PAGES PROLETARIENNES

lundi 31 mars 2014

MUNICIPALES : LA DEMOCRATIE DEMAGOGIQUE[1]





VAGUE BLEUE ET BRUNE ET ARROGANCE ROSE


"Il faut se retrousser les manches pour sauver notre pays, les Français y sont prêts, mais à condition qu'ils comprennent à quoi servent leurs efforts, et à condition que ceux-ci soient équitablement partagés."
JM Ayrault Premier ministre (30 mars)
« Il peut nous arriver pire que le Front National »
Henri Guaino (supplétif de Sarkozy 30 mars)

Les élections municipales en France, on l’ignore, c’est avant tout l’intronisation de 36.000 PME avec à leur tête un « boss » élu dans des conditions dignes du féodal système censitaire. Le cru 2014 aura marqué les esprits pour la grosse baffe reçue par la gauche bourgeoise gouvernementale. Baffe toute relative même au premier tour car le PS demeure une puissante confrérie des élites cumulardes des pouvoirs majoritaire dans la plupart des assemblées de la démocratie démagogique. Au demeurant ce n’est pas la pire baffe que ce parti gouvernemental ait reçu au cours des quarante dernières années de consultation gérontocratique frauduleuse. Une abstention certes record : 36,45 %, soit, y inclus les non inscrits dont je suis, près de 16 millions de personnes qui ont compris que ce système était un royal foutage de gueule, et pas cette simple « crise du politique » qui fait partie du racolage recruteur quotidien du pain journalistique. On peut compter nombre d’opinions aléatoires parmi ces absents des urnes, c'est-à-dire une masse de prolétaires qui ne se sont jamais fait d’illusions sur la droite bourgeoise autant que sur sa gauche. Les absents sont aussi pour une bonne part ceux qui avaient choisi de voter Hollande plus pour virer le foldingue Sarkozy qu’avec de véritables illusions sur la faction de gauche pour résoudre la crise capitaliste ou endiguer le chômage. Les votants du FN proviennent plus souvent de la masse des artisans faillis, des paysans ruinés, des vieux solitaires aigris et des basses couches « assistées » de la classe ouvrière parmi laquelle un grand nombre d’ouvriers ou employés qui n’ont jamais travaillé dans de grandes entreprises et sans expérience de la force et de la solidarité de classe dominés par une mentalité d’assiégés[2]. Au second tour restaient en lice un sixième des communes… avec la capitale en ligne de mire du soit disant frêle esquif gouvernemental. Les conclusions bourgeoises furent pourtant les mêmes qu’au premier spectacle démagogique. L’électeur baleine focalisé sur les conséquences de l’impéritie bourgeoise dans son cadre de vie misérable devait rester mystifié sur LES CAUSES.
Disons tout de go qu’on aurait tort de faire du seul FN le seul réceptacle de tous les mécontentements surtout comparé à l’immense abstention, joyeuse preuve qu’on ne peut pas prendre éternellement les prolétaires majoritaires pour des buses. Du fait de l’organisation électorale millimétrée c’est en général la faction qui avait été virée du pouvoir précédemment qui engrange ceux-ci, vu que l’électeur alpagué est une girouette sans mémoire. L’histoire de la démocratie démagogique peut ainsi tourner en rond des siècles et des siècles. Le vote citoyen est sentimental dans une personnalisation à outrance des « candidatures » ; on élit « à la gueule »[3], on « punit » la faction qui n’a pourtant pas fait pire que la précédente et le train-train social-pacifiste revient sans accrocs. L’électeur est bafoué lors de toutes les soirées électorales par les mêmes promesses mensongères, les mêmes radotages stupides, Royal a ressorti son navrant « gagnant-gagnant », Copé a joué à Blanche-neige jamais parvenue « aux affaires », Bayrou avait toujours prédit une « crise de déception », Marine Le Pen a assuré « qu’on allait voir ce qu’on allait voir » et Ayrault a conclu « je comprends les rancoeurs accumulées aussi on continue ». Tous les politiciens ont « expliqué » aux « français » qu’ils n’avaient rien compris (le PS) ou mal compris (UMP) quand le FN a assuré qu’ils « avaient compris ».
TOUS CONTRE LE CHOMAGE !
Le second tour a permis de dramatiser à nouveau ladite poussée du FN alors qu’il n’a grapillé que dix villes endettées et que la droite classique a naturellement profité de l’effet de bascule pour en rafler une centaine jusqu’au prochain effet de « bascule » et surtout aux élections européennes de juin, pourtant aussi secondaires que les municipales comparées aux «législatives » qui seules permettent un changement de gouvernement[4].  De droite à gauche et à l’extrême droite ce ne fut qu’un seul cri en guise de commentaire de la baffe électorale, qui frappe surtout pourtant tous les partis en lice vu l’ampleur de l’abstention aux deux tours, même si la démocratie bourgeoise se fout des majorités arithmétiques : A bas le chômage ! A bas le chômage dont est responsable le gouvernement socialo, a clamé la droite ; A bas le chômage de l’UMPS a pleuré le FN ; A bas le chômage hérité de la droite, a déploré la gauche au pouvoir. Pour emballer le tout l’éventuel futur promu – les premiers flics de France ont toujours cette étrange vocation d’être impossible Chef de gouvernement – le sinistre de l’Intérieur Valls a noyé le poisson faisandé dans la somme des banalités sociologiques :
« Ce soir, les Français ont dit leur attente de résultats, en matière d'emploi et de pouvoir d'achat » et « ils ont énoncé une demande accrue de protection, de sécurité, de justice et de justice sociale ».
La demande accrue de protection et de sécurité ? Une promesse ripoux reprise au FN !
La demande accrue de justice (fiscale) et de justice sociale (secondairement)? Une promesse « sincère » de l’UMP !
Jusqu’à cette conclusion du sinistre Valls, quelle fût la cause huée sur tous les toits de la soirée électorale finale scrutant les aléas de la deuxième baffe à la gauche gouvernementale ? Le chômage ! le chômage ! ont-ils tous répété, avec la nuance de Raffarin (alléger encore les « charges » patronales) et celles de ses cuistres concurrents (« on a compris les rancoeurs accumulées ». Et si la cause de l’immense désaffection – jamais malgré un battage antifasciste au porte à porte – il n’y avait eu un tel manque de  « sursaut » de la  part des électeurs « le cœur à gauche », excepté à Paris et dans deux ou trois grandes villes – était LEUR COMPORTEMENT POLITIQUE ARROGANT ? Et pas ces entités abstraites et fumeuses de crise et de chômage vagues maladies endémiques  du monde moderne.
Et si la cause de la désaffection n’était pas plutôt un rejet des donneurs de leçon de morale, rejet d’un système de foutage de gueule, qui apparaît clairement délimité aux zones frontalières de la Méditerranée et en lisière du Nord de la France où les plus démunis se vivent comme « assiégés » même hors campagnes anti-immigrés? Qui ne reproche pas tant au gouvernement et aux patrons de ne créer que des emplois de merde avec salaires à la baisse (et préfèrent encore percevoir une alloc chômage), ni d’être aussi impuissant que les autres Etats capitalistes de la planète mais de corseter la société en multiples intérêts catégoriels, communautaires financiers et salariaux. Le plus comique fût le ministre de l’économie sortant Moscovici qui éructa qu’il fallait redonner aux français « du pouvoir d’achat » ! Après la manipulation psychopolitique des consciences la promesse du socialisme de supermarché dans le monde bariolé du carnaval multireligieux!
MENTIR ET ESQUIVER : TOUS LES ELUS SONT DES FAUX-CULS
A contrario du discours dominant il s’agit bien plutôt d’un coup de pied aux fesses de la croyance laïque diffusée à propos des municipales, selon laquelle ce type d’élection « locale » serait le plus proche de la démocratie directe. Le maire, image d’Epinal d’un « élu » si proche de ses administrés, veillant aux cantines multiculturalistes et au logement social multiracial, à l’écoute des doléances des voisins en conflit, n’est le plus souvent qu’un parachuté, un cumulard de base des appareils politiques officiels, et surtout un patron de PME, généralement affairiste de la « voirie ». Personnel pléthorique de l’encadrement de politique de la société bourgeoise, les divers élus (municipaux, départementaux, régionaux, européens) sont proportionnellement représentatifs de la mise en laisse de la population : un français sur cent serait élu de quelque chose ! Hors de la mort sociale du prolétaire, du retraité, du chômeur, du sans papier afghan. Et il faut les voir lorsqu’ils sont tous en représentation, battage électoral, fête municipale, défilé humaniste : le moindre élu plastronne, écharpe tricolore en bandoulière, éjaculant du plaisir d’être une rondelle du pouvoir, un « important », « reconnu ».
La baffe bleue et brune à la gauche gouvernementale eût pu rester banale et inintéressante dans la course aux promesses municipales si le score du FN, et l’élection au premier tour de piste d’un Briois à mine patibulaire à « Hainin »-Beaumont (et les bons scores initiaux du bavard alcoolique Collard et du collabo Ménard) n’avait pas été enflé démesurément par les gazettistes officiels[5], confirmant une soit disant implantation en profondeur d’ « Arlette Le Pen », ardente égérie des « travailleurs racistes ». En réalité le score national du FN ne fût pas folichon : 4,78%. Le FN n’était présent que dans 600 des 36.000 communes avec des pantins de bric et de broc et même un mort, ce qui n’est guère étonnant pour un parti népotiste sans cadres structurés, bandes d’amateurs incapables[6] coincés dans une idéologie floue qui oscille entre un néo-gaullisme social dans les régions ouvrières les plus touchées par les délocalisations et les villes qui ne vivent plus que des transferts sociaux, et une doctrine de base simpliste libérale hostile aux hausses d’impôts. Le FN ne sortira jamais de son strapontin « protestataire », contrairement à la vantardise de la fille Le Pen – qui a décidément trop la même ganache que le père – simplement parce qu’on l’a vu à l’œuvre à Toulon ou à Vitrolles[7]. Le parti nazi d’Hitler avait bénéficié du soutien de la finance en une période de montée à la guerre mondiale ; observez les quelques villes où le FN avait prétendu donner l’exemple : zéro soutien de la finance « démocratique » et obligation de se payer sur la bête : augmentation du prix de l’eau et grenouillages pour trouver de peu légales manières les ressources pour enrichir des politiciens à l’esprit étroit. Seul gadget de ces cuistres une fois en place locale : renforcer la police municipale et créer à cet effet une dizaine d’emplois de fonctionnaires ! De plus, jamais la bourgeoisie actuelle ne permettra au FN d’emporter une grande ville[8]. Le suspense va perdurer pour les européennes de juin où avec l’instauration de la proportionnelle, le FN pourra envisager d’atteindre les 20%, chiffre négligeable pourtant sur cette aire électorale pour prétendre inquiéter le pouvoir national, mais suffisant pour servir d’épouvantail à toute l’Europe électorale, et tout aussi négligeable pour prétendre peser dans la politique nationale avec ce paradoxe que les élus frontistes seront piégés dans une enceinte dont ils contestent l’utilité et veulent la disparition !
Le FN n’est donc pas prêt à devenir un vrai parti bourgeois décisionnel avec le réseau de notables adéquat et le soutien des banques, dont le prétendu « ennemi de la finance » Hollande profite à plein régime malgré sa totale absence de charisme et de dimension présidentielle.
L’antifascisme gouvernemental fît mieux même que d’agiter l’épouvantail FN, il fait donner la trompe de spécialistes des « extrêmes », comme JF Moinet du site réac Altantico, qui fournit l’amalgame ad hoc au gadget « crise du politique » ; s’appuyant sur le nationaliste israélien Sternhel, auteur d’un lourd navet révisionniste anti-français (« Ni droite ni gauche ») qui décrétait la France mère du fascisme ; ce spécialiste nous expliqua que tous ceux qui ont renvoyé dos à dos gauche et droite par le passé étaient des « révolutionnaires »… fascistes qui s’ignoraient ; comprenez : tous ceux qui raisonnent ainsi sont les ennemis du merveilleux « multipartisme  égalitaire» qui fonde « notre » géniale démocratie démagogique sur fond de crise mondialiste ! Y inclus par conséquent les marxistes et anarchistes insurrectionnalistes, ou du moins ce qu’il en reste. Le discours nationaliste de « communion nationale » reste d’une actualité saisissante et incessante comme vecteur de soumission à l’Etat bourgeois quelle que soit sa couleur. Ainsi ce n’est plus le seul FN qui reste diabolisé mais toute expression autonome du prolétariat !

