PAGES PROLETARIENNES

jeudi 15 janvier 2015

LES CHINOISERIES D'UNE RELIGION A VOCATION... STALINIENNE



L'islamisme radical un héritier du stalinisme plus que du fascisme
"L'homme de bien chérit la vertu, l'homme de peu les biens matériels.
L'homme de bien porte en lui le sens de la loi, l'homme de peu ne pense qu'aux privilèges."Confucius
"Y a-t-il une mort après la vie? (graffiti mural, Bagneux, années 1980)
Toute la classe politique bourgeoise jusqu'aux contestataires gauchistes et à nos transfuges du maoïsme bombardés philosophes, les Glucksmann, Finkielkraut et Brighelli1, se coalisent dans leurs déclarations simplistes, éditoriaux laborieux et plaintes perpétuelles, pour se lamenter sur le nouveau "fâchisme" que constituerait "l'islamisme radical". Eurékâ! L'explication toute trouvée qui fait fi et de la nature du fascisme et des conditions historiques plus complexes et opaques de la politique internationale de nos tristes jours! Le coin ultra-gauche sectaire du maximalisme, le CCI2n'y voit que son dada, la décomposition bourgeoise (comme le sociologue Morin) et une ineffable "irrationalité"; irrationalité quand tu nous tiens!
Balivernes. Le fascisme, en particulier sa version nazie est un produit du capital hautement développé qui finit le sale travail de la contre-révolution social-démocrate et du stalinisme. Le stalinisme est et devient pourtant pour toute une période une idéologie intéressante pour les exploités et les humiliés. Dans la guerre, il flatte toute les luttes nationales contre l'oppression impérialiste occupante et les partis nationaux qui lui sont inféodés. A l'époque bien qu'il ait trahi le léninisme originel, ou qu'il l'ait défiguré par sa théorie du "socialisme dans un seul pays", il représente pour des millions d'ouvriers le moyen idéologique de combattre le "grand Capital", la croyance en un vrai monde communiste quoique celui-ci – les pays de l'Est sous dictature – soit un socialisme de caserne, de meurtres des opposants et de misère. Les moyens de réflexion critique et la séparation des blocs ne permettent pas de mettre en cause cette "croyance".
Si vous parcourez les sites ou blogs qui reviennent honnêtement sur la "contre révolution stalinienne"3 vous découvrirez d'intéressantes analyses sur la montée du stalinisme et les hauts faits d'armes et de théorie de personnages comme Trotsky, Bordiga, etc. Mais pas grand chose sur le pouvoir de séduction (certes sociétal, électoral et syndical) du stalinisme. On s'ingénie à décrire la "contre révolution" au plan de la confrontation des idées internationalistes contre les régressives, mais sans jamais rappeler que – tout pourri que fût le stalinisme – il passait pour une arme (théorique) pour détruire la société d'oppression bourgeoise. Il existe encore d'ailleurs de nos jours de nombreuses sectes et de vieux électeurs du PCF qui n'ont pas changé d'un iota dans leur culte de Staline.
Pourquoi la comparaison de l'islamisme avec le stalinisme s'impose?
Dans sa prise de position tardive et parfaitement inoffensive, voire ambiguë sur le massacre de la rédaction de Charlie, la secte CCI passe en revue superficiellement sur les attentats terroristes du milieu des années 1980, comme "phénomène planétaire sans précédent, oubliant au passage ceux du début des années 1970 juste après la retombée de mai 68, et surtout la césure de la grève de masse des ouvriers de Pologne en 1981, où l'on vit avec angoisse une classe prolétaire agenouillée pour prier entre les AG, où un pape polonais fût nommé dans la foulée en remplacement du pape Staline. Ces "années 1980" étaient marquées par de grandes luttes ouvrières des mineurs anglais aux sidérurgistes polonais, au point que le CCI (Révolution Internationale) crut y voir des "années de vérité", tout au moins éclaircissant le chemin de la révolution prolétarienne universelle. Pas de bol, ce furent des années de vérité menant à la chute de la maison stalinienne, où les masses allemandes, loin de l'avenue des tilleuls romantiques de Rosa Luxemburg, s'enfuirent à toutes jambes vers l'Ouest capitaliste.
La première phase de la guerre d'Afghanistan opposa ensuite la démocratie américaine à l'ancien "axe du mal communiste" du 27 décembre 1979 au 15 février 1989, l'armée de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), aux moudjahidines (« guerriers saints »). Durant dix ans, cette guerre a ravagé l'Afghanistan. Elle est considérée comme une des dernières crises de la guerre froide, mais surtout concomitante au triomphe du régime politico-religieux sunnite de Khomeiny en Iran. On peut déjà déceler l'islamisme naissant comme bâtard des deux monstres de la dite guerre froide. En effet, la plupart des luttes dites de libérations nationales sont terminées, ce qui signifie que la lutte coriace pour le repartage du monde après 1945 était terminée, et surtout que depuis le choc pétrolier de 1975, la compétition pour contrôler le Moyen Orient était ravivée dans un lieu de passage prioritaire qui est l'Afghanistan. L'impérialisme russe avait perdu la mise sous les coups de boutoir de l'impérialisme américain, avec son économie bien plus dynamique, et surtout avec sa création de bandes armées djihadistes (moudjahidines à l'époque) qui avaient largement affaibli et démoralisé "l'armée rouge".
Dans les années 1990, la guerre civile fait suite à la lutte contre l’URSS. Dès la chute du régime prosoviétique, des dissensions ont commencé à apparaître entre moudjahidines afghans et volontaires islamistes étrangers (arabophones le plus souvent) qui entendent désormais faire de l’Afghanistan une base pour l’entraînement à la guerre sainte (jihad) contre l’Occident et un État respectant la charia. En 1996, les talibans, soutenus par le Pakistan (matériels) et l'Arabie saoudite (financement), prennent le pouvoir et contrôlent, avec l’aide des islamistes étrangers, la majeure partie du pays en repoussant progressivement les moudjahidines du commandant Massoud dans les confins du nord-est du pays. Durant cette période de troubles, le Mollah Omar, chef militaire et religieux des talibans, impose la loi islamique à l'ensemble du pays. L'Afghanistan deviendra effectivement un camp d'entraînement pour les terroristes islamistes4.
Je ne vais pas ici revenir sur la période sanglante en Algérie, mais la montée de l'islamisme, comme on le voit, dépasse simplement la liste des attentats en Europe et à New York comme le fait le rédacteur du CCI dans la prise de position tardive. Et cette montée va produire "l'internationalisme" de Ben Laden, et surtout rejeter aux oubliettes la principale théorie de la révolution moderne (le marxisme) – il avait été tellement défiguré qu'il 'apparaissait plus que comme une gentille vieillerie – le stalinisme, non seulement pour sa misère industrielle et commerciale, mais comme présumée théorie révolutionnaire pour renverser le "Grand Capital". Il faudrait analyser plus longuement comment le marxisme stalinien avait réussi à catéchiser la plupart des leaders des libérations nationales, au point même qu'ils avaient su faire régresser les croyances moyenâgeuses comme l'Islam ou le Bouddhisme (antique) et éliminer les concurrents en robe de l'Algérie à l'Egypte5; ces derniers n'ayant jamais renoncé jusqu'aux années 1990 et au printemps arabe de 2010 où nos rares derniers marxistes les plus orthodoxes ont cru y voir un "printemps des peuples" à la 18486. En tout cas, de La Havane à Tombouctou, les masses défilaient non pour le respect d'un dieu mais pour le "droit des peuples à être respectés"! Leur langage n'était pas pieux ni leur démarche de type "loups solitaires"! Contrairement à l'idéologie musulmane et salafiste, nul fatalisme ne les habitaient. Certains néo-staliniens ont vu dans l'effondrement de l'URSS le début de la contre-révolution. C'est une galéjade pas totalement fausse car il s'est produit un véritablement changement de période, une régression galopante parmi les peuples opprimés du tiers-monde. Il est vrai que la classe ouvrière des pays développés n'avait pas amorcé un début de soulèvement et d'affirmation politique pour les espoirs qu'on pouvait légitimement placer en elle; elle était restée malgré ses magnifiques luttes internationales durant deux décennies après la fin des sixties, soumise au règne de la bourgeoisie mondiale sans montrer l'exemple de comment mettre en cause le capitalisme athée et religieux. Le règne des deux blocs du temps de la longue guerre froide avait en quelque sorte gelé le rapport de forces entre les classes7. Pour le petit groupe à petites ramifications internationales l'explication à l'amplitude des délires religieux ne s'expliqua plus dès lors que par la "décomposition du capitalisme", notion que depuis tous les sociologues ont repris, contents de la trouvaille passe-partout. Or c'est oublier que le capitalisme n'est pas responsable de tout. Il est responsable des guerres mondiales, de la forfaiture démocratique, du nazisme, du stalinisme, des guerres coloniales, etc. Mais ce n'est pas lui qui a créé les religions. Le retour en arrière vers le sacré religieux est bien sûr une conséquence d'un capitalisme à bout de nerfs, mais pas seulement.
La bourgeoisie à force de nier le prolétariat, de le découper ne tranches communautaires, de le mépriser, et surtout en réduisant à néant l'idéologie (faussement) révolutionnaire stalinienne, a scié la branche sur laquelle elle était assise. L'ouvrage d'un ancien chef des services secrets en France résume assez bien l'aboutissement: "Les vieilles centrales se sont énormément affaiblies, grignotées par les syndicats fractionnistes du type SUD. Le parti communiste n'est plus capable de contrôler quoi que ce soit, et l'UMP pas davantage. Cet affaiblissement permet aux anarchistes et aux trotskystes, les seuls vraiment organisés, d'occuper le terrain. Aujourd'hui vous ne savez plus qui vous avez en face de vous dans la rue! Du point de vue de l'Etat, cette absence de canalisation et cet émiettement de la représentation représente un réel danger"8.
Persuadés dans ces conditions de la disparition de la classe ouvrière, rédacteurs gauchistes et sociologues se penchent sur sa dépouille pour analyser son taux de xénophobie et sermonner ceux qui votent Front National. Quand les ouvriers de souche se jettent dans méandres étroits de la Marseillaise poussiéreuse, quoi d'étonnant à ce que ceux de l'immigration récente – et leurs proles – se retournent vers la croyance orientale, étant tout aussi désorientés que les premiers. Mais concernant l'islam, soft ou hard, ce n'est encore une fois pas un credo fasciste mais une religion d'insoumission!
LA RELIGION D'INSOUMISSION QUI SUCCEDE AU STALINISME
Je ne vais pas défendre l'islam en général qui est un puits de chinoiseries et sujet à interprétations vice versa, ou on trouve une chose et son contraire à chaque page. Cela vous choque que je dise que cette religion – qui ne prêche en vérité que la soumission à une vie régulée par des horaires maniaquement délivrés au culte d'un fantôme – puisse être considérée comme une théorie de combat, et revenir à la mode un siècle après que le colonialisme et Attaturk pensaient l'avoir ringardisée? Depuis les débuts les plus lointains connus de l'histoire de l'humanité l'opposition ami/ennemi a toujours été en blanc et noir, pour et contre. Le machiavélisme politique de la bourgeoisie rend les termes plus opaques mais c'est pareil. Quand parviendra-t-elle à supplanter la vieille rengaine démocratie/fascisme alors qu'elle s'empêtre dans démocratie/islamisme radical en favorisant l'expansion de l'islam gentil, qui n'est pas si gentil quand il affiche ses clauses retardataires? Et est incapable de présenter une alternative à l'Etat moderne. Le stalinisme fût bien plus fort, parvenant à contrôler un quart de l'humanité politiquement et conceptuellement. La candidature islamiste n'est pour l'heure qu'un subterfuge pas applicable ni crédible, qui ne peut cacher (n'en déplaise aux islamo-gauchistes anti-complotisme) un maillage de divers services secrets; allez j'ose le mot: une manipulation bien utile en fait à la conservation du capitalisme. Le subterfuge provoque cependant, je répète, la terreur dans les classes ouvrières, et est donc moins efficace au long terme que le stalinisme. Je n'assimile ni n'amalgame automatiquement l'islam comme religion à l'islamisme comme politique de terreur en comparant l'islamisme au stalinisme, mais, contrairement aux sonneurs de cloches islamo-gauchistes, rien n'est étanche pour ce qui vise à la prise du pouvoir; le glissement et la confusion ne sont pas impossibles; le nazisme plagiait le socialisme au début et le stalinisme caricatura le communisme; on retrouve des traits communs à toutes les dictatures de l'histoire; l'islamisme radical emprunte certainement plus au stalinisme et au nazisme qu'au coran, mais les concepts de ce dernier peuvent servir à envelopper le paquet cadeau. Mahomet ne connaissait pas Hitler, Staline, Winston Churchill, la kalachnikov, le téléphone portable ni l'exhibition sanguinolente sur internet.
