PAGES PROLETARIENNES

samedi 7 novembre 2015

LES TROMPETTES DE MERKEL ET ERDOGAN

Quand l'extrémisme verbal veut doubler les curés...

Reçu ce lamentable appel d'un cercle nommé « Prolétaires internationaux » (groupe tchèque ? Guerre de classe?) depuis le site Tridni Valka (sans doute en réalité « Tridni vodka »), mais déjà reproduit sur divers blogs anars ou maoïstes.
Invoquer la solidarité de classe si cela concerne la classe prolétarienne, serait une bonne chose, si ces gens-là savaient ce qui compose cette classe, de quel type de solidarité elle a besoin, de ce qui la motive, des buts qu'elle peut se fixer et que toutes les misères ne sont pas du même ordre. En appeler à la solidarité réelle de classe suppose aussi de bien décrire ce qui se passe dans la réalité et donc de ne pas mentir avec des fabulations fantasmatiques sur une lutte de classes, inventée ou scénarisée avec n'importe quoi. En se plaçant dans la surenchère vis à vis des curés de toute robe et de toute djellabah, nos solidaires tout azimuts ne font que se rouler dans la mystification du drame complexe des migrants, dans l'opacité des causes et des manipulations des Etats, et sans solution que d'appeler « les prolos » à se lever pour se mettre aux ordres de cette poignée de nouveaux insurrectionnalistes invisibles, anonymes et donc pas très courageux. Le qualificatif de « prolos » utilisés à plusieurs reprises indique tout le mépris de ces bobos pour la classe ouvrière qu'ils s'imaginent « culpabiliser » plus que « conscientiser ».
C'est ce qui s'appelle retomber dans l'ornière bourgeoise, voire léniniste-bourgeoise. C'est hélas le sort qui attend le maximalisme imbécile dans ses marges ultra-gauches (certains individus lunaires), face à la dégénérescence du monde capitaliste. Selon Platon déjà tous les régimes politiques sont voués à dégénérer, mais on doit constater que dégénèrent aussi les critiques idéalistes de l'impéritie étatique bourgeoise.



Internacionální proletáři : Pour une réelle solidarité de classe avec les prolétaires « réfugiés » et « immigrants » !(5 novembre)

