PAGES PROLETARIENNES

jeudi 10 janvier 2019

HALTE A LA REPRESSION : libérez Christophe Dettinger


suivi de « Où en est le fleuve ? »

« Le but immédiat des communistes est le même que celui de tous les partis ouvriers : constitution des prolétaires en classe, renversement de la domination bourgeoise, conquête du pouvoir politique par le prolétariat. (…) Nous avons déjà vu plus haut que la première étape dans la révolution ouvrière est la constitution du prolétariat en classe dominante, la conquête de la démocratie ». MANIFESTE COMMUNISTE (1847)



Il ne se passe pas une heure sans qu'une information ne vienne être contredite, sans qu'une menace terroriste du gouvernement ne susciste éclats de rire ou avalanches d'insultes. Les questions et réponses sont devenues aussi proéiformes que la réponse de l'Etat reste furieusement répressive. Et à un niveau jamais atteint qui vérifie l'impuissance de l'Etat à juguler la crise. Cette impuisssance malgré un soutien total et répugnant de l'ensemble des médias n'entame pas vraiment l'écoulement du fleuve même s'il charrie encore nombre d'immondices, comme on le notera au final de ce rouleau informatique que vous pouvez parfois trouver trop long mais parce que le moment de la synthèse est encore loin. Ne croyez cependant pas l'Etat complètement affaibli. Certes son chef Macron n'est plus sortable, mais ceux qui l'entourent font le job. L'Etat peut sembler parfois vaciller, mais il est comme le roseau, il plie d'un côté ou d'un autre, mais il ne se rend pas. Il s'appuie pour l'instant sur une répression sélective avec un blackout total de tant de gens estropiés à vie qu'on a envie de gerber lorsqu'il chouchoute ses soudars armés jusqu'aux dents et qui ont provoqué, à chaque fois sur ordre d'en haut les casses successives d'un mouvement pacifiste qui, naturellement, est devenu violent parce qu'on n'humilie pas deux fois des hommes et de femmes debouts, une première fois en les appauvrissant et une deuxième en leur tapant dessus comme des chiens. Dépassant désormais en notoriété notre gentil clan secret Drouet-Nicolle-Priscilla, qui se prennent pour des généraux désormais, le jeune boxeur Christophe Dettinger leur a ravi le vedettariat, non pas qu'il l'eût souhaité mais parce qu'il « a été amené » à faire ce que nous sommes tous obligés de faire désormais, nous défendre contre des incursions, fouilles et agressions répétées, et intentionnelles, de la flicaille : NOUS DEFENDRE NOUS-MËMES comme prolétaires face à ces flics qui nous sont étrangers! Deux mondes s'affrontent : celui de l'Etat et de ses possèdants contre celui de l'immense majorité opprimée, rançonnée et terrorisée.

Les juges sont formellement indépendants. Mais ils ne sont pas indépendants de leur classe d'appartenance ; ils sont pour la plupart issus de la haute bourgeoisie, celle qui possède les moyens de production. Depuis l'enfance, leur psychologie est automatiquement cynique envers les prolétaires, les gens de rien ou de peu. Leur clémence envers les puissants est proverbiable, sans avoir besoin de lister tous les voyous de haut rang qui ne sont pas en prison et les nombreux scandales impunis de ces dernières années. La Justice ne fait pas de cadeaux aux plus démunis et aux prolétaires qui luttent pour leur emploi. Dans ce cas, les juges ne trouvent ni « lacunes d’enquête », ni « déficiences législatives ». Ils répriment rapidement et lourdement. En novembre dernier, un homme n’ayant pas mangé depuis 3 jours a été condamné à 3 mois de prison fermes pour le vol d’une bûche de chèvre dans un supermarché. Qui plaindra un Carlos Goshn ?

L’égalité formelle devant la loi fonde une inégalité réelle. Comme l’écrivait Anatole France : « La loi, dans un grand souci d’égalité, interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain ». Vous en connaissez beaucoup de riches vautrés dans la pisse et le froid tous les dix mètres à Paris ?

Jugé en comparution immédiate, mercredi 11 janvier, au terme de deux jours de garde à vue, notre camarade Christophe Dettinger, ancien boxeur professionnel, a vu son dossier examiné en dernier, au terme d'une longue journée entamée dix heures plus tôt... « Après plus d'une dizaine d'affaires de vol, de trafic de cocaïne ou encore de violences conjugales, la justice s'est penchée brièvement sur son cas, la défense sollicitant le renvoi du procès pour la "sérénité" des débats ». J'ai cité cette dernière phrase en italiques pour montrer la manipulation permanente, j'ose même dire le complot permanent et hystérique de la presse pour décrédibiliser le mouvement gilet jaune. Si vous lisez rapidement vous pouvez croire que le boxeur cumule les dizaines d'affaires précédentes. En réalité il n'y a aucune charge sérieuse à retenir contre lui, car il y a eu même des CRS qui se sont battus avec des abrutis de la bac qui esquintaient des personnes à terre, ou même qui avaient été chargés de taper eux-mêmes sur leurs collègues en uniforme ; on nous apprend qu'une arme aurait été trouvée sur Christophe qui était venu tout à fait pacifiquement « en famille », comme on nous avait assuré qu'on avait trouvé une
arme dangereuse dans la veste de Drouet, ce terrible « terroriste » capable d'allumer une bougie sous l'Arc de triomphe. L'imagination de Castagnette et de ses acolytes est sans limites. La plus ridicule restera sans doute dans l'histoire la cagnotte invraisemblable et montée en mayonnaise pour les flics, qui défie même les sondages et signifierait que 90% de la population soutiendrait désormais les exactions policières avec de nouveaux faux bons du trésor pour la patrie bourgeoise ! 1
Castagnette avait été estomaqué par le vrai soutien financier et populaire à notre valeureux boxeur qui a mis ses poings au service du prolétariat. Le ministre péteux avait donc perdu le nord et son dentier mais pas dans une confontation pugiliste (où je suggère que notre boxeur Premier commis soit invité sur TF1 ou BFM pour un match à la régulière avec Christophe, à condition que les coups bas gouvernementaux soient interdits).