UN SYSTEME D’ELECTION DE CASTE
Les élections municipales ont lieu, en principe, tous les six ans. Le mode de scrutin varie selon le nombre d’habitants de la commune. Au plus tôt le vendredi et au plus tard le dimanche suivant le scrutin, le conseil municipal nouvellement élu se réunit en grande pompe après le merguez-pastis de la soirée de la victoire pour procéder à l’élection du maire et de ses acolytes.  Il faut bien renouveler la mystification « socialiste » démagogique. Notons que les élections municipales des 23 et 30 mars 2014 ont donné lieu à deux grandes innovations « émancipatrices » (« socialistes »):
Les électeurs de toutes les communes de plus de 1000 habitants ont élu les conseillers municipaux selon un même mode scrutin qui impose le respect du principe de parité (femmes/hommes) aux listes de candidats, était jusqu’alors réservé aux seules communes de plus de 3500 habitants. Cette modification, introduite par les lois du 17 mai 2013, concerne 6 550 communes. Elle devrait entraîner, selon les estimations du gouvernement, l’élection dans les conseils municipaux de près de 16 000 conseillères supplémentaires (les conseils municipaux devraient à terme compter environ 87 000 élues) ; les veinardes « émancipées » nouvelles « importantes » ; autrement dit la débilité des quotas est institutionnalisée nouvelle victoire idéologique « socialo » après le mariage gay quand la majorité des femmes prolétaires resteront sans importance et mal payées, et quand je n’irai jamais voter pour un sexe au détriment d’une orientation politique avec un réel programme de transformation de la société.
De plus (un bonus pour les baleines!) les électeurs-trices ont adoubé, à l’aide de leur seul misérable bulletin de vote, les conseillers municipaux et les conseillers communautaires. Les conseillers communautaires sont les cumulards de la commune au sein de la structure intercommunale dont elle est membre. Prévue par la loi du 16 décembre 2010, cette réforme confère donc un véritable blanc seing aux Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) à fiscalité propre (communautés de communes, communautés d’agglomération, communautés urbaines, métropoles). Jusqu’alors, les représentants des communes au sein de ces EPCI étaient cooptés par les membres du conseil municipal intra muros; le tour de passe-passe permet de faire croire à l’électeur baleine qu’il a choisi aussi ces gens-là dans un même paquet démocratique. Alors qu’il a en réalité il a conforté une élection de caste incontrôlable.