Camarades, prolétaires d’Europe, une fois de plus on vous dit que vos conditions de vie ou même vos propres vies sont sous la menace de quelques « étrangers ». Vous êtes victimes d’un chantage avec les nouvelles coupes budgétaires dans les « services sociaux » et la menace de perdre votre boulot… comme si ce n’était pas déjà le programme de la classe dirigeante ! Vous êtes menacés par la propagation d’une « religion étrangère » et d’une « culture étrangère » et poussés à défendre « votre propre » pays, sa culture, ses croyances, etc. comme si cela signifiait quelque chose d’autre que de défense les intérêts d’une fraction locale de la bourgeoisie ! Comme si cela servait autre chose qu’à maintenir l’ordre capitaliste et à renforcer l’idéologie dominante, qui nous fait accepter notre propre exploitation !
On nous divise en « blancs » et « noirs » ou « Rom », « immigrés » et « autochtones », « hommes » et « femmes ». Peu importe combien de fois on nous a eu avec ça, la bourgeoisie est plus que jamais prête à nous jouer de sales tours ! Cela a pour objectif de séparer la lutte de classe dans une partie du monde de la lutte de classe dans d’autres parties. Pour séparer les prolos des prolos, pour nous faire voir les uns les autres non pas comme des frères et sœurs de classe, mais comme des ennemis.
La vague actuelle des réfugiés qui déferlent sur l’Europe en provenance de Syrie, d’Irak, de Somalie, d’Afghanistan, d’Egypte, d’Ukraine, etc., est un produit de l’écrasement brutal des luttes prolétariennes : grèves ouvrières, mutineries militaires et insurrections. Luttes en réaction à la crise capitaliste et à ses diverses expressions que sont les hausses de prix des denrées de base comme la nourriture, le carburant et le logement, la hausse du chômage, la baisse des salaires réels, la poursuite de la rationalisation de la production et du contrôle accru de l’Etat qui affectent le prolétariat dans le monde entier.
Ces réfugiés ont été bombardés, on leur a tiré dessus, on les a affamé et torturé… ils ont été trompés et poussés par diverses fractions bourgeoises locales – les nationalistes, les islamistes, les « séparatistes », les syndicalistes ou les « municipalistes libertaires » – à transformer leur lutte pour de meilleures conditions de vie et contre la répression de l’Etat en une lutte pour des symboles et des drapeaux nationaux, partisans ou religieux, à les faire se haïr et se tuer les uns les autres.
Afin d’empêcher le mouvement prolétarien qui a mis le feu au Maghreb et au Machrek, en Turquie, en Grèce, ainsi que dans de nombreux pays africains, d’abattre les frontières – tant internes que celles de la « Forteresse Europe », les fractions bourgeoises euro-américaines (y compris la Russie), unis dans la division, soutiennent toutes ces sectes et milices politiques et religieuses avec de l’argent, des armes, de la propagande et des renseignements provenant de leurs services secrets. Dans le même temps, leur objectif est également de sécuriser leurs intérêts géopolitiques et économiques dans la rivalité inter-bourgeoise.
Maintenant que les dernières expressions de la lutte autonome de notre classe en Syrie, en Irak et ailleurs ont été défaites et que sa colère a été canalisée vers le soutien populaire aux différents camps qui s’affrontent dans les guerres civiles, ce conflit inter-capitaliste s’est intensifié en un autre massacre de masse de prolétaires. Et quand les prolos de ces régions tentent de fuir pour sauver leur vie, quand il n’y a pas de perspective pour eux si ce ne sont des souffrances, ils sont de nouveau utilisés uniquement comme un fouet idéologique contre les prolos « locaux ».
Nous, le prolétariat mondial en Europe, devons lutter contre la violence de l’Etat envers nos frères et sœurs de classe qui viennent ici, nous devons dénoncer toutes les tentatives idéologiques de les diviser en « réfugiés » et en « migrants économiques », de les enfermer dans des camps de concentration ou de les expulser. Nous devons remettre en question la fausse solidarité de la droite, de la gauche ou de l’extrême gauche du capital, qui ne les considèrent que comme un outil de la future division idéologique imposée à notre classe. Nous devons organiser la lutte de classe avec eux et avec le prolétariat dans le reste du monde.
Nous devons étendre notre fraternisation au-delà de la solidarité concrète, comme de fournir de la nourriture, des abris, des médicaments !
Nous devons nous organiser ensemble pour se protéger de la violence de l’Etat !
Nous devons discuter ensemble et partager nos expériences de lutte pour nous aider à mettre à nu tous les pièges et les manipulations de la bourgeoisie !
Nous devons faire de l’agitation pour le défaitisme révolutionnaire dans les zones de guerre ainsi qu’ici pour arrêter les approvisionnements militaires !
Nous devons lutter ensemble contre les mesures d’austérité, ici et maintenant !
Nous devons reconnaître notre lutte dans leur lutte et comprendre qu’elle est commandée par nos propres intérêts de classe mondiale : la classe exploitée qui mettra fin à toute exploitation, qui détruira la société de classe capitaliste et vaincra dans la révolution communiste mondiale !
Prolétaires Internationaux 2015 (groupuscule dit « guerre de classe » ou « salle de classe »)


SOUS LA MENACE DE QUELQUES ETRANGERS ? Indépendamment de la perception du sens de la venue des migrants et du jeu manipulatoire hypocrite des médias avec leurs rodomontades élitistes contre « l'égoïsme des français », ce ne sont pas « quelques » mais des milliers et des milliers qui cherchent à se réfugier. Nos bobos-prolos lunaires sont drôles de minimiser d'emblée. Ce qui s'appelle prendre ses « éventuels » lecteurs pour des cons (quoique pas encore pour des fachos). Une invasion trop importante de centaines de milliers de personnes paupérisées ne représenterait aucun danger pour l'équilibre économique des pays concernés, mais serait un bénéfice économique à terme pour les années à venir... c'est en tout cas ce qu'affirment spécialistes et amateurs militants1. En attendant des milliers et des milliers sont sur des routes désertes, meurent de froid ou noyés, et un grand nombre ne parviendra jamais à la terre promise. Que les gauchistes et les amateurs de la phrase appellent ou pas à la révolution communiste.

VOUS ETES MENACES PAR LA PROPAGATION D'UNE RELIGION ETRANGERE... (en réalité on vous pousse à vous confondre avec la nation bourgeoise...). Nos délégués prolétaires lunaires à la conscience humanitaire sont borgnes. Ne voyant que d'un œil – et encore flouté – ces salauds du gouvernement bourgeois qui pointent l'index sur l'islam, ils sont aveugles à l'expansion idéologique de cette religion, non pas étrangère, toutes les religions se croient universelles, mais policière de la vie quotidienne, et utilisée justement par tous les gouvernements dits démocratiques pour diviser les prolétaires au niveau du mode de vie. Oui cette propagation est un véritable poison, mais nos «bobos  prolos lunaires » et leurs amis maoïstes et trotskiens ne trouvent pas mieux que de la soutenir en dénonçant l'infâme laïcité... bourgeoise2. La majorité des migrants étant les vecteurs d'un islam exportable et exporté, cette arrivée massive n'est plus une simple immigration de travail, ni simplement familiale (elle l'est aussi encore) mais une immigration de fait culturelle, qui apporte sans possibilité de dilution dans les coutumes européennes (ou l'absence de coutumes de l'habillement moderne) d'autres modes de vie, communautaristes et ségragationnistes. La réaction autochtone, mais pas simplement, disons normale et sans préjugés, n'est pas une phobie mais une stupéfaction doublée d'interrogations politico-culturelles, ce que nos bobos lunaires et leurs collègues secouristes gauchistes conchient très vite comme une réaction pathologique de type fâchiste !