En 48 heures, près de 120.000 euros avaient été récoltés, avant sa fermeture par la plateforme du trust pourri Leetchi. «Certains ont à ce point perdu le nord qu'ils ne savent plus de quel côté est le droit, et en viennent à penser qu'il serait bon de subventionner la violence. Moi, je sais que les bras défenseurs de notre liberté chérie, c'est vous», a martelé le patelin ministre aux flics galonnés en rang d'oignons. Le droit étant en effet totalement du côté de l'Etat terroriste et la violence policière est globalement suventionnée par les banquiers du gouvernement. Avec sa technique un peu lassante de l'antiphrase, Castagnette s'est tourné vers les téléspectateurs hilares : «Est-ce qu'il y a une personne en France qui pense qu'un gendarme ou un policier a attaqué un manifestant?», a fait mine de s'interroger le ministre. Puis sans attendre la réponse du français en train de se bidonner sur son canapé, il a répondu aussitôt à sa place comme d'hab : « les Français ont en revanche constaté systématiquement tous les samedis les attaques contre nos forces de sécurité», qui doivent «répondre pour se protéger et protéger nos institutions».
Dernière phrase sur laquelle on est tous d'accord. Dans le discours de tout menteur professionnel il y a toujours du vrai sinon comment pourrait-il être écouté dix secondes ? Et d'être relayée par la folle du logis, Marlène Schiappa, qui cuumule tous les ridicules du pouvoir et plane au top des insultes sur internet, qui telle le collabo Henriot au service de Pétain, veut savoir « quelle puissance étrangère a financé la cagnote pour Cristophe » ! Ou le complotisme nunuche d'un gouvernement d'amateurs affolés !


L'Etat et la magistrature c'est comme les cons, ça ose tout, et c'est à çà qu'on les reconnaît !

Revenons sur l'objet de l'accusation contre Christophe Dettinger qui n'est ni un casseur ni un black blok . Nous avons tous été épatés par son incroyable réaction d'homme araignée, à la loyale en plus, pas un taré avec une barre de fer ou un cocktail Molotov. Même les flics revisionnant l'actio n'ont pu être qu'admiratifs. Pour l'heure la justice bourgeoise n'a fait aucun cadeau. L'essentiel de l'audience a été consacré à ce que le tribunal comptait "faire de lui" en attendant : placement en détention provisoire ou maintien en liberté sous contrôle judiciaire. Après avoir rapidement délibéré, le tribunal a tranché en faveur de la première option, peu avant minuit. "Ils le laissent en prison ! Dictature ! Vous allez voir samedi !" ont hurlé des membres du public en sortant de la salle, dans une ambiance tendue. Les avocats de Christophe Dettinger ont également vu leur demande de supplément d'information ou d'ouverture d'instruction judiciaire rejetée.
Le « gitan de Massy » a vu ses « éléments de personnalité » exposés à l'audience. Christophe Dettinger, père de trois enfants, un garçon et deux jumelles âgés de 10 et 13 ans, travaille à la mairie d'Arpajon (Essonne) comme fonctionnaire territorial, après avoir pris sa retraite de boxeur professionnel en 2013. Il "encadre une équipe de 12 à 15 personnes" et "ses supérieurs le décrivent comme quelqu'un de ferme, mais pas violent ni obtus, a expliqué son conseil. Propriétaire de son logement, il paie ses impôts. Il coche toutes les cases." Christophe Dettinger a participé "pacifiquement" à toutes les manifestations des "gilets jaunes", a encore assuré son avocate Laurence Léger.
Pour l'Acte 8, l'ancien champion de France des lourds-légers s'était donc rendu à Paris "en famille", a poursuivi Hugues Vigier. "Il a un bonnet sur la tête, pas de casque ou de masque de protection", ce qui atteste, selon son avocat, qu'il n'était "pas venu pour en découdre". L'élement déclencheur, d'après la défense, est la vue d'une femme frappée par les gendarmes mobiles sur la passerelle. Celle-ci, présente dans la salle, a témoigné sur RTL pour dire que Christophe Dettinger lui avait "sauvé la vie", ou en tout cas l'a empêchée d'etre mutilée ou d'avoir un œil crevé ce qui est le tarif minimu de ces pauvres policiers agressés contre de violentes mégères hors la loi.


Posons les questions qui ridiculisent Castagnette :

Un manifestant peut-il faire usage de la légitime défense face à un policier ?

En droit, cette interrogation est en réalité un non-sens : les forces de l’ordre sonts sensées (mais insensées seulement) protéger les citoyens et la question de la légitime défense ne devrait pas se poser. Mais résister à un usage abusif de la force est un droit humain, constitutionnel on s'en fout. Il est justifiable et, il ne faut pas l’oublier, l’excès d’usage de la force met en cause le policier, mais aussi et surtout l’Etat dans un système qui n'est quand même pas celui de Poutine ou de Erdogan. Il est de toute façon possible de porter plainte contre des violences policières, à condition de disposer de preuves suffisantes. En mars 2015, un policier a ainsi été condamné à trois ans de prison ferme pour avoir violemment frappé un jeune homme lors de son arrestation, le laissant hémiplégique.

En cas d’arrestation, quels sont les droits du manifestant ?

Le manifestant a les mêmes droits que toute personne interpellée par les forces de l’ordre, notamment connaître les raisons de sa détention et pouvoir parler à un avocat. Il a également le droit de garder le silence face aux questions des forces de l’ordre. Après une interpellation, un manifestant arrêté sera présenté à un officier de police judiciaire, qui a seul le pouvoir de le placer en garde à vue. La durée de la garde à vue est en principe de quarante-huit heures au maximum.


NON. Dès que je suis maîtrisé, les policiers peuvent éventuellement utiliser un moyen de contrainte pour me neutraliser (menottes) mais les coups deviennent illégitimes puisque l’objectif qui les avait justifiés (la neutralisation de ma violence) a disparu. Si les policiers continuent à me frapper à ce moment, ils deviennent délinquants.


OUI, si leur intervention respecte la loi et que je suis violent, les policiers peuvent utiliser la « force strictement nécessaire » pour me neutraliser. Si je suis une demi-portion et que le policier est body-builder, il doit se contenter de me ceinturer sans me frapper parce que, vu son gabarit, ceci devrait suffire pour me maîtriser. Par contre, si je suis le sosie de Jean-Claude Van Damme et que les policiers sont des gringalets, ils pourraient me frapper si c’est absolument nécessaire.


OUI, en principe, la police doit m’avertir avant d’utiliser la force. Il faudrait qu’elle me laisse suffisamment de temps pour réagir aux ordres pour éviter la violence. MAIS elle peut s’en passer si cela rend son action inopérante. On considère généralement que la police peut agir sans avertissement par exemple si je suis en effet un vrai angereux malfaiteur et qu’elle veut m’arrêter par surprise en défonçant ma porte et cassant les vitres de mon appart ; elle intervient alors en urgence. Et urgence vaut décence en langage policier.

Dois-je aller seul aux manifestations ?

