PAGES PROLETARIENNES

jeudi 15 janvier 2015

LES CHINOISERIES D'UNE RELIGION A VOCATION... STALINIENNE



L'islamisme radical un héritier du stalinisme plus que du fascisme
"L'homme de bien chérit la vertu, l'homme de peu les biens matériels.
L'homme de bien porte en lui le sens de la loi, l'homme de peu ne pense qu'aux privilèges."Confucius
"Y a-t-il une mort après la vie? (graffiti mural, Bagneux, années 1980)
Toute la classe politique bourgeoise jusqu'aux contestataires gauchistes et à nos transfuges du maoïsme bombardés philosophes, les Glucksmann, Finkielkraut et Brighelli1, se coalisent dans leurs déclarations simplistes, éditoriaux laborieux et plaintes perpétuelles, pour se lamenter sur le nouveau "fâchisme" que constituerait "l'islamisme radical". Eurékâ! L'explication toute trouvée qui fait fi et de la nature du fascisme et des conditions historiques plus complexes et opaques de la politique internationale de nos tristes jours! Le coin ultra-gauche sectaire du maximalisme, le CCI2n'y voit que son dada, la décomposition bourgeoise (comme le sociologue Morin) et une ineffable "irrationalité"; irrationalité quand tu nous tiens!
Balivernes. Le fascisme, en particulier sa version nazie est un produit du capital hautement développé qui finit le sale travail de la contre-révolution social-démocrate et du stalinisme. Le stalinisme est et devient pourtant pour toute une période une idéologie intéressante pour les exploités et les humiliés. Dans la guerre, il flatte toute les luttes nationales contre l'oppression impérialiste occupante et les partis nationaux qui lui sont inféodés. A l'époque bien qu'il ait trahi le léninisme originel, ou qu'il l'ait défiguré par sa théorie du "socialisme dans un seul pays", il représente pour des millions d'ouvriers le moyen idéologique de combattre le "grand Capital", la croyance en un vrai monde communiste quoique celui-ci – les pays de l'Est sous dictature – soit un socialisme de caserne, de meurtres des opposants et de misère. Les moyens de réflexion critique et la séparation des blocs ne permettent pas de mettre en cause cette "croyance".
Si vous parcourez les sites ou blogs qui reviennent honnêtement sur la "contre révolution stalinienne"3 vous découvrirez d'intéressantes analyses sur la montée du stalinisme et les hauts faits d'armes et de théorie de personnages comme Trotsky, Bordiga, etc. Mais pas grand chose sur le pouvoir de séduction (certes sociétal, électoral et syndical) du stalinisme. On s'ingénie à décrire la "contre révolution" au plan de la confrontation des idées internationalistes contre les régressives, mais sans jamais rappeler que – tout pourri que fût le stalinisme – il passait pour une arme (théorique) pour détruire la société d'oppression bourgeoise. Il existe encore d'ailleurs de nos jours de nombreuses sectes et de vieux électeurs du PCF qui n'ont pas changé d'un iota dans leur culte de Staline.
Pourquoi la comparaison de l'islamisme avec le stalinisme s'impose?
Dans sa prise de position tardive et parfaitement inoffensive, voire ambiguë sur le massacre de la rédaction de Charlie, la secte CCI passe en revue superficiellement sur les attentats terroristes du milieu des années 1980, comme "phénomène planétaire sans précédent, oubliant au passage ceux du début des années 1970 juste après la retombée de mai 68, et surtout la césure de la grève de masse des ouvriers de Pologne en 1981, où l'on vit avec angoisse une classe prolétaire agenouillée pour prier entre les AG, où un pape polonais fût nommé dans la foulée en remplacement du pape Staline. Ces "années 1980" étaient marquées par de grandes luttes ouvrières des mineurs anglais aux sidérurgistes polonais, au point que le CCI (Révolution Internationale) crut y voir des "années de vérité", tout au moins éclaircissant le chemin de la révolution prolétarienne universelle. Pas de bol, ce furent des années de vérité menant à la chute de la maison stalinienne, où les masses allemandes, loin de l'avenue des tilleuls romantiques de Rosa Luxemburg, s'enfuirent à toutes jambes vers l'Ouest capitaliste.
La première phase de la guerre d'Afghanistan opposa ensuite la démocratie américaine à l'ancien "axe du mal communiste" du 27 décembre 1979 au 15 février 1989, l'armée de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), aux moudjahidines (« guerriers saints »). Durant dix ans, cette guerre a ravagé l'Afghanistan. Elle est considérée comme une des dernières crises de la guerre froide, mais surtout concomitante au triomphe du régime politico-religieux sunnite de Khomeiny en Iran. On peut déjà déceler l'islamisme naissant comme bâtard des deux monstres de la dite guerre froide. En effet, la plupart des luttes dites de libérations nationales sont terminées, ce qui signifie que la lutte coriace pour le repartage du monde après 1945 était terminée, et surtout que depuis le choc pétrolier de 1975, la compétition pour contrôler le Moyen Orient était ravivée dans un lieu de passage prioritaire qui est l'Afghanistan. L'impérialisme russe avait perdu la mise sous les coups de boutoir de l'impérialisme américain, avec son économie bien plus dynamique, et surtout avec sa création de bandes armées djihadistes (moudjahidines à l'époque) qui avaient largement affaibli et démoralisé "l'armée rouge".
Dans les années 1990, la guerre civile fait suite à la lutte contre l’URSS. Dès la chute du régime prosoviétique, des dissensions ont commencé à apparaître entre moudjahidines afghans et volontaires islamistes étrangers (arabophones le plus souvent) qui entendent désormais faire de l’Afghanistan une base pour l’entraînement à la guerre sainte (jihad) contre l’Occident et un État respectant la charia. En 1996, les talibans, soutenus par le Pakistan (matériels) et l'Arabie saoudite (financement), prennent le pouvoir et contrôlent, avec l’aide des islamistes étrangers, la majeure partie du pays en repoussant progressivement les moudjahidines du commandant Massoud dans les confins du nord-est du pays. Durant cette période de troubles, le Mollah Omar, chef militaire et religieux des talibans, impose la loi islamique à l'ensemble du pays. L'Afghanistan deviendra effectivement un camp d'entraînement pour les terroristes islamistes4.