"ON" NOUS DIVISE EN « BLANCS » , OU « NOIRS », « ROM », « IMMIGRES »...

Faut-il prendre autant pour des ânes les millions de prolétaires qui sont, depuis l'Antiquité, un melting pot d'habitants de provenances diverses, selon les périodes mais avec des dosages de races ou d'origines différentes dans des environnements régionaux ou des cadres nationaux provisoires. Nos prolos lunaires n'étaient pas nés que déjà « on » - les patrons et leur Etat - divisait auvergnats et bretons, puis belges et italiens... Ce n'est pas une découverte ni une révélation pour la plupart des ouvriers modernes des grandes ou petites zones industrielles ou commerciales. Par contre on ne sait pas ce que les Roms viennent faire dans la liste !? Ils ne sont pas particulièrement connus comme s'intégrant ni à la société ni à la classe ouvrière... La défense des « gens du voyage » par les anars et les gauchistes est compréhensible du point de vue de leur culte de la marginalité et du ...refus bobo du travail, mais paradoxale du point de vue de la notion d'intégration ; tous ces micro-organismes de politiciens radicaux de la gueule se révèlent les pires des staliniens s'il est question d'intégration à leur barnum organisationnel, l'intégration à l'orga est l'éjaculation suprême pour un militant ; quant à celui qui ne veut pas s'intégrer, il est traité comme un méchant...aventurier ou un moins que rien. Si ces soutiens des Roms en général, sous régime hollandais, étaient un jour au pouvoir, c'est moi qui me ferait du souci pour les « gens du voyage ».
Quoiqu'il en soit, sans avoir à me livrer à une savante étude sociologique, les Roms sont hors classe, certainement pas à mettre sur le même plan que la classe ouvrière, et resteront longtemps une épine dans le pied même de sociétés possiblement différentes à l'avenir. Nos prolos lunaires se situent par contre avec ces bandes qui ont à deux reprises bloqués routes et autoroutes pour faire sortir de prisons – au mépris du code des lois qu'ils ne reconnaissent pas (pas pour les mêmes raisons que les communistes révolutionnaires) – des individus condamnés pour vols avec violence. Ce qui est certainement du domaine de la radicalité bobo mais pas du goût des vrais prolétaires, qui, dans ce cas-là, se demandent légitimement : que fait la police ? Et moi aussi.

LA VAGUE ACTUELLE DES REFUGIES QUI DEFERLENT (sic) … EST UN PRODUIT DE L'ECRASEMENT BRUTAL DES LUTTES PROLETARIENNES (grèves ouvrières, mutineries militaires et insurrections)...

Pour un peu ce serait du Julien Coupat dans le texte. Un langage de petits cons-pirateurs. Qui connaissent bien les « denrées de base » du prolo moyen : « la nourriture, le carburant et le logement » ; élémentaire ! Surtout le carburant : sans carburant vous mangez froid et vous vous gelez dans votre logement ! Baste, on ne sait pas où ont eu lieu ces grèves ouvrières (en Syrie ? En Irak?) ni les mutineries ou insurrections. Tout ce qu'on nous a montré ce sont ces milliers de gens sur des routes poussiéreuses fuyant la guerre ou la misère des camps des pays voisins (dont le PNB en prend un coup). Peut-être les médias nous ont-ils menti et qu'il y a eux de vraies insurrections pour les « denrées de base » ?
La guerre opaque inter-impérialiste qui se déroule en Syrie-Irak (pays désormais sans les frontières
Sykes-Picot...) ne serait finalement qu'une réaction de toutes les bourgeoisies complices contre le « mouvement prolétarien qui a mis le feu au Maghreb (qui veut dire occident) et au Machrek (= orient) et en Turquie »... Or, le « printemps arabe » ne fût nullement une expression de la classe ouvrière mais un sursaut des couches moyennes atterrées par ladite crise mondiale, et à qui les bourgeoisies autoritaires locales n'ont à offrir que du sang, de la religion et des larmes.
Pour nous ficeler au sort des migrants, on nous invente donc « les dernières expressions de la lutte de notre classe », qui transmuent en « quand les prolos de ces régions tentent de fuir pour sauver leur vie...(...) ils sont utilisés contre les prolos locaux ». Toujours ce qualificatif méprisant de prolos pour se faire passer pour au-dessus de la mêlée, et d'un geste auguste qui se transcende soudainement en un sonore : «Nous le prolétariat mondial... ». Algarade de minus qui fait trembler tous les Etats blindés des bourgeoisies nomades du monde serein des banksters libidineux et des footeux pervers.
Suit la formidable recette digne d'un bateleur de foire : « ...nous devons dénoncer toutes les tentatives idéologiques de les diviser en « réfugiés » et en « migrants économiques », de les enfermer dans des camps de concentration ou de les expulser. Nous devons remettre en question la fausse solidarité de la droite, de la gauche ou de l’extrême gauche du capital, qui ne les considèrent que comme un outil de la future division idéologique imposée à notre classe. Nous devons organiser la lutte de classe avec eux et avec le prolétariat dans le reste du monde. »

