd: le Comité militaire révolutionnaire. Il est à la tête du prolétariat et de la garnison de Petrograd. Proposition immédiate d'une paix démocratique, abolition de la propriété foncière seigneuriale, contrôle ouvrier de la production, création d'un gouvernement soviétique, pour lesquel a combattu le peuple, sont assurés? Vive la révolution ouvrière, militaire et paysanne".

La révolution de 1917 reste à jamais une révolution prolétarienne pas une révolution féminine ou antiraciste. On devra garder, au niveau de la distanciation politique des trahisons incessantes, la néfaste persistance des bâtards du trotskisme à salir ou amoindrir la portée politique de la grande révolution phare pour le prolétariat moderne. En une du journal de la secte PCF, tenu à flot par des prébendes patronales, on lit un article de Jean-Jacques Marie: "Octobre 17, une révolution féministe": "Sous l’impulsion d’Alexandra Kollontaï, d’Inessa Armand, de Concordia Samoïlova et d’autres militantes, le gouvernement bolchevique promulgue en particulier une batterie de mesures pour favoriser l’émancipation des femmes. Dès les premiers mois de la révolution, les bolcheviques au pouvoir prennent les mesures démocratiques que le gouvernement provisoire avait ignorées, à la seule exception du droit de vote accordé aux femmes dès juin 1917. Le gouvernement bolchevique, dans lequel Alexandra Kollontaï est nommée commissaire du peuple à la Protection sociale, affirme sa volonté de créer un réseau de crèches, de jardins d’enfants, de laveries et de cantines pour libérer les femmes des tâches domestiques. Il décide la non-ingérence de l’État et de la société dans les relations sexuelles entre individus et supprime les peines de prison pour homosexualité. La guerre civile achevée, il engage une lutte titanesque pour liquider l’analphabétisme, alors que plus de 80 % des femmes sont analphabètes ».
Globalement c'est vrai et les hystériques dénonciateurs de la « terreur bolchevique » ont passé cela à la trappe, mais c'est au service de la mièvrerie idéologique du résidu de parti stalinien, aligné sur la bouillie multiculturaliste et le féministe bourgeois des islamo-gauchistes. Nous n'avons jamais parlé de révolution féministe, en saluant ce que le pouvoir bolchevique a réalisé, mais de révolution humaine (pas cette creuse « mesure démocratique ») parce que émanciper les femmes c'est aussi émanciper les hommes. Jean-Jacques Marie se garde d'ajouter ce qu'est devenu le sort des femmes sous le stalinisme, des bêtes de somme et des forçats de plus en usine pour contribuer à une nouvelle accumulation capitaliste primitive. Le croupion PCF célébrant la révolution « féministe » russe c'est comme Thiers bénissant les Communards.
Lénine traité à l'égal de Mussolini, de Staline et de Hitler par un siècle de bovins académiciens bourgeois a écrit et mis en pratique les si belles choses suivantes, et on ne doit jamais l'oublier :

« Les Soviets, pouvoir des travailleurs, dès leurs premiers mois d'existence, ont accompli dans la législation touchant la femme une révolution radicale. Des lois qui plaçaient la femme dans une condition subalterne, il n'est pas resté pierre sur pierre. Je veux parler des lois qui profitaient de la faiblesse de la femme pour lui faire un sort inférieur et souvent même humiliant, c'est à dire des lois sur le divorce, sur les enfants naturels, sur la recherche de la paternité » (23 septembre 1919)23.
« Pour s'occuper de politique, sous l'ancien régime capitaliste, il fallait une préparation spéciale. C'est pourquoi la participation des femmes à la politique, même dans les pays capitalistes les plus avancés et les plus libres, était insignifiante. Notre tâche est de rendre la politique accessible à toute femme laborieuse »24.