Je ne vais pas ici revenir sur la période sanglante en Algérie, mais la montée de l'islamisme, comme on le voit, dépasse simplement la liste des attentats en Europe et à New York comme le fait le rédacteur du CCI dans la prise de position tardive. Et cette montée va produire "l'internationalisme" de Ben Laden, et surtout rejeter aux oubliettes la principale théorie de la révolution moderne (le marxisme) – il avait été tellement défiguré qu'il 'apparaissait plus que comme une gentille vieillerie – le stalinisme, non seulement pour sa misère industrielle et commerciale, mais comme présumée théorie révolutionnaire pour renverser le "Grand Capital". Il faudrait analyser plus longuement comment le marxisme stalinien avait réussi à catéchiser la plupart des leaders des libérations nationales, au point même qu'ils avaient su faire régresser les croyances moyenâgeuses comme l'Islam ou le Bouddhisme (antique) et éliminer les concurrents en robe de l'Algérie à l'Egypte5; ces derniers n'ayant jamais renoncé jusqu'aux années 1990 et au printemps arabe de 2010 où nos rares derniers marxistes les plus orthodoxes ont cru y voir un "printemps des peuples" à la 18486. En tout cas, de La Havane à Tombouctou, les masses défilaient non pour le respect d'un dieu mais pour le "droit des peuples à être respectés"! Leur langage n'était pas pieux ni leur démarche de type "loups solitaires"! Contrairement à l'idéologie musulmane et salafiste, nul fatalisme ne les habitaient. Certains néo-staliniens ont vu dans l'effondrement de l'URSS le début de la contre-révolution. C'est une galéjade pas totalement fausse car il s'est produit un véritablement changement de période, une régression galopante parmi les peuples opprimés du tiers-monde. Il est vrai que la classe ouvrière des pays développés n'avait pas amorcé un début de soulèvement et d'affirmation politique pour les espoirs qu'on pouvait légitimement placer en elle; elle était restée malgré ses magnifiques luttes internationales durant deux décennies après la fin des sixties, soumise au règne de la bourgeoisie mondiale sans montrer l'exemple de comment mettre en cause le capitalisme athée et religieux. Le règne des deux blocs du temps de la longue guerre froide avait en quelque sorte gelé le rapport de forces entre les classes7. Pour le petit groupe à petites ramifications internationales l'explication à l'amplitude des délires religieux ne s'expliqua plus dès lors que par la "décomposition du capitalisme", notion que depuis tous les sociologues ont repris, contents de la trouvaille passe-partout. Or c'est oublier que le capitalisme n'est pas responsable de tout. Il est responsable des guerres mondiales, de la forfaiture démocratique, du nazisme, du stalinisme, des guerres coloniales, etc. Mais ce n'est pas lui qui a créé les religions. Le retour en arrière vers le sacré religieux est bien sûr une conséquence d'un capitalisme à bout de nerfs, mais pas seulement.
La bourgeoisie à force de nier le prolétariat, de le découper ne tranches communautaires, de le mépriser, et surtout en réduisant à néant l'idéologie (faussement) révolutionnaire stalinienne, a scié la branche sur laquelle elle était assise. L'ouvrage d'un ancien chef des services secrets en France résume assez bien l'aboutissement: "Les vieilles centrales se sont énormément affaiblies, grignotées par les syndicats fractionnistes du type SUD. Le parti communiste n'est plus capable de contrôler quoi que ce soit, et l'UMP pas davantage. Cet affaiblissement permet aux anarchistes et aux trotskystes, les seuls vraiment organisés, d'occuper le terrain. Aujourd'hui vous ne savez plus qui vous avez en face de vous dans la rue! Du point de vue de l'Etat, cette absence de canalisation et cet émiettement de la représentation représente un réel danger"8.
Persuadés dans ces conditions de la disparition de la classe ouvrière, rédacteurs gauchistes et sociologues se penchent sur sa dépouille pour analyser son taux de xénophobie et sermonner ceux qui votent Front National. Quand les ouvriers de souche se jettent dans méandres étroits de la Marseillaise poussiéreuse, quoi d'étonnant à ce que ceux de l'immigration récente – et leurs proles – se retournent vers la croyance orientale, étant tout aussi désorientés que les premiers. Mais concernant l'islam, soft ou hard, ce n'est encore une fois pas un credo fasciste mais une religion d'insoumission!
LA RELIGION D'INSOUMISSION QUI SUCCEDE AU STALINISME
Je ne vais pas défendre l'islam en général qui est un puits de chinoiseries et sujet à interprétations vice versa, ou on trouve une chose et son contraire à chaque page. Cela vous choque que je dise que cette religion – qui ne prêche en vérité que la soumission à une vie régulée par des horaires maniaquement délivrés au culte d'un fantôme – puisse être considérée comme une théorie de combat, et revenir à la mode un siècle après que le colonialisme et Attaturk pensaient l'avoir ringardisée? Depuis les débuts les plus lointains connus de l'histoire de l'humanité l'opposition ami/ennemi a toujours été en blanc et noir, pour et contre. Le machiavélisme politique de la bourgeoisie rend les termes plus opaques mais c'est pareil. Quand parviendra-t-elle à supplanter la vieille rengaine démocratie/fascisme alors qu'elle s'empêtre dans démocratie/islamisme radical en favorisant l'expansion de l'islam gentil, qui n'est pas si gentil quand il affiche ses clauses retardataires? Et est incapable de présenter une alternative à l'Etat moderne. Le stalinisme fût bien plus fort, parvenant à contrôler un quart de l'humanité politiquement et conceptuellement. La candidature islamiste n'est pour l'heure qu'un