Certainement pas. Toujours y aller en groupe. Toujours se méfier des flics en civils, faciles à identifier : capuche, blouson de cuir, basquets + une poche latérale curieusement gonflée. Ainsi si un de ces types de la bac tente de vous alpaguer, le groupe réagit immédiatement et met en fuite le faux manifestant. Cela je ne l'ai point inventé, car j'apprends plus du mouvement que dans les livres, ce sont les petits groupes GJ qui me l'ont appris.


Où en est le fleuve ?

Extraordinaire fleuve tout de même non seulement par sa durée, sa capacité à impressionner l'Etat et à développer une hystérie maladive de la part des parasites sociaux journalistes, mais par cette capacité renouvelée à continuer à déjouer sytématiquement les nombreux pièges qui lui ont été tendus. Dans ma chronologie précédente qui fera date, j'avais rappelé les 5 ou 6 principaux pièges mais pas assez souligné le principal agité par le gouvernement soi-même, et soutenu par anarchistes, syndicalistes et gauchistes : CE N'ETAIT QU'UN MOUVEMENT FACHO ! L'accusation a fait long feu, et je m'en rends compte tous les jours sur les réseaux sociaux : les propagandes des sectes d'extrême droite, l'anti-sémitisme, l'homophobie sont systémtatiquement combattus. Pas de pot messieurs les moralisateurs gauchistes !
Je note un doublement des connexions sur mon blog et certain(e)s me félicitent, je les en remercie. On m'a reproché de ne pas développer des hypothèses d'évolution ou d'orientation, mais je ne suis pas devin et n'ai pas vocation à l'être. Pour une part je fais œuvre de mémorialiste et d'autre part j'essaie de comprendre comment l'ensemble du prolétariat pourra vraiment donner une colonne vertébrale à cette lutte confuse mais généreuse, passionnante et rebutante. Alors je cherche patiemment et avec optimisme s'il existe des minorités susceptibles de « se réveiller », des honnêtes hommes qui seront capables d'agréger et de coordonner des énergies qui sont déjà là, souvent plus de vieux que de jeunes, preuve de la maturité du mouvement, de son intransigeance surtout.

PLUSIEURS SECTES ET INDIVIDUS « RADICAUX » DEBARQUENT SOUDAIN SUR LES RESEAUX POUR APPORTER « LEUR SCIENCE »

Hélas il n'y a pas grand-chose de nature à inquiéter le parti étatique. J'ai déjà suffisamment dénoncé la passivité des sectes de la « gauche communiste » antistalinienne et le silence des diverses chapelles trotskistes (LO et NPA) pour m'attarder sur de micros individus. Passons rapidement sur une radio anarchiste portugaise, Vosstanie, qui avec un langage ampoulé étale son mépris pour un machin « pas classe », ou les trois péquins de la « Mouette enragée » à Boulogne sur mer qui sont restés picoler à la maison pendant toutes les occupations des ronds-points alors qu'ils ne rataient jamais ces ronds-points pour y brûler des pneus avec la CGT. Mais on voit surgir des appels par tracts très insurrectionnalistes, voire léninistes mais d'un Lénine de papier sans parti et sans Conseils ouvriers : le Garap et Aufheben par exemple.

On nous jette à la figure tel tract radical anticapitalisme sûrement, phraseur plus probablement. On conclut par un slogan cucul la praline : « guerre de classe ! ». Ce Garape ne contient que deux ou trois individus qui n'organisèrent jamais de réunion publique parce qu'ils avaient peur de la venue du CCI ! Lequel CCI ne ferait pourtant pas de mal même à trois mouches anarchistes. Il y a aussi Aufhben, vieux groupe anglais de croûtons modernistes que nous avons combattu il y a plus de trente ans comme petit-bourgeois et qui appelle « les humains » à paralyser le pays :

« Paralysons l'économie sur tout le Pays ! Occupation des usines, paralysie des banques, blocage des raffineries... Prenons contact avec les paysans qui possèdent les moyens de bloquer les points stratégiques avec efficience ! Pourquoi? Parce que Le mouvement social des gilets jaunes a dessiné le chemin radical de l'auto émancipation humaine. Ce mouvement n'est que le simple reflet d'une crise économique mondiale, qui a terme engloutira le capitalisme dans ses contradictions ».


Les frabricants d'organisation en kit pullulent à nouveau, la pluprt sont d'anciens trotskistes et posent leur candidature à « structurer » le mouvement. Heureusement, à part fonctionner en clans obscurs ou en familles le mouvement est infoutu par nature d'organiser quelque chose de cohérent et unitaire. Pourquoi m'sieur ? Bé tout simplement parce que c'est un mélange de classes où les couches très moyennes, plutôt basses, mènent la danse face à la fraction la plus paupérisée de la classe ouvrière avec des gadgets comme le chiméRIC ou l'espoir de débats « citoyens ».
Prenons simplement le cas le plus caricatural de la manœuvre des vieux coucous de Nuit Debout qui ont ressortis leur faux nez. Comme ils l'expliquent eux-mêmes, ils ont voulu recommencer le même truc : « Rappelez-vous. A Lyon, la place Guichard avait été occupée du 9 avril au 31 mai 2016. Les premiers soirs ont pu réunir plus de 1 000 personnes. Débats, ateliers, commissions, actions, Nuit Debout voulait « renouveler la manière de faire de la politique ». De manière horizontale, sans chef, ni porte-parole. Autant de composantes que l’on retrouve peu ou prou dans le mouvement des « gilets jaunes » lyonnais quand il se fait « assemblée populaire ».
Suivons les préparatifs du kit organisationnel :
« La parenté est assumée chez une partie des administrateurs de la page Facebook Lyon centre, qui ont organisé cette assemblée. Warren, un étudiant de 23 ans, au micro de la sono portative, a ouvert les débats sur la place en annonçant le programme : d’abord un « travail en commissions » puis la présentation des travaux en assemblée plénière pour d’éventuelles prises de décision. La consigne a été suivie malgré quelques réticences. Et les gens se sont répartis en quatre groupes : actions, communication, rendez-vous avec le préfet et revendications. Ces groupes ont parfois été divisés pour travailler sur les manifestations du samedi en particulie ».
On passe ensuite à la récupération sans fard de type gauche bourgeoise :

