PAGES PROLETARIENNES

lundi 21 septembre 2015

COMMENT LE CAPITALISME TRAITE LES « MATIERES PREMIERES HUMAINES »





Bien que marquées par une énorme abstention, les élections en Grèce et leur résultat n'intéressent pas grand monde ce lundi, même les grecs eux-mêmes, épouvantés par ce que le capital allemand leur fait subir pour le transit de populations meurtries par la guerre mais invitées à venir s'installer dans les pires conditions. On a subi pire, de 1945 à 1950 où  ce sont près de 500 000 civils réfugiés qui sont morts en Europe (souvent massacrés par les populations locales), comme je l'ai rappelé dans mon avant-dernier message-blog, mais ce n'est qu'un recommencement sinistre dont personne n'imagine la fin, même si l'hiver arrive.


Ces résultats confirment la popularité de Tsipras, comme roue de secours d'un gauchisme caméléon - rouge comme les radis mais blanc à l'intérieur - qui va assumer l'austérité de gauche avec ses alliés de la droite souverainiste. L'extrême droite Aube dorée reste en troisième position comme variable d'ajustement, mais elle a doublé ses voix dans les îles envahies par les migrants, et reste, quoique avec un score minable, la preuve pour nos imams gauchistes et leur ayatollah Coleman[1], la preuve que le nazisme est aux portes de l'Europe.
Qu'ils soient bobos ou pas, beaucoup de migrants arrivent avec de l'argent, des billets de 500 euros que les grecs n'ont pas l'habitude de voir circuler. Beaucoup arrivent désormais à bord de bateaux pneumatiques flambant neufs qui sont crevés dès qu'ils touchent le sable pour simuler la détresse et exiger l'asile politique. Les fabricants de zodiac et les passeurs se frottent les mains.

Pourquoi ce scandaleux traitement des migrants ?

Pourquoi l'ambassade d'Allemagne en Turquie ne donne-t-elle pas des visas massivement et via les aéroports n'organise-t-elle pas une réception plus humaine ? On les oblige à risquer leur vie en haute mer ou à marcher des centaines de kilomètres.

                    pour gagner du temps, pour organiser les arrivées et placer les populations,
                    pour justifier cette arrivée massive de « gens dans la misère » auprès des opinions publiques ; les drames qui pourraient être évités contribuent à ce que l'accueil, qui aurait pu être réticent, se transforme en vague de solidarité.
                    Pour faire passer au second plan la guerre de rapine pour le pétrole.

La Frontex surveille les grecs pour qu'ils effectuent les premiers recensements, mais, dans l'objectif sinistre de ralentir et filtrer, les réfugiés sont soumis au même recensement dans tous les pays qu'ils traversent.

En Allemagne existe depuis longtemps des baraquements près des usines pour l'accueil. Toute cette politique d'immigration sauvage s'éclaire d'un coup. Privées de colonies à la fin de 1945, la plupart des anciennes puissances coloniales européennes n'avaient pas été simplement privées de matières premières mais d'un immense réservoir à main d'oeuvre. Certaines ayant conservé des liens commerciaux et politiques proches, où ni russes ni américains ne pouvaient succéder – France et Angleterre par exemple – ont pu continuer à faire venir les « matières premières humaines ». On ne sait pas que l'Allemagne – principale puissance vaincue en 1945 – n'a pas été affectée seulement par une mesure politico-militaire destinée à briser historiquement son dangereux prolétariat (le mur de Berlin), l'interdiction de reconstituer une véritable armée, mais aussi parce que sa défaite mettait fin à mille ans de colonisation de l'Europe de l'Est, d'où sa détresse démographique actuelle !
Effet pervers bienvenu, avec la guerre en Syrie, l'Allemagne retrouve là les moyens de compenser son déficit en main d'oeuvre avec cet appel à la venue de près d'un million par Merkel, qui n'était pas si irresponsable que je le pensais puisqu'il y allait de l'intérêt du capital allemand ; mais impéritie quand même avec ce laisser-faire cynique dans le déroulement de l'exode. Finalement, au cours de la réunion des cercles révolutionnaires, le camarade R.Paris avait raison : « c'était voulu », et l'événement tragique de la migration massive programmé sans souci des vies humaines.

RETOUR DE BATON  HISTORIQUE ?

Les prêcheurs de haine comme l'ayatollah Coleman et ses divers amis islamo-gauchistes vont pouvoir se réjouir, nous aurions enfin ici-bas le triomphe des colonisés sur le colonialisme. Les anciens esclaves du capitalisme conquérant viendraient à leur tour envahir les vieux pays enrichis frauduleusement, avec leurs coutumes et croyances (à tolérer absolument démocratiquement) ; mais aussi les capitaux des anciennes colonies venant merveilleusement sauver de vieux capitalismes en détresse. Une partie de Paris n'a-t-elle pas été achetée par le Japon, le Qatar et bientôt la Chine. Le vieux Portugal ne va-t-il pas beaucoup mieux économiquement depuis qu'il est racheté par … l'Angola, enrichie par ses matières premières. L'Etat bourgeois d'Israël, très raciste vis à vis des travailleurs arabes et noirs, veut embaucher 20.000 travailleurs chinois pour résoudre sa crise immobilière ! Il n'y a hélas pas encore de guerre en Chine pour faire fuiter vers ce pays artificiel une masse comparable aux migrants syriens.

