PAGES PROLETARIENNES

vendredi 2 mai 2014

EN UKRAINE LES GRANDES PUISSANCES TENTENT D’ALLUMER L’INCENDIE AVEC L’AIDE DE LEURS AMIS… néo-nazis



La bataille entre Kiev et Moscou se poursuit de façon heurtée sur les fronts militaire, économique et de moins en moins diplomatiques. A Kiev, des membres des unités spéciales de la garde présidentielle – présidence improvisée à la suite de l’obscur coup d’Etat de la place Maïdan - à bord d’une dizaine de blindés, ont encerclé le bâtiment du parlement, et des tireurs d’élite ont été parachutés sur le toit. Soucieux de priver d’arguments les séparatistes, le gouvernement ukrainien auto-fabriqué a annoncé envisager un référendum sur l’unité de la nation ukrainienne et sur la décentralisation en parallèle de l’élection présidentielle anticipée du 25 mai. La bourgeoisie russe a qualifié l’idée de "cynique" et répété que Kiev devait cesser de "mener des opérations militaires contre son propre peuple", en allusion à l’opération "antiterroriste" lancée par le simili gouvernement pro-européen.

EUROMAIDAN CONTRE RUSSOSLAVIANSK

De même que l’Europe américanophile avait soufflé sur les premières braises pour faire tomber le régime pro-Moscou, le Fonds monétaire international prend le relais. Il avait voté jeudi un plan d’aide de 17 milliards de dollars puis s’est mis à déplorer que ce plan devrait être "remanié" en cas de perte des régions de l’Est. Selon le Fonds  des Menteurs Internationaux, les provinces de l’Est (Donestk, Lougansk, Kharkiv) représentent plus de 21% du produit intérieur brut (PIB) du pays et 30% de sa production industrielle. Conditionnés à des mesures d’économie drastiques, ces 17 milliards de dollars de prêts promis sur deux ans par le FMI à l’Ukraine sont donc conditionnés par la reprise en main militaire des provinces du sud-est. Le bain de sang qu’on nous prépare avec difficultés sera donc bien le résultat des manœuvres de la bourgeoisie occidentale comme la défense acharnée et hypocrite de la sphère d’influence russe par Poutine et ses hommes de main.
Après avoir semblé tergiverser longtemps, voire impuissante à endiguer l’avancée et l’arrogance des « séparatistes » pro-russes, le gouvernement fantoche de Kiev a lancé l’armée à Slaviansk pour reprendre le contrôle de cette ville tombée aux mains des « rebelles » pro-russes (animés par de véritables militaires russes et leurs amis « fachos » comme on va le voir). C’est dans cette cité de 100.000 âmes que sont retenus, depuis une semaine maintenant, les onze observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). 
Pendant l’assaut, deux pilotes ukrainiens auraient été tués et leurs hélicoptères été abattus par des lance-roquettes portables des envoyés spéciaux des mercenaires poutiniens. Il y aurait déjà beaucoup de morts du côté des pro-russes
Si la Russie dément téléguider ces troubles, le Kremlin a instrumentalisé illico l’action du gouvernement de Kiev, la désignant à la « communauté internationale » comme «raid de représailles» ; saisissant l’occasion pour clamer que cet assaut démolit l’accord de Genève, conclu à la mi-avril entre l’Ukraine, la Russie, les Etats-Unis et l’Union européenne. La bourgeoisie russe qui n’attendait que cette « faute » de Kiev peut plastronner à l’ONU en remettant en cause son engagement dans l’apaisement de la crise ukrainienne.µ

VERS UNE NOUVELLE YOUGOSLAVIE ?