Décryptons le subterfuge islamiste, la nature idéologique de la société ayant horreur du vide9: remplacez successivement par après les deux points:
  • les dominants et exploiteurs du Grand Capital occidental: l'Amérique et les juifs;
  • les masses en lutte: les croyants;
  • le culte de la personnalité: des vieux machins à longue barbes (le jeune fût longtemps Ben Laden);
  • l'absence de débat ou d'opposition au sein du parti (plutôt du clan): idem parti djihadiste;
  • une propagande aléatoire et mondiale: une agitation permanente sur les réseaux sociaux (avec leur propre comique troupier, pas seulement antisémite mais faux-cul et ordurier, Dieudonné);
  • l'élimination physique des opposants: l'égorgement de n'importe qui pour un oui pour un non;
  • déportation massive de peuples entiers: meurtres massifs de Boko Haram et Cie;
  • purges et procès spectaculaires: absence de procès, égorgements exhibés au monde entier, enfants et femmes kamikazes;
  • la volonté de créer un Etat fort supprimant les libertés individuelles: Daesch aimerait bien mais l'exemple existe déjà partout dans le monde, depuis la pétromonarchie d'Arabie jusqu'au Patriot Act de la démocratie américaine et les écoutes massives des services secrets français et autres;
  • l'exaltation du travail10 et du dévouement des prolétaires: idem mais en prime exécutions physiques en cas de grève;
  • la lutte pour la dignité: le respect de Mahomet;
  • la lutte de libération nationale par le terrorisme: l'islam répandu par la "révolution" terroriste!
  • L'exaltation de la future victoire mondiale du communisme: idem mais remplacez communisme par islamisme.
Je pourrais continuer longtemps ainsi avec d'autres traductions, ou équivalences ou amalgames avec l'ancien stalinisme "anti-capitaliste", pour vous montrer mieux le subterfuge, le tour de magie opéré par tous ces intellectuels en quête de pouvoir d'Etat (ou du monde entier pour les plus pervers narcissiques) floués des libérations nationales staliniennes, dont quelques uns encore en vie, et comment ils se sont "recyclés". On dira qu'avec ce listage je fais de l'amalgame entre la "religion la plus pacifique du monde" (ce qui est hurlé sur tous les toits) et les salauds de terroristes, or je précise que c'est lorsque la religion mahométane se mêle de politique qu'il n'y a plus séparation entre la gentille religion et la barbarie! C'était pareil au temps de l'Inquisition catho! Les religions peuvent exister mais, de la religion française à la russe, l'évolution naturelle a été de les éjecter du pouvoir politique pour le bien de l'humanité, car ces croyances codifiées viennent d'une période arriérée de l'humanité, que le capitalisme n'a pas su dépasser. Elles contiennent toute un irrationalisme et des punitions barbares qui s'opposent à toutes les avancées humaines vers la liberté.
Cette idée de l'islam comme nouveau credo de l'insoumission11 ne m'est pas venue des oeuvres de Lénine ni d'ardus débats dans un groupe politique, mais de l'attitude dite honteuse, par les médias et les profs, des gamins et ados des banlieues ghettos. On s'indigna que des graines de "racailles", des bambins "probablement" manipulés par des parents voilés", fassent offense à la sonnerie aux morts décrétée par le principal chef des armées françaises qui font la guerre là-bas, qu'ils prétendent exiger le respect du prophète alors qu'il n'ont probablement jamais lu une ligne de la saga du coran, ni vu de près un cadavre de massacre terroriste! Des professeurs outrés sont venus en appeler à l'Etat, contrits et estomaqués de tant de mépris de l'humain!12 On devait déjà se poser la question chez les élites de comment jeter au trou tous ces "apprentis-terroristes"13 . Le Monde et Le Figaro ont eu une démarche curieusement plus intelligente depuis le début, d'aller interroger les lycéens (j'ai cité de longes extraits des enquêtes du Monde lors de mon article précédent). Sans déroger aux grands poncifs de l'union sacrée, petit remake tragique sans recrutement de pioupious comme en août 14, Le Figaro où se trouve une des cinquante personnes qui font l'opinion en France14 a été relativement plus honnête que le reste de la presse et les déclarations hystériques de profs contre des merdeux "bons à rien" en donnant la parole aux citoyens musulmans inquiets et aux lycéens, en particulier aux "jeunes en difficulté: "convaincus de ne pas appartenir à une société qu'ils veulent détruire" (cf. Article Le grand malaise des musulmans dans Le Figaro).
Ces jeunes lycéens, de Buffon ou de Trifouillis-Bagneux – malgré des outrances – restent fidèles malgré eux à un souci du marxisme15: d'abord on peut envisager une autre société et puis on ne doit jamais oublier que la religion est l'opium du peuple, et que des mesures brutales sont à proscrire (les bolcheviks s'y sont cassés les dents en leur temps, et avec la chute du stalinisme, la religion orthodoxe est reparue flambant neuve). En outre, la religion musulmane prône un comportement digne, malgré des aspects arriérés de l'an 600 (non serrage des mains des femmes, laisser pousser sa barbe comme ZZ Top, séparation des sexes, nourriture halal, etc.)16, l'homme ne doit des comptes qu'à son dieu d'autant qu'il n'y a pas d'intermédiaire entre lui et lui, il ne doit pas commettre d'excès, pas d'alcool. Il y a donc une certaine dignité que nous n'avons plus souvent nous mêmes dans la quête infinie du consumérisme et de la jouissance pornographique. Nous, je pense à nous soixantehuitards que nos enfants trouvent obscènes et immoraux, et les dernières générations de jeunes en particulier plus en phase avec les notions de respect de soi, de respect de l'autre, qui sont en effet plus véhiculées par ceux qui fréquentent les mosquées17 que par l'hédonisme bobo, égoïste qui ne manifeste aucune empathie pour les classes défavorisées et exhibe ses belles autos et ses beaux voyages18.
En résumé, il faut donc se souvenir que le stalinisme comme base de révolte ou caution n'était pas vécu comme une menace pour les ouvriers qui y adhéraient mais une protection, un refuge, une "croyance" qui permettait de s'opposer au "grand capital" et de ne pas désespérer Billancourt. Les concerts de Jean Ferrat et le barnum de la fête de l'Huma ont été longtemps emplis de "jeunes communistes" persuadés qu'il ne fallait pas manquer de respect au "pays du socialisme" et dont le coran était "ma France".
En le détruisant ainsi que la représentation de la classe ouvrière (noyée dans les communautarismes), la bourgeoisie a ouvert la boite de pandore au retour des religions.
L'islamisme (pour les durs) comme l'islam (pour les acceptables) contient ces critères plus ou moins, que j'ai listés. L'islam en général joue la même fonction pour les déshérités que le christianisme pour les premiers chrétiens: "vous les romains dictateurs vous enserrez nos poignets et nos chevilles mais vous ne possèderez jamais nos esprits, notre croyance est notre liberté". Donc vous voyez ce que pense de tous les délires journalistiques de tous ceux qui crient qu'en tuant les journaliste-dessinateurs de Charlie "on a tué Voltaire"... Voltaire ce pourrait tout aussi bien être un islam (car il y en a plusieurs) des pauvres déshérités plus qu'un journal de potaches provocateurs: on n'a pas plus le droit de discréditer la sincérité de ceux qui croient autrement que de zigouiller des artistes anarchistes. Certains auteurs ont remarqué que le port du voile par de plus en plus de femmes, pas spécialement arabes, tenait plutôt du défi anarchique à une société dans laquelle vous êtes invisible, que de religiosité affichée.
De l'autre côté, les présumés représentants d'un milliard et demi de croyants, le rigorisme moral affiché par les grands et petits muftis est aussi provocateur en prétendant régenter l'humour mondial ou punir quiconque conchie l'islam. Si représenter Mahomet n'était pas dénigré de façon aussi névrotique, il ne serait pas représenté par les caricaturistes. C'est la prétention à interdire partout qui appelle le blasphème, comme si dieu était au central téléphonique. Que les confréries musulmanes arrêtent de se déchainer pour l'interdiction, et les caricatures du prophète musulman apparaîtront enfin comme ce qu'elles sont: des graffitis de pissotières! Lamentable de voir "Révolution Internationale" sur son blog réduit à exalter des dessins assez infantiles (dieu ait leur âme!) à la suite des plumitifs de la bienpensance de gauche et d'extrême gauche: "... Parce qu'ils représentaient l'intelligence contre la bêtise, la raison contre le fanatisme, la révolte contre la soumission, le courage contre la lâcheté, la sympathie contre la haine, et cette qualité spécifiquement humaine : l'humour et le rire contre le conformisme et la grisaille bien-pensant"19. L'intelligence avec l'ayatollah Val qui se répandait en leçon de philosémitisme et dénonçait tout rétif au discours antiraciste bcbg comme nazi puis récompensé à Radio-France par son ami Sarkozy! La révolte contre la soumission: de perpétuelles dénonciations de Le Pen, propres à ne pas initier le moindre lycéen à la real politique, sans compter des dessins qui ridiculisaient plus particulièrement la religion musulmane et jamais au même niveau la religion juive par exemple. Et cette curieuse notion bizarre, éthérée et assez ... irrationnelle de la secte: "la sympathie contre la haine"20. Enfin ils se couchent devant l'hypocrite et inutile manif parisienne derrière des chefs d'Etat de guerre, oubliant l'esprit union nationale bourgeoise qu'elle bavait; que nombre de jeunes lycéens ont moqué. La poignée de militants décrépis d'une ultra-gauche dégonflée n'est bonne qu'à radoter sur son vieux gimmick de "la décomposition" et cette farce "l'irrationalité du terrorisme"!21 En se cachant derrière les cadavres des dessinateurs anarchistes!
LA DEFENSE UNANIMISTE DE LA RELIGION MUSULMANE
Au lendemain de la manif du siècle, pour écarter "tout amalgame" entre islamisme "radical" et religion mahométane, pacifique, chaleureuse, conviviale et j'en passe, et le jour de la sortie du Charlie résistant, le grand mufti d'Egypte, prend la hauteur philosophique d'un Ph Val et déclare la une de Charlie "raciste": "Cette action est une provocation injustifiée pour les sentiments de 1,5 milliards de musulmans". Pourtant en France les louanges, d'imams français jusqu'au plus coincé journaliste du Figaro, ne tarissaient pas sur cette image gentille du prophète pleurant et disant "tout est pardonné". Gentille provocation qui allait selon les éditorialistes apaiser les esprits, empêcher la guerre civile en cours et rassurer les familles de lycéens. Sauf que vu l'ampleur du massacre (et la punition effective) les masses non-mécréantes n'allaient tout de même pas être incitées à renouveler les émeutes de 2005; quand même! Et pour ne pas les faire apparaître complices des "tueurs fascistes"!
