PAGES PROLETARIENNES

lundi 2 octobre 2017

Qui a intérêt à démembrer l'Espagne ?


« Des nations et des mini-nations s’annoncent de toutes parts et affirment leurs droits à constituer des Etats. Des cadavres putréfiés sortent de tombes centenaires, animés d’une nouvelle vigueur printanière et des peuples « sans histoire« qui n’ont jamais constitué d’entité étatique autonome ressentent le besoin violent de s’ériger en Etat [...], c’est aujourd’hui la nuit de Walpurgis sur le Brocken nationaliste. » Rosa Luxemburg

« l’idée d’assurer à toutes les « nations » la pos­si­bi­lité de s’autodéterminer res­semble pour le moins à la pers­pec­tive d’abandonner le déve­lop­pe­ment du capi­ta­lisme avancé pour retour­ner aux petits États du Moyen âge, loin en arrière, avant les XVème et XVIème siècles ». Rosa Luxemburg

«Alors que la haine de classe contre le prolétariat et la menace immédiate de révolution sociale qu'il représente détermine intégralement les faits et geste des classes bourgeoises, leur programme de paix et leur politique à venir, que fait le prolétariat international? Totalement sourd aux leçons de la révolution russe, oubliant l'abc du socialisme, il cherche à faire aboutir le même programme de paix que la bourgeoise et le préconise dans son programme propre! Vive Wilson et la Société des Nations! Vive l'autodétermination nationale et le désarmement! Voilà maintenant la bannière à laquelle se rallient soudain les socialistes de tous les pays - et avec eux les gouvernements impérialistes de l'Entente, les partis les plus réactionnaires, les socialiste gouvernementaux arrivistes, les socialistes oppositionnels du marais "fidèles aux principes". Les pacifistes bourgeois, les utopistes petits-bourgeois, les Etats nationalistes parvenus, les impérialistes allemands en faillite, le pape, les bourreaux finlandais du prolétariat révolutionnaire, les mercenaires ukraniens du militarisme allemand. (...) ». Rosa Luxemburg1

Si le célèbre théoricien socialiste Bauer paria il y a un siècle sur le « réveil des nations sans histoire », un siècle après Rosa Luxemburg, elle qui a été longtemps méprisée et ignorée par les « pablistes », est encore clouée au pilori par ces néo-trotskiens girouettes des fausses révolutions tiers-mondistes pour avoir refusé de considérer que les indépendances nationales à notre époque moderne pouvaient être révolutionnaires et constitutives du prolétariat universel comme ce fût le cas au 19e siècle. Le vieil Engels, avant d'être emporté par son cancer, semble bien avoir mis tout le monde d'accord à l'époque, prédisant l'absorption des petites nations par les plus puissantes; après Marx et sa théorie des grands ensembles capitalistes (prémonitoire des grands marchés régionaux sans âme comme l'Europe "communautaire").

Ne vivons-nous pas dans un monde étrange crépusculaire, bipolaire, non au sens de la guerre froide mais de ce qu'on nomme ainsi en psychologie pour caractériser désormais les maniaco-dépressifs ? Où même les Etats les plus puissants semblent entraînés sur la voie de la décomposition ? Tant au plan du positionnement des divers partis politiques que des manifestations de soutien à tel ou tel camp bourgeois, le monde est fou, le monde est incarcéré, le monde est irrationnel, le monde est inconscient. Monde où l'on dirait que la terreur au quotidien dans la vie civile est programmée en même temps que l'éternelle compassion officielle et religieuse face aux fleuves de sang des chiens terroristes des impérialismes rivaux.

