PAGES PROLETARIENNES

mardi 5 mai 2015

LE REFORMISME RADICAL ET SON CHEVAL DE BATAILLE L’IMMIGRATION DE GUERRE


OU L’ON SE PENCHERA SUR LES PROMESSES MIGRANTES DES CAZENEUVE ET KOUCHNER et leurs souteneurs du «réformisme radical»

« Que des gens sincères servent de faire-valoir à de la propagande politique me déprime… Nous (journalistes) sommes payés pour ça, au moins. » (twitter – 12 mars 2012)
Claude Askolovitch

«Caresse de chien amène des puces», disait ma mère. L’Etat bourgeois manie si bien le double langage qu’il peut compter sur l’extrême gauche «réformiste radicale» pour soutenir un des deux objets du double discours, ou plus simple de ce qu’on peut nommer discours ambigu, sans lequel aucun discours politique n’est tenable. Par exemple et par contre, le discours d’un ennemi communiste du capitalisme dira une chose et pas en même temps son contraire. Avec les bourgeois «socialistes» et «gauchistes» c’est impossible: c’est ou totalement hypocrite version gouvernementale en mode «gouvernement socialiste», soit carrément nunuche en version gauchiste mixte et mélangée, Askolovitch, Pascal Riché, Caron, Besancenot, Coleman, etc.
Quatre mois après son ouverture, le centre d'accueil de jour des migrants, à Calais, tourne à plein régime. Mille trois cents repas y sont servis quotidiennement tandis que sa capacité d'accueil est de quatre cents places. Excentré de la ville, à cinq kilomètres environ, il a «déchargé» Calais de ses nombreux squats et permis de «juguler les problèmes de sécurité dans le centre-ville», se satisfont les forces de police et la sénatrice-maire (UMP) de Calais, Natacha Bouchart qui a obtenu de la bourgeoisie anglaise qu’elle paye les kilomètres de clôture barbelée le long du port.

Une «nouvelle jungle» s'est aussitôt recréée près du centre d'accueil, sur un terrain mis à disposition par la municipalité. Dans cette «jungle autorisée», comme on l'appelle aussi, des milliers de clandestins improvisent un quotidien avec des baraquements de fortune sur plus de vingt hectares. Selon les autorités préfectorales, Calais compterait actuellement 2300 à 2400 migrants, soit un peu moins que les mois passés où ils avoisinaient les 3000; tout cela est faux évidemment, il faut au moins multiplier par deux. On apprend que ces clandestins honnis et pourchassés par les mercenaires de l’Etat (en uniforme bleu) sont désormais encouragés par ce même Etat à demander l'asile,  455 veinards auraient été sélectionnés depuis le début de l'année, selon le menteur du ministère de l'Intérieur, 885 demandes ayant été formulées sur toute l'année 2014 et seulement 399 en 2013 (mais les chiffres on les fait danser comme on veut).

Avec le dispositif mis en place par le ministère de l'Intérieur, plus de 600 migrants auraient d'ores et déjà été orientés vers des structures d'hébergement dans d'autres départements (on va sans doute les diluer pour qu’ils soient moins visibles...). Et «295 places seront ouvertes d'ici l'été pour les demandeurs d'asile, venant en priorité de Calais», a annoncé avec l’immense générosité qu’on lui connait Bernard Cazeneuve qui a posé devant le sphotographes ce lundi sur place. Pas bégueule le petit chauve en a remis une couche: «Trop de migrants qui pourraient bénéficier de l'asile en France hésitent encore», dans l'espoir de gagner la Grande-Bretagne, puis en rajoutant encore dans la promesse mirifique d’un lendemain avec aide sociale automatique, logement, travail, femme et programme TV, afin de «leur faire comprendre clairement que l'asile en France est la meilleure chance pour eux». Néanmoins, et on vous le dit pour info banale: 1700 «éloignements» ont eu lieu l'année dernière depuis Calais, car la «détermination sans faille» à «faire appliquer les lois de la République» est équivalente à une bastonnade de CRS. Les quelques squats qui demeurent dans le centre «seront évacués dans les prochaines semaines», a-t-il assuré. Comme vous le voyez sur la photo ci-jointe, les migrants sont si ravis que la plupart tournent le dos au mininistricule de la propagande humanitaire radicalement creuse. A peine tournés de biais pour observer le quidam poseur à la tête de la milice démocratoc, on dirait qu’ils s’interrogent sans aménité face à la figuration médiatique: «qui c’est celui-là?". Certains n’ont déjà pas envie de faire la queue des journées entières aux portails des préfectures, d’autres savent que curés du quart monde et gauchistes du sud exotique les laissent tomber à la première occasion dès qu’il est question de tenter de se libérer du statut charitable de «malheureux assisté» et que tous ces cuistres travaillent déjà main dans la main avec le gouvernement bourgeois pour la constitution de grands camps de rétention de réfugiés en Europe, avant tout pour régler «le problème humanitaire», et surtout taire les responsabilités des guerres pourvoyeuses de tant de fuyards faméliques.

Les racailles politiques des prétendus élus du nord redoutent une affluence en mai et juin, ««très inquiètes de la vague de migrants qui arrive par l'Italie ces derniers mois», confie un pandore de Calais. «Les mesures prises et la baisse annoncée sont très bien, reprend-il, mais quelle valeur ont-elles face aux arrivées qui vont doubler?»