L'oecuménique démonstration qui a provoqué tant d'émotions aux marcheurs n'a rien réglé. Tous les problèmes restent en suspens. S'il s'est produit un certain nombre de dégradations contre des symboles musulmans et quelques bagarres, l'Armaguedon anti-immigré pronostiqué par les allumeurs de réverbère gauchistes n'a pas eu lieu; les islamo-gauchistes se fichent bien de toutes les agressions dont sont victimes les fonctionnaires en uniforme, pompiers, flics et "beaufs gaulois".
Pire, tout est comme avant, alors que les pauvres familles des victimes voient se profiler les longs mois de deuil, après l'oubli des foules inconstantes, chaque communauté se replie sur elle-même, des kippas et des voiles vont être remis au placard quelques jours. On reprend le chemin du turbin. On ira moins aux soldes où partout ce sont les mêmes fringues et objets made in China. On attendra un prochain drame ou on espérera qu'il n'y en aura pas. Des millions de Charlie seront écoulés. Et puis?
Le contenu de Charlie restauré avec les rescapés incite plus à la compassion qu'à l'émerveillement;
tant mieux si le succès ponctuel et massif aide les victimes à remonter la pente, mais il n'y a pas de quoi fouetter un chat ni Mahomet. C'est encore un humour gras et qui se veut didactique comme à la période Charb et Val. Ce n'est pas du Voltaire ni un guide référentiel pour la transformation du monde. C'est anti-religieux mais toujours une critique bête et même pas méchante surtout de la religion musulmane, le rabbin et le curé rajoutés pour faire équilibre sont relativement épargnés. C'est un humour daté, de vieux, comme celui de Michel Leeb et d'autres, qui ne peut pas accrocher la jeunesse ni la conscientiser; et apparemment il provoque la même animosité chez beaucoup qui contestent leur façon de continuer à se moquer grossièrement.
Il n'y apparaît aucune critique de comment les politiques se servent des religions et défendent mordicus la religion musulmane. Mme Merkel, qui sait ce que l'économie allemande doit aux millions de travailleurs turcs n'a pas hésité à aller parader, comme à Paris dans une manifestation anti-Pegida, avec pour credo "L'islam appartient" à l'Allemagne, ce qui est pourtant vexant pour l'Arabie Saoudite. Gérard Darmanin, nouveau porte-voix franco-arabe de la clique à Sarkozy, a contraire à son chef invité les troupes à ne pas mélanger problème (sic) de l'immigration et celui de l'extrémisme islamique, proposant en particulier de laisser à nouveau les mères voilées accompagner les sorties scolaires. Sans doute parce que l'interdiction du voile génère l'extrémisme islamiste! Son chef lui ayant soufflé que c'est un échec de nos institutions (cf. L'école) et aussi de générations qui ne veulent pas écouter en silence la sonnerie aux morts. Faut un islam des lumières, des enquêtes sur les faits barbares, faut un Concordat, développer les lycées musulmans, rejeter les crèches baby-loup. Du Sarkozy pur jus, cela va dans tous les sens, une véritable épicerie de quartier où tout le monde trouvera le produit désiré, mais il y a un point commun avec le discours de son maître à la radio il y a une paire de jours; on se souvient du raisonnement de veilleur de nuit autour de la trilogie imbriquée immigration/communautarisme/terrorisme, il y manquait le mot religion. Dans sa stratégie de reconquête du pouvoir abîmé par les socialos, la droite câline déjà les 4 à 6 millions de musulmans quitte à s'asseoir sur le ras-le-bol de l'uniforme musulman en France et ailleurs. LA DROITE avec son fébrile Sarkozy par contre s'attaque et vicie ce qui concerne la classe ouvrière. En ciblant sur l'immigration, et traitant à part la religion, ces politiciens – et la gauche avec – veulent faire croire que le terrorisme et le communautarisme proviennent d'un manque d'éducation, des immigrés eux-mêmes (sous-entendu qui apportent dans leurs bagages) et au fond qu'ils sont à l'origine du terrorisme, et non pas telle ou clique bourgeoise, pas forcément cachée au fond d'un ravin d'Afghanistan; ou en plus que l'islamisme radical mentirait en prétendant que les chimères contenues dans le coran sont utiles au djihadisme.
A peine les victimes enterrées, les spécialistes, les autorisés, les ceci et cela, les invités sans les évités, les commentateurs et une infime portion des commentés reprennent leurs ronrons, leurs rodomontades, leurs leçons et leurs clichés, assurant avoir entendu le peuple dans la rue, tels les députés chantant en rang d'oignons une sonore Marseillaise d'union du peuple de France, couteaux au vestiaire le temps des dernières journées mortifères.
Hors Parlement, les principaux gauchistes organisés n'ont pas rejoint l'union nationale au grand dam du CCI, qui aurait bien voulu les épingler une fois de plus. Ils ne l'ont pas rejoint, ni Mélanchon, tout simplement parce que ce n'était qu'un test, plus qu'une parodie mais un simple test car on n'est pas à la veille de la 3ème.
Lutte Ouvrière reste toujours ambigu mélangeant classe et population: "L’horreur des attentats a bouleversé la population. Plusieurs millions de femmes et d’hommes ont exprimé leur indignation le week-end dernier. Mais au nom de l’unité nationale, les dirigeants se livrent à une récupération politique qui est un piège pour les travailleurs. Oui, ces assassins sont des barbares. Ils ont décimé la rédaction de Charlie Hebdo au prétexte que ce journal avait commis un blasphème. Au passage, ils ont tué un ouvrier de maintenance et des policiers. Ils ont assassiné quatre personnes parce qu’elles étaient de confession juive. Ce ne sont pas seulement des ennemis de la liberté d’expression, ce sont des ennemis de la liberté tout court et, par là même, des ennemis de classe".
Pour LO la religion invoquée par ces barbares "n'est qu'un instrument de lutte pour le pouvoir". Vite dit et trop conforme aux clichés ressassés par les médias. Ce terrorisme là ne lutte pas forcément pour le pouvoir – les meurtres ne les rendent pas populaires – leur action vise surtout à intimider et ils sont des pions dans un jeu géostratégique compliqué où beaucoup affirment des choses improuvables ou immédiatement dénoncées par tel ou tel média (par ex. Le fait que le Qatar finance les terroristes, ou même Hollande en payant les rançons des otages...). LO affirme même des choses que ne pourrait pas renier un parti maximaliste: "Il faut rejeter tout appel à l’union sacrée. Comme le gouvernement américain avait exploité l’émotion du 11 septembre 2001 pour partir en guerre en Afghanistan puis en Irak, Hollande veut profiter de l’émotion pour justifier l’intervention au Mali, en Centrafrique et en Irak. Au nom de la lutte anti-terroriste, il veut légitimer par avance les aventures militaires à venir. Mais qui sème la barbarie partout dans le monde ? Les bandes djihadistes qui terrorisent une partie du Moyen-Orient et de l’Afrique et qui cherchent à agir ici ne sont pas nées de rien. Elles sont le fruit de la politique infâme et des guerres perpétrées par les grandes puissances en Libye et en Irak pour imposer leur domination".
Noyé sous des incantations généralistes révolutionnaires ("il faut remettre en cause la société capitaliste") le prof chassé revient au galop: "ce dont on a besoin pour les jeunes... c'est de travail, d'éducation'".
Le NPA tombe dans les poncifs sur la défense de la liberté d'expression, vaste programme sur lequel j'aurai l'occasion de revenir22. Il est question d'un risque de fuite en avant raciste (?) on ne s'intéresse nullement à dénoncer ou à expliquer les actes sanglants, il fut défendre la religion et combattre le racisme : "C’est une réaction salutaire et indispensable car malheureusement, immédiatement, le nombre des actes islamophobes, contre des mosquées, contre des hommes et des femmes musulmans ou supposés, contre de simples lieux de vie, s’est accru. La peur est désormais très forte, en premier lieu parmi les juifs et parmi les Arabes, et la peur est mauvaise conseillère. Dans une société déjà gangrenée par le racisme, les inégalités et les discriminations, alors que le discours raciste s’exprime de façon décomplexé jusqu’au gouvernement par la bouche de Valls, le risque est grand de voir la situation s’emballer. Au-delà des motivations très différentes, parfois contradictoires, qui ont animé les millions de manifestants du week-end, le refus de cette fuite en avant raciste était bel et bien présent. Le NPA a appelé et participé à des manifestations dans plusieurs villes, mais ne s’est pas associé à la « marche républicaine » convoquée dimanche à Paris par le gouvernement".
Comme le CCI et LO, le NPA suppute que derrière cette union nationale de façade les "gouvernants veulent préparer le terrain à de nouvelles guerres", mais on retombe vite dans l'outrecuidance gauchiste héritée de la LCR, on se fait le portefaix et le porte-voix fayot du paquet cadeau idéologique de la gauche caviar, qui esquive complètement la question du terrorisme: "L’urgence sera aussi de donner un nouvel élan aux mobilisations antifascistes et antiracistes. En effet, au-delà du jeu sinistre entre Hollande et Marine Le Pen sur la participation ou non à la manifestation, il y a fort à craindre qu’en bout de course, ce soit le Front national qui sorte renforcé de cette séquence. Les courants ultra-réactionnaires s’agitent : les islamophobes, tel les identitaires qui voudraient importer d’Allemagne les sinistres manifs « Pegida », et les antisémites, comme Soral ou Dieudonné qui se vautrent dans la théorie du complot et se réjouissent de l’amalgame entre juifs et sionistes relancé ces derniers jours par Netanyahou et le gouvernement français".
Christine Poupin conclut aussi radicalement que JF Kahn, après tant d'effets de manches inénarrables et aléatoires à la fin de chaque discours trotskien féministe grammairien, par le couplet réformiste décadent: "Reste à poursuivre ce chemin en portant l’égalité des droits et l’égalité sociale, la démocratie contre la dictature du profit et les choix imposés, les libertés d’expression, d’organisation, de manifestation. Dès ces prochains jours, retrouvons notre unité, celle des exploitéEs et des oppriméEs, e".
Une cohorte d'amis du NPA, avec la même grammaire féministe, apporte sa fanfare antifasciste dénonçant une action de "fascistes religieux", se transformant en mégaphone du gouvernement afin que la police démocratique assure la protection des lieux de culte23:
"Nous combattons tous les fascismes, qu’ils prospèrent sur fond de nationalisme ou d’obscurantisme, et quels qu'en soient les guides ou les prophètes.
Ils veulent terroriser, provoquer délibérément l’horreur et la peur, créer une situation de tension extrême. En cela ils sont parfaitement complices du FN et de l'extrême droite.
Et comme nous le redoutions, nous constatons dès à présent que cette tuerie sert de prétexte pour alimenter les discours racistes et justifier des attaques contre des lieux de culte musulmans. Nous entendons déjà les scribouillards réactionnaires et les politiciens opportunistes reprendre en boucle la théorie fumeuse du "choc des civilisations" et profiter de cet événement pour renouveler leurs charges contre les immigré-es, les étranger-es, les musulman-es. Nous ne sommes pas moins choqués de la récupération politique en particulier par le gouvernement Hollande. L’appel à « l’unité nationale » n’est rien de moins qu’une vaste opération de confusion visant à justifier les interventions militaires de la France en Irak, au Mali, en Centrafrique (...)."
signé: Alternative libertaire, Mouvement des Objecteurs de Croissance, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste des Ouvriers de France.
Beaucoup de bruit pour des omelettes dans la poêle islamisante.