subterfuge pas applicable ni crédible, qui ne peut cacher (n'en déplaise aux islamo-gauchistes anti-complotisme) un maillage de divers services secrets; allez j'ose le mot: une manipulation bien utile en fait à la conservation du capitalisme. Le subterfuge provoque cependant, je répète, la terreur dans les classes ouvrières, et est donc moins efficace au long terme que le stalinisme. Je n'assimile ni n'amalgame automatiquement l'islam comme religion à l'islamisme comme politique de terreur en comparant l'islamisme au stalinisme, mais, contrairement aux sonneurs de cloches islamo-gauchistes, rien n'est étanche pour ce qui vise à la prise du pouvoir; le glissement et la confusion ne sont pas impossibles; le nazisme plagiait le socialisme au début et le stalinisme caricatura le communisme; on retrouve des traits communs à toutes les dictatures de l'histoire; l'islamisme radical emprunte certainement plus au stalinisme et au nazisme qu'au coran, mais les concepts de ce dernier peuvent servir à envelopper le paquet cadeau. Mahomet ne connaissait pas Hitler, Staline, Winston Churchill, la kalachnikov, le téléphone portable ni l'exhibition sanguinolente sur internet.
Décryptons le subterfuge islamiste, la nature idéologique de la société ayant horreur du vide9: remplacez successivement par après les deux points:
  • les dominants et exploiteurs du Grand Capital occidental: l'Amérique et les juifs;
  • les masses en lutte: les croyants;
  • le culte de la personnalité: des vieux machins à longue barbes (le jeune fût longtemps Ben Laden);
  • l'absence de débat ou d'opposition au sein du parti (plutôt du clan): idem parti djihadiste;
  • une propagande aléatoire et mondiale: une agitation permanente sur les réseaux sociaux (avec leur propre comique troupier, pas seulement antisémite mais faux-cul et ordurier, Dieudonné);
  • l'élimination physique des opposants: l'égorgement de n'importe qui pour un oui pour un non;
  • déportation massive de peuples entiers: meurtres massifs de Boko Haram et Cie;
  • purges et procès spectaculaires: absence de procès, égorgements exhibés au monde entier, enfants et femmes kamikazes;
  • la volonté de créer un Etat fort supprimant les libertés individuelles: Daesch aimerait bien mais l'exemple existe déjà partout dans le monde, depuis la pétromonarchie d'Arabie jusqu'au Patriot Act de la démocratie américaine et les écoutes massives des services secrets français et autres;
  • l'exaltation du travail10 et du dévouement des prolétaires: idem mais en prime exécutions physiques en cas de grève;
  • la lutte pour la dignité: le respect de Mahomet;
  • la lutte de libération nationale par le terrorisme: l'islam répandu par la "révolution" terroriste!
  • L'exaltation de la future victoire mondiale du communisme: idem mais remplacez communisme par islamisme.
Je pourrais continuer longtemps ainsi avec d'autres traductions, ou équivalences ou amalgames avec l'ancien stalinisme "anti-capitaliste", pour vous montrer mieux le subterfuge, le tour de magie opéré par tous ces intellectuels en quête de pouvoir d'Etat (ou du monde entier pour les plus pervers narcissiques) floués des libérations nationales staliniennes, dont quelques uns encore en vie, et comment ils se sont "recyclés". On dira qu'avec ce listage je fais de l'amalgame entre la "religion la plus pacifique du monde" (ce qui est hurlé sur tous les toits) et les salauds de terroristes, or je précise que c'est lorsque la religion mahométane se mêle de politique qu'il n'y a plus séparation entre la gentille religion et la barbarie! C'était pareil au temps de l'Inquisition catho! Les religions peuvent exister mais, de la religion française à la russe, l'évolution naturelle a été de les éjecter du pouvoir politique pour le bien de l'humanité, car ces croyances codifiées viennent d'une période arriérée de l'humanité, que le capitalisme n'a pas su dépasser. Elles contiennent toute un irrationalisme et des punitions barbares qui s'opposent à toutes les avancées humaines vers la liberté.
Cette idée de l'islam comme nouveau credo de l'insoumission11 ne m'est pas venue des oeuvres de Lénine ni d'ardus débats dans un groupe politique, mais de l'attitude dite honteuse, par les médias et les profs, des gamins et ados des banlieues ghettos. On s'indigna que des graines de "racailles", des bambins "probablement" manipulés par des parents voilés", fassent offense à la sonnerie aux morts décrétée par le principal chef des armées françaises qui font la guerre là-bas, qu'ils prétendent exiger le respect du prophète alors qu'il n'ont probablement jamais lu une ligne de la saga du coran, ni vu de près un cadavre de massacre terroriste! Des professeurs outrés sont venus en appeler à l'Etat, contrits et estomaqués de tant de mépris de l'humain!12 On devait déjà se poser la question chez les élites de comment jeter au trou tous ces "apprentis-terroristes"13 . Le Monde et Le Figaro ont eu une démarche curieusement plus intelligente depuis le début, d'aller interroger les lycéens (j'ai cité de longes extraits des enquêtes du Monde lors de mon article précédent). Sans déroger aux grands poncifs de l'union sacrée, petit remake tragique sans recrutement de pioupious comme en août 14, Le Figaro où se trouve une des cinquante personnes qui font l'opinion en France14 a été relativement plus honnête que le reste de la presse et les déclarations hystériques de profs contre des merdeux "bons à rien" en donnant la parole aux citoyens musulmans inquiets et aux lycéens, en particulier aux "jeunes en difficulté: "convaincus de ne pas appartenir à une société qu'ils veulent détruire" (cf. Article Le grand malaise des musulmans dans Le Figaro).