Catalogne libre ? Quésaco ? Rien à voir avec le célèbre hommage à la Catalogne de 1936 par le lucide Orwell. Ne vous étonnez pas que l'impulsif NPA plonge à bras raccourcis dans le soutien total à la petite bourgeoisie catalane, et que Besancenot - qui n'a pas bougé de son lit il y a quelques semaines lors du massacre islamo-terroriste dans la même ville (il fermera aussi les yeux sur celui qui vient de se produire à Las Vegas ou s'en félicitera en catimini comme ses amis islamistes) - aille brailler à Barcelone "no pasaran" et "on n'a pas peur" avec les petits bourgeois régionalistes ! Ses pères et grand-mères féministes nous avaient déjà fait le coup pour la défense de l'URSS, la « libération » du Vietnam, du Cambodge ; en compagnie des anarchistes neuneus et de la gauche bipolaire nos trotskiens sans mémoire viennent plaider aussi maintenant la création d'un Etat kurde (ce dernier soutien en totale collusion avec les vœux de l'impérialisme américain)2. Vont-ils nous inventer, à l'instar du général Staline, de nouvelles brigades internationales nationalistes (pablistes hi hi!) pour aller défendre la cause (antifa) du « peuple catalan » contre le nouveau Franco de Madrid, le croquemitaine Mariano Rajoy ?3 (rabat-joie?)

Cette situation en Espagne est ridicule et malsaine, mais pourquoi déguiser à tout prix
Catalogne libre!
qu'elle n'est qu'une des manifestations de la crise mondiale du capitalisme décadent.
Elle frappe partout. En Arabie Saoudite, sous la clownerie du permis de conduire pour femmes hypervoilées, le roitelet doit redistribuer la rente pétrolière et investir ailleurs face à la concurrence du gaz de schiste américain et canadien (et face à l'action du géant pétrolier BP dans le désert du sultanat d'Oman). Au Cameroun la bataille pour la partition du pays a déjà fait des morts, etc. Des populations de diverses confessions religieuses servent de prétexte à de nouveaux « nettoyages ethniques », tout comme l'invasion de migrants de tout acabit dans l'Eldorado européen vient affoler les boussoles politiques traditionnelles.
Comme dans la Flandre en Belgique, en Catalogne la petite bourgeoise se revendique "région riche " ou le niveau de vie est supérieur à la moyenne du pays, et oublie qu'elle profite aussi de la redistribution de toutes les richesses des autres régions d'Espagne. Toutes ces régions, plus ou moins, profitent pourtant actuellement de l'image de marque de leur pays respectif... va-t-on découvrir des produits made in Cataluña ou made in Vlanderen ? La presse n'étale pas une évidence, la zone industrielle de Barcelone – on n'ose plus dire les quartiers ouvriers – ne s'est pas prononcée pour l'indépendance. Sans compter que l'organisation du vote (enveloppes vides, improvisations, bourrages 4. Mieux, empêchée de fonctionner par la police (étrangère?) la commission électorale référendaire catalane a été suppléée par des... observateurs européens...
Puigdemont nouveau Companys?
des urnes, etc.) a été encore plus caricaturale que les habituelles tricheries démocratiques bourgeoises pour l'élection de leurs chèvres

QUI A INTERET A GENERALISER LE FRACTIONNEMENT DES ANCIENNES GRANDES NATIONS ?

Andreu Nin était resté trotsko-léniniste (ministre d'Etat bourgeois). S'il présente la position de Rosa Luxemburg contre la théorie caduque et creuse des peuples à disposer d'eux-mêmes, c'est pour la déconsidérer comme utopique, à la manière de n'importe quel croquemort trotskiste du marxisme bègue stalinien : elle aurait sous-estimé l'importance de la libération des colonies. C'est aussi pour soutenir la « défense nationale » côté républicain dans une guerre qui n'eut rien de révolutionnaire et où l'Etat put se recentraliser après une effroyable guerre civile (que certains prophètes pervers de malheur se prennent à imaginer en ce moment pour distraire leur ennui de bobo antifa par un nouveau spectacle pissant abondamment le sang)5.
Rosa Luxemburg a encore raison aujourd'hui contre tous ces marchands d'espérance révolutionnaire faisandée. Sur la mort de l'Etat nation, la philosophe pro US Hannah Arendt ne s'est pas vanté d'avoir abondamment pompé Rosa, mais avec des conclusions différentes ; l'Etat-nation ne se traîne plus que comme un cadavre avait-elle dit, mais dans le sens où son nouveau port d'attache l'impérialisme américain se partageait le monde avec le glacis dit soviétique. Arendt imaginait cette fin de la nation comme un progrès... au service de l'impérialisme dominant ; pour la révolutionnaire marxiste Rosa Luxemburg la disparition des nations devait avoir lieu en concordance avec la fin des frontières dans la perspective communiste ; paradoxalement avec ce qui se déroule sous nos yeux, la fin ou l'éclatement d'anciennes grandes nations apparaît comme un obstacle de plus, régressif, face à la nécessité d'un monde débarrassé du capitalisme dans un processus véritablement internationaliste, mondialiste communiste si vous voulez.