Y a-t-il quelque chose de tangible, de concret, de non virtuel ? Du tout, il faut aller au delà du caritatif : « Nous devons étendre notre fraternisation au-delà de la solidarité concrète, comme de fournir de la nourriture, des abris, des médicaments ! »3. Nos bobos lunaires signifient sans conteste qu'ils sont prêts à offrir la carte d'adhérent au parti mondialiste de la révolution aux réfugiés (quoiqu'on puisse présumer que ces « prolos du voyage forcé » s'en battent les cacahuètes).
Comme conseils en lutte politique ils sont calés nos bobos lunaires ; donner pour injonction le gentil défaitisme révolutionnaire post-léniniste aux civils croulant sous les bombes des diverses bandes de chiens de guerre, faut oser ! Et nous inviter à partage « nos expériences » : moi je te raconte ma grève et toi tu me décris comment tu cavalais sous les schrapnels...
Le final, un selfie collant le réfugié, venu en Europe pour ouvrir un petit commerce, épaule contre épaule avec le chômeur autochtone, ici et maintenant « contre les mesures d'austérité », est un sommet de la dialectique bobo lunaire, qui ferait presque oublier que la première chose que fît Amstrong en posant les pieds sur notre plus proche planète, ce fût de ramasser un caillou.

Nos bobos lunaires se font les trompettes – sans s'en apercevoir – de maman Merkel, de l'hypocrite bourgeoisie allemande. Le revirement soudain, de la Chancelière, est oublié de tous, revirement en faveur d'un accueil illimité. Sur le fond, le calcul allemand est resté le même, en se fichant de ses vassaux européens. L'accueil illimité a toujours été une fable, reprise par les milliers de naïfs journalistes et leurs lecteurs gauchistes. UN : la supercherie se dévoile au même moment que la tricherie du conglomérat Volkswagen, on expulse à tour de bras les anciens « réfugiés » pour y mettre les nouveaux « migrants ». DEUX : l'Allemagne ne relâche pas la demande d'effort à ses vassaux comme si elle était submergée, alors qu'elle n'a jamais eu l'intention d'être submergée !

La soudaine vague de migrations venue de Turquie a concerné ces milliers qui en avaient marre de vivoter dans la misère d'un pays étouffant comme de lanterner dans les camps du Liban (où le lopin de terre est payant), mais sur un probable coup de pouce de Erdogan, trop content de forcer la main à l'Europe ; il s'en est servi au demeurant aussi pour gonfler son électorat avec le sempiternel « moi ou le chaos ».

Sur des embarcations fragiles voguent vers l'incertain ou la mort, marchent dans la poussière des milliers et des milliers, dont on ne parle plus qu'épisodiquement alors qu'ils sont en train de braver le froid. Ce n'est pas la lutte « contre les mesures d'austérité » et une « fraternisation » imaginaire qui les sauvera. Dans la guerre, plus que dans la paix, il y a d'un côté les masses de déshérités ballottés par les événements, et de l'autre les prisonniers du travail accrochés à leur « pouvoir d'achat », et dont on n'est même pas sûr qu'ils réagiraient s'ils prenaient des bombes sur le rable, qu'ils fuiraient probablement eux aussi.

