PAGES PROLETARIENNES

mardi 8 septembre 2015

UN MICRO MILIEU MARXISTE IMMIGRATIONNISTE doublé par le charity business de la bourgeoisie


 Mes bien chers frères de classe...

Où l’on s’ aperçoit que, après un long mutisme sur la troublante question des migrants/réfugiés - sans doute on attendait que ça se «décante» - un petit bout de la «gauche communiste» - la vraie, l’historique, celle de deux généraux en retraite d’un tandem qui porte le nom d’un consortium bancaire (GIGC) abhorré par la Chambre du Commerce et de l’Industrie (CCI) lequel ne se prononce toujours pas sur les affres de l’exode des migrants des guerres impérialistes - ce petit bout de papier accouche de la pire position suiviste gauchiste: «Ce sont nos frères de classe que le capitalisme assassine» (prise de position tardive anti-datée au 5 septembre). Cette tardive ou absence de prise de position est grave à mon sens, très grave de la part de «noyaux» (comme Pépin le Bref...) qui s’imaginent incarner l’ossature (beuark) du futur parti. Grave parce que, même avec une audience infime dans l’océan des médias aux ordres, une prise de position prolétarienne gêne toujours les faux-culs, les confusionnistes, les radicaux de façade, les divers Philippot ou Dupont-Aignan, qui expriment une part de vérité, mais vérolée dans un cadre bourgeois, emportant la mise et pouvant laisser croire être la seule alternative au concert des partis corrompus et collabos.

Comme les gauchistes, notre banque maximaliste, ces deux derniers résidus d’un CCI purement indifférentiste, économiste et néo-syndicaliste, ne savaient pas trop quoi dénoncer entre cet ange de Merkel papesse de la gentillesse humanitaire (qui l’eût cru?) et le franc No more migration du FN. Quoi objecter à une bourgeoisie soudain vent debout, porte ouverte pour de braves réfugiés martyrs enfin reconnus, la veille encore traités de vulgaires clandestins, battus par la police à Calais comme à Vintimille, à Lesbos comme à Melila?
Cette longue hésitation est comparable à celle, électoraliste, des partis bourgeois, et leur compassion sur le même plan que les dits partis de la conservation sociale capitaliste. Dans cette confusion généralisée, voire cette couardise politique face aux conséquences du capitalisme en décadence - impéritie qui ne peut même pas invoquer une armée de réserve productive - il est triste de voir que deux ou trois politiques officiels, membres de partis bourgeois, vont plus à l’essentiel que nos révolutionnaires de blog. Un Dupont-Saint-Aignan qui dit avec finesse qu’il y a des associations charitables, qui font leur métier, mais d’un autre côté il y a les politiques dont l’action devrait consister à régler la guerre en Syrie. Il n’est pas de notre bord, mais c’est bien et mieux dit. Et une femme, si belle et intelligente qu’elle devrait être la prochaine présidente de la République: Rama Yade: «Une fois que les réfugiés sont en Fance, qu’est-ce qu’on va faire? (...) C’est le patronat allemand qui a appelé à les accueillir dans ce pays vieillissant» (...) «La guerre c’est facile à faire, le problème c’est d’en sortir"...

Des politiques de partis officiels qui ne se réclament nullement du prolétariat, plus fins analystes que nos pleureuses «marxistes immigrationnistes», vous vous rendez compte! On aura tout vu en ce début de XXIème siècle! La bourgeoisie qui nous joue du violon humanitaire est prête à se vendre au diable, fusse-t-il islamiste et architecte de mosquées, pour préserver ses profits, quand le pognon est détenu par une poignée des très bigots fidèles des pétromonarchies arabes. Vous voyez l’osmose? Des résidus asséchés de la «gauche communiste», qui nous jouent du violon humanitaire, version marxiste, sont incapables de se démarquer de cet humanisme bourgeois au nom d’une vision dépassée de la fameuse «armée de réserve». Ils plongent tête première dans la focalisation sur la mort du petit Aylan, gimmick de toute la presse mondiale, quand la veille des milliers de photos d’enfants morts transitaient tranquillement depuis des mois sur le web. Ils sont baisés avant d’avoir écrit la moindre ligne contre le blason redoré des secouristes étatiques car la veulerie populaire suit sans moufter. Notre couple indigné de «guerre ou révolution» consent à noter que les démocraties capitalistes «veulent des prolétaires particulièrement soumis» et «cherche à détourner la colère croissante contre la misère, les répressions et les guerres», «qui occasionnent la fuite de millions d’êtres humains, c’est à dire contre le capitalisme».

