PAGES PROLETARIENNES

vendredi 17 février 2017

L'Etat et L'individu sous le national-socialisme



Il  ne  s'agit  pas de  Benoit Poelvoorde!
par Herbert Marcuse (1942)
(trad JLR)

Depuis une dizaine d'années j'attendais que cette analyse originale, et très marxiste, du nazisme par Marcuse, soit traduite en français. Bernique. Donc je me suis mis à la tâche. C'est curieux quand même que aucun éditeur européen n'ait jugé utile de traduire et publier cette partie de l'oeuvre de Marcuse – non centrée certes sur Eros et son sexe – trop dérangeante ? Trop marxiste pour la doxa antifa et centrée sur la shoah ? Oui Marcuse est dérangeant pour tout ce système pourri qui noie constamment les raisons de la Deuxième boucherie mondiale dans la lutte du bien contre le mal, dans la seule explication « raciste » et « naziphobie » (pour parodier cet autre oxymore islamophobie). Ces travaux ont été réalisés pendant la guerre, avant les trompettes assourdissantes de la victoire « antifasciste », ils vont dans le même sens de dénonciation des vraies raisons économiques et politiques et militaires que les minorités maximalistes dans la clandestinité et avec leurs faibles moyens. La vérité de la cruauté d'Hitler n'est pas dans son racisme idéologique – qui est la couverture sinistre des besoins capitalistes – mais dans les discours qu'il tient aux "entrepreneurs" genre crétin Macron (et sa bêtise électoraliste répugnante sur le colonialisme). Marcuse a raison de citer Hitler dans le texte, de montrer le fond de son argumentation, qui n'est pas simplement la quête du Graal allemand, mais des intérêts bourgeois les plus sordides, pour qui tous les moyens sont bons y compris la guerre mondiale. A lire ce début de traduction – il y a d'autres articles encore plus longs sur technologie moderne et guerre – on a un frisson dans le dos, cela ressemble tant à aujourd'hui. Marcuse livre une analyse originale de l'Etat moderne, de ses variantes, de la spécificité de l'Etat nazi que personne n'a aussi bien décrypté il me semble ; cela n'aurait pas déplu à Engels.

PREMIERE PARTIE

Aujourd'hui, nous n'avons plus besoin de réfuter l'avis que le national-socialisme signifie une révolution. Ce mouvement, nous le voyons maintenant, n'a pas changé les rapports de base du processus productif qui est toujours administré par les groupes sociaux spéciaux qui contrôlent les instruments de travail indépendamment des besoins et de l'intérêt de société comme un tout.1 L'organisation économique du Troisième Reich est construite autour des grandes combinats industriels, en grande partie avec l'aide gouvernementale, et elle s'était déjà considérablement renforcée avant la montée au pouvoir d'Hitler. Ils ont maintenu leur position clé dans la production pour la guerre et pour l'exportation. Depuis 1933, ils ont été amalgamés avec une nouvelle "élite", recrutée à partir des rangs supérieurs du parti National-socialiste, mais ils n'ont pas perdu leurs fonctions décisives sociales et économiques2.