Ces jeunes lycéens, de Buffon ou de Trifouillis-Bagneux – malgré des outrances – restent fidèles malgré eux à un souci du marxisme15: d'abord on peut envisager une autre société et puis on ne doit jamais oublier que la religion est l'opium du peuple, et que des mesures brutales sont à proscrire (les bolcheviks s'y sont cassés les dents en leur temps, et avec la chute du stalinisme, la religion orthodoxe est reparue flambant neuve). En outre, la religion musulmane prône un comportement digne, malgré des aspects arriérés de l'an 600 (non serrage des mains des femmes, laisser pousser sa barbe comme ZZ Top, séparation des sexes, nourriture halal, etc.)16, l'homme ne doit des comptes qu'à son dieu d'autant qu'il n'y a pas d'intermédiaire entre lui et lui, il ne doit pas commettre d'excès, pas d'alcool. Il y a donc une certaine dignité que nous n'avons plus souvent nous mêmes dans la quête infinie du consumérisme et de la jouissance pornographique. Nous, je pense à nous soixantehuitards que nos enfants trouvent obscènes et immoraux, et les dernières générations de jeunes en particulier plus en phase avec les notions de respect de soi, de respect de l'autre, qui sont en effet plus véhiculées par ceux qui fréquentent les mosquées17 que par l'hédonisme bobo, égoïste qui ne manifeste aucune empathie pour les classes défavorisées et exhibe ses belles autos et ses beaux voyages18.
En résumé, il faut donc se souvenir que le stalinisme comme base de révolte ou caution n'était pas vécu comme une menace pour les ouvriers qui y adhéraient mais une protection, un refuge, une "croyance" qui permettait de s'opposer au "grand capital" et de ne pas désespérer Billancourt. Les concerts de Jean Ferrat et le barnum de la fête de l'Huma ont été longtemps emplis de "jeunes communistes" persuadés qu'il ne fallait pas manquer de respect au "pays du socialisme" et dont le coran était "ma France".
En le détruisant ainsi que la représentation de la classe ouvrière (noyée dans les communautarismes), la bourgeoisie a ouvert la boite de pandore au retour des religions.
L'islamisme (pour les durs) comme l'islam (pour les acceptables) contient ces critères plus ou moins, que j'ai listés. L'islam en général joue la même fonction pour les déshérités que le christianisme pour les premiers chrétiens: "vous les romains dictateurs vous enserrez nos poignets et nos chevilles mais vous ne possèderez jamais nos esprits, notre croyance est notre liberté". Donc vous voyez ce que pense de tous les délires journalistiques de tous ceux qui crient qu'en tuant les journaliste-dessinateurs de Charlie "on a tué Voltaire"... Voltaire ce pourrait tout aussi bien être un islam (car il y en a plusieurs) des pauvres déshérités plus qu'un journal de potaches provocateurs: on n'a pas plus le droit de discréditer la sincérité de ceux qui croient autrement que de zigouiller des artistes anarchistes. Certains auteurs ont remarqué que le port du voile par de plus en plus de femmes, pas spécialement arabes, tenait plutôt du défi anarchique à une société dans laquelle vous êtes invisible, que de religiosité affichée.
De l'autre côté, les présumés représentants d'un milliard et demi de croyants, le rigorisme moral affiché par les grands et petits muftis est aussi provocateur en prétendant régenter l'humour mondial ou punir quiconque conchie l'islam. Si représenter Mahomet n'était pas dénigré de façon aussi névrotique, il ne serait pas représenté par les caricaturistes. C'est la prétention à interdire partout qui appelle le blasphème, comme si dieu était au central téléphonique. Que les confréries musulmanes arrêtent de se déchainer pour l'interdiction, et les caricatures du prophète musulman apparaîtront enfin comme ce qu'elles sont: des graffitis de pissotières! Lamentable de voir "Révolution Internationale" sur son blog réduit à exalter des dessins assez infantiles (dieu ait leur âme!) à la suite des plumitifs de la bienpensance de gauche et d'extrême gauche: "... Parce qu'ils représentaient l'intelligence contre la bêtise, la raison contre le fanatisme, la révolte contre la soumission, le courage contre la lâcheté, la sympathie contre la haine, et cette qualité spécifiquement humaine : l'humour et le rire contre le conformisme et la grisaille bien-pensant"19. L'intelligence avec l'ayatollah Val qui se répandait en leçon de philosémitisme et dénonçait tout rétif au discours antiraciste bcbg comme nazi puis récompensé à Radio-France par son ami Sarkozy! La révolte contre la soumission: de perpétuelles dénonciations de Le Pen, propres à ne pas initier le moindre lycéen à la real politique, sans compter des dessins qui ridiculisaient plus particulièrement la religion musulmane et jamais au même niveau la religion juive par exemple. Et cette curieuse notion bizarre, éthérée et assez ... irrationnelle de la secte: "la sympathie contre la haine"20. Enfin ils se couchent devant l'hypocrite et inutile manif parisienne derrière des chefs d'Etat de guerre, oubliant l'esprit union nationale bourgeoise qu'elle bavait; que nombre de jeunes lycéens ont moqué. La poignée de militants décrépis d'une ultra-gauche dégonflée n'est bonne qu'à radoter sur son vieux gimmick de "la décomposition" et cette farce "l'irrationalité du terrorisme"!21 En se cachant derrière les cadavres des dessinateurs anarchistes!
LA DEFENSE UNANIMISTE DE LA RELIGION MUSULMANE
Au lendemain de la manif du siècle, pour écarter "tout amalgame" entre islamisme "radical" et religion mahométane, pacifique, chaleureuse, conviviale et j'en passe, et le jour de la sortie du Charlie résistant, le grand mufti d'Egypte, prend la hauteur philosophique d'un Ph Val et déclare la une de Charlie "raciste": "Cette action est une provocation injustifiée pour les sentiments de 1,5 milliards de musulmans". Pourtant en France les louanges, d'imams français jusqu'au plus coincé journaliste du Figaro, ne tarissaient pas sur cette image gentille du prophète pleurant et disant "tout est pardonné". Gentille provocation qui allait selon les éditorialistes apaiser les esprits, empêcher la guerre civile en cours et rassurer les familles de lycéens. Sauf que vu l'ampleur du massacre (et la punition effective) les masses non-mécréantes n'allaient tout de même pas être incitées à renouveler les émeutes de 2005; quand même! Et pour ne pas les faire apparaître complices des "tueurs fascistes"!
