PAGES PROLETARIENNES

dimanche 7 février 2016

LE VIDE SEXUEL DU CLOCHARD ET DU MIGRANT


J'ai hésité à titrer par « la vie sexuelle... », mais comme il s'agit d'une non-vie ou même d'une situation d'envie réprimée sans vergogne par le bon plaisir de l'oligarchie parlementaire jouisseuse, j'ai considéré qu'il fallait en référer au néant de leur vie humaine dont le manger et le vêtir sont déjà comptés, et malodorants. A l'heure où le parlement bourgeois des macs et des poules de luxe vient de revoter en seconde lecture la loi anti-sexuelle, réprimant en priorité les travailleurs immigrés1, et après les exagérations à Cologne, à la fois des « attoucheurs » arabes peu réfugiés et des commentateurs bourgeois allemands plein de bières, il faut rendre encore plus honteux le mensonge et la négation de la sexualité du clochard et du migrant.

La plupart d'entre vous n'ont jamais vu le clochard autrement que comme un chiffon sale, une boule puante à qui l'on peut jeter une pièce à condition de s'entendre dire merci. Qu'il bouffe ses chips le cul sur le trottoir et avale son mauvais vin de chez Lidl, vous paraît relativement rassurant : « on en meurt pas de faim en Europe. Jamais vous n'avez imaginé cette chiffe humaine sale et puante trouver un coin sous les ponts pour se livrer à des caresses érotiques avec une compagne de misère, ces caresses dont tout être humain a besoin chaque jour comme le manger et le boire, comme l'écrit si bien le Figaro Madame pour l'élite des bordels de luxe, des féministes huppées et des branleurs écologistes. Je vais vous mettre le nez dedans quelques poubelles plus loin.

Pour comprendre la misère sexuelle, nous qui en sommes repus (quoique aussi une minorité), il faut « se mettre à la place de ». Prenez votre serviteur.
Juillet 1968 : je suis parti en bateau faire ma révolution sexuelle en Suède. J'ai 17 ans, l'âge moyen d'un réfugié afghan de nos jours. Migrant temporaire sale et mal rasé, J'ai fait chou blanc, les suédoises n'étaient
pas filles faciles ; et je ne leur ai pas pincé les fesses. J'ai roulé un patin à une grande blonde finnoise qui ne cessait de mâcher son chewing-gum. C'est tout. Me voilà coincé à la gare d'Amsterdam. Dans le froid et il fait nuit. J'essaie de me réchauffer dans une cabine téléphonique mais je grelotte. Un automobiliste s'arrête et me demande de monter à bord. J'accepte volontiers. Il me promène dans Amsterdam, puis s'arrête et , me tenant la cuisse, commence à se masturber. Je laisse faire car je suis au chaud. C'est un homo et cela ne me choque pas le moins du monde surtout que je ne bosse pas dans cette catégorie. Je suis au chaud et ce qui me scandalise le plus, c'est ce que je vois à travers la vitre du véhicule, qui était revenu devant la gare. Entre deux rangées de vélos, un clochard est allongé sur ses cartons. Vêtu d'un pantalon trop large pour lui, il se masturbe violemment. J'avais été voir les putes en vitrine le long des canaux et cela excitait ma vision adolescente d'un monde marchand où tout devait pouvoir être exhibé et acheté. Mais la vision de cette masturbation solitaire de ce pauvre clochard couché à même le sol et indifférent au monde public environnant, était restée gravée dans ma mémoire. J'avais dit au revoir et merci au monsieur homo qui s'essuyait dans sa bagnole. Le jour se levait avec le radiateur gratis soleil.

