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lundi 5 décembre 2016

ITALEXIT ? ENCORE UN EXIT !


Les têtes tombent en rafale : Cameron, Clinton, Sarkozy, Juppé, Hollande, Renzi...
Les fayots de chaque clan peuvent aller se rhabiller. J'ai une pensée pas très émue pour le grand ponte de la propagandastaffel Jean-Luc Hees qui s'était précipité pour pondre un pavé à la gloire de Mme Hillary Clinton, dans l'espoir que ce cirage de pompe l'introduise dans les petits dîners privés de la Maison blanche. Plouf, Trump lui a gâché son dessert, il pourra toujours fêter Noël avec son pote Philippe Val. Nombre de suce-boules des puissants déchus vont devoir se saouler de dépit.

Les infos 24X24 mentent, dès que le sujet ne concerne plus sa petite nation ou un pet de Le Pen, les journaputes directeurs politiques vont se coucher. Plus important que la victoire des politiciens écologiques en Autriche (au moins on ne pas plus nous emmerder avec la montée perpétuelle du fâchisme) la défaite du jeune politicien italien n'a intéressé personne ; un dérapage franchouillard plus grave que celui de la mère Royal les eût fait veiller toute la nuit.
Le Macron italien a sauté à son tour. Un sacré flambeur à la Montebourg ou Macron celui-là ! Plus menteur tu meurs.
Heureusement les gens ne votent jamais pour le contenu d'un référendum (quoique la réforme constitutionnelle n'était pas si mauvaise voulant nettoyer et alléger quelque peu la lourdeur bureaucratico-politique , quoique voulant générer un Parlement à la botte du gouvernement) pour pour ou contre l'individu qui en est le porteur. Le secret de l'apparente réussite de Renzi avait résidé, non pas dans des inventions de camionneur huppé à la Macron, mais dans la baisse du coût du pétrole et la généralisation d'emplois de merde sous-payés. A son actif voici ce qu'en dit Le Monde :
« À son actif, sur le plan économique, Matteo Renzi peut se targuer d'avoir mené une réforme du marché du travail qui a contribué à augmenter le nombre de contrats à durée indéterminée (CDI). Le taux de chômage est attendu à 11,5% pour 2016, selon les prévisions européennes, contre 11,9% en 2015 et 12,7% en 2014. Une réforme imposée aux syndicats et votée aux forceps au parlement. Selon la CGIL, principal syndicat italien, elle s'est faite au prix d'allègements de charges très coûteux, qui ne règlent rien au problème de fond du chômage. À noter en outre que les avantages fiscaux accordés aux entreprises (allégement des contributions sociales) pour favoriser de nouvelles embauches s'arrêteront à la fin de l'année ».

Ce ne sont pas seulement les partis de clowns et de mafiosos qui se sont réjouis de la baffe flanquée à l'arriviste pressé, mais une grande partie d'électeurs des couches paupérisées et par conséquent aussi de la classe ouvrière qui trouve là, indirectement, un moyen de signifier son hostilité aux gangsters politiques complices des banksters. Preuve de plus, comme en France, que les réformes sociétales qui accompagnent les tours de vis libérobanksters – union civile pour les homosexuels – n'abusent pas longtemps les masses ; le libéralisme sexuel n'étant qu'un minable cache-sexe des attaques incessantes contre la classe ouvrière.

Les marchés ne semblent pas avoir dramatisé et les commentateurs ont mis en sourdine la dramatisation face à la trouille de la chute de la maison européenne. Si Brexit et Trump ont confirmé un repli sur soi national, les élections italiennes confirment pourtant un « quant à soi », du même ordre, preuve que le capital « mondialisé » ne sait plus à quel saint se vouer, fût-il national ?

Pour ceux qui aiment les chiffres, une autre manière de voiler l'irresponsabilité de la bourgeoisie et ses petits traficotages pour masquer la crise et retarder la catastrophe annoncée, lisez ce pauvre Monde qui redoute l'effet domino :
« Le système bancaire italien concentre les inquiétudes. Plombés par plus de 350 milliards d’euros de créances douteuses, plusieurs établissements, tels Monte dei Paschi di Siena, cherchent à lever des capitaux frais pour se renforcer. « Mais les incertitudes politiques pourraient refroidir les investisseurs », note Francesco Saraceno, économiste à l’université romaine Luiss. (...)
S’ajoute à cela l’important stock de dette publique italienne, dépassant les 130 % du produit intérieur brut. Certes, il faudrait des mois avant que la remontée des taux ne se traduise par une hausse significative de la charge de la dette. « Mais cela limiterait un peu plus encore les marges de manœuvre budgétaire du gouvernement, déjà très contraintes », explique Raffaella Tenconi, chez Ada Economics.
Dans ces conditions, les inquiétudes pourraient contaminer le Portugal, dont les banques sont également très fragiles. Voire l’Espagne, puis la France ? Difficile à dire. Mais une chose est sûre : l’économie italienne sera la première victime de ces incertitudes. Report des investissements, gel des embauches, chute du moral des consommateurs… Les économistes d’Oxford Economics et d’IHS Global Insight estiment que la croissance de la Péninsule pourrait être amputée de 0,4 à 0,5 point de PIB en 2017, tombant à un maigre 0,4 % ».

Ce n'est pas simplement sur le terrain des luttes économiques que la classe ouvrière devra remettre en cause ce système en faillite, c'est par un projet politique alternatif de société autrement sérieux que les braillements des clowns Beppe Grillo et Mélenchon.

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