Arrêtons-nous un instant sur cet étrange intermède de la rhétorique marxisante invalide de la banque maximaliste GIGC (à ne pas confondre avec le CA, crédit anarchiste): «c’est à dire contre le capitalisme». Les gens qui fuient les guerres depuis le XXème siècle ne sont pas spécialement contre le capitalisme, sinon cela se saurait et on aurait mis fin au capitalisme depuis belle sucette. Où a-t-on vu les populations fuyant en 1945 la guerre mondiale, fuir le capitalisme? Au contraire, lors des grandes guerres, il n’y a pas plus conservatrices pour une retour à la paix... sociale que les populations victimes des guerres, pour ne pas retomber dans une autre guerre, pénible aussi et pas gagnée d’avance que des tas de petits bourgeois soixantehuitards ont exalté comme «guerre civile révolutionnaire" et comme révolutionnaire à condition de ne pas y prendre pour leur gueule des balles perdues.

On retrouve là chez nos banquiers maximalistes le raisonnement démocratoc de la maison mère du couple hétéro affadi (CCI) au moment du grand déménagement des bobos «indignés» ou de la protestation liophylisée des «masses bigarrées» après l’attentat contre Charlie Hebdo. Les danses humanitaires de la bourgeoisie émoustillée seraient un lieu de drague pour les professionnels d’un squelette de parti imaginé géré par des retraités d’une classe ouvrière imaginaire, condensation d’immigrés automatiquement prolétarisables car hostiles de naissance au capitalisme rénové.

La dénonciation des campagnes de solidarité et des manifs collabos des particules de gauche et gôchistes est facile et inutile quand l’alternative proposée n’est que du CCI réchauffé années 1980, autant dire une vieillerie activiste et néo-syndicaliste. En un raccourci digne de Claire Chazal, qui disparaît heureusement des écrans du vingt heures, on oppose au «petit cadavre d’Aylan»: «l’avènement du communisme»! Pas brillants le raccourci de nos cocos de papier! Il y a plein de cadavres d’enfants accidentés de la route, et la mort d’un enfant n’est pas le symbole en soi de la barbarie capitaliste, il y en a tant d’autres hélas oubliés. Donc propagande simpliste, nullarde; Lénine, pas encore liquéfié au sommet de l’Etat «prolétarien», se moquait des discours larmoyants des politiciens qui arguaient à tout bout de champ de cette ineptie d'estrade «l’avenir de nos enfants», quels enfants?

Le pire suit mais n’est pas renversant de la part d’une poignée de vieux hussards solitaires qui se sont trompés à peu près sur tout depuis 20 ans, comme dite «fraction du CCI», bramant en permanence qu’on assiste au «réveil de la classe ouvrière», même quand on n’entend plus que des ronflements. Avec un langage radotant les conceptions conseillistes usinistes du CCI des années 1980 - développer les luttes dans les usines et dans la rue... faire reculer momentanément les attaques économiques contre l’ensemble de la classe ouvrière «y compris les nouveaux arrivants» (sic) - il n’est jamais question de parti. Pas une seule fois le mot parti, comme si tout devait partir de la prison de l’entreprise, cette unité carcérale où la conscience de l’ouvrier et de l’employé est limitée à sa caisse à outils et à son clavier! Jamais le mouvement ouvrier ne s’est basé en soi sur la «conscience d’usine", sur la filandreuse «grève générale", combien de manifestations politiques autrement importantes dans la rue, dans les institutions politiques, littéraires, médiatiques pour des combats qui ne se limitent pas à la seule lutte salariale?

Pire que le pire est cet espèce de populisme toute catégorie qui n’a plus rien à voir avec la classe ouvrière réduite à une lutte «en solidarité avec les migrants»: «Tous ensemble! (excellent mot d’ordre syndicaleu-neu-neu) Quelle que soit la nationalité, l’origine, le statut légal, illégal, exilés, réfugiés, emplois stables, précaires, chômeurs, sans papier, hommes, femmes...». A mon avis c’est des racistes et des homophobes, ils ont oublié les noirs, les arabes, les homos et les transgenres!
En gros, c’est du même niveau que les modernistes et autres communisateurs dont je me suis bien moqué dans un de mes livres: la terre entière, «les gens» vont bientôt faire la révolution contre le capitalisme et nous offrir ces lendemains chantant mieux qu’une émission de variétés.