Les pouvoirs du maire démagogique:
Le futur maire lobbyiste n’est jamais élu directement, s’il est présenté comme tête de liste il n’est en aucun cas élu directement par la population, c’est la couche des élus municipaux qui le désigne ou choisit un autre individu. Il est dès lors non plus un représentant de la commune mais un agent de l’Etat (et de son parti) notamment chargé de l’état civil, de la révision et de la tenue des listes électorales, de l’organisation des élections ainsi que du recensement pour le service national. En tant que commis local de l’Etat il supervise des fonctions propres au pouvoir local (publication des lois et règlements, organisation des élections, légalisation des signatures, préparation du budget et ordonnancement des dépenses, gestion du patrimoine). Il est en plus le premier flic de la ville, ce qui lui donne pourtant moins de pouvoir qu’un grand patron d’usine. Seul le maire de Paris cède le pouvoir de premier flic de ville au Préfet[9]. Il est toutefois le DRH, supérieur hiérarchique de tous les employés municipaux qui n’ont évidemment aucun pouvoir de vote contre ses caprices ou désidératas. Le conseil municipal est une clique qui émet des voeux sur tous les sujets d’intérêt local, vote le budget, approuve le compte administratif (budget exécuté), il est compétent pour créer et supprimer des services publics municipaux, pour décider des travaux, pour gérer le patrimoine communal, mais il n’est qu’une assemblée de pantins suivant le type d’autorité du cacique élu maire, lui-même inféodé à sa mafia politique. L’ordre du jour est fixé par le principal supérieur hiérarchique le traditionnel « chef de ville » depuis le Moyen âge. L’assemblée communale est en principe ouverte au public, prié de rester spectateur, sauf si l’assemblée décide le huis clos ou si le maire exerce son pouvoir de police des séances, notamment en cas d’agitation, et restreint l’accès du public aux débats.
Dans le domaine de l’ordre sanitaire et social, la commune met en œuvre l’action sociale « facultative » grâce aux centres communaux d’action sociale (gestion des crèches, des foyers de personnes âgées). Dans le domaine de l’enseignement, la commune a en charge les écoles pré-élémentaires et élémentaires (création et implantation, gestion et financement, à l’exception de la rémunération des enseignants). Dans le domaine culturel, la commune crée et entretient des bibliothèques, musées, écoles de musique, salles de spectacle. Elle amuse le public en organisant des manifestations culturelles inoffensives qui permettent l’entretien et la rétribution d’une partie des transferts sociaux aux parasites intermittents (le pouvoir a besoin des saltimbanques, meilleurs syndicalistes de Navarre, acquis à sa cause et à la main qui les nourrit). Dans le domaine sportif soporifique et des loisirs aliénés, la mafia communale crée et gère des équipements sportifs, elle subventionne des activités sportives, y compris les clubs sportifs professionnels, elle est en charge des aménagements touristiques et de la tolérance aléatoire aux campements roms.
Les petits maires, peu rétribués (et donc corruptibles) n’ont que très peu de pouvoir. De plus, ils voient le centre du pouvoir local se déplacer dans les communes périurbaines où ils sont dépossédés de leur  soit disant « mandat ». Ainsi le Grand Paris dominé par la droite pourra paralyser le petit Paris conservé par la gauche, et le FN où qu’il soit, mis à la raison d’Etat. Le multipartisme démocratique restera donc toujours plus fort que le monopartisme stalinien puisqu’il érige en vertu un système dit de contre-pouvoirs prétendant éviter les dérives autoritaires alors que ce multipartisme les favorise bien mieux dans la durée que le monolithisme arriéré du parti-Etat du fait qu’il existe toujours un parti… dominant, celui qui détient les rênes principales du pouvoir au moment donné.
Le « pouvoir municipal » maintient ainsi et favorise non pas une vague démocratie directe mais un clientélisme hors classes[10]. Le contribuable aura tendance à penser qu'il "en veut pour son argent". L'usager souhaiterait bénéficier du maximum de services publics à "moindre coût". Le citoyen sera prompt à critiquer l'absence de démocratie dans les prises de décision et l'insuffisance des politiques locales. Le prolétaire restera diminué face aux beaux parleurs bobos des réunions de parents d’élèves dans le cadre du règne municipal des assocs. Quant à l'électeur baleine, il aura cru son heure venue en ce mois de mars 2014 avant de déchanter comme à chaque fois. Pour ce qui est de l'emploi, le maire est le premier patron employeur de la commune, et pour les médias le défenseur impuissant de l'emploi privé aléatoire dans sa ville, si souvent « délocalisé » de nos jours et des problèmes de cantine et de piscine menacée par le voile islaminguant. Si l’Etat récupère de plus en plus les recettes, le maire peut toujours arguer de l’injustice de ses chefs de parti et du gouvernement entités « éloignées (hélas) des réalités » et plaider la compréhension de ses « administrés », efficace barrage à une éventuelle colère locale forcément « poujadiste ».
Sans conteste, le terme de "magistrature d'influence" n'a jamais été aussi valable. On revient ici aux sources de la vie communale féodale, qu'il s'agisse des chartes communales du Moyen âge ou de la loi municipale du 5 avril 1884 dont la disposition principale prévoit que le « conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune » indépendamment des désirs des villageois « manants », électeurs confis ou déconfis. La nomenklatura des fonctionnaires locaux et territoriaux  se plaint souvent de leurs limites, mais ils ont intérêt à ce que cela dure. Ils en vivent et jouissent d’une parcelle, flatteuse et régulièrement médaillée, du pouvoir central.

