PAGES PROLETARIENNES

jeudi 12 septembre 2013

DISCOURS AUX OUVRIERS BRESILIENS























DISCOURS DE ROBIN GOODFELLOW LORS DU LANCEMENT DU LIVRE : « O marxismo em resumo. Da critica do capitalismo à sociedade sem classes » (“Le marxisme en abrégé. De la critique du capitalisme à la société sans classes ») AU 11° CONGRES DU SYNDICAT DES METALLURGISTES DE CAMPINAS ET DE SA REGION





Louveira









Date
24 Août 2013 – 7 Fructidor 221
Auteur
Robin Goodfellow
Version
V 1.0

Sommaire


Sommaire..


1.           Introduction

Ce discours a été prononcé devant 500 délégués représentant 200.000 ouvriers, principalement métallurgistes du Brésil, organisés dans le « Syndicat des métallurgistes de Campinas et sa région » pour la construction de l’Intersyndicale (Intersindical). (http://www.metalcampinas.com.br/)

Au cours de ce congrès 2000 exemplaires de notre livre ont été imprimés et diffusés gratuitement à l’initiative du syndicat.

La version française de ce livre qui fera bientôt l’objet d’une édition en français est disponible sur notre site. http://www.robingoodfellow.info

2.           Texte du discours

Camarades,
Nous allons maintenant nous présenter plus complètement et vous présenter ce livre intitulé : “Le marxisme en abrégé. De la critique du capitalisme à la société sans classes »
Robin Goodfellow est le pseudonyme d’un petit groupe de militants de divers pays (France, Brésil, Espagne, …) qui se dédie depuis près de 40 ans à la défense de la théorie et des principes marxistes. Nous nous situons dans la tradition du marxisme révolutionnaire qui s’affirme avec la publication du Manifeste du Parti Communiste. Nous pensons que cette théorie est la seule qui non seulement nous donne une explication cohérente du monde, des tendances de l’économie capitaliste mais aussi donne une orientation pour les luttes pratiques pour l’émancipation du prolétariat.
Que nous apprend le marxisme ?
Il démontre que :
Quelle que soit la détermination du prolétariat dans ses luttes quotidiennes
Quels que soient les résultats obtenus à travers le combat quotidien pour les revendications et les droits
Quelle que soit la « prospérité » de l’économie capitaliste et la possibilité pour le travailleur d’améliorer son sort
Quel que soit le progrès scientifique et technique et ses promesses générales d’amélioration des conditions de travail et de vie
…le capitalisme ne peut pas offrir, à long terme, de manière durable, une vie sûre, un niveau de vie suffisant, un futur sans peur du lendemain, pour les travailleurs et leurs familles.
Au contraire, les facteurs que nous avons énumérés se retournent contre le prolétariat :
-         la hausse des salaires et la lutte des classes favorisent l’automatisation, laquelle entraîne le chômage ;
-         la bonne santé de l’économie capitaliste n’est qu’une manière de produire des chaînes dorées pour le prolétariat tout en dégradant son salaire relatif ;
-         à la prospérité momentanée succèdent nécessairement des crises qui remettent en cause ce qui a pu être gagné dans les phases de développement;
-         quant au progrès technique et scientifique, il est directement tourné contre le prolétariat afin d’accroître et de raffiner son exploitation
Et ceci pourquoi ?
Parce que le capital, comme le démontre le marxisme n’a qu’un seul objectif : faire produire un maximum de plus-value, un maximum de travail gratuit, pour ensuite répartir cette plus-value entre les différentes fractions des classes exploiteuses, le capitaliste industriel, le capitaliste commercial, le capitaliste financier, le propriétaire foncier sans oublier l’Etat.
Rien de ce qui est obtenu n’est définitif, aucun droit, aucune “réforme” ne peuvent être considérés comme acquis. Pour être certain d’atteindre cette vie sans peur du lendemain, le prolétariat doit assurer lui-même la direction de la société.
Cela signifie l’échec du réformisme. Les positions réformistes, les compromissions avec la bourgeoisie ou son Etat ont pour seul résultat la paralysie du prolétariat et la défaite dans les luttes.
Mais, vis-à-vis de cet objectif historique qu’il est nécessaire de toujours rappeler et défendre, quelle a été la situation depuis 40 ans ? Dans quelle période du développement économique du capital nous situons-nous ?
En 1975, la bourgeoisie occidentale apparut hébétée. Une première grande crise de l’après-guerre, une crise que l’on ne pouvait pas nier, s’était manifestée.
Les économistes, les journalistes et les politiciens s’empressèrent de la mettre uniquement au compte d’un choc extérieur, en l’occurrence la hausse du prix du pétrole, en espérant que cela ne se produirait plus. La crise fut appelée “crise du pétrole”, pour ne pas dire « crise de surproduction », c’est-à-dire une crise spécifique du mode de production capitaliste.
Vers 1975, se manifestait ainsi de manière évidente un cycle d’environ 6 ans, cycle qui débuta à la fin de la deuxième guerre mondiale mais dont les manifestations étaient jusque là moins puissantes.
Cette crise provoqua une série de restructurations et une nouvelle division internationale du travail qui affectèrent l’appareil productif. A l’issue de ce mouvement, la bourgeoisie occidentale ressentit un immense soulagement, car une divine surprise l’attendait : les chiffres montraient que le nombre d’individus que  la statistique bourgeoise considère comme ouvriers baissait. Avec une grande satisfaction, elle en tira immédiatement la conclusion que le marxisme était définitivement réfuté. Elle se mit à rêver d’entreprises sans prolétaires, de plus-value sans travail salarié et sans luttes de classes.
Plus tard, quand sous la nécessité de s’intégrer au marché mondial et la pression de l’impérialisme américain, les faux socialismes de l’Est de l’Europe reconnurent leur véritable nature, un nouveau vertige saisit la bourgeoisie. Elle se lança corps et âme dans la réorganisation du marché mondial, dans le développement capitaliste accéléré de zones où les forces productives avaient un plus grand avenir. Cette recherche de nouveaux marchés, de nouveaux profits, de production de marchandises à plus bas prix et, avec elle, la perspective de produire plus de plus-value relative devait engendrer des effets collatéraux. D’une part une partie de la bourgeoisie devient cosmopolite, noue des relations internationales. D’autre part, les vieilles bourgeoisies nationales se trouvent menacées tandis que se développent de nouvelles bourgeoisies nationales dans des Etats plus jeunes. Mais elles s’entendent toutes dès lors qu’il s’agit de dompter le prolétariat.