DESINSERTION SOCIALE ET DISQUALIFICATION CORPORELLE 

Il existe quelques études sérieuses et documentées sur la vie du clochard, du SDF, comme on le nomme poliment aujourd'hui. Ainsi de la contribution de Anne-Françoise Dequiré qui s'appuie sur Baudrillard :
« … Jean Baudrillard a élaboré une perspective critique sur le rôle joué par le corps dans les années 70. Ainsi, à la place de l'âme qui enveloppait autrefois le corps, c'est la peau qui a pris le relais, car elle est aujourd'hui, un « vêtement de prestige et résidence secondaire », comme « signe et référence de mode ». Jean Baudrillard fait du corps « le plus bel objet » de consommation. Le corps n'est pas une évidence, il est socialement construit à travers chaque société, chaque culture.
Dans le cadre de la société de consommation, le corps ne peut être envisagé qu'en tant qu'objet. Par conséquent, le corps comme objet de consommation devient un signe de distinction sociale, de différenciation par rapport à autrui. Parallèlement, avec ce corps comme objet de prestige, la pratique médicale ( la pratique du médecin) s'installe dans une situation de surprivilège social, le médecin devient un personnage « sacré », grâce à ses conseils et à ses interventions, l'individu entretient et soigne son corps et donc maintient sa compétitivité et son prestige social. Autrement dit le corps fait vendre : l'esthétique moderne du corps baigne dans un environnement foisonnant de produits, de gadgets, d'accessoires... ».

Tout ceci pour vous dire que la perte d'hygiène de celle ou celui qui est à la rue, le fait descendre face au « regard social »de deux crans même par rapport au jeune prolétaire bien sapé. Le SDF vient de toutes les classes sociales mais principalement de la classe ouvrière et maintenant de plus en plus
d'une jeunesse qui n'a même pas eu le temps de devenir prolétaire. Le temps passé à la rue varie de 4 mois à 7 ans, souvent suivi dans ce cas de la mort à 40 ou 50 ans (vieillissement prématuré, moyenne des décès à 40 ans). La plupart ne possèdent qu'un CAP ou un BEP. Une moitié vit d'aides diverses quand une autre moitié ne vit que des ressources de la mendicité. Les femmes SDF sont relativement jeunes ; un tiers se prostituent pour survivre.
L'errance conduit très rapidement au délaissement du corps. Mais l'image du clochard sale est désuète car une majorité des SDF se bat pour tenter de conserver une bonne image physique pour montrer une force de résistance à la misère capitaliste.
Les femmes SDF veulent se rendre invisible par une propreté souvent acquise sous humiliation dans les WC d'autoroute ou dans les chiottes d'un bar quelconque :

« C’était dur leur regard, ça me faisait mal, alors je m’enfermais dans les toilettes et j’attendais qu’elles s’en aillent… Une fois je me souviens, qu’une dame disait à sa fille, t’as vu elle se lave là, ça m’a tellement blessé, que je suis partie en courant et j’ai pleuré. Pourquoi les gens sont-ils méchants, je me lavais régulièrement pour dire d’être propre. C’était pas facile, en plus il y avait pas d’eau chaude, c’était dur… j’aurais pas su avoir des vêtements sales, après les gens vous regardent d’un drôle d’air et pensent que vous êtes une crapée, c’est la honte, surtout dans un petit village, ça va vite . » (Brigitte)

La situation du SDF développe une souffrance sociale qui, à terme, rend fou. Le niveau de désocialisation rend la plupart irrécupérables par une société qui court de plus en plus vite en fermant les yeux et en se bouchant le nez.

LA PRECARITE SERAIT-ELLE ASEXUEE ?

Magnifique question d'un autre sociologue. Et cette autre : « qu'en est-il de la sexualité, de la vie amoureuse chez les personnes communément appelées SDF ? Si la vie affective et sexuelle de personnes sans domicile ne doit pas être déniée, leur accorde-t-on pour autant ce droit ? ».
Dans les textes religieux les plus anciens, l'errance (= vagabondage) est une dangerosité sociale et renvoie à la sauvagerie ou à l'animalité. La société des « lumières » est plus sévère pour les femmes vagabondes ; la prostitution est alors assimilée au vagabondage. L'errance féminine est suspecte (une honnête femme reste esclave de son mari à la maison). A Paris en 2004 un SDF sur cinq était une femme et la proportion est pire en 2016 ! A Montréal, un quart des femmes à la rue... En général, plus que les hommes, les femmes à la rue font tout pour ne pas apparaître comme des clochardes, une valise en bon état à la main pour faire croire qu'elles sont en voyage par exemple, mais elles doivent veiller en permanence à ne pas être agressées sexuellement (contrairement aux agressions ponctuelles de élégantes de Cologne). Beaucoup préfèrent la drogue à l'alcool lequel représente plus pour elles la déchéance, et qui abîme plus vite le corps.