Or ce tableau idyllique (type revanchard) est très sombre en réalité. Cette idéologie « sans patrie ni frontière » - mais qui recrée des frontières à  l'offre ou à la demande et exalte le patriotisme pour sédentaires - est celle d'un capitalisme financier aux abois, qui part dans tous les sens, qui n'a aucun sens de la mesure ni des besoins de l'humanité, d'un capitalisme qui se nourrit de la guerre pour conserver ou s'emparer des champs pétroliers et pour maltraiter comme jamais les « matières premières humaines ». Ce n'est pas l'argumentaire sociologique de la faible natalité en Allemagne (une des conséquences de sa défaite en 1945 comme on l'a vu plus haut) qui constitue la pierre d'achoppement pour un inespéré « rajeunissement » du capitalisme, même avec un foulard ou une kippa sur la tête, mais la concurrence pour le profit en chute accélérée, concurrence sans patrie ni frontière, avec ou sans religion, plutôt avec, et qui ne peut se développer qu'en attaquant le prolétariat à la racine, c'est à dire en l'empêchant de s'homogénéiser. Cette politique est clairement téléguidée par Washington ; je pense d'ailleurs que l'ayatollah Coleman a dû être embauché par la CIA depuis qu'il manifeste ses bons et loyaux services multiculturalistes, surtout en dénonçant la France comme le plus mauvais pays d'accueil de migrants encasernés dans une religion d'impeccable soumission conservatrice ; c'est en réalité une question géopolitique qui explique les couacs français, pas le fait qu'elle aurait intégré plus d'immigrés que l'Allemagne ; au moment de Postdam, où la bourgeoisie française n'avait pas été invitée, elle distinguait déjà réfugiés de guerre et expulsés (cf. mon avant-dernier blog) et défendait ses colonies, lesquelles lui fournissaient une « matière première humaine » suffisante sans avoir besoin d'une main d'oeuvre « boche », mal vue après les atrocités nazies. Le prolétariat allemand était toujours craint en 1945 puisque, bien que la bourgeoisie française ne veuille pas en prendre sa « part », la bourgeoisie US fît pression ailleurs en Europe : « Les Alliés se tournèrent vers une politique d' « assimilation », considérée comme la meilleure façon de stabiliser l'Allemagne et d'empêcher la création d'une population marginalisée qui pourrait se révolter » (cf. encore l'avant-dernier message-blog). Mais, que nos maximalistes modernes ne croient toujours pas qu'un nouvel Octobre 17 aurait pu être incarné par ce prolétariat allemand, les réfugiés allemands étaient vu comme une possible cinquième colonne du stalinisme, et pour éviter toute collusion on « punit » cette population allemande comme responsable du nazisme alors que celui-ci n'avait même pas été un produit de la petite bourgeoisie mais du capital mondial, anti-bolchevique, épaulé par la dépersonnalisation politique du prolétariat par les imams stalinistes d'époque genre Coleman l'ayatollah trotskien dégénéré (l'antifascisme comme idéologie de guerre, d'un des camps, a enfanté cet avorton nommé antiracisme et son petit frère trisomique le multiculturalisme).

Le phénomène migratoire accéléré, favorisé par les guerres locales, vient figurer  en ce moment un internationalisme de pacotille où la charité conviviale empêche toute solidarité de classe, toute identité de classe et surtout tout mode de vie de classe sécularisée (puisqu'on impose mosquées et chapeaux religieux là où ils avaient disparu). Le capital allemand se débarrasse du même coup de toute cette honteuse racialisation d'après-guerre, où avait été organisé, dans le cadre de l'assimilation des réfugiés, la préservation d'Etat « ethniquement homogènes » ; il y eût des échanges de population entre la Grèce et la Turquie, tout comme des échanges de population entre Ukraine et Pologne sous contrôle russe.
Le pape va prêcher auprès de la jeunesse cubaine la nécessité de « l'amitié sociale » quand, au même moment, les patrons français se ruent sur l'Iran sans se soucier de l'oppression religieuse chiite! Curés et imams gauchistes se relaient pour stigmatiser une soit disant « laïcité religieuse » intolérante et ainsi renforcer l'idéologie communautariste, multiculturelle et interclassiste des Etats bourgeois. La variable d'ajustement gauchiste, minable électoralement, fonctionne à plein régime (clérical) en direction des aires prolétariennes (entreprises et quartiers) quand la variable d'ajustement d'extrême droite, autrement efficace dans les urnes, est créditée principale représentante d'une classe ouvrière sédentaire, raciste et inéduquée à l'histoire des religions et au merveilleux et incontournable islam.

Ce capitalisme aux abois qui prétend se sortir à chaque fois des rebondissements de sa crise historique, ne fait que renchérir les enjeux vers la destruction majeure. La guerre est terrible en Ukraine, mais black-out, et nul ne connaît son terme. Les massacres dans la région nord-africaine où sont remis en cause – sans guerre mondiale – les découpages des accords Sykes-Picot, sont incessants et les crimes de Daesch, devenus épisodiques et espacés, laissent craindre des attentats en Europe plus sanglants encore. Le terrorisme planétaire n'est-il pas la petite école d'apprentissage pour la future guerre mondiale ? Les alliances impérialistes ne sont-elles pas des préfigurations des futurs blocs, où d'aucuns imaginent déjà Russie + Chine contre l'empire américain et ses vassaux européens, à moins que l'Allemagne penche à nouveau pour une amitié germano-russe, résiliente.



[1]Il est regrettable que Henri Simon - qui perçoit bien l'incongruité du discours haineux du défroqué trotskien  Coleman (converti à l'islam discursif) dans des diarrhées éditoriales bourrées de compil sur internet des pires écrits trotskystes américains et une tentative de s'annexer certains textes de la gauche communiste - lui fasse autant de pub dans son dernier Echanges. Avec ce genre d'individu raté social, il ne faut s'attendre à aucun échange. Sa haine est proportionnelle à son statut de rien du tout, il regrettera éternellement de ne pas avoir pu monter dans la hiérarchie de LO.

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