L'oecuménique démonstration qui a provoqué tant d'émotions aux marcheurs n'a rien réglé. Tous les problèmes restent en suspens. S'il s'est produit un certain nombre de dégradations contre des symboles musulmans et quelques bagarres, l'Armaguedon anti-immigré pronostiqué par les allumeurs de réverbère gauchistes n'a pas eu lieu; les islamo-gauchistes se fichent bien de toutes les agressions dont sont victimes les fonctionnaires en uniforme, pompiers, flics et "beaufs gaulois".
Pire, tout est comme avant, alors que les pauvres familles des victimes voient se profiler les longs mois de deuil, après l'oubli des foules inconstantes, chaque communauté se replie sur elle-même, des kippas et des voiles vont être remis au placard quelques jours. On reprend le chemin du turbin. On ira moins aux soldes où partout ce sont les mêmes fringues et objets made in China. On attendra un prochain drame ou on espérera qu'il n'y en aura pas. Des millions de Charlie seront écoulés. Et puis?
Le contenu de Charlie restauré avec les rescapés incite plus à la compassion qu'à l'émerveillement;
tant mieux si le succès ponctuel et massif aide les victimes à remonter la pente, mais il n'y a pas de quoi fouetter un chat ni Mahomet. C'est encore un humour gras et qui se veut didactique comme à la période Charb et Val. Ce n'est pas du Voltaire ni un guide référentiel pour la transformation du monde. C'est anti-religieux mais toujours une critique bête et même pas méchante surtout de la religion musulmane, le rabbin et le curé rajoutés pour faire équilibre sont relativement épargnés. C'est un humour daté, de vieux, comme celui de Michel Leeb et d'autres, qui ne peut pas accrocher la jeunesse ni la conscientiser; et apparemment il provoque la même animosité chez beaucoup qui contestent leur façon de continuer à se moquer grossièrement.
Il n'y apparaît aucune critique de comment les politiques se servent des religions et défendent mordicus la religion musulmane. Mme Merkel, qui sait ce que l'économie allemande doit aux millions de travailleurs turcs n'a pas hésité à aller parader, comme à Paris dans une manifestation anti-Pegida, avec pour credo "L'islam appartient" à l'Allemagne, ce qui est pourtant vexant pour l'Arabie Saoudite. Gérard Darmanin, nouveau porte-voix franco-arabe de la clique à Sarkozy, a contraire à son chef invité les troupes à ne pas mélanger problème (sic) de l'immigration et celui de l'extrémisme islamique, proposant en particulier de laisser à nouveau les mères voilées accompagner les sorties scolaires. Sans doute parce que l'interdiction du voile génère l'extrémisme islamiste! Son chef lui ayant soufflé que c'est un échec de nos institutions (cf. L'école) et aussi de générations qui ne veulent pas écouter en silence la sonnerie aux morts. Faut un islam des lumières, des enquêtes sur les faits barbares, faut un Concordat, développer les lycées musulmans, rejeter les crèches baby-loup. Du Sarkozy pur jus, cela va dans tous les sens, une véritable épicerie de quartier où tout le monde trouvera le produit désiré, mais il y a un point commun avec le discours de son maître à la radio il y a une paire de jours; on se souvient du raisonnement de veilleur de nuit autour de la trilogie imbriquée immigration/communautarisme/terrorisme, il y manquait le mot religion. Dans sa stratégie de reconquête du pouvoir abîmé par les socialos, la droite câline déjà les 4 à 6 millions de musulmans quitte à s'asseoir sur le ras-le-bol de l'uniforme musulman en France et ailleurs. LA DROITE avec son fébrile Sarkozy par contre s'attaque et vicie ce qui concerne la classe ouvrière. En ciblant sur l'immigration, et traitant à part la religion, ces politiciens – et la gauche avec – veulent faire croire que le terrorisme et le communautarisme proviennent d'un manque d'éducation, des immigrés eux-mêmes (sous-entendu qui apportent dans leurs bagages) et au fond qu'ils sont à l'origine du terrorisme, et non pas telle ou clique bourgeoise, pas forcément cachée au fond d'un ravin d'Afghanistan; ou en plus que l'islamisme radical mentirait en prétendant que les chimères contenues dans le coran sont utiles au djihadisme.
A peine les victimes enterrées, les spécialistes, les autorisés, les ceci et cela, les invités sans les évités, les commentateurs et une infime portion des commentés reprennent leurs ronrons, leurs rodomontades, leurs leçons et leurs clichés, assurant avoir entendu le peuple dans la rue, tels les députés chantant en rang d'oignons une sonore Marseillaise d'union du peuple de France, couteaux au vestiaire le temps des dernières journées mortifères.
Hors Parlement, les principaux gauchistes organisés n'ont pas rejoint l'union nationale au grand dam du CCI, qui aurait bien voulu les épingler une fois de plus. Ils ne l'ont pas rejoint, ni Mélanchon, tout simplement parce que ce n'était qu'un test, plus qu'une parodie mais un simple test car on n'est pas à la veille de la 3ème.
Lutte Ouvrière reste toujours ambigu mélangeant classe et population: "L’horreur des attentats a bouleversé la population. Plusieurs millions de femmes et d’hommes ont exprimé leur indignation le week-end dernier. Mais au nom de l’unité nationale, les dirigeants se livrent à une récupération politique qui est un piège pour les travailleurs. Oui, ces assassins sont des barbares. Ils ont décimé la rédaction de Charlie Hebdo au prétexte que ce journal avait commis un blasphème. Au passage, ils ont tué un ouvrier de maintenance et des policiers. Ils ont assassiné quatre personnes parce qu’elles étaient de confession juive. Ce ne sont pas seulement des ennemis de la liberté d’expression, ce sont des ennemis de la liberté tout court et, par là même, des ennemis de classe".