Au-delà de Slaviansk, une douzaine de villes de l’Est du pays sont déjà passées sous le contrôle des séparatistes pro-russes. Ces derniers ont notamment mis la main sur les mairies, les sièges de la police et des services de sécurité. Après la Crimée en mars, l’Ukraine va-t-elle à nouveau perdre des territoires à l’Est?  Alexandre Tourtchinov, le président par intérim à Kiev prétend l’éviter. Mais l’Ukraine n’est pas la Russie, contrairement aux mensonges de divers journalistes. Elle n’est pas un conglomérat de territoires ethniques aussi divers que le puzzle yougoslave, bâti de bric et de broc lors du repartage du monde en 1945. La longueur de la mise à feu du bain sanglant de la guerre civile manifeste la réticence de la population prolétaire majoritaire de ce grand pays à choisir un impérialisme contre un autre, et une méfiance généralisée face au cortège des mafias successives au gouvernement.
Ce fantoche « par intérim » a réintroduit jeudi la conscription, c’est-à-dire le service militaire obligatoire pour les jeunes de 18 à 25 ans. Ses porte-voix ont a annoncé la tenue possible d’un référendum sur l'unité de la nation ukrainienne et sur la décentralisation en parallèle de l'élection présidentielle anticipée du 25 mai, espérant ainsi priver d’arguments les séparatistes vendus à Poutine, qui réclament un rattachement de l’Est de l’Ukraine à la Russie, ou eux aussi conserver l’unité nationale mais dans la sphère russe. Pour les deux clans rivaux, la nation ukrainienne peut difficilement être remise en cause, dans la mesure où il n’existe pas de frontière nette entre les parties orientale et occidentale de l’Ukraine, et cela complique d’une certaine façon les fouteurs de merde impérialistes rivaux. Nombre d’ukrainiens, frappés par la crise, ne font ni confiance à Poutine ni à l’Europe pour garantir un meilleur niveau de vie.
L’Ukraine de l’Est écoule déjà la quasi-totalité de ses productions industrielles en Russie, qu’il s’agisse de charbon, d’acier ou encore de turbines, mais au profit d’oligarques. Peu propice à mourir pour l’intérêt de… la nation ukrainienne ! Le Fonds monétaire international tente d’encourager la victimologie nationale interclassiste pourtant en appelant au sacrifice patriotiquecar son plan d'aide à l’Ukraine, doté de 17 milliards de dollars et voté jeudi, sera «remanié» en cas de perte des régions de l'Est. Pour comprendre la difficulté des impérialistes à lancer la guerre civile il faut se rappeler qu’en 1991, plus de 90% des électeurs avaient voté en faveur de l’indépendance de l’Ukraine face au big impérialisme russe, mais que celui-ci avait réussi à rentrer à Kiev par le cheval de Troie électoral.
Lors de mon premier article en février, je soulignais l’absence d’équipe de rechange crédible à Kiev et que le véritable déclenchement de la guerre civile se faisait attendre, bien qu’il sembla avoir débuté avec les dizaines de morts de la place Maïdan. Je notais déjà la polémique sur l’interprétation de ce qui s’était déroulé sur cette place ; d’un côté des partisans du président déchu et des méchants policiers avaient tiré à l’aveugle sur la foule amante de la liberté, de l’autre des « fachos » avaient tué d’innocents amoureux du parapluie russe. Je déplorais le vide politique pour le prolétariat ukrainien face à la corruption de toutes les factions bourgeoises nationales, sans oublier de noter le revival comique de la fausse blonde enrichie la mère Timochenko, qui n’abusa point les manifestants même sur chaise roulante. J’avais publié ensuite un communiqué du PCI, contenant une correcte analyse des difficultés ukrainiennes au carrefour de querelles pour la circulation des matières premières, mais espérant naïvement une entrée en lutte du prolétariat contre les divers bandits nationaux et impérialistes. Dans un article synthèse des prises de position du milieu maximaliste j’avais noté que le PCI tenait l’Europe pour responsable de l’allumage de l’incendie (alors que les impérialistes s’y mettent toujours à plusieurs pour allumer la mèche afin d’envoyer au casse-pipe prolétaires et populations), que la secte démente CCI rendait responsable le seul Ianoukovitch du rejet de l’affiliation à l’Europe occidentale que la fraction GIGC engageait le prolétariat à s’opposer à « l’impasse nationaliste » quand la TCI regrettait l’absence du prolétariat.

