PAGES PROLETARIENNES

lundi 25 février 2013

Espèce humaine et malbouffe terrestre


La « bouffe préchiée » du capitalisme
"Le bétail est un mal nécessaire. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme" Lavoisier


Etrange révélation du XXIème siècle, la faim dans le monde se voit subitement rattrapée par, non la malbouffe, mais la bouffe empoisonnée par le profit capitaliste ! On savait depuis le XXème siècle que le capitalisme laissait crever des millions d’humains, en particulier en Afrique, on savait qu’au Moyen âge le peuple se méfiait des viandes « hâchées » , qu’une des causes majeures des révolutions « primaires » avait été la faim ou la peur de la faim, on savait depuis le XIXème siècle que les populations paupérisées vivaient sous le règne de la malbouffe, et que contrairement à l’imagerie populiste ce ne sont pas les riches qui «étaient destinés à rester « gros » mais les pauvres au devenir obèses dans une nouvelle société dite de consommation, engraissant la misère avec de la nourriture de merde à défaut d’y mettre fin.
La malbouffe moderne n’est qu’une surconsommation compensatoire organisée pour entraîner la malnutrition et le profit. La malbouffe est une alimentation qui est saturée de mauvaises graisses, trop sucrée ou trop pauvre en nutriments pour répondre aux besoins physiologiques. Elle est la bouffe récréative des « fast-food » pour laisser croire aux pauvres et au prolétariat qu’on ne meurt plus de faim en régime capitaliste. Une aile du capitalisme, la petite bourgeoisie écologiste, s’est emparée il y a trois ou quatre décennies de la critique du « productivisme » pour faire croire à une réforme du capitalisme décadent.
Les deux mamelles du capitalisme décadent sont incontestablement la démocratie, supercherie de l’élite bourgeoise, et l’écologie, idéologie qui a pour fonction de faire croire qu’une autre société, par exemple communiste, est impossible dans la mesure où la « révolution bio » permettrait à l’humanité de ne pas crever à force de bouffer du fumier. Malheureusement pour les idéologues de ces deux mamelles pendouillantes et puantes, ce ne sont plus les classes inférieures et le prolétariat universel qui risquent d’en crever mais aussi les puissants dans leurs bunkers et leurs chasses gardées.
Manger sain dans le capitalisme ou bouffer toujours de la vache enragée?
L’argument pour justifier le « souci des autorités » pour assurer la nourriture à la population mondiale est classiquement malthusien et cache comme le disait le regretté Alfred Sauvy la volonté d’éviter tout « partage » des richesses de l’humanité. Prévisonnistes, anthropologues et sondologues nous assurent que vu la croissance exponentielle de la population mondiale il faut d’urgence bricoler des OGM et envisager pour les décennies à venir de nourrir l’espèce humaine avec des confitures d’insectes et produire de la bouffe en gélatine de merde. Depuis presque un demi-siècle les scandales alimentaires se sont succédés.
Des  « bobos », régulièrement encensés comme « pionniers » ont longtemps dénoncé à la marge l’épandage de pesticides, la malnutrition des animaux d’élevage, les pollutions aux PCB, aux dioxines, à l’amiante, etc. Mais, à l’époque, il n’était pas encore récupérables par les puissants. Ils ont été parfaitement récupérés depuis par ces derniers puisqu’ils en sont devenus les complices. Les « pauvres historiques » et les « prolétaires consommateurs » auraient donc été depuis toujours de pauvres ignorants consentant à ingurgiter n’importe quoi par défaut ou soumission. Faux, toutes les révolutions populaires ou prolétariennes ont toujours dénoncé la malbouffe et protesté contre le « pain noir ». Tous les écrits de Marx et Engels sont parsemés de cette prise de conscience. Engels écrivit que : « Trafiquer la terre – la terre qui est la condition première de notre existence – a été le premier pas vers notre propre transformation en objet de trafic ». Dans « Misère de la philosophie », Marx écrivait que : « (…) l’application moderne de la chimie vient à chaque instant changer la nature du terrain, et que les connaissances géologiques commencent précisément de nos jours à renverser toute l’ancienne estimation de la fertilité relative (…) La fertilité n’est pas une qualité aussi naturelle qu’on pourrait bien le croire : elle se rattache intimement aux apports sociaux actuels »[1]
Un Bové, vedette éphémère de cette mode dénonça la course aux profits mais pour seulement la ralentir. “Le marché existe, il n’est pas question de le nier, répétait le gaucho moustachu du Larzac. Mais face au marché, il faut des règles.” La solution s’impose alors d’elle-même : “Il faut véritablement un contre-pouvoir et des règles autonomes auxquelles se plierait obligatoirement le marché.” Ne comprenant nullement que l’Etat et les institutions comme l’OMC, le FMI ou la Banque mondiale sont des instruments au service de la classe dominante mondiale, José Bové  ne rêvait que de devenir député.
Maladie de la vache folle, fromages à la listeria, lait ou poulet à la dioxine, huile frelatée… L’utilisation massive d’antibiotiques dans les élevages a créé des souches de bactéries résistantes à la plupart des traitements. Et c’est pourquoi votre fille est muette et malade.
Et ce sont presque toujours les classes prolétaires qui avaient été les plus touchées. « En 1981, 60 Millions de consommateurs dans son hors-série Manger sain, croyait pouvoir rappeler que 1200 personnes en Espagne étaient mortes de l’ingestion d’une huile de colza frelatée bon marché, foudroyées par un additif chimique (l’aniline). Ah bon c'est de qui ce gros gros mensonge?

Les intoxications alimentaires en Espagne, une longue histoire opaque 

Dans la presse espagnole, l'affaire des "lasagnes au cheval" a fait remonter un petit historique des dernières contaminations alimentaires : dernier cas majeur, la peste porcine. En juin 2001, un cheptel d'animaux fut infecté. 100.000 bêtes furent sacrifiées au titre du principe de précaution. La Catalogne avait été la région la plus affectée. Deux années auparavant, en 1999, le scandale du poulet à la dioxine avait aussi touché l'Espagne. La plus sombre affaire de produits alimentaires toxiques pour la santé humaine remonte à l'année 1981 en Espagne : de l'huile de colza frelatée avait provoqué rapidement la mort d'un enfant de 8 ans originaire d'une ville de la région madrilène. 4.537 personnes perdirent la vie au total. À l'époque, l'origine du scandale sanitaire avait été localisée... en France.
Il y a trente ans, l'affaire de l'huile espagnole frelatée  avait commencé par une maladie mystérieuse. Quelques années plus tard, le bilan s'établissait à plus d'un millier de morts et à plus de 25 000 personnes gravement atteintes, dont un grand nombre furent handicapées à vie. Ce fut l'intoxication alimentaire la plus grave de l'histoire du monde moderne. Le début de l'épidémie a officiellement été fixé au 1er mai 1981 : ce jour-là, un garçon de 8 ans, Jaime Vaquero García, tombe brusquement malade avant de décéder dans les bras de sa mère alors qu'elle l'emmène au centre hospitalier La Paz, à Madrid
La thèse d'un empoisonnement par de l'huile alimentaire était en apparence convaincante. Afin de protéger l'industrie oléicole nationale, le gouvernement espagnol tentait d'empêcher les importations d'huile de colza, une graisse beaucoup moins chère, dont l'usage se répandait très rapidement dans la Communauté européenne (dans laquelle l'Espagne n'entrera qu'en 1986). Les importations d'huile de colza n'étaient autorisées que pour un usage industriel ; à cet effet, l'huile était d'abord rendue impropre à la consommation par adjonction d'aniline. De petits entrepreneurs débrouillards importaient cette huile malgré tout. Les plus scrupuleux d'entre eux en retiraient l'aniline avant de la commercialiser ; les autres ne prenaient même pas cette peine. La maladie fut donc attribuée à un empoisonnement à l'aniline. La population l'appela bientôt familièrement "la colza". Plusieurs producteurs d'huile furent arrêtés. Trois semaines après l'annonce officielle à la télévision, le ministère de la Santé lance une opération de troc : les familles peuvent rapporter leur huile censément frelatée, en échange de quoi elles se voient remettre de l'huile d'olive pure. Ce programme d'échange arrivait un peu tard et fut géré en dépit du bon sens : personne ne nota qui échangeait quoi, ni - et c'était pourtant essentiel - si l'huile rapportée provenait de familles atteintes ou non par la maladie. Comme on leur garantissait de l'huile d'olive pure en échange, beaucoup de gens rapportèrent tout ce qui leur tombait sous la main, y compris de « l'huile de moteur ». Et la croyance s’installa que des margoulins avaient écoulé de l’huile de moteur… Après avoir interrogé des vendeurs sur les marchés, des chauffeurs routiers et environ quatre à cinq mille familles touchées par la maladie, un groupe de scientifiques conclut, sans aucun doute possible, que la cause de l'empoisonnement provenait non pas de l’huile de moteur mais de tomates traitées aux pesticides. Les produits organophosphatés étaient en effet susceptibles de déclencher l'ensemble des symptômes observés par les médecins. Le Dr Muro et son équipe établirent que les tomates provenaient de la région d'Almería, à l'extrême sud-est de l'Espagne. Autrefois désertique, la région était impropre à l'agriculture jusqu'à ce que la découverte de nappes d'eau souterraines, dans les années 70, contribue à en faire un haut lieu de la production intensive. Fruits et légumes y sont désormais portés à maturité de manière accélérée sous d'immenses serres de plastique. Certains producteurs obtiennent jusqu'à trois ou quatre récoltes par an. Ce boom agricole n'a été rendu possible que par l'application de copieuses quantités de produits chimiques : nutriments, engrais et pesticides. On ne saura peut-être jamais ce qui s'est réellement passé, mais il est probable qu'un agriculteur a épandu de manière trop abondante les produits ou récolté ses légumes trop rapidement après la dernière application de produit. Les deux possibilités n'auraient rien d'étonnant : certains exploitants étaient illettrés et avaient peut-être du mal à lire les instructions figurant sur les bidons de pesticides. Le Dr Muro avait recueilli de nombreux soutiens, mais, la version officielle étant de plus en plus enracinée dans la population, il fut marginalisé en tant que seule voix dissidente. En 1985, il mourut subitement. Le Dr Muro et son équipe avaient réalisé l'étude épidémiologique de terrain aussitôt après le déclenchement de la maladie. Pourtant, en 1992, l'OMS n'en avait que pour l'étude officielle, qu'elle qualifiait d'"étude épidémiologique complète et fouillée, soumise à une appréciation critique indépendante". Il est néanmoins extrêmement difficile de juger de l'exactitude et de la validité de l'étude officielle. Le FIS - l'organisme public espagnol chargé d'étudier le syndrome de l'huile toxique - refusait de divulguer les détails des recherches effectuées sur le terrain. La thèse de l'empoisonnement à l'huile n'est étayée par aucun résultat de laboratoire. Depuis le début de l'épidémie, en 1981, les huiles suspectes ont été analysées dans des grands laboratoires du monde entier. Aucun produit chimique ou agent contaminant susceptible d'expliquer les symptômes observés chez les afectados n'a jamais été trouvé. L'aniline - qui fut rendue responsable de l'épidémie - n'est mortelle qu'à des doses infiniment plus importantes que celles trouvées dans les échantillons d'huile et, de toute façon, les symptômes d'empoisonnement à l'aniline sont très différents de ceux qui ont été relevés chez les victimes. Les tests de laboratoire ont prouvé que l'huile de colza dénaturée n'était pas nocive pour les animaux. "L'huile a eu au contraire un effet très bénéfique chez tous les animaux testés, rapporte un chercheur. Leur fourrure est devenue plus brillante et ils ont pris du poids. La vérité a été délibérément étouffée par l’Etat espagnol. Pour des raisons aussi bien politiques qu'industrielles, la bourgeoisie avait tout intérêt à cacher la vérité. Reconnaître que tous ces décès étaient dus aux pesticides contenus dans les tomates aurait eu des effets incalculables sur l'ensemble des exportations espagnoles - sans compter les conséquences désastreuses pour l'autre grande source de devises de l'Espagne, l'industrie touristique, en expansion constante. En revanche, dire que l'épidémie avait été causée par de l'huile de colza vendue à bas prix sur les marchés à une clientèle modeste ne pouvait pas avoir d'incidence sur le tourisme. De façon honteuse, l'OMS continue de faire référence à l'épidémie espagnole en tant que "syndrome de l'huile toxique". Chaque jour dans le monde, on enseigne à des étudiants que la catastrophe a été provoquée par de l'huile alimentaire[2]. Malgré cela, le mensonge, complaisamment relayé par les médias, se perpétue dans le monde entier. L'hebdomadaire Der Spiegel divulguait récemment une note interne du gouvernement allemand. Selon ce document, l'analyse de produits alimentaires importés montre que certains fruits et légumes provenant d'Espagne contiennent encore des doses dangereuses de pesticides. Certains poivrons seraient "hautement contaminés" et les résidus de produits chimiques ont "atteint des niveaux que nous ne pouvons plus tolérer". Mais c'est la dernière ligne de cette note qui est la plus éloquente : "En aucun cas, cette information ne doit être portée à la connaissance du public."
L’huile de moteur a bien été utilisée ultérieurement mais en provenance de Russie.
C’est le Canard enchaîné qui avait révélé le scandale en mai 2011. Fin février, 2 800 tonnes d’huile de tournesol ukrainienne sont débarquées sur le port de Sète. La marchandise, achetée par la société Saipol (qui est propriétaire du groupe Lesieur et numéro un français de la transformation des oléagineux), vient approvisionner les usines de grands groupes de l’agroalimentaire. Le géant Unilever, par exemple, en obtient 1 500 tonnes. Jusque-là rien d’anormal. Sauf qu’un mois plus tard, selon le journal satirique, un industriel d’Europe du Nord informe Saipol « après analyse que quelque chose cloche dans l’huile de tournesol ukrainienne » : elle contient de l’huile minérale dérivée d’hydrocarbures en principe destinée à alimenter le moteur des voitures. Sur les 2 800 tonnes arrivées dans l’Hérault, 19 tonnes n’auraient donc rien à voir avec de l’huile alimentaire. La France n’était pas la seule touchée. La cargaison ukrainienne en tout a arrosé une quinzaine de pays européens pour un total de 40 000 tonnes d’huile frelatée.
En 1999, on avait découvert des dioxines dans des farines destinées à l’alimentation de poulets d’élevages industriels en Belgique…


SAUVETAGE PAR LA REFORME BIO ? 

Pour étouffer le scandale de l’impéritie capitaliste, la bourgeoisie se mit à puiser abondamment dans la théorie écologiste. Le bio, non pas la destruction de l’Etat capitaliste criminel, fût présenté comme le label nec plus ultra, la seule alternative à l’usage massif de produits chimiques. Problème : le bio était encore réservé à une élite, parce qu’élaboré en infime quantité et plus cher que les produits de consommation courante. Une inégalité flagrante et trop visible dans le partage inégalitaire des produits de la terre, qui faisait désordre. L’élite moralisante a alors multiplié l’exigence de la réforme écologique « pour assainir l’alimentation pour tous ». La presse mondiale fît ses choux gras de dossiers accusateurs. La réforme bio était une demande. Cette demande a créé de l’offre. L’industrie agro-alimentaire a flairé le filon. Pas un commerce sans sa gamme bio. Les marques de distributeurs se sont lancés dans l’aventure, y compris les discounters, faisant baisser les prix. La « démocratisation du bio » a commencé.

LA FAUTE AUX OISEAUX ?

A-t-on déjà oublié la psychose de la vache folle  dans les années 1990 qui avait conduit à l’interdiction d’utiliser  les farines animales, quand, en 2013 l’Europe bio vient d’autoriser à nouveau l’utilisation de ces farines animales pour l’ élevage des poissons pour parer au scandale de la substitution de la viande de bœuf camouflée en cheval ? A-t-on oublié la psychose de la grippe aviaire en 2004 ? Le virus H5N1 n’était-il pas censé se propager à la vitesse du vol des pigeons ? Début 2013, la FAO sonne pourtant à nouveau l’alarme.

Le monde risque une répétition des flambées de grippe aviaire apparues en 2006 si la surveillance et le contrôle de cette maladie ne sont pas renforcés au niveau mondial, a averti  l'organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), basée à Rome.  "La poursuite de la crise économique internationale signifie qu'il y a moins d'argent disponible pour la prévention de la grippe aviaire de type H5N1 ou d'autres menaces d'origine animale", s'inquiète Juan Lubroth, vétérinaire en chef de la FAO, dans un communiqué. "Selon la FAO, une stricte vigilance s'impose en permanence, car de larges réservoirs du virus H5N1 sont encore présents dans certains pays d'Asie et du Moyen-Orient, où la maladie est devenue endémique. En l'absence de contrôles adéquats, le virus pourrait se propager facilement au niveau mondial, comme cela s'était produit lors du pic des flambées en 2006. A l'époque, 63 pays avaient été touchés. Entre 2003 et 2011, la maladie a entraîné la mort ou contraint à l'abattage de plus de 400 millions de poulets et canards d'élevage et provoqué des pertes économiques évaluées à 20 milliards de dollars. A l'instar de plusieurs autres maladies animales, H5N1 peut également être transmis à l'homme. Entre 2003 et 2011, ce virus a infecté plus de 500 personnes et en a tué plus de 300, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Mozzarella à la dioxine en 2008...

 Sites, forums, blogs accueillent des réactions de consommateurs en colère d’être pris « pour des poubelles d’aliments toxiques ». Fin avril en Italie 2008, les carabiniers ont arrêté 25 personnes soupçonnées d’avoir mis sur le marché, sous l’appellation d’« huile d’olive extra vierge », de l’huile végétale frelatée au bêta-carotène (soupçonné d’être cancérigène). L’affaire suivait celles de la mozzarella à la dioxine et des 70 millions de litres de vin contaminé aux acides. Trois affaires pour lesquelles la Commission européenne s’est montrée plus que prudente afin « de ne pas aggraver l’impact économique ».
Nouvelle alerte dans le scandale de la viande de cheval en 2013. Le groupe suisse Nestlé, numéro un mondial de l'agro-alimentaire, a annoncé mardi qu'il retirait des plats cuisinés de la vente en France, ainsi qu'au Portugal, dans lesquels des traces de cheval auraient été trouvées. Lundi, déjà, deux autres plats avaient été suspendus en Espagne et en Italie, pour les même raisons. "Nos tests ont découvert des traces d'ADN de cheval dans deux produits à base de boeuf fournis par H.J Schypke", une société allemande sous-traitante de JBS Toledo NV, annonce Nestlé dans un communiqué.
En France, c'est un plat de lasagnes congelées destiné à la restauration, vendu sous la marque Nestlé Professional, qui est en cause. Par ailleurs, le groupe a décidé de retirer "immédiatement" de la vente en Espagne et en Italie des raviolis et des tortellinis vendus sous l'appellation Buitoni Beef Ravioli et Beef Tortellini. "Nous allons les remplacer par des produits dont les tests ADN ont confirmé qu'ils contenaient 100% de boeuf", ajoute le communiqué. La proportion de viande de cheval dans ces produits était supérieure à 1%, précise le communiqué.
Au Royaume-Uni, cantines et hôpitaux touchés. C'est dans le pays que le scandale a été révélé. Il n'y concerne plus seulement les supermarchés : vendredi, les Britanniques ont appris que des steaks hachés contenant de la viande de cheval avaient été fournis à des hôpitaux en Irlande du nord. Des plats contenant du cheval ont été vendus dans des pubs et des hôtels, et des traces de viande de cheval ont été retrouvées dans des cantines scolaires.
Les nouveaux pays touchés. La liste s'est allongée vendredi : au total, 13 pays d'Europe sont touchés. En Autriche, les autorités ont découvert des traces de cheval dans des tortellini qui n'auraient dû contenir que du bœuf. En Norvège, c'est un groupe de grande distribution qui a annoncé avoir retrouvé de la viande de cheval dans des lasagnes vendues dans ses magasins. Une enquête a été ouverte au Danemark sur un abattoir fournissant des fabricants de pizza. Aux Pays-Bas, une perquisition a été menée dans une usine qui mélangeait viande de cheval et de bœuf et la revendait sous l'appellation "pur bœuf". Et en Bulgarie, les autorités ont retiré provisoirement de la vente plus de 80 kilos de lasagnes en vente dans une chaîne de grande distribution car le produit est susceptible de contenir de la viande de cheval non-déclarée.