1On est bien content que ces trois-là disent courageusement par ailleurs un certain nombre de vérités contre la noria d'islamo-gauchistes, avec en tête E.Plenel sorte de Fouquier-Tinville de la conservation bourgeoise, avec ce faux radicalisme appris en milieu trotskien et mis au service quelques années au service du journal insurrectionnel Le Monde, lequel fonctionne comme Le Canard et Médiapart comme transmetteur des infos remises par des barbouzes, pour règlement de compte au sein des élites corrompues, ou lancement de campagne de mises en accusation. Lire aussi sur Libé "la névrose identitaire: http://www.liberation.fr/politiques/2015/01/07/l-islam-nevrose-nationale_1175813
2Qui ne fournit une prise de position que le 11 janvier, soit quatre jours après l'attentat. Ce qui est non seulement peu courageux mais manifeste l'impotence de la secte alors que son ex-fraction et le PCI ont réagi immédiatement par un communiqué.

3En particulier celui de Robert Paris, Matière et Révolution, assez bergsonien.

4Ce paragraphe est du copier-coller, désolé mais je ne vais pas me gêner si le résumé sur Wiki est conforme à l'histoire.

5Il faut noter que les Frères musulmans en Egypte ne se constituent pas n'importe quand mais en 1928, soit au début de ce que nous appelons, nous les derniers des maximalistes, le début de la contre-révolution (1926 en Russie). De même le miracle de Fatima au Portugal en mai 1917 avait été un montage de l'Eglise romaine pour contrer le "nouve l Evangile" bolchevik en train de pointer dans un autre horizon!

6Nota le PCI et Robin Goodfellow.

7Comme seul le CCI, et surtout Marc Chirik, l'avait bien établi à l'époque.

8Cf. Yves Bertrand: Ce que je n'ai pas dit dans mes carnets (2009).

9Kautsky avait dit qu'un superimpérialisme était impossible, c'est pourquoi il y a lutte depuis 1991 (chute finale du bloc russe) sans que l'ancienne Russie soit entièrement démantelée, sans que les USA puissent prétendre être le seul grand empire.

10Alors que pour Marx le travail est aliénation et soumission

11Pour moi certainement ni révolutionnaire ni religion pacifique ni suppléante du marxisme, mais folklore anti-scientifique qui prétend régenter le temps humain de façon répétitive: ah tiens voilà l'heure de la quatrième prière, puis de la cinquième, le jour du jeûne, et qui ne doute de rien. On va voir pourquoi les fractions bourgeoises de droite et de gauche n'attaquent pas la religion; et combattre ou remettre en cause ne signifie pas dénoner au niveau pipi-caca de Charlie.

12Pour le minuscule résidu du CCI comme pour les professeurs retraités de la secte LO, comme pour ceux du PS, ce serait une question d'éducation, or la jeunesse prolétaire a raison de se foutre de l'éducation au CDD et à la soumission patronale. La fraction de LO il y a quelques années, sans donner une réponse satisfaisante, approchait du problème: Au congrès de 2005, la fraction contestait l'attitude de la majorité sur les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, soutenait qu'il s'agissait d'« une rébellion d'une partie de la jeunesse ouvrière », tout en critiquant les formes prises par cette révolte, telles que les destructions de bâtiments publics et les attaques contre des bus et des pompiers, et rappelait que Lutte Ouvrière avait par le passé soutenu les émeutiers de Vaux-en-Velin, dans des conditions assez proches de celles de novembre 2005. La direction pour sa part niait ce caractère de « révolte d'une partie de la jeunesse ouvrière » et considérait que ces violence résultaient certes de la crise du système capitaliste et du chômage, mais étaient aussi pour beaucoup le résultat de la carence d'éducation d'une partie des jeunes déclassés de banlieue et que ces actes essentiellement négatifs ne pouvaient pas être assimilés à une révolte de classe.

13Lire l'excellent compte-rendu de la page Education du Monde : Ce n'est pas de liberté d'expression qu'il s'agit, où même les enfants de bourgeois du lycée Buffon (ah... mon cher lycée) dénoncent l'hypocrisie de Charlie Hebdo et de la marche, à l'unission des "bébés terroristes" de banlieue: http://www.lemonde.fr/education/article/2015/01/14/la-vraie-question-ce-n-est-pas-celle-de-la-liberte-d-expression-c-est-celle-du-respect_4556183_1473685.html?google_editors_picks=true

14Dixit Yves Bertrand des RG.

15Dont j'avoue ne pas toujours suivre les règles, car je pense qu'on est arrivé à un point où on ne peut pas laisser passer n'importe quoi. La séparation des femmes et des hommes dans les mosquées, le voilage intégral... Les talibans interdisaient d'écouter de la musique. Il paraît que construire un bonhomme de neige est anti-religieux, etc.

16Hollande qui a fait un sans faute du point de vue de la prestation d'un chef d'Etat national, a su satisfaire toutes les clientèles sans faire de concession sur la laïcité. Il a embrassé chaleureusement les femmes (voilées) de la famille du policie musulman lâchement abattu, mais c'était correct: respect pour le sacrifice du policier musulman et à la manière effusionnelle occidentale.

17Quoiqu'il y ait dans ces enceintes de mauvaises herbes comme partout; près de 90 mosquées hard in France, 50 tribunaux islamiques en GB; en Suède et Angleterre les fliquettes peuvent exercer avec le hijab... projet annulé en Norvège grâce au parti d'extrême droite; merci au parti du "progrès"!

18J'ai vécu avec une roumaine dont les enfants, obligés de fréquenter l'église orthodoxe depuis leur plus jeune âge ont, de ce fait, échappé à un avenir de racaille réservé à quelques anciens potes. Comme quoi dans la décadence capitaliste les religions ne sont pas forcément négatives et parfois plus efficaces que l'hypocrite scolarité républicaine qui perpétue les inégalités, les jalousies et les haines.

19Le blog du CCI reproduit un croquis de la belle époque où Wolinski nous enchantait et résumait assez bien l'esprit de 68 avec ses dialogues opposant un conférencier en chaire moqué par un spectateur le contrariant sans cesse. Du Wolinski de haute voltige même avec ses dessins d'érotomane; après il s'est mis au service d'un PCF tentant de faire oublier les grosses tâches de son passé puis à ce fanzine Charlie, à humour en sabots, financé par Val obsédé par le danger Le Pen comme principal danger moderne avec son cortège de "beaufs" racistes et machos, caricature bobo de la classe ouvrière qui ravissait les anciens 68tards devenus ministres. Ce mercredi 14 alors que Delfeil de Ton a levé un coin du voile sur les pratiques de Vals et Charb, pas très drôles, un lecteur ajoute une précision sur le site du Nouvel Obs: "Charlie Hebdo, c'est un fait, est devenu sous la houlette du néo-conservateur Philippe Val, la gazette de l'extrême-droite américaine et du pire racisme israélien, ainsi qu'un ennemi acharné de toute liberté d'expression. Philippe Val (qui enterrait Cabu aujourd'hui) est récemment allé, devant une session du CRIF, jusqu'à traiter Edward Snowden de « traître à la démocratie ». Ne faisons pas de contresens sur cette feuille".


20Il est précisé "qualité spécifiquement humaine"!? A se tordre de rire! Kant doit être content, mais pas Hegel ni Marx. En philo les militants sont aussi brillants que la fanfare militaire face à Mozart!