AU PREMIER TOUR PROTESTATION CONTRE  LA CRISE …
AU DEUXIEME SOUMISSION AUX MEMES PARTIS GOUVERNEMENTEURS
A lire les titres de la presse étrangère et à en croire les propos des chroniqueurs fort appointés, on a l’impression que Marine Le Pen a gagné les élections et que le fascisme est aux portes du pouvoir.
Les cuistres gagnant-gagnant sont relayés par les Bové, Martin et Besancenot, extrémistes notoires à casseroles gauchistes. Le « choc » du pic FN fût un « avertissement » : « cette colère qui est montée est une mauvaise colère », comme si le vote FN était une protestation sociale du « peuple », et les 16 millions d’abstentionnistes des pauvres ères qui n’ont qu’à la fermer ! Plus hypocrite tu décèdes : « Le député européen écologiste José Bové estime que François Hollande doit "répondre à l'attente" après deux ans de "déception" traduite dans les urnes au premier tour des élections municipales ».
« On a un gouvernement qui n'a pas entendu et qui n'a pas compris que les gens en avaient ras-le-bol de l'austérité, ce que vivaient les gens au quotidien, la question de l'austérité, du chômage, regrette l'ancien syndicaliste Martin ce matin sur RFI ». (Tous les ânes s’appellent Martin, il y en a une aussi à Toulouse).
Le licencié du Nouvel Obs, Joffrin n’en continue pas moins à relativiser les mauvaises affaires de la gauche caviar municipale face à ce qu’il nomme « droitisation de la France »: « La droite n’a pas, loin s’en faut, le monopole des élus affairistes. De Jacques Mellick à François Bernardini en passant par Gérard Dalongeville, les exemples d’édiles de gauche restés en piste malgré les scandales, et parfois les condamnations, sont légion. Il y a là de quoi concurrencer les Patrick Balkany, André Santini, Jean-Pierre Bechter, ou encore Eric Woerth, tous réélus ou en passe de l’être lors de ces municipales. Il n’empêche que le cynisme dont font preuve Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-Claude Gaudin laisse pantois. Leur réhabilitation simultanée des noms de Tiberi et de Guérini survient au surlendemain… ». Il aurait pu ajouter la soudaine virginité électorale retrouvée du truqueur  Copé, critique autorisé au quotidien des affres gouvernementales, et ses compères y compris la lettre  mièvre et en mauvais français du suicidé Sarkozy.
« On perd les couches populaires », déplora par ailleurs un élu de la majorité hollandaise, qui énuméra : « Entre la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires, l'évocation du gel du salaire des fonctionnaires et la décision de ponctionner les petites retraites, la gauche sanctionne durement ceux qui l'ont élue. On donne des baffes et on s'étonne que les gens ne tendent pas l'autre joue ».
« L’Expansion », machin de la droite industrieuse, était obligé de constater : « Mairie FN ou pas, l'heure est donc aux économies. La question est de savoir quelles dépenses seront préservées, quelles autres seront sabrées. Les premiers laboratoires municipaux du FN dans le Sud ont montré que ce sont les milieux associatifs et culturels qui ont le plus pâti des baisses de subventions communales ».  « Il y a peu, le FN était devenu le chantre du maintien des services publics dans les campagnes et le chantre de la lutte contre le libéralisme économique et la finance folle. Désormais, il plaide la baisse massive des impôts au niveau des collectivités souvent lourdement endettées. Le vernis craque déjà, certains vont vraiment déchanter. En fin de compte, ils sont exactement comme les autres ».

Au cas par cas, la foire électorale révèle une cuisine typique des pervers du pouvoir sans peur et sans reproche. Aucune consigne de vote dans la deuxième étape pour les électeurs du Front de gauche mélenchonien à Toulouse coulant ainsi le maire sortant affidé au gouvernement parce qu’il a refusé de négocier quelques strapontins :