Ils sont peu nombreux les chercheurs sociaux et inexistant les politiciens bourgeois et humanitaires à se soucier de la vie affective et sexuelle des SDF ; comme de celle des millions de vieux et jeunes isolés. On pense surtout à généraliser la masturbation par internet pour renforcer cette solitude. Les policiers voyeurs d'internet peuvent d'ailleurs vérifier en direct, 24X24, sur RealLifeCam que les jeunes couples sont aussi solitaires, dépendants de l'invention la plus con du siècle, le portable : quand ils ne sont pas en train de se masturber séparément, l'homme est assis plusieurs heures par jour face à l'écran de son ordi quand la femme pianote sur son ipad. Triste vie de solitaires par millions. Leur vie, en plus clean et au chaud n'est pas très différente de celle des SDF.
Revenons à la vie affective des SDF (qui possèdent aussi des portables) et notons des observations de l'Observatoire du Samu social de Paris. D'abord il y a l'absence d'intimité et d'un lieu à soi, mais ce qui est frappant au premier abord est que les SDF cherchent d'abord, ou vice-versa, des relations avec les bénévoles (« les volontaires ») sensés les aider simplement pour le prosaïque : l'hébergement et le couvert 2. La plupart n'auront en tout cas plus de relations sexuelles hormis celle de leur main droite. Un troisième contingent a besoin justement de recourir à la prostitution même si l'abbé Hollande est au coin de la rue avec sa trique :

« Pour le SDF qui touche le RSA, poursuit Paul, il faut bien compter au minimum une passe ou deux par mois. Il a besoin d’amour et d’affection, il se paie une prostituée avec son RSA parce qu’il en a besoin. Et heureusement parce que sinon, il deviendrait dingue. C’est très cher mais j’en connais qui passent tout leur argent dans la prostitution. »

LA SEXUALITE DES MIGRANTS : TABOU OCCIDENTAL

Toute la bonne société européenne qui se régale de partouzes privées et fréquente les boites échangistes huppées n'a pas eu de mors assez durs contre les « mille salopards de Cologne », à commencer par ces parangons de vertus que sont les féministes gauchistes et les philosophes altermondialistes. Le fleuron du moralisme bcbg a été le célèbre Slavoj Zizek qui nous balade au temps moyenâgeux de la torture des chats: « les mille salopards de Cologne... obscène carnaval des classes inférieures ? » :

« Même si les réfugiés sont effectivement (pour la plupart) des victimes fuyant des pays ravagés, cela
n’empêche manifestement pas certains de se comporter de façon méprisable. Nous avons tendance à oublier qu’il n’y a rien de rédimant dans la souffrance: être une victime tout au bas de l’échelle sociale ne fait pas de vous une sorte de voix par excellence de la morale et de la justice. (…) Voilà pourquoi les tentatives naïves visant à «éclairer» les immigrants (visant à leur expliquer que nos mœurs sexuelles sont différentes, qu’une femme marchant tout sourire dans la rue en mini-jupe n’invite pas ce faisant à un rapport sexuel, etc.) sont d’une impressionnante bêtise. Ils savent très bien tout cela, et c’est précisément pourquoi ils agissent ainsi. Ils savent parfaitement que ce qu’ils font est radicalement étranger à notre culture, et ils le font dans le but précis de blesser nos sensibilités ».