21L'article se répand en clichés lamentables :"la mouvance prospère de plus en plus dans les banlieues pauvres", "proies faciles des recruteurs sans scrupules", "projet barbare et absurde qui ressemble à celui des nazis", "La haine et le nihiisme sont toujours un moteur essentiel dans l'action des terroristes"; ouais mais c'est le discours dominant et qui n'explique rien

22Qu'est-ce que la liberté d'expression? Comment se manifeste-t-elle dans la rue, au boulot, à la télé, dans les débats itr-muros entre spécialistes, journalistes d'où sont exclus ou filtrés par SMS la grande masse? Sur face book, et utres plateformes d'internet, dans les AG, les manifs, quelles sont les méthodes des sergents recruteurs pour casser ou bloquer la discussion? Lister les injures: antisémites, racistes, complotistes (théories des Soral et Dieudonné), fachistes... lister les amalgames et confudiond ou dérivations, les blocahes psychologiques, les accusations...


23Il est assez incroyable que des magistrats en pleine "union nationale" ou Vigipirate plus annoncent la garde à vue du lampiste gendarme qui a lancé la grenade qui a tué au barrage de Sivens. Outre qu'ils auraient pu éventuellement le faire à un autre moment, il semble bien que c'est encore la cacophonie de la gestion taubiresque de la justice bourgeoise qui vient saper la confiance en eux des flics qui n'avaient pas besoin de cela en ce moment où ils peuvent se faire tirer comme des lapins! Sans doute une concession de Taubira aux compères édiles écolos et leur clientèle de marginaux de Sivens et de Notre Dame des champs, pour favoriser... l'union et la justice nationales!

mardi 13 janvier 2015

ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO: TRACT DU PCI

A bas l'Union Sacrée! A bas la République bourgeoise!
Non aux guerres de religions,
Non à la démocratie impérialiste,
Oui à la guerre de classe contre le capitalisme!




A bas l'union nationale!


Après l'attaque contre Charlie Hebdo, toute la formidable puissance des médias et de la propagande bourgeoise est entrée en action pour utiliser l'émotion née de ce sanglant massacre au profit de l'«union nationale» et des «valeurs de la République». Gouvernement, partis de gauche, de droite et d'extrême-droite (écarté par les organisateurs de la «marche républicaine» à Paris, le parti d’extrême droite Front National appelle aux manifestations en province), directions syndicales et associations multiples appellent à de grands rassemblements unitaires: riches et pauvres, chômeurs et capitalistes, ouvriers et patrons devraient ainsi défiler ensemble pour la «liberté d'expression» et contre le «terrorisme», derrière les chefs politiques et les responsables gouvernementaux français et d'autres pays, allemands, espagnols, anglais, etc. ou turcs comme le premier ministre du gouvernement qui vient de jeter en prison des dizaines de journalistes, qui a réprimé dans le sang les manifestants kurdes (trente morts) et qui soutient l'action de groupes djihadistes en Syrie.
Le président Obama, lui qui a refusé, contrairement à sa promesse, de fermer la prison de Guantánamo où croupissent depuis des années sans jugement des prisonniers soumis aux tortures les plus raffinées, qui a autorisé l'assassinat à l'étranger de supposés «terroristes» (ce qui a surtout entraîné la mort de civils dans des bombardements de drones), qui a organisé une nouvelle guerre en Irak et en Syrie, qui a justifié la surveillance omniprésente par les services secrets US des échanges téléphoniques et internet dans le monde entier, qui est resté silencieux devant le meurtre de jeunes Noirs par les policiers de son pays, etc., etc., a affirmé publiquement sa «solidarité» avec les victimes de l'attaque contre Charlie Hebdo au nom des idéaux de «la liberté et des idéaux qui sont les nôtres».
Mais cette liberté et ces idéaux ne sont pas ceux des prolétaires et des opprimés! Les idéaux prolétariens sont la lutte contre l'oppression, l'indépendance de classe, la libération de l'humanité du joug capitaliste. Les grandes phrases creuses et la compassion sur commande diffusées par tous les médias sont, elles, au service d'une opération de grande ampleur pour amener le prolétariat à soutenir l'ordre bourgeois au moment même où, en France comme dans d'autres pays, il montre de plus en plus ouvertement son visage répressif et oppressif.


A bas les guerres bourgeoises, Vive la guerre de classe!


Des politiciens de tous bords ont affirmé: «nous sommes en guerre». C'est une vérité incontestable.
Mais il s'agit de bien autre chose que des opérations de police contre une poignée de criminels: la France fait partie des Etats impérialistes qui sont les véritables grands terroristes au niveau mondial, pillant et massacrant les exploités et les opprimés sur toute la planète, et attisant partout les guerres.
Sans remonter aux tueries encore récentes des guerres coloniales ou des génocides africains, véritables «valeurs» de la République française, et en restant à l'actualité immédiate, le gouvernement Hollande est très fier que la France ait été en 2014 le deuxième pays à s'engager aux côtés des Etats-Unis dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient alors même que les interventions militaires françaises en Afrique se sont succédées à un rythme rapide. Le ministre de la Défense se vantait fin 2014 qu'au Sahel, en un an, «près de 200 terroristes» aient été «neutralisés» par les soldats français (apparemment ils ne font pas de prisonniers...) et plus récemment il a affirmé qu'une intervention militaire en Libye était nécessaire.
Les tendances guerrières traditionnelles de la République française reviennent en force sous le gouvernement «de gauche» actuel. Et pour pouvoir continuer à sa guise les opérations militaires en défense des intérêts impérialistes français, le gouvernement sait combien est utile l'unité nationale : en 1914, l' «Union sacrée» avait été, dans les divers pays, la condition nécessaire pour déclencher et mener la guerre en Europe...
Mais la guerre que mènent sans trêve les capitalistes et les gouvernements bourgeois de tous les pays, c'est la guerre sociale interne contre les prolétaires, même si cette guerre sociale – l'exploitation capitaliste – ne se traduit pas habituellement par des affrontements armés (les sanglantes répressions de luttes ouvrières sont réservées aux périodes où le prolétariat tente de se libérer de son esclavage), mais par des «accidents» causés par la surcharge de travail, des meurtres policiers, des licenciements, la précarité et la misère croissantes. Alors qu'il n'a jamais véritablement connu de franche reprise depuis la grande récession de 2008, le capitalisme est menacé aujourd'hui de replonger dans une nouvelle crise économique internationale.
Cela signifie inévitablement de nouvelles mesures anti-ouvrières, de nouvelles «réformes» antisociales, en un mot une nouvelle aggravation de la guerre sociale contre le prolétariat, après les attaques sans précédent déjà menées dans la dernière période. On comprend donc tout l'intérêt qu'ont le gouvernement et les bourgeois à utiliser les cadavres des «victimes du terrorisme» pour, au nom d'un prétendu intérêt commun à «la paix et à la tranquillité», détourner les prolétaires de la lutte de classe et les enchaîner dans une union nationale avec leurs ennemis de classe: ce n'est pas de paix et de tranquillité dont ont besoin les prolétaires pour faire face aux attaques capitalistes, mais de retour à la lutte véritable, à la guerre de classe!


Réactionnaire terrorisme islamiste


De leur côté, les auteurs du massacre et leurs inspirateurs sont également des adversaires de la lutte de défense des prolétaires contre les capitalistes. Contrairement à ce que disent les médias, ils ne luttent pas contre la «liberté d'expression» (qui n'est en réalité admise par les bourgeois que tant qu'elle ne les gêne pas) ou la «démocratie» (système de collaboration de classe fondé sur le mensonge de l'égalité entre les citoyens). Selon les idéologues d'Al Qaida dont se revendiquaient les terroristes, les prolétaires musulmans ne devraient pas hésiter à tuer à être tués, non pour défendre leurs intérêts de classe, mais pour défendre le prophète! Prêchant l'union des croyants et la guerre de religion à la place de la lutte de classe, présentant comme cibles, non les exploiteurs, mais ceux qui s'opposent à leur religion, comme tous les religieux ils défendent en réalité les intérêts de la classe dominante, trop heureuse en dépit des apparences de voir le contre-feu de la religion à la lutte prolétarienne se répandre parmi les jeunes prolétaires issus de l'immigration: l'opium religieux a toujours été utilisé par les exploiteurs pour duper les exploités! D'autre part ceux qui ont perpétré ces attaques ou ceux qui les ont inspirées, savaient que leur principal résultat serait de jeter le soupçon sur toute la population d'origine arabe, de renforcer les discriminations de fait qui pèsent sur elle et les abus policiers dont elle est victime, d'exacerber un peu plus le racisme et la division entre prolétaires de différentes origines qui est un facteur important de l'impuissance actuelle du prolétariat.


Ni la guerre de religion, ni la paix sociale,
mais la lutte de classe est la voie de salut
pour les prolétaires de toute origine!


Par l'intermédiaire de ses représentants politiques et avec l'aide empressée de ses valets politiques et syndicaux, la classe dominante appelle à constituer et à renforcer l'«union nationale» autour d'elle, alors qu'elle sème la misère et la guerre dans le monde entier, qu'elle aggrave continuellement ici les inégalités et l'exploitation, qu'elle renforce sans cesse les mesures de surveillance et de répression contre un «ennemi intérieur» qui est n'est autre que le prolétariat!
Les prolétaires ne doivent pas tomber dans cette grossière manoeuvre politique échafaudée au nom de la lutte contre le «terrorisme»: ils doivent refuser toute union avec leurs exploiteurs, ils doivent refuser la défense de la République impérialiste et de la démocratie bourgeoise – autrement dit la défense du système capitaliste qui les écrase; infiniment plus criminel et plus terroriste que tous les djihadistes est en effet le capitalisme dont les victimes se comptent par dizaines de millions, et qui, pour surmonter ses crises de plus en plus graves et répétées, plongera inévitablement l'humanité dans une nouvelle guerre mondiale si la révolution communiste internationale ne réussit pas à l'abattre à temps.
Les bourgeois et leurs laquais espèrent que les prolétaires resteront le plus longtemps possible soumis à l'ordre capitaliste, poussés en particulier par la peur de la menace terroriste islamiste ou par la crainte de l'extrême droite traditionnelle; mais comme ils savent que les bases matérielles de cette soumission ne cessent de s'affaiblir à mesure que les difficultés économiques poussent à le capitalisme accroître continuellement sa pression sur la classe ouvrière, ils utilisent toutes les occasions, et les plus sanglantes sont les plus efficaces, pour réalimenter la paralysante union interclassiste.
S'ils veulent rompre avec leur servitude, s'ils ne veulent pas servir de chair à canon dans les affrontements inter-bourgeois et de chair à exploiter dans la vie de tous les jours, les prolétaires n'ont pas d'autre solution que de s'opposer à cette unité nationale, que de briser la collaboration de classe, que de retrouver la voie de la lutte révolutionnaire de classe. Le renversement du capitalisme par la révolution est indispensable pour mettre fin aux horreurs sans nombre de ce système, et pour que naisse une nouvelle société sans classes et sans guerres, sans exploitation et sans discriminations, une société basée sur la fraternité réelle entre tous: le communisme.
L'union des prolétaires de toute origine et de toute nationalité est la condition d'abord pour résister à toutes les attaques capitalistes, et pour y trouver la force de passer ensuite à l'attaque contre le capitalisme. Les prolétaires n'ont à perdre que leurs chaînes, ils ont un monde à gagner!


