PAGES PROLETARIENNES

mercredi 18 février 2015

LA PRIVATISATION DE LA GUERRE: UN BON MOYEN POUR RETARDER LA REVOLUTION


"Une guerre cachée, où plus personne n'est responsable, engendre des dommages collatéraux cachés". Ken Loach

Déduisant cette notion de la bagarre des fractions internes du capital américain, je ne croyais pas si bien démystifier le déroulement des guerres actuelles si opaques si on s'en tient à la simple focalisation obsessionnelle sur le terrorisme djihadiste, son exploitation planétaire pour expliquer, rabâcher, hurler, répercuter, traduire, enseigner que le "camp de la liberté" ne se laissera pas impressionner. Puis j'ai constaté que si, en France, le concept est totalement ignoré, même par nos meilleurs marxistes orthodoxes ou demi-orthodoxes, il fait florès en pays anglo-saxons, bien que dans une version limitative à celle de consortiums vendeurs d'armes ou groupements pétroliers.

Je vais essayer de démontrer que l'on peut lui donner une acception plus large définissant plus précisément le fonctionnement politico-social de l'impérialisme aujourd'hui, ou des impérialismes, en particulier avec le phénomène de "privatisation" des armées et la place croissante occupée par les "contractors privés"; une privatisation qui apparaît immédiatement au moment de l'effondrement du bloc de l'Est et qui ne me conduit pas à théoriser, comme les gauchistes officiels à la Mickaël Moore, une fin du contrôle des Etats nationaux sur les opérations militaires généralistes. Par contre, les banques contrôlent bien les partis politiques officiels et les Etats.

On verra ensuite que la privatisation ne nécessite plus un embrigadement national des prolétaires dans les guerres, situation à risque pour la bourgeoisie depuis 1945 et les années 1960 (cf. Luttes contre la guerre au Vietnam et mai 68), et même de soldats nationaux comme tels, notamment avec l'invention des soldats de la paix multinationaux de l'ONU...

"Votre génération doit s'habituer à vivre avec ce danger", le terrorisme, et ce "pendant un certain nombre d'années", a déclaré vendredi Manuel Valls aux lycéens d'un établissement agricole de Seine-et-Marne, deux semaines après les attentats en région parisienne qui ont fait 17 morts1. Sacré Valls, premier valet d'Obama qui, lui, s'était contenté de déclarer que la nouvelle aventure américaine au Moyen-Orient ne serait "pas résolue en quelques semaines", surtout quand on confie aux armées européennes le sale boulot.

L'enjeu du pétrole

Le pétrole était connu et utilisé dans la plus haute Antiquité sous sa forme bitumeuse pour les bateaux en particulier. Il reste la principale source d'énergie dans le monde malgré tant de déclarations alarmistes et exagérées sur sa raréfaction. Inutile de lister combien il est indispensable: circulation automobile, aviation civile, pétrochimie, production d'électricité, et surtout pour tous les types de véhicules des armées.
L'industrie pétrolière reste une industrie hautement technique aux technologies sophistiquées dont la maîtrise n'est détenue que par les grandes puissances, et qui nécessite des investissements hors de portée de la plupart des pays. Enfin le commerce, juteux, des hydrocarbures est essentiellement international et se fiche autant des frontières que de Karl Marx. Tout cela signifie un entrelac d'intérêt privés et nationaux, de producteurs et de consommateurs, de clans rivaux sans pitié, pour ne pas dire de fractions du capital, qui se fichent comme de leur première chemise d'intérêts nationaux ou occidentaux ou orientaux.
La lutte opaque des fractions du capital américain, pour nous concentrer pour l'instant sur celui-ci, et dont personne ne vous parle sur internet ou à la télé, fait penser – comme le traitement des ouvriers chinois – à la compétition dans la deuxième moitié du XIXème siècle entre les premiers fondateurs de cartels pétroliers, les Rockfeller, Henry Deterding et William Knox d'Arcy; quoique en plus violente quoique jadis la politique de la canonnière remplaçât souvent le chantage au paiement de la dette!