Le problème est que le problème est opaque, vicié, obscur, pervers, machiavélique. La meilleure preuve de la complexité du problème des migrations est que les curés et les donneurs de leçon sont simplistes, parce qu'ils n'y comprennent rien. Parce qu'ils ne sont pas à la place de la classe ouvrière ni à la place des migrants. Aucun de nos forts en gueule du Grand Soir où dans un seul élan, toutes classes, catégories, ethnies et religions confondues, un peuple universel se lèverait, psalmodiant « peace and love », aucun ne pose la question d'une réorganisation de la société, d'un maintien des populations avec le nécessaire pour vivre et vivre bien. Il faut « faire avec » cette société en guerre, et donc nos conseillers en révolution multinationale nous engagent à lutter sous le drapeau intercontinental de « l'anti-racisme », rubrique NPA pour le soutien aux migrants ; ce qui signifie que la lutte a lieu contre ces « cons de français racistes qui ne veulent pas être envahis », c'est à dire que nos gauchistes et ultra-gauchistes ne sont que les setters du Kapital général communautaire et islamophile.
Ombres de la politique officielle d'Etat et pénombres complices des agitateurs extra-parlementaires.
Au niveau supérieur de la hiérarchie du bourrage de crâne politique, observons combien chaque désidérata de chaque bourgeoisie peut rendre service à une autre. En saluant le flot des migrants comme une manne pour le patronat allemand, la bourgeoise Merkel rend service, en même temps, au bourgeois Hollande en laissant dans l'ombre sa responsabilité avec les autres engagés impérialistes dans la sale guerre qui n'en finit pas au carrefour de la remise en cause des découpages de Yalta. C'est encore le survivor Giscard qui a eu la voix la plus humaine dans ce concert de brigands sans âme, en soulignant qu'il était nécessaire, et possible, de mettre fin de toute urgence à cette guerre sordide.

Même si le prolétariat compte encore pour du beurre. Et que les migrants prennent les canons sur la gueule.



1C'est se ficher du monde. Au Moyen Age, comme l'explique Régine Pernoud, les invasions normandes et sarrasines ont abouti pendant longtemps à paralyser toute vie économique (Lire l'excellent "En finir avec le Moyen Age", Seuil 1977).
2En 1848, le républicain Thiers, futur massacreur de la Commune de 1871, donnait mandat aux curés de faire barrage aux « détestables instituteurs laïques » et de « propager cette bonne philosophie qui apprend que l'homme est ici pour souffrir ».
3Dans le même genre, mais plus proche du caritatif, le NPA fait appel aux camarades de gouvernement : « Sous la rubrique « antiracisme » le NPA publie le communiqué suivant : « Le NPA exige que les engagements pris, devant les caméras, par le préfet et les représentants de la Ville de Paris, lors de l'évacuation du lycée Jean Quarré, soient tenus. TouTEs les migrantEs doivent être logéEs dans des conditions décentes.Plus généralement le NPA condamne l'hypocrisie des discours des autorités et souligne que, de Calais à Paris, aucune solution pérenne ne pourra tenir hors de la volonté politique d'accueillir les migrantEs c'est-à-dire de les régulariser et d'ouvrir les frontières ». Apparemment le gouvernement de gauche moins 20% s'en fiche d'autant que, pour la durée (électorale) d'un mois il restaure le contrôle aux frontières sous l'alibi antiterroriste.

mardi 3 novembre 2015

AU-DELA DU TRAFICOTAGE ELECTORAL TURC, LA CUREE IMPERIALISTE REGIONALE



"Peuple : nom collectif difficile à définir parce qu'on s'en forme des idées différentes dans les divers lieux, dans les divers temps et selon la nature des gouvernements »
Article de l'Encyclopédie (1765)




UNE VICTOIRE ELECTORALE RELATIVE AU PLAN NATIONAL

Le 12 octobre, après le lâche attentat des services secrets islamistes en Turquie, j'écrivais qu'il n'y avait rien à attendre des nouvelles élections forcément trafiquées par les gangs de l'oligarque Erdogan. Je faisais référence à un article du Monde le même jour peu amène avec le cynisme de l'Etat turc :
« Confronté, samedi 10 octobre, à l’attentat terroriste le plus meurtrier de l’histoire de la Turquie moderne (97 morts), le gouvernement a réagi en accusant les victimes, en interdisant aux médias de couvrir l’attentat et en bloquant l’accès aux réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter. Quelques heures après la double explosion, une circulaire signée du vice-premier ministre Yalçin Akdogan était envoyée au Conseil supérieur de l’audiovisuel (RTUK), interdisant aux radios et aux télévisions de couvrir l’attentat. Mais personne n’en a tenu compte. »
Confronté à une perte de popularité après le terrible accident de la mine, une perte de crédibilité économique et politique autant que la révulsion face à la brutalité de bandes armées du pouvoir, le camp laïc bourgeois s'attacha à faire croire que les élections allaient permettre de modérer les ambitions du Sultan ; jouant ainsi le même rôle de rabatteur que la gauche bourgeoise ici en Europe. Or, en muselant les médias hors de son emprise islamico-conservatrice, et en flirtant, comme tous les gouvernements précédents, avec la lie de la société, la pègre des bandes islamistes sanguinaires, et en rallumant la guerre avec les nationalistes kurdes, la clique à Erdogan a su parfaitement mener à bien la traditionnelle stratégie de la tension, si bien appliquée par notre De Gaulle en juin 68 et par la bourgeoisie maçonnique italienne en 69. Cela marche à tous les coups : « moi ou le chaos », les sondeurs amateurs turcs en ont été pour leur frais, si tant est qu'on veuille bien considérer qu'ils n'ont pas été complices des électoralistes de tout bord pour illusionner le prolétariat de toutes les ethnies.
Dans les sociétés de dictature traditionnelle il se confirme que la démocratie représentative que les Erdogan et Cie ont apprise au biberon de l'école occidentale peut tout à fait être adaptée, « sur mesure », aux pires régimes autoritaires. On vous a fait voter, alors de quoi pouvez-vous vous plaindre ? Le « peuple » a tranché ! « Le peuple a confiance en Erdogan »...
Même nos gauchistes français et la base rose du PS peuvent être satisfaits puisque les immigrés avaient droit de vote, en France comme en Belgique – pour les turcs de souche – et ainsi, comme le note un commentateur belge, ont exercé leur droit de vote : « Appartenant pour la majorité à une seconde ou à une troisième génération d'immigrants, nés pour la plupart en Belgique, on pouvait espérer que les Belgo-turcs se distancient de la dérive islamiste et autoritaire du leader turc. Il n'en est rien. Aux dernières élections, 63% de leurs voix sont allées à l'AKP, le parti islamo-conservateur du président, alors qu'il n'en obtenait que 41% en Turquie » (cf. Le Figaro du 2 novembre)1.