Il y a pourtant une nouveauté que ni Engels ni Rosa n'ont pu connaître, mais que Lénine avait ébauché dans son analyse de l'impérialisme : c'est un symptôme du capital mondialisé actuel que l'Etat centralisé ne sert plus à rien. Le capital financier règne sans frontière et sans racisme. Autre nouveauté, autant à l'époque de l'effondrement du bloc de l'Est on avait pu assister à une balkanisation des nations, autant il ne s'agit plus tout à fait de la même chose. On pourrait dire d'une balkanisation plus, plus petite, micro-régionale. C'est d'une soumission inédite au Capital qu'il s'agit avec le fractionnement en régions à la manière féodaliste, sans roi (l'ex nation), avec des peuples (plus de classes) avec Etat dématérialisé, des cortèges de bigotes voilées dans les rues, sans oublier les curés de toutes les superstitions élevés au rang de politiciens. La nation signifiait déjà soumission pour les prolétaires mais elle offrait un cadre plus large pour contester la "main invisible" (remplacée par l'oeil musulman de plus en plus) et poser la nécessité de mettre fin à la "soumission nationale"; la soumission localiste et à oeillères néo-féodales qui est en voie de lui succéder est pire. Et elle menace l'hégémonie du prolétariat autant au Royaume Uni (Ecosse, Irlande) - où le Brexit certes involontaire a anticipé et conforté Trump - qu'en Belgique (Flamands, Wallons), en France (Corse, Bretagne, Jura), ou en Italie (Nord et Sud), etc. Où seule l'Allemagne déjà depuis longtemps « décentralisée » et « autonomisée » en divers Länders reste préservée d'éclatement ; idem pour les Etats-Unis, où la contestation récurrente du pouvoir central de Trump par des Etats aussi importants que la Californie ne menace pas autant d'affaiblissement national que dans la cas de l'Espagne ou de la France, où la contagion menace depuis longtemps, avec l'appui des nationalo-trotskiens aux rackets nationalistes régionaux basques et corses.
Pour l'apparatchik européen Moscovici, ce matin, malgré l'inquiétude venue d'Espagne, tout va bien en Europe. Tout va très bien madame la Marquise ! Une Europe régionalisée est ce qui est recherché, même par nos ardents macronistes qui ont approuvé la création des grandes régions par le prédécesseur. C'est une tenaille idéologique incontournable pour le prolétariat, il est convié à défendre la nation contre le croquemitaine Bruxelles, ou à soutenir une Europe « au-delà des nationalismes » !
Ce qui génère chaos et débats en impasse n'est pas pour déplaire à l'empire américain pour qui l'Europe des nations c'est terminé même depuis les festivités de 1945. Une Europe des régions où le communautarisme sera la règle, et les langues locales et religions les plus arriérées toutes mises sur le même pied d'égalité, voilà l'avenir qui nous est déjà imposé.
L'Espagne pourrait-elle servir une deuxième fois comme champ d'expérimentation des armes idéologiques et concrètes pour une nouvelle hystérie mondiale ? On ne sait jamais avec cette bande de bipolaires.
Les nations actuelles sont toutes plus ou moins centrifuges par rapport à leurs Etats, mais le capital lui reste centripète au profit et à l'inféodation du prolétariat aux pires arriérations. En vérité le capital décadent étant historiquement incapable de passer de l'étape nationale à l'étape internationale véritable pour l'humanité, il régresse vers le féodal avec une dangerosité permanente et inopinée de fous de plus en plus nombreux; qui implique qu'on devrait tous se balader dans la rue avec au côté une épée... comme cela était indispensable au... Moyen âge (et un pétard dans le coffre comme tous les amerloques). Régression féodale de l'ensemble de la société, malgré ses modernisations techniques, comme l'avait prévu notre géniale Rosa. Le subterfuge d'une réforme du capitalisme remodelé au plan régional sous la dictature de l'économie mondiale est la théorie enfin trouvée des thinks tank des pires banksters et de leurs alliés, la noria altermondialiste des réformistes radicaux gauchistes. L'Europe de Monnet fût jadis, on l'oublie, le pendant du faux socialisme stalinien en tant que "communauté européenne des peuples" pour leurrer le prolétariat en train de reconstruire ce que la guerre capitaliste avait détruit; les trotskistes renchérissant à l'époque avec le plus ridicule encore projet d'Etats-Unis "socialistes" d'Europe, fumisterie assise sur le plan Marshall. Pour faire pièce au communisme, considéré désormais comme imaginaire, la bobocratie fait mieux. Elle invente la disparition de la nation, de l'Etat sans en passer par une insurrection ni une activité autonome de la classe qui devrait être dominante dans un tel processus, la classe prolétarienne. Après tout la Belgique n'a-t-elle pas fonctionné deux ou trois ans sans gouvernement? Plus que jamais c'est l'économie capitaliste qui gouverne, les politiciens et supplétifs gouvernementaux et syndicaux restant les larbins sans états d'âme d'un système totalement cynique, qui pourra prendre le nom d'autogestion féodalo-capitaliste.