À la veille de la Grande Guerre en 1914, l'industrie pétrolière était dominée par la Standard Oil et la Royal Dutch-Shell, l'Anglo-Persian et la Turkish Petroleum pour l'exploitation des champs irakiens - alors turcs - de Kirkuk partagés entre l'Anglo-Persian, la Royal Dutch-Shell et la Deutsche Bank, les américains étant exclus. Mais si déjà les Gouvernements s'étaient avisés de l'importance grandissante du pétrole, c'est tout de même le charbon qui restait par excellence le combustible industriel, les transports automobiles notamment n'étant pas développés. Après la Première Guerre Mondiale, les cartes furent redistribuées au Moyen Orient où les puissances occidentales se partagèrent la Turkish Petroleum devenue Irak Petroleum. La France accédait à son tour aux champs pétroliers sous R.Poincaré en 1924 avec la Compagnie Française des Pétroles créée par Ernest Mercier et 90 banques et sociétés commerciales2. En 1935 la guerre pour le pétrole prit un tour sanglant lors de la "guerre du Chaco" où la rivalité anglo-américaine pour ce territoire entre la Bolivie et le Paraguay – après la découverte d'Esso (standard Oil) – coûta près de 100 000 morts. La tendance à la privatisation, c'est à dire à commercer hors des désidératas de l'Etat, se manifeste déjà en 1927 avec Esso qui conclut des accords avec l'IG Farben, consortium de l'industrie chimique allemande de sinistre mémoire, dissoute seulement en 1950. L'importance de contrôler le pétrole sur son propre territoire devient dès les années 1930 un impératif de toutes les futures nations qui veulent se débarrasser du colonialisme. En mars 1938 le Mexique en nationalisant 17 compagnies américaines jette le trouble au pays des cow-boys impérialistes.
Plus nettement qu'en 1914, le pétrole devient un enjeu politique énorme au cours de la seconde boucherie mondiale. Le pacte félon Hitler-Staline, qui paralyse le prolétariat du monde entier, n'est pas seulement une forme de coup de poignard politique, c'est surtout une collaboration très concrète entre les deux principaux vecteurs de la contre révolution: de septembre 1939 à juin 1941, "l'Etat ouvrier dégénéré" fournit aux nazis 900 000 tonnes de pétrole. Lorsque Hitler empapaoute le naïf Staline en 1942, le premier but des armées allemandes n'est pas l'espace vital mais le Caucase et ses richesses pétrolières3. Sans citer de multiples autres exemples jusqu'à la fin de cette guerre (Patton, Von Rundstedt), le pétrole est donc apparu comme une arme de guerre essentielle, si je puis dire.
A la fin de la guerre, dès février 1945, la première chose que fait la principale puissance victorieuse est d'organiser la rencontre sur le croiseur Quincy de Roosevelt et du pacha Ibn Séoud, roi du plus grand champ pétrolier connu jusqu'alors, pour faire de l'Arabie Séoudite un pays protégé de la bourgeoisie américaine. Même si, comme d'autres pays (Venezuela, Iran) la bourgeoisie séoudienne finira par exiger un partage des bénéfices de la manne pétrolière, l'impérialisme américain conservera sa main-mise et un contrôle géopolitique indéfectible. Un autre pas vers la privatisation, c'est à dire à ce niveau vers une tentative d'indépendance face au "grand frère" impérialiste, sera constitué par la création de l'OPEP en 1960, mais les transactions de pétrole restent en dollars américains et les marchés à terme de Londres et de New York continuent à déterminer les cours.
La prétention des oligopoles pétroliers à régenter leur profit a été depuis les années 1990 et la dépendance aux guerres dites "anti-terroristes" ramenée à plus de modestie mais aussi à une compétition sanglante entre eux où les Etats sont souvent impuissants à jouer les intermédiaires ou à réguler les ambitions, ce qui explique l'envolée de la sophistication terroriste de type guerre contre les civils et non plus conflit ouvert entre nations: généralisation de la prise d'otages, attentats doubles, attentats aveugles, puis mise en scène de tortures et égorgements publics.
Les années 1970 avaient vu se poursuivre des nationalisations dans les pays secondaires au sous-sol riche en pétrole mais pour retomber tôt ou tard sous le contrôle des oligopoles habituels. En France si le premier gouvernement Mitterrand avait voulu continuer à imposer sa loi au groupe Elf-Aquitaine, cela n'empêcha pas à terme la privatisation comme celle de Total. Depuis une loi de 1993, chaque compagnie française est libre de diversifier ses sources d'approvisionnement. Les compagnies peuvent aussi désormais servir de cheval de Troie; les fonds de pension américains ne se sont pas gênés pour se tailler une bonne part dans l'actionnariat de ces sociétés. 