D'autre part, le national-socialisme n'est pas une restauration sociale et politique, bien que le régime national-socialiste ait rétabli au pouvoir à grande échelle ces forces et ces intérêts qui avaient été menacés et même frustrées par la République de Weimar : l'armée est redevenue un Etat dans l'Etat, l'autorité du patron dans l'entreprise a été libérée de nombreuses limitations et la classe ouvrière a été réduite sous un contrôle totalitaire. Mais ce processus n'a pas fait revenir les vieilles formes de domination et de stratification. L'Etat national-socialiste comme tel a peu de choses en commun avec la structure politique du vieux Reich. L'armée, une fois écarté le terreau de la forêt prussienne et du féodalisme, a été réorganisée selon des principes de sélection plus démocratiques, tandis qu'à l'extérieur de l'armée un réseau de mesures pseudo-démocratiques a été étendu aux rapports sociaux.
Le patron et le travailleur sont réunis dans le Front du Travail Allemand, et, épaule contre épaule, sont tenus de respecter les mêmes règles de comportement. Les nombreux privilèges et distinctions vestiges de l'ordre féodal, ont été supprimés. De plus en plus, et c'est cela qui importe, la vieille bureaucratie d'Etat et les rangs supérieurs dans l'industrie et la finance ont reconnu un nouveau maître et les nouvelles méthodes de gouvernement. Si le national-socialisme n'est ni une révolution ni une restauration, qu'est-il ?
L'approche commune du national-socialisme est influencée par deux facettes remarquables : 1. le caractère totalitaire de l'Etat et 2. le caractère autoritaire de la société. Ces phénomènes nous incitent à voir dans le national-socialisme avant tout la domination absolue de l'Etat sur tous les rapports privés et sociaux, et la répression absolue de l'individu dans ses droits et capacités. Nous essaierons de montrer en quoi cette interprétation est au mieux problématique. La proposition que nous allons développer est que le national-socialisme a supprimé les traits essentiels qui ont caractérisé l'Etat moderne. Il a tendance à abolir toute séparation entre l'Etat et la société en transférant les fonctions politiques aux groupes sociaux actuellement au pouvoir. Autrement dit, le national-socialisme tend vers un auto-gouvernement direct et immédiat par ces groupes sociaux dominants sur le reste de la population. Il manipule les masses en faisant délivrer les instincts les plus brutaux et égoïstes de l'individu.
L'Etat moderne – et nous traitons seulement de cette forme – a été institué et organisé à l'extérieur du royaume des rapports humains qui sont considérés comme non-politiques et soumis à leurs propres lois et normes. La vie privée de l'individu, la famille, l'église, les grands secteurs économiques et culturels de la vie appartenant à ce royaume. Ceci ne signifie pas que l'Etat devrait s'abstenir d'interférer dans les relations sociales ; non seulement l'Etat absolutiste mais aussi les Etats démocratiques ont revendiqué et exercé le droit d'interférence. De cette manière, cependant, l'Etat a reconnu que certains droits sociaux inhérents étaient antérieurs à son propre pouvoir, et que son interférence était justifiée et acceptée pour autant qu'il sauvegardait, promouvait ou rétablissait ces droits. Les droits d'hommes comme êtres sociaux, comme membres de la société, ont été définis de différentes manières – (la liberté d'acheter ou de vendre, d'établir des contacts, de choisir son propre domicile et sa profession, de gagner de quoi vivre) – en tout cas, l'Etat y a trouvé la limite ou la fin de son territoire. L'Etat a constitué un royaume d'administration calculable qui est resté distinct du royaume de la société comme telle. Cela était vrai pour l'Etat absolutiste, qui même sous la forme discutée dans le Léviathan, avait dû promouvoir et soutenir les libertés fondamentales de la société compétitive. La fonction progressiste de l'Etat absolutiste, à savoir d'équilibrer les activités sociales rivales dans un ordre stable et calculé, s'est réalisée sous la forme de l'Etat libéral. L'Etat de droit, le monopole du pouvoir de coercition et de souveraineté nationale ont été les trois traits de l'Etat moderne qui ont le plus clairement exprimé la division rationnelle des fonctions entre l'Etat et la société. Le national-socialisme a aboli cette division.

Pendant l'ère moderne, l'Etat de droit, d'une façon croissante, est devenu le moyen par lequel l'Etat a opéré avec un système d'administration raisonnable. La loi traitait les hommes, même si pas équitablement, au moins en tenant compte des contingences sociales les plus évidentes ; il était, pour ainsi dire, la cour d'appel qui relativisait les hasards et l'injustice dont souffrent les hommes dans leurs relations sociales. Le caractère universel de la loi offrait une protection universelle à tous les citoyens non seulement dans le jeu désastreux des conflits personnels contradictoires, mais aussi face au caprice gouvernemental.
Le régime national-socialiste a mis fin à ces propriétés de la loi qui l'avait élevé au-dessus des dangers de la lutte sociale. Ce même concept de loi universellement valable et équitable a été abandonné et remplacé par divers droits particuliers : un pour le parti, un autre pour l'armée, un troisième pour l'ordinaire Volkgenossen3. Le résidu d'universalité qui restait encore dans ces groupes de droits a été en plus limité par la pratique qui conférait au juge de se libérer sous sa seule autorité des chaînes de la loi écrite. La loi était subordonnée à des normes telles que la communauté raciale (Rechtsempfinden)4 en réalité dépendante de l'opportunisme politique, servant à renforcer les privilèges politiques et sociaux existants. La promulgation de lois rétroactives détruisait tout calcul ou rationalité de l'administration de la justice. La loi n'est plus une réalité connue établie et générale qui équilibre intérêts sociaux et politiques, elle n'est plus que l'expression directe de ces intérêts eux-mêmes, changeant constamment selon les obligations sociales et politiques.
C'est vrai le règne de la loi avait caractérisé l'Etat seulement pendant l'ère libérale.