ANKARA (Reuters) - Le Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan a retrouvé dimanche la majorité absolue qu'il avait perdue il y a cinq mois au Parlement turc, progressant de près de neuf points dans les urnes.
Le succès d'une ampleur inattendue de la formation islamo-conservatrice pourrait conduire à un renforcement des pouvoirs du président turc et risque d'accentuer les clivages dans un pays en première ligne face à la guerre en Syrie et à la crise des réfugiés.
Sur les marchés, la nette victoire de l'AKP a été accueillie positivement. La livre turque a gagné près de 3,5% contre le dollar tandis et la Bourse d'Istanbul a clôturé en hausse de 5,4%.
Les résultats officiels ne seront pas proclamés avant une dizaine de jours mais d'après les projections de la chaîne de télévision publique TRT portant sur 99% des suffrages dépouillés, l'AKP a triomphé avec 49,4% des voix, un score qui devrait lui assurer 317 députés au Parlement, où la majorité absolue est fixée à 276 sièges.



L'empressement des Merkel et Hollande a saluer la victoire de la clique à Erdogan, confirme la complicité des diverses oligarchies gouvernementales, même quand leur système électoral apparaît invariablement comme truqué et biaisé par les sommes énormes utilisées par les mafias du faux système représentatif2.
La palme du comique (de situation trafiquée) revient tout de même à Erdogan soi-même : « "Aujourd'hui, un parti a obtenu le pouvoir en Turquie avec environ 50% des voix (...) Cela mérite d'être respecté par le monde entier mais je n'ai pas observé une telle maturité." Il se permet de se ficher du monde entier car, en effet c'est bizarre que avec moins de 50% des voix le parti islamique obtienne la majorité des députés ! Sur fond de bourrage d'urnes et de pressions terroristes en tout genre. Mais c'est un clin d'oeil à l'ex-système gériatrique stalinien qui se prenait pour la plus grande démocratie du monde avec des résultats sans appel frôlant les 99%.
Les voies impénétrables de la bourgeoisie US ont simplement exprimé lundi leur profonde préoccupation au sujet des pressions que des organes de presse et des journalistes ont subies pendant la campagne et Josh Earnest, porte-parole de la Maison blanche, a invité les autorités turques à respecter les valeurs inscrites dans leur constitution (ce dont ils se fichent comme d'Attaturk) ; quant aux branleurs, observateurs du Conseil de l'Europe et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ils ont jugé que la campagne n'avait pas été équitable et qu'elle s'était trop souvent déroulée dans un climat de violence et de peur (mais qu'elle est restée pacifique comme maman Merkel s'en est félicité).
Cette victoire « à l'arraché », ne stabilisera pas la situation en Turquie, elle-même au cœur d'enjeux impérialistes rivaux, particulièrement sanglant et aussi... à l'origine du merdier migratoire.
« Son pouvoir absolu a été mis à mal pour la première fois à travers l’occupation du Parc Gezi au printemps 2013 lorsqu’un mouvement spontané et apolitique de jeunes se crée pour empêcher la construction d’un énième centre commercial. Quelques mois plus tard en décembre 2013, éclate un énorme scandale de corruption touchant les plus hautes sphères du gouvernement. Depuis rien ne va plus. On verra comment l’AKP (A pour la justice, K pour développement), arrivé au gouvernement treize années auparavant presque jour pour jour, va pouvoir gérer sa victoire. Un parti qui, après l’exercice d’un pouvoir sans partage, laisse derrière lui une «justice» entièrement dépendante de l’exécutif. Et un «développement» économique sauvage, irrespectueux de l’environnement, sans freins ni contrepoids, tenant compte d’aucun règlement et reposant sur un clientélisme patent. Ainsi la Turquie s’est couverte au cours de la décennie passée d’autoroutes, de gratte ciels et de shopping centers pour une population avide de consommation dans sa forme la plus primaire. Aujourd’hui l’économie du pays se base quasi entièrement sur cette manne consumériste, sans réelle production.L’explication de l’énigme du score encore élevé du vote AKP malgré un paysage sociopolitique très dégradé réside justement chez tous ceux qui craignent de perdre des prébendes, menues ou larges, distribuées généreusement par le régime depuis des années. Mais cette manne économique dit également les limites structurelles que le pays doit maintenant affronter: une industrie basée sur l’importation et l’assemblage, une agriculture en liquidation depuis des décennies, qui dégage en continu une masse de chômeurs non qualifiés tout en faisant de la Turquie un importateur net de produits agricoles, un système éducatif en faillite, une recherche très insuffisante. C’est pour toutes ces raisons que cette victoire ne stabilisera pas le pays » (cf. Cengiz Aktar, Tribune dans Libé) .