A bas l'union nationale! Vive l'union de tous les prolétaires dans la lutte de classe anticapitaliste!

A bas la République bourgeoise! Vive la révolution communiste mondiale!

Parti Communiste International


11/1/2014


lundi 12 janvier 2015

BILAN DE LA MANIFESTATION BOURGEOISE "CHARLIE"


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Je n'y étais pas et j'en suis fier, la majorité des prolétaires de base français et immigrés non plus.
Il y a tant d'invraisemblances dans l'identification et la chasse des "malades mentaux terroristes" que déjà parmi la jeunesse des banlieues circule la version "réviso": impossible que ce soit de vrais musulmans ou même de vrais djihadistes (qui n'auraient pas tués une femme et deux français musulmans): c'était un commando de l'Etat! Et sans doute de l'Etat français pour préparer sa campagne électorale, ou (version poussiéreuse ultra-gauche) préparer la guerre mondiale démocratie versus djihadisme! Mon cher Watson tout s'éclaire! Des fins fonds de la banlieue, depuis chez les pauvres déshérités la vérité voit le jour: ce n'est pas d'une décrépitude de la marche à l'abîme du capitalisme que les enchaînements tragiques se sont déroulés mais d'un complot.Avec ce genre d'interprétation la bourgeoisie peut dormir sur une oreille, l'autre devant quand même rester en mode veille. Le cliché "on nous cache tout on dit rien", a encore de beaux jours pour éviter toute réelle réflexion qui passe premièrement par la critique des manipulateurs d'opinion, et deuxièmement par l'usage du marxisme comme arme de combat contre filouteries et mensonges d'Etat. Cette méfiance, même faisant référence au complotisme, des jeunes prolétaires de banlieue pourrait être considérée comme une réflexion saine de la part des exclus et méprisés à qui "on ne la fait pas", exprimant à la fois leur dégoût et un certain niveau de conscience... s'il n'existait des réseaux islamistes de bourrage de crâne et de contre information, soutenus indirectement par la prose délirante de divers chanteurs de rap ou autres. Cependant la focalisation sur de tels réseaux peut favoriser la croyance également à un complotisme permanent dans l'autre sens alors que ce peut n'être qu'un bouche à oreille ou élucubrations d'adolescents qui se piquent de politique de bistro. (PS: suite à une discussion sur facebook, il apparaît que la source d'influence des "mecs qui sont au courant" est l'interprétation du Réseau Voltaire, démontrant ainsi l'influence du trouble Thierry Meyssan, qui écrit et raisonne comme un pied: un complot de barbouzes de l'Etat français! Meyssan rend un compte complètement bidon du déroulement des événements, plus calqué sur ses phobies et haines politiques que soucieux d'une analyse dialectique; malgré ses délires, il a raison de souligner l'aspect préparation à des guerres d'envergure (a-t-on déjà oublié les suites du 11 septembre américain?). Banalité légendaire, on tombe toujours sur l'adage historique: à qui profite le crime?

Le meurtre d'artistes, de simples employés, de flics et de juifs, quoiqu'il ne soit pas une question d'économie, ne peut modérer la stupeur et l'indignation comme elle ne peut cantonner les marxistes orthodoxes résiduels à se contenter d'une dénonciation généraliste du capitalisme. De tels lâches assassinats exigent explications, condamnations, réprobation sans concession aux "individus" qui se sont livrés à de tels actes, au-delà de leur méchanceté "intrinsèque" ou de leur manque de caractère et de compassion. Il est un comportement remarquable du dit djihadisme, ils se suicident tous ou se font suicider pour échapper à une justice humaine pas forcément humaine, et sans doute aussi à leur propre subconscient, plus pour pouvoir ne pas se rendre compte que pour rendre des comptes. On se souvient que les chefs nazis ont tous cherché à se suicider, comme Hitler, ce qui n'est pas signe de bravoure ni de fierté. Si les dessinateurs danois avaient été massacrés ainsi, je pense qu'il y aurait eu une importante mobilisation de la même manière, pas tant exploitée qu'utilisée par les gouvernements dit démocratiques dont les principaux dirigeants européens, fauteurs de guerre en Afrique et deux ou trois dictateurs venus de l'Est et le chef de guerre Netanyaou ont pu parader quelques minutes pour la photo en tête des masses "charlistes" à Paris. Pas de nouveau massacre, beaucoup de stylos et une chanson bien connue et assez belliciste. L'ennemi était à l'intérieur encore une fois et jeune. 

LA NOUVELLE SONNERIE AUX MORTS... bafouée!

Les lycéens rétifs à la minute de silence ont beaucoup énervé le chambellant n°2 Valls, majordome 1qui, invité sur la télé la plus branquignole et sarkozienne, BFM, a été "fier d'être français"2. Certes Charlie Hebdo n'a jamais été une "arme de distraction massive". Il y eût beaucoup de bons mot et si "balles tragiques" a eu du succès personne n'a été jusqu'à dire que les victimes lâchement abattues s'étaient fait "hara-kiri" car elles tenaient à la vie autant que nous, et parmi elles un génial anti-économiste, Bernard Maris reflétait cet appétit de vivre avec une intelligence bourrée d'humour et une élégance rare. On ne peut pas reprocher aux mômes de ne pas se rendre compte ou d'être à l'âge con. Ils ont encore moins de relief social et de responsabilité que les prolétaires. Mais leur "irresponsabilité" recèle une part de vérité et seuls peuvent le dénier les profs aigris, les petits dictateurs de classe (scolaire) aveugles et autoritaires3.
manif "Charlie" 1914