« Jean-Christophe Sellin, la tête de liste du Parti de gauche, avait demandé six places sur la liste fusionnée, soit «le respect stricto sensu» de son poids électoral. «Nous n’avons rien obtenu», a-t-il annoncé mardi en fin de matinée. Conséquence immédiate et inédite, le conseiller municipal sortant ne «donne pas de consigne de vote». «On ne s’essuie pas les crampons sur nous», ajoute-t-il encore. «Nos électeurs, c’est désormais à Pierre Cohen de venir les chercher avec les dents. Et s’il se passe quelque chose de grave à Toulouse le 30 mars prochain, il lui en incombera l’entière responsabilité», prévient Myriam Martin, la n°2 de la liste. En 2008, elle était la tête de liste LCR et avait appelé «à battre la droite» au second tour.  Cette fois, elle s’abstient ». Et espère être décomptée représentante des 16 millions d’abstentionnistes. Une abstention révolutionnaire… La furie anti FN a ses limites locales et Cohen peut aller chez son dentiste.
Le plus radical en apparence des compétiteurs gauchistes, LO (dont Marine Le Pen a en effet repris la faconde populiste), dédramatisa: « Les premiers résultats semblent également indiquer une progression significative du Front national. Pour une part, cette progression vient sans doute de l’électorat traditionnel de la droite gouvernementale, dégoûté par les scandales répétés et la guerre des chefs. Une partie de ces votes vient cependant d’une fraction de l’électorat populaire qui, frappé par la crise et les licenciements, par déception, a cru marquer son désaveu du gouvernement socialiste en votant pour des listes du Front national, c’est-à-dire contre son propre camp »… parce que son propre camp c’est l’UMPS ? Mais le grand danger reste « la montée électorale du FN » (je rappelle l’ampleur du danger : 4,78% du score national !) :
« Ce n’est certainement pas une mobilisation de la gauche électorale, et encore moins des désistements dits républicains entre grands partis déconsidérés, qui pourront s’opposer à la montée électorale du Front national, mais une reprise de confiance des travailleurs en eux-mêmes et en leur capacité à résister aux attaques du grand patronat ». LO est une madame propre et enseignante : « Les négociations, les manœuvres, les combinaisons en vue du deuxième tour commencent dès aujourd’hui. LO ne participera à aucune de ces négociations. Tout en rejetant la droite et l’extrême droite, elle ne veut pas cautionner, même indirectement, l’équipe Hollande-Ayrault, qui se prétend socialiste mais qui gouverne en fonction des seuls intérêts du grand patronat et des banquiers ».
Ce que LO omet de préciser, et que dont nous avions eu connaissance lors du conflit social à PSA, c’est que LO a marchandé en catimini des postes de conseillers municipaux avec le PS dans le 93… localement et à l’insu des électeurs nationaux et territoriaux, à condition de mettre un bémol à sa démagogie radicale face à une minorité d’ouvriers grévistes ! Les listes de LO font toujours un score archi-minable. Ce qui n’empêche pas la secte trotskienne de claironner sur son site :
« Ces votes ont confirmé l’existence dans ce pays d’un courant, certes minoritaire, qui refuse le choix entre les différents partis qui, au-delà de leur rivalité, défendent tous l’ordre capitaliste et qui, par là même, sont dans le camp de la grande bourgeoisie. Au deuxième tour, nos électeurs ne pourront plus exprimer les exigences qu’ils ont exprimées au premier tour en votant pour les listes LO. Il leur appartient de voter selon leur conscience, de voter blanc… ou de ne pas voter du tout ». Encore une abstention « révolutionnaire » de pacotille, insignement collabo  pour ne pas attenter à la mystification électorale bourgeoise.
Le courageux et incorruptible petit facteur de Neuilly a appelé lui à une « insurrection démocratique », plus rigolo tu agonis : «  Olivier Besancenot (Nouveau parti anticapitaliste, NPA) a estimé dimanche que l'abstention record observée au premier tour des municipales démontrait "que le système politicien est carbonisé". "Avant le score du Front national, il y a l'abstention. (...). La première leçon de ce soir, c'est que le système politicien est carbonisé", a-t-il déclaré sur le plateau d'iTélé."Quand on additionne l'abstention plus le nombre de personnes qui ne sont plus inscrites sur les listes électorales (...) la majorité des gens ne votent plus", a-t-il insisté. Olivier Besancenot a également estimé que les résultats du premier tour, qui esquissent une percée du Front national, infligent "une grande claque" donnée "de la pire des manières" au gouvernement de Jean-Marc Ayrault. "On peut dire un grand merci à la politique du gouvernement, qui n'a fait que renforcer la percée de l'extrême droite", a-t-il dénoncé. L'ancien candidat à la présidentielle de 2007 s'est dit prêt à travailler à "une insurrection démocratique", pour que "tous ceux qui ont le coeur à gauche et qui sont très inquiets ce soir puissent reprendre espoir et que la peur change un peu de camp".
Comprenez : il n’y a pas pire risque pour la vie des prolétaires qu’une avancée électorale d’un parti d’arrivistes incapables et marginaux, même pas la gestion honorable de la crise capitaliste par un ventripotent cartel de la gauche caviar et bobo ! Pour les gauchistes électoralistes la vague bleue et brune ce n’est pas le dégoût de l’arrogance des politiciens de tout calibre – car les chefs gauchistes sont tout aussi arrogant – c’est la faute au gouvernement qui a favorisé le FN ! Dans l’équation on remarquera qu’il est fait fi de l’électeur baleine ou de l’abstentionniste criminel qui n’a même pas voté pour les listes trostkiennes !
Le NPA appauvri financièrement (pour manque de résultats électoralistes) et exclu de la foire électorale, a distrait en parallèle ses maigres troupes sur le terrain de la démocratie démagogique et participative lors de la discrète journée internationale de mobilisation du 22 mars « contre le racisme et le fascisme (qui) constitue pour ses initiateurs, nos camarades grecs de KEERFA, un premier succès. Repris dans de nombreux pays, il constitue une première riposte significative à la montée de l’extrême droite, des groupes néonazis, et des politiques anti-immigréEs (orthographe féministe folklorique) menées par la plupart des gouvernements européens. En Grèce, des manifestations étaient appelées dans plusieurs villes, et ont rassemblées plusieurs dizaines de milliers de personnes (5 000 à Salonique, un millier à La Canée), sans compter la multitude d’initiatives prises dans tout le pays. À Athènes, 10 000 personnes ont répondu à l’appel, soutenu par des organisations syndicales telles que l’Adedy (fédération des salariés du secteur public) et Pospert (le syndicat des travailleurs de la télévision et de la radio publiques, dont on se souvient qu’elles furent sauvagement fermés en juin dernier).(…). Malgré la dissolution d’Aube dorée, ses militants continuent à mener leurs actions criminelles, en menant des raids dans les quartiers peuplés de migrants, en attaquant les centres sociaux, et menaçant de « continuer à massacrer les antifascistes ». Mais comme le soulignent les camarades de KEERFA, « le vrai danger est la politique du gouvernement, son racisme d’État, et sa volonté de capter l’électorat à la veille des élections européennes ».Déclinée sous des formes différentes (manifestations de rue, rassemblements, concerts antifascistes) des initiatives ont été prises dans divers pays, Portugal, Nouvelle-Zélande, Danemark, Brésil, Angleterre, Irlande, USA... Construire un mouvement large. »
Chacun son job : au gouvernement la gauche officielle met en garde contre la montée du FN quand dans la rue les gauchistes officieux manifestent contre le principal danger du capitalisme : le FN et dérivés. Gouvernement et gauchistes s’apprêtent ainsi en chœur à nous « mobiliser » et nous pomper l’air en vue de la prochaine mystification démagogique européenne. Deux mois à  supporter encore le camp des « progressistes ».
Personne ne s’est aperçu pourtant de « l’immense » « mobilisation trotskienne » sous les chants électoraux du deuxième tour de manivelle médiatique, mais le NPA « informe » ses camarades internationaux de sa prétendue ampleur : « En France, des mobilisations se sont tenues à Paris, Toulouse, Grenoble, Lyon, Nantes et Strasbourg. La manifestation parisienne, conduite par le cortège coloré et dynamique de l’Union nationale des sans-papiers a réuni plus de 2 000 personnes. Une manifestation combative, réunissant entre autres des syndicalistes de Solidaires, les antifascistes du Capab particulièrement dynamiques ou les militants antisionistes de l’UJFP et de Génération Palestine. On peut regretter que les organisations politiques, à l’exception notable du NPA, n’aient pas cru utile de mobiliser leurs militantEs pour cette initiative. Cette journée de mobilisation du 22 mars n’était qu’un début. Les scores électoraux du Front national, leur probable progression pour les élections européennes, pourraient les propulser au premier rang des partis de France en nombre d’électeurs. Cela devrait faire réfléchir tous les antifascistes et tous les progressistes.
Les 5 et 6 avril, la racaille réactionnaire et néonazie qui s’était mobilisée il y a quelques semaines pour « le jour de la colère », veut à nouveau reprendre la rue, galvanisés sans doute par le recul de la gauche gouvernementale et la montée en puissance du F Haine. Il nous faut reprendre la rue ! L’occasion nous en est donné le 12 avril prochain. Le mouvement antifasciste et antiraciste, dans toutes ses sensibilités, se doit de mobiliser à cette occasion pour la réussite de cette initiative. Il n’y aura pas de raccourci : seul un mouvement large, qui prenne conscience de sa force et reprenne la rue, pourra, enfin, s’opposer au F Haine et ses satellites. Le 22 Mars n’était qu’un début. Partout développons les mobilisations ! ».
Le coup d’envoi des « européennes » pour les « progressistes », plus importantes internationalement pour le discours gauchiste démocratique, est lancé, et l’argumentaire antifasciste de salon va pouvoir enfler avec les possibles 20% du FN qui a déjà marqué des points à « Hainin-Beaumont » et à « Haine de Fréjus »!

Sur un site de droite on trouve un raisonnement diamétralement lucide : « Le FN rencontre ses plus forts succès municipaux quand trois facteurs se trouvent réunis. Au niveau national, d’abord, l’échec d’un gouvernement qui ne gouverne plus et le discrédit simultané de l’opposition classique, empêtrée dans les scandales que l’on sait. Ensuite, une situation locale décomposée : j’ai cité Fréjus et Marseille, mais on pourrait allonger la liste. Enfin, un sentiment d’abandon populaire éprouvé en maints endroits depuis plus d’une génération. On pourrait évoquer ici Forbach et Hénin-Beaumont, mais aussi le mal-être de nombreuses villes de l’arc méditerranéen : de Perpignan à Digne en passant par Béziers. C’est en s’intéressant à ce cocktail explosif où se mélangent le local, le national et le mondial que l’on a des chances de borner la progression du « marinisme ». Il faut donc cesser de se focaliser sur le FN et s’interroger sur la défiance d’un certain pays vis-à-vis de professionnels de la politique qui lui semblent pécher à la fois par arrogance et par impuissance, défiance constatée sondage après enquête depuis des mois et des années. En dernière analyse, la solution se trouve dans le problème, en espérant que le problème ne se cache pas dans la solution : on attend un sursaut des élites. On ne soignera le mal-être culturel et social ni par des leçons d’hygiène idéologique, ni par la méthode éculée du remaniement ministériel, ni en inventant je ne sais quel nouveau gadget sociétal. Le Front national n’est en rien aux portes du pouvoir. Mais la peur du déclassement, le sentiment d’éloignement et les blessures identitaires dont il est le symptôme appellent à une réponse plus sérieuse que le déni ou le dénigrement habituels ».

« L’arc méditerranéen », tiens tiens mais cet auteur aurait pu ajouter « l’arc nordique » d’électeurs sans classe et sans perspective qui se vivent en situation d’assiégés !

