PAGES PROLETARIENNES

lundi 30 septembre 2013

LE MINISTRE DE L’INTERIEUR CONTRE L’EXTERIEUR




(Liberté de marauder  pour les Roms et chômage pour tous,
 et les Verts vont-ils « valser » ?)

AUX ORIGINES D’UNE CAMPAGNE POLEMIQUE HARGNEUSE

L’Edito du monde du 25 septembre tente de « flinguer »  le ministre de l’Intérieur Valls catalogué de « faute politique lourde », lequel premier flic de France n’avait fait que surenchérir à la suite du constat du parasitisme rom par une candidate de la droite bourgeoise à Paris puis du roquet Copé, cataloguant à son tour les Roms comme n’ayant « pas vocation à s’intégrer ».
« Si ce n'est du cynisme, drapé dans un langage de "vérité", c'est une faute lourde. Politique autant que morale. Depuis des semaines, sans même que l'extrême droite ait besoin de s'y employer, la droite a délibérément choisi de faire de la "menace" que constitueraient les Roms un thème explosif des prochaines élections municipales et, au-delà, européennes. En apportant de l'eau à son moulin, M. Valls donne crédit à cette campagne qui joue, sans vergogne, sur la peur de l'étranger et fait des Roms des boucs émissaires parfaits. Mais en désignant l'ensemble d'une population étrangère – et néanmoins européenne –, en stigmatisant une population ethniquement étiquetée, en la jugeant incapable de s'intégrer en France, le ministre de l'intérieur renonce à des principes élémentaires républicains : l'accueil, l'intégration, la solidarité. Plusieurs voix, à gauche, l'ont immédiatement déploré. Celle de Martine Aubry, maire de Lille, qui a invoqué "l'humanité et l'efficacité, c'est-à-dire la République". Celle du ministre Arnaud Montebourg, qui a jugé le propos de M. Valls "excessif" et estimé qu'il devait être "corrigé". Il a raison. Et c'est au président de la République de le faire, avec fermeté et, si possible, sérénité. C'est sa responsabilité et son devoir ».
Le « dangereux » ministre Valls aurait, de son propre chef, renoncé aux « principes élémentaires républicains » : « accueil, intégration, solidarité ». On se demande où, dans quel secteur de la société actuelle, nationale et mondiale, le pontifiant et arrogant rédacteur anonyme de l’édito peut nous indiquer que se trouvent appliqués ces « trois principes élémentaires » de sa société bourgeoise.  Dans les entreprises ? Dans le système éducatif ? A pôle emploi ? A France-télécom ? A SOS solitude ? En prison ?[1]
Dans ce même journal, qui pose classiquement au leader d’opinion (c’est celui-ci qui avait lancé la stigmatisation du négationnisme il y a trente ans) un certain Eric Fassin, sociologue, s’ingénie au début de cette intox récurrente à pourfendre le ministre, l’accusant de stigmatiser une vieille tradition (pourtant notoire) de non intégration aux règles de la société civile ; puis il se met à délirer sur les intentions électorales du principal « bras droite » de Hollande. Valls n’avait pourtant pas grand choix pour répondre aux saillies de NKM et du FN : c’était soit comme Sarkozy cracher sur les chômeurs (impossible pour un gouvernement dit de gauche) soit renchérir contre une catégorie qui n’est pas une classe formatable mais un prurit social aléatoire et insoluble depuis des générations ; qui interpelle surtout la catégorie des vieux électeurs dans leurs résidences provinciales et sévit par le maraudage dans quelques grandes agglomérations telles Paris et Lyon. En réalité, en plus de la surenchère vis-à-vis des compétiteurs de la droite bourgeoise, on ne peut que constater – il suffit de lire blogs et commentaires – que les politicards se sont souciés tout à coup d’une exaspération réelle, pour en tirer profit. La mendicité ne suffit plus. Avec la crise les besoins des plus pauvres explosent aussi ! Si j’étais à la rue sans ressources, je ferais comme eux. Il est tout à fait possible de voler et manger entre les rayons des supermarchés tant que vous n’avez pas franchi le sas des caisses, et le prix du vol est inclus dans vos achats. Pas d’assurance par contre pour le vol sur les personnes ! Et si les victimes protestent c’est qu’elles sont fascistes !
Exaspération donc des gens qui supportent une proximité de « classe dangereuse » - disons non-classe certes et as de la cambriole pour ses caïds les plus voraces - qui se double d’une exaspération devant le nihilisme prégnant et arrogant de la bobologie verte. Comme la bourgeoisie gauchiste et syndicaliste, son aile parvenue au gouvernement - en se livrant à une défense urbi et orbi des Roms - est complice du système de parasitisme organisé des bandes Roms sur la base de malversations diverses dont sont chargés exclusivement les mineurs. Mme Taubira complice de la bobologue cheffe Duflot ne va pas révéler que devant les tribunaux défilent exclusivement des enfants roms (jusqu’à 25 ans… car il faudrait pouvoir prouver à tous les coups qu’ils sont majeurs par de coûteuses expertises médicales) contre lesquels la « justice » ne peut rien, qui sont donc relâchés aussitôt, voire excusés[2]. Idem pour les femmes Roms, relativement ménagées, placées parfois brièvement en centre de détention pour femmes où d’ailleurs elles volent aussi sans vergogne leurs co-détenues. Le pauvre Valls est donc crédité par ses collègues de la bobologie comme responsable du « coup d’envoi » contre des Roms blancs comme neige :
(Edito du site de EELV) : « Le coup d’envoi de la chasse aux Roms avait été donné par Manuel Valls lui-même cet été, avec ses discours prônant la fermeté dans la poursuite du démantèlement des camps. On l’a vu, la circulaire interministérielle du 29 août 2012 a fait long feu, et l’action du gouvernement en la matière semble s’inscrire dans la continuité de la politique de Brice Hortefeux ou de Claude Guéant. Hier, un pas de plus a été franchi par le Ministre de l’Intérieur qui a déclaré que seule une minorité de Roms pouvait ou voulait s’intégrer en France, que l’insertion des Roms était impossible pour la majorité en raison « de leurs modes de vie extrêmement différents des nôtres ». Et d’affirmer que les Roms avaient vocation à retourner en Roumanie ou en Bulgarie… ».
Les apparatchiks du parti vert, qui tiennent à garder leurs avantages gouvernementaux, inventent par après une gouvernance individualiste : « EELV, toujours aussi étonné que le Ministère de l’Intérieur gère seul un dossier de nature interministériel, souhaite que l’Etat renforce les actions définies dans la stratégie nationale d’inclusion des Roms (5/04/2011), notamment en termes de scolarisation des enfants roms, d’accès au marché du travail et au logement ». Ah bon il gère seul le Valls, et Duflot n’est pas membre du gouvernement ?

LE DOUBLE LANGAGE DE VALLS

La chronologie de la mise en scène du problème des Roms donne le tournis tant chacun dit une chose et son contraire. Valls lui-même s’est livré successivement à une « valse à mille temps » : « "J'ai l'impression que les Roms harcèlent beaucoup les Parisiens" (avait dit Mme NKM), rapporte un journaliste. En plein débat sur la droitisation de l'UMP, après les propos ambigus de François Fillon sur le vote FN, cette petite phrase prononcée mercredi par Nathalie Kosciusko-Morizet n’est pas passée inaperçue, provoquant l’ire de la gauche et du gouvernement. « Il faut faire attention à la stigmatisation quand on désigne une population dans son ensemble », a réagi jeudi 19 septembre Manuel Valls sur France Inter. "On m'a souvent beaucoup accusé de mener une politique très dure à l'égard des populations de campements Roms", a-t-il ajouté. Aux yeux du ministre de l’Intérieur, "il faut nommer les choses, mais jamais en les stigmatisant, jamais en jetant les uns contre les autres, les Français contre les étrangers" ». En mars pourtant Valls avait souligné « une impossibilité de s’intégrer » puis fin septembre le voilà qui surenchérit sur sa compétitrice de droite NKM avec la stigmatisation d’une « vocation » à ne pas s’intégrer. La reine-mère de la bobologie institutionnelle Duflot, elle, en ne quittant pas le gouvernement trahit évidemment son double langage et donc sa complicité avec la mise en scène de ladite « stigmatisation ».

POURQUOI AVOIR CHOISI DE CATALOGUER LES ROMS ?

Sont-ils plus envahissants que jamais ? Sont-ils responsables de la « faillite de l’Etat » (avérée depuis dixit Droopy Fillon il y a quelques années ? Sont-ils responsables du chômage massif et irréductible ? Des menées impérialistes de l’Etat français ? Mettent-ils en danger la Sécurité sociale ? Rien de tout cela au fond. Ils sont certes une nuisance aux confins de nombre de villes et villages, que ne contestent que les politiciens carriéristes loin des bidonvilles et donneurs de leçon écolos-gouvernementaux-compatibles : les Duflot, Cohn-Bendit, Mélenchon, Hamon, Emmanuelli, le pitre Guillon et Cie. Les deux arguments du ministre le 14 mars concernant une impossibilité de s’intégrer pour des « raisons culturelles » (mode de vie familiale élargie, fréquents déplacements avec expulsions flicardes inopinées, etc.) et « des  réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution », sont aussi évidents que les neiges éternelles du Kilimandjaro. Les défenseurs pro-romo peuvent même arguer qu’il s’agit de « persécution » d’autant qu’il n’y a pratiquement pas d’adultes Roms devant les tribunaux mais des enfants victimes de leurs propres larcins… Ce choix du ministre de désigner la « spécificité des Roms » n’est qu’un pis-aller au carrefour de la bagarre électorale entre les deux principales factions bourgeoises en lice, pas spécialement en vue des Municipales, mais parce qu’un tel sujet INSONDABLE, INTERMINABLE ET CONFUS permet de gagner du temps sur la réalité de la crise économique, permet aux factions coalisées de discutailler entre elles à la barbe du peuple spectateur, permet d’esquiver les questions de classes, redonne quelque vigueur à l’encre journalistique monotone et révèle que les gouvernements successifs, non seulement se ressemblent mais utilisent toujours les MEMES BOUCS-EMISSAIRES ; avec cette différence que la gauche au pouvoir ne crache pas sur les chômeurs comme Sarkozy, mais qu’elle est aussi impuissante à leur trouver du boulot, et n’a pas plus vocation à en inventer pour ceux qui s’invitent de l’extérieur, Roms ou pas. Maigres et pauvres boucs-émissaires de caravanes pourries pour cacher l’ampleur de la crise et l’impuissance de l’Etat à combler ses gouffres financiers !
Les défenseurs effrénés de la catégorie Roms sont donc totalement complices de la stratégie de désignation de boucs-émissaires par leur défense pudibonde et invraisemblable ; le programme des Verts gouvernementaux est basé sur un gros blabla utopique[3]. Un bouc-émissaire il faut le rappeler, du point de vue national-chauvin, sert à masquer les antagonismes de classe, ou du moins à en appeler à une union ou fusion des classes ennemies face à un danger « hors société civile » ou hors « légalité républicaine ». Le bouc-émissaire est bien le tronc commun aux pour et aux anti-roms. Cette stratégie abondée par pro et anti-roms fonctionne, il faut bien le constater, à fond la caisse : certes  journalistes professionnels et politiciens verts ont continué à tancer Valls quand une majorité imposante de « français » se place derrière le ministre de l’Intérieur. Premier camouflet à la soit disant « erreur politique » stigmatisée par la confrérie du Monde ! Cela ne changera rien ni au sort des Roms en général et autres gens du « voyage », ni aux SDF ni aux prolétaires angoissés du lendemain ni à la certitude des abstentionnistes sur l’impuissance gestionnaire et la capacité à mentir du personnel politique dans son ensemble.
Le ministre de l’Intérieur (contre l’Extérieur) ne demande pas tous les jours à la population l’autorisation d’expulser ou pas, et ses critiques humano-écolos lui sont intimement reconnaissants de ne pas laisser s’installer des populations sales et miséreuses à proximité de leurs résidences secondaires ou de leur 4X4 pas âgé de plus de treize années.
Le sociologue affrété par l’aimable confrérie vertueuse du Monde voulut jouer de la corde de l’ironie concernant la politique du bouc-émissaire: « …pour notre part, nous n'aimerions pas vivre dans les ordures et les excréments, parmi les rats, au bord des routes ; ce n'est pas dans notre culture. Mais c'est la leur – la culture de la pauvreté. Ils y sont chez eux ». Or, après chaque départ de campement sans expulsion policière, qui nettoie des tonnes d’excréments ? M. Fassin et ses amis Roms partis souvent sans régler leur loyer? Non les employés municipaux. De plus, M. Fassin, sociologue de son Etat, ment par omission en cachant que les Roms sont honnis en Roumanie et que la bourgeoisie roumaine, en catimini, est bien satisfaite qu’ils filent en France ou ailleurs ; toutes les bourgeoisies européennes d’ailleurs également sous les déclarations moralistes de Mme Reding dans son micro-pays, le Luxembourg, réglementent à leur façon pour ne pas « être envahi » ! De plus M. Fassin prétend qu’être de gauche c’est « refuser la misère », mais que la « gauche française » expulse. C’est du bla-bla de la même eau que les effets de manche des députés de la gauche bourgeoise et leurs copains ministres. Ils assument la gestion du capital une fois au pouvoir, et, accessoirement le merdier des populations qui tentent de fuir la misère dans un sens ou un autre. La « gauche au pouvoir » actuellement en France n’est pas en soi coupable de limiter ou d’expulser des populations migrantes dans la misère d’une Europe bourgeoise qui prétend les défendre sous de belles résolutions humanitophiles. Même le socialisme dégénéré de Staline et de son soutien critique par l’ex-trotskien Mélenchon, s’ingéniait à parquer les tziganes. La « gauche au pouvoir » est critiquable avant tout en ce qu’elle se met au service de l’Etat bourgeois, en continuité de la droite, pour continuer à faire payer la crise aux prolétaires et aux retraités, pour aménager de façon diversifiée et opaque la baisse des salaires. La « gauche au pouvoir » a en plus atteint le sommet du ridicule, comparée à ses mânes de 1981, avec ce pitoyable « moi président » qui prétendait sortir de la crise par « la croissance ». La gauche bourgeoise aux manettes est tout aussi impuissante que la droite dans le cadre national à solutionner et la crise et les problèmes plus larges de société, dont la catégorie Roms n’est qu’une illustration secondaire.
L’éditorialiste de Marianne est un des rares journalistes professionnels dans l’hallali anti-Vals, aux côtés d’une masse considérable de commentateurs anonymes (intégralement méprisés par les rédactions des machines à intox) à dénoncer le terrorisme idéologique dominant (qui ferait presque aimer Valls) : « Curieux pays où l’on ne peut pas dénoncer les mafias qui manipulent l’émigration Rom, le trafic des enfants, les réseaux de petite délinquance, les trafics en tout genre, sans être suspect de racisme et de xénophobie ». Que pèsent quelques avis sensés sous l’avalanche d’une polémique orchestrée depuis le sommet de l’Etat jusqu’aux divers partis complices, qui se fondent sur les comparaisons les plus hasardeuses avec le passé ? C’est Mme Viviane Reding qui, en 2010 face au discours de Grenoble de Sarkozy, avait lancé la mode imbécile de la comparaison de la désignation des Roms avec la stigmatisation des juifs des années 1930, et que reprend bêtement le commentateur sportif Cohn-Bendit, mis à la retraite politique d’office. Or les juifs s’intégraient dans le monde du travail ou du petit commerce, malgré les délires hitlériens et leurs porte-paroles contemporains. La situation atypique des Roms, par contre, est restée la même, sauf que, avec l’accroissement de la population elle devient plus encombrante et de moins en moins gérable. C’est cela que cache d’abord une polémique haineuse où on n’a pas envie de prendre partie pour les effets de manche du ministre ni pour le bal des faux-culs des donneurs de leçon d’antiracisme, d’antifascisme et d’anti-pollution représentants de la gentry parisienne et provinciale, en colocation gouvernementale.

PACTE REPUBLICAIN ou CARTEL ALEATOIRE DE LA BOURGEOISIE ET DE LA BOBOLOGIE ?

Toute campagne d’intox se caractérise par un compartimentage de « l’opinion », découpée en tranches hors des classes sociales : les pour, les contre, les sans avis, les sondages fonctionnent comme l’huile de moteur on leur fait dire ce qu’on veut mais faut qu’ils mesurent quand même l’air du temps, une réalité vraiment palpable sinon ils ne serviraient à rien ; ils sont en général concoctés après coup, moins pour mesurer un présumé avis naturel ou innocent de la pucelle Opinion mais pour quantifier l’impact réel de telle ou telle tendance de l’intox. L’arc en ciel politicien est suffisamment large pour permettre d’englober, de sérier, cataloguer et finalement frustrer chacun dans le spectacle de l’impuissance partagée : pêle-mêle sont désignés les bons, les méchants, les « à gauche » les « à droite », les « extrémistes » les « fachos », le panel présenté toujours comme oscillant entre les deux cerveaux reptiliens de base de la politique de foutage de gueule : la république et le fâchisme. Pas le plus mince espace ne doit être laissé à une liberté de penser autrement, hors du cirque de tous ces faussaires, comme si le prolétariat et sa théorie communiste, indépendante de la gestion merdique de la société bourgeoise, n’existait plus que dans les combles de médiathèques.
La petite bourgeoisie subit la crise de plein fouet et ses factions politiques (écologiques, national-staliniennes et gauchistes) impliquées dans le pouvoir direct d’Etat sont secouées par les réalités empiriques de ce même pouvoir bourgeois ; l’aile bobo d’extrême droite est, elle,  ravie de sonner la charge contre ces « collabos » pris dans les filets de la « realpolitik ». En milieu ouvrier, les ministres de l’écologie politicienne apparaissent comme leurs pires ennemis composés d’intermédiaires arrivistes, pire que le FN (en opposition donc secondaire) malgré un créneau social dramatique, celui du logement, où la reine-mère Duflot pète dans la soie. Avec le lobby écologique qui promeut l’artisanat comme socialisme de la libre entreprise et le recyclage des militants permanents en chefs de PME, l’austérité est amplifiée par toute une série de nouvelles règles au label écologique, qui ne créent pas plus d’emplois, quoique plus de petits patrons. Le catalogue électoral « écologique » qui promettait de supprimer le diesel et d’interdire la circulation des véhicules de plus de treize ans,  signe à terme la mort électorale de l’engeance verte politicienne. Les résidus du PCF et du PN Mélenchon en visant à rejoindre le noyau négationniste du problème Roms de la bobologie encore ministrable, dans un nouveau pacte bobo-républicain, se préparent eux aussi, une fois de plus, à pleurnicher face à leur renouvelée décrépitude électorale face au FN et aux abstentionnistes confirmés.
Les journalistes du camp de la droite (L’Express, Le Figaro, Le Point etc.) se sont précipités naturellement pour parler de « crise d’autorité », d’un gouvernement incapable de parler d’une seule voix, de ministres qui ne ferment pas leur gueule. Les mêmes clivages existaient sous le gouvernement Sarkozy (avec les gaullistes « historiques »). La bourgeoisie est toujours divisée en factions concurrentes qui s’allient de façon aléatoire et opportuniste, (cf. les virevoltes de la droite plus rien et des aréopages centristes) ; les Verts pourront très bien « valser » après les Municipales s’ils persistent à déjanter face à la realpolitik.
Néanmoins, avec une telle campagne d’intox gouvernementale où clivages et avis chevauchent les divers partis, il n’y a pas de quoi faire tomber un gouvernement et le père Hollande n’a nullement fait montre d’inquiétude. La faction la plus déterminée à faire payer l’austérité aux ouvriers apparaît du coup sans conteste la faction écologique ; tout bénef pour le PS gouvernemental ! A coups de leçons de morales antifascistes et humanitaires, résidus idéologiques du passé gauchiste de ces « gauchistes parvenus »[4], cette faction politicienne a pu un certain temps surfer sur le vote de couches moyennes épargnées par la crise. C’est fini. La barque écologique illusoire se brise sans cesse contre la nef gouvernementale. Bien qu’après avoir menacé de faire couler ladite nef avec eux, la mafia écologique n’a pas hésité à sacrifier son secrétaire général pour dévier le risque de dissolution sur un sujet secondaire qui ne met pas en danger sur le fond l’union fraternelle de la bobologie et de la bourgeoisie. La faction de gauche bourgeoise dominante avait lâché en début d’année un os à ronger à ses alliés turbulents – le mariage homosexuel – qui a distrait un temps l’opinion, mais n’est pas prête à céder sur le nucléaire (incontestable), les attaques écologiques sans fard contre la classe ouvrière et le pack « sécuritaire ». Dans ce cadre les pauvres Roms demeurent pipi de chat.
La faction dominante du parti de l’élite bourgeoise (rose cramoisie) a compris au contraire qu’il fallait freiner les délires de la bobologie politique[5] et modérer les attaques contre la classe la plus dangereuse : un prolétariat non encadré par des syndicats gagnés eux aussi à la bobologie gouvernementale, et dont le ridicule a été aussi patent avec leur contestation du travail le dimanche… La faction écologique aboie mais le train passe et les syndicats trépassent.
La « synthèse » gouvernementale c’est un nommé Alain Vidalies qui en a été chargé.  Interrogé sur la dispute Duflot-Valls , Alain Vidalies, le ministre des Relations avec le Parlement, a ainsi jugé que « chacun joue sa partition sur une question qui est une des plus difficiles qui soient ». Il a tout de même pointé « de l’excès » dans les propos de la ministre EELV du Logement, qui a accusé jeudi le ministre de l’Intérieur d’être allé « au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain » quand il a estimé qu’une majorité de Roms ne pouvait pas s’intégrer en France.  « Le président de la République, le Premier ministre, ils ont une position dans cette affaire », a-t-il dit. «  Cette position, ce n’est ni ce qui a été exprimé par Manuel Valls sur uniquement la partie répressive, ni ce qui a été dit par Cécile Duflot sur la partie traitement humain ». « La position du gouvernement, c’est la circulaire d’août 2012 », a-t-il poursuivi. Selon le ministre, François Hollande devrait réagir face à ce différend public. «  Il va rappeler ce qu’est la position : il n’y a pas deux positions différentes à l’intérieur du gouvernement, il n’y en a qu’une et peut-être va-t-il dire à chacun des solistes : il faut conjuguer les deux positions », l’un plus sur la sécurité, l’autre plus sur l’intégration. « Il faut tenir les deux bouts » et «  ce qui est un peu regrettable, c’est qu’effectivement, il y ait des lectures, chacun dans son champ de compétences, uniquement d’une partie de la circulaire », a poursuivi Alain Vidalies le fourbe de service.

POURQUOI CE TINTAMARRE SUR LA LIBERTE DE CIRCULER DES ROMS ?

En soi la bourgeoisie n’a que faire des Roms dont une faible partie peut trouver éventuellement du travail. Les Roms en vadrouille comme les réfugiés de toute sorte, les divers nouveaux boat-people et sans abris font partie du paysage de la misère capitaliste. Comme pour les reportages sur les clochards, lorsque la propaganda les exhibe c’est toujours pour seriner : « voyez ce qui vous attend si vous remettez en cause vos conditions de travail et nos concessions salariales » ! Le bouc-émissaire moderne n’est plus le fautif du désordre capitaliste mais l’avenir de misère promis aux prolétaires qui s’insurgent.
La véritable raison de la « libre circulation » c’est le dumping sur les salaires, qui ne concerne que très peu les Roms mais l’appel « humain et républicain » aux prolétaires pauvres d’Europe de l’Est à venir « rajeunir » la classe ouvrière en Allemagne et rendre le travail partout taillable et corvéable à merci partout ailleurs.
Les journalistes d’Etat et les politiciens ne peuvent plus cacher les évidences d’une misère qui se répand à un niveau jamais vu auparavant en Europe :
-          le retour des bidonvilles disparus pourtant à la fin des années 1960 ;
-          le fait que ce ne sont pas seulement des Roms de Roumanie qui survivent dans ces bidonvilles mais aussi des français de souche, des maghrébins de souche, des chômeurs de souche, etc. ;
-          tous les pays ne peuvent ni accueillir toute la misère du monde ni mettre tous les pauvres SDF et sans patrie à la porte ;
-          à partir du 1er janvier 2014, la libre circulation de la misère sera autorisée ;
-          les Roms pourront continuer à mendier et chaparder, et les assocs de défense de quelques Roms persister dans leur travail charitable d’assistance sociale.

Est-ce qu’il fera beau demain et Hollande va-t-il bombarder Assad ? 





[1] Le 28 L’Express, organe de la CIA en France, tente de prendre le relais : « Valls de plus en plus isolé » alors qu’il est encore crédité de 93% d’opinions favorables ! Le 30 septembre Le Monde fera marche arrière, alors que Valls lui-même (qui a gagné « la bataille de l’opinion » et ridiculisé ses assaillants) a déjà changé de sujet pour se focaliser sur les zones de sécurité prioritaire et lance en piste un collaborateur des solutions concertées (et très limitées) avec le gouvernement bourgeois roumain  en ramenant la ressource des gains de la mendicité à un pécule suffisant pour bâtir chez soi : « Cela n'a rien choquant de rappeler que, parmi les Roms qui viennent séjourner dans nos agglomérations, tous n'ont pas de projet d'intégration en France. À Tinca comme dans les squats de Lyon, je me suis entretenu avec de nombreux Roms qui m'ont affirmé qu'ils viennent à Lyon pour ramener un peu d'argent pour faire vivre leurs familles chez eux en Roumanie. Dans leur quartier de Tinca, ils m'ont montré leurs modestes maisons construites et rénovées avec l'argent ramené de Lyon grâce au produit de la manche et à la revente des métaux récupérés dans les déchèteries. Ils m'ont affirmé que, s'ils avaient les moyens de vivre plus décemment chez eux en Roumanie, ils auraient donc beaucoup moins de raisons de venir séjourner régulièrement en région lyonnaise ». La contre-intox devient à son tour de l’intox improbable.
[2] Ce que le catalogue électoral de la bobologie verte nomme « protection de mineurs isolés » !
[3] Doublement menteur le catalogue électoral de 2012 puisqu’il esquive aussi les problèmes posés par les Roms non seulement en Roumanie mais aussi dans tous les autres pays européens : « La solidarité avec les Roms. Persécutés dans leurs pays d’origine et soumis à des réglementations discriminatoires bien qu’ils-elles soient citoyen-ne-s européen-ne-s, lesRoms ont en outre fait l’objet d’attaques particulièrement odieuses de la part du gouvernement français. L’expérience montre pourtant que des politiques organisées d’insertion et de fraternisation peuvent casser la spirale infernale de la misère, du logement désastreux et de l’exclusion de l’activité et de l’emploi. Face à cela, mise en place d’une politique nationale d’accueil des Roms avec cinq volets : hébergement, scolarisation des enfants, apprentissage du français, santé et accès au travail ». Du pipeau électoral qui ment à chaque phrase. L’écologie gouvernementale c’est le gauchisme au pouvoir : du blabla pour gagner des maroquins ministériels et des milliers de planques pour des milliers de comparses « militants »…

[4] Par leur terrorisme idéologique ils sont surtout les héritiers de la maïeutique stalinienne qui ne supporte pas la moindre objection. Le parti vert est dogmatique et utopique, accouplement qui produit cette apologie minable de la démocratie bourgeoise à genoux devant l’hydre humanoïde européenne et si conservatrice de toutes les iniquités.
[5] Leur programme contient la proposition farfelue de libéralisation du cannabis !

1 commentaire:

  1. Un article rigolo : http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/10/03/quand-la-droite-craint-le-retour-du-bolchevisme_3488950_823448.html

    Amicalement,

    Hyarion.

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