Un autre trotskien, plus subtil, quoique père de l'incrédible NPA, a écrit des choses plus correctes sur cette expérience et sur ses principales leçons : « … le socialisme réduira la journée de travail, élèvera les masses à une vie nouvelle, placera la majeure partie de la population dans des conditions permettant à tous, sans exception, de remplir les "fonctions publiques". Et c'est ce qui conduira à l'extinction complète de tout Etat en général »25. C'est pas demain la veille.

Dans son très oublié et méprisé opuscule, qui est mon livre de chevet, Lénine reprenait le souci ultime de Marx : « En régime socialiste, tout le monde gouvernera à tour de rôle et s'habituera vite à ce que personne ne gouverne ». Prévision ou prédiction, prédestination, projection ? Je n'en sais rien. La disparition de l'Etat pourrait prendre plus de temps que ne l'imaginèrent Marx et Lénine, surtout lorsque l'on vit la pandémie actuelle. Ce serait encore plus catastrophique sans Etat, et ce sera encore pire si les frontières se referment plus longtemps. La question serait pour l'heure : ne faudrait-il pas un Etat mondial pour gérer pénuries de toute sorte, freinage et liquidation de l'expansion des virus. On m'a objecté qu'un Etat mondial serait forcément un Big Brother, ce qui n'est pas entièrement faux. Est-ce que l'extension de l'Etat « provisoire » ne se fera pas petit à petit dans chaque pays avec son remplacement partout pat des communautés humaines « auto-organisées », rompant toute distanciation sociale et faisant circuler informations et moyens de guérir.

Dans mon livre sur l'Etat et la transition au socialisme en 2008, j'écrivais : Lénine a pu prêter à sourire en disant que la femme de ménage pourrait gérer « l'économie dans son ensemble » comme elle entretient sa batterie de cuisine26. Cette proposition du Lénine à la veille de la prise du pouvoir de faire gérer l’Etat par la femme de ménage, métier plus honorable que celui d’intellectuel de gouvernement, n’est pas à prendre au pied de la lettre. C’est une formule polémique qui signifie bien que la gestion étatique pourrait être assumée par les travailleurs d’en bas. La gestion de la femme de ménage en tant que telle implique de prévoir la commande d’un nombre donné de serpillières et de paquets de lessive non d’ordonner et approvisionner la société mondiale. Les femmes de ménage ont bien été présentes au Kremlin, mais dans la même fonction.
Cette allégorie à la femme de ménage, si méprisée elle aussi, comme nous tous les maximalistes, ne doit pas valider la théorie fétichiste des conseillers d'extrême droite des gilets jaunes ou des bateleurs de foire gauchiste qui parodient le slogan communard avec le fétichisme autogestionnaire promis aux masses (comme on a fait le tour pendable du "citoyen électeur")- «éligibilité et révocabilité » traduit en « consultation permanente » - tout le monde ne peut pas décider et faire la même chose à n'importe quel moment. Imaginez Macron faisant en ce moment un référendum pour savoir si le docteur Raoult a raison ou lors d'un tremblement de terre, un gilet jaune aviné exigeant que soient tenues des assemblées décisionnelles chaque jour pour décider de tous les détails du sauvetage. C'est pareil que pour l'insurrection, pas besoin de démocratie autogestionnaire ou de gentils débats pour prendre son temps, il faut agir et vite, un point c'est tout. L'urgence c'est un acquis bolchevique !