Aujourd'hui, si le déplacement des réfugiés à cinq kilomètres du centre et la sécurisation de l'enceinte du port - avec l'édification d'une clôture barbelée sur des kilomètres - a permis de diminuer les tentatives d'intrusion massive vers les ferries qui traversent la Manche, les clandestins se sont reportés sur l'accès à Eurotunnel. «Il y en a des centaines qui déambulent le soir aux abords, sur les accès autoroutiers», témoignent un habitant de Coquelles. Des usages confirmés par l’info à la presse par la maréchaussée. Selon un professionnel local du sauvetage en mer, les passeurs pourraient aussi désormais organiser plus facilement la traversée avec des zodiacs (fournis par MSF ou le NPA?). La «nouvelle jungle» est en effet plus proche du port qu'avant, paradoxalement, et ce côté-ci de la mer, en raison de bancs de sables, n'est pas une zone de navigation commerciale, donc beaucoup moins surveillée.

Résumons la perversion de l'affichage gouvernemental: «humaniser les conditions d'accueil (= distribution de la soupe populaire par les curés devant les caméras en présence du ministre)et pour poursuivre l'effort policier de démantèlement des filières d'immigration clandestine (= surtout cogner sur les migrants sans défense qui se faufilent entre les camions), qui font commerce de la misère et de la mort», selon Bernard Cazeneuve, premier flic de France et qui n’en peut mais pour les fameuses filières criminelles.
La réplique humainement électorale du sous-fifre gouvernemental en charge du mercenariat policier n’était qu’une réponse, non pas à la «montée de la rhétorique sécuritaire et raciste» mais aux collègues de la droite caviar et imbibée de pourriture financière qui brigue la succession, que nous nommerons sobrement «retour au pouvoir pour sauver la France du danger socialiste et de la régularisation de la misère».

Leur maître silencieux, trop mouillé par les amitiés bizarres avec Kadhafi, les seconds couteaux de la droite bourgeoise française s’étaient positionnés en effet la veille, sans risque électoral majeur contre le «grand remplacement» limité pour l’heure à de «grands déplacements» plutôt risqués et souvent dramatiques en pertes de vies humaines. Le maire de Nice, Estrosi qui affrontera la petite fille de notre célèbre baudruche «fasciste» décatie et carbonisée, Marion Maréchal-Le Pen aux régionales, est parti en guerre contre "les cinquièmes colonnes" de "l'islamo-fascisme", chose qui, certes exagérée, n'est pas intégralement fausse; sauf pour les résidents de Neuilly et les intellos gauchistes de Saint Germain des Prés. Le rondouillard ex-fan de Sarko, Xavier Bertrand suggéra lui de s'attaquer à la racine, sans être totalement idiot: « si on veut empêcher les migrants de mourir, il faut les empêcher de partir. C'est pourquoi la solution passe par un blocus maritime au large des côtes libyennes, dans les eaux territoriales libyennes». Le troisième larron, en position pour ne pas être complètement complice de l’humanitarisme radical en paroles des actuels gouvernants et de leurs amis de l’extrême gauche syndicaliste et antiraciste, ancien premier commis de Sarkozy, choisit de botter en touche européenne:  «J'en ai assez qu'on accuse l'Europe d'être responsable de cette situation qu'elle subit", a déclaré l'ancien Premier ministre sur Canal+. Les Européens ne sont en rien à l'origine de la situation à laquelle ils doivent faire face. C'est la guerre en Syrie, c'est le totalitarisme islamique", ce sont "des gouvernements incapables sur une grande partie de l'Afrique qui sont à l'origine de cette situation", a accusé François Fillon.
La remarque n’est pas totalement insensée puisque le NPA dans ses éclairs de lucidité hors du réformisme radical, par la voix de son ténor, irait presque dans le même sens en évoquant la guerre lui aussi; Olivier Besancenot, membre duNouveau Parti anticapitaliste), invité d'Olivier Galzi et interrogé sur la problématique des naufrages de migrants, a déclaré : "Tant qu'il y aura une frontière, on sera dans le cynisme et l'hypocrisie". Il a ensuite lancé, à la différence du Fillon : "Qui alimente la famine et les guerres ? Les puissances occidentales, européennes et particulièrement la France". Affirmation presque révolutionnaire et totalement corroborée par les ventes d’armes et de Rafales en particulier. Mais il noie à nouveau très vite le problème politique de fond - la guerre impérialiste dont le capital a besoin pour se pérenniser - et retombe dans le réformisme radical «pour la liberté totale des migrations», version culottée de «vive le bordel généralisé et sauve qui peut», antienne qu’aucun gestionnaire capitaliste, qu’il soit de droite, de gauche, identitaire ou antiraciste ne peut claironner sérieusement.

Il faut faire un tri...