Pour LO la religion invoquée par ces barbares "n'est qu'un instrument de lutte pour le pouvoir". Vite dit et trop conforme aux clichés ressassés par les médias. Ce terrorisme là ne lutte pas forcément pour le pouvoir – les meurtres ne les rendent pas populaires – leur action vise surtout à intimider et ils sont des pions dans un jeu géostratégique compliqué où beaucoup affirment des choses improuvables ou immédiatement dénoncées par tel ou tel média (par ex. Le fait que le Qatar finance les terroristes, ou même Hollande en payant les rançons des otages...). LO affirme même des choses que ne pourrait pas renier un parti maximaliste: "Il faut rejeter tout appel à l’union sacrée. Comme le gouvernement américain avait exploité l’émotion du 11 septembre 2001 pour partir en guerre en Afghanistan puis en Irak, Hollande veut profiter de l’émotion pour justifier l’intervention au Mali, en Centrafrique et en Irak. Au nom de la lutte anti-terroriste, il veut légitimer par avance les aventures militaires à venir. Mais qui sème la barbarie partout dans le monde ? Les bandes djihadistes qui terrorisent une partie du Moyen-Orient et de l’Afrique et qui cherchent à agir ici ne sont pas nées de rien. Elles sont le fruit de la politique infâme et des guerres perpétrées par les grandes puissances en Libye et en Irak pour imposer leur domination".
Noyé sous des incantations généralistes révolutionnaires ("il faut remettre en cause la société capitaliste") le prof chassé revient au galop: "ce dont on a besoin pour les jeunes... c'est de travail, d'éducation'".
Le NPA tombe dans les poncifs sur la défense de la liberté d'expression, vaste programme sur lequel j'aurai l'occasion de revenir22. Il est question d'un risque de fuite en avant raciste (?) on ne s'intéresse nullement à dénoncer ou à expliquer les actes sanglants, il fut défendre la religion et combattre le racisme : "C’est une réaction salutaire et indispensable car malheureusement, immédiatement, le nombre des actes islamophobes, contre des mosquées, contre des hommes et des femmes musulmans ou supposés, contre de simples lieux de vie, s’est accru. La peur est désormais très forte, en premier lieu parmi les juifs et parmi les Arabes, et la peur est mauvaise conseillère. Dans une société déjà gangrenée par le racisme, les inégalités et les discriminations, alors que le discours raciste s’exprime de façon décomplexé jusqu’au gouvernement par la bouche de Valls, le risque est grand de voir la situation s’emballer. Au-delà des motivations très différentes, parfois contradictoires, qui ont animé les millions de manifestants du week-end, le refus de cette fuite en avant raciste était bel et bien présent. Le NPA a appelé et participé à des manifestations dans plusieurs villes, mais ne s’est pas associé à la « marche républicaine » convoquée dimanche à Paris par le gouvernement".
Comme le CCI et LO, le NPA suppute que derrière cette union nationale de façade les "gouvernants veulent préparer le terrain à de nouvelles guerres", mais on retombe vite dans l'outrecuidance gauchiste héritée de la LCR, on se fait le portefaix et le porte-voix fayot du paquet cadeau idéologique de la gauche caviar, qui esquive complètement la question du terrorisme: "L’urgence sera aussi de donner un nouvel élan aux mobilisations antifascistes et antiracistes. En effet, au-delà du jeu sinistre entre Hollande et Marine Le Pen sur la participation ou non à la manifestation, il y a fort à craindre qu’en bout de course, ce soit le Front national qui sorte renforcé de cette séquence. Les courants ultra-réactionnaires s’agitent : les islamophobes, tel les identitaires qui voudraient importer d’Allemagne les sinistres manifs « Pegida », et les antisémites, comme Soral ou Dieudonné qui se vautrent dans la théorie du complot et se réjouissent de l’amalgame entre juifs et sionistes relancé ces derniers jours par Netanyahou et le gouvernement français".
Christine Poupin conclut aussi radicalement que JF Kahn, après tant d'effets de manches inénarrables et aléatoires à la fin de chaque discours trotskien féministe grammairien, par le couplet réformiste décadent: "Reste à poursuivre ce chemin en portant l’égalité des droits et l’égalité sociale, la démocratie contre la dictature du profit et les choix imposés, les libertés d’expression, d’organisation, de manifestation. Dès ces prochains jours, retrouvons notre unité, celle des exploitéEs et des oppriméEs, e".
Une cohorte d'amis du NPA, avec la même grammaire féministe, apporte sa fanfare antifasciste dénonçant une action de "fascistes religieux", se transformant en mégaphone du gouvernement afin que la police démocratique assure la protection des lieux de culte23:
"Nous combattons tous les fascismes, qu’ils prospèrent sur fond de nationalisme ou d’obscurantisme, et quels qu'en soient les guides ou les prophètes.
Ils veulent terroriser, provoquer délibérément l’horreur et la peur, créer une situation de tension extrême. En cela ils sont parfaitement complices du FN et de l'extrême droite.
Et comme nous le redoutions, nous constatons dès à présent que cette tuerie sert de prétexte pour alimenter les discours racistes et justifier des attaques contre des lieux de culte musulmans. Nous entendons déjà les scribouillards réactionnaires et les politiciens opportunistes reprendre en boucle la théorie fumeuse du "choc des civilisations" et profiter de cet événement pour renouveler leurs charges contre les immigré-es, les étranger-es, les musulman-es. Nous ne sommes pas moins choqués de la récupération politique en particulier par le gouvernement Hollande. L’appel à « l’unité nationale » n’est rien de moins qu’une vaste opération de confusion visant à justifier les interventions militaires de la France en Irak, au Mali, en Centrafrique (...)."
signé: Alternative libertaire, Mouvement des Objecteurs de Croissance, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste des Ouvriers de France.
Beaucoup de bruit pour des omelettes dans la poêle islamisante.