Avec l'Etat absolutiste la loi était réduite aux ordres du souverain. Quand même, cependant, cet Etat était une institution séparée de la société. Il assumait cette forme indépendante et autonome parce qu'aucun groupe social seul n'était assez puissant pour diriger toute la société ; l'Etat pouvait ainsi obtenir et sécuriser son propre territoire, contre la noblesse aussi bien que contre le clergé et les classes moyennes. En revanche l'Etat national-socialiste a écarté les restes d'indépendance des groupes sociaux dominants pour devenir l'organe exécutif des intérêts économiques impérialistes. S'il y a quoi que ce soit de totalitaire dans le national-socialisme, ce n'est certainement pas l'Etat. L' « Etat abstrait » était « une idée de l'ère libérale ». L'Etat, en tant que « instrument technique du pouvoir a été mis en dehors de l'économie et de la culture ». Le troisième Reich ne s'arroge pas « la soi-disant totalité de l'Etat mais du mouvement national-socialiste »5. Hitler a protesté lui-même contre l'Etat totalitaire et proclamé que le national-socialisme est caractérisé par le fait qu'il dénie l'indépendance et la supériorité de l'Etat : « La réalité de base est que l'Etat ne représente pas une fin mais un moyen. C'est en effet la présomption pour la formation d'une culture humaine plus haute. Au contraire cette dernière est liée à l'existence d'une race capable de culture »6. Hitler et ses porte-paroles officiels exprimaient fréquemment l'opinion considérant l'Etat comme partie compréhensible d'un plan. Partout où ils se sont abstenus de sa glorification idéologique, ils ont déclaré que ce plan n'est utilisé et déterminé que par les besoins d'expansion du capitalisme allemand.
En Europe, l'autonomie, le monopole du pouvoir et la règle de la loi ont caractérisé l'Etat aussi longtemps que l'industrie était en capacité de produire pour les marchés internes et externes qui étaient encore ouverts. Pour l'Allemagne cette période s'est terminée avec la Première Guerre mondiale. L'Allemagne a reconstruit et modernisé son appareil industriel à un taux incroyable, mais la contraction du marché interne, la perte des débouchés, et surtout, la législation sociale de la République de Weimar a empêché une utilisation rentable de cet appareil. Dans ces conditions, le retour à une politique impérialiste directe s'est avéré être la solution la plus plausible. Elle fût l'objet d'une opposition violente de la part des groupes sociaux qui avaient organisé l'Etat démocratique. La croissance industrielle et, en même temps, un ordre social basé sur cette expansion ne pouvaient se maintenir qu'à travers la transformation de l'Etat démocratique en un système politique autoritaire.

Tout ceci pourrait paraître comme une interprétation très unilatérale, mais c'est l'explication du national-socialisme que Hitler a donné lui-même. Il a élaboré ce point de vue dans un discours improvisé à partir de ses attributs idéologiques habituels, ce qui est d'autant révélateur. Ce discours a été tenu devant le Industry Club à Düsseldorf en janvier 1932, soit un an avant son accession au pouvoir. Hitler partit du fait que, dans le monde moderne, la vie privée aussi bien que sociale et politique est basée sur le « principe d'efficacité ». Selon ces principes individuels aussi bien que sociaux ou nationaux un partage s'effectue dans le produit social mesuré par la performance dans la lutte pour la compétition – indépendamment des moyens par lesquels a été obtenue cette performance, et indépendamment de ses fins, à condition qu'il s'effectue dans le modèle social établi. Selon Hitler, la société moderne est perpétuée par une compétition impitoyable entre individus et groupes inégaux : seul le concurrent le plus impitoyable et le plus efficace peut avancer dans ce monde. La première tâche du national-socialisme est, par conséquent, de restaurer la position de l'Allemagne comme compétiteur puissant sur le marché international. Il dit :

« La situation mondiale peut aujourd'hui être brièvement exposée : l'Allemagne, l'Angleterre, la France, et plus encore – mais pas pour des raisons contraignantes – l'Union américaine avec toute une série de petits Etats, sont des nations industrielles dépendant de l'exportation. Après la fin de la guerre, tous ces peuples ont été confrontés à un marché mondial comparativement vidé de matières premières. Des méthodes ont été expérimentées dans l'industrie et dans les usines... avec une grande ingénuité à cause de la guerre, et armés de ces nouvelles méthodes des hommes se sont précipités dans ce grand vide, ont commencé à remodeler leurs travaux, à investir du capital, et sous la contrainte de ce capital investi, ont cherché à augmenter la production au niveau le plus haut possible. Ce processus pourrait continuer avec succès pendant deux, trois, quatre ou cinq ans. Il pourrait continuer plus longtemps encore si de nouvelles possibilités d'exportation pouvaient être créées qui correspondent à la rapide croissance et aux améliorations de la production et des méthodes. Ceci était de première importance pour la rationalisation du business... mais conduit à une réduction du nombre d'hommes au travail, une réduction qui ne peut être utile que si les hommes rejetés du travail peuvent être facilement transférés dans de nouvelles branches de l'activité économique... Mais nous avons vu que depuis la guerre mondiale il n'y a pas eu une importante extension des marchés d'exportation, au contraire, nous avons vu une contraction relative de ces marchés d'exportation, que le nombre de nations exportatrices s'est accru, et qu'un grand nombre des premiers marchés d'exportation se sont eux-mêmes industrialisés...
« L'essentiel est de réaliser, à l'heure actuelle, que nous nous trouvons dans une condition qui s'est déjà produite plusieurs fois auparavant dans l'histoire du monde : déjà il y a eu des époques où le volume de certains produits excédait la demande... on a atteint un tel niveau dans la capacité productive que la consommation n'a plus de rapport avec cette capacité accrue. Mais si le bolchevisme... extrait le continent asiatique de la communauté économique humaine, alors les conditions pour l'emploi de ces industries qui se sont développées à une si gigantesque échelle ne pourront même plus être appréciées... ».