« Revendications de gauche à voter. La plus importante commission était sans conteste celle portant sur les revendications, qui a rassemblé près de 150 personnes. Les organisateurs veulent s’inspirer de Toulouse où les « gilets jaunes » ont mis en place, en AG, un système de vote où l’on peut classer les choses par ordre d’importance, en notant pour chaque proposition un chiffre entre 0 et 10. Les propositions pré-sélectionnées en commission ont toutefois été rapidement égrenées au micro. Des revendications qui penchent à gauche : « abolition de la CSG », « sécurité sociale intégrale », « arrêt du démantèlement des services publics », « nationalisation de réseaux routiers » , « pour une Europe solidaire »…Aucune revendication contre les migrants ou contre le « Pacte de Marrakech ». ou pour l’abrogation du mariage pour tous. »



Puis on acclame la proposition de chasser les fachos des cortèges, tous ces salauds qui veulent limiter l'invasion migratoire. Ces caméléons réussissent quand même à éliminer ce qui était leur fonction aux côtés des syndicats gouvernementaux : refus de condamner les casseurs, refus de déclarer les manifs, refus de créer un SO. Quand les récupérateurs se déguisent on ne peut nier qu'il faut un effort même sur leur traditionnelle organisativite. Un plombier gauchiste vint pourtant jeter une combre au tableau de la spontanéité caricaturée plus que plagiée, il regretta qu’il n’ait pas été décidé le principe d’avoir des « meneurs » pour conduire ces manifs du samedi qui sont parfois plus dirigées par la police que par les manifestants eux-mêmes. Le rédacteur anti-raciste pourtant se devait de reconnaître qu'il ne s'était agi que d'une assemblée de bobos « blancs » : « Une assistance composée, au moins au début, d’une majorité de tête blanche. On croisait des militants politiques du NPA ou de la France insoumise dont un administrateur du groupe Facebook. Il y avait également quelques syndicalistes de Solidaires. Mais aucune figure de la CGT ».


DES NOUVELLES ALARMANTES DE NOS HEROS PETITIONNAIRES

Côté « famille » et « clan » d'Eric Drouet, c'est pas terrible. Le gardes à vue successives n'ont pas fait mûrir le jeune homme. Il s'est certes tenu tranquille, puis a tenté de jouer à nouveau au guide indiscutable en se lançant à son tour dans la mode des cagnottes, peu probante pour lui conférer une paternité à la suite du mouvement qui, malgré quelques groupies agées de Maxime la casquette, qui se prend désormais pour un « éveilleur de conscience » avce ses points caméra quotidien, se fiche des gens qui se la pètent leaders anti-leaders. Fake ou tentation de la célébrité? Eric Douet a bien failli couler sans armes et sans bagages avec cette curieuse invitation du vice-Premier ministre italien
Fake de la presse bourgeoise ou rétractation de l'intéressé?
Luigi Di Maio, mercredi aux Gilets jaunes de les rencontrer. Une proposition qui aurait été acceptée initialement par Eric Drouet. Dans un premier temps on apprenait que l
a main tendue aurait été saisie. Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement Cinq Etoiles (M5S) et ministre italien du Développement économique, du Travail et des Politiques sociales, a fait savoir mercredi 9 auprès des médias italiens qu'il allait rencontrer des Gilets jaunes français d'ici samedi 12, jour de l'Acte 9 du mouvement. Cette annonce fait suite à l'offre faite par le dirigeant populiste aux manifestants d'utiliser la plateforme en ligne "Rousseau", qui permet, depuis sa création en juillet 2015, de structurer la base militante du M5S.

Eric Drouet, un des leaders Gilets jaunes les plus populaire et fondateur du groupe Facebook "La France en colère", a expliqué auprès de l'agence Ansa qu'une telle rencontre est "absolument faisable" rapportait le Journal du Dimanche. Et d'ajouter selon l'hebdomadaire: "Je suis toujours très content des différentes expressions de soutien aux Gilets jaunes. C'est un soutien important pour nous". STOP marche arrière toute, le Eric a dû se faire laver les oreilles par sa « famille ». 10h17, mise à jour à 14h25]: Dans un message posté sur Facebook, Eric Drouet a démenti vouloir rencontrer Luigi Di Maio: "Mr Luigi Di Maio. Les Gilets jaunes avons commencé un mouvement apolitique depuis les débuts, il ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans ça! Nous refuseront tout aide politique, peu importe d’où elle vienne! Nous refusons donc votre aide. Nous avons commencé seul nous finiront seul". On respire pour lui,

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il peut laisser ça au facho Cauchy ! Mais finir seul ce serait trop triste, voyons Eric ! Tu oublies toujours le prolétariat et sa puissance colossale qui, lui ne se contentera pas de faire le planton aux carrefours...



On peut estimer que la proposition italienne était plus que prématurée, il semble peu probable demain même avec une chute du gouvernement Macron que Besancenot consente à aller gouverner avec la mère Le Pen. Les situations sont très différentes, il y a plus de risque de vacuité du pouvoir si ça pète en France qu'en Italie. C'est pourquoi, et je ne devrais pas le dévoiler ici, c'est ou Macron ou l'aventure... comme l'avait dit un certain Georges Séguy en 68. Les divers clans de Jacline, de Cauchy à Marseille et de la famille Drouet, bien que ce découpage « structurel » ne favorise plus un développement du mouvement mollusque, ne le gêne pas pour autant. Le fleuve continuera à avancer parce que la révolte et la concsience de l'injustice fondamentale est dans les millions de têtes des prolétaires. L'initiative de défiler à Bourges par la famille Drouet est ridiculement  nationale (que toute la nation vienne au centre) - alors que le monde entier espère une généralisation outre frontière - et sera une démonstration décalée encore par ce qu'il est important de faire à Paris: aller massivement dénoncer l'incarcération de Christophe et pas faire les guignol dans un bled provincial même s'il se nomme "Bourges" (sic). Et par conséquent faire honte à ce gouvernement de voyous encravatés -  et à ses valets journalistes -  qui a interné tant d'autres manifestants honnêtes et qui cache à la population une répression inouïe et des familles brisées par la douleur pour la mutilation de leurs êtres chers.