1On est bien content que ces trois-là disent courageusement par ailleurs un certain nombre de vérités contre la noria d'islamo-gauchistes, avec en tête E.Plenel sorte de Fouquier-Tinville de la conservation bourgeoise, avec ce faux radicalisme appris en milieu trotskien et mis au service quelques années au service du journal insurrectionnel Le Monde, lequel fonctionne comme Le Canard et Médiapart comme transmetteur des infos remises par des barbouzes, pour règlement de compte au sein des élites corrompues, ou lancement de campagne de mises en accusation. Lire aussi sur Libé "la névrose identitaire: http://www.liberation.fr/politiques/2015/01/07/l-islam-nevrose-nationale_1175813
2Qui ne fournit une prise de position que le 11 janvier, soit quatre jours après l'attentat. Ce qui est non seulement peu courageux mais manifeste l'impotence de la secte alors que son ex-fraction et le PCI ont réagi immédiatement par un communiqué.

3En particulier celui de Robert Paris, Matière et Révolution, assez bergsonien.

4Ce paragraphe est du copier-coller, désolé mais je ne vais pas me gêner si le résumé sur Wiki est conforme à l'histoire.

5Il faut noter que les Frères musulmans en Egypte ne se constituent pas n'importe quand mais en 1928, soit au début de ce que nous appelons, nous les derniers des maximalistes, le début de la contre-révolution (1926 en Russie). De même le miracle de Fatima au Portugal en mai 1917 avait été un montage de l'Eglise romaine pour contrer le "nouve l Evangile" bolchevik en train de pointer dans un autre horizon!

6Nota le PCI et Robin Goodfellow.

7Comme seul le CCI, et surtout Marc Chirik, l'avait bien établi à l'époque.

8Cf. Yves Bertrand: Ce que je n'ai pas dit dans mes carnets (2009).

9Kautsky avait dit qu'un superimpérialisme était impossible, c'est pourquoi il y a lutte depuis 1991 (chute finale du bloc russe) sans que l'ancienne Russie soit entièrement démantelée, sans que les USA puissent prétendre être le seul grand empire.

10Alors que pour Marx le travail est aliénation et soumission

11Pour moi certainement ni révolutionnaire ni religion pacifique ni suppléante du marxisme, mais folklore anti-scientifique qui prétend régenter le temps humain de façon répétitive: ah tiens voilà l'heure de la quatrième prière, puis de la cinquième, le jour du jeûne, et qui ne doute de rien. On va voir pourquoi les fractions bourgeoises de droite et de gauche n'attaquent pas la religion; et combattre ou remettre en cause ne signifie pas dénoner au niveau pipi-caca de Charlie.

12Pour le minuscule résidu du CCI comme pour les professeurs retraités de la secte LO, comme pour ceux du PS, ce serait une question d'éducation, or la jeunesse prolétaire a raison de se foutre de l'éducation au CDD et à la soumission patronale. La fraction de LO il y a quelques années, sans donner une réponse satisfaisante, approchait du problème: Au congrès de 2005, la fraction contestait l'attitude de la majorité sur les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, soutenait qu'il s'agissait d'« une rébellion d'une partie de la jeunesse ouvrière », tout en critiquant les formes prises par cette révolte, telles que les destructions de bâtiments publics et les attaques contre des bus et des pompiers, et rappelait que Lutte Ouvrière avait par le passé soutenu les émeutiers de Vaux-en-Velin, dans des conditions assez proches de celles de novembre 2005. La direction pour sa part niait ce caractère de « révolte d'une partie de la jeunesse ouvrière » et considérait que ces violence résultaient certes de la crise du système capitaliste et du chômage, mais étaient aussi pour beaucoup le résultat de la carence d'éducation d'une partie des jeunes déclassés de banlieue et que ces actes essentiellement négatifs ne pouvaient pas être assimilés à une révolte de classe.