Pourquoi ai-je procédé à ce rappel de l'expérience éblouissante et décevante en Russie l'année où est née ma mère ? Mais simplement pour montrer qu'il n'y a pas besoin d'avoir fait l'ENA pour gouverner, prendre le pouvoir. Lénine avait raison de constater que l'Etat peut se gérer comme la Poste, quand on voit en plus le nombre de crétins insondables qui règnent dans cette administration (en voie de disparition comme telle). Marc Chirik aimait à rappeler que Trotski, mathématicien de formation, n'avait que son bac.Il n'avait jamais été à l'école militaire mais fût un des généraux les plus compétents et les plus humains. Il fût capable de monter à cheval et de montrer l'exemple à la troupe en débandade pour se porter au front. Plus populaire et aimé que Lénine, il fût longtemps admiré par les foules ouvrières. C'est pourquoi, on ne le dit jamais, Staline maintint à ses côtés, après l'élimination (physique) de Trotski, le pâlichon Kalinine, mais qui, avec sa barbiche servit de clone, faisant croire, même au niveau international, que le brillant et courageux Trotski était resté à la tête de l'Etat « prolétarien ».
Enfin, une femme de ménage, c'était le cas de ma mère, j'en ai été témoin, sait bien mieux gérer son budget en période de marasme économique que notre Etat bourgeois si dispendieux, sans penser à l'énorme dette qui va lui retomber sur la gueule au bout d'un temps certain.


Marx avait prédit ou projeté la possible implosion du capitalisme... ou pronostiqué, je ne sais plus.

Marx pense que le sens de l'Histoire est à terme inéluctable, et qu'elle aboutit toujours à une troisième étape, critique, de restructuration sociale. Les rapports de production finissent tôt ou tard par être contestés, par ne plus être adaptés au développement, par être insupportables pour une part importante de la population : les structures de la société, qui paraissaient immuables, doivent alors changer radicalement. Mais Marx a dit pire. La bourgeoisie, dans sa longue histoire, a fait surgir une nouvelle classe sociale, le prolétariat moderne, c'est-à-dire la classe de tous ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre, et dont les intérêts entrent directement en conflit avec ceux de la bourgeoisie, comme nous le révèle précisément l'actuelle apocalypse sanitaire. Marx estime que de toutes les classes existantes dans la société moderne, seule la classe ouvrière est réellement capable de transformer la société, et j'ajouterai la seule capable de livrer la nourriture et de soigner les malades.
Depuis des décennies tant de cire-pompes, de larves de Big Brother globalisation et de curés des migrations planétaires l'avait enterrée dans le vague populisme27. Cette classe ouvrière se serait amoindrie progressivement, ne représentant plus qu'une faible part du secteur secondaire dans les pays avancées. Ce prolétariat d'en bas, un peu moins nombreux que sa partie en cols blancs, du secteur tertiaire éparpillé dans les différent corps de métiers dits « invisibles », est apparue soudain primordial et essentiel à la reproduction de la VIE . Cette partie du prolétariat ne s'est pourtant pas fâchée au niveau qu'on aurait pu souhaiter mais son sacrifice va être une source d'inspiration dangereuse contre l'ordre dominant si infecté qu'il tente de faire croire qu'il peut être soigné si toujours les mêmes, ceux d'en bas, les sans-diplômes, les précaires à vie, se sacrifient éternellement. Enfin pour porter l'estoc à notre ami économiste, qui m'objectait "quelle production et qui en décidera?" Eh bien, mon vieil ami, les masses selon leurs besoins. Oui il faut faite confiance aux masses comme n'a cessé de le répéter Rosa Luxembourg, pas tout le temps, elles ont des faiblesses et du retard à l'allumage aussi, et c'est pourquoi il y a besoin de partis homogènes, avec un programme cohérent, partis pour la pouvoir des masses, pas pour gouverner à leur place. Les minorités lilliputiennes qui sont sur cette position sont et seront certes incapables de s'unir et de renouveler la théorie because leurs sectarismes et radotages. Ce n'est pas grave, comme nous l'avait dit Marc Chirik: "tant pis si vous n'êtes pas capables de vous hausser à la hauteur de la tâche, d'autres vous remplaceront de toute façon". 
 Les masses ont besoin du parti de la mémoire, et elle ont surtout une capacité qui échappe aux sachants, elles sont capables d'inventer de nouvelles formes de gestion de la vie et d'innovations qui sont révolutionnaires et étrangères aux rigides codes de loi constitutionnelle.