Comme son homologue échangiste de gouvernement, Kouchner, qu’on pensait rangé des voitures après sa forfaiture de transfuge mitterrandolâtre, qui a déclaré - reçu ostensiblement par les divers médias (c’est un grand franc-mac comme Askolovitch et tous les réacs en chef d’hebdos, délégué par Adler et Cie) - «il ne faut pas confondre sauvetage en mer et accueil des migrants». Il y a un problème humanitaire qu'il faut régler", a donc surrenchérit François Fillon. La solution selon lui : agir avant la traversée en installant "des antennes de nos consulats en Libye pour traiter les vrais réfugiés", "menacés dans leur pays et qui ont droit à l'asile. Il faut «les traiter» sur place (comme du bétail ou des pouilleux? note de JLR), voire éventuellement les ramener ensuite en Europe si c'est nécessaire parce que c'est notre vocation". Pour les autres, "ceux qui n'ont pas vocation à venir en Europe", il faut "mettre en place des camps de réfugiés en Libye sous le contrôle des Nations unies", a poursuivi l'ex-chef de gouvernement».

 Placé là par la franc-maçonnerie financière, le délégué du très élitaire et illisible Nouvel Obs, Askolovitch se répand sur i télé contre les racontars de haine où des migrants musulmans auraient poussé à l’eau des migrants chrétiens, vante l’Amérique du lointain temps jadis (capitalisme adolescent) refuge qui sauva les irlandais qui s’échappaient alors de la Perfide Albion raciste sur des bateaux surnommés (déjà) «cercueils flottants», donque à la différence de cette salope d’Europe moderne hérissée de barbelés et de Cazeneuves l’âme mérique était jambes écartées. «Nous ne sommes pas capable d’appréhender l’horreur, et décrétons «comment arrêter l’immigration?». Et... seule solution refermer la Libye. Vive Lafayette!». Le débit d’Askolovitch quand il lit péniblement son texte en studio est aussi pitoyable que celui de son collègue potache Zemmour, plus soucieux lui aussi de faire scandale que de vérité politique.

Les questions qui fâchent sont curieusement plus audibles sur les radios, alors qu’on les évite dans l’odieux visuel; listage non limitatif où on peut osciller entre interrogation psychiatrique et fou-rire antiraciste:

    "Il n'y a pas de tentative de l'islam de transformer la société française" (Askolovitch/RMC) de JeanJacquesMaillot 2 466 vues (à comparer avec Boubakeur qui veut doubler les mosquées en France sous dix ans et les projets vestimentaires de ses concurrents des diverses sectes islamistes...).
   
 "Dans nos rues, on ne parle quasiment plus le français" (Sardin/RMC) de JeanJacquesMaillot 4 609 vues (si déjà on nous répondait en français...)
  
    "Les Roms sont, pour les maires, un cauchemar ! Ça je l'assume !" (Jousse/RMC) de JeanJacquesMaillot 806 vues (une insanité pour les urbains gauchistes et proprios de Neuilly)
   
    RMC - Prenez les chez vous Monsieur Bourdin de Ternone Lachenal 6 745 vues (non on va les dispatcher dans nos campagnes et nos banlieues)
   
    J'ai envie de penser à cette espèce de crétine qui nous explique que les Noirs descendent du singe de JeanJacquesMaillot 2 130 vues (et moi à Haroun Tazieff qui descend de Lucy).
  
    Débat itélé: les musulmans de France sont ils mal-aimés ? de Collectif Contre l'Islamophobie en France 66 937 vues (ou les gaulois sont-ils mal aimés? de Collectif contre la francophobie en France)
   
    "Si on crie des slogans hostiles, alors l'islam n'est plus une religion de paix !" (Bourdin/RMC) de JeanJacquesMaillot 4 060 vues (????)
  
    "L'islam est en train de nous bouffer, M. Jean-Jacques" (RMC) de JeanJacquesMaillot 47 732 vues (ou de nous bouder...)
   
    « Des 'Français' sont mal intégrés » (Dati/RMC) de JeanJacquesMaillot 2 067 vues (c’est sûr mais mal intégrés à quoi?)


Les variations bizarres du comique troupier Kouchner:

"Il ne faut pas attendre que ces gens meurent", insiste l'ancien ministre des Affaires étrangères. "Il faut les secourir, mais pas les amener en Europe. Il faut les sauver parce qu'ils se noient. Il ne faut pas les amener en Europe parce qu'ils le veulent. Il y a d'autres solutions." Bernard Kouchner propose d'abord que les migrants soient transférés dans "des endroits où ils seront mieux traités que dans ces lieux infâmes en Libye, ou ailleurs". "Il est aussi possible de régulariser leur séjour. Certains pensent même que l'on pourrait leur donner un visa qui leur coûtera à peine plus de la moitié du prix d'un passage." Dans cette perspective, Bernard Kouchner souhaite la mise en place d'"une flottille européenne de secours", à travers "un partage du fardeau, comme on dit en politique". Au regard des sondages montrant l'hostilité de l'opinion publique à porter secours à ces migrants, l'ancien ministre des Affaires étrangères répond : "Mais ce n'est pas l'opinion publique qui meurt en mer !". Ni les habitants de Neuilly, ni Kouchner ni Askolovitch...

C'est d'abord de sauvetage qu'il s'agit", insiste l'ancien ministre des Affaires étrangères. "Ne confondons pas sauvetage en mer, tendre la main, jeter une bouée, et l'accueil des migrants", distingue-t-il. "L'un et l'autre sont liés mais ne les confondons pas".
Mais les «il faut» du brave Kouchner se doublent, selon ses humeurs, selon le média, de bras ouverts tout azimuts: sur une chaîne de TV il dit carrément: «nous pouvons en accueillir des milliers», où? Chez lui? En priorité dans les longues listes d’attente pour un HLM? A Deauville ou à Hardelot?