Dans une telle situation, le fonctionnement de l'appareil économique ne peut plus être garanti par « des résolutions économiques volontaires mais seulement par des décisions politiques... A mon avis c'est mettre la charrue avant les bœufs quand des gens croient aujourd'hui que par les méthodes du business ils pourraient... retrouver la position de pouvoir de l'Allemagne au lieu de se rendre compte que la position de pouvoir est aussi la condition pour les améliorations de la situation économique »7.

Quelles conséquences Hitler en tire-t-il ? Dans les conditions externes et internes dominantes, l'économie allemande n'est plus capable de fonctionner par ses propres forces inhérentes ni ses mécanismes. Les relations économiques doivent être transformées en relations politiques, l'expansion économique et la domination doivent non seulement être complétées mais remplacées par l'expansion politique et la domination. Hitler promet que le nouvel Etat deviendra l'agent exécutif de l'économie, qu'il organisera et coordonnera la nation entière pour favoriser l'expansion économique, qu'il fera de l'industrie allemande la gagnante dans la compétition internationale. Et il promet qu'il fournira l'arme qui seule permettra à l'industrie allemande de réduire ses concurrents et d'ouvrir les marchés, à savoir, l'armée la plus formidable du monde. Et, 8 ans après la promesse d'Hitler, Robert Ley, le chef du Front du Travail allemand, déclare joyeusement que Hitler a tenu sa promesse:

«L'économie capitaliste avait atteint une barrière qu'elle ne pouvait plus surmonter par ses propres moyens . Le risque de conquérir de nouveaux territoires économiques était tel qu'il ne pouvait pas être pris par le capital privé ; le capital avait battu en retraite et défendait plutôt sa position antérieure. Il se produisit donc, d'un côté, des capacités productives gigantesques et même des moyens de consommation gigantesques restant inutilisés, pendant que, de l'autre côté, des millions d'hommes ont pu à peine éviter la famine. Alors le national-socialisme s'est aventuré par une tentative réussie pour ouvrir de nouvelles voies à une économie qui avait été frustrée et avait atteint les limites de son propre pouvoir 8».

L'Etat national-socialiste lui-même a assumé le risque que l'entrepreneur privé ne pouvait plus assumer, ou, selon les termes de Ley, l'Etat a entrepris de fournir le nouvel espace pour l'initiative de l'entrepreneur. Ceci, cependant, ne pouvait pas être accompli dans le cadre de l'Etat établi. Dans le discours que nous avons cité, Hitler effrayait les industriels en affirmant que 50% de la population allemande était devenue bolchevique. Il voulait dire que 50% de la population allemande n'était pas encline à sacrifier leurs vœux et peut-être leur vie pour l'expansion impérialiste, et que l'Etat démocratique leur donnait les moyens d'exprimer leur réticence. Pour garantir la capacité industrielle et sa pleine utilisation, toutes les barrières entre la politique et l'économie, entre l'Etat et la société devaient être ôtées, et les institutions intermédiaires qui avaient atténué l'oppression sociale et économique devaient être abandonnées, l'Etat devait s'identifier désormais avec les intérêts économiques prédominants et ordonner toutes les relations sociales en fonction de ces exigences.

À suivre...


NOTES:

1Le matériel pour vérifier cette interprétation se trouve dans le livre de F.Neumann « Behemoth, The origin and structure of National Socialism, New York, 1942.
2Pour la « division du travail » entre la machine politique et le gros business, voir Gurland « Technological Trends under National Socialism », in studies in Philosophy and Social Science, 1941.
3Carl Schmidt a fourni la justification idéologique concernant l'abolition de l'universalisme de la loi : « Dans un peuple hiérarchisé par l'Etat, il prévaut toujours une pluralité d'ordres dont chacun forme sa propre loi d'Etat » (Standesgerichtbarkeit - « autant d'Etats, autant de rangs » (Uber die drei Arten des rechtswissenschaftlichen, Hamburg 1934).
4Hermann Göring, Hamburg, 1935.
5Alfred Rosenberg, Gestaltung der Idee, München, 1936.
6Mein Kampf, New York, 1939.
7Hitler, My New Order, New York, 1941.
8Neue Intenationale Rundschau der Arbeit, avril 1941.

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