Une politique américaine agressive en externe comme en interne pour le "marché de la guerre"

Si la bourgeoisie française ne connait pas des luttes intra-utérines pétrolières (ce qui ne lui épargne pas des scandales récurrents4) grâce à sa traditionnelle centralisation – mais a subi souvent des rappels à l'ordre ou des coups fourrés de sa consoeur (ou plutôt grand-mère) US5 - la bourgeoisie américaine doit faire avec une féroce guerre intestine entre ses sept compagnies, divisées comme je l'ai signalé dans l'article précédent entre les choix sunnites/chiites/kurdes. Jeu trouble et à multiples trappes car l'Etat américain a su monter les sunnites contre les chiites – le rôle de manipulateurs d'assassins terroristes par les "services spéciaux" de la grande puissance nord-américaine est une évidence pour tout observateur conscient n'en déplaise aux anars neuneus anti-complotistes6, après avoir, depuis la création de l'Etat artificiel d'Israël monté les arabes contre les juifs. Toutes les guerres fomentées ou engagées pour "la démocratie" depuis le règne de la smala pétrolière Bush ont favorisé la division des peuples et fabriqué deux cibles : le musulman et le juif.Et institutionnalisé la récurrence d'attentats qui visent à la fois le civil/journaliste ou pas et le juif nationaliste ou pas7. Un tel concept "double", et doublement pervers, comme les attentats du 11 septembre à New York ne peut pas avoir été "pensé" par d'obscurs barbus mégalomanes! Dès 1998 les néocons américains préconisaient de sortir Saddam Hussein de Bagdad pour y "faire entrer les majors américaines"; après guerre la première décision du staf de la maison blanche est de confier la gestion pétrolière en Irak à une filiale d'Halliburton que le ministre Cheney avait longtemps dirigé8.

On a envie de dire : si les compétiteurs des trusts pétroliers ont envie de se foutre sur la gueule, qu'ils le fassent entre eux dans le désert du Nevada mais pas sur le dos des centaines de milliers de morts dans les guerres d'Irak en Syrie!
Avec la "bataille de oléoducs", on passe à la vitesse supérieure dans le bras de fer avec la Russie où Poutine ne défend pas la "Russie éternelle" comme tout les médias nous le chantent, mais défend les intérêts très prosaïques de la bourgeoisie russe. Le propre de l'impérialisme reste l'envie de piller les biens des autres. Parmi les gisements de pétrole découverts au cours des dix dernières années, les deux plus importants se trouvent au Kazakhstan, et on comprend les yeux de Chimène des mafieux pétroliers US face à la vierge effarouchée Poutine qui veut protéger la vertu de ses oléoducs9.

Les tractations économiques sont une autre manière de continuer la guerre. Les grandes multinationales des hydrocarbures se bousculent au Kurdistan; des milliers de "commerciaux" occidentaux sont installés à Erbil où Mobil, Chevron, Exxon et Total ont investi plus de dix milliard de dollars, et là les petits rigolos qui se cachent derrière l'EI n'ont pas à y mettre un pied.

Les "sous-traitants" remplacent les soldats:

Un des tenants de l'interprétation de la privatisation de la guerre comme "menée de plus en plus par les compagnies privées et de moins en moins par des Etats" est Manlio Dinucci10 qui écrit: "Les guerres de l’ère néolibérale se caractérisent par le fait qu’elles ne visent pas tant à mettre la main sur des ressources dans les pays conquis, qu’a transférer la richesse des populations vers le secteur militaire privé dans les pays conquérants". Opinion discutable car il y a souvent peu de richesses parmi ces populations mais souvent du pétrole sous leurs pieds et le pillage ne profite pas spécialement au "secteur militaire privé" mais à l'industrie d'armement, aux banquiers et aux généraux. Ce qu'il ajoute, qui est bien connu des "spécialistes", est plus intéressant:

"Quel est le métier le plus dangereux dans les forces USA/OTAN en Afghanistan ? Ce n’est pas « soldat », comme il pourrait sembler, mais « sous-traitant ».
Selon les données officielles, ont été tués en Afghanistan, l’an dernier, plus de « sous-traitants » de compagnies militaires privées étasuniennes que de soldats de l’armée étasunienne : 430, contre 418. À coup sûr beaucoup plus, puisque les compagnies n’ont pas l’obligation de rendre publiques les décès de leurs salariés. Il en va de même pour les blessés, dont le nombre dépasse celui des morts. La majorité des tués en 2011 (386 sur 430 morts) opérait en Afghanistan pour le compte du Pentagone, les autres pour le Département d’État et de l’Usaid (l’agence fédérale pour le « développement international », de fait militarisée). Ces données confirment qu’un nombre croissant de fonctions, auparavant assurées par les armées officielles, se trouve confié à des compagnies militaires privées. Selon les données officielles, opèrent en Afghanistan pour le compte du Pentagone plus de 113 000 « sous-traitants » de compagnies privées, tandis que les soldats étasuniens sont environ 90 000. Les « sous-traitants » sont pour 22 % des citoyens étasuniens, pour 31 % d’autres pays et 47 % des Afghans. Dans la zone du Commandement central étasunien, qui comprend aussi l’Irak, les « sous-traitants » du Pentagone sont plus de 150 000. S’y ajoutent ceux employés par d’autres départements et par des armées alliées, dont le nombre est inconnu, mais certainement élevé".
Ces "contractors privés" sont les employés de diverses compagnies aux étranges noms, comme des feuilletons télévisés genre Xfiles: Xe Services, Blackwater, DynCorpInternational, L-3 Communications, Halliburton, Titan, Armor (britannique). Une noria de "techniciens" privés s'occupent du "marché de la guerre": télécommunications militaires, construction de bases, fournitures de sécurité, "interrogatoire des prisonniers", autant de "spécialités artisanales" qui déchargent de sales tâches un contingent de pioupious traditionnels qui serait inapte à une telle "spécialisation"! Ces professionnels il faut le préciser ont déjà "baroudé" dans les forces spéciales et services secrets du monde entier; le capital montre sa capacité au recyclage permanent des kakis à la retraite qui peuvent aussi officier pour les nobles professions de garde du corps ou interprète.
La première société militaire privée serait apparue en 1989, soit à l'époque de la chute du mur de Berlin, créée par d'anciens commandos sud-africains; "exécutive outcomes"proposait aux Etats africains menacés par des rébellions des opérations de "contre-insurrections", "clés en main". Ensuite, aux Etats Unis, dans les années 1990, la Military Professional Ressources Inc., tout en restant étroitement liée au Pentagone, vendait ses services aux pays de l'ex-bloc russe, dont on devine qu'ils avaient accéléré la chute de la maison stalinienne avant le service après vente.
Si lors de la première guerre du Golfe en 1991, les "contractors privés" sont maintenus en petit nombre dans la logistique, avec la guerre d'Irak en 2003 leur nombre s'accroit dans un rapport de un à dix, puis en 2007 ils sont aussi nombreux que les soldats11. On trouve depuis lors de plus en plus d'employés "contractors" dans les morts non inclus dans les statistiques. On peut d'ores et déjà apprécier la mutation dans l'armée bourgeoise qui est comparable aux mutations du travail: précarisation accrue, salaires de merde, utilisation outrancière d'ouvriers immigrés sans papier et sans défense juridique ni syndicale12. On peut considérer que, après la fin de la conscription dans les grands pays occidentaux, la bourgeoisie craint toujours les répercussions pour le prolétariat international des cercueils en plastique... Le soldat de métier et le contractor permettent à la bourgeoisie de dormir sereine la nuit.
Le rôle des milliers de contractors est très précis pour laisser la "tâche noble" au soldat (volontaire):
"En Afghanistan, analyse Olivier Hubac, spécialiste de l'intelligence stratégique et coauteur d'un ouvrage sur la guerre afghane, le recours aux contractors fait partie intégrante de la stratégie de l'Otan. Tout ce qui ne constitue pas le coeur du métier de soldat est externalisé afin de permettre aux militaires de se consacrer au combat et aux actions de sécurisation."
Pour tous les négateurs du prolétariat, ceux qui doutent, ceux qui redoutent et ceux qui dégoûtent sur la réelle hostilité maintenue, permanente et convaincue de la classe ouvrière des pays développés, il sera utile de lire ce qu'écrit Dominique Lagarde de l'Express:
"La privatisation de tâches qui autrefois incombaient aux armées permet de faire la guerre en limitant l'envoi de troupes sur place et en minimisant les chiffres officiels des pertes humaines : les morts des SMP (sociétés militaires privées) ne figurent dans aucune comptabilité. C'est un sacré avantage pour un gouvernement confronté à une opinion publique fragile et à un Parlement pointilleux...".
Mieux, comme le dit le réalisateur Robert Greenwald, pour les professionnels des SMP "le but n'est pas la reconstruction des nations mais la recherche du profit". En mai 2010, Newsweek titrait: "le miracle irakien", et précisait: "ce pays a les moyens de devenir la nouvelle Arable Séoudite"... pour l'armada de groupes pétroliers Exxon Mobil, Shell, Total, les chinois, les russes, angolais, pakistanais ou turcs. Exxon Mobil et Total se partagent sous se soucier des oukases du gouvernement américain, la production au Kurdistan.