Le, j’ai oublié leur sigle bancaire ridicule, signifie finalement la mort de ce prétendu petit milieu révolutionnaire. Des has been, des incapables, des vieux machins dépassés par l’histoire. Mais je ne serai pas leur croque-mort, les zombies ont le droit de faire semblant d’exister, ils ne dérangent en rien l’ordre du monde comme toutes les micro-sectes hors de la réalité. Je ne doute pas de la sincérité ni des limites politiques et intellectuelles du ...groupe intellectuel de la gauche communiste, mais je trouve dommage qu’ils ne se souviennent pas de ce qu’on leur avait appris dans la réflexion sur la période de transition du capitalisme au communisme, c’est à dire que le capitalisme nous lègue des tas d’anomalies et que, en attendant nous n’avons pas à nous joindre aux pleureuses du «réformisme radical» du gauchisme rangé des voitures incendiées, ni servir de caution au recrutement d’immigrés soumis au patronat.

MARX PAS COMPLETEMENT INUTILE POUR COMPRENDRE LA PHASE DECADENTE DU CAPITALISME

Le concept d’ «armée de réserve des travailleurs» développé dans le chapitre 25 du Capital de Marx, a pris un coup de vieux à notre époque, donnant plus raison à Malthus qu’à Marx, ce qui ne signifie pas que Malthus ait eu raison sur le fond. Marx a vécu à l’époque du capitalisme jeune, il n’a pas pu analyser l’état du capitalisme gériatrique.
Marx à son époque, limité à sa courte vie humaine, se corrige pourtant 20 ans plus tard: «L’accumulation capitaliste elle-même... produit constamment, et à raison directe de sa propre énergie et de son expansion, une population relativement redondante des travailleurs, c’est à dire une population plus grande que celle des besoins moyens nécessaires à la valorisation du capital, et donc un surplus de la population». Donc Marx prévoyait, contrairement à ses bègues successeurs, qu’une partie de la population active mondiale allait devenir excédentaire par rapport aux exigences de l’accumulation du capital au fil du temps. Marx prévoyait aussi une paupérisation absolue de la classe ouvrière au long terme face à un chômage en constante croissance (la querelle des partis bourgeois de gauche et droite en France sur une possible résorption du chômage est lamentable). Il n’y a surpopulation finalement, non pas au sens bourgeois de Malthus (ce serait la faute à la reproduction des pauvres) mais par incapacité du capitalisme à adapter les forces productives aux besoins de l’humanité. Enfin dans un monde contemporain ou chômage et sous-employés totalisent environ un milliard de personnes, c’est une esbrouffe minable de prétendre que à tel ou tel endroit du monde on va pouvoir absorber des «réfugiés» ou «migrants» par millions!
Gauchistes et ultra-gauchistes en disant qu’il faut régulariser tout le monde, se fichent du monde et font croire... à des solutions nationales.

UNE IMPUISSANCE MASQUEE DE LA BOURGEOISIE AUX GAUCHISTES

Incontestablement la bourgeoisie est apparue débordée, mais elle a su retomber sur ses pieds et emporter la mise (provisoirement) face aux contestataires gauchistes et à des maximalistes de pacotille qui ont été effacés par cette fable d’une industrie (allemande) «désireuse d’être plus compétitive" et apte à absorber des prolétaires potentiels (mais pas tous) atterris en masse. Le soutien aux «frères de classe» réfugiés est aussi utile qu’un antibiotique sur une jambe de bois. Jamais les réfugiés de guerre n’ont fomenté de révolution ni prolatérienne ni autre. Déjà en 1919 les spartakistes éatient ultra-minoritaires et les discours incendiaires de sainte Rosa Luxemburg ont fini par lasser non seulement les criminels qui l’ont assassiné mais aussi la majorité des prolétaires épuisés par la guerre mondiale et les violences de rue. Bien sûr moi aussi j’aurais voulu que la prise du pouvoir soit victorieuse avec l’ardeur brillante de Rosa, mais les conséquences des guerres sont rarement révolutionnaires, voire de moins en moins. Octobre 17 n’a pas donné envie de s’enrôler dans l’armée rouge par après, ni abusé sur la crédibilité d’une extension de la «guerre révolutionnaire». La plupart de théoriciens du prolétariat révolutionnaire ne l’ont pas compris, la bourgeoisie si. Son principal frein à l’extension de la révolution en 1917 fût... l’arrêt de la guerre, une paix d’ailleurs toute provisoire.