Une réponse plus sérieuse !? il y faudra au moins une affirmation sociale et politique de la principale classe exploitée, la classe ouvrière, si méprisée et ignorée, pour foutre en l’air le système démocratique démagogique. Il y aurait beaucoup à développer sur la réelle possibilité d’une démocratie directe sous le règne du prolétariat, mais cela nous entrainerait dans des digressions ou explications interminables, perçues comme projections utopiques ou affabulations néo-léninistes . Il convient de conclure face au cirque électoral récurrent (non éternel) que c’est seulement que lorsque le grand chambardement prolétarien sera en route que les concrétisations d’une véritable démocratie non truquée et non inféodée à la finance capitaliste et à l’arrivisme pourront être imaginées et mises en place concrètement par le prolétariat classe dominante, supprimant immédiatement la rétribution des fonctions politiques.

L’ABSENCE DES ANARCHISTES ET DES MAXIMALISTES DANS LA COUR DES GRANDS MYSTIFICATEURS

Depuis Marx les anarchistes ont eu finalement raison de rejeter toute participation aux foires électorales bourgeoises, mais en régressant au niveau ouvriériste et syndicaliste. On n’épiloguera pas donc ici sur leur lente décomposition et vacuité  idéologique. Du côté du milieu maximaliste qui se réclame de Marx et de la révolution la vraie, plus rien non plus. Le dernier groupe à prétendre être le squelette du parti futur et à donner ses avis sur le déroulement du monde, en observateur comme n’importe quel club littéraire, ne s’est même pas mêlé de la foire bourgeoise et il n’a pas eu tort en cela. Mais idéologiquement, il confirme aussi sa vacuité théorique et qu’il n’est plus qu’un sous-produit du gauchisme installé en roulant pour les mêmes miasmes des bobos antifascistes qui fondent l’électoralisme et « le cœur à gauche » des bien-pensants. Au mois de février, sur le site du CCI un certain El generico dénonce en France dans cet étranger subconscient de la « gauche au cœur » qui définit la conscience avant tout comme antiraciste et immigrationniste habitée par une perpétuelle crainte de la résurgence diabolique fasciste et non comme conscience de classe internationaliste.

Leur article, « L’instrumentalisation du populisme contre la conscience du prolétariat », postule, contre les vérités de la Palice d’une gestion capitaliste « socialiste », un étrange « dynamisme de l’extrême droite »:

« …Ce relatif dynamisme de l’extrême- droite ne doit en effet pas cacher que son exploitation médiatique n’échappe pas à une logique machiavélique d’encadrement idéologique de la classe ouvrière, créant un véritable écran de fumée sur une situation où les attaques anti-ouvrières se multiplient et redoublent : comme sous Mitterrand, le PS stimule l’extrême-droite pour constituer un repoussoir crédible au profit de la défense, non seulement des “valeurs des partis de gauche” en particulier, mais surtout de la démocratie en général, cette expression politique particulièrement sournoise de la dictature capitaliste ». C’est en grande partie faux et relève du même domaine de perception abstraite des politiciens au pouvoir, mais poursuivons notre lecture:
« Les manœuvres habiles du PS constituent ainsi une vaste hypocrisie. En effet, le gouvernement a cru bon d’envoyer en première ligne dans sa “lutte contre le racisme et la haine” Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur en charge du harcèlement et du lynchage abject de Roms, le chef d’orchestre de l’expulsion de la petite Léonarda, celui qui voulait, en 2009, “plus de whites, plus de blancos” dans sa bonne ville d’Evry ! ».
Pas si habiles les dites manœuvres puisque l’abstention a été aussi importante au second tour et que, hors campagne anti-roms ou pro-immigrés, le sentiment des « assiégés » et leur mal-vivre est ignoré même de nos révolutionnaires abstraits et tous plus ou moins fonctionnaires et bobos. Le possible futur premier laquais de l’Etat auteur d’un « lynchage abject des Roms » et de l’expulsion d’une famille assistée, symbole de l’arrogance de certains réfugiés au pays des droits automatiques pour les chômeurs des autres pays, est traité à la manière gauchiste de salopard néo-facho. Très réducteur et facile. A ce titre tout militant maximaliste qui reste chez lui et ne va pas aux manifs des sans-papiers est aussi un type abject !
Pas question de défendre le commis d’Etat Valls qui fait ce que tous les autres ministres de pays riches font face à l’immigration de la misère, mais il est symptomatique qu’un groupuscule de type ultra-gauche s’aligne sur la bonne conscience du « cœur à gauche » concernant une question pénible qui ne peut être évacuée par la sempiternelle pleurnicherie : « accueillons toute la misère du monde ». Et en guise d’argument fait équivaloir les soit disant « fachistes » aux gouvernements actuels :
« D’ailleurs, la violence médiatisée des propos de l’extrême-droite n’a d’égale que la barbarie parfaitement tangible des gouvernements démocratiques largement responsables des “tragiques accidents” de migrants embarqués au large de la Méditerranée et traqués à l’ombre de bien des frontières. Face à la barbarie de toutes les fractions de la bourgeoisie, le prolétariat ne vaincra pas la xénophobie et la chasse aux immigrés en s’alliant à tel ou tel parti de l’appareil politique ; il n’a d’autre solution pour cela que de développer sa lutte autonome, sur un terrain de classe pour un monde nouveau, solidaire et sans concurrence, sans patrie ni frontière ». C’est beau comme un camion et sans transition. C’est même gentil pour l’extrême droite avec une simple « violence médiatisée » quand les « gouvernements démocratiques » assurent le sale boulot mais pas… les gouvernements d’origine !
Est-ce que le but premier dans la lutte des classes pour la classe prolétariat est d’abord de combattre la xénophobie, de s’aligner derrière les dames patronnesses de l’antiracisme professionnel ou de « développer sa lutte autonome » ? Cela semble être dit mais sans explication c’est flou et peu courageux. Le combat de classe (prolétarienne) n’est pas un combat d’idées – il l’est aussi – mais un combat en pratique à partir de l’oppression sociale qui, mieux que toutes les fadaises moralistes fait tomber très vite les barrières nationales, raciales, sexuelles, etc. dans la dynamique de la lutte (pas celle présumée du FN) ou qui est sans intérêt car il y a aussi des grèves chauvines et raciales. Ce n’est en tout cas pas un combat où tel secteur de la classe ouvrière en lutte pourrait contester la gestion de l’immigration au gouvernement (ou des transports publics ou des cantines municipales). La probabilité de la lutte générale prolétarienne mise sur une union grandissante des prolétaires avant qu’ils ne prennent TOUT LE POUVOIR et puissent s’en servir et décider à une échelle internationale ce qu’il est bon d’autoriser ou pas, d’organiser en faveur d’une société véritablement humaine et non régie par la  concurrence à la mort.
Bien que de façon subliminale, comme dirait Bourdieu, la question de l’immigration ait été absente de ces élections, même si elle a été évoquée dans les réunions du FN ou sur les marchés – la féministe gouvernementale Duflot a eu en partie raison (en effaçant la responsabilité de son gouvernement) de dire que ce qui était au cœur des promesses électorales était plus la crise que la sécurité, sinon l’abstention n’aurait pas été aussi importante. Elle a, comme les autres, esquivé le dégoût du comportement politique des élites bourgeoises, leur autisme, leur arrogance, la désobéissance profonde qu’il recèle aux sirènes de l’ordre démocratique démagogique, qui ne diffère en rien des oligarchies du passé dans son aboutissement. Comme après le passage d’Attila l’herbe de la conscience de classe ne doit plus repousser.
Dans la question de la crise avec le phénomène de déclassification et de marginalisation politique et sociale de larges couches de la population (prolétaire et y compris anciennement immigrée) a été laissée sous-jacente la question de la surpopulation de la misère mondiale, question souvent utilisée en terme « immigratoire » par les gouvernements non simplement pour diviser la classe ouvrière, qui n’est pas en soi une classe immigrée, mais pour marteler l’idéologie humaniste en peau de lapin du « cœur à gauche », bcbg, antifasciste et antiraciste, background d’une conscience partielle qui légitime de voter tout de même « à gauche » même pauvre ère laissé aux bons soins des bureaux municipaux et des assocs caritatives, comme si la gauche gouvernementale faisait moins pire pour résoudre la misère nationale avec ses droits de l’homme d’une autre époque, jamais réellement réalisés.
El Générico s’enferme dans des comparaisons sur le merdier de l’immigration planétaire, reprochant de façon utopiste, et certes humanitaire, aux gouvernements capitalistes de ne pas ouvrir leurs portes jusqu’à inventer du travail pour tous, alors qu’il n’y a nulle véritable fermeture et que le sans papier est ardemment recherché pour les travaux publics et tant de patrons antiracistes et économes pour leurs exploités sans défense.
En gros notre donneur de leçon ultra-gauche (plus maladroit) ne profite pas  du scandaleux traitement des errants du monde entier pour démontrer avant tout que la nation capitaliste ne peut plus développer l’humanité, et sortir du faux questionnement raciste/antiraciste. La liberté de circulation des exploités affamés est ainsi classée au même niveau que les fabulations gauchistes au plan de « revendication immédiate »… irréaliste. Il ne vient pas à l’idée de ce pauvre rédacteur anonyme que ce n’est pas en reprochant à un gouvernement bourgeois de ne pas ouvrir en grand les frontières nationales, sous le règne capitaliste cloisonné, qu’on va favoriser une réflexion internationaliste chez les opprimés locaux, stigmatisés comme « petits blancs », traités comme des arriérés racistes, désignés comme intolérants face au folklore envahissant de la religion musulmane, bien que jetés au chômage et concurrencés dans la peau de chagrin de l’emploi productif. Heureusement le ministricule Montebourg est là pour donner espoir à produire et acheter « français » toutes races confondues !
Au lieu de souligner l’incompétence et les limites de l’exploitation capitaliste nationale, l’impuissance de la gestion bourgeoise à intégrer une masse croissante de déshérités, on se place sur le même terrain que les donneurs de leçon antiracistes des multipes factions bourgeoises « progressistes » contestataires comme dit la bicyclette Besancenot.
Derrière la prétendue « droitisation », pour ne pas dire « fascisation » de la société, préexiste un étouffement de la vie qui devrait être celle de l’humanité sans frontières et non plus basée sur l’exploitation de millions d’humains. Si le FN, composante essentielle du « spectacle électoral » continue au fond à surfer sur la « peur de l’immigration » et permet de montrer du doigt de gigantesques bidonvilles aux portes des grandes villes c’est une réalité plus visible et troublante qu’il y a trente années, illustration de l’impasse capitaliste. Si les factions bourgeoises au pouvoir tentent de juguler le flot incessant des victimes innombrables de la logique du profit ce n’est pas simplement parce qu’ils voudraient accéder au désir de sécurité (ou d’emploi prioritaire) des populations autochtones mais parce que ce « filtrage » et « flicage » correspond aux besoins de leur industrie nationale permettant de tirer à la baisse les salaires et, comme naguère l’exhibition des clochards, à terroriser la classe ouvrière en lui montrant ce qui l’attend si elle se fâche en tant que telle : toujours plus de paupérisation. Mais en MASQUANT LES CAUSES SOUS LES CONSEQUENCES les gouvernementeurs laissent attribuer la faute aux « envahisseurs » sans logis et sans revenus ceux qui la dénie de manière antiraciste sans rien y changer comme ceux qui l’affirment sans honte en prétendant solution adéquat le cocon national.
Personne chez les maximalistes sous l’invocation mystique de « lutte autonome » ne dénonce donc LA GESTION CAPITALISTE DE LA MISERE qui doit fonder, non des sauvetages ponctuels et limités par des assocs charitables négociant au coup par coup, mais l’urgente nécessité de détruire ces appareils politiques qui président au maintien du système inique et criminel. Les élections nationales ne favorisent qu’un questionnement étroitement national où la nation interclassiste ne cesse de regarder son nombril face à un monde divisé en régions désertiques en guerre et zones luxueuses protégées, au lieu d’argumenter en faveur d’un monde qui pose la nécessité d’une juste répartition des activités humaines qui peuvent être mieux réparties sur la terre à condition de révolutionner le société actuelle, et pour le droit fondamental à une vie décente sans aucune frontière ni contrôle.
La grande majorité de la classe ouvrière n’est ni raciste ni anti-immigrés, les abstentionnistes en font foi, mais les électeurs du FN – outre qu’ils ont raison de considérer l’UMPS comme pourrie – auraient mieux fait de s’abstenir car leur vote confirme encore, non pas un espoir que le FN trouve une solution impossible, mais l’illusion électoraliste avec mentalité d’assiégés dans l’isoloir, parfait isolateur de la véritable conscience de classe. Ce dont chaque faction électoraliste se félicite.
Sous le carnaval électoral fictif et les promesses vides de tous les compétiteurs, l’Etat capitaliste n’en finit pas de nous pourrir la vie. En nous serinant qu’on est trop nombreux qu’il est vraiment charitable que la crise et le chômage tombent du ciel et qu’il n’y a plus de travail pour tous. Quand nous les prolétaires faisons notre propre malheur nous-mêmes en nous abstenant pour l’heure de leur rentrer dedans.




[1] La démagogie (du grec demos « le peuple » et ago : « conduire ») est une notion politique et rhétorique désignant l'état politique dans lequel les dirigeants mènent le peuple en le manipulant pour s'attirer ses faveurs, notamment en utilisant un discours flatteur ou appelant aux passions. Le discours du démagogue sort du champ du rationnel pour s'adresser aux pulsions, aux frustrations du peuple. Il recourt en outre à la satisfaction immédiate des souhaits ou des attentes du public ciblé, sans recherche de l'intérêt général mais dans le but de s'attirer la sympathie et de gagner le soutien. L'argumentation démagogique peut être simple afin de pouvoir être comprise et reprise par le public auquel elle est adressée. Elle fait fréquemment appel à la facilité voire la paresse intellectuelle en proposant des analyses et des solutions qui semblent évidentes. Le terme « démagogie » aujourd'hui est largement perçu avec une connotation péjorative, alors que l’étymologie du mot grec traduit plutôt le terme « démagogue » comme celui qui éduque, qui conduit le peuple. Exemples de démagogie : le pape qui roule en 4L, Hollande qui promet d’aller dans son bled voter en train et qui y va en Falcon présidentiel !