On retrouve chez ce penseur à gauchistes la même ambiguïté et perversion que chez l'abbé Hollande et son double le militant antiraciste : le migrant (gracieusement accueilli comme naguère les blessés de 14 par les dames patronnesses infirmières, et qui n'avaient pas le droit de bander sous les draps) est un être asexué. On ne veut pas savoir si comme tout européen blanc et vacciné il a des poussées érotomanes entre les 17 et 25 printemps plus fréquentes qu'aux lointains âges de la gériatrie triomphante. Mais pire le refoulé du racisme ressort chez le donneur de leçon d'antiracisme : c'est des arabes cyniques, d'une culture différente et qui savent ce qu'ils font, et qu'ils le font « dans le but précis de blesser nos sensibilités » ! Même traitement que pour le SDF de souche ; s'il parle de besoins sexuels à ses charitables « volontaires » on lui répondra que cette revendication est honteuse quand la société lui offre le logis et le couvert, même si ces régalades basiques ne font pas bander. S'il ne tombe pas sous les fourches caudines d'un magistrat pour outrage à la pudeur de personnes exerçant la charité sans avoir touché une bite de leur vie.

Même évacuation du problème sexuel pour les migrants sous l'opprobe féministe généraliste de machisme tentant perversement de se raccrocher à la glorification irresponsable de l'arrivée massive des migrants en montrant du doigt, non plus les imbéciles attoucheurs ni des mœurs arabes coincées mais le bouc-émissaire facho : ««Les agressions sexuelles du 1er janvier, commises pour partie par des demandeurs d'asile, ont été récupérées par toutes celles et ceux souhaitant stopper leur arrivée», fustige sur son blog Valérie, alias Crêpe Georgette, qui goûte peu les accusations de ses consœurs militantes. Les migrants ne sont d'ailleurs pas les premiers auteurs de violences sur les femmes, rappelle-t-elle: 13% des femmes allemandes ont été victimes de violences sexuelles, «majoritairement par des gens qu'elles connaissaient»3. Ce sont les mêmes dames patronnesses qui expliquaient au XIX ème siècle que la masturbation rendait sourd4. Deuxième chef de file de la pensée unique bcbg immigrationniste, après Le Monde, Libération titrait : « C’est parce que l’extrême droite a réussi à imposer l’idée que l’immigration était un problème que les migrants sont rejetés par les Européens. Et si l’on changeait d’angle et qu’on y voyait plutôt une force ? »5.

Tu parles Charles ! Le Point titrait : « Des attaques qui ont fait le jeu de l'extrême droite », et aussi : « Les agressions sexuelles à Cologne libèrent le discours anti-migrants ». Et, serpillière sur le balai, un ministre allemand du non-sexe ne trouvait pas mieux que de surrenchérir par l'imaginaire d'un « complot ». Toux ces tirs à vue affolée des deux côtés du Rhin n'avaient pour but que de cacher ce sein que je ne saurais voir. Chaque été quand je passe près de la plage de Calais, je ne cesse de me questionner sur ces deux mondes : des merdeuses en string qui s'agitent sur le sable et la marche lourde en bordure de plage de jeunes migrants du même âge encore vêtus de leur blouson d'hiver qui lorgnent vers ce qui intéresse tout jeune homme du monde en pleine floraison, normalement constitué et indépendamment de toute origine ou religion.
Enfin bref, nous avions, outre l'irresponsabilité monumentale de faire venir une masse d'hommes sans penser au derrière, j'allais dire à l'arrière (comme on est en temps de guerre), nous avons eu l'étalage du déni de la réalité de la frustration sexuelle de ces (jeunes) réfugiés (bons pour l'esclavage moderne ubérisé) mais inexistants comme êtres de désir, de sang et de sperme, par tous les maquereaux et maquerelles de l'oligarchie politicienne.


LA CHASSE AUX « CHASSEURS DE SEXE »

Que peuvent faire des jeunes hommes encore inoccupés par une société d'accueil qui va d'abord les fliquer puis les trier et les jeter ? Ils errent dans les rues, regardent les vitrines, matent les « nanas ». Comme moi lorsque j'errais en Suède et en Finlande en juillet 1968. Et on se sent bien seul, minable et démuni. On n'a ni bagnole ni pognon pour ajouter l'utile à l'agréable.