Les premiers protestataires (adultes) à se conformer au slogan confusionniste et unioniste chauvin devraient être plus mis en cause que nos "irresponsables" lycéens. Non seulement on ne les a pas vu manifester lors des crimes de Merah, avec un carton qui eût été tout à fait honorable (par ex. Je suis juif) mais se seraient-ils bougé autant les fesses si l'attentat contre l'Hyper Cacher avait fait l'objet de la première partie du "spectacle terroriste"?4 Je ne doute pas qu'il n'y aura personne lorsque je serai tué pour islamophobie (sur dénonciation d'un islamo-gauchiste) derrière ma dépouille, mais j'ai trouvé ces manifestants assez minables, quoique nombreux et bien intentionnés. D'autant que la presse collaboratrice à tous les mensonges de guerre les a ridiculisés:
  • en comparant l'immense démonstration parisienne et provinciale "aux grandes heures du 8 mai 1945". Une époque pourtant fort peu glorieuse d'une population longtemps brutalisée, humiliée par l'occupant nazi et dont une partie notable s'était couchée devant icelui et se fichait royalement du sort des juifs et des millions de déportés. Donc comparer cette masse hétéroclite de population qui vient se balader dans les grands boulevards pour "dire sa haine à la haine", à une des plus sales périodes d'après-guerre, de misère sous les leçons de morale des pitre staliniens et une bourgeoisie corrompue qui se refaisait une santé politique sous le képi de De Gaulle... pas terrible.
  • En rapportant que toutes les dix minutes les manifestants braillaient la Marseillaise "pour exprimer comme jamais la force de la nation"! Ce n'est pas une référence du tout ce chant de guerre vieilli et devenu contre-révolutionnaire. Le chanter dans les rues avec les moutons du jour du "charlisme" leur donnait plutôt l'allure d'une assemblée de Charlots. C'est avec cet hymne chauvin qu'on envoya les millions de prolétaires soumis à l'uniforme se faire tuer pour les marchands de canon et la pérennité du pouvoir des élites bourgeoises nationales! Qu'on a massacra dans les colonies, qu'on maintient sur les terrains de foot avec son verset satanique ("qu'un sang impur", qui a un incontestable côté ridicule et offensant à chaque fois que ministres et sportifs l'entonnent avec une candeur à chier).
  • En se félicitant que la police ait été applaudie et embrassée tout le long du parcours! Pour un peu j'imaginais les bourgeois péteux embrassant les versaillais encore dégoulinant du sang des communards, mais sans reprocher aux flics actuels de ne pas avoir encore eu l'occasion de participer à un aussi ignoble massacre que leurs arrières grand-pères; et, paradoxalement peut-être pour certains de mes lecteurs, je trouve qu'elle n'est pas intervenue assez vite contre les robots djihadistes déshumanisés pour une carrière de soldats du meurtre et une célébrité vite disparue. Ce n'est pas bon signe d'esprit critique ou de résistance à l'oppression quand les citoyens en général applaudissent la police en général, surtout dans le moment où l'on nous prétend qu'ils seraient là pour nous défendre face au "djihadisme" obscur et intouchable; à un moment où la notion de guerre est utilisée n'importe comment: guerre interne? Externe? De la démocratie contre le terrorisme? Quelle démocratie? Quel terrorisme? Si vraiment il faut un jour se défendre d'une guerre externe, ce ne sont pas des milliers de flics qui suffiront pour "défendre la France" mais des millions de prolétaires assez "soumis" pour aller se faire zigouiller au nom de la nation obsolète. Au quotidien, excepté pour la traversée des rues par les enfants des écoles et quelques musclés maîtres nageur l'été, la police ne sert pas à protéger les citoyens en général ni les prolétaires! Ils sont avant tout les mercenaires de l'Etat, chargés d'appliquer les méthodes de coercition sans être sûrs d'être soutenus par leurs chefs suprêmes de la magistrature régalienne s'ils dérapent dans leur fonction (fonction nécessaire encore longtemps où parfois ils sont eux-mêmes victimes d'injustices ou ne sont pas fautifs, mais aussi facilement lâchés par leurs supérieurs en robe noire et bavette que de vulgaires ouvriers face à un patron gangster).
    Les corps de l'Etat en uniforme ne seront jamais les amis des prolétaires sauf à se dissoudre, comme les terroristes ne seront jamais des Robin des bois que nous aurions délégué pour nous venger des puissants. D'ailleurs, autant nous pouvons respecter les anars de la dite Belle époque qui croyaient pouvoir renverser le régime des tyrans en en zigouillant deux ou trois, autant le prolétariat de toute races, croyances ou nationalités ne peut avoir que mépris pour ces tueurs de civils (ce que les démonstrations ont contenu malgré le charlisme bêlant), soldats perdus au service de la terreur d'Etats concurrents et masqués.
LE ROI DES FUMISTES QUI VIENT JOUER LE BON SAMARITAIN
Les 17 cadavres + ceux des trois tueurs (=20) ne sont pas encore enterrés que le conseiller gratuit de
l'Etat sur la touche pose déjà à l'arbitre suprême. Sarkozy le vengeur vient féliciter la foule du dimanche démocrate pour sortir de son chapeau l'armement des policiers municipaux comme si les mercenaires gendarmes et policiers n'étaient pas déjà surarmés. Mais il a fait plus putain pour sa campagne électorale au long cours:
"Il a ajouté qu'"on ne peut pas continuer comme ça" avec l'immigration qui, si elle "n'est pas liée au terrorisme", "complique les choses" en générant difficultés d'intégration et communautarisme. "La question de l'immigration fera l'objet de débats extrêmement approfondis, car il est certain qu'on ne peut pas continuer comme ça. L'immigration qu'on a tant de mal à juguler crée la difficulté de l'intégration, qui crée le communautarisme. Et à l'intérieur du communautarisme peuvent se glisser les individus" comme les auteurs des attentats."
Plus charognard tu meurs! Tout est dans la lourdeur de la nuance. Comparable à du Le Pen dans le texte, il n'est pas dit que tout est de la faute à l'immigration, ni surtout que c'est la bourgeoisie "Charlie" et antiraciste qui a besoin de l'immigration pour ses profits et se donner des airs "internationalistes", mais le "n'est pas liée" est une astuce du double langage pervers narcissique classique (on entend bien sûr qu'elle "est liée" de toute manière, sinon il n'y avait pas besoin d'utiliser le verbe lier). Non seulement elle est "liée" de manière subliminale par le politicien, mais elle "complique les choses"; ce n'est pas la situation de galère de l'immigré ni ce qui peut fonder sa répulsivité au mode de domination capitalo-judéo-chrétien occidental qui pose problème mais l'immigration "en général", vue comme politique malthusienne qui serait devenue incontrôlable par la bourgeoisie. C'est la victime de plus, l'immigration, qui "génère difficultés d'intégration et communautarisme"; fort le café car ce n'est pas à l'immigré de s'intégrer mais aux structures d'accueil d'être capable de favoriser cette intégration! Et le communautarisme, encouragé par l'incapacité d'intégrer (fournir le travail promis, respecter les prolétaires immigrés, ne pas les enfermer dans des ghettos, etc.) , n'est bien souvent qu'une des solutions de repli des arrivants, qui pouvait être écourtée naguère mais qui s'éternise de nos jours5.
Ce crétin qui avait prétendu lancer un débat sur l'identité nationale remet le couvert en prétendant lancer un débat, non pas sur le terrorisme (contrairement à ce que ce PN annonçait d'entrée – l'immigration n'étant pas liée (mais liée intuitivement) – comme le nécessitera les massacres de ces derniers jours. On retrouve l'arrogance autiste de la haute bourgeoisie: salauds de pauvres! Pour des débats "extrêmement approfondis" on fait confiance à la crème de la députaille pour blablater et philosopher en donnant leçons de morale et mises en garde antiracistes et antifascistes. Il enlève ensuite son faux-nez et dévoile tout: 1. l'immigration "on" a du mal à la juguler et "crée la difficulté de l'intégration" (pas la bourgeoisie qui accueille bras ouverts avec ses quotas et les coups de gourdins de ses flics) laquelle "la difficulté" ou l'intégration"? Qui du coup (simple n'est-ce pas?) "crée le communautarisme"! Pire, car le raisonnement du nain politique coule de source avec sa série de "crée": "Et à l'intérieur du communautarisme peuvent se glisser les individus" comme les auteurs des attentats."Et voilà le tour est joué! En quatre phrases assez longues, sans avoir l'air d'y toucher, bon enfant, Sarkozy a résumé et balancé les pires sornettes véhiculées par le FN ou tel citoyen aigri et peu enclin à se remettre en cause dans sa stature sacrée "d'occupant de souche".
Armé d'un tel raisonnement de causalité enfantine niveau colo de vacances6, le principal inculpé de France, milliardaire et repris de justesse, avec sa compassion soudaine pour les flics municipaux7 fait partie de la cohorte de tous les politiciens pourris qui veulent échapper à la prison en 2017, pour tenter de rafler la mise aux lauriers que l'équipe Hollande sa su glaner. Comme tous ces sociologues qui se succèdent et vont abuser de leur "liberté d'expression" même de l'expression des pires sornettes de l'intégration "républicaine", "laïque" et de l'école "pour tous", tous ces parasites sponsorisés par le totalitarisme anti-prolétarien des dominants, ne vont évidemment trouver aucune solution puisque c'est leur système et leurs commandements de larbins qui génèrent la situation actuelle de "guerre interne" et de confusion totale, non pas des valeurs républicaines, mais à la fois la dissolution de toute théorie d'émancipation de la société du capitalisme et de la classe qui la porte sur ses épaules et qui évite de remettre en cause les religions. Affres du double langage psychotique, Sarkozy, qui a pourtant été l'ami des "radicaux de l'anticléricalisme"8, n'évoque pas celles-ci dans l'équation fourbe immigration-communautarisme-immigration!9. Dans le faux débat "sécuritaire et liberté civile", tous ces tenants d'un ordre bourgeois en guerre partout sur les anciennes chasses gardées du colonialisme français, vont éclipser le problème de classe qui est posé derrière toutes ces chansons ridicules et patriotardes en l'honneur de la patrie multiconfessionnelle – alors que le terrorisme est uni-confessionnel! - : la division du prolétariat en couches confessionnelles et en statuts démultipliés, le culte de l'amour de la police et de l'armée comme protecteurs dans une guerre civile interne larvée, guerre civile ne mettant pas aux prises des classes mais deux extrêmes: une cinquième colonne forcément raciste foncièrement hostile aux immigrés en général, et une nébuleuse terroriste qui massacre aveuglément sans distinction les populations d'électeurs.
La démocratie bourgeoise occidentale se présente donc comme pluralité avec sa multiculturalité idéologique et religieuse face à une supercherie simpliste musulmaniaque (laquelle est pourtant elle aussi multiple et aussi divisée et fallacieuse que l'énamouration pour la diversité occidentale): ces deux idéologies rivales jusqu'au sang ne sont pourtant qu'un plagiat poisseux du vieil internationalisme prolétarien, qui reste valable, et que je restitue:
  • Prolétaire arabe, sous l'uniforme musulman tu restes un prolétaire! (pour l'instant, malgré quelques salles de prière, les prolétaires, femmes et hommes d'origine maghrébine ne se rendent pas au turbin en uniforme... c'est la marque des femmes au foyer pour qu'on les voit exister dans les rayons du supermarché!10
  • Prolétaire français, sous l'uniforme civil, tu restes un prolétaire!
Pour nombreuses qu'elles aient été les démonstrations de la pacifique colère du "charlisme" ne règlent rien, et étaient sans colonne vertébrale ni politique ni sociale. La perspective à terme reste inquiétante. Les manifestations Pediga en Allemagne qui protestent contre l'islamisation de l'Europe, confortées par les crimes en France des individus paumés qui se parent de l'islam, ne sont pas du fascisme naissant mais, bien qu'exprimant une part réelle du problème, il n'est en rien question pour cette protestation hétéroclite, de combattre le pouvoir de la bourgeoisie, qui non seulement est, elle, le principal problème mais qui vit et fait fructifier comme fond de commerce moraliste sa prétention à se ficher de la question de l'immigration (sauf sur le plan sécuritaire) et met un soin particulier à épauler, restaurer voire soutenir les religions, à qui un strapontin d'honneur est réservé.

Vous vous doutiez bien que j'allais vous resservir cet excellent Blanqui:

Et pour les prolétaires qui se laissent abuser par des promenades ridicules dans les rues, par des plantations d’arbres de la liberté, par des phrases sonores d’avocats, il y aura de l’eau bénite d’abord, des injures ensuite, enfin de la mitraille, de la misère toujours. BLANQUI

1Le journaliste Domenach se moque ainsi de la prestation réussie de l'ancien Charlot 1er, manifestant que l'esprit de dénigrement à l'encontre du président subsiste; ainsi de l'expansion ridicule de la vidéo où il reçoit une crotte de pigeon sur l'épaule face au restant de l'équipe de Charlie Hebdo, présentée comme rigolant de la mésaventure du chef des commémorations. On est déjà dans la petitesse des lendemains d'enterrement. Un ponte de la psychanalyse lacanienne, Jacques-Alain Miller, rejoint mes premières analyses:

"Tout a été mis en branle par trois hommes, pas un de plus, ayant donné leur vie pour le nom du Prophète. Cependant, l'enthousiasme universel n'est pas coiffé de ce nom, mais de celui de Charlie. Charlie ! Une feuille hebdomadaire qui, dès avant que sa rédaction ne soit exterminée, était déjà, faute de lecteurs, à l'agonie. Charlie, le résidu, le déchet d'une époque de l'esprit dès longtemps surmontée. C'est là que l'on vérifie ce qu'enseigne la psychanalyse, de la puissance que recèle la fonction du reste. Charlie meurt assassiné le mercredi ; le dimanche, c'est sa résurrection. Sa transformation, sa sublimation, son Aufhebung, en symbole universel".

2Comme je l'ai démontré dans mon article précédent, on ne peut comprendre l'engagement djihadiste de "français de souche", d'origine arabe ou pas, qu'à partir de l'humiliation sous la hiérarchie bourgeoise blanche

3Invité comme rédacteur en chef de France Info, le chanteur Yves Simon, à côté des nunucheries de circonstance, se refusa à jeter la pierre aux jeunes, comprenant qu'ils soient à la recherche d'un héros, vivant une humiliation au quotidien (avant celle comme prolétaire... en plus supposé immigré éternel)

4Il est incroyable à la fois qu'on ne mobilise pas autant lors du massacre de citoyens juifs français ou juifs pas français, mais qu'on le fasse pour des cas où "la France est menacée". ET le deuxième attentat est à ce point de vue une habileté de plus de la part des macs djihadistes qui ont manipulé les tueurs, venant ainsi justifier ou au moins atténuer la saloperie du premier attentat: les premiers meurtres: "les juifs mènent le monde".
Dans tous les cas l'engeance djihadiste enlève toute subversivité à la protestation publique puisque l'union nationale hypocrite d'un jour est favorisée par le slogan qui noie le poisson: "je suis Charlie, je suis juif, je suis flic". Alors que pour protester réellement non seulement contre le terrorisme il eût fallu être capable de dénoncer sa propre bourgeoisie, responsable et participant aux luttes impérialistes géopolitico-pétrolières plus ou moins lointaines pour unifier les prolétaires internationaux contre la supercherie de la "communauté nationale" et autres "diversités nationales"; chose que les gauchistes LO et NPA n'ont dénoncé que partiellement tendant toujours à "comprendre" l'islamisme ou à faire des concessions aux rites des présumés "ennemis de l'intérieur" ou "victimes de l'intérieur", c'est selon.