Radotons avec Marx : c'était l'époque de constitution du prolétariat en classe, peut-être en sommes nous au XXI e siècle à la constitution de la classe ouvrière et es couche smoyennes en prolétariat de plus en plus éduqué douloureusement à passer de la critique des idées à la critique des armes ? Réfléchir à cette maturation de la classe la plus opprimée, cela puisse-t-il inspirer nos gilets jaunes sans mémoire et les inciter à rechercher par eux-mêmes en s'éloignant des conseillers « citoyennistes » ou « « souverainistes »

« Bientôt, la classe ouvrière devait réclamer également une part du pouvoir politique (chartisme), car composant maintenant la force principale (et la seule productive) de la population, elle ne pouvait plus admettre que les forces de l'Ordre intervinssent systématiquement contre elle, au moindre appel de n'importe quel patron ou juge à la solde du capitaliste local, pour briser une grève, en invoquant la « liberté du travail ». Elle ne pouvait supporter plus longtemps que les ouvriers ne pussent se réunir et s'associer pour débattre de leurs intérêts et des meilleurs moyens pour les réaliser, ni que les ouvriers soient tenus à l'écart de l'école, en étant privés du plus élémentaire des moyens de communication intellectuels. Il devenait inadmissible que les ouvriers ne pussent s'exercer au métier des armes pour défendre leur cause avec les moyens adéquats, cependant que le patron était le maître absolu, non seulement dans son usine, mais encore dans les quartiers ouvriers, où maisons et magasins lui appartenaient, etc. Mieux, on s'aperçut que la vie de l'ouvrier ne se déroulait pas seulement au milieu des machines de l'entreprise, mais qu'elle était conditionnée par toute l'organisation politique et sociale qui le maintient de force dans son statut de travailleur salarié ».


1« En réaction, une cagnotte de "soutien aux forces de l'ordre", lancée par le président LR de Provence-Alpes-Côte-d'Azur Renaud Muselier, a récolté plus de 100.000 euros en quelques heures mardi. Toujours ouverte, ses dons atteignaient plus de 175.000 euros mercredi à la mi-journée. "1869 généreux donateurs insomniaques rajoutant la somme extravagante de 52.265,28 euros entre 4h27 et 5h24 du matin, le stratagème était grossier. Autres étrangetés: 3152 commentaires seulement pour 30.933 donateurs (NB : les robots ne laissent pas de commentaire); la moyenne de dons donateurs est toujours quasi strictement la même à la fin de cette folle nuit qu'au milieu de la journée d'hier : 27,41 euros/donateur (contre 27,21)." Sa conclusion? "La caisse de soutien aux forces de l'ordre organisée par M. Muselier est un fake alimenté par un robot". Autre indice qui a achevé de convaincre les hésitants: dans la matinée, les internautes constataient que Leetchi avait installé un outil de protection Cloudflare. Ce dernier permet notamment de se prémunir contre des attaques informatiques du type DDos, une preuve supplémentaire aux yeux des internautes que le site répondait en fait à une attaque automatisée. Ce sont des internautes qui m'ont expliqué techniquement la supercherie, je puis être naïf moi-même parfois, mais je leur ai répliqué tout de même que l'autre hypothèse restait crédible, je restes persuadé que si les élites bourgeoises se sentent vraiment menacées à un moment ou à un autre, elles capables de lâcher des fortunes pour rester protégées par des « corps francs », c'est ainsi que le mouvment d'Hitler a été ainsi rétribué. Contrairment à ce que croient ces cons d'anarchistes et de gauchistes, le « fascisme » n'est pas là où ils le croient, ni chez Le Pen ni chez Mélenchon à qui je lance un petit coucou parce que lui se montre tout de même plus digne que tous les autres lâches politiciens et syndicalos, et surtout à Danèle Obono qui a superbement défendu notre boxeur sur France info ce soir face à cette vindicte agressive des journalistes visant en permanence à criminaliser cet homme, en complicité avec tous les sarkoziens d'outre tombe comme ce pauvre Guaino. Alors que le RN est totalement du côté de la police et dénonce les gilets jaunes qui se défendent, et qui va le payer électoralement.

mercredi 9 janvier 2019

MACRON FINIRA-T-IL PENDU ?

Une poussée sociale minoritaire...

« Votre métier a t-il soutenu des grèves d’ouvriers appartenant à d’autres corps de métiers? »Karl Marx (Enquête ouvrière)
« Nous, on veut être acteurs de nos vies ». Personnes vêtues de gilets jaunes  (début janvier 2019)
« On ne donne pas les moyens au policiers de mettre fin aux violences. Quand on voit des types qui tabassent à coups de pieds un malheureux policier... qu'ils se servent de leurs armes une bonne fois, écoutez, ça suffit!" "Il y a un moment où ces espèces de nervis d'extrême droite ou d'extrême gauche ou des quartiers qui viennent tabasser des policiers ça suffit!" "on a, je crois, la quatrième armée du monde, elle est capable de mettre fin à ces saloperies, faut dire les choses comme elles sont".« Qu'ils se servent de leurs armes une bonne fois. Ça suffit ! On a la quatrième armée du monde [la 5e, ndlr], elle est capable de mettre fin à ces saloperies ». Philosophe assassin
«Il y a encore des gens dont l intégrité est au-dessus de l argent et du pouvoir. Ils se battent pour la liberté, pour leurs idéaux et rien , ni personne ne les changera ; .pour ces personnes d honneur même la mort ne les fera pas reculer. Tout le contraire de tous ces politicards et leurs amis du CAC 40 , des journalistes à la solde du pouvoirs, tous ceux qui s enrichissent sur le dos des petites gens.pour pas d honneur pas d humanité. La seule chose qui les interresse c est le pouvoir et l argent. Ce sont des vermines avec des chiens d attaques complètement tarés que l on devrai piquer ». Une internaute anonyme.
« Et quand tu te bats à mains nues contre un gars armé jusqu'aux dents, ils t'accusent d'être un assassin ! Bande de raclures ! ». Ibid
« On est prêt à participer à l'effort de guerre » Le patron des patrons.


Comme au temps de l'esclavage il faudrait subir sans avoir aucune légitimité de se défendre. La
bourgeoisie, classe cynique, nous refuse autant le droit de manifester dignement sans être fouillés comme des moins que rien, comme elle nous refuse la vraie parole, comme elleveut nous déposséder de tout, de notre liberté de penser, de notre envie de vivre. La façon dont la dictature de l'élite se dévoile un peu plus chaque jour n'est plus ce que certains croyaient être de l'autisme ou uen surdité involontaire : ILS SAVAIENT TRES BIEN CE QU'ILS FAISAIENT L'AN DERNIER ET ILS CONTINUENT. ILS PENSAIENT QU'ILS ETAIENT TOUT PUISSANTS. ILS PENSAIENT FAIRE PEUR. ILS NE LE PEUVENT PLUS QUAND LE PEUPLE, LE PROLETARIAT N'EN VEUT PLUS DE CES VOYOUS EN CRAVATES !
Macron ne pourra jamais plus dormir sur ses deux oreilles. Il aura toujours cette nouvelle vie de commandant en chef des assassins galonnés. Aucun président de la 5ème République ne peut se targuer d'un tel massacre, et je laisse de côté la dizaine de morts le plus souvent par accident et non pas par tirs à balle réelle des mercenaires de l'Etat ; ni De Gaulle (*) ni ses successeurs n'ont un tel tableau de chasse à leur actif. Le Jupiter en carton de l'Elysée peut se flatte de son tableau de chasse : une vingtaine d'yeux crevés par ses soudars, de milliers de manifestants blessés « à l'arme blanche » avec le soutien de milliers de bourgeois et de journalistes ; une majorité de personnes désormais dans la difficulté financière pour se faire soigner avec des dommages irréparables comme les gueules cassées de 14-18 qui auront du mal à vivre avec leur infirmité, et dont certains se suicideront peut-être.. D'autres drames sont toujours possibles dans une confrontation de classes destinées non simplement à durer mais à se durcir. Macron a annulé la plupart de ses vœux présidentiels parce qu'il a peur désormais de se montrer dans la rue avce ses mains pleines de sang et d'yeux crevés de pauvres gens, de jeunes filles dans la fleur de l'âge, de paisibles retraités. Où qu'il aille il se trouvera toujours quelqu'un pour l'insulter ou vouloir lui faire la peau. 