LES DJIHADISTES METTENT DE L'HUILE DANS LES ROUAGES DE LA GUERRE

On conviendra après toute cette description de la "guerre privatisée" que l'islamisme ne peut pas être une création ex-nihilo du monde arabe, que les assassins terroristes ne sont pas des idéologues ni même des missionaires armés mais des exécutants d'une guerre trouble où l'enjeu majeur est le maintien du profit pour toutes les fractions du Capital.
Dans les commentaires les plus distanciés ou les plus critiques contre le bourrage de crâne des "défenseurs de la liberté d'expression contre l'obscurantisme", trois pays sont évoqués comme souteneurs financiers des islamistes en Irak et en Syrie: l'Arabie Saoudite, le Koweit et la Turquie. Sans doute ce sont les principaux bailleurs de fonds cachés, mais c'est oublier que le principal commanditaire reste la bourgeoisie américaine qui drive les soutiens ou les arrangements, sans toujours tout maîtriser. On reste obnubilé par les querelles de surface des néo-cons et des progressistes (?) qui masquent de multiples conflits entre les divers groupes pétroliers américains ou non. Le parrainage va dans les deux sens dans la collusion en pays producteurs et grande puissance, Dick Cheney a été longtemps la face publique du "lobby saoudien" à Washington.

En 2009, Hillary Clinton avait signé un mémo secret – révélé par Wikileaks – spécifiant que « l’Arabie saoudite représente une base de soutien financier capitale pour Al-Qaïda, les Talibans (...) les donateurs d’Arabie Saoudite constituent la source la plus importante de financement des groupes terroristes sunnites dans le monde ».
PS: Quelques remarques sur le cas grec. Les gauchistes de gouvernement de Syriza font un gentil chantage à la sortie de l'Europe. C'est du pipeau parce que l'Europe n'a pas une réelle machine de guerre continentale. La bourgeoisie US a besoin de la Grèce comme base pour sa 6e flotte en Méditerranée comme de la Crète pour contrôler la région. Le gouvernement Syrisa va faire traîner en longueur pour la dette de 321 milliards (pib 183) mais franchement c'est peu comparé à l'Allemagne (dette:2044 pour un pib certes de 2900à la France (dette : 2031 pour un pib de 2138) et le Japon est endetté à 245 % de son pib! - et va peu augmenter les salaires qui sont aussi minables qu'en Allemagne (450 euros!). La seule activité de base en Grèce qui permettait au pays de tourner, le bâtiment, est coulée.