Comportement suspect le désir de sexualité ? Vautours ces jeunes arrivants ? Oui comme moi lorsque j'avais dix sept ans à Stockholm ou à Helsinki. Constat de sociologues plus avisés que nos irresponsables politiciens :
« Pour les immigrants, la venue en France peut constituer une rupture dans leur trajectoire affective et sexuelle. Beaucoup arrivent déjà adultes, mais une part non négligeable d’entre eux migrent plus jeunes ou débutent leur vie sexuelle après la migration. Les questions de sexualité sont rarement abordées dans les enquêtes auprès des immigrants, si ce n’est sous l’aspect de la santé sexuelle. Les comportements sexuels, et notamment le contexte des premiers rapports sexuels, constituent pourtant des révélateurs des relations d’inégalités entre les hommes et les femmes. À partir d’une enquête réalisée en Île-de-France dans des lieux ouverts, Élise Marsicano, Nathalie Lydié et Nathalie Bajos analysent les caractéristiques du premier rapport sexuel de migrants originaires d’Afrique subsaharienne. Elles examinent notamment les calendriers d’entrée dans la sexualité, les écarts d’âge entre partenaires et le degré de consentement de ce premier rapport sexuel, selon que ce rapport a précédé ou suivi la migration et selon l’âge à la migration. Elles montrent en particulier la grande hétérogénéité des histoires des immigrants à cet égard. Pour ceux arrivés avant l’âge de 10 ans, les modalités d’entrée dans la sexualité sont proches de celles de la population non migrante ».

La migration pour les femmes n'améliore pas toujours leur situation, les inégalités entre les sexes subsistant aussi dans le Nord, mais elles restent toujours en plus des « proies », ce qui ne peut cacher non plus la misère sexuelle de la plupart des migrants hommes dont Tahar Ben Jelloun est le premier à avoir parlé6.
Les sites identitaires ne disent pas que des âneries, l'immigration de guerre est devenue un fardeau :

« L’émotion compassionnelle est mauvaise conseillère en politique. C’est le cas d’Angela Merkel que l’on aurait pourtant cru plus contrôlée et maîtresse d’elle-même. Elle a ainsi imprudemment lancé dans la nature, la promesse folle que l’Allemagne pourrait accueillir jusqu’à 800 0000 réfugiés. Pourquoi pas plusieurs millions, tant qu’à faire ?
Il est vrai que les Allemandes ayant cessé de faire des enfants depuis plusieurs décennies, l’Allemagne accuse un déficit de population qui se chiffre en millions. Mais de là à vouloir le compenser par une immigration massive de migrants adultes, parlant uniquement arabe, de confession musulmane et dépourvue de toute formation professionnelle, il y a un pas qu’Angéla Merkel a allègrement franchi ».

Il faut quitter les sentiers battus de la presse bourgeoise en général monocolore et inféodée au contrôle étatique des campagnes idéologiques successives, pour trouver la vérité ; par exemple sur le blog Le vif :

« La plupart des jeunes hommes, -et des jeunes femmes-, qui grandissent aujourd'hui dans les sociétés arabo-musulmanes ont une sexualité totalement bridée. La littérature et le cinéma regorgent d'histoires de leurs petites et grandes frustrations. Que l'on prenne le film égyptien, "Les femmes du bus" dont l'histoire s'articule autour de jeunes hommes qui se frottent contre le corps 'trop' proche de jeunes femmes dans les transports du Caire. Que l'on lise l'auteur Khaled El Khamissi qui, dans "l'Arche de Noé", raconte combien la jeunesse est dans l'impasse quand elle découvre l'impossibilité d'avoir accès au marché du travail et a fortiori à la sexualité, en l'absence de moyens pour épouser une femme. Selon un rapport des Nations unies réalisé en avril, 99,3 % des femmes et jeunes filles égyptiennes ont été victimes de harcèlement sexuel, un phénomène qualifié d'endémique. Une situation identique au Yémen et qui devient monnaie courante en Irak ou en Syrie où l'effondrement des structures d'Etat laisse libre cours à la violence à l'égard des femmes. Même dans le très libéré Liban, l'auteur Rachid El Daif, raconte dans "Montre moi tes jambes Leila", comment la sexualité est objet de fantasmes déconnectés de la réalité et comment les hommes et les femmes ne se rencontrent que dans une fiction où la femme doit prétendre à la virginité et l'homme à la toute puissance. Les premières victimes de cette frustration sont donc arabes et non occidentales.