DES INTERETS IMPERIALISTES OPPOSES MAIS UN MEME ENNEMI DESIGNé

La propagande pro-occidentale se focalise sur le méchant Poutine. Joffrin et sa bande du Nobs nous ont abreuvé d’articulets sur la nouvelle place de la liberté (sans tarir d’éloges…) à Kiev.
Un peuple se levait en bandant pour le désir d’Europe. Jean Daniel se passait ce jour-là de son viagra éditorialiste. Tous communiaient pour que l’ukrainien moyen ne soit pas victime des sévices du nouvel Hitler moscovite. Mais, côté russe, on apprenait que Poutine était vachement populaire à demeure face aux évidentes « menées occidentales ». Il s’ensuivit l’annexion « électorale », plébiscitaire de la Crimée – que le « mou » Obama et ses acolytes européens dénoncèrent comme un méfait… alors que les criméens ne commirent que le crime de voter simplement dans l’urne en faveur de l’impérialisme qui leur promettait de raser gratis ; dieu qu’ils sont poilus en Crimée les russophones, surtout les popes !
Le must du succès poutinien reposait et repose toujours sur la dénonciation des « nazis qui ont tiré place Maïdan » sur les gens, en effet des groupes paramilitaires plutôt fachos ont opéré pour l’Europe américanophile et épaulé le président fantoche par intérim ou le fantoche président par intérim. Des photos ont circulé, des articles ont décrit le facho chef à Kiev.(cf. la photo de Mac Cain aux côtés du chef du Svoboda party Oleh Tyahnybok).
Hélas, côté russe, les « fachos » sont en bonne place pour servir l’Etat bourgeois. Le barde Alexandre Douguine, ami de Dieudonné et
Soral (en conférence ce week chez les fachos belges) , Raspoutine de Poutine fait partie des conseillers du Kremlin. Son but de conseiller : annexion d’une partie de l’Ukraine et reconstitution de l’empire russe. L’info vient du Nobs, comme quoi chaque camp peut arguer de ses vilains fachos pour se couvrir des dérives impérialistes. Pas besoin de cet abruti de Douguine (Mauvaiguine ?)pour une bourgeoisie russe qui veut protéger ses intérêts planétaires.
Il nous fallait noter ici cette propension des deux camps impérialistes, russe et occidental, pour mêler à la partie de poker ukrainienne cette salade des conseillers occultes fachos, où l’antifascisme des voisins, comme le vôtre, servirait des deux côtés une impulsion au casse-pipe de la part des prolétaires rêvant combattre les pires ennemis de l’électoralisme qui favorise tant les inégalités entre bourgeois et prolétaires…
Pour l’heure, aucune faction impérialiste n’a intérêt à porter le chapeau d’un conflit armé. Pour l’heure Poutine a beau jeu de dénoncer la « provocation » armée de Kiev quand il ne cesse de masser ses troupes aux frontières ukrainiennes et envoyer ses soldats déguisés pour aider les collabos fachos ukrainiens ; Hitler avait fait déguiser ses soldats en militaires polonais pour organiser une fausse attaque de la frontière allemande et justifier l’entrée en guerre de la Wehrmacht. Côté occidental, la sponsorisation du gouvernement fantoche (non élu) de Kiev ne vaut pas mieux : chantage aux aides financières aléatoires, exigence du rétablissement de la conscription, déluge médiatique de dénonciation de Poutine, envoi de 600 marines US, proposition d’interdire la langue russe, etc.

Mais à jouer avec le feu… en 1914 et en 1939 aucun impérialisme ne prônait la guerre mondiale puis l’engrenage s’est imposé… pas du tout irrationnellement.

La bourgeoisie mondiale a une telle trouille du prolétariat, ukrainien en particulier, qu’elle commence déjà à le ridiculiser via la presse française la plus américanosoumise le Nobs : « Actualité > Ukraine : la révolte > UKRAINE. Si les mineurs se réveillent…

UKRAINE. Si les mineurs se réveillent…


« On les repère facilement à cette ligne de khôl indélébile qui borde leurs yeux, cette poussière de houille dont aucun lavage ne peut venir à bout. Jeudi, ils étaient nombreux, au milieu des manifestants pro-russes qui ont violemment attaqué à coup de matraques et de barres de fer, le bâtiment où est hébergé le parquet de Donetsk. On les voit aussi sur les check-point au milieu des miliciens cagoulés qui contrôlent les véhicules entre Donetsk et Lugansk. Mais ils ne forment pas, pour l’instant, le gros des bataillons. Pas question de quitter la mine, une situation privilégiée dans cette région littéralement minée par le chômage… "Le patron nous a clairement dit qu’on serait viré après une seule journée d’absence", regrette Vadim, 24 ans, qui rêverait d’en découdre lui aussi avec "les fascistes de Kiev" comme on les appelle ici.