NOTES


1On peut savoir gré à tel gouvernement de ne pas dire tout ce qu'il sait pour ne pas affoler la population, prise en général pour catégorie imbécile et moutonnière, mais s'interroger. Douste-Blazy, que personne ne prenait au sérieux, est apparu plus conscient que ses confrères suce-boules de la « vérité mensongère d'Etat », mais il nous en a livré une bonne. Chirac se serait inquiété d'une possible attaque épidémiologique par le terrorisme islamiste, et des possibilités de l'Etat français d'y répondre...
3Les médecins généralistes de terrain étaient bafoués. Jeudi 26 mars, un décret autorisait les médecins hospitaliers à prescrire de la chloroquine aux patients qu'ils estiment en avoir besoin. Dès le lendemain, ce Vendredi 27 mars, le gouvernement a fait marche arrière en modifiant ce décret en compliquant et restreignant l’usage de la chloroquine aux cas les plus graves, c’est-à-dire aux cas pour lesquels elle ne peut plus rien !
4Consulter le site ACRIMED qui conserve précieusement les vilenies, coucheries et veuleries de tous les lèche-bottes d'Etat.
5La palme de l’obscénité est revenue au suce-boule de tous les régimes, le triste Alain Duhamel (un journaliste qui squatte les plateaux télé depuis au moins 40 ans), citons le à propos du professeur Raoult à qui son maître a été serrer la paluche : « Il est un peu déséquilibré accessoirement psychiquement ». Macron serait-il contaminé par le virus du déséquilibré ?
6Cf. l’article de Jean Dominique Michel (Anthropologue de la santé): « La plupart des gens ne savent pas il est vrai que
nous vivons dans un monde où le système de santé est en état de corruption systémique. La recherche est massivement manipulée par les pharmas, qui infiltrent de surcroît les gouvernements, les parlements et les instances de contrôle comme l’agence de surveillance des médicaments.  Les conflits d’intérêts, trafics d’influences et logiques criminelles en sont la marque de fabrique. »

7En particulier le groupe de crétins qui lui a conseillé d'organiser le premier tour des municipales, qui a vraiment « éliminé » certains candidats âgés. On m'objectera que le mouvement des gilets jaunes avait comme leaders, d'ailleurs informels, des illettrés comme Drouet, mais cela ne m'étonna pas, ce mouvement non issu du prolétariat, méritait ce type d'âne qui a fini en appelant à créer une nouvelle mafia syndicale. Le mouvement révolutionnaire prolétarien n'a pas besoin et pas le droit d'être conduit par des ignorants ou ces gens qui cultivent l'ignorance sans savoir où ils vont. Le journaliste beauf Pascal Praud, s'en prenant à la dérangeante Elise Lucet dont les émissions sont du domaine de la vraie investigation, marque toujours sa servitude aux élites : « Critiquer les élites, c'est ça le populisme », lui a-t-il crié dessus. Ses collègues ont répercuté dans la page actualité de Kadaza : « Praud recadre Elise Lucet ».
8Employé à l’origine dans un contexte astronomique, pour désigner le retour d’un astre après le parcours de son orbe, le mot « révolution » est progressivement passé de son sens spatial à un sens chronologiquesignifiant alors la fin d’un temps (ce qui est révolu) –, puis à un sens historique, pour exprimer les mutations des gouvernements et des sociétés. Du ciel à la terre, de l’espace au temps, du calme à la violence, le terme « révolution » a connu de multiples vicissitudes.
9Ce qui n'a rien à voir avec le catastrophisme écologique du situationniste de Riesel, moderniste marginal.