Il y a à cela plusieurs raisons. Elles sont d'abord économiques. En effet, il n'y a dans la plupart des régions rurales et même urbaines du monde arabo-musulman que le mariage qui donne accès à la sexualité et ce mariage n'est possible qu'en ayant les moyens d'offrir à la femme, le montant exigé par sa famille pour l'épouser. En l'absence de moyens dus à l'absence de perspectives économiques, les hommes sont obligés de rester vivre auprès de leur famille et n'ont qu'un seul exutoire à leur sexualité : tenter leur chance auprès de prostituées ou d'étrangères. Depuis quelques décennies, ces blocages économiques ont été renforcés par des considérations religieuses restrictives : avec pour modèle le wahhabisme saoudien, hommes et femmes sont poussés à vivre dans des mondes séparés où la mixité est perçue comme une invitation à la débauche et où tout comportement contrevenant à cette attitude est considéré comme non islamique.
Ainsi, il n'est pas rare dans les pays arabes de rencontrer des hommes qui a 30 ou 35 ans n'ont jamais eu l'occasion de toucher une femme. Cette frustration sexuelle, racontée par la littérature et le cinéma est un des moteurs de la violence que connaît aujourd'hui le monde arabe.
Il ne s'agit donc pas d'excuser les comportements de la nuit de Cologne, mais de donner un éclairage sur leur origine. L'intégration des migrants passe aussi par la prise de conscience de l'univers sexuel dans lequel ils ont grandi »7.

En conclusion si j'espère que la plupart des migrants ne finiront pas clochards, je peux dire que la
classe dominante de souche bourgeoise en France comme en Germanie se fiche de la sexualité des migrants, des SDF et des prolétaires sinon elle ne ferait pas voter des lois contraignant à la masturbation et à la fin de tout rapports désirants entre prolétaires hétérosexuels des basses classes8. Abstraction faite que la bourgeoisie allemande, plus évoluée à ce titre que la française, a présidé à la création d'Eros Center intégrant les besoins sexuels des handicapés; mais elle aurait dû multiplier par cent ses Eros Center en prévoyance de l'accueil massif et inconsidéré de qui vous savez.
Ce n'est pas une affaire de simple décomposition/pourrissement d'une société en décadence comme dirait le CCI mais une instrumentalisation et même une fabrique de cette décomposition d'une société sénile pour toujours plus détruire le prolétariat comme classe qui doit enlever le pouvoir à la bourgeoisie. C'est l'anéantissement depuis 40 ans de toute référence à la classe ouvrière comme classe politique et sociale respectable et alternative qui a produit le triomphe actuel de l'islamisme. C'est la petite bourgeoisie intellectuelle des pis (professions intellectuelles supérieures) qui anime cette décomposition, plus confusion que perte de contrôle, en ne voulant surtout pas « tomber dans le prolétariat », pauvre hère auquel on ne laisse que la masturbation et la solitude électronique pour récompense. Je ne peux résister au plaisir de vous citer au terme de ma diatribe sexualiste l'excellent Bernanos lorsqu'il décrit le « Derrière » de la bourgeoisie :