(*) un lecteur me signale un oubli de ma part, le massacre de centaines d'ouvriers algériens en octobre 1961 par les flics "démocratiques "aux ordres de Papon, donc De Gaulle out!
On a su l'affolement au moment de l'acte II le plus symbolique, le plus époustouflant, un hélicoptère avait été prévu pour extraire le président s'il y avait pénétration à l'Elysée. Nous fûmes nombreux certainement à penser, même en tant que partie prenante et solidaire du mouvement, que les gilets jaunes ce jour-là étaient trop prétentieux voire irréalistes. L'enfoncement du portail ministériel de Griveaux est venu infrmer ces doutes. Ils sont sérieux eux qui « veulent aller jusqu'au bout » et n'en restent pas aux paroles. Pour comprendre le cynisme, l'antiphrase, la mauvaise foi de tous les commis ministériels il ne faut jamais oublier la peur permanente qui habite désormais les soit disant élus et tous les supporters intéressés d'un régime aux abois dans une crise économique qui lui botte les fesses et des millions prêts à leur rendre leurs foucades odieuses à coups de pied au cul « là où ils habitent ». En général, les présidents tueurs finissent mal, de Sadi Carnot à Pétain ; l'assassin de Jaurès fût exécuté également par un anarchiste espagnol. Au début du mouvement ouvrier en Russie, les ouvriers tuaient les patrons qui ne voulaient pas négocier, c'est ainsi que le patronat compris l'utilité de laisser se créer les syndicats.
Cette idée de mort, pour choquante qu'elle nous paraisse, et qu'on a oubliée dans les douillettes années dites glorieuses, a refait son apparition en politique. Il ne faut pas la mettre simplement sur les envolées grossièrement vengeuses des réseaux. La misère a toujours signifié « combat à mort ». « Vaincre ou mourir » a été le cri de tous les révoltés à toutes les époques. Cette idée de mort plane surtout sur l'ensemble d'un système capitaliste à la dérive économique et politique et surtout sociale
Un ex-philosophe devenu tueur à gages.
. En voulant s'attaquer, quoique plus lentement que le taré gaulliste Fillon, à l'Etat providence français, envié dans le monde entier par les masses paupérisées, la bande à Macron a jeté de l'huile sur le feu dont les taxes n'ont été que l'allumette alors que le feu couvait depuis très longtemps. Mais le pire est à venir. Les plus sérieux économistes le chuchotent, la crise va être vraiment catastrophique et le programme « révolutionnaire » de Macron visait à la conjurer au plus vite mais en saignant la classe ouvrière et évidemment des couches moyennes elles-mêmes basculées de plus en plus dans l'incertitude du lendemain et dans un appauvrissement révoltant ; nombre de petits entrepreneurs gagnent désormais moins que le salaire moyen d'un ouvrier. Tout cela nos révolutionnaires amateurs des « gauches communistes » ne l'ont pas vu venir et n'y comprennent toujours rien comme la plupart des anarchistes adeptes des sujets sociétaux mais pas de ce qui relève de la lutte contre l'Etat capitaliste.
Le mouvement dépasse largement ses gentils initiateurs. Il navigue par lui-même comme une espèce de monstre insaisissable et qui effraie tant la bourgeoisie que son patron des patrons s'est précipité pour déclarer « nous sommes prêts à financer la guerre ». L'étude chronolgique vous montrera ci-dessous qu'il y a une permanence dans les répliques du gouvernement : la répression à outrance, comme si la répression plus ou moins modulée pouvait éteindre une révolte colossale qui est gravée dans les têtes.

Le 18 novembre 2018, je notais sur ce blog : « Le mouvement « populiste », « poujadiste » des « ploucs émissaires » dits « gilets jaunes » aura-t-il eu quelque chance d'émouvoir les sondeurs d'Etat et cette nouvelle race de politologues, les « communicants numériques » et autres « professeurs en histoire de la communication politique » ? Tout ce personnel des suce-boules des « chaînes » d'infos (chiennes d'infos) leur a royalement pissé dessus au soir de la journée pourtant mémorable du 17 novembre. Quelle « chaîne » fut la plus odieuse ? BFM ou LCI ? Les deux. LCI surclassa BFM en fin de journée avec l'ignoble Cayrol (vieux barbouze conseiller permament des médias) et des oies blanches « communiquantes numériques » ou macroniennes hystériques. Cayrol : « Je ne crois pas à l'avenir de ce mouvement populiste, c'est à dire aux instincts les plus discutables, qui permet le bal des faux culs Mélenchon et l'extrême droite, un mouvement dont il ne faut pas exagérer la portée » (sourires béats du plateau de communiquant(e)s. « Cela va se terminer par le match nul de tous ceux qui veulent le récupérer ».

J'ai écrit une trentaine d'articles sur le mouvement des gilets jaunes, incluant ceux qui l'annonçaient en quelque sorte, soit près d'un article par jour. Une compilation de ces articles pourra servir à l'histoire de ce mouvement décoiffant, mais je vais tenter d'en résumer les principaux actes ici de façon chronoloµgique, sous réserve d'une relecture plus approfondie. Cette chronologie révèle évidemment les astuces successives du gouvernement bourgeois pour y mettre fin mais surtout l'incroyable capacité du mouvement GJ à se jouer des pièges successifs ou à retourner en sa faveur une majorité de l'opinion, donc du peuple en général, dans les moments qui semblaient plus propices à le faire chuter..
Le 14 septembre je livre un article au titre suivant : « Un amateur à l'Elysée », dont je n'ai pas à rougir. Le 30 octobre : « Comment le révisionnisme antiraciste élimine le peuple », où je reprends les travaux sociologiques consacrés à la « France périphérique ». Ce ne sont que deux exemples. J'ai été souvent très critique et je le serai encore pour les principaux animateurs honnêtes de ce mouvement mais par mon travail de modeste mémorialiste, je tiens ici à leur rendre hommage et à renouveler ma totale solidarité face à l'Etat bourgeois.
Passons à la chronologie, où soit au soir des manifestations, soit le lendemain je rédige à partir de mes notes et d'un suivi zapping de la propaganda TV. J'avais évidemment signé parmi les premiers la pétition de Priscilla.