UNE SITUATION TOUJOURS PLUS COMPLEXE AU NIVEAU INTERNATIONAL

Comme la plupart des Etats de la région à proximité des champs pétroliers et gaziers, la bourgeoisie turque, avec son pilote islamo-capitaliste, joue de plusieurs cartes, affiche un double ou triple langage selon les moments, roule un coup pour la CIA, un coup pour Merkel. La manipulation des chiffres réels des migrants est du domaine des mensonges de guerre, le nombre peut être grossi ou amoindri selon l'utilisateur et l'intérêt en jeu. On nous parle généralement des passeurs (sorte de maquereaux malhonnêtes) mais pas des vrais commanditaires: prude Angleterre bourgeoise, généreuse Allemagne cossue, à condition de virer les ex-réfugiés de l'Est et d'y mettre les nouveaux arrivants, la Turquie complice... sous le regard narquois de l'auguste Amérique multiraciale mais très raciste.

Qui l'eût cru? Le départ massif des réfugiés en Turquie ne s'est pas fait spontanément, comme le reconnaissait une jeune journaliste turque hier à la télé. La meilleure preuve de l'intérêt à « foutre la merde » en refilant les réfugiés à l'Europe (comme chantage à l'adhésion... nécessaire) aura été cette déclaration arrogante d'Erdogan, à même le territoire français, à Strasbourg en mai 2015, se pavanant sous les applaudissements nourris de ses fans électeurs « immigrés », mais restés de souche turque en pays de réception économico-sociale le nouveau « sultan » a ironisé, condamnant : « ...avec virulence, la réponse européenne à la crise des migrants et a présenté la Turquie comme le défenseur de «la vraie civilisation» face à une Europe rongée par «la xénophobie, l'islamophobie et le racisme». La foule - nos concitoyens franco ou belgo-turcs (sic) - a copieusement hué ces Etats «donneurs de leçons».(op. Cit. Alain Destexhe).
Chaque impérialiste se profile, soit pour dénoncer soit pour compatir, soit pour renchérir sur cette question des migrants, une question qui renvoie pourtant à la grave question d'une guerre mondiale opaque qui ne dit pas son nom, qui met aux prises toutes les puissantes et même des moindres, ou de nouvelles venues...
Erdogan ne s'en cache pas, il rêve d'un nouvel Empire Ottoman comme Poutine rêve d'un nouvel Empire russe. L'armée turque, qui est la deuxième armée de l'OTAN, marche au pas avec la direction gouvernementale islamique, de même que le gouvernement Erdogan fait des mamours avec la bourgeoisie allemande. Mais cela ne signifie pas un affaiblissement de la capacité de manipulation américaine dans la région, comme le croit bêtement le résidu du CCI. Au contraire, la bourgeoisie américaine, qui milite pour la création d'un Etat kurde, garde en main le contrôle de la puissance militaire turque, comme en Egypte, comme dans les redondantes pétromonarchies, comme en Israël. La faction islamiste de la bourgeoisie turque peut rêver devenir une puissance régionale, voire (qui sait) européenne3, elle peut toujours rêver implanter mosquées et électeurs fidèles mais cela restera un rêve de pays coincé entre pillards du sous-sol planétaire avec une industrie pas à la hauteur de la compétition mondiale4.
Plus inquiétant est l'ombre de la Chine qui se profile à son tour au cœur du théâtre impérialiste majeur à l'heure actuelle :
« Au début du mois de septembre 2015, la chaine d'information MEMRI présentait dans un de ses reportages l'incroyable ouïghourisation de la province d'Idlib puisque ce sont près de 3.500 Ouïghours qui aurait été implantés de Turquie vers la province d'Idlib, devenant meme majoritaires dans certains villages tel que par exemple Zanbaq. Des images de camps d'entrainements pour enfants ont été tournées tandis que les sources de MEMRI affirment que la Turquie aurait soit disant en "réserve" près de 20.000 Ouïghours militants pouvant aller mener le Djihad tant en Syrie qu'en Asie centrale ou… en Chine! Plus récemment c'est une école d'apprentis terroristes issus de pays russophones d'Asie centrale qui a été démantelée sur le territoire Turc. (…) L'équation ouïgoure en Syrie se greffe sur un contentieux complexe entre Ankara et Pékin à ce sujet. La Turquie hébergerait près de 350.000 Ouïghours et le "sultan" Erdogan intègre cette minorité comme une minorité périphérique à défendre comme les Tatars de Crimée ou les minorités musulmanes des Balkans, traduisant en quelque sorte une restauration d'un attentisme néo-ottoman. Alors que les relations entre les deux pays s'étaient considérablement améliorées, la crise en Syrie a refroidi la relation sino-turque »5.