10Dans son Dictionnaire des idées reçues, Flaubert moque un empilement politico-scientifique à propos de la question des générations spontanées : « Génération spontanée : idée de socialiste. » Temps évolutionniste et temps révolutionnaire (Michelet, Flaubert, Zola) cf. Juliette Azoulai. https://journals.openedition.org/aes/907
11Ibid.
12Patrick Tort, commentaires et notes sur Anton Pannekoek, Darwinisme et marxisme, Paris, Éditions Arkhê, 2011.
13Sur la « prévision » de la guerre mondiale par le marxisme, lire l'article « Marx Engels et la guerre » de Robin Goodfellow : « Les communistes ne sont pas dogmatiques, au sens où ils nieraient   la  réalité  historique  au  profit  de   dogmes intangibles,  et  dès lors que l'histoire à  pris  une  voie déterminée,  ceux-ci doivent la reconnaître et travailler  à de  nouvelles  prévisions en vue du  futur  révolutionnaire. (…) Engels  continue  en marquant  l'actualité  de  ces prévisions  de nouvelles précisions qui se vérifieront  avec exactitude en 1914:  « Et  ne voit-on pas  quotidiennement,  suspendue  au- dessus  de notre tête, telle l'épée de Damoclès,  la  menace d'une  guerre, au premier jour de laquelle tous les  traités d'alliance  des  Princes s'en iront en fumée?  D'une  guerre dont rien n'est sûr que l'absolue incertitude de son  issue, d'une guerre de races qui livrera toute l'Europe aux ravages de  quinze  à vingt millions d'hommes armés; et si  elle  ne fait  pas  encore rage, c'est uniquement parce que  le  plus fort  des  grands Etats militaires est pris de  peur  devant l'impossibilité absolue d'en prévoir le résultat final ». Mais RG fait dans l'apologie exagérée, Marx et Engels se sont gourrés tant de fois.
https://www.robingoodfellow.info/pagesfr/archives/rimcfr/Rimc1213_2.htm
14Cf. Karl Popper et la théorie du chaos.
15C'est à cette époque que Lénine se moque du slogan syndical « lutte pour nos enfants » : « La spontanéité des ouvriers séduits par cet argument qu'une augmentation, même d'un kopek par rouble, valait mieux que tout socialisme et toute politique, qu'ils devaient "lutter en sachant qu'ils le faisaient, non pas pour de vagues générations futures, mais pour eux-mêmes et pour leurs enfants" . Les phrases de ce genre ont toujours été l'arme préférée des bourgeois d'Occident qui, haïssant le socialisme, travaillaient eux-mêmes à transplanter chez eux le trade-unionisme anglais, et disaient aux ouvriers que la lutte uniquement syndicale est une lutte justement pour eux et pour leurs enfants, et non pour de vagues générations futures avec un vague socialisme futur."
16Toutes ces leçons de la dure polémique dans la II ème Internationale au début du siècle, Lénine les tire génialement dans son superbe ouvrage non achevé, juste à la veille de la grande révolution de 1917 : L'Etat et la révolution.
17Ou « Dans quel 'Etat' est la révolution ? » de Jean-Louis Roche.
18https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200409.OBS27301/16-5-millions-de-chomeurs-en-plus-en-trois-semaines-cette-amerique-qui-souffre.html#xtor=EPR-2-[ObsActu17h]-20200409. Les chiffres de l'endettement s'aggrave tous les jours. « Mercredi 8 avril, les grands instituts économiques du pays ont donné l’état des lieux des dommages à attendre. Selon leurs derniers pronostics, l’Allemagne devrait subir une récession de près de 10 % au deuxième trimestre, soit le plus important recul jamais enregistré sur trois mois depuis la seconde guerre mondiale. Une secousse deux fois plus forte que celle de la crise économique et financière de 2008-2009. Dans le cas d’un retour progressif à la normale après la fin du confinement, la récession serait de 4,2 % en 2020. Sous l’effet d’un fort rattrapage, la croissance en 2021 atteindrait 5,8 %, prédisent les instituts. Tout cela à condition que l’activité reprenne progressivement… dès le 20 avril ».