ACTE I : le 17 novembre : première grande manifestation à Paris et volonté d'aller envahir l'Elysée, et blocages des ronds-points partout en France. Le gouvernement est estomaqué. Le mouvement GJ s'affiche incontrôlable et ne cache pas son hostilité aux syndicats mais les ignore. Le 21 je dénonce la tentative de récupération des vautours du NPA et du syndicat FO.

ACTE II : le 24 novembre : nouvelles manifestations d'ampleur à Paris et en province. Les médias nous ont dit que c'est Eric Drouet qui avait appelé à cette deuxième manifestation, mon sentiment est que avec ou sans les propos rapportés d'Eric, elle aurait tout de même eu lieu. On s'attend qu'il soit inculpé pour « appel à l'insurrection », ce n'est pas le cas, aucune charge ne peut être retenue contre lui, comme par la suite où il ne commettra jamais d'actes délictueux comme la plupart des manifestants, ou alors il faut nous inculper tous. Dans l'article « Honte à Macron et aux lâches gilets jaunes », je dénonce la rigidité du président mais aussi l'aile réac du mouvement avec la parapsychologue Jacline Mouraud qui faitt chorus avec le gouvernement pour dénoncer les violences (les GJ ont le tort de se défendre).

ACTE III : 1er décembre : spectaculaire manif à l'Arc de Triomphe. En théâtralisant l'aspect spectaculiare et en laissant faire les atteintes (relatives) au monument napoléonien, le gouvernement espérait éteindre d'un coup sec l'incendie. Au plus fort de la journée l'affolement de l'Etat est tel qu'un hélicoptère est affrété en prévision d'évacuer Macron. La journée du lendemain était programmée « culpabilisation des GJ » par toute la presse et une exhibition de général vengeur par le président. Peau de balle. Le raide président est copieusement sifflé en plein quartier bourgeois et doit s'enfuir. Dans l'article : « un mouvement qui se déjoue de tant de pièges », je note que les trois principaux et classiques – récupération gauchiste et syndicale et affirmation de l'autorité étatique – ont été déjoués. Le 2 décembre , j'écris l'article sur les organisations en kit, la CGT et Ruffin n'ont attiré que peu de monde à leurs manifs séparés, et il n'y a pas eu de « retrouvailles » possibles comme au temps ranci de l'Union de la gauche.
Le 10 décembre, Macron fait des concessions tardives, il lâche sur les taxes et des miettes pour les « assistés ». La manif du premier décembre a fait fondre ses bottes et celles de ses collègues minsitériels. Résumé fourni par l'Elysée : FAIRE DE CETTE COLERE UNE CHANCE

« Suite aux événements de ces dernières semaines, le Président de la République a décrété un « état d'urgence économique et social » pour que chacun puisse vivre mieux de son travail.

Les mesures concrètes pour votre quotidien :Annulation en 2019 de la hausse de la CSG subie cette année par les retraités entre 1200 et 2000 euros par mois ;
  • En 2019, les heures supplémentaires seront versées sans impôts ni charges ;
  • Les employeurs pourront verser une prime de fin d’année qui n'aura à acquitter ni impôt ni charge ;
  • Engagement de campagne : le salaire d’un salarié au SMIC augmentera au total de 100 euros par mois, sans qu’il en coûte un euro de plus à l’employeur, et cela dès 2019 au lieu que ce soit étalé pendant tout le quinquennat ».


ACTE IV : 8 décembre : je me prononce contre cette manif, affolé moi aussi à l'idée d'une répression terrible. Je proteste qu'on envoie au casse-pipe, mais au fait qui envoie ? Personne réellement, le mouvement se reconduit de lui-même de samedi en samedi. Personne n'a peur d'aller à la confontation phyique. Inconscience ou détermination à dénoncer la pauvreté aggravée ? Jamais, même au plus fort de mai 68, je n'avais vu une telle férocité pour oser aller affronter ainsi le cœur de l'Etat. Pour la première fois dans l'histoire de la lutte de classes un gouvernement organise des rafles préventives de manifestants, bloque leurs cars sur les autoroutes, fait palper au corps et déshabiller ceux qui approchent des lieux de manifestations, les fait délester de toute protection oculaire ou respiratoire, ainsi qu'on le faisait pour faire entrer les juifs dans les chambres à gaz. Le 11 décembre a lieu l'attentat terroriste à Strasbourg qui est vécu comme un complot par beaucoup de gilets jaunes, c'est bien au niveau d'un complot que le gouvernement tente d'utiliser pourtant ce bain de sang pour tenter de recrédibiliser sa police. Très nombreux blessés et éborgnés sans vergogne, en particulier par les flics en civil de la bac. Les médias ne parlent jamais de ces blessés à vie. Le 13 décembre, Serment du Jeu de Paume par Maxime et Priscilla.

ACTE V : 15 décembre, les manifestations ne faiblissent pas et ridiculisent la morale antiterroriste gouvernementale qui croyait que l'instrumentalisation de l'attentat ferait basculer l'opinion contre les GJ. Après l'élimination des obstacles syndicaux, gauchistes, la menace du bâton, le rejet de toute communion nationale antiterroriste est le quatrième obstacle éliminé à son tour, qui remise les « je suis Charlie » au musée des foules moutonnières. On peut ajouter un cinquième obstacle également violé allègrement par le mouvement, la théorie gouvernementale complotiste à son tour qui va de plus en plus se fixer sur le pauvre Drouet. Exhibition des femen seins nus sur les Champs Elysées. BFM est de loin depuis le début la chaîne la plus odieusement pro-gouvernementale et nous ressort la vertu « pédagogique » au quinzième jour du mouvement. Apparition de la fable du RIC, que je dénonce dans l'aricle RIC RAC. Et également d'une forte présence idéologique de l'ultra droite et consorts (le 21). Ce sixième obstacle au mouvement est voué à perdurer via le RIC sans que les manifestants s'en rendent vraiment compte, mais, peu à peu cette fable « citoyenniste » et finalement totalement anti-ouvrière – les ouvriers n'étant pas plus considérés comme simples électeurs que comme abstentionnistes – redeviendra secondaire par rapport aux vraies difficultés économiques totalement éclipsées pour l'élite bourgeoise par les miettes du président. Une prime est promise aux flics, il n'est pas précisé si elle sera imposable...