« Les hommes de guerre avaient fait la guerre avec un petit nombre de sentiments simples, élémentaires, qui étaient l'esprit même de la guerre. Et l'arrière, le Derrière, le gigantesque séant élargi aux proportions de l'Arc de triomphe, achevait de se vider d'une Mystique, la Mystique de l'arrière, où l'Ancien Combattant est tombé comme une mouche dans la glu . Toutes les politiques et les politiciens du Derrière, de gauche ou de droite, ont leur part dans cette dégoûtante entreprise. L'esprit de guerre avait été un esprit de fraternité, de camaraderie fraternelle. Les politiciens du Derrière ont brisé cette fraternité. L'esprit de guerre avait été, en somme, un esprit d'enfance. Ils ont feint d'entrer dans cet esprit pour en exploiter cyniquement la sincérité... (…) Vous avez soif d'idéal, Nous vous fournirons d'idéal. Aux poilus de gauche, la Mystique pacifiste. Aux poilus de droite, la Mystique nationaliste. Chacun la sienne, et rentrez tranquillement chez vous. Lorsque la France sera réveillée, elle vous enverra le percepteur ».


notes:

1Lire mes articles :

- La répression libidinale de l'abbé Hollande contre la sexualité des ouvriers immigrés

- Agressions sexuelles « de masse » en Allemagne : Amalgame et Tabou vont en bateau et la sexualité tombe à l'eau.

2Cet aspect sexuel de l'humanitaire est si négligé par les bonnes âmes du journalisme quand on s'étonne par exemple des curieuses relations pédophiles des casques bleus en Afrique, qui, comme toutes les armées du monde en guerre, se « servent sur le mouton ».

3Must de l'aliénation mongole féministe, la timbale ira à cette intellectuelle supérieure en bêtise agrégée, Sylvie Ayral où tout est dit en dix lignes: « « Une fois n’est pas coutume, nous poserons d’abord la conclusion de ce papier avant d’entrer dans des analyses plus complexes. «Ausnahmslos. Aucune excuse pour les agresseurs sexuels ni pour les racistes». Les féministes allemandes rappellent, dans une pétition en ligne, le lien organique entre féminisme et antiracisme. La biologisation de l’infériorité des femmes et des personnes à la peau noire ou foncée provient de la même matrice patriarcale, qu’elle soit ancrée dans les religions ou dans les Etats démocratiques modernes, les premières comme les seconds incarnés par des hommes hétérosexuels blancs, issus des classes dominantes. Ce propos abrupt permet d’aborder le débat sans complexe. Il ne s’agit pas de trouver des excuses à quiconque ou de hiérarchiser les problèmes. Cela ferait le jeu aussi bien des antiféministes que des racistes. Nous soupçonnons que ce sont les mêmes. »

4On est heureux d'apprendre les bonnes manières aux réfugiés, on va voir se développer une nouvelle profession dans le social : « explicateur de comportement asexué ». En Allemagne, par suite à des masturbations en piscine publique de certains migrants (qualifiés de « chasseurs de sexe », des travailleurs sociaux ont été « chargés de sensibiliser les réfugiés à ces problématiques ».

5Et de citer tous ces « immigrés qui ont construit la France d'aujourd'hui « (de Marie Curie à Chagall). Curieuse négation de l'histoire de France, qui ne doit pas tout à ses immigrés, et curieuse enflure de ces quelques immigrés qui ont « réussi » (chefs d'industrie, sportifs et hommes politiques (?!) mais rien pour le maçon italien, le sidérurgiste algérien et le nettoyeur du métro malien... L'auteur de l'article est un physicien coupé de la physique de la réalité.

6La réclusion solitaire (1976) et La plus haute des solitudes (1977).

7 http://www.levif.be/actualite/international/une-immense-frustration-sexuelle-a-la-base-des-violences-de-cologne/article-opinion-448753.html


8La campagne pour le mariage pour tous allait dans ce même sens destructeur au profit des minorités qui s'éclatent, et en particulier la minorité homo dominante dans les quartiers bobos parisiens. L'héréro-homosexualité-transgenre joue là le même rôle anti-prolétarien que le multiculturalisme.

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