Face à cette nouvelle concurrence, les vieux Etats capitalistes ne surent maintenir la paix sociale qu’en s’endettant. L’endettement  fut la solution  que ces Etats trouvèrent pour soutenir la production de plus-value confrontée aux crises qui désormais se répétaient régulièrement. Aujourd’hui, la drogue de l’endettement et du surcrédit a atteint un tel degré d’accoutumance que la simple menace de sa réduction provoque des convulsions. D’un côté, les Etats-Unis d’Amérique, en enfonçant leur talon de fer sur les reins des peuples du monde continuèrent à vivre à crédit, en sachant parfaitement qu’ils ne rembourseront jamais leur dette. D’un autre côté, dans la vieille Europe, les bourgeoisies bornées et bellicistes poussées par les désastres des deux guerres mondiales qui furent nécessaires pour terrasser le prolétariat et régénérer le capital, envisagèrent d’essayer de dépasser les Etats Nations (Création de l’Union Européenne et de l’Euro). Bien que cet événement soit historiquement important, elles agissent comme un ensemble bancal et non comme un ensemble politique.
De toutes façons, aussi bien les Etats-Unis que l’Europe se retrouvèrent prisonniers de leur inconséquence quand arriva, en 2007-2008 la plus grande crise depuis 1929.
L’Europe qui regroupe 10% de la population et 40% des dépenses sociales mondiales est donc le siège d’une intense lutte pour faire payer au prolétariat les frais de l’incapacité de la bourgeoisie à diriger les forces productives sociales. Par tous les moyens elle tentera de ramener le niveau de vie du prolétariat au niveau moyen et si possible encore en dessous.
Voyez ce qui se passe maintenant en Europe; en particulier dans les pays du Sud comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie. Dans ces régions (mais aussi en France et en Allemagne), la classe capitaliste expérimente les mesures pour voir jusqu’à quel point il est possible de faire reculer le prolétariat.
La bourgeoisie internationale avec ses grandes institutions (le FMI, la Banque Mondiale ou la Banque Centrale Européenne)  n’a pas d’autre choix et fait de ces zones un grand terrain de lutte et d’expérimentation :
Une baisse globale des salaires de 15% est elle possible ?
Oui c’est possible !
Est il possible de maintenir au chômage la moitié de la jeunesse travailleuse ?
Oui c’est possible !
Est-il possible d’expulser les ouvriers de leur logement ?
Oui c’est possible !
Est-il possible de dégrader le système de santé et le système éducatif ?
Oui c’est possible !
Est-il possible d’augmenter le temps de travail et de retarder l’âge du départ à la retraite et de baisser le niveau des pensions de retraite ?
Oui, c’est possible !
Et tout ceci est possible parce que la classe capitaliste mène le combat et que le prolétariat européen laisse son sort entre les mains des syndicats jaunes et des partis réformistes. Il ne fait pas de relation entre les luttes de défense immédiates pour la survie quotidienne, les salaires, les conditions de travail, la santé, l’éducation et le combat nécessaire pour abattre définitivement le capital
De plus, on commet une erreur fondamentale quand on accuse les banquiers, la finance internationale, les « riches ». Ce que nous apprend le marxisme – et qu’il faut toujours répéter – est que le système, le mode de production capitaliste repose sur l’exploitation du prolétariat par le capital industriel. Ensuite, les différentes fractions des la classe capitaliste se partagent la plus–value produite sous différentes formes ; profit, rente foncière, intérêt, …
Cette absence de conscience de l’origine de l’exploitation, cette critique superficielle du seul capital financier, du banquier, a fait que tous les mouvements qui ont secoué l’Europe en 2011 (à la suite des révolutions du monde arabe), comme les “indignés” espagnols et grecs ou les mouvements de protestation en Italie et au Portugal sont restées sous le contrôle des classes moyennes, avec un refus de s’organiser syndicalement et politiquement.
Cependant, les capitalistes se font concurrence entre eux au niveau national et international ; mais ils gèrent cette concurrence en mettant leurs propres ouvriers en concurrence entre eux. Ceci devait faire prévaloir comme réponse l’unification et la mobilisation de la classe exploitée : le prolétariat.
Mais tous ces évènements et toutes ces attaques auront aussi une autre conséquence : la renaissance du socialisme en Europe.
A peine avait-on enterré le prolétariat et le marxisme, à peine avant t-on décrété la fin du travail productif que la bourgeoisie prenait conscience que son Etat ne vit que de la plus-value extorquée aux prolétaires. A peine comptait-on quelques millions d’emplois industriels en moins en Europe qu’on en dénombrait plusieurs centaines de millions en plus, en Chine, en Inde, au Brésil, etc. et une nouvelle vague s'annonce dans d’autres pays, en Asie, en Afrique noire.
Et voila donc que, en même temps que se développe le capital, se développe un prolétariat jeune, moderne, qui n'a pas encore subi les défaites des anciens, qui n’est pas anesthésié par les miracles de la croissance, qui n’est pas hypnotisé par la routine démocratique et qui se retrouve à l’avant garde du prolétariat mondial.
L’internationalisme est pour le prolétariat non seulement un devoir mais une nécessité. En 1864, s’est tenu, à Londres, un congrès convoqué par les syndicats, associations et organisations ouvrières ; c’est là que se fonda la Première Internationale. Mais, à cette époque, le terrain de lutte était principalement en Europe (Angleterre, France et Allemagne) alors que c’est le monde entier aujourd’hui, avec une énorme puissance de la classe prolétaire qui représente une immense force au niveau international
Pour cette raison il est très important que ce prolétariat mondial trouve un chemin autonome, se libère de  l’influence des syndicats jaunes et des partis réformistes pour affirmer ses buts et se donne pour objectif de conquérir le pouvoir politique et détruire l’Etat bourgeois.
Quelle est la situation dans le monde actuel par rapport à cet objectif ?
Incontestablement; la dernière crise cyclique, celle de 2007-2008, la plus grave depuis 1929, a produit une vague d’agitation d’un niveau inégal à l’échelle internationale mais qui annonce des combats futurs.
Dans les pays arabes, la lutte a été principalement politique, avec l’objectif d’obtenir des régimes démocratiques qui, jusqu’à un certain point, favorisent la libre organisation du prolétariat (liberté de la presse, d’organisation, de réunion, etc.). Depuis plus de deux ans, la dynamique de ces luttes n’est pas achevée et de nombreux événements sont à venir, le plus important étant la nécessaire mobilisation des masses ouvrières des grandes villes prolétaires d’Egypte, de Tunisie et d’autres pays arabes.
L’influence du dit “printemps arabe” s’est faite sentir dans le monde entier, dans le sens où il a montré que les occupations des places et des rues, la mobilisation permanente, l’organisation dans les quartiers étaient des formes importantes de luttes, mais sans qu’émerge un mouvement ouvrier autonome capable de diriger la lutte. Les ouvriers étaient sur les places et dans les luttes mais ils étaient dirigés par les classes moyennes modernes, y compris par les jeunes des classes moyennes récemment sortis de la condition prolétarienne, avec les études, etc., mais qui ne voient pas leur futur dans un système capitaliste qui les laisse de côté.
Nous avons vu ce type de mouvement en Espagne, au Portugal, en Grèce, en Italie et également aux Etats-Unis et, plus récemment, en Turquie et au Brésil.
Le problème est que ces mouvements ne voient pas non plus que l’unique futur de l’humanité réside dans l’abolition des classes sociales pour développer une société ou personne ne peut s’approprier le travail d’autrui. D’un autre côté, les partis et syndicats dits de « gauche » ne défendent plus depuis bien longtemps cette position, qui est défendue par le marxisme et qui nous montre l’unique chemin de lutte.
En France, le niveau de la lutte des classes est aujourd’hui particulièrement bas. Le prolétariat est apathique et il règne un type de fatalisme quant aux effets de la dernière crise. Pour le moment, la France ne connaît pas encore de mesures aussi drastiques que celles qui sont appliquées en Espagne ou en Italie et, par conséquent, il y a eu peu de mobilisations. Quand il y a des luttes, par exemple lors de la fermeture d’usines, celles-ci sont rapidement encadrées par les forces réformistes qui empêchent aussi bien le développement de ces luttes que leur extension aux différents secteurs du prolétariat pour arriver à une critique plus générale du capital.
Même si cela s’est fait sans illusions, les dernières élections ont conduit au pouvoir une coalition de gauche (socialistes, écologistes), dont le rôle est de recouvrir sous une couche « sociale » des mesures qui doivent se tourner contre le prolétariat. Par exemple, il se prépare pour septembre la reprise d’une offensive contre les retraites qui suit une politique identique à celle menée par la droite il y a trois ans. De leur côté, les prolétaires sont prêts à ouvrir les yeux pour voir la véritable nature de ce pouvoir mais sans encore en tirer les conclusions sur la nécessité de s’organiser par eux-mêmes et reprendre le chemin de la lutte des classes.
Ainsi, nous sommes partout dans un moment de vide : le potentiel de révolte est énorme car chaque jour le mode de production capitaliste démontre son inutilité, l’imbécillité de son organisation, le cours catastrophique du modèle de développement qu’il propose. La concurrence entre les Etat impérialistes ne peut que conduire, finalement, à une guerre mondiale aux conséquences terribles.
Mais, pour que ce potentiel soit activé il sera nécessaire de retrouver le chemin de la lutte des classes, sans concessions, avec un objectif clair et radical ; seul le prolétariat peut mener une telle lutte. Dans cette lutte les pays fortement et récemment industrialisés comme le Brésil, la Chine, l’Inde disposent d’une énorme énergie pour lancer des mouvements importants. En Chine, la question démocratique donnera une forte impulsion à la lutte des classes. Nous attendons beaucoup de la révolution démocratique qui ne manquera pas de secouer la Chine dans les prochaines années et nous sommes convaincus que le prolétariat aura un grand rôle à jouer pour y abattre la classe dirigeante.
Nous avons collectivement, avec la théorie de Marx et Engels, une arme puissante qui n’a pas été dépassée pendant le siècle et demi écoulé depuis la publication du Manifeste du parti communiste. Au contraire, tout le cours catastrophique du capital, tout le développement contradictoire en même temps qu’une immense richesse et une misère infâme, tout ceci confirme la validité de ces analyses. Mais cette théorie doit être appliquée aux réalités du moment, à la situation économique et politique internationale, au rapport de force actuel entre les classes et particulièrement entre la classe prolétaire et la bourgeoisie internationale.
Partout dans le monde, la crise de 2008 a amené un regain d’intérêt pour Marx, présenté comme un économiste génial qui aurait prévu les crises. Mais pour Marx la crise est l’expression du fait que le capitalisme est traversé par des contradictions insolubles, qu’il est un mode de production inefficace pour amener la société à un état de bien-être, et que son existence même menace désormais la survie de l’humanité. On ne peut pas dissocier les analyses économiques, qui décryptent le fonctionnement de l’exploitation et les conclusions révolutionnaires qui montrent que le capitalisme lui-même développe les conditions pour le développement, demain, d’une société sans classes et d’où l’exploitation aura disparue. Ainsi, le socialisme ne se « construit » pas mais se libère des entrailles de la société bourgeoise.
Camarades, il est nécessaire d’avoir une théorie pour guider l’action. Il est nécessaire d’avoir une théorie juste. Il est nécessaire de maintenir la cohérence et la force révolutionnaire de la théorie qui a déjà guidé le prolétariat dans ses luttes à travers l’histoire.
Tout ouvrier conscient doit aussi étudier, lire, se former à la théorie révolutionnaire. Ainsi camarades, ce livre est une arme !
Une arme pour renforcer notre capacité de lutte collective et lutter contre le capital.
La lutte quotidienne doit forcément déboucher sur des luttes plus vastes, plus profondes, dans lesquelles se trouvent engagées le rapport de force sur la définition même de la société, du travail, des rapports de production. Au long de ces luttes se dessine le sort final de la société : ou l’avancée pour la libération des forces productives et la fin de l’exploitation ou la destruction de la société.
Camarades, nous savons qu’ici la France compte tenu de son histoire, de son passé révolutionnaire, a la réputation d’être un pays de luttes ou les combats de classe sont importants. Mais pour le moment ceci ne se vérifie pas. Le mal-être social s’exprime à travers une augmentation des tensions religieuses et un intérêt croissant pour les partis d’extrême droite, par un rejet de la politique traditionnelle. Pour cela, nous avons beaucoup à apprendre de la situation ici, sur votre stratégie et votre mobilisation. A notre retour nous en ferons la plus grande diffusion possible  pour montrer aux travailleurs qui sont ses alliés, leurs véritables frères de classe, contre tout type de réformisme et de collaboration de classe.
Peut-être sommes nous en train de vivre un évènement historique de la plus grande ampleur, le retour décidé du prolétariat sur la scène historique, les premiers pas de son renouveau, les premiers pas pour sa reconstitution en parti politique distinct, les premiers pas pour la réappropriation de sa théorie et de son programme historique. Dans ce cas, ce sera le prolétariat du Brésil qui aura le premier ouvert la voie du renouveau. Ce livre dont il faudra corriger les défauts se veut donc le premier témoignage de la volonté du prolétariat d’exister comme classe révolutionnaire, de reprendre le chemin de conquête du pouvoir politique à l’échelle internationale, de reprendre l’héritage glorieux du prolétariat international et de le bonifier.
Vive la lutte et l’unité internationale de la classe prolétaire !
En avant vers une société sans frontières ni classes !
Prolétaires de tous les pays, Unissez-vous !

mercredi 11 septembre 2013

BREVES HILARANTES ET PRESTIGE DES TUEURS D’ETAT




VIVE LE DIESEL !

…« Sur le fond tout d’abord. Le gouvernement a choisi contre les évidences médicales et financières (oh les évidences !)de ne pas taxer davantage le diesel. Malgré les conclusions de l’Organisation mondiale de la santé, pour qui les gaz d’échappement des moteurs diesel sont un «cancérogène certain» à l’origine chaque année de plusieurs dizaines de milliers de morts prématurées (pas les camions les avions ni les tanks et véhicules de fonction ministérielle), François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont décidé de ne pas toucher au prix du gazole (élections en vue…). Tant pis pour la santé des Français (lesquels), mais aussi pour les finances publiques du pays (bouhouhou !). Car, en refusant d’aligner les tarifs du gazole et de l’essence, l’Etat se prive, selon un rapport de la Cour des comptes, de 7 à 8 milliards d’euros de recettes fiscales supplémentaires (sans blague). Contestable sur le fond, la décision l’est également sur la forme. Plutôt que d’expliquer son choix, le gouvernement s’est emmêlé, hier, dans les vraies-fausses déclarations de son ministre de l’Ecologie, donnant une fois encore une désagréable sensation d’amateurisme. Le maintien du régime fiscal favorable au diesel réclamait pourtant une claire justification : la préservation de l’industrie automobile française, de l’emploi et le refus d’augmenter un peu plus l’imposition des ménages. En faisant fi de réalités environnementales et en gâchant sa communication (çà alors), le chef de l’Etat et son Premier ministre entretiennent l’idée de leur mépris pour les problèmes écologiques et nous avec eux). Reste à savoir comment les Verts et leurs ministres réagiront à ce camouflet, conclut l’éditorialiste bourgeois Éric Decouty (du trust Libération). Et on s’en fout. La bourgeoisie verte s’énerve lorsqu’elle ne peut plus piller à fond les poches des prolétaires, mais on l’emmerde ! Elle souhaite aussi vivement le retour de la droite bourgeoise pour envoyer à la casse ces milliers de caisses de prolétaires de plus de treize ans (les caisses à gazole) qui empuantissent nos beaux quartiers et les autoroutes pour cadres parisiens. Karl Marx et Rosa Luxemburg se sont lourdement trompés sur l’accumulation primitive, la vraie source d’enrichissement primaire de la bourgeoisie moderne n’est-elle pas désormais LA POLICE ? C’est en effet la police qui permettra la mise à la casse de toutes les vieilles torpédos qui nuisent à l’humanité, permettra la relance de l’industrie automobile made in France, et qui renfloue régulièrement les caisses de l’Etat bourgeois par une pluie d’amendes en tout genre, en respirant l’haleine des conducteurs « pour leur sécurité » (quoique la consommation viticole des pandores soit en hausse (lire l’édifiant : La force de l’ordre de Didier Fassin) ; sans oublier leur tâche complémentaire d’arrestations et d’internements arbitraire pour engraisser leurs supérieurs, juges, magistrats et avocats. Le policier à notre époque est devenue plus rentable que l’ouvrier et son patron.
L’activité politique judiciaire de la bourgeoisie verte a du pain sur la planche. Après son glorieux combat pour lâcher dans la nature serpents, ours et loups qui dévorent les animaux de la ferme (restauration sanitaire de la nature), vont-ils faire inculper ces chercheurs US qui se sont engagés à nuire aux moustiques, éléments nécessaires à l’évident équilibre naturel, sanitaire et anticancérogène, après avoir identifié des molécules qui inhibent l’odorat de ces suceurs de sang. Nul doute que le FN anti-écologique, amis des chasseurs et des paysans pillés par les roms va réduire en cendre électoralement ces politiciens transparents de moralisme financier.

Défaillances de PME : le fichage des patrons supprimé, 
les procédures amiables dopées

144.000 petits patrons sortent du fichier Banque de France.
Procédures amiables et pouvoirs des créanciers vont être renforcés.
La mesure était annoncée depuis des mois, mais son entrée en vigueur est un véritable soulagement pour les chefs d'entreprise. La menace, en cas de faillite, de se voir épinglé sous l'indicateur « 040 » dans le fichier de la Banque de France (BdF) est supprimée à compter d'aujourd'hui. Construit à partir de l'analyse des décisions des tribunaux, le fichier classe les dirigeants en quatre catégories en fonction des difficultés rencontrées sur les dernières années : 000 s'il n'y a rien à signaler, 040 en cas de jugement de liquidation, 050 lorsque deux cas de liquidation ou redressement sont constatés et enfin, plus grave, 060 en cas de faillite personnelle ou interdiction de gérer. Etre classé 040 signifie rencontrer d'importantes difficultés pour obtenir des financements bancaires lorsqu'on se lance dans une nouvelle activité. Fleur Pellerin avait annoncé la fin de cet indicateur dès avril. « Dans un parcours d'entrepreneur, connaître un revers fait partie d'un cursus normal », a affirmé la ministre des PME ce week-end dans le « Parisien », tout en rappelant que seules les liquidations sans faute de gestion sont concernées. Au total, 144.000 personnes vont recevoir un courrier les informant que l'indicateur 040 qui les concernait est supprimé.
Les centaines de milliers de prolétaires en commissions de surendettement ne recevront eux aucun courrier moratoire pour leurs dettes.

DALIDA ET IGLESIAS ETAIENT UTILISES COMME INSTRUMENTS DE TORTURE SOUS PINOCHET

Et alors ? Nous on est bien torturé tous les jours par les programmes débiles de TF1, de la 6, de la TNT et les divers Hanouna, Drucker, Hallyday et Cie.

AUTOLIB VICTIME DE L’ESPIONNAGE INDUSTRIEL DE Volkswagen

Pourtant l’industrie allemande est couramment présentée comme le top de l’Europe quoique les machines à laver la vaisselle de Bosch prennent, toutes, feu et doivent être rappelées à la maison !

DES FAUX TICKETS D’ENTREE AU MUSEE DU LOUVRE IMPRIMES EN CHINE

Jusqu’où ira le miracle chinois ? Ont-ils déjà imprimés de faux euros ?

LES VENTES D’ARMES MADE IN France ONT CHUTE DE 26% EN 2012 (sous le règne sarkozien)

Pauvre industrie d’armement franchouillarde qui régresse à la cinquième place juste derrière Israël ! Et qui voudrait tant se relancer en Syrie !


Syrie: pendant les parlotes diplomatiques les massacres se poursuivent, Poutine et Assad bientôt proposés pour le Nobel de la paix ?

Certes notre avis de citoyen atomisé ou de prolétaire lambda compte pour des prunes quoiqu’on nous assure que les sondages internationaux montrent que partout les populations seraient pour le statuquo (c’est loin et cela ne nous concerne pas n’est-ce pas ?) et que les « punisseurs » ne sont pas plus autorisés à sanctionner leurs « clients », comme le proclame le pacifisme gauchiste international. Des massacres internes se produisent partout d’Afghanistan en Syrie, alors à quoi bon rajouter la guerre à la guerre n’est-ce pas ? Les guerres capitalistes de revanche ou de punition ne résolvent rien, aggravent même les massacres… Il faudrait du point de vue prolétarien une levée des masses contre les diverses guerres, mais bernique les dites masses des zones en guerre perpétuelle sont elles-mêmes embrigadées par les divers communautarismes et nationalismes ! Dans les pays riches les masses assistent au spectacle muettes. Nul parti n’existe pour appeler à une révolution internationale contre ce capitalisme mortifère et décadent dommage ! Mais la honte est encore plus honteuse quand on lit la plupart des commentaires des cons moyens, au bas des articles sibyllins et hypocrites des médias bourgeois, qui saluent « l’initiative » heureusement pacifique du boucher Poutine et du boucher Assad. Alors revivez la torture mentale au quotidien…

Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU devaient poursuivre mercredi soir leur discussion (qui dure depuis deux ans) sur les moyens de démanteler l'arsenal chimique de Damas. Des milliers de civils ont été gazés  et il suffirait simplement de confisquer le couteau de l’assassin ! Revivez les événements de la journée de mercredi.
Plus de 600 000 personnes en Syrie ont besoin d'une assistance humanitaire urgente dans la périphérie rurale de Damas, indique l'OCHA, l'office des Nations unies chargé de l'aide humanitaire. 
Une partie significative se trouve dans des zones difficile d'accès, y compris dans celles qui ont fait l'objet d'accusations d'attaques chimiques le 21 août et qui sont en état de siège depuis plusieurs mois, a ajouté l'OCHA. L'Unicef a de son côté précisé qu'elle n'avait pas pu accéder aux zones, ni aux victimes des possibles attaques chimiques malgré de nombreuses tentatives. 
La Maison Blanche affirme que la Russie jouait son "prestige" dans le processus diplomatique qui s'engage sur les armes chimiques en Syrie, à la veille d'une réunion russo-américaine à Genève. 
Lors de son point de presse quotidien, le porte-parole du président Barack Obama a en outre concédé que les Etats-Unis abordaient cette nouvelle phase en étant "sceptiques" quant à la sincérité du régime du président syrien Bachar al-Assad. 
Les discussions entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergeï Lavrov pourraient durer jusqu'à samedi. La rencontre aura lieu à Genève, où des experts en armement américains seront présents.
Un raid aérien de l'armée syrienne sur un hôpital de fortune installé dans la province d'Alep à Al Bab, dans le nord de la Syrie, a tué au moins 11 personnes dont un médecin ce mercredi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité se réuniront ce mercredi soir pour poursuivre leurs discussions sur les moyens de démanteler l'arsenal chimique de Damas, ont indiqué des diplomates. 
Les cinq pays (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine) du Conseil avaient commencé mardi à examiner un projet français de résolution prévoyant ce démantèlement, assorti d'une menace de frappe militaire en cas de revirement. Mais une réunion du Conseil prévue mardi après-midi avait été annulée au dernier moment à la demande de Moscou, hostile à ce texte. 
Depuis l'attaque chimique du 21 août près de Damas, la communauté internationale a soufflé le chaud et le froid sur une riposte militaire, avant d'emprunter la voie de la diplomatie.
LE CAPITALISME CONVIVIAL EST UNE DIPLOMATIE PERMANENTE QUI BAIGNE DANS LE SANG ET L’ORDURE !

mardi 10 septembre 2013

A LA RETRAITE LES ARISTOS SYNDICAUX !



GRAND PLOUF POUR LES PIGNOUFS SYNDICONS RETRAITés

 Ils avaient joué les marioles les Le Paon et Cie, prenant les prolétaires pour des caves sans mémoire, ou des abrutis trop bêtes pour lire la pauvreté de leur argumentation servile de leurs maîtres au pouvoir.
Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, a justifié mardi 10 septembre la journée d'action sur les retraites de ce 10 septembre  par la nécessité d'"améliorer" (sic) la réforme du gouvernement, assurant que "la mobilisation allait surprendre" (Oh Oh). "La mobilisation va vous surprendre", a lancé Thierry Lepaon sur France Info, en rappelant que la journée de manifestations et de grèves portait aussi sur les salaires (poil aux verres !). (sur la photo vieil acteur retraité roulé par une jeune syndicaliste arriviste)
"L'objectif est de rassembler, d'informer, de dire aux salariés qu'il y a besoin d'une irruption de leur part sur le terrain social", avait-il éructé Sur les retraites, il faut "améliorer les réponses de ce gouvernement"’Ah Ah Oh Oh), qui ne sont "pas bonnes"(pouèt pouèt), selon Thierry Lepaon. « Cette réforme "constitue un progrès" notamment sur la pénibilité et la prise en compte des années d'étude mais nous voulons "améliorer le projet de loi" qui sera présenté le 18 septembre en conseil des ministres et examiné à partir du 7 octobre au Parlement, a nuancé le numéro un de la CGT. De son côté, le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly a admis qu'il n'y aurait pas de "déferlante" (ouah la lucidité) dans la rue contre le projet de réforme des retraites. "Ça bouillonne" (bof) et "près de 200 manifestations sont prévues" (composées de vieilles ganache retraitées privilégiés), a-t-il dit sur France Inter, mais la mobilisation ne devrait pas conduire à une "déferlante". Ah Bon ! Celui-là penserait-il que les prolétaires floués de 1010 auraient de la mémoire ? Et au terme de cette « journée de parade de l’armada et du personnel limité des bonzes bronzés »… rien, il ne s’est rien passé, même les ballons gauchistes suivistes et anarchistes bêlants étaient dégonflés.
En tout cas, il est toujours bon de la rafraichir la mémoire tiens en te livrant cher lecteur ces extraits de mon livre « L’aristocratie syndicale »… à l’œuvre en 2010.
« Qu’est-ce que les aristocrates syndicaux ont pu suer à freiner pourtant dès septembre, tant cela poussait derrière. Et modérer mois après mois en arguant de leur civilité républicaine ! Personne n’en doutait : ils trahissaient depuis le début ! On disputait tout au plus de la date où ils se diviseraient ! Mais les religieux du syndicalisme veulent toujours croire à la rédemption de Saint Pouget et Saint Pelloutier lorsqu’ils sont en lévitation, pardon en manifestation. L’article le plus lu sur mon blog jusqu’au milieu du mois d’octobre fût « Prière de ne pas déranger la trahison en cours » (daté au 27 septembre) qui était une revue de presse de ce qui filtrait pour calmer le jeu en donnant le beau rôle aux aristocrates syndicaux:
« Au mois de mai dernier, un journaliste de la chaîne idéologique du Sénat, E.Kessler définissait la journée d’action sur les retraites du mois en question comme une « mobilisation en trompe l’œil » : « Non. Cette journée pourrait au bout du compte se résumer à un jeu de rôle assez classique. Depuis le début, le gouvernement a compris qu’il ne peut absolument pas compter sur un quelconque soutien syndical sur ce dossier. La CFDT a payé trop cher son acquiescement à la réforme Fillon de 2003, par une hémorragie des adhérents - 10% sont partis - pour qu’aucun syndicat ne se risque au compromis. La concertation – pas la négociation - organisée depuis des semaines vise à les ménager, mais en réalité, l’Elysée vise surtout à gagner la bataille de l’opinion. D’où une communication par petits pas successifs. Pour aboutir à ce qui était depuis le début l’hypothèse la plus probable : la fin de la retraite à 60 ans. Elle est acquise, quelle que soit la mobilisation d’aujourd’hui. Simplement, en l’annonçant avent les manifs, le gouvernement pourra, en fonction de leur ampleur, moduler son impact social en jouant sur différents amortisseurs : le rythme des changements, la prise en compte des métiers pénibles, des carrières longues, etc. ». Finaud, le journaliste expliquait comment le gouvernement avait acheté la paix sociale par la corruption d’une frange aristocratique: « Dès à présent, le gouvernement annonce que les régimes spéciaux – agents SNCF, RATP ou EDF notamment – ne seront pas concernés par la réforme. Pour quelle raison ? Concession révélée 24 heures avant cette journée d’action. Au mieux, leur système de retraite sera concerné à partir de 2018. C’est évidemment une annonce tactique pour essayer de contenir tout mouvement chez les cheminots ou les conducteurs de métro, eux qui donnent le plus de visibilité aux grèves. Au risque de brouiller le message d’une réforme qui veut affirmer un principe d’équité. Cela s’appelle acheter la paix sociale…».
Un achat de la paix sociale ambigu qui ne déshonore pas cette majorité de manifestants qui défilaient en solidarité avec tous prolétaires contre la rallonge gouvernementale, mais dont la conservation (toute provisoire) de statuts particuliers était utilisée par les journalistes gouvernementaux pour décourager les autres – ceux du privé et les chômeurs – de se joindre aux cortèges et de plus derrière les faux amis syndicaux !
Le commentaire de Pawel de Révolution Internationale en juin 2010 croyait résumer toute la vérité d’un petit groupe qui est resté invisible tout le long des dix mois et n’a pratiquement pas écrit d’articles sur le déroulement des enterrements syndicaux : « Le gouvernement et les syndicats ont travaillé ensemble contre la classe ouvrière ». Mais les syndicats sont-ils donc les seuls et uniques responsables de cette corrida qui a duré si longtemps et si vainement, comme les gouvernants l’avaient présumé dès janvier 2010?
Etrange lame de fond, si amorphe au début de l’année, qui sembla avoir trouvé du tonus en septembre, à la surprise des journalistes et des spécialistes révolutionnaires, qui grognait, tapait du pied sans vraiment chercher à argumenter. Argumenter quoi ? Contre ou avec qui ? Le gouvernement qui veut toujours faire payer la crise aux multitudes prolétaires ? Aux partis bourgeois qui disent représenter les « salariés » qui « souffrent » ? Aux micro-partis gauchistes qui ont pour tout programme alternatif au « nain Sarkozy » : la grève générale ?
Que s’est-il passé pendant ces dix mois dans les AG, dans les discussions entre grévistes ? Nul ne le sait. On ne nous rendit compte que d’actions de blocages de ci de là. On nous livra profusion de petites phrases des aristocrates de plateaux de télévision. Nous n’étions que de vulgaires spectateurs suspendus au suspense d’un éventuel nouvel appel à une autre « JA » puisque la précédente avait été « fournie », « épatante » surtout en province. On allait « gagner », « mettre Sarko KO » ! Henri Simon dans sa feuille de chou analyse en octobre avec pertinence les méthodes des « chiens de garde du prolétariat » : « Il y a en France une sorte de culte ou de routine de la manifestation. C’est une arme aux mains des syndicats car ils sont pratiquement les seuls à pouvoir en organiser de significatives à l’échelle de la France. Gouvernement et confédérations syndicales s’affrontent sur le nombre des manifestants, ce qui serait une sorte de thermomètre de la tension sociale et donnerait plus de poids aux dirigeants syndicaux dans leur dialogue avec le pouvoir. Mais il ne faut pas se faire d’illusion sur ce nombre. En général, il se double d’une « journée d’action », ce qui ne signifie pas forcément une grève mais laisse latitude aux sections syndicales dans la protestation au niveau de l’entreprise (…) une usine de taille moyenne, par exemple de 1000 travailleurs, peut ainsi « mobiliser » une quarantaine de « représentants syndicaux », tous syndicats confondus ». S’y ajoutent éventuellement quelques fidèles auxquels les horaires en équipes ou les ajustements de la loi sur les 35 heures permettent d’aller manifester ainsi sans perte de salaire, au point que les détracteurs ont pu parler de « grèves RTT ». La manifestation est un substitut à la grève, uniquement à caractère politique, sans affirmation sociale en termes de lutte de classe »([1]).
Henri Simon estime que la participation plus importante que prévue par les aristocraties syndicales manifesta « un mouvement plus ample de mécontentement social », « qui ne pouvait s’exprimer en raison des particularismes divers ». Très bien vu, tout le monde savait que les régimes spéciaux étaient encore maintenus et que le privé et les chômeurs étaient massivement absents, saufs les puristes rêveurs maximalistes ou les braillards grève-généralistes. Mais Simon ignore le plus important qui explique ce tortillard mou et inoffensif : l’apolitisme qui règne depuis des années, et en particulier depuis l’élection de Sarkozy à la présidence. La vie politique est « pipolisée », elle n’est plus que foire d’empoigne entre individus. Aucun parti politique bourgeois, réformiste, calotin, écologique, révolutionnaire, gauchiste, syndicaliste pour proposer un programme alternatif à l’éventuel renversement du gouvernement en place ! Après mai 68 on disait avec humour « sous les pavés la plage ». Fin 2010 sous la fable anarchiste grève générale, l’apolitisme !

Paradoxalement, la réflexion des prolétaires plus réfléchis et dubitatifs face au carnaval syndical, apparaissait sur les forums d’Internet où l’on pouvait discuter contrairement aux manifestations où obligation est faite de « marcher » puis de « se disperser ». J’en fis plusieurs fois une synthèse sur mon blog. En septembre, beaucoup ne se faisaient aucune illusion : « Entièrement d'accord gros foutage de gueule des syndicats, en tout cas des 2 "majoritaires" qui j'espère vont devenir tout pitipiti à force d'arrangements et de concessions au medef et consorts. On n'arrivera à rien si on ne continue pas à mettre la pression. Y'a plus qu'à faire des manifs sauvages tout seuls toutes les semaines ». Cette autre agréait sur la trahison perpétuelle: « Bonne question!! Malheureusement je suis convaincue que les dirigeants syndicaux ne sont plus du tout au service ni à l'écoute de la rue. Bien au contraire!!! Ils ont passé des accords que nous ignorons (plus personnels que politique) et ne servent qu'à endiguer notre colère. Subtilement, en prétextant ceci ou cela, ils éteignent la flamme à chaque fois ». Les syndicats ne préparent que les défaites selon celui-ci : « C'est quand-même flagrant quand on voit que les seuls conflits réussis pour les ouvriers se passent toujours sans eux..!! Tant qu'on restera sous la coupe des vedettes syndicales qui ont chauffeur et tout ce qui suit, je pense que Sarkozy n'aura aucun souci à se faire ».