On vient de voir se passer la même volte-face face à l’explosion du flux des migrants; au lieu de s’y opposer frontalement et brutalement, ce qui aurait tôt ou tard déclenché la colère des prolétaires du monde entier, la subtile bourgeoisie décadente a laissé filer le flot, comme elle l’avait fait lors de la veille de la chute du mur de Berlin. Stratégie gagnante.
Au lieu que la question des migrations massives devienne un problème politique regardant le prolétariat comme classe objectant de mettre fin à l’injustice suprême, le salariat et la fin de la pauvreté et des guerres, la bourgeoisie l’a réduit à une campagne humanitaire intensive, suivie par la surenchère de toutes les cliques gauchistes et de nos pauvres résidus du maximalisme!

Là où la bourgeoisie a été la plus efficace dans l’art du mensonge, comme l’a montré la conférence du président Hollande, c’est dans cette capacité perverse à reconnaître, tout en ne le reconnaissant pas le lien entre la guerre et la migration éperdue. La question de la guerre en Syrie apparaît secondaire dans les écrits trotskiens comme dans le discours hollandais, la charité prédomine et l’accueil rumine. Le président cède à la mode du choix du terme réfugiés, car il est statut provisoire, tandis que migrants fait mauvais effet, et colle trop à la réalité (la plupart ne veulent pas «y retourner» et on les comprend). A peine hier encore le migrant n’était qu’un vulgaire clandestin, on risquait la prison si on en hébergeait un, mais dans cette campagne idéologique qui dure dans la paysage, le noble migrant est devenu (provisoirement) un héros. Des bobos allemands chauvins dénoncent l’égoïsme du français béret-baguette. Le Danemark est solidaire des migrants qui veulent se rendre en Suède (cela rappelle le slogan nazi: «les anglais mourront jusqu’au dernier français»). On piétine allègrement la politique, divergente des Etats «égoïstes», en faisant dire à un sous-fifre que l’Australie reconnaît que les réfugiés rapportent, mais pas la première année». Le ridicule ne faisant toujours pas pousser les cheveux, notre premier flic Cazeneuve assure que la France va en prendre mille «pour soulager l’Allemagne»! Le président français s’est vanté d’accueillir 60.000 «réfugiés» (ou en train de l’être) mais il n’y a que 30.000 places pour l’heure et plus assez de boulot pour tout le monde en France. L’Allemagne s’arroge d’en accueillir 800.000, mais pas tous les ans, et le bordel est déjà là avec les campagnes de vaccination et les problèmes pour faire apprendre la langue. L’auguste chancelier britannique a argué accueillir 20.000 réfugiés... mais sur 5 ans, ce qui est bien moins que les 250.000 annuel en France, avec centre de tri obligatoire comme l’a rappelé Hollande.

Le NPA, Rouge recyclé «Besancenot répond aux auditeurs depuis son clavier comme le grand Charles depuis Londres», reproche au chef de l’Etat de profiter de l’émotion pour poser au chef de guerre, pas un grand chef car il n’autorise que des «vils de reconnaissance», et de ne pas faire autant d’efforts qu’Angélique Merkel. Le NPA a raison au passage d’assurer que de vrais bombardements ne règleront rien car «le drame migratoire est la conséquence de la politique libérale et impérialiste des grandes puissances» (sans précision autre que la pression de l’oligarchie financière dont Hollande n’est que le laquais...wahou la radicalité!); fleuron de la radicalité du réformisme radical le NPA radote une formule qui fait bander les conclaves trotskiens modernistes: «ce sont bien les frontières qui tuent»! Pour propagandiser les masses racistes il faut leur mettre sous le nez leur caca: «...des grilles et des barbelés se multiplient à l’intérieur même de nos quartiers pour empêcher les migrantEs (ah cette brillante orthographe égalitaire féministe!) de s’installer sur les places ou dans les squares» (les gauchistes aiment apporter la bonne parole aux heureux réfugiés qui s’installent confortablement malgré la pluie et le bruit des autos sur nos chers squares). Heureusement l’exemple vient de Dresde, les salauds de Pegida ont été contré dans cette ville fasciste et islamophobe par une gigantesque coalition antifa qui a crié «bienvenue aux réfugiés»!