ANNEXE:
Hillary Clinton leaked memo: Riyadh biggest funder of world extremist
Saudi Arabia is the sole biggest funder of extremism in the world and is unwilling to cut off the money supply, according to a leaked note from Hillary Clinton.
The former US Secretary of State says in a secret memorandum that donors in the kingdom still “constitute the most significant source of funding to Sunni terrorist groups worldwide” and that “it has been an ongoing challenge to persuade Saudi officials to treat terrorist financing emanating from Saudi Arabia as a strategic priority”.
In a separate diplomatic cable published by WikiLeaks, the militant group which carried out the Mumbai bombings in 2008, Lashkar-e-Toiba, is reported to have secured money in Saudi Arabia via one of its charity offshoots which raises money for schools.
Saudi Arabia is accused, along with Qatar, Kuwait and the United Arab Emirates, of failing to prevent some of its richest citizens financing the insurgency against Nato troops in Afghanistan.
Fund-raisers from the Taliban regularly travel to UAE to take advantage of its weak borders and financial regulation to launder money.
However, it is Saudi Arabia that receives the harshest assessment.
“In 2002, the Saudi government promised to set up a charities committee that would address this issue, but has yet to do so,” Clinton’s cable reads, before seeming to admit with disappointment that merely “obtaining Saudi acknowledgement of the scope of this problem and a commitment to take decisive action” has proved hard.
Saudi Arabia is also reported to be one of the biggest supporters of the war in Syria as well.
According to reports, both Saudi Arabia and Qatar are the most spenders of the deadly conflict in Syria which is aimed at changing the government of President Bashar al-Assad.
SHI/SHI



1Non 20. Vous l'avez remarqué, je suis le seul à comptabiliser le vrai nombre de morts, je ne vois pas pourquoi on ne totalise pas le nombre réel: celui des victimes et des assassins, car tout assassins qu'ils soient, et pas plus désireux de mourir que vous et moi, ils sont victimes aussi de l'application de la peine de mort automatique de rue, même si je ne les plains pas.
2On peut souligner la différence de traitement du pétrole entre France et pays anglo-saxons. La royauté avait créé en France un Etat centralisé qui sera en retard industriel quand les pays anglo-saxons se sont développés de manière fédéraliste avec un libéralisme qui allait donner naissance aux capitaines d'industrie pétrolière. Mais si l'Etat français a créé son industrie pétrolière, cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas des conflits d'intérêts au sein de la Françafrique allant jusqu'au meurtre, comme chez les rivaux des sept grandes compagnies US.
3Hitler se casse le nez sur l'hiver russe et le prêt-bail américain qui a permis à Staline d'avoir l'armement adéquat, tout comme son sous-fifre Rommel échoue dans le désert en route pour l'Egypte.
4Cf. Les aventures de Papamadit en Afrique, fiston de Mitterrand et celles du fils Pasqua récemment décédé: "Le fils unique de Charles Pasqua, 87 ans, a eu des démêlés avec la justice à la fin des années 2000. Après avoir passé sept années en Tunisie, il avait été dans un premier temps jugé par défaut dans une affaire de pots-de-vin extorqués en 1994 à Alstom. Il avait été condamné définitivement en 2008 dans cette affaire à un an de prison ferme.
Pierre Pasqua avait également été condamné en 2009 à un an de prison ferme dans l'affaire dite de la Sofremi, dans laquelle il comparaissait aux côtés de l'homme d'affaire Pierre Falcone. Il s'agissait de détournements de fonds datant des années 90 au détriment de la Sofremi, une société vendant du matériel de sécurité à l'étranger. Il aurait touché quelque 1,5 million d'euros selon la Cour d'Appel de Paris. Un ambassadeur d'Israël a été cher payé, pour quedale, concernant de possibles ventes d'armes vers les vertes prairies pétrolières: ""L'Obs" s’est procuré des documents secrets montrant qu’Avi Pazner, ancien ambassadeur d’Israël en France, a été au service du groupe français de 2010 à 2013, au moment où Areva cherchait à construire deux réacteurs en Jordanie. (...) Dans cette lettre, Avi Pazner s’engage à faire tout son possible pour convaincre le gouvernement israélien de soutenir le projet d’Areva de centrale nucléaire en Jordanie. En cas de succès, le groupe français promet de verser 1 million d’euros à Avi Pazner. Une somme qui serait même doublée si un mystérieux "investisseur", dont le nom n’est pas cité, apportait son concours au projet tricolore. Ces montants, qui surprennent par leur importance, sont-ils conformes à une action de lobbying classique ? C’est une des questions que se pose la Brigade financière. (cf. Lire l'article de lObs: http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20150217.OBS2748/info-obs-le-porte-parole-de-netanyahou-etait-paye-par-areva.html)



