PAGES PROLETARIENNES

jeudi 8 août 2013

RETOUR SUR UNE MYSTIFICATION ET LA MEDIOCRITE DE LA GREVE A PSA



Les anarchistes c’est bien connu sont forts en gueule mais n’ont aucune suite dans les idées. Dans la version anarcho-syndicaliste c’est encore plus navrant, si vous lisez régulièrement par exemple les luxueux magazines « Alternatives libertaires » ou « Le Monde Libertaire ». Le journal maximaliste mou « Révolution Internationale » est passé à la déco photo noir et blanc depuis mai, mais le résultat n’est pas mieux et ils n’ont pas les gros moyens en couleur des nanarchistes établis, mais même ramollis par leur esprit de secte ils sont encore capables de tirer des conclusions à la fin des grèves. Avec les anarchistes ce n’est plus dans la mollesse qu’on tombe mais dans la bouffonnerie. Je les avais vu sur le terrain à Lille récemment, simples porte-voix du sale boulot des trotskiens version cul de jatte syndicaliste LO, et se la pétant loin des chefaillons de la secte à Arthaud mais sans jamais dénoncer l’arrière-cuisine malodorante des petits remplaçants des staliniens dans les luttes. Les nanarchistes version syndicalistes à la traîne ont ceci de comique, d’infantile surtout, qu’il sort parfois la vérité de leur bouche mais qu’ils ne réfléchissent pas à ce qu’ils disent, bornés qu’ils sont à paraître, à crier ponctuellement pour ensuite se taire face aux « autorités syndicales » qui mènent le jeu de dupes. Ils apparaissent non seulement comme manipulés mais aisément manipulables. Ainsi arrêtons-nous sur la lecture de plusieurs numéros du « Monde libertaire » où depuis le début de cette année on pouvait lire les fantaisies d’un certain Silien Larios : « PSA comme si vous y étiez ». Il n’y eût pas plus exaltateur de la manœuvre des trotskiens-staliniens au départ car rien ne réjouit plus un nanarchiste que l’idée d’une « minorité qui entrave la production ». Larios crie parfois contre les arrogants apparatchiks syndicaux de LO : « Pour manipuler la foule, un militant de Lutte Ouvrière raconte dans les réunions du comité de grève : « Nous avons la mainmise, la production tourne à la vitesse de l’escargot ». La gueule qu’il tire après cette réplique : « çà doit être un escargot avec turbo » (saillie de Larios). Voilà c’est à quoi se résume l’intervention « critique » nanarchiste contre les manipulateurs trotskiens, et les articulets du Larios égrènent ainsi quelques interruptions qui égratignent peu la caravane de Lutte Ouvrière et ses apparatchiks chenus. Larios raconte les balades ridicules avenue de la Grande Armée, auprès du siège patronal, mais pour l’essentiel roule pour la caravane des trotskistes qui négocient en douce dans le dos des grévistes des places en conseils municipaux. Le comble de « l’apolitisme » trotskiste décadent est atteint avec l’invitation par le petit caïd JP Mercier du nouveau ténor de la CGT, invitant à cette occasion les non-grévistes à venir boire le pastis et grignoter cacahuètes. Moquerie du nanar de service :



« Il se dit que plus de monde il y aura, plus ça permettra à sa secte de faire de la lèche à la CGT nationale, en lui donnant des gages… A ceux qui me proposent de m’adresser aux ouvriers confinés dans les salles de pause, je réponds tout net : « j’ai le respect des cadavres ! je ne trouble pas les cimetières ! » Sans ironie, je me permets d’ajouter : « s’il doit y avoir des cacahuètes, ça sera les épluchures dans la gueule de ces charognes ».  Voilà ce qui se fait de plus radical et de plus dérisoire en franc-parler ado en milieu nanarchiste anti-trotskien paternaliste !
 