19On lit ceci dans la Maladie infantile : «Pour que la révolution ait lieu, il ne suffit pas que les masses exploitées et opprimées prennent conscience de l’impossibilité de vivre comme autrefois et réclament des changements. Pour que la révolution ait lieu, il faut que les exploiteurs ne puissent pas vivre et gouverner comme autrefois. C’est seulement lorsque « ceux d’en bas » ne veulent plus et que « ceux d’en haut » ne peuvent plus continuer de vivre à l’ancienne manière, c’est alors seulement que la révolution peut triompher ».
20Sur la Commune, j'ai réalisé sur ce blog en 2016 un très long article, presque un livre, qui balaye les fables staliniennes et anarchistes : « La Commune et ses petits branleurs » https://proletariatuniversel.blogspot.com/search?q=commune+de+paris
21Je me suis toujours méfié des léninistes purs et durs, et des bordiguistes intransigeants comme le GCI ou Claude Bitot ; ils tournent tous casaques à un moment donné conformément à leur attitude dogmatique, ils sont pour la plupart devenus des ennemis acharnés des leçons bolcheviques d'Octobre 17 ; les plus ridicules ont été les gens du GCI, éditant une revue au titre contre-indiqué - « Communisme », aussi étrangère au camp du prolétariat que la simili « guerre de classe » de l'aventurier Cousin. Dans un numéro spécial – Le léninisme contre la révolution – bourré de préjugés anarchistes, ils s'indignent que les bolcheviques aient cessé de « mener la guerre révolutionnaire pour s'établir en nouveau gouvernement ». Un raisonnement kornilovien quoi.
22Lire : https://www.erudit.org/fr/revues/liberte/1967-v9-n5-liberte1027672/29594ac.pdf . Certains seront gênés que je fasse ici référence à l' article de Pierre Villon, un élément entré au PCF en pleine stalinisation (1932), mais cet intellectuel qui allait être un des trois dirigeants de l'insurrection parisienne, est intéressant dans son analyse d'une péréparation "léniniste", il montre que le comité de libération nationale s'est calqué carrément sur l'insurrection bolchevique, ce qui lui a permis de réussir mais pour se mettre au service du bourgeois De Gaulle.
23Bémol lors d'une ultérieure commémoration : Ce même jour, le 8 mars 1921, le pouvoir d'Etat « prolétarien » commence un bombardement aérien sur la population pacifique de Kronstadt. Communiqué du Comité Révolutionnaire Provisoire de Kronstadt, via radiotélégramme : Kronstadt libérée parle aux ouvrières du monde entier : Nous, ceux de Kronstadt, sous le feu des armes, sous les mugissements des obus qui déferlent sur nous (…) adressons notre salut fraternel aux travailleuses du monde ». Les trotskiens préfèrent en général squizzer les hauts faits d'armes du général Trotski sur ce pénible signe de déclin de l'expérience même pas communiste.
24Sur le plan sexuel Lénine n'était pas un Casanova comme moi : « « L'amour libre « Cela n'est pas vraiment un problème prolétarien mais une revendication bourgeoise ». Lénine à sa seule amante française Inessa Armand. Par contre il serait de mauvais conseil à notre époque de capitalisme ayant réalisé complètement l'accumulation primitive, avec nos dizaines de millions de chômeurs, en passe d'obtenir le RMU, en leur répétant : « Celui qui ne travaille pas ne doit pas manger »

26 Les partisans de l’Etat « prolétarien » dans le débat du CCI en 1977 étaient quasiment tous des anarchistes refoulés, et le sont restés. Et ont tous fini par vilipender Lénine avec les radotages des historiens bourgeois.
27Le suivi jouissif des vilenies les larbins des médias est méticuleusement noté ici :
https://www.acrimed.org/Covid-19-les-editocrates-serrent-les-rangs. Dans trente ans, alors, on pourra débattre à armes égales. Florilège : https://www.acrimed.org/Au-nom-du-pluralisme-taisez-vous. Plus interview du fondateur Henri Maler: https://www.youtube.com/watch?v=krKi0RNMxgU Maler

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