 


[2] Sur la question de l’immigration ou surtout des Roms, les donneurs de leçon gauchistes, n’ habitant pas en général les petites communes de province, sont parfaitement indifférents aux nuisances que produisent les camps de Roms pour les habitants locaux qui protestent, et dont il est facile de  se moquer à distance. L'Île-de-France concentre 39% des campements et 41% des habitants, surtout en Seine-Saint-Denis qui regroupe 32 campements et 20% des Roms illégalement installés sur le territoire. Suivent les régions Nord-Pas-de-Calais, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes. Sur ces près de 400 bidonvilles, les deux tiers sont implantés sur des terrains publics et plus d'un tiers sont menacés par une procédure d'évacuation. Dans les grandes cités le problème est moins évident ou peut rester opaque et secondaire. Comprendre cela est aussi comprendre le « vote réactionnaire » sans l’approuver. Mais à condition d’argumenter sur le problème que pose la gestion capitaliste du monde et pas simplement au niveau national. Le prolétaire « réactionnaire » pose un problème réel mais sans entrevoir la solution… communiste. Comme les arrivées d’immigrants, les camps de Roms se situent surtout sur le pourtour méditerranéen et le nord. Ce qui correspond aux lieux de marée électorale UMP + FN et, comme par hasard aux deux barres du chômage nord et sud que montre la carte illustrative de cet article. Chômage + immigration =  vague bleue + vaguelette FN.
[3] Il y a eu floraison d’affiches exhibant pour tout programme qui un candidat de type maghrébin ou noir (PS),  qui de femmes (UMP) qui de « jeunes » (FN) etc.
[4] On peut y ajouter les sénatoriales qui, comme les municipales et les européennes ne servent qu’à promouvoir une pléthore de parasites vivant aux frais de l’Etat, un personnel politique varié et fainéant qui « vit de la politique » mieux que ma crémière vit de sa crèmerie, et qui sont donc payés grassement à rien foutre. http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/03/22/ces-preretraites-tres-confortables-reservees-aux-hauts-fonctionnaires_4387734_823448.html
[5] Comment ne pas penser aux excellents documentaires de Pierre Carles (« Pas vu pas pris ») qui dévoile crument les complicités entre cadors journalistes et politiciens et en particulier « Enfin pris ! » où est décortiqué le sabotage de Pierre Bourdieu par les petits cons Schneidermann et Karl Zéro, où pourtant Bourdieu explique très finement comment est impossible toute parole révolutionnaire à la TV et dans les médias en général (internet n’étant qu’un marais où la noyade opinionesque est assurée), la façon de couper la parole et de déstabiliser oralement et visuellement tout contestataire tout en prétendant favoriser le « libre débat » et « toute la vérité ».
[6] Ainsi, dans le cadre de ces municipales, les quelque 800 candidats FN ont été contraints de participer à des séances de formation payantes, assurées par des spécialistes, des professeurs, des universitaires. Au programme: finances locales, budget primitif, comptes administratifs, investissements et dépenses de fonctionnement. Les heureux élus de la petite dizaine de villes secondaires, mais du nord limitrophe et du sud méditerranéen (sic « le front des invasions ») ont reçu de l’appareil FN un kit de bonne conduite municipale pour éviter les dérapages affairistes habituels jusqu’aux européennes, vu qu’ils vont être « sous surveillance » par la démocratie antifasciste et antiraciste. 

[7] Les promesses n'engagent que ceux des électeurs fanatiques qui les croient. D'autres maires frontistes avaient déjà par le passé promis de baisser les impôts. Ils ne l'ont pas fait. Le FN a en effet été aux affaires dans quatre grandes villes du Sud de la France, vers la fin des années 1990: Marignane, Orange, Toulon, Marignane et Vitrolles.  Le bilan de 13 ans de municipalité de Daniel Simonpieri à Marignane est sans appel: forte hausse des impôts locaux, hausse de l'endettement. Même bilan pour les époux Mégret à Vitrolles: gestion chaotique des marchés publics, augmentation abusive du prix de l'eau dès 1997 pour combler les trous du budget de la ville, détournement de fonds publics. La gestion frontiste de ces deux villes a été épinglée par la chambre régionale des comptes des Bouches-du-Rhône.  La situation financière de Toulon, en 2001 après six années de gestion par Jean-Marie Le Chevallier, est catastrophique : détournements des fonds du service jeunesse - 70% du budget a été absorbé par une association créée et dirigée par la femme du maire, Cendrine Le Chevallier, et liquidée en 1999 -, un endettement équivalent au budget de la ville.  Seule la gestion de Jacques Bompard à Orange (Vaucluse) est "satisfaisante", selon la Chambre régionale des comptes: l'endettement est extrêmement faible, les impôts locaux ont très légèrement augmenté, les dépenses de fonctionnement ont été maîtrisées. Même s'il a reçu le soutien du FN, Jacques Bompard n'est plus affilié au parti frontiste depuis 2005, en raison d'une brouille avec Jean-Marie Le Pen. Il est aux commandes d'Orange depuis 1995 et a été réélu dimanche dès le premier tour, avec près de 60% des voix. Sa gestion de "bon père de famille" est régulièrement érigée en exemple par les cadors du FN.  Enfin le seul élu d’une ville importante le flibustier louche des médias Ménard n’est même pas intégralement contrôlable par le FN puisque élu par un cartel d’identitaires nationalistes.

[8] C’est la finance qui avait dirigé le coup d’éclat Mégret alors que, à une époque,  le FN était vraiment menaçant électoralement: « le Front national a quant à lui tout à réapprendre car il revient de loin. En 1995, il avait remporté trois villes : Toulon, Marignane, Orange, qu'il n'avait pas su gérer. Puis il avait tout perdu du fait de la scission intervenue en 1999 entre Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret. Aujourd'hui, il repart de zéro » (cf. Joffrin).
[9] Pauvre Paris mystifié ! Paris a été le seul endroit qui aurait résisté à la vague réactionnaire face à la province conservatrice ! Pour un peu la caste socialo-écolo-homo-fémino qui sauve les meubles à Paris figurerait le Paris ouvrier d’antan ! Le parisien, citoyen privilégié au niveau des transferts sociaux, comparé à tant de villes secondaires, est aujourd’hui l’enfant gâté de la République bourgeoise et veut conserver les mêmes édiles « évolués », antiracistes, antifascistes et éclairés en matière de pollution et d’homosexualité. Le provincial reste certes casanier, peu sociable et bougnat maître chez soi dans ses clans familiaux bouseux, mais à jamais spectateur râleur des décisions étatiques toujours prises à Paris par l’ensemble du personnel politique officiel, ultra-hiérrachisé.
[10] Qui n’est pas très éloigné du système stalinien cosaque – les municipalités du PCF fonctionnent sur la base de l’adhésion au parti et à la CGT à l’embauche… Et ces « embauchés à l’opinion » sont condamnés toute leur vie à défiler derrière leur patron municipal et la hiérarchie syndicale à chaque manif obligatoire pour conforter les mystifications du « cœur à gauche » (formule du Besancenot de base) moins soumis et crédule dans le secteur public. Les emplois municipaux sont fortement liés à la couleur politique du patron de la mairie. A Hénin-Beaumont, les maires successifs ont repris et longtemps gardé « la même ligne paternaliste que les patrons », explique un quidam. La mairie compte le nombre hallucinant de 750 emplois pour 26 000 habitants et l’un d’eux, 49 ans, raconte avoir été embauché, après un licenciement, dans la police municipale par Gérard Dalongeville, élu (PS notamment) à l'hôtel de ville jusqu'en 2009. « Mais j'ai été mis de côté quand une photo de ma femme à la galette des rois du FN s'est mise à circuler », pleurniche l’impétrant. J’en connais un autre, à Montrouge, qui s’est fait bêtement licencier pour avoir collé des affiches FN dans le vestiaire. Mais bien fait pour sa gueule toutefois.

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