5Si j'avais ce nain politique en face de moi, je lui répliquerai d'abord que son langage condensé et simpliste me fait gerber, et ensuite (pas pour lui mais pour les spectateurs) que le comportement des ouvriers polonais (ces bons cathos alcooliques) lorsqu'ils arrivaient dans les mines du Nord ne se comportaient pas de manière différente que les prolétaires maghrébins, voire beaucoup moins bien. Discutant en groupes ils se taisaient à l'approche d'un français ou se remettaient à parler le polonais. La seconde génération, leurs enfants, étaient surtout médecins, ingénieurs, professeurs, etc. On retrouve le même processus d'ascension sociale pour les enfants de prolétaires immigrés, et c'est bien normal, mais la société bourgeoise bloque, et fait croire que les maghrébins seraient moins intelligents que les polonais; or on compte de nombreux et brillants médecins arabes comme de médecins juifs.

6... Chapeaud'paille-paille-paille-paillasson-pallaisson-son-son-somnenbule-bulle-bulle-bulletin-tin-tin-tonton Jules-Jules-Jules-Jules César- sar-sar-haricot-co-co-coccotier....

7En voulant surfer sur l'indignation causée par l'assassinat lâche de la policière municipale, il joue du "tout sécuritaire", or, du point de vue de la formation et de la responsabilité, c'est une connerie d'armer les policiers municipaux (vieille revendication du FN), c'est abaisser la police officielle, qui de plus sont d'anciens boueux souvent (quoique je respecte mes amis boueux professionnels une carrière entière) mais qui, ainsi promotionnés, se la pètent et peuvent faire n'importe quoi. Outre qu'une telle réforme ouvrirait la voie à la privatisation de la police voire à la concurrence des polices, elle ne reposerait pas sur une déontologie du "respect de la loi" qui est quand même la règle de base d'une police nationale normale, quoiqu'une partie de la maison poulaga soit inféodée au torchon Minute et à un syndicalisme néo-facho. Quant au meurtre de Montrouge,comme beaucoup d'éléments passés sous silence, la presse ayant tout naturellement joué la dramatisation spectaculaire – en plus de sa complaisance avec les assassins en leur fournissant les images du déplacement des policiers – on exagéra beaucoup: le deuxième policier municipal n'a jamais été entre la vie et la mort, il a pris un coup de crosse puis il est rentré chez lui. Lui a eu beaucoup de chance. Le paumé Coulibaly a tué une femme dans le dos, preuve que le djihadisme tue sans vergogne les femmes et les musulmans lambdas. Pourquoi? Parce qu'un soldat "en guerre" tue d'ordinaire les civils indifférenciés, et cela ne lui cause pas plus de remords qu'à Coulibaly ou aux deux frères en djihadisme promotionnel. Pensez un peu à second WW et aux aviateurs d'Hiroshima! Surtout, le terroriste n'a pas le sentiment de tuer un être humain mais un symbole!

8La formule est de l'hypocrite Cohn-Bendit. Le "radicalisme" peut être un qualificatif très péjoratif puisque qu'on dénonce généralement un "islamisme radical" pour "éviter l'amalgame" avec l'islam traditionnel qui est devenu le réceptacle de tous les fantasmes comme le refuge de tous les criminels; comme la religion catholique depuis des siècles au fond avec comme règle simpliste: je peux voler, tuer, de toute manière je ferai ma prière et le bon dieu me pardonnera. C'est avec ce type de raisonnement très religieux que Dieudonné fait marcher son fond de commerce; son "je suis Charlie Coulibaly", qu'il a hâtivement retiré de son blog, est hideusement cynique et mossieur le ministre de la guerre intérieure, s'il a levé un sourcil menaçant de poursuites judiciaires l'impétrant, ne s'est pas souci de le faire coller au trou lorsque ce sinistre personnage rallié au négationnisme, a bavé en public des saloperies se moquant du martyre du petit Ilian Halimi. Il se conformerait soit disant à une vilenie qui a la vie dure: la duperie de l'arabe, un humour toujours ambigu, maître dans l'art de la traîtrise et hérité de l'islam, pour justifier de dire les choses les plus inacceptables dans la même phrase. Cela vaut bien "l'esprit Charlie", à la fois moquerie des croyances mais hyper apologiste du règne de la fausse Liberté/inégalité/absence de fraternité. On retrouve le même double langage chez les islamo-gauchistes. Eux aussi ne soutenaient le dit "radicalisme" de Charlie-Hebdo que du bout des lèvres; surtout en lisant les prêches de l'ayatollah Ph. Vals, ce soit disant journal satirique se prenait au sérieux contrairement à son ancêtre Hara-Kiri. Il donnait des leçons de morale, et les quelques survivants à l'odieux assassinat (je n'arrive pas à croire à la disparition de Wolinski et Cabu) ne vont rien changer à cet esprit veilleur de nuit et agressif exagérément contre la religion des arabes et une focalisation simpliste sur le seul FN comme ennemi supérieur au capitalisme. Malgré leur sanctification mondiale (Luz l'a bien compris) ils sont cuits; la reconnaissance officielle est toujours un meurtre symbolique pour les artistes anarchistes plus ou moins déjà salonnards. Les exagérations infantiles des charlots de Charlie contre Mahomet ne pouvaient que hérisser ces amis de la "religion des pauvres ex-colonisés", dans la lignée de l'inénarrable "soutien critique" trotskien. C'est la raison (électoraliste) pourquoi Besancenot et se amis ne sont pas venus à la manif gouvernementale. Tous ces gens si républicains et partisans de l'égalité pour tous, qui ne se choquent pas du port du voile et militent pour sa généralisation, se donnent bonne conscience avec les "radicaux" de l'anticléricalisme qu'ils lisent chez eux et pas dans le métro (de peur de se faire cracher dessus par un vilain barbu, ou pire), et favorisent ainsi l'uniforme musulman estafette de l'expansion du djihadisme... Contrairement à Sarkozy, je ne dis pas que l'immigration est le vecteur du terrorisme, ni la religion mahométane: c'est le refus d'intégrer du système caché par l'accommodement et l'entretien d'un clergé ridicule qui génère les vilains canards terroristes qui vivotent effectivement à l'ombre des mosquées, lieu de rassemblement rares et prisés quand nous les prolétaires n'avons même plus de grandes assemblées de partis politiques ouvriers pour discuter; les manifs ne servent qu'à faire marcher et surtout ne pas prendre le temps de discuter ce qui est établi d'avance par des conclaves obscurs; la fête de LO, longtemps lieu de débats n'est plus que l'enceinte d'une secte dont les gourous et garde-chiourmes étouffent aussitôt toute contestation, les réunions du NPA et du FDG sont pleines de bobos qui veillent à ce que les pires banalités antiracistes et anti-Hitler effacent tout approfondissement politique. Cet étouffoir permanent de toute réflexion politique de classe, lié à des décennies de négation de la classe ouvrière, éclate à la gueule de la bourgeoisie: le terrorisme va se développer d'autant, avec ce fait qui crève les yeux, malgré la présentation prééminente de la face arabe et noire des "criminels terroristes", ils sont avant tout français comme vous et moi; et ce sont de plus en plus de jeunes français de souche qui se voient bien s'enrôler pour ce qu'ils croient être la seule et dernière forme de défense face au système d'oppression et de reproduction des pires clivages de classes. L'adhésion de millions de prolétaires arabes aux recettes spirituelles, pas toutes fallacieuses du coran, n'en fait pas les complices des soldats assassins du djihad promotionnel, mais les fragilise dans le chemin qui conduit à la solidarité de classe sans l'annihiler, car la "courageuse" police française passe plus de temps au long de l'année à taper sur les ouvriers français et arabes dans leurs grèves, à tabasser au faciès et à récolter les impôts automobilistes d'Etat. Et quand l'Etat réprime il ne fait pas de distinction entre prolétaires français et immigrés (quoique ceux-ci soient plus généralement plus maltraités), ce dont Allah et Mahomet se fichent.

9A laquelle je répondrai: bourgeoisie-immigration-religion, pour mieux signifier l'encadrement auquel opère la bourgeoisie en "accueillant" ou surtout "recueillant" de plus en plus.


10Je défie quiconque de me démontrer que, chez tous et chacun, sous le règne du consumérisme et de l'individualisme bourgeois, exister n'est pas : "je t'emmerde" et en plus "je t'ignore" parce que toi tu veux m'ignorer... Lorsque je vais dans un pays étranger, moi qui suit bien nourri, à l'abri du besoin et du mépris, je fais tout pour ne pas me faire remarquer, je me conforme aux habitudes des lieux. Je n'irai pas jusqu'à porter la kippa en Israël, ni le djellaba en Algérie, mais je me fais discret. Je respecte les coutumes sans les partager. C'est ce qu'ont fait des générations d'immigrants, se faire discret qui ne veut pas dire se soumettre. Or, de nos jours ce ne sont pas les arrivants, ni même cet hydre de Lerne des "entraînés en Syrie qui nous reviennent", mais des "nés en France", "de souche nationale avec séjour dans le cadre de la morale scolaire républicaine, qui – de l'intérieur de la fabulation de l'égalité républicaine – "résistent" avec leurs pauvres moyens; notamment la jeunesse, dite issue de l'immigration, s'insurge contre le fait de n'être rien dans un monde cynique d'héritiers arrogants du colonialisme capitaliste, et qui – du fait qu'on nie les classes – a tendance généralement à mettre dans le même sac la population prolétaire blanche (ou pas, noirs et juifs sont aussi prolétaires en proportion respective) sauf leur copain du quartier défavorisé. J'ai vu beaucoup d'espoir et de salubrité de classe chez ces jeunes lycéens ou écoliers qui ont refusé la minute de silence gouvernemental, même si des racontars ont voulu impliquer des consignes parentales. Seule une poignée , attardée et larguée, a pu se représenter les tueurs comme des héros (n'oublions pas qu'il y a une insensibilité à la mort depuis le plus jeune âge, générée par les jeux vidéos inventés par les militaires américains), le refus d'obéir des autres n'est pas soutien au terrorisme mais refus de se laisser embrigader par une propagande gouvernementale pas seulement ambiguë mais pourrie. La jeunesse aime la vérité dans sa naïveté, et c'est pourquoi elle reste la première force révolutionnaire lorsque sont posées les questions les plus graves. Elle peut être aussi très facilement embrigadée derrière des idéaux trafriqués (le jeu de mot, néologisme intéressant, était involontaire) de générosité , dès qu'on la flatte et que le jeunisme ou le "charlisme" ont pignon sur rue. Heureusement que le prolétariat n'est pas composé que de jeunes!