13Lire l'excellent compte-rendu de la page Education du Monde : Ce n'est pas de liberté d'expression qu'il s'agit, où même les enfants de bourgeois du lycée Buffon (ah... mon cher lycée) dénoncent l'hypocrisie de Charlie Hebdo et de la marche, à l'unission des "bébés terroristes" de banlieue: http://www.lemonde.fr/education/article/2015/01/14/la-vraie-question-ce-n-est-pas-celle-de-la-liberte-d-expression-c-est-celle-du-respect_4556183_1473685.html?google_editors_picks=true

14Dixit Yves Bertrand des RG.

15Dont j'avoue ne pas toujours suivre les règles, car je pense qu'on est arrivé à un point où on ne peut pas laisser passer n'importe quoi. La séparation des femmes et des hommes dans les mosquées, le voilage intégral... Les talibans interdisaient d'écouter de la musique. Il paraît que construire un bonhomme de neige est anti-religieux, etc.

16Hollande qui a fait un sans faute du point de vue de la prestation d'un chef d'Etat national, a su satisfaire toutes les clientèles sans faire de concession sur la laïcité. Il a embrassé chaleureusement les femmes (voilées) de la famille du policie musulman lâchement abattu, mais c'était correct: respect pour le sacrifice du policier musulman et à la manière effusionnelle occidentale.

17Quoiqu'il y ait dans ces enceintes de mauvaises herbes comme partout; près de 90 mosquées hard in France, 50 tribunaux islamiques en GB; en Suède et Angleterre les fliquettes peuvent exercer avec le hijab... projet annulé en Norvège grâce au parti d'extrême droite; merci au parti du "progrès"!

18J'ai vécu avec une roumaine dont les enfants, obligés de fréquenter l'église orthodoxe depuis leur plus jeune âge ont, de ce fait, échappé à un avenir de racaille réservé à quelques anciens potes. Comme quoi dans la décadence capitaliste les religions ne sont pas forcément négatives et parfois plus efficaces que l'hypocrite scolarité républicaine qui perpétue les inégalités, les jalousies et les haines.

19Le blog du CCI reproduit un croquis de la belle époque où Wolinski nous enchantait et résumait assez bien l'esprit de 68 avec ses dialogues opposant un conférencier en chaire moqué par un spectateur le contrariant sans cesse. Du Wolinski de haute voltige même avec ses dessins d'érotomane; après il s'est mis au service d'un PCF tentant de faire oublier les grosses tâches de son passé puis à ce fanzine Charlie, à humour en sabots, financé par Val obsédé par le danger Le Pen comme principal danger moderne avec son cortège de "beaufs" racistes et machos, caricature bobo de la classe ouvrière qui ravissait les anciens 68tards devenus ministres. Ce mercredi 14 alors que Delfeil de Ton a levé un coin du voile sur les pratiques de Vals et Charb, pas très drôles, un lecteur ajoute une précision sur le site du Nouvel Obs: "Charlie Hebdo, c'est un fait, est devenu sous la houlette du néo-conservateur Philippe Val, la gazette de l'extrême-droite américaine et du pire racisme israélien, ainsi qu'un ennemi acharné de toute liberté d'expression. Philippe Val (qui enterrait Cabu aujourd'hui) est récemment allé, devant une session du CRIF, jusqu'à traiter Edward Snowden de « traître à la démocratie ». Ne faisons pas de contresens sur cette feuille".


20Il est précisé "qualité spécifiquement humaine"!? A se tordre de rire! Kant doit être content, mais pas Hegel ni Marx. En philo les militants sont aussi brillants que la fanfare militaire face à Mozart!

21L'article se répand en clichés lamentables :"la mouvance prospère de plus en plus dans les banlieues pauvres", "proies faciles des recruteurs sans scrupules", "projet barbare et absurde qui ressemble à celui des nazis", "La haine et le nihiisme sont toujours un moteur essentiel dans l'action des terroristes"; ouais mais c'est le discours dominant et qui n'explique rien

22Qu'est-ce que la liberté d'expression? Comment se manifeste-t-elle dans la rue, au boulot, à la télé, dans les débats itr-muros entre spécialistes, journalistes d'où sont exclus ou filtrés par SMS la grande masse? Sur face book, et utres plateformes d'internet, dans les AG, les manifs, quelles sont les méthodes des sergents recruteurs pour casser ou bloquer la discussion? Lister les injures: antisémites, racistes, complotistes (théories des Soral et Dieudonné), fachistes... lister les amalgames et confudiond ou dérivations, les blocahes psychologiques, les accusations...


23Il est assez incroyable que des magistrats en pleine "union nationale" ou Vigipirate plus annoncent la garde à vue du lampiste gendarme qui a lancé la grenade qui a tué au barrage de Sivens. Outre qu'ils auraient pu éventuellement le faire à un autre moment, il semble bien que c'est encore la cacophonie de la gestion taubiresque de la justice bourgeoise qui vient saper la confiance en eux des flics qui n'avaient pas besoin de cela en ce moment où ils peuvent se faire tirer comme des lapins! Sans doute une concession de Taubira aux compères édiles écolos et leur clientèle de marginaux de Sivens et de Notre Dame des champs, pour favoriser... l'union et la justice nationales!

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