D’une façon générale il n’est apparu, depuis la mi-janvier (2010), date où Fillon avait posé sur la table le projet de réforme des retraites, AUCUNE CRITIQUE DES SYNDICATS, excepté sur mon blog et le site du CCI, rien sur les sites gauchistes bien sûr, rien sur Rue 89 ni sur Agora, ni sur LE POST ni sur Médiapart. Dans les commentaires glanés de ci de là, j’avais trouvé «Hêtre », le 21 septembre, qui récidivait sur Médiapart fin octobre : «Que syndicats et partis de gauche soient prêts à trahir, une fois encore, les gens qui leur auront, pour d'obscures raisons, fait confiance, voilà qui ne fait guère de doute. Combien de milliers de gens dans les rues pour, dans le meilleur des cas, une toute petite chose, une négociation, qui verra les riches, à travers l'Etat qu'ils ont acheté, octroyer quelques miettes à leurs pauvres? ». La tristesse est le lot de la vieillesse, et la retraite repoussée… un naufrage. (…)
Avec la fumisterie de l'action syndicale moderne et sa cogestion de la misère sociale, Proudhon aurait à présent plutôt raison, le cadre syndical ne favorise plus une conscience de classe qui s’est répandue comme telle à toute la société indépendamment des différentes formes d’organisations existantes. En tout cas, Proudhon serait rejoint par Marx. Ce dernier fut longtemps favorable aux grèves et aux syndicats comme constituants de l’expérience prolétarienne, tout en disant qu’il ne faut pas se mettre à genoux derrière la théorie de l’organisation pour marchander le salaire. En septembre 1850, au sein de la Ligue des Communistes, Marx vitupérait la conception idéaliste - « la simple volonté comme moteur de la révolution » - et il enjoignait aux ouvriers « de se transformer eux-mêmes » et « pour se rendre aptes au pouvoir politique ». Marx s’indignait qu’on encourage le « caractère primitif » du prolétariat allemand, qu’on flatte « outrageusement le sentiment national et les préjugés corporatifs », ce qui rend «populaire». Hélas : « De même que les démocrates font du mot «peuple » une entité sacro-sainte, vous sanctifiez le mot «prolétariat ». Si on est révolutionnaire, on n’est pas là pour flatter le prolétariat (ou une de ses parties) quoiqu’il fasse. Les révolutions mêlent toujours le politique et l’économique, mais c’est bien les questions politiques événementielles (guerre, répression, catastrophes, chômage de masse) qui sont décisives et favorisent ou pas l’unité de la classe ouvrière. La révolution est le point de rencontre entre la crise du capitalisme à son sommet (krach ou guerre) et la théorie révolutionnaire dont les masses s’emparent. Sur le fond, ce n’est pas vrai que la classe ouvrière aurait régressé comme « multitude salariée ». Il faut toujours se méfier du prolétariat qui dort. La classe ouvrière continue à s’abstenir massivement d’adhérer aux partis politiques et aux partis syndicaux. Elle n’a pas besoin  du mot d'ordre creux de "Grève Générale", abstrait, statique, du ready-made syndical "préparé d'avance" et qui serait capable de décréter un beau jour la révolution attendue depuis si longtemps.
La corruption du syndicalisme n’est pas avérée pourtant, même avec les quelques données collectées sur les financements troubles (cf. annexe). Qui peut se prétendre « spécialiste » de la question syndicale instrumentalisée par l’Etat ? Comme s’il y avait des « spécialistes » des partis politiques comme il existe des spécialistes de la cuisine à la vapeur? La question de se syndiquer ou pas, d’être membre ou pas d’un parti dépendrait-elle des indications d’un «expert » ? Il n’existe pas un syndicalisme « à la française » mais, partout, diverses formes d’adaptation de ce caméléon étatique modernisé.
Une étude du syndicalisme hexagonal ([2]), nous le décrit comme particulièrement pourri alors que dans les autres pays (Suède, Allemagne, etc.) il fonctionnerait sur la base de probes cotisations des prolétaires eux-mêmes. Cette étude aurait gagné à dénoncer non la seule corruption financière opaque des principaux syndicats français que surtout « l’abus de confiance » ou « abus de faiblesse » des espérances des exploités. Nos intellectuels d’édition n’ont jamais eu faim ni fait grève. Plusieurs commentateurs, comme M. Noblecourt, dans le journal Le Monde, en octobre 2009, avaient frémi en y décelant une thèse « séduisante» bien qu’avec une plume trempée au vinaigre car les « syndicats sont payés par le patronat » mais jamais décrit comme nécessaires au fonctionnement des Etats modernes. Déclin du syndicat ? Parler de déclin du syndicalisme concorderait avec des organisations autrefois vraiment nobles du point de vue ouvrier. Dès la Première Guerre mondiale, et à la vieille de la seconde, les syndicats étaient déjà des instruments nationaux de la bourgeoisie ([3]). Les auteurs de cette étude ne sont pas clairs d’emblée, en ignorant volontairement l’immense rejet des syndicats initié par mai 68 ([4]), tout comme en ignorant les multiples exemples de critiques virulentes des syndicats, y compris tout au long de l’année 2010 en France. Ils contribuent à la confusion en faisant équivaloir déclin des syndicats à déclin de la classe ouvrière, laquelle ne peut plus être confondue avec cette aristocratie d’Etat, notoirement depuis mai 1968.  Des révélations sur la « syndicratie » ou la farce de la « privatisation » syndicale il n’y en a point ([5]) ? Pas de réflexion non plus sur la fonction de l’aristocratie syndicale. Relevons une seule révélation intéressante mais hors de ce livre, par un de ses critiques M. N.Noblecourt dans le journal  Le Monde : « (Aucun chef syndical n’est sûr du nombre de ‘salariés’ qui vont obéir à un appel à cesser le travail) ce qui signifie que le réseau syndical ne fonctionne plus et que les représentants ont, pour la plupart perdu leur légitimité professionnelle ».
Les aristos à la retraite ou à la lanterne ?







[1] Cf. Dans le monde une classe en lutte, publication diffusée gratuitement, octobre 2010. Echanges et Mouvement, BP 241, 75866 Paris cedex 18. Internet : http://www.mondialisme.org. En 2008, la population active était estimée à 28 millions de personnes, or, au plus fort des JA les « défilés » étaient très inférieurs au 3 millions prétendus par les syndicats (province + Paris). Représentatifs de la classe ouvrière les « défilés » ? Même si les 3 millions reflétaient la désaprobation de « l’opinion ».
[2] « Toujours moins ! Déclin du syndicalisme à la française » par D.Andolfatto et D.Labbé (ed Gallimard, sept 2009)



[3] C’est la tentative de révolution en pays développé, en Allemagne en 1918 et les années suivantes, qui révèle la compromission définitive des appareils syndicaux, malgré l’entretien de l’idée morte syndicale par les anarchistes arriérés (cf. mon ouvrage « En défense de la Gauche communiste et de la November révolution ».

[4] Excepté sous ce doux euphémisme vague et cabalistique de « la rupture de la fin des années 70 ».

[5] « Un bien collectif qui aurait dû profiter à tous » (p.56)