ACTE VI : 22 décembre : les manifestants sont moins nombreux, Noël approche, fatigue, appauvrissement pour revenir à Paris, et nombreux blessés graves et personnes impressionnées par le terrorisme des flics. Je constate une usure des comparaisons primaires et fausses avec 1789. Le 24, avec « Chassez le naturel il revient au galop », j'y dénonce le lâchage de la secte ouvriériste trotskiste Lutte ouvrière (le bougiste NPA reste toujours muet considérant le mouvement comme fasciste). Je répète comme dans mes articles précédents que le mouvement GJ n'a pas d'avenir par lui-même s'il ne débouche pas sur une riposte généralisée de la classe ouvrière, ce qui est la position de la poignée de marxistes honnêtes qui restent encore debout dans ce pays. Je continue à dénoncer la fable du chiméRIC avec l'article « Voulez-vous mourir pour le RIC ? ». Ce titre reflète mon angoisse de risques de meurtres de manifestants par les policers, car le gouvernement vient de donner ordre de « taper fort ». Communiqué Gilets Jaunes du 26-11-18 : « Gilet jaune colère noire ».

ACTE VII : 29 décembre : le gouvernement croit triompher en exhibant le faible nombre de manifestants à Paris, mais ils sont aussi nombreux en province où se produisent de violentes confrontations. Le discours fébrile du président en fin d'année n'intéresse personne.

ACTE VIII : 5 janvier : reprise massive du mouvement malgré les tentatives ridicules des chaines d'Etat d'en minimiser le nombre et la détermination. Le mouvement écarté un des derniesr obstacles de l'arsenal idéologique de la droite et de la gaucche, il a ridiculisé l'argumentaire antifa de Castagnette, plus personne ne croit à la manip de l'extrême droite, elle-même impuissante et divisée. Les chaines ont pour consigne de peu filmer et d'éviter les directs. 345 interpellations et 281 gardes à vue. Il ya eu plus de 50.000 manifestants. L'ensemble des partis politiques et des syndicats sont encore dépassés par cette reprise du mouvement. Séquence du boxeur Christophe sur le pont Senghor. Tabassage d'un manifestant à Toulon par un officier de police caractériel (aux dires de ses collègues). Evacuation en urgence du porte parole gouvernemental Griveaux dont le portail avait été défoncé par un engin de chantier.
Je considère cependant que le mouvement piétine. Cela se reflète par de nouvelles tentatives de récupération : l'aile réac avec Chalençon et Mouraud, chacun tente de fonder son parti, à Marseille et à Paris ; les trois vedettes Priscilla, Eric et Maxime semblent noyés dans une noria de porte paroles plus ou moins discrédités, mais ils jouent encore sur leur notoriété pour prétendre encore diriger le mouvement ; en réalité ils sont eux aussi à la remorque depuis le début et seront dissous par son évolution ultérieure car trop immatures politiquement et sans parti crédible. Même embrouillés les débats sur les réseaux restent portés par une détermination sans faille et une montée croissante d'appels à une totale solidarité avec tous les manifestants arrêtés, gravement blessés. Une cagnote est créée pour soutenir le courageux boxeur, elle connait un succès foudroyant qui ulcère gouvernement et médias.

La venue d'un grand débat national déjà explosé et d'une élection européenne dont tout le monde se fiche, ne semblent pas être des obstacles majeurs à la poursuite du mouvement. Une politique répressive passant au niveau supérieur, « en tirant dans le tas » comme l'a demandé un philosophe criminel, donc pas du tout philosophe, aurait toutes les chances de favoriser une guerre civile qui ne serait pas vraiment favorable au passage de relais du prolétariat. Mais qui pourrait séduire la bourgeoisie affolée, tant elle est poussée au cul à détruire l''Etat providence et par la crise de... 2008.


ACTE IX :

Cette chronologie sera à vérifier, corriger et à continuer, et j'espère bien que tu m'y aideras cher lecteur.
Les chiffrages sont toujours importants mais ne reflètent pas ce qui se passe crescendo dans la tête des masses.


QUELQUES ANNOTATIONS MINEURES

DES ARRESTATIONS INCESSANTES DES GILETS JAUNES connus du public, celle répétée du petit Eric Drouet, mais aussi de Coupat (qui possédait un gilet jaune (obligatoire ) dans sa voiture, mais aussi de nombre d'inconnus. Le lanceur d'alerte Karim Ben Ali a été placé à son tour en garde à vue à Thionville sur demande d'un grand trust patronal.
La cagnotte qui a indigné les puissants planqués. Le montant de la cagnotte mise en ligne pour soutenir Christophe Dettinger, l’ex-boxeur soupçonné (sic) d’avoir frappé à coups de poing des gendarmes à Paris, samedi 5 janvier, lors de « l’acte VIII » des Gilets jaunes, a dépassé la somme de 100 000 €. L’homme s’est rendu lundi 7 janvier à la police. Plusieurs membres du gouvernement ont dénoncé le soutien financier apporté à l'agresseur présumé (couargeux commis d'Etat qui défendent leur bout de gras... ils sont tous millionnaires!).
Notre magnifique acte de solidarité pour un des nôtres, l'exemplaire Christophe Dettinger : « 116 314,43 € avaient été collectés ce mardi 8 janvier peu avant 8 h, grâce à la cagnotte Leetchi en ligne créée pour soutenir Christophe Dettinger. Cet ex-boxeur est soupçonné (resic) d’avoir agressé et frappé des gendarmes à Paris, le samedi 5 janvier sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, lors de « l’acte VIII » des Gilets jaunes. Un exemple de sous-fifre bien intégré à la France bouregoise :
« Le Secrétaire d’État au numérique Mounir Mahjoubi a réagi sur Twitter lundi soir à l'initiative pour la condamner fermement. « Apparemment, ça rapporte de frapper un policier », commente-t-il, accompagnant son tweet d’une capture d’écran avec un montant de 76 739,72 €, largement dépassé depuis. « Quand l’attrait de l’argent vient s’ajouter à la haine et à la violence, je n’ai que du dégoût. Tout le monde doit être responsable : cette cagnotte est indigne », a ajouté le député du 19e arrondissement de Paris ». Il parlait sans doute pour lui et ses revenus de député « rebelle » et « antiraciste »...