NOTES
1Voir comment les derniers staliniens refondés tentent de récupérer Rosa en la faisant passer pour réformiste : https://www.humanite.fr/culture/551912. Et aussi comment le sous-marin cultivé du NPA Löwy vient leur prêter main-forte (après avoir dénigré sa position contre l'autodétermination) : https://www.humanite.fr/culture/551911

Lire sur mon deuxième blog – Archives maximalistes – les réponses cinglantes déjà de Rosa : http://archives-maximalistes.over-blog.com/article-l-ideologie-du-liberalisme-bourgeois-et-son-cretinisme-europeen-par-rosa-luxemburg-121957053.html Et remercions les éditions Smolny pour leur travail au long court de publication de l'oeuvre intégrale de Rosa en langue française. Et aussi : http://www.critique-sociale.info/1080/rosa-luxemburg-contre-tous-les-nationalismes/

2Ils n'ont pas de phrases assez amples pour apporter leur soutien au peuple Rohingyas parce que musulman mais ils n'ont jamais eu un mot de compassion pour les chrétiens d'Orient ni pour les victimes des derniers attentats terroristes islamistes en Europe. Les trotskiens ont toujours choisi un camp capitaliste, c'est pourquoi le terme islamo-gauchiste leur va si bien aujourd'hui, et plus précisément groupe bourgeois, tout petit groupe bourgeois à la queue de toutes les modes de l'impérialisme et de ses vilenies idéologiques. Voyez la une de leur site, à gerber : https://npa2009.org/ Comme je l'ai signalé, la théorie multicolore des trotskysmes étant quasiment pourrie et inutilisable, on assiste de la part des diverses sectes en totale pénurie idéologique à une tentative pour se raccrocher aux branches de la Gauche communiste avec ses deux figures de proue Rosa à Bordiga ou tendre leurs mains cadavériques à ce qu'il en reste sur le papier. Le transfuge Coleman, antiraciste professionnel, avait déjà prévenu ses anciens chefs de LO que s'ils espéraient se moderniser, il leur faudrait lire de temps en temps ce qui se publie à leur ultra-gauche. Ainsi le NPA dit du bien des Editions Smolny et ses chefaillons lisent nos livres en vitesse, pour essayer de gommer leur trajectoire bourgeoise radicale. LO consacre sa revue dite théorique à dauber Bordiga tout en tendant la main à Lotta Comunista : https://www.lutte-ouvriere.org/ . Des blogs et des cartels de discussion de fanatiques trotskistes repentis comme le nommé « Socialisme ou barbarie » se revendiquent de nos classiques mais fonctionnent de la même manière stalinienne et bipolaire que les vieux machins des sectes gauchistes qui les ont (dé)formés ; ce sont des trous à rats qui tuent toute réelle discussion et dont les animateurs se cachent. On est dans la même situation du sauveteur qui est en train d'être entraîné par le fond par le noyé qui se débat furieusement. Il faut absolument pour le milieu maximaliste se démarquer de tous ces imposteurs, et ne pas les cautionner comme le fait Robin Goodfellow. Des parasites et des petits voyous peuvent toujours pomper quelques idées vraiment « subversives » ils ne seront jamais capables de s'élever à la compréhension de la méthode marxiste ni à la dignité des véritables représentants dévoués au prolétariat (cf. toute la nébuleuse des black-blocs, des amants des caténaires et aux autres bocks... de bière, invisibles sponsorisés par Agone et La Fabrique... à rigolos ).