LA DEMAGOGIE ANTIRACISTE ET IMMIGRATIONNISTE NE CHANGE RIEN

 Les conditions d’accueil des migrants, dont les bonnes soeurs antiracistes se passent de définir l’appartenance sociale au départ du pays d’origine, sont certainement de plus en plus difficiles en raison des réglementations répressives qui filtrent les recrues pour le patronat sans frontières et sans droits sociaux. De plus en plus de demandeurs d’asile victimes des diverses formes d’intimidation sont transformés en réalité en marginaux en situation irrégulière, et sont emprisonnés voire perdent la vie.
 
C’est un fait que la prolifération des lois répressives montre que les Etats européens est relativement impuissante face à la crue des migrants et des demandeurs d’asile dans leur lutte individuelle pour la survie. Les lamentations des curés antiracistes, en faisant croire à des solutions nationales, évitent de mettre en cause la décadence économique capitaliste qui a besoin des guerres pour se perpétuer, même au détriment de la mort de milliers de migrants et de possibles prolétaires. Au lieu de dénoncer le capitalisme, bonnes âmes antiracistes et gauchistes officiels dénoncent... l’Europe; sur les conseils d’Obama et de Poutine?

La gauchologie normative, prenons le simple NPA, s’adresse donc aux idiots en milieu lycéen  et étudiant pour dénoncer cette truie «la xénophobie institutionnelle déployée par le gouvernement du PS».

Collons d’abord au raisonnement du réformisme radical pour mieux en presser le jus de la bêtise, certainement judéo-chrétienne, et aussi anarcho-proudhonienne (le NPA reprend toutes inventions de la sociologie gouvernementale):

«...Criminels parce que la seule raison pour laquelle des migrants meurent et que des passeurs en profitent, c’est parce qu’on interdit l’immigration. Sans frontières, pas de morts ni de business. Alors que la Méditerranée devrait être une zone d’échanges, elle devient une zone militarisée. L’Europe fait la guerre aux migrants, et la première conséquence d’une guerre, ce sont les morts.

Hypocrites parce que les justifications reposent sur des mensonges et ne bénéficient qu’aux riches.

C’est l’Europe qui crée la misère dans les pays du Sud...(pas les impérialismes US, russe, israélien, etc., note de JLR)

..alors que l’immigration enrichit la France (faux! JLR)

Un rapport commandé sous la présidence de Sarkozy en 2010 confirmait que l’immigration bénéficie financièrement à la France. L’auteur du rapport, l’économiste Xavier Chajnicki, chiffrait pour 2005 la contribution nette de l’immigration à 3,9 milliards d’euros. Car c’est une population jeune qui cotise plus qu’elle ne coûte socialement. (re-faux, on ne peut distinguer dans le profit généré par la classe ouvrière ce qui relève des prolétaires français et des prolétaires immigrés, par contre au niveau de l’assistanat social, les allocs en veux-tu en voilà, la fabrication des jalousies aux guichets et des priorités familiales... c’est champion, mais on éteint l’incendie en dénonçant le ... racisme des français!)

La France n’est pas un pays d’accueil

Les termes ne sont pas neutres. Concernant l’immigration, ils sont même racistes (ouah la stigmatisation nous voilà, note de JLR). Alors il faut le répéter : il n’y a pas d’« invasion » et la France n’accueille pas la « misère du monde » (si si, note de JLR). La population étrangère est dans notre pays parmi les plus faibles d’Europe, derrière l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou l’Italie (bla-bla qui oublie que ce n’est pas le nombre qui compte mais les obligations restrictives et de nature provisoire des soit disants bons élèves de l’antiracisme immigrationniste dont la prude Suède, note de JLR). Alors qu’elle est aujourd’hui de 5,9 % en France, elle est ainsi de 11,2 % en Espagne. À noter que les étrangers en situation illégale représentent une goutte d’eau : environ 0,3 % de la population. Et alors qu’un pays de 4 millions d’habitants comme le Liban accueille 1,3 million de réfugiéEs syriens (chiffres de l’UNHCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés) (bla bla recopié du Monde et de l’Obs, c’est dans la région concernée et on oublie de préciser l’ampleur de l’aide de l’ONU... qui justifie un tel accueil pas si désintéressé), le gouvernement français, lui, vient « généreusement » de proposer d’en accueillir entre 500 et 700...

L’accroissement de la population en France est... français

En trente ans, la population française s’est accrue de 10 millions de personnes. Et la part des étrangers a baissé, passant de 6,3 % à 5,9 %. Le solde annuel de l’immigration est entre 30 et 50 000 immigréEs. Par ailleurs, il faut souligner que moins de la moitié des immigrés en France proviennent d’Afrique et du Maghreb, alors que presque la moitié viennent des autres pays européens (mais nos braves trotskiens reconvertis sergents recruteurs d’immigration ne nous disent pas pourquoi l’islam est probablement devenue la première religion en milieu paupérisé et ouvrier, note de JLR).

Un obstacle à une véritable circulation

On parle beaucoup d’immigration mais très peu d’émigration. Or les flux migratoires se font dans les deux sens. Il y a aujourd’hui 1,68 million de Français installés à l’étranger, chiffre qui a doublé en vingt ans. Selon les démographes, la tendance actuelle des migrations est « circulaire », c’est-à-dire qu’elle n’est pas une immigration définitive (les démographes sont aussi des employés d’Etat, note de JLR) . Et cela est vrai pour tous les pays. Mais c’est le renforcement du contrôle de l’immigration qui contrecarre cette tendance pour les migrantEs venant en Europe.(???)

Levons les obstacles, pour la liberté de circulation

Les obstacles à la circulation des personnes ne limitent pas les flux vers l’Europe. Mais ils provoquent la mort de milliers de migrantEs, favorisent la militarisation de nos sociétés et le renforcement de l’État policier. Ces obstacles sont une condition à l’imposition de conditions discriminatoires pour les migrantEs en Europe. Celle-ci créent une pression à la baisse pour les salaires, les conditions de travail, l’accès à la santé, au logement, à l’éducation pour tous les travailleurEs.(il faudra m’expliquer comment les flux de migrants fuyant en masse les guerres des divers impérialismes masqués, j’allais dire voilés, favorisent la militarisation, déjà effective indépendamment de ces «pauvres migrants», et comment un plus grand flux (par ex cette jouissive et presque fouriériste «liberté totale de circulation» sous domination capitaliste pourrait faire monter les salaires, améliorer les conditions de travail, l’accès à la santé, au logement, à l’éducation... misère du réformisme radical, notule de JLR).

La levée des obstacles à la circulation des personnes créerait les conditions d’une situation beaucoup plus fluide et équilibrée dans les échanges de population.(et mon cul c’est du poulet? note de JLR)

Denis Godard (pigiste du journal du NPA)

Les gauchistes faisaient les gorges chaudes naguère des saillies chauvines du PCF, de son «produisons français» et des ses incursions «racistes» contre des foyers d’immigrés - et ils avaient raison de stigmatiser ce parti stalinien réac mais sans oser le qualifier d’agent du capitalisme d’Etat. Ce qu’il reste de ce cadavre politique, venant d’un parti qui une fois au pouvoir ordonnait aux CRS de taper sur les grévistes ou soutenait la «police de la nation», fait pitié, la compassion vis à vis des migrants est comparable à celle du curé de ma paroisse et la critique de la police feutrée, mais nulle critique du capitalisme moderne et de ses guerres: «Lors des reportages effectués ces derniers mois par l’Humanité à Calais, les témoignages d’actes de maltraitance, imputables aux forces de police, ont pourtant été monnaie courante. Ils viennent s’ajouter aux conditions indignes dans lesquelles survivent les 2 500 chercheurs d’asile présents dans la région. Samedi, 3 personnes ont été conduites aux urgences après que 150 exilés d’origine africaine se soient intoxiqués en faisant brûler des traverses de chemin de fer, pour cuisiner et se réchauffer. Lundi, la préfecture avait ouvert un refuge, prévoyant matelas et couvertures pour 500 âmes. Les autres devant continuer de faire face au froid, aux averses de pluie… et aux coups de poing assermentés.»

Le risque d’arrivées massives du tiers-monde avec l’effondrement de l’économie capitaliste «normale" - elle ne peut plus être basée sur la simple exploitation des hommes mais est devenue une mafia généralisée, une tricherie financière exponentielle et une rivalité belliciste démentielle - était prévu par les prévisionnistes dès le début des années 1960. L’impéritie de l’idéologie dominante consiste à prétendre nier que nous y sommes avec des arguments débiles et à endormir presque debout dont Anna-Maria Rivera, par devers elle, résume bien le simplisme aliéné et aliénant: «  Il semble qu’aujourd’hui, dans certains pays européens, le racisme contre les migrants et les minorités ait pris un caractère structurel. Cela est principalement dû au fait que, avec les gouvernements de centre-droit et néo-libéraux, une « soudure » s’est opérée entre le racisme institutionnel (ou d’Etat) et des formes de xénophobie ou de racisme populaire. La propagande, les politiques et les normes sécuritaires ont été inaugurées en Italie par un gouvernement de centre-gauche et conduites à leurs conséquences extrêmes par la droite gouvernementale actuelle. Ce sont ces mesures et ces politiques qui ont contribué à la réalisation de cette « soudure », elle-même favorisée par les médias. Cela signifie que la rhétorique sécuritaire a atteint l’objectif qui est lui propre, c’est-à-dire convaincre l’opinion publique que les responsables de l’insécurité et de la dégradation urbaines sont les populations d’origine étrangère et tous ceux qui sont considérés comme déviant de la norme majoritaire».

Comme je l’ai déjà signalé, concernant l’instrumentalisation du FN en France, on prend la population et le prolétariat pour des vrais cons avec ces théorisations de la xénophobie et du racisme comme maux absolus. Cette diabolisation de ceux qui sont rétifs à admettre qu’il faut se soumettre sans objetion à tout ce qui va mal (comme si toute la misère du monde pouvait se résoudre par l’ouverture des frontières d’un seul pays en l’occurence la France, ou, Kafka es-tu là? par le vidage des populations des zones de guerres impérialistes vers l’arrière bourgeois blanc et consumériste pépère), est du même ordre que la pachydermique propagande anti-communiste du l’hitlérisme, ou même plutôt anti-juive primaire. L’antiracisme est plus comparable au racisme nazi qu’à n’importe quelle autre idéologie fille des Lumières. L’antiracisme c’est empêcher de penser politique, c’est renier l’existence des classes sociales, c’est la révolution morale sans révolution, ce fameux couteau sans lame auquel il manque le manche, du maître allemand des aphorismes, bossu et laid.

AUX ORIGINES DU REFORMISME RADICAL

Le site Persée nous fournit plus de documents, de textes et d’extraits de livres utiles à la compréhension du moderne monde débile contemporain que la compil de la revue Bilan de la dite Gauche communiste plus belge que française ou que la complète collection de la RINT du CCI. Le texte d’Yvan Gastaut «Génération antiraciste en France (1960-1990) va nous être une bonne charpente pour discerner l’éclosion au pays de Voltaire et de Marchais du réformisme radical. Mai 68 et ses suites, comme l’a compris une historienne américaine qui s’est inspirée de mes écrits, a été un révélateur surtout dans les suites, que le gauchisme et en particulier sa branche «porteurs de valise» pour le nationalisme algérien, n’était pas plus révolutionnaire que ma grand-mère bouddhiste. Ce gauchisme trouva un nouveau cheval de bataille religieux, aussi religieux que celui pour les fausses libérations nationales, dans l’antiracisme. On ne leur demandait rien à ces agités du bonnet, mais en parasites classiques de la classe ouvrière, les petits bourgeois des beaux quartiers allaient chevaucher la mythification d’une immigration ancienne sud-européenne et maghrébine. L’auteur fait référence à PA Taguieff un essayiste plutôt trouble, mais la formulayion qui suit n’en reste pas moins intéressante concernant l’ambiguïté de l’antiracisme: «La bonne santé de l’antiracisme dépend du succès du racisme. Tributaires de l’objet de leur combat (ils tremblent à l’idée de la disparition de papy Le Pen!), les antiracistes ont souffert de ne pouvoir proposer autre chose qu’un rejet peu nuancé des comportements jugés racistes. L’antiracisme, ne représentant ni une force politique, ni un projet culturel stable, n’a fait que rassembler des éléments aléatoires de l’opinion publique contre le danger présumé du racisme. Son champ d’action était si flou que tout le monde y compris l’extrême droite a pu se proclamer antiraciste au moment opportun». Quoique ajoute l’auteur: «Malgré ces faiblesses structurelles, les différents mouvements ont occupé le terrain de l’indispensable vigilance contre le danger xénophobe (vigilance de qui? note de JLR). Les militants au service de la dignité des migrants, ont inlassablement défendu les valeurs de tolérance et de respect d’autrui». (!?) Y.Gastaut ne suppute aucunement que nombre de ces dévoués militants n’ont été que des comètes qui se donnaient bonne conscience et retournèrent à leur promotion sociale d’appartenance.
Le racisme des années 1970, même s’il fût violent et choquant, resta minoritaire et isolé. Gastaut nous intéresse parce qu’il déshabille les deux phases du mouvement antiraciste: «le mouvement lié à la première génération immigrée, celle des ouvriers, s’effacera au début des années quatre-vingt, pour laisser place sur la scène publique aux enfants, motivés par d’autre problématiques». A la fin de la première phase le maoïsme et le trotskisme moderniste caméléon à la Krivine faisaient de l’antiracisme l’un de leurs principaux objectifs de recrutement. Ces deux courants de la petite bourgeoisie radicalisée imaginaient même l‘immigré comme le fer de lance de la toute prochaine révolution, sorte de pont entre la mascarade des libérations nationales et la vraie, la pure révolution finale. Ce courant antiraciste ne fut qu’un calque de l’antiracisme chrétien, prolégomène au poisseux réformisme radical. Ce fût un antiracisme pédago de bobos militants éphémère en transit vers des carrières de cadres de l’industrie et du PS, déjà caractérisés par une propension à exclure ou faiblement associer les prolétaires immigrés «à une lutte qui resta essentiellement pilotée par des français parfois inconsciemment coupables de condescendance à l’égard de ceux qu’elle prétendait défendre» (utile rappel au moment où l’Obs nous ressort le souvenir contrit de cette nullité de chef maoïste, le nationaliste juif bigot dit Pierre Victor).
Gastaud détermine fort bien la coupure anti-prolétarienne avec la deuxième vague antiraciste, vers 1983-1985 sans être apte à comprendre et à révéler qu’elle fût une gonflette organisée par le gourou Mitterrand et ses transfuges du trotskysme Dray et Cie. Sans oublier le triomphalisme de Libé qui titrait «lifting pour l’antiracisme», pilotant ensuite le constat optimiste du métissage de la société française contre (déjà!) les aigreurs d’une «identité nationale menacée par les flux de population». Puis on assista au scénario de la «Marche des Beurs» avec au fond de l’impasse médiatique Mitterrand pour leur ouvrir la porte à la récup idéologique. Symbole de la cassure et de la récup bourgeoise de la question de l’immigration fût la renontre entre une délégation des beurs et les ouvriers grévistes meurtris de Talbot le 16 janvier 1984: «Après un bref dialogue, un constat s’imposait: les premiers connaissaient les honneurs des médias, les seconds âgés, isolés, délaissés, avaient le sentiment de mener un combat dépassé et inutile».
«... grâce au succès du racisme révélé par la percée durable du Front National confirmée par les élections européennes de 1984 et par des faits divers racistes spectaculaires, une nouvelle approche de l’antiracisme est apparue. Il fallait prendrte part au débat de plus en plus passionné sur l’identité française menacée par l’immigration. L’émergence brutale de SOS racisme en était la matérialisation la plus spectaculaire». «Selon Julien Dray, il fallait «jouer à fond la carte cathodique» avec les parrains Bernard-Henri Lévy et Marek Halter. Fin de toute lutte de classes, place à «la solidarité interculturelle et à la fraternité sans rivages» avec concerts musicaux. Exit l’extrême gauche et la gauche: «l’une, nettement affaiblie, ne jouissait plus d’une audience suffisante et l’autre, investie dans les sphères du pouvoir, avait une marge d’action limitée».
Au moment de l’effondrement du bloc de l’Est - que ne prend pas en compte Y.Gastaut - la comédie de SOS racisme s’émousse, pas seulement à cause des révélations sur la tambouille peu odorante des Harlem Désir et Julien Dray (cf. les révélations du livre de Serge Malik, Histoire secrète de SOS racisme) mais par le repli communautaro-religieux qui naît des nouveaux clivages impérialistes: «L’hostilité des associations de jeunes issus de l’immigration s’estimant délaissées (sic comme lors de la première vague antiraciste...), les contradictions fâcheuses dans les prises de position à l’occasion de l’affaire du foulard en 1989 ou la guerre du Golfe en 1991 (...) l’incapacité à définir les contours du projet de société étaient autant de causes de fléchissement».
«Le projet de diaboliser le Front national et de faire reculer l’intolérance n’avait réussi qu’imparfaitement (...) L’antiracisme, faute d’idées neuves, se contenta de développer un combat contre le Front national avec des associations telles que le Manifeste contre le Front national, Celsius ou Ras-le-Front».
L’auteur s’appuie en conclusion sur la dénonciation de René Gallissot dès 1985 (il ne lisait pas la presse maximaliste de l’époque qui se moquait mieux encore de l’antiracisme du point de vue de classe), cf. son essai: «Misère de l’antiracisme», en 1992 Le Nouvel Obs: «L’antiracisme a-t-il échoué?» et en 1994 M. Wieviorka: «Les paradoxes de l’antiracisme».

LE REFORMISME RADICAL A FAVORISE LA MODE IDENTITAIRE

L’antiracisme, comme naguère l’antifascisme, plane au-dessus des classes, masque leurs antagonismes et promet monts et merveilles mais détruit en réalité tout lien social et toute compréhension des enjeux politiques alternatifs au capitalisme. Il est l’idéologie ad hoc du capitalisme décadent, parfaitement hypocrite et ambivalent. René Gallissot, qui n’est pas n’importe qui (on a tant aimé son «Marxisme et Algérie» dans la mythique collection 10-18), explique dans un artice de 1987: «Cette problématique de l’identit culturelle retrouve aujourd’hui sa pertinence ne serait-ce que par la multiplication des groupes en disapora, par suite des migrations internationales et des mouvements de réfugiés (...) L’ethnicité comme la nationalité paraissent donc se distinguer de la citoyenneté». Il conclut avec Georges Devereux concernant les ravages de la mode identitaire exaltant la différence ethnique - ce qui est le propre du faux internationalisme gauchiste - «Le surinvestissement de l’identité ethnique conduit, de fait, à une réduction des identités... significatives que l’on possède à une seule - et donc à l’anéantissement de l’identité réelle de l’individu...».
Dans un autre article, en 1995 - Lutte de classes et Etat national social - Gallissot part des grèves pas si époustouflantes qu’on l’a proclamé à l’époque, sans recul et sans mesurer leur nature très favorable à «l’aristocratie ouvrière», notant «la redondance du propos sur le ‘mouvement social’». Il veut démontrer une «nationalisation de la société et du monde du travail» par l’Etat: «il faut cesser de crier, comme le font beaucoup de manifestants, que nous sommes tous les immigrés...».
«...prétendre défendre les acquis sociaux et les statuts sociaux, pour «nos» enfants, n’apporte-t-il pas comme un insidieux relent de «travail, famille, patrie»?». Et il ajoute justement, ce qui n’est toujours pas le cas, malgré les pleurnicheries du réformisme radical: «La question aujourd’hui est celle de la transposition des droits sociaux au-delà de l’achelle nationale, à échelle dite européenne et pour les immigrants» face à un secteur public et nationalisé «qui fait de la résistance».
«Pour paraphraser Marx, il serait possible de dire que les luttes de classes du capitalisme contemporain n’ont pris forme que par des luttes politiques fixées sur le pôle étatique national ou en s’incorporant à des luttes nationales: luttes de libération, antifascisme et «résistance» nationale au travers des guerres mondiales. (...) la lutte de classes est médiatisée par l’Etat (...) défensives syndicales des droits acquis; la crise économique accentue l’involution néo-corporative de l’Etat national». «La désillusion des nationalismes se réinvestit dans un manichéisme habillé de religion ou de traditionalisme».
«A l’intérieur des Etats du centre capitaliste, n’assiste-t-on pas parallèlement, à la dérive ou à la capture des luttes sociales, ou du moins de la violence sociale que la crise aiguise, par des conflits ethniques et par les pires réactions de nationalisme raciste...».
«Le Manifeste annonçait la chute des barrières nationales, qui reste pour demain; c’est qu’il y a chez Marx une sous-estimation continue de l’Etat, de son poids économique et social par le développement de l’Etat national. Le Capital est un grand livre libre-échangiste, pour cause de critique de l’économie libérale. Contre Marx, s’est en effet produite la mondialisation de l’Etat national, et contre l’internationalisme, la généralisation de l’opposition entre les nationaux et les étrangers».
«... on oublie généralement les effets de la transnationalisation culturelle, ancienne et accélérée par les migrations. L’Etat national, sauf vain patriotisme linguistique, a perdu depuis longtemps sa centralité culturelle. La culture urbaine et cosmopolite, mimétique entre les grandes villes du monde, et de plus en plus générationnelle, se traduit dans un métissag culturel de masse et des masses urbaines majoritaires. A ce bricolage culturel transntional, répondent les réactions de nationalisme et de racisme. La culture nationale s’en est allée, reste l’idéologie nationale, qui sévit dans la rue et dans les quartiers, les bagarres de territoire, l’exhibition de la différence d’origine, la démarcation par la race: «putain de ta mère». La violence nationaliste est proprement réactionnaire par la captation de la violence sociale, le détournement ethnique de la misère économique, de la misère culturelle, de la misère sexuelle, qui appartiennent à ce qu’il faut bien appeler la prolétarisation urbaine. Les classes ouvrières sont noyées dans cette prolétarisation majoritaire, sinon débordées par la marginalisation sociale. Ce qui correspond aussi au fait que la classification sociale dépend moins directement de la production que de la médiation du salaire social, et donc de ce qui en reste l’Etat national social».
Face à cette «prolétarisation par la marge», R.Gallissot remarque: «Cette dilution du travail ouvrier plutôt que de la production, entraîne la déperdition d l’action de classe, pour le pôle ouvrier s’entend, mais non pour les bourgeoisies et donc la bourgeoisie, qui, comme toute classe en déensive sociale, maintient en veille et en éveil la conscience et la pratique de la lutte de classes».