"Une fois lancés, rien ne peut nous arrêter"

Officiellement, les porte-paroles des syndicats de mineurs ont affirmé qu’ils n’étaient pas partie-prenante dans le conflit. Mais personne n’est dupe. La plupart d’entre eux ont le coeur côté Moscou. Un appel à la grève générale lancé au début de la crise pour "une Ukraine Unie", par un syndicat de mineurs Pro Maidan a fait un bide. Pour la plupart des mineurs, il n’y a rien de bon à attendre de Kiev. Venu avec une vingtaine de collègues sur cette place de Donetsk, où se rassemblent chaque jour sympathisants et activistes du mouvement séparatiste pro-russe, Vassili ne cache pas ses convictions : "Notre avenir est indissociable de celui de la Russie".
Une interview fabriquée, peu importe, il va falloir choisir votre camp prolétaires, pas celui de la révolution de classe, mais un des camps poussant au casse-pipe pour votre impérialisme ou celui du prolétaire en face…

2 commentaires:

  1. La guerre de classe apparait en Ukraine

    Aprés le massacre d’Odessa, constitution de l’armée ukrainienne (populaire) d’autodefense du Sud-Est qui agit partout :

    Ukraine: deux soldats blessés dans des assauts d'insurgés armés à Lougansk

    Kiev - Des insurgés armés pro-russes ont donné l'assaut samedi contre une unité militaire et un point de recrutement à Lougansk (est de l'Ukraine) blessant deux soldats, a indiqué la branche locale du ministère de l'Intérieur.

    Des troubles ont également été signalés parallèlement dans plusieurs autres villes de l'Est de l'Ukraine, selon les médias locaux.....

    ......Dans une vidéo diffusée plus tôt dans la journée, le gouverneur séparatiste autoproclamé de la région de Lougansk Valéri Bolotov avait annoncé la mobilisation totale de tous les hommes et a demandé aux représentants des forces de l'ordre de prêter allégeance à l'armée du Sud-Est, faute de quoi ils seraient punis d'après les lois martiales.

    A Donetsk, grande ville industrielle dans l'Est, les séparatistes ont pris d'assaut dans la soirée le siège des services de sécurité (SBU), ont rapporté les médias locaux.

    Quelque 2.000 personnes armées de matraques et de battes de baseball ont occupé le bâtiment, qui n'était pas protégé, en criant Russie! ou nous ne pardonnerons pas Odessa, ville portuaire du Sud où les violences entre pro-russes et pro-ukrainiens ont fait vendredi plus de 40 morts, principalement du côté des pro-russes.

    A Kostiantynivka, des affrontements ont été signalés entre séparatistes et forces de l'ordre près de la tour de télévision. Des tirs ont été entendus et le signal a cessé de fonctionner, selon les médias locaux.

    A Marioupol, des séparatistes ont bloqué la rue devant la mairie et brûlé de pneus. Des tirs ont aussi été entendus, selon les médias locaux.....

    http://www.romandie.com/news/Ukraine-deux-soldats-blesses-dans-des-assauts-dinsurges-armes-a_RP/474205.rom

    Incendie d’une banque a Mariupol: la foule met le feu à la banque de l’oligarque Kolomoiski

    Bank Torched To The Ground As Ukraine Expands Military Operation In East
    Submitted by Tyler Durden on 05/03/2014 21:24 -0400

    http://www.zerohedge.com/news/2014-05-03/bank-torched-ground-ukraine-expands-military-operation-east

    Slaviansk: pas de Russes parmi les insurgés (NYT)

    http://fr.ria.ru/world/20140504/201126131.html

    16:18 04/05/2014

    Il n'y a pas de Russes au sein des militants de la fédéralisation de l'Ukraine défendant la ville de Slaviansk, rapporte un correspondant du journal américain New York Times ayant passé une semaine dans le lieu du déploiement de la 12ème compagnie de la milice populaire de la "République populaire autoproclamée de Donetsk".......

    "Pour les gars siégeant à Kiev nous sommes des séparatistes et terroristes. Mais pour les habitants locaux nous sommes les défenseurs", a fait savoir le commandant de la 12ème compagnie se présentant comme Iouri.

    Les militants ont en outre avoué acheter des armes aux militaires ukrainiens corrompus, indique le New York Times...

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  2. Quelle guerre de classe? Notre anonyme est un fantaisiste de première...classe!

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