3 En 1937, le PSUC de Barcelone fût le pire des deux partis staliniens inféodés à Moscou, d'autant plus qu'il s'est attaqué au principal noyau du prolétariat espagnol, celui de Barcelone. Dans le même camp réactionnaire anti-ouvrier, Andreu Nin, même martyr du fascisme, penchait déjà pour l'indépendance de la Catalogne, mais on pouvait trouver les mêmes ambiguïtés dans l'autre camp réactionnaire en face, celui de Franco depuis Madrid. Déjà en 1936 la partition de l'Espagne fût envisagée à plusieurs reprises derrière la comédie de la simple opposition fascisme/antifascisme. Franco a été d'une certaine façon révolutionnaire, comme De Gaulle en France à la Libération, il a imposé le maintien de l'Etat central. L'impérialisme américain ne voulait pas d'une restauration de la France, c'est pourquoi il souhaitait éliminer De Gaulle pour le remplacer par un sous-fifre qui aurait à son tour accepté une éventuelle partition de la France comme Pétain l'avait cédé à Hitler. La fin de l'Etat-nation a été simplement retardée...

4La fable catalane remonte à 1701. Ce n'est que depuis 2010 que les bandes politiques autonomistes sont passées du nationalisme contestataire au séparatisme. La nébuleuse des habituels contestataires bobos d'Europe, trotskistes ringards comme émeutiers professionnels, s'est précipité à Barcelone avec cette nouvelle, incongrue et ridicule banderole : « Oui à l'autonomie des peuples ». On signale aussi la présence des nationalistes flamands. Toute la nébuleuse des merdes nationalistes et des agités du bonnet gauchiste se précipite vers la nouvelle « révolution espagnole », avec les mêmes images éculées de l'époque de l'antifascisme triomphant... pour amener les prolétaires à la guerre mondiale. Ce qui est encore fort improbable et relève du spectaculaire comique, dont j'espère que le côté tragique sera limité assez rapidement.


5Lucien dans sa Bataille socialiste, remarque justement en introduction à la présentation bancale de Rosa par Nin, que la bonne gauche bourgeoise des sixties-hippies prônait déjà une hyper généralisation des fédéralismes autonomistes : « Extrait de Les mouvements d’émancipation nationale (A. Nin, 1935). Ce livre n’est pas le meilleur d’Andreu Nin, il y écrit dans un arrière-plan implicite d’autonomisme catalan avec un souci de léninocompatibilité, et la préface française de 1975 par un Yvan Craipeau au PSU en achève la récupérabilité à la gloire de la « lutte nationale en Corse », qui « s’inscrit dans l’aspiration autogestionnaire » [sic!].

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