5En son temps le père Pasqua fît souvent des allusions assez nettes, contrairement au mutisme officiel de la droite et de la gauche au pouvoir, expliquant une fois que l'Angolagate était "une guerre franco-américaine".
6Plusieurs affaires modernes révèlent l'importance des manipulations des services secrets, voir l'Affaire Farewell, nombre de mystères ou d'attentats non éclaircis, à un niveau... insoupçonnable!
7Sur la fabrique de la dénonciation perpétuelle de l'antisémitisme comme principal danger je reviendrai, en particulier avec l'excellent "Considérations sur Hitler" de Sébastian Haffner, court ouvrage qui en dit plus que tous les pavés sur WW 2, et démontre que l'antisémitisme hitlérien est une excroissance étrangère à diverses formes d'antisémitisme à l'époque nullement à vocation exterminatrice. Personne n'est obligé d'être amoureux ou assujetti à telle ou telle communauté ou croyance religieuse, sans être considéré pour autant comme assassin potentiel. Comme je reviendrai sur le cas Plenel, probable membre de la CIA comme le pensait Mitterrand (cf. Enquête sur Edwy Plenel par Laurent Huberson).
8L'Etat irakien est littéralement dépouillé: administrations, écoles, hôpitaux, sans compter les installations pétrolières endommagées. En Libye ce sera pareil après les vantardises du Sarkozy national, pour finir par l'éclatement de tout Etat et... Daesh, le vrai bordel américain! La "débaasification" américaine permet de plus la nomination de tous les caïds religieux incompétents. La bourgeoisie américaine, représentante de toutes ses fractions en compétition ne veut naturellement plus d'Etat viable dans la région pour que les compagnies et leurs contractors pillent à qui mieux mieux les gisements en cours et tout cela au nom "de la lutte contre la dictature et des crimes perpétrés contre les kurdes"!
9Cf. "Le sang du pétrole", livre du général Gallois, consacré à l'Irak et à ... la sécurité des réserves pétrolières du Golfe. En Ukraine, la bourgeoisie revendait plus cher le gaz que la Russie lui avait fourni à bas prix, ce qui était tout bénef. Elle s'est laissée piéger par les promesses américaines et européennes sous la soit disante révolution de Maidan, avec ses petits groupes néo-fachos qui rêvaient d'un meilleur emploi à l'Ouest. Guerre typiquement géopolitique elle se solde par un carnage, et, avec un black out continu des médias on n'entend plus parler de courant pacifiste ni de mères ukrainiennes en colère. Qu'est devenu le groupe qui nous renseignait sur les velléités d'opposition du prolétariat ukrainien?
10Auteur de Il Manifesto qu'on trouve sur le site Voltaire, que je parcours en général avec précaution, mais où des choses utiles valent d'être lues, en particulier l'article de cet auteur: Les néo-nazis ukrainiens entraînés par les Etats-Unis.
11Mes camarades marxistes se projetteront en 1871 où le gouvernement Thiers avait fait appel aux nombreux "spécialistes" paysans de province pour massacrer les ouvriers parisiens. Le livre de F.Guery "archéologie du nihilisme de Dostoïevsky aux djihadistes" est finalement nul malgré un titre accrocheur, ce n'est qu'un brouet de littérateur qui ne comprend rien à la lutte des classes ni à la déliquescence terroriste de la guerre moderne.
12Sans oublier les enfants exploités par le capital chinois, en Allemagne 9 millions de travailleurs sont payés 450 euros par mois, dont une forte proportion d'allemands de l'Est et d'ouvriers immigrés! Ce qui explique la bonne santé "exemplaire" de l'économie bourgeoise teutonne.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire