PAGES PROLETARIENNES

samedi 24 mai 2014

La leçon antiraciste des bordiguistes à la classe ouvrière



« Peut être, dans cette première mêlée véritablement internationale avec l'opportunisme socialiste, la social-démocratie révolutionnaire internationale se fortifiera-t-elle assez pour mettre fin à la réaction politique qui sévit depuis longtemps en Europe ».
Lénine 1902


Nous vivons une période de réaction. Formulé si brutalement le constat ne veut rien dire pour le quidam ou même la plupart des militants de toute obédience. La notion de réaction pour les opprimés à toutes les époques concerne évidemment le moment qui suit l’échec des révolutions. Pour l’époque moderne c’est le triomphe de la bourgeoisie versaillaise en 1871 dont le mouvement ouvrier mettra tant d’années à se relever, et même à se reconstituer (la majorité des ouvriers parisiens ayant été massacrés). La réaction, le triomphe bourgeois a lieu sur le territoire national tout en affectant le mouvement ouvrier des autres pays. L’échec de la révolution internationale commencée en Russie en 1917 reste un sujet infini de débats et de désaccords sur le début de la période de « réaction » : dès 1921 avec la répression de Kronstadt pour les anarchistes, en 1923 lors du deuxième échec insurrectionnaliste en Allemagne pour le KAPD, en 1926 lorsque Staline proclame la victoire du socialisme dans un seul pays selon les divers héritiers du bolchévisme premier cru. En tout cas les années 1930 mettront tout le monde d’accord avec la montée résistible vers la nouvelle guerre mondiale. Pour nombre de jeunes groupes maximalistes de l’après 1968, le prolétariat s’était « réveillé » cette année-là (c’est la formule qu’utilisait Marx lorsque le mouvement ouvrier relevait la tête après une série d’échecs ou après la victoire de la « contre-révolution »[1], des « réactionnaires », c'est-à-dire des bourgeois. Il faut reconnaître que l’appréhension a été plus difficile et compliquée pour caractériser comme « bourgeois » le régime stalinien vu que trotskiens et politiciens capitalistes refusaient de considérer le long règne stalinien comme idoine.
Une période de réaction, courte ou longue, ne signifie pas que la paix sociale règne – exceptée un temps sur les tombes de la Commune de Paris ou celles, immenses de 40-44, ni qu’il n’y a plus aucune grève ni protestation de diverses sortes venant des classes inférieures. Ce qui caractérise une période de « réaction », du point de vue social et politique, c’est le triomphe de la « conservation », le retour des idées « réactionnaires » donc conservatrices de l’ordre capitaliste et religieux. Il est frappant de constater mais cela devrait être développé ultérieurement, que le réveil du prolétariat après la longue atonie suivant le massacre des « communeux » se fasse dans le combat contre l’Eglise, pour un enseignement laïque avec le soutien des bourgeois progressistes contre les curés « réactionnaires » ; ce combat laïque resta ambigu, ne fut pas assimilable en entier par le mouvement ouvrier et servit bien plus à renforcer le rôle de l’Etat bourgeois jusqu’à la veille de 1914 ; la bourgeoisie industrielle avait besoin que l’ouvrier moderne sache lire et écrire pour s’adapter aux nouvelles machines et se fichait de les cultiver en soi, autant que de les arracher aux croyances superstitieuses des caïds religieux. La séparation de l’Eglise et de l’Etat ne fût que provisoire, le temps pour l’Etat de prétendre remplacer l’Eglise.
Une période de réaction signifie que tout espoir de révolution a disparu dans l’esprit des masses et qu’elles sont livrées à nouveau quasi complètement aux idées « réactionnaires ».
Le « réveil » de 1968 semble si lointain qu’on peut être légitimement convaincu, au vu de la situation mondiale incertaine et opaque, que le prolétariat s’est rendormi, même s’il ouvre un œil de temps à autre, et le referme effrayé par ce qu’il aperçoit ! Indubitablement les premières années de ce pauvre troisième millénaire de l’espèce humaine sont marquées par le retour du refoulé religieux. On en viendrait presque à regretter, non seulement les effervescentes années révolutionnaires 1920, mais aussi l’époque de la reconstruction où même le stalinisme laissait à penser qu’on en avait fini bientôt avec toutes les croyances religieuses ; Gagarine n’avait en effet rencontré ni Dieu ni Mahomet ni Bouddha « l’être éveillé ».
Une période de réaction signifie enfin qu’il n’existe plus de groupe politique révolutionnaire conséquent au niveau politique comme au niveau du nombre d’adhérents ; les résidus de groupes plus importants antérieurement se comportent eux-mêmes de façon religieuse, à la façon des sectes religieuses avec des doctrines étrangères au réel comme le notait Marx en son temps contre Lassalle :

« Comme tous ceux qui prétendent avoir dans leur poche une panacée contre les souffrances des masses, il donna d'emblée à son agitation un caractère sectaire de type religieux. En effet, toute secte est religieuse. Précisément parce qu'il était le fondateur d'une secte, il nia tout rapport naturel avec le mouvement antérieur d'Allemagne ou de l'étranger. Il tomba dans l'erreur de Proudhon, en ne cherchant pas la base de son agitation dans les éléments réels du mouvement de classe, mais en voulant prescrire à ce dernier sa marche d'après une recette doctrinaire déterminée »[2].

Aujourd’hui – on ne sait plus où on en est (les mots ont-ils encore un sens et les concepts historiques une vertu explicative ?) – bon,  la situation est grave mais on ose espérer qu’elle n’est pas désespérée. Les prolétaires comptent toujours plus pour des prunes mais leur atonie favorise encore plus la spéculation financière du Capital roi, comme le dit Nicolas Goetzmann : « Depuis les années 80, le chômage frappe les sociétés occidentales et a privé les salariés de leur capacité de négociation salariale. Dans de telles conditions, chaque part de revenu supplémentaire aura tendance à revenir aux actionnaires et non aux salariés. Sans pression des salariés, le capital est roi ».
On va voir que dans le cas du résidu du PCI dit bordiguiste, malgré une analyse « invariante » de classe, on tombe dans l’analyse sectaire qui évite les réelles questions en mettant en accusation les ouvriers, comme tous les bobos gauchistes ou les élites du PS ne se gênent pas pour, ce faisant, justifier le chaos du multiculturalisme et la sordide « tolérance religieuse ».

POURQUOI LES BORDIGUISTES VEULENT SE CACHER DERRIERE LA GIROUETTE DIEUDONNE ?

Dieudonné comme girouette on ne fait pas mieux, mais si la girouette n’était pas celle quo’n croit ? L’article du Prolétaire n° 510, de ce début d’année, commençait bien en rappelant la période électoraliste gauchiste de ce clown ; j’ajoute que Cohn Bendit était venu lui apporter son soutien à Dreux dans la lutte contre « le facho Le Pen ». Puis retour de veste et enfin moment promotionnel pour le petit espagnol en vue du poste de Premier ministre, qui, sur une estrade aux côtés du triste sire BHL, dénonce l’antisionisme comme seconde forme de l’antisémitisme, voue Dieudonné aux enfers, etc. Avec mes compléments, un paragraphe plus loin on tombe sur la raison de l’article, répondre à un chti parti maoïste qui considéra que les indifférentistes à la querelle entre le clown et le premier flic de France n’étaient que de pauvres hères influencés par le texte « Auschwitz le grand alibi » ; quel intérêt de répondre à cela quand on sait que c’est probablement le football ou Canal + qui en sont responsables ?
Le Prolétaire bordiguien ne veut en réalité que s’aligner sur deux positions bobos gauchistes, et c’est regrettable pour un petit organisme qui se prétend féroce critique du gauchisme et de ses dérivés trotskiens en général[3]. Je rappelle que les gauchistes sont au pouvoir, il suffit d’examiner le passé politique de tous les ministres de Hollande et d’observer le procureur qui officie chez Ruquier tous les samedis soir, pour s’imbiber de moralisme antiraciste et de tolérance religieuse œcuménique.
La première position que le « radical » PCI prétend combattre concerne le « front populaire » envisagé par les neuneus maoïstes face à une menace fasciste (pourtant invisible hors des couples d’anars ou soliloques de demeurés) qui sent l’horrible « interclassisme », mais se défend d’être antifasciste de classe[4], tout en noyant le poisson par un couplet sur l’inoxydable « antifascisme démocratique ».
La deuxième position, qui en profite pour faire passer au second plan l’antisémitisme (et il est en effet secondaire dans les pays anciennement développés) va nous expliquer, carrément avec l’argumentaire gauchiste de base, qu’est-ce qui divise de nos jours le monde ouvrier :
« Mais le racisme qui divise actuellement les rangs ouvriers, ce n’est pas l’antisémitisme, mais le racisme et la xénophobie nationaliste contre les travailleurs immigrés et les étrangers, l’idéologie qui les paralyse, c’est l’idéologie démocratique dont l’antifascisme est un des fleurons, et le respect superstitieux de l’Etat qui en est la conséquence. C’est bien pourquoi ce racisme et cette idéologie sont en permanence diffusés par le multiforme appareil politique et propagandiste de la bourgeoisie, et repris par ses laquais ».
« Racisme diffusé en permanence par l’Etat » !? Au moins les gauchistes ne sont pas aussi outranciers en
n’en accusent que le FN. Tout faux les bordiguiens, au contraire – quoique Valls soit chargé du sale boulot d’expulsion – tous gémissent, dandinent et ergotent intransigeance antiraciste et respect de toutes les croyances, même les plus indigestes.
Notre infime PCI tombe dans la caricature de secte gauchiste et se déleste au passage du marxisme. Ce n’est pas le racisme qui divise les ouvriers mais la CONCURRENCE. La concurrence n’est pas forcément raciale, même si elle peut générer un rejet de l’autre (quelle que soit sa race du fait qu’il « me pique la place »). Comme n’importe quel bobo jugeant du haut de son loft ou de son 4X4, voilà notre bordiguiste de service qui prend des airs méprisants pour ce qu’il caractérise comme « xénophobie nationaliste » contre immigrés et « étrangers » ; l’ouvrier moyen serait pris en sandwich entre ce « racisme » (inculqué par l’Etat, car les ouvriers « français » ne peuvent penser par eux-mêmes seul le parti imaginaire peut le faire à leur place) et « l’idéologie démocratique ». Or même ce deuxième clapet de la mâchoire n’est plus la réalité de classe vu les taux d’abstention.
Les prolétaires en général ne peuvent pas être racistes, même si ce phénomène existe en leur sein. Le racisme avéré lorsqu’il est utilisé pour juger de catégories sociales doit prendre en compte la situation précise, la catégorie, le type de personne, les raisons de sa jalousie (car le racisme est une manifestation de jalousie inconsciente) ; autant dire que c’est un non sens en terme de raisonnement, et qu’il n’est pas étonnant que les commentateurs laquais disent « la classe ouvrière est raciste » ; cela ne recoupe aucune réalité ni sociologique ni politique.
Ce qui eût été plus digne d’un prétendant au parti comme guide du prolétariat, aurait été qu’il se pose les questions des « inquiétudes », des « soucis », des « interrogations », des « étonnements », des « incompréhensions » etc. qui se posent dans la classe ouvrière face au mode de vie et au type d’environnement communautariste qui lui est proposé au quotidien.
Avant d’aller à l’essentiel (qui démontrera l’impuissance des dernières sectes marxistes à dénoncer les religions et les prérogatives intégristes dans le quotidien) notons qu’il est lamentable qu’un cercle qui prétend saluer « Le 8 mars, journée prolétarienne et communiste » ignore carrément l’humiliation quotidienne des femmes sous l’islam, les mutilations sexuelles en Afrique au nom de cette même croyance moyenâgeuse, pour nous ressortir un texte poussiéreux et anachronique du pudibond Lénine. C’est sans doute pour ne pas porter atteinte à la « préférence immigrée » bordiguienne qui a supplanté « l’ouvrier blanc raciste »[5];
 
SORTIR DES SECTES POUR OUVRIR LES YEUX

Il faut avoir lu  « La République ou la burqa : Les services publics face à l'islam manipulé » (nov 2009) de Dounia et Lylia Bouzar et arrêter de taxer la classe ouvrière en France de racisme quand l’Etat orchestre la division religieuse et communautariste jusque sur les lieux de travail. La fameuse tolérance religieuse vient nous faire chier même sur le lieu de travail. Résumé du book :

Un salarié peut-il réclamer un local de prière sur son lieu de travail, refuser de serrer la main à des collègues féminines ou à des clientes, imposer ses congés pour le ramadan ? Inversement, le DRH peut-il interdire le port du foulard à une chef de service, ou celui de la barbe à un commercial ? Le plus grand flou règne sur ces questions, qu'on ne peut résoudre simplement, comme on le ferait dans le service public, en faisant appel au principe de neutralité. L'enquête de Dounia et Lylia Bouzar, anthropologues du fait religieux, montre que l'on oscille en général entre un dangereux laxisme (par crainte de paraître raciste ou islamophobe) et des pratiques discriminatoires. Mais tous les plans de la société sont concernés par les exigences musulmanes : piscine uniquement pour femmes, cantines halal, crèches avec employées voilées, hôpitaux avec médecins strictement féminins pour les femmes, etc. Le livre égrène les nombreux cas de violences masculines des « immigrés préférés » qui considèrent que le corps de leur femme est leur propriété privée[6] et butent qui un docteur, qui un infirmier, quand les menaces de mort se généralisent contre enseignants, directeurs d’école ou simple voisin qui a laissé pisser son chien sur la clôture. Dounia et Lylia Bouzar sont certainement de dangereuses racistes qui votent FN !
L’immixtion du religieux le plus arriéré (argument de colonialiste n’est-ce pas ?) dans la vie de tous les jours et dans le cadre de l’entreprise est une superbe opération de division de la part de l’Etat. Cela handicape lourdement toute résurgence de classe. Croire comme le PCI qu’il suffira d’un « retour aux principes et aux méthodes de la lutte de classe indépendante » est un rêve de doux dingue si ce n’est se ficher du monde en proclamant par ailleurs qu’il faut ouvrir toutes grandes les portes à la misère du monde et « régulariser TOUS les sans-papiers ». Ainsi après avoir traité les ouvriers nationaux de racistes on promet la lune aux ouvriers errants sans papier, mais c’est écrit dans un petit journal que plus personne ne lit. A part moi parce que je suis l’anthropologue bénévole du maximalisme en déshérence.

J’ai souvent rappelé, dans le cas de la France, que c’est à l’époque du gouvernement Jospin, mais même aussi au temps de Giscard, que l’introduction du religieux dans le monde du travail avait été sponsorisée même par  certains syndicats. Nos révolutionnaires maximalistes ne se sont jamais prononcés là-dessus, je les questionne donc tous (et répondez si vous avez des arguments) :
-          Les revendications religieuses font-elles partie des revendications immédiates du prolétariat ?
-          Doit-on soutenir un compagnon de travail qui réclame une salle de prière ?
-          Doit-on comprendre qu’une collègue vienne voilée au travail et refuse de serrer la main ?
Pour l’heure, je persiste à dire qu’on est dans une sale période de réaction et que je ne suis OK qu’avec une seule revendication : que tous nous puissions profiter de toutes les diverses fêtes religieuses à titre de congé supplémentaire !

ANNEXE SUR L’IMMIGRATION CROISSANTE :
A LIRE SUR ATLANTICO : «Les Roms ou la France bobo face à ses hypocrisies ».
« … Bien sûr, parler d’invasion est hors de propos, mais la situation actuelle est des plus favorable à une immigration intra-européenne appelée à prendre de l’ampleur, surtout chez ceux qui sont poussés par le vent de la misère alors que s’offre à eux un espace européen ouvert au nom du marché sans frontière que l’Union européenne a cru bon de créer. En réalité, on a fait prévaloir dans la construction européenne le Marché sur toute autre considération, en créant un espace de libre circulation des hommes parallèlement aux capitaux, sans le moins du monde anticiper sur les disparités sociales des Etats membres. C’est cela qui crée le phénomène d’immigration actuel des anciens pays de l’Est communistes vers les pays développés de l’Ouest à fort niveau de protection sociale. La France est de ce point de vue d’ailleurs en haut du palmarès et de plus en plus prisée. (…)
On sait par exemple que, les mesures prises pour rendre plus facile l’accès au statut de mineur isolé étranger en France par la circulaire Taubira, mise en œuvre à ce sujet en novembre dernier alliée à la circulaire Valls de 2012, ont fait se multiplier les candidats à ce statut. Ceci, alors que fréquemment des majeurs se trouvent reconnus à présent comme mineurs du fait du protocole actuel de prise en charge qui avant lui, étaient déclarés majeurs. On constate le doublement du nombre de mineurs isolés étrangers en quelques années (10.000) avec un phénomène qui s’accélère, débordant littéralement les services de l’Aide Sociale à l’Enfance des départements avec des financements qui explosent.
Là encore, on attend que la situation devienne intenable pour réagir, c’est-à-dire que des Présidents de Conseils généraux refusent d’accueillir de nouveaux mineurs isolés qui sont actuellement répartis sur toute la France, pour s’interroger. Qu’en sera-t-il de leur intégration si on laisse filer les choses et est-ce bien rendre service à ceux-ci que de ne pas réagir en laissant un véritable appel d’air se faire ainsi en direction d’une immigration économique qui utilise cette voie d’eau pour s’installer en France ? Les mineurs isolés qui ont besoin d’être accueillis sur notre sol pour de bonnes raisons, risquent bien de se retrouver noyés derrière cette immigration économique cachée derrière de bonnes intentions gouvernementales qui risquent de s’avérer irresponsables à l’arrivée, pour faire imploser tout simplement le système. Sans oublier au passage ce que cela fournit d’arguments en or à l’extrême-droite ».


[1] Dans sa lettre à JB Schweitzer du 10 oct 1868, Marx explique à son interlocuteur que l'Association de Lassalle a été fondée durant une « période de réaction » et que : « Après un sommeil de quinze ans, le mouvement ouvrier a été tiré de sa torpeur en Allemagne par Lassalle… ».

[2] Le cas illustrant le mieux hélas, cette atrophie en secte religieuse est évidemment le CCI – Courant Complexé Interne – dont vous avez eu vent des derniers procès et délires sur ce blog. Les paranos du CCI feront un appel au « milieu révolu » pour dénoncer une attaque policière conjointe contre CCI et PCI …dont mon article modeste sera la preuve incontournable !
[3] Besancenot n’est plus facteur à vélo à Neuilly, mais guichetier dans un vulgaire autre arrondissement ; j’en profite pour rappeler que les arrondissements ont été définis comme un escargot à l’envers.
[4] « … la défense intransigeante de positions anticapitalistes de classe y compris dans la lutte contre la réaction fasciste : on l’a encore vu lors des réactions au meurtre de Clément Méric ». Où est donc cette « réaction fasciste ? ». Et le meurtre circonstanciel du petit Méric n’a pas plus démontré de lucidité politique chez les anciens comme chez les nouveaux militants d’extrême gauche et d’ultra-gauche rangés des pavés.
[5] Et cf ; mon livre « Immigration et religion » page 228 et suiv., qui gêne apparemment beaucoup de monde dans l’ultra-gauche et chez les nanards gauchistes.
[6] Je pensais que les bordiguistes étaient pour la suppression de la propriété privée, le respect des femmes et la liberté pour la science médicale !

mercredi 21 mai 2014

LES POUPEES GIGOGNES NATIONALES DE L’EUROPE ET L’ELECTEUR BREDOUILLE




Les élections européennes n’intéressent pas grand monde sauf les vieux qui veulent se rendre utiles ou refuser de croire à leur mort sociale. La propagande des partis en lice est franchement ridicule, même la pub pour la lessive de votre machine à laver ou les clips pour l’eau de Cologne sont mille fois plus brillants que cette pauvre réclame pour aller voter pour un baril de politiciens voire surtout un tas de parasites inconnus. Les Verts se jettent un chiffon de papier de tête de liste à tête de con, Copé ferait fuir un aréopage de ménagères en quête d’un charcutier honnête, le traître syndicaliste Martin danse avec les politicards du PS, le vieux PCF exhibe une mémère qui ne cache rien des outrages du temps, gésier de dindon, bajoues, masse corporelle en forme de tonneau (avec la main gauche qui a la tremblote) qui marmonne que voter communiste permettra de dire merde au capitalisme dans l’intérêt… de la France. Il est vrai que la majorité des électeurs sont désormais, vieux, moches, obèses, et qu’il faut leur faire croire qu’ils ne sont représentables que par aussi moches qu’eux[1].

Mais il y a pire, les braves électeurs ne connaissent plus vraiment les engeances électorales qu’ils sont sommés de choisir ; l’Europe opaque c’est aussi des partis au-dessus des partis ! Il existe une noria de partis politiques européens sur laquelle s’est penché un journaliste de Libé D.Albertini :
« Vous n’en entendez jamais parler, vous ne pouvez pas voter pour eux ni même, pour la plupart, y adhérer. Et pourtant, les partis politiques européens existent. En 2014, treize formations transnationales, officiellement reconnues, reçoivent des subventions européennes. Comme le Parti populaire européen (PPE), principale formation de droite, le Parti socialiste européen (PSE), les centristes de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE), ou encore les radicaux du Parti de la gauche européenne (PGE). Ces mouvements sont d’un genre particulier, puisque leurs membres sont eux-mêmes des partis : ils regroupent en effet des formations nationales aux idées identiques ou similaires. Ainsi, le PPE, qui domine actuellement le Parlement européen, regroupe une cinquantaine de partis libéraux-conservateurs de l’UE, dont l’UMP française. Le PSE comprend 33 partis sociaux-démocrates, et notamment le Parti socialiste. Le Parti vert européen représente 32 mouvements, y compris Europe Ecologie-les Verts; quant à la très eurosceptique Alliance européenne pour la liberté (AEL), elle affiche 7 membres dont le Front national. Mais ces coalitions européennes méritent-elles vraiment le titre de parti ? »
«La question se pose depuis longtemps, souligne Francisco Roa Bastos, docteur en sciences politiques et spécialiste du sujet. Le problème est qu’on ne sait pas définir précisément ce qu’est un parti. On sait, en gros, que ce sont des entreprises politiques qui tentent d’arriver au pouvoir. Mais en Europe, où se situe le pouvoir au juste ? Qui plus est ces partis n’ont pas vraiment de militants. Ce sont donc surtout des structures décoratives.» Mais il existe un pouvoir décisionnel totalitaire et incontrôlable qui ferait passer le centralisme stalinien pour un gage de pureté électorale en voie de disparition presque regrettable.
Ces partis opaques supra-nationaux ou transnationaux, qui sont plutôt des clubs des élites bourgeoises, organisent régulièrement des congrès pour élire leurs instances dirigeantes, des réunions entre leaders… Mais c’est une coordination très faible, une sorte de club politique. Les plates-formes communes en question sont très vagues puisqu’elles doivent être acceptables, au PSE par exemple, à la fois par les travaillistes britanniques et les socialistes grecs». la plupart de ces partis n’acceptent pas de membres individuels, à l’exception de leurs propres parlementaires européens et des élus nationaux d’un parti membre. Seuls la Gauche européenne, l’ALDE, l’AEL, les EUDémocrats et le Parti démocrate européen ouvrent clairement cette possibilité –  toutefois assortie, chez certains, de conditions particulières et de restrictions au droit de vote dans les instances internes. Il existe une foule de possibilités sous le coude des invisibles oligarques européens pou varier à l’infini ghettoïsation et communautarismes – toujours pour dissoudre toute alternative internationaliste – par exemple la création de circonscriptions transnationales, franco-allemandes par exemple, réunissant des électeurs des deux côtés du Rhin…

Il y a plusieurs années certains commentateurs, pour ne pas dire des amis involontaires de l’actuel FN se plaignaient de voir se profiler une Europe des régions, une Europe sans Etats nationaux, sortes de nations affaiblies par le retour des féodalités régionales. En même temps ils ne celaient pas une partie de la vérité de la domination étatique, l’institution de la morale multiculturelle : toutes les nations divisées en ghettos et communautés, fondées sur un réflexe identitaire du repli sur soi et du rejet des autres. Tout cela mêle le vrai et le faux, le réel et l’exagéré. L’Etat a toujours régné en maintenant ghettos, groupes d’intérêt et de pression, mais sans accepter de se laisser marcher sur les pieds dans ses zones géographiques d’influence, mais avec le chapeautage européen il n’en est plus de même au niveau administratif, juridique, économique et politique.
Comme les partis politiques, supervisés eux-mêmes par des clubs transnationaux, les nations ne sont plus ce qu’elles étaient.

La décentralisation, la délégation du pouvoir à des bourgeoisies ou des mafias locales n’est certes pas un phénomène nouveau depuis le court XXe siècle. On ne peut comprendre le problème à partir de l’infiniment petit où reste ce colloque entre bourgeois. Il faut partir des visées des impérialismes dominants pour comprendre de quoi il est question. Prenons le moment de la décolonisation. Par exemple, après 1945, Angleterre et France durent se résoudre à évacuer fissa leurs anciennes colonies. Kennedy vint le dire explicitement à De Gaulle à Paris en 1961 concernant l’Algérie. Cependant, l’Algérie n’a jamais cessé d’être un problème insoluble, même indépendante. Pourquoi ? Parce que ce pays est trop loin des Etats-Unis et reste proche par « facilités » économiques de l’ancienne puissance coloniale. Les Etats-Unis n’ont jamais réussi à y établir des relations privilégiées.

Les vieilles nations européennes ont constitué un socle apparemment indestructible de traditions, non pas du sang (bien que souvent sanguinaires dans leurs guerres passées), mais nationales, économiques et culturelles, perpétré pour le profit des bourgeoisie séculaires autochtones. La France, comme l’Angleterre, l’Italie ou l’Allemagne sont des réalités plus solides que l’assemblage artificiel trop récent concocté après 1945 de la Serbie, de la Croatie, du Monténégro et de la Slovénie unifiés provisoirement dans l’étau des anciens blocs vainqueurs sous le nom de Yougoslavie. De même, l’unification à marche forcée de la zone contrôlée par l’ex-URSS, ne pouvait pas survivre à l’effondrement du centre impérialiste de Moscou. Le partage du monde, après les deux guerres mondiales du XXe siècle n’a jamais cessé d’être remis en cause. Pendant les guerres dites de la décolonisation, les gangsters impérialistes n’ont pas cessé de se mesurer en Afrique et en Asie, sous le masque d’Etats fantoches qui martyrisèrent leur prolétariat et eurent pour but de les couper de tout lien de classe avec leurs frères de misère, les prolétaires d’Europe et d’Amérique, grâce à la théorie terroriste qui, de Mao à Fanon, Sartre et Guevara, ne cessa d’exalter comme un acte révolutionnaire le fait de tuer « l’homme blanc », déviation de la théorie communiste d’émancipation du prolétariat comme seul avait su faire le nazisme avec sa prétention à éliminer les races inférieures.
Le nazisme – exemple exceptionnel d’ « Europe unie » - demeure un vivier de leçons politiques « européennes » pour le contrôle des régions conquises à nos démocratiques impérialistes modernes. En remerciant au passage le Centre de Documentation Juive Contemporaine, voici ce qui fut trouvé dans les archives nazies et porté à la connaissance du public dès 1950. Le document nazi s’intitulait : « Création des bases juridiques pour la politique allemande en Pologne selon des points de vue de politique ethnique » :
« Il faut veiller à ce que l’amertume et la haine du peuple polonais ne se dirigent pas exclusivement contre le Reich mais que des états de tension subsistent également avec le bolchévisme (sous-entendu le stalinisme, ndt), les Juifs, les Ukrainiens, les Blancs-Russiens et les Protestants. Le dynamisme produit par une telle amertume ne doit pas éclater dans une seule direction chez tout le peuple polonais. On peut y parvenir en évitant une centralisation trop forte et une juridiction trop uniforme et en donnant la préférence plutôt à une décentralisation discrète, voire à une division par cantons. Pour les divers districts, on pourrait prévoir une réglementation absolument différente par la création de régions polono-juives, polono-ukrainiennes, polono-blancs-russiennes, catholico-protestantes… »[2]
A lire cela, on comprend mieux les campagnes de l’hyper-puissance américaine sur la Shoah de nos jours : exciter la haine envers les présumés « meneurs du monde juifs », susciter l’exaspération entre les populations européennes (et partout ailleurs) de mille manières pour se présenter au monde comme la blanche colombe la juridiction punitive des réflexes ethniques ou « fâchistes » qu’elle sait si bien organiser et planifier d’Europe en Asie et Afrique.

La force de l’impérialisme américain par rapport aux pachydermiques occupations des ex-puissances coloniales ou des chars nazis, est d’avoir compris qu’il n’est pas besoin d’occuper les pays et qu’on peut
fort bien les subordonner économiquement et sous parapluie militaire. C’est une occupation indirecte, mille fois plus efficace que la barbarie nazie, cent mille fois plus efficiente que la conquête pachydermique des territoires qui engendre résistances et dénonciations frontales du conquérant face à l’univers entier[3]. Dans ce sens, l’idéologie de la « mondialisation » sans fard n’aura été qu’un nouveau vernis idéologique pour supplanter l’inquiétant « internationalisme », tout comme l’idée européenne dès 1945 n’a été qu’une singerie de l’internationalisme prolétarien face à la souveraineté nationale périmée et à l’impérialisme russe.

Le maintien des nations dans un cadre géographique plus large avait été prévu par Marx

Pour Marx, la colonisation était le corollaire d’un processus historico-économique du monde[4]. Devenue bourgeoise, l’aire européenne étendit ses prérogatives au monde entier. Cette tendance à l’expansion universelle, comme le dit Miklos Molnar,  n’est ni son mérite, ni sa faute : elle relève de sa nature : « Contrairement aux formations historiques précédentes, la société bourgeoise ne saurait « tolérer » l’existence simultanée et prolongée d’autres sociétés cantonnées dans leur isolement. Elle « oblige », comme le dit Marx, « toutes les nations à faire leur… le mode de production bourgeois ». Depuis toujours, Marx et Engels voyaient dans les « grands ensembles » étatiques le gage du progrès contre la tendance au maintien des particularismes rétrogrades par définition. La marche de l’histoire procédait pour eux d’une unification du globe vers une existence planétaire de l’espèce humaine : « vers une histoire universelle qui prend le pas sur l’existence et l’histoire locales » [5]Incapable de dénoncer réellement la mondialisation les résidus du maximalisme révolutionnaire montrent leur ignorance de la pensée de Marx. L’ouvrage de Boltanski et Chiapello[6]  bien que basé infra-politiquement sur l’étude de la seule littérature moderne du management, décrit comment le capitalisme a su s’adapter, surtout en pillant la théorie marxiste mondialiste. Mais sous la fin peu probable des hiérarchies managériales et une gestion de type autogestionnaire très relative, demeure une auto-exploitation et le maintien des classes sociales avec des inégalités actuelles décuplées comparées à celles du milieu du siècle dernier.

Avec la célèbre formulation sibylline du Manifeste Communiste de 1848, Marx ne nous aidait pas tellement à comprendre comment dépasser le capitalisme à son niveau de fausse mondialisation : « Abolissez l’exploitation de l’homme par l’homme, et vous abolissez l’exploitation d’une nation par une autre nation. Lorsque l’antagonisme des classes, à l’intérieur des nations, aura disparu, l’hostilité de nation à nation disparaîtra ». Plus facile à dire qu’à faire. Au XIXe siècle c’est Proudhon qui avait raison contre Marx, à une époque où la petite bourgeoisie était encore dominante. Au long terme, l’histoire a donné raison à Marx avec le développement incontestable d’un prolétariat mondial, pourtant conchié ou méprisé par les média bourgeois, dont la nécessité (sociologique s’entend) sert à masquer l’importance pour la marche du système d’exploitation, peinard pourtant tant que le prolétariat est incapable de se doter de véritables partis révolutionnaires.

Dans leurs écrits ultérieurs, Marx et Engels ont évidemment un peu plus précisé les choses en considérant que seule une révolution simultanée dans les pays industriels les plus développés pourrait mettre fin à la domination mondiale de la bourgeoisie et ouvrir par cela l’ère du socialisme[7]. Ils insistaient contre les libéraux et les anarchistes sans craindre le paradoxe sur le fait que c’est la production capitaliste qui crée grâce à son niveau élevé, les fondements du socialisme futur. Prenant en compte l’inégalité du développement capitaliste,  ils prévoyaient des possibilités révolutionnaires (en Russie par exemple) mais la voie royale au socialisme était restée pour eux celle du capitalisme occidental pour éviter de tomber dans un communisme « monacal » dont lequel sont tombés effectivement les bolchéviques, ce qui ne fait pourtant pas de leur tentative hardie une révolution bourgeoise.
Pour se poser réellement la question de la révolution, il devenait nécessaire que le capitalisme, mondialement, ne soit plus ascendant, ne soit plus considéré comme progressif. La théorie de l’impérialisme de Lénine, comme stade suprême du capitalisme, fit une séparation entre impérialisme et capitalisme. A côté de la lutte des prolétaires dans les pays industrialisés, devait donc se développer une lutte anti-impérialiste dans les colonies, pour y créer une bourgeoisie et un prolétariat indépendants des nations dominantes déjà constituées. Cette théorie, qui voulait brûler les étapes dans l’excitation de la réussite révolutionnaire en Russie, était opportuniste d’autant que le développement inégal du capitalisme allait rester… inégal. Tout naturellement cette théorie fut récupérée par le stalinisme et la bourgeoisie mondiale à des fins autres que l’émancipation des peuples, pour justifier le partage…impérialiste du monde moderne. Marx n’était pas devin. Lénine lui avait le souci de la continuité du combat révolutionnaire, mais l’évolution naturelle du monde capitaliste ne dépendait pas du vouloir d’un théoricien bolchévique, limité aussi par son époque. Pour Marx, à la source, c’est l’unicité bourgeoise, capitaliste du monde qui est la condition nécessaire pour passer à l’assaut final contre ce même monde bourgeois (cf. M.Molnar) certainement pas pour recommencer l’expérience « monacale » russe. En ce sens nous pourrions aller jusqu’à dire que les grands impérialismes ont travaillé dans le sens de l’unicité communiste du monde, tout en démontrant par leurs rivalités perpétuelles, leur… incompétence !

L’Etat-nation, qu’il soit américain, français, tunisien ou ukrainien, est archaïque, mais il a représenté une cohérence que n’auront jamais les régionalismes et divers communautarismes. La souveraineté nationale n’est plus un concept politique efficace, Il ne s’agit pas non plus d’une décomposition de l’Etat-Nation, l’idée chauvine reste utilisée de manière dominante au milieu de la flopée des revendications régionalistes ou identitaires. La formulation d’Hannah Arendt -  « l’Etat-Nation se survit à la manière d’un cadavre ambulant dont l’existence fausse est artificiellement prolongée par des injections répétées d’expansion impérialiste » - était déjà désuète et une apologie de l’impérialisme US au siècle dernier ; jamais on n’a autant utilisé les histoires de « souveraineté nationale » que depuis la chute de la maison stalinienne, parce que dans la crise mondiale la bourgeoisie ne peut illusionner sur des solutions locales, régionales archaïques, mais a encore besoin de « l’esprit national » pour dissoudre et embourber toute réelle conscience de classe du prolétariat rétif à toutes les arriérations régionalistes et communautaristes dont on lui fait subir tous les accoutrements et prérogatives juridiques; enfin et surtout en cas de guerre mondiale le prolétariat - qui n'existe pas comme somme de communautés ou de religions - ne peut être mobilisable que sur des critères larges et citoyens c'est à dire nationaux, quoiqu'on nous assure que certains, un peu partout, veulent mourir pour Allah... mais qu'ils ont aussi une patrie!

Dans la compétition économique exacerbée qui ne peut déboucher sur une guerre mondiale à cause du prolétariat américain et européen, les Etats dominant militent pour l’euthanasie mentale du prolétariat. Leur type de système électoral européen est encore plus chauvin que le système national parlementaire. Il est demandé à l’électeur de choisir son représentant « français » (ou italien, ou allemand, etc.) au parterre des parasites politiques de ce pouvoir européen opaque et incontrôlable ; mais au fond typique du pouvoir « national », par exemple ni les ministres ni les fonctionnaires d’Etat ne sont élus. La classe bourgeoise, sous la baguette ou plutôt la houlette de son commis principal (certes élu par le financement électoral financier) choisit son personnel aux ordres des lois de l’économie bourgeoise. En ce sens l’élection européenne n’est pas plus pourrie que les élections nationales.
Hélas ce système de houlette électorale peut s’avérer une roulette russe. Dégoûtés par la succession alternative et récurrente des partis de la gauche bourgeoisie et de la droite bourgeoise – et logique avec l’exigence de devoir citoyen – une masse d’électeurs est prête à envoyer au boxon européen des profiteurs – politiciens parasites – du FN. Il ne s’agit plus alors d’un vote protestataire mais de connerie pure.



[1] La mère Le Pen bat des records de laideur. Même ganache que le père et cheveux gras aplatis comme les pauvresses des quartiers qui n’ont plus les moyens d’aller chez le coiffeur. Le FN ne s’adresse pas à la clientèle bien pomponnée et coiffée  chic des beaux quartiers !
[2] In L’Allemagne et le génocide de Joseph Billig, ed CDJC, 1950. En ce sens l’islamophilie régnante joue la même fonction paralysante et tétanisante que la division raciale entretenue par les nazis ; ainsi la mise en accusation du policier de Trappes qui faisait son boulot en sermonnant une tarée obscurantiste ultra voilée, va encourager les fonctionnaires à laisser se répandre les accoutrements coraniques (ce qui est déjà laxisme courant dans les banlieues risquées): Un policier qui avait participé au contrôle d'identité mouvementé d'une femme portant le niqab, déclencheur des violences l'été dernier à Trappes (Yvelines), a été mis en examen, soupçonné de propos islamophobes sur sa page Facebook, a indiqué mardi le parquet de Versailles. Le parquet a requis le 26 mars son renvoi devant le tribunal correctionnel, à l'issue d'une information judiciaire pour "provocation à la haine raciale ou à la violence" confiée à un juge d'instruction. Il a été mis en examen le 30 janvier. (cf. Le Point et aussi tout le tintouin autour de la crèche Baby loup).

[3] En ce sens, les manœuvres de Poutine – son retrait des forces militaires de la frontière ukrainienne – jouent sur les nerfs de ses adversaires sans se ridiculiser face au monde entier, et en faisant jouer en interne ses services à barbouzes.
[4] Dans son excellent ouvrage « Les cocus de la révolution (voyage au cœur du printemps arabe) », Mathieu Guidère ne montre pas seulement l’avachissement dans l’arriération moyenâgeuse des pays arabes, mais rappelle que tout ne fût pas négatif dans la colonisation (ed autrement 2013). Je pense même qu’il leur faudra une nouvelle colonisation humaine pour sortir de la misère et de l’abrutissement religieux !
[5] Cf. Lire L’idéologie allemande, ed sociales, 1968.
[6] Cf.« Le nouvel esprit du capitalisme ».
[7] Cf. l’excellente contribution de Miklos Molnar, in poche Gallimard.