LA GREVE CHASSE GARDEE DES FLICS DE LUTTE OUVRIERE

Il faut citer ici intégralement la prose de l’enfant terrible car la vérité sort toujours de la bouche des… enfants (même s’ils sont politiquement nuls, les gens du Monde libertaire écrivent bien en général et en couleur comparés à la grisaille des intellectuels du CCI):
« Tout n’est pas encore verrouillé. Les murs ont été trop longtemps fermés. Les jeunes qui viennent voir les grévistes ramènent de la joie, de l’enthousiasme et de la bonne humeur… la jonction sans prise de tête entre le monde du travail et l’intellectuel. Lutte Ouvrière avec sa tristesse qui durera toujours, sa sournoiserie, voulait que la grève d’Aulnay soit sa chasse gardée exclusive. Au moins ces Pierrots lunaires viennent avec leurs vraies couleurs… Le passé éclaire souvent le présent. Pour vous prouver que je n’exagère pas dans mes dires, je vous y ramène… Ce samedi-là, un rassemblement d’importance a lieu à Aulnay-sous-Bois. C’est un grand meeting déjà prévu de longue date par les syndicats. Son but : protester contre le chômage, la désolation à venir dans un département déjà sinistré. Poutou et ses collègues de Ford montent dans la foulée de leur manif du matin au salon de l’automobile pour apporter leur soutien.
C’est pas de trop au vu du nombre des présents que les Fords soient venus aux HLM des 3000. Une fois Poutou sur place, Jean-Pierre Mercier et deux acolytes viennent à sa rencontre. Prétextant que c’est un meeting syndical, pas politique… donc il ne montera pas à la tribune. Les promesses faites avant, les péripéties des 50 ouvriers venus dans la galère du RER pour arriver dans la foulée du Salon de l’Auto n’y font rien. Au contraire, les sbires aboient de plus belle. Poutou et ses collègues auront fait le voyage pour rien. Dégoûtés, ils repartiront avec le sectarisme de Lutte Ouvrière en souvenir. Il est vrai que Jean-Pierre Mercier et sa secte n’aiment pas la concurrence ; s’il doit y avoir unité ça doit être sous leur unique direction.
Comme j’aimerais que le ridicule tue ce que racontent les trotskistes dans les ateliers sur Poutou. Les chants de corbeaux se poursuivaient : « Le NPA c’est des petits ! Ils ont besoin de la lutte d’Aulnay pour exister, faire leur pub ! Le NPA se met devant la foule avec son drapeau pour faire croire qu’il dirige, qu’il est grand ! » Tout ça a fait des dégâts : une revendication monte : « Les syndicalistes doivent enlever leurs badges. Arrêter les guéguerres d’appareil politique ». Les grévistes précisent bien : ce qui a fait déborder le vase, c’est l’attitude honteuse, sectaire… contre Poutou et les ouvriers de Ford.[1]
La colère légitime contre Lutte Ouvrière remonte jusqu’au secrétariat du syndicat. Manque de pot pour les trotskistes ce jour-là, un observateur de la CGT nationale monte pour assister aux débats hebdomadaires au local. Bien qu’édulcorés par LO, les compte-rendus des échanges montrent bien que ça a chauffé pour eux. En invitant un adepte de Joseph, les croyants en Léon voulaient dénoncer l’alliance définitive entre les deux branches du bolchevisme. (stalinisme/trotskysme) de plus en plus complémentaires. Le stalinien malgré ça ne manquera pas de casser du trotskyste racontant en haut lieu que ça n’allait déjà pas si bien. Je vous relate des faits pas très reluisants de l’histoire contemporaine du mouvement trotskiste. Si je ne relatais pas à mon tour les paroles d’un militant de Lutte Ouvrière pout calomnier Poutou de plus belle. Propos qui m’ont été rapporté par des témoins. Elles finiraient à l’égout à l’image de l’individu qui les a éructées dans une réunion d’atelier : « Le révolutionnaire Poutou a payé pour entrer au salon de l’Auto ! Nous, on rente gratos ! ». Le public d’idiots de village acquis à son humour de caniveau, se marre. Sans savoir qu’il est plus facile de rentrer à 3000 qu’à 50. A contempler ces réparties douteuses, on conviendra qu’une éventuelle union des trotskistes n’est pas pour demain !
Conséquence des calomnies intertrotskistes : si le ridicule ne les tue pas, les bouchons finissent par sauter dans les ateliers. Une grève anti-syndicats éclate en équipe B derrière montrent les déboires des dirigeants de la CGT d’Aulnay.[2]Bien que Lutte Ouvrière ait mué, le corps staliniste rejette les cellules trotskistes, c’est génétique[3]. Il ne peut que se réjouir des malheurs des néo-staliniens. La lecture des minutes de la réunion nous montre bien comment Mercier a été rembarré par les grévistes quand il s’est présenté à eux avec son badge. Son image de leader de la grève s’est bien écornée…[4] Dans la réunion au local, Mercier croit se dédouaner en faisant dans la surenchère calomniatrice, balançant en plein secrétariat : « les grévistes de ce matin sont téléguidés par FO pour casser la CGT et la lutte ! » En balançant ces inepties, malgré sa garde prétorienne, il ne fait rien d’autre qu’aggraver son cas. Des personnes présentes laissent pas passer : « si eux sont FO moi aussi ! La grève de ce matin est plus que justifiée ! » Les notes du cahier avant arrachage s’arrêtent là. L’article aussi. Suite la semaine prochaine avec la narration clinique comme si vous y étiez de l’épopée au siège de l’IUMM. »

UN CONCLUSION TYPIQUE DE L’ANARCHISME SERVILE

Malgré certaines faiblesses, une propension à défendre le NPA contre LO, la série d’articles du Monde Libertaire pouvait laisser présager une conclusion détonante. Las ! C’est méconnaître le fonctionnement éclaté et anti-centralisé de l’anarchisme, chacun doit parler à tour de rôle, même en oubliant ce que le précédent a pu dire ou découvrir. Ainsi ce n’est pas l’honorable témoin, quoique figurant sur place, Silien Larios, qui est chargé non de conclure (un nanarchiste laisse toujours les autres partis conclure pour lui) mais « relire » et faire « retour » (c a d… marche arrière !) et laisser les conclusions… à la presse bourgeoise. Titre : du N°1708 du 5 juin : Fin de conflit à PSA Aulnay, Retour sur une grève à travers la presse !
Tout ce dont avait été témoin le petit Larios a disparu comme par enchantement syndical, alors que la lutte a été exprès maintenue « minoritaire », que les ouvriers ont été trimballés comme bêtes de cirque et que les apparatchiks trotskistes avec leur Joseph Mercier ont tout bradé : « … nous sommes heureux de constater que, encore une fois, la lutte paie ». JP Mercier est cité ensuite comme référence au bon compromis « donnant-donnant » par le plumitif Nathan[5], rappelant la conclusion grandiloquente du salopard d’apparatchik « La grève reste la meilleure arme des travailleurs ! ». Commentaire bienveillant du Nathan : « C’est certain ! Et c’est d’ailleurs loin d’être rien. Il est déjà difficile d’aboutir à un protocole, encore plus à un protocole avec beaucoup de gains pour les travailleurs ». Plus cire-pompe tu meurs. Nathan doit être un provincial éloigné et lire son Monde Libertaire entre deux shits pour faire dire à l’apparatchik un mensonge horrifique de sa part : « Jean-Pierre Mercier regrettera d’ailleurs »que la grève ne s’élargisse pas à l’ensemble du groupe et de la filière automobile » dans une interview à Libération le17 mai ». Le recopiage laconique des infos retenues par la presse bourgeoise se poursuit et Nathan l’andouille ne craint pas de passer pour un crétin par petites touches typiquement utopiques-gauchistes : « La campagne présidentielle était une formidable occasion de médiatisation des enjeux des fermetures d’usines »… c’est le patronat qui aurait « maintenu le secret » (« faire en sorte d’éviter d’ébruiter l’affaire ») : Mercier et ses acolytes étaient au courant depuis deux ans et le même Mercier a tout planifié pour éviter que la grève au départ s’étende au reste du groupe automobile en organisant des balades ridicules et stériles pour disperser la force ouvrière. Nathan le dingue s’en prend à « l’aile droite du PS », comme si cette mafia n’était pas un tout bourgeois ! Puis délaye longuement sur l’hystérique clown Montebourg et termine sur la « vitalité » des quêtes, solidarité « hélas… pas suffisante pour faire perdurer le mouvement. La détermination de PSA est grande et l’isolement des grévistes d’Aulnay est certain. C’est une petite victoire assurément, mais une réelle victoire dont la classe ouvrière avait bien besoin ».
J’ai toujours dit qu’il fallait laisser les anarchistes provinciaux fumer leur shit tranquilles, mais vu que ceux de la centralisation parisienne sont parfois bourrés au moment du bouclage de leur riche magazine, cela expliquerait peut-être leur veulerie et leur inféodation à l’idéologie dominante de la gauche caviar, pour laisser passer un tel adoubement des trahisons incessantes des apparatchiks trotskistes et la neutralité jubilatoire de leurs compères nanarchistes, juste là pour le fun[6].



[1] Notre nanarchiste démontre en disant une demi-vérité temps sa nullité politique. S’il est en effet scandaleux que l’apparatchik Mercier interdise à Poutou de parler et d’apparaître politiquement au nom de la politique de cimetière syndicaliste (tradition de la contre révolution, comme lorsque les amis de Noske interdirent à Rosa et Liebknecht de s’adresser aux ouvriers dans les usines), Poutou, que je connais, n’est ni Rosa Luxemburg ni un véritable révolutionnaire – c’est un des lèche-bottes électoraux de la gauche bobard – les moqueries des apparatchiks de LO contiennent aussi la vérité de la supercherie politique du NPA. Et finalement sous couvert de la protestation naïve de quelques grévistes contre le culot bureaucratico-stalinien des séides de LO (et la prétendue intégrité du NPA) notre épistolier nanarchiste défend  au bout du compte la même politique hypocrite que… LO, en soutenant l’idée qu’il suffirait que les ouailles syndicalistes cachent leurs badges à la con. Or, justement, contre les unités soumises qui font taire toute critique et laissent les magouilleurs en chef comme Mercier mener à leur guise une grève mystifiante au service de la paix sociale gouvernementale, il faut se battre pour défendre ouvertement la politique de critiques du trade-soumissionnisme stalinien, pour encourager les polémiques courageuses, pour affirmer que la lutte de classe EST POLITIQUE et que ceux qui renient cela sont les agents directs du Capital, des salopards. Cette exigence est évidemment bien trop élevée pour les moutons bêlants de l’anarchisme syndicalisant.
[2] Phrase incompréhensible, qui recèle une coquille ; étonnant car les pigistes nanarchistes sont de bons compositeurs et solides seulement en orthographe.
[3] TB ! Bravo ! (JLR)
[4] Lors de mon intervention à la fête de LO, ce bouffon magouilleur était à la tribune en face de moi, je l’ai parfaitement méprisé dans ma dénonciation du simplisme anti-patron des apparatchiks gris de sa confrérie, en l’ignorant superbement et en dénonçant « l’appareil »… stalinien, pas simplement « néo » comme le concède notre brave nanarchiste.
[5] Dont la carte de visite indique : Groupe Salvador-Segui de la Fédération anarchiste. On n’ose pas dire de la part de, ou prise de position dudit groupe Salvador-Segui, mais cela signifie qu’il aurait pu aussi être membre d’une assoc de locataires de HLM et déblatérer ce qu’il lui passe par la tête.
[6] La seule allusion à la grande mystification syndicalo-trotskienne est reléguée en note comme fait secondaire  et au mépris des successives pertinentes annotations du collègue endormi Larios: « Un conflit entre la CGT et le représentant de SUD a surgi durant le conflit. Il nous est difficile ici d’expliquer le peu d’éléments connus sur ce sujet, mais nous nous devons de constater que certaines divisions dangereuses entre syndicats combatifs perdurent et qu’elles sont regrettables ». Un tel laïus révèle encore pourquoi les anarchistes ne peuvent plus être révolutionnaires mais des queues de l’idéologie bourgeoise dominante. Leurs chefs étaient pour la guerre en 14, en 1944 ils étaient juchés sur les chars de Leclerc à l’entrée dan s Paris pour faire croire que des « blancs » libéraient la France, en 2013 ils servent de bouffons aux syndicats bourgeois qui leur lancent des miettes en riant.

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