C'est la curée!

Le terme curée  désigne la chair, les os et les entrailles des grands gibiers abattus qui sont distribués aux animaux en récompense lors de cette même cérémonie.
Il existe trois types de curées :
  • la curée chaude, réalisée tout de suite sur place(par ex les attentats)
  • la curée froide, réalisée plus tard dans un lieu de rendez-vous (envoie de drones)
  • la curée aux flambeaux, réalisée la nuit. (organisation de massacres que la presse doit passer sous silence)
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  • Ainsi les impérialismes locaux, régionaux et de grandes puissances dépècent avec leur boucherie militariste et leurs divers attentats en sous-main, les populations et les millions de prolétaires de toutes races et de toutes ethnies.










1Lors de sa parade extra-turque, Erdogan : « ...le Palais des expositions de Bruxelles (capacité de 18 000 places) lui ayant été refusé, (il) s'est rabattu sur Strasbourg où 12 000 Turcs de France, de Belgique et d'Allemagne sont venus l'acclamer. Chef d'Etat étranger invité sur le sol français, il s'est permis d'insulter le pays hôte, ce qui a été peu relevé et n'a pas suscité la moindre protestation du gouvernement français. Il y a condamné, avec virulence, la réponse européenne à la crise des migrants et a présenté la Turquie comme le défenseur de «la vraie civilisation» face à une Europe rongée par «la xénophobie, l'islamophobie et le racisme». La foule - nos concitoyens franco ou belgo-turcs (sic) - a copieusement hué ces Etats «donneurs de leçons». Les autorités françaises et européennes, apathiques et indignes, se sont laissé fustiger sans réagir! Peut-on imaginer une seule seconde François Hollande tenant un meeting électoral pour les expatriés français à Istanbul au cours duquel il critiquerait ouvertement la politique turque? «  (Alain Destexhe).

2La marche électorale est aussi viciée et mafieuse en France. La stratégie de la tension, même avec de soit-disant débats télévisés (très encadrés par la valetaille des journaleux) ne vise qu'à diaboliser outre mesure l'adversaire, ce qui occasionne souvent l'effet contraire au niveau de la perception du vague « peuple », sans oublier « l'inexistant prolétariat » (si l'on en croit ceux qui l'assurent) ; par exemple quand la gauleiter Valls décrète « le FN ne doit avoir aucune région », c'est une injonction de type fasciste, non ? Le FN n'étant pas fasciste et ne disant pas la gauche bobo et la droite baba ne doivent obtenir aucune région. Normalement un raisonnement démocratique suppose que le meilleur gagne sur son programme. Avec la gauche « fasciste », il est décidé que le diable FN « ne doit pas », ou n'a pas droit à », n'est-ce pas comme Erdogan avec les Kurdes ? Vous m'avez compris. Je vous remercie.
3Lorsque, aux temps jadis, les turcs ont débarqué sur les rives de la Méditerranée, ils étaient moins d'un million, ils sont 90 millions aujourd'hui. Ils venaient de Chine, d'où aussi.. peut-être... le rapprochement actuel...
4Et une classe ouvrière très exploitée et opprimée, qui sera de plus en plus dangereuse pour le pouvoir, plus que la fraction laïque de la bourgeoisie, comme l'a montré la prise de position du PCI du 18 octobre, à relire sur ce blog).