«L’inversion de positions devant les migrations le montre à l’évidence pour peu que l’on se souvienne que le mouvement ouvrier fut partisan de la liberté de circulation jusqu’au début du XXe siècle; c’est le XXe siècle qui fonde l’opposition en droit et en acte entre nationaux et étrangers qui s’impose aux organisations ouvrières et plus encore s’incorpore à leur plate-forme. Les syndicats, quasiment à l’unanimité depuis 1945, parlent, comme l’Etat, de la défense du travail national et sont partisans de la limitation sinon de l’arrêt de l’immigration; ce protectionnisme établit la ligne de partage d’exploitation et de refoulement des travailleurs clandestins (...) La prolétarisation majeure aujourd’hui est effective à l’échelle mondiale, mais elle recouvre la segmentation du travail et la dilution ouvrière (...) La prolétarisation s’étend mais dans l’inconscience de classe, sauf pour ceux, bourgeois, qui ont la claire conscience de leur supériorité de classe, intellectuels compris, et donc des menaces sociales contre l’ordre du désordre établi».

Dans cet ordre du désordre, l’absence d’affirmation de la classe ouvrière comme un tout homogène laisse libre cours à la segmentation et dilution politique sans possibilité de réfléchir sur une alternative de société réorganisée mondialement. La religion a remplacé le stalinisme, et pas n’importe quelle religion, une religion envahissante du Sud, qui est et sera de plus en plus portée par les migrants, car elle leur apparaît comme leur dernière bouée de sauvetage face à un vieux capitalisme qui n’a ni vocation à les intégrer ni à les sauver, quoique chantent les sirènes du réformisme radical.
L’ouverture hypocrite à toutes les races «migrantes», on en connait déjà les aboutissants: ghettoïsation et répression des noirs aux Etats Unis, chasse aux juifs africains en Israël... C’est ce monde là que le réformisme radical prépare inconsciemment, et ce que nous ne pouvons pas accepter du point de vue du prolétariat mondial multiracial et internationaliste, pour mieux dire même extra-nationaliste.


   


- René Gallissot: «Ces migrants qui font le prolétariat (Méridiens-Klincksieck, 1994) : Avec N. Boumaza et G. Clément.
 - Quand l'immigration devient problème: la contradiction foncière entre patrie et droit humain. Le texte du Congrès de la Ligue de 1926 dans Le Mouvement Social 1998/2 (n°183)
- Migrations de travail et diasporas intellectuelles, Entre préférence nationale et racisme culturel européen post-colonial par René Gallissot (Historien. IME, Université Paris 8).
- Au-delà de la mode identitaire, 1987 (site Persée)
- Lutte de classes et Etat national social, 1995 (site Persée)
- Génération antiraciste en France (1960-1990) Yvan Gastaut (site Persée)

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