La mystification humanitaire et islamophile ne dure pas longtemps, n’en déplaise aux angéliques gauchistes et ultra-gauches du sigle bancaire que vous avez déjà oublié, Fabius ne leur laisse pas le temps de respirer, et il est plus radical qu’eux sur les liens entre la guerre et la migration inopinée: «... si tous ces réfugiés viennent en Europe ou ailleurs, Daesch a gagné la partie. Il faut que le Moyen Orient reste au Moyen Orient, il est important que la diversité soit conservée» (sur RTL le 8 septembre). Il n’est pas jusqu’à l’ancien justiciable Coppé qui ramène sa fraise en faveur du droit d’asile, mais très décalé par rapport à ses complices de la droite caviar qui ont une tonalité plus lepéniste.

Finalement, c’est la secte Lutte Ouvrière qui oui finalement, paradoxalement, frôle le plus la vérité de classe, d’abord en ne refusant pas de poser les vraies questions face auxquelles nos banquiers maximalistes et les préposés gauchistes se bouchent le nez. Avec le même titre généraliste et creux que la banque maximaliste - Nos frères en humanité, nos frères de classe - et ta soeur?

Des phrases impeccables comme seule cette secte caméléon sait en faire pour cacher son absence de marxisme véritable: «En ouvrant les portes de son pays, Merkel passe pour une sainte. Mais elle ne l’a fait que parce que l’afflux d’une nouvelle main d’oeuvre arrangera bien le patronat allemand» (...) «Le drame migratoire n’est pas le fruit d’une catastrophe naturelle. Il est le fruit de la politique impérialiste des grandes puissances qui consiste à piller les pays les plus pauvres de la planète». «Et cette politique macabre va continuer. Car si les syriens auront officiellement droit à l’accueil, les migrants dits «économiques» auront droit aux barbelés, aux matraques. (...) Dans toute cette affaire, où sont les intérêts de stravailleurs? Sûrement pas de rejeter les migrants».
LO aborde la nuance qui fâche - il est désormais su que ce sont aussi des couches moyennes qui émigrent - mais LO s’avance un peu dans le sens de l’oecuménisme régnant: «Car les migrants font ou feront partie de la classe ouvrière. Même si une fraction des réfugiés avait des vies de médecin, d’avocat ou de commerçant dans leur pays, c’est dans leur immense majorité une vie de prolétaire qui les attend, une vie d’exploitation, notre vie. Et les travailleurs ont intérêt à s’en faire les alliés». Hélas LO a tout faux en fin de parcours, et ignore ce qu’a été l’intégration des pieds noirs et des boat people en France, nullement des alliés de la classe ouvrière mais des garde-chiourmes à profusion; la bourgeoisie allemande a d’ailleurs clairement fait savoir qu’elle avait plus besoin d’ingénieurs et de personnel qualifié, catégories peu portées au désir d’insurrection.
De même LO oublie de noter - encore un sujet qui tâche - ce que pense les 6 millions de chômeurs franzozen des louanges pour les migrants, même si ces derniers ne sont pas responsables du chômage... ils ne vont pas en atténuer les effets. Et l’hostilité dite raciste hein? ces messieurs les intellos de l’extrême gauche et quelques pucerons d’ultra-gauche ne font pas la queue aux allocs, aux bureaux des mairies, aux HLM où être français est presque une insulte et tu dois prendre la file.
LO ne met nullement en cause la gabegie capitaliste en rejetant la fameuse formule sur la misère du monde avec son très syndicaliste objectif étroit «ne plus se saigner pour la bourgeoisie»; là encore le problème reste limité au cadre national, national-stalinien dirai-je, car LO n’a toujours qu’un raisonnement lénino-stalinien sur toutes les questions.

Nos frères de classe - ou du moins ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir l’hôtel - vont continuer à galérer longtemps. C’est ma soeur qui le dit et, elle, elle a marné toute sa vie en usine. Elle sait de quoi elle parle.

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