PRESERVER L’EMPLOI…

Psychose de la lasagne. L’ « opinion » est appelée à la rescousse contre les affres du chômage technique. La classe ouvrière, elle aussi, est immédiatement associée à l’opération de « salubrité publique » contre la fraude des exploiteurs et magouilleurs. Un organe de presse a le culot d’écrire, concernant la société Spanghero : « Si le combat des salariés de Castelnaudary a trouvé très vite un écho national, leur entreprise n'est pas la seule à connaître des difficultés suite au scandale de la viande de cheval. Dans les faits, c'est tout le secteur qui pâtit de la défiance des consommateurs envers les plats cuisinés. Depuis la découverte de viande de cheval dans des lasagnes au bœuf, il y a dix jours, les ventes de plats surgelés dans les grandes surfaces ont chuté, parfois de 5 % » (Le Figaro). Sous-entendu, les salariés – qui étaient complices (alors qu’à la chaîne on ne leur demande pas leur avis) – sont prêts à produire… français de souche agricole !
Les syndicats étatiques ne sont pas en reste et témoignent  de « l’ampleur des dégâts salariaux » : "On est en flux tendu (…), donc s'il n'y a plus de commandes, il n'y a plus d'argent qui rentre", s'alarme Christian Delépine, délégué CGT chez Fraisnor, interrogé par Europe 1. "On ne peut pas tenir 15 jours sans produire."
Ah ! produire, toujours produire pour la bataille de la production de merde alimentaire !
Un secteur qui emploie 50.000 personnes. Ce délégué syndical appelle donc les salariés à manifester mercredi matin, pour obtenir du gouvernement "une aide pour pouvoir passer le cap". L'effondrement du secteur pourrait en effet coûter cher à l'économie : avec 1,55 million de tonnes de viande consommées chaque année, l'industrie franchouillarde de la transformation du bœuf emploie 50.000 personnes et dégage 830 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Les lâches complices se débinent. Le spécialiste du surgelé Picard assure qu’il avait banni la société audoise de ses fournisseurs en viande. Picard était mêlé pourtant crânement à l’affaire de la viande de cheval et se précipite pour retirer de la vente certains de ses produits, dont deux lots de lasagnes bolognaise qui contenait de la viande de cheval. Ce n’était aux dires du PDG qu’une activité récente et annexe. "En amont des conclusions de l'enquête des services vétérinaires, nous avions d'ores et déjà décidé d'arrêter cette activité de négoce car elle ne représente que 2% du chiffre d'affaires", a annoncé le président de Spanghero dans un communiqué. Cette activité de négoce de viande avait été lancée il y a un an environ. Trois ou quatre salariés s'y consacraient. La société se concentrera donc sur ses autres activités, à savoir la viande à la découpe, les plats cuisinés et la saucisserie. Et ne redemandera pas l'agrément dont elle est provisoirement privée. Objectif : redonner confiance. On se pâme.
Comme le fameux nuage de Tchernobyl qui s’était arrêté élégamment aux douanes françaises, si des chevaux malades ont été consommés en France, le risque pour la santé "est mineur"a assuré le ministre Stéphane Le Foll (la vache !), en marge de l'inauguration du Salon de l'Agriculture à Paris pour éteindre l’incendie (de quoi ?) avant qu’il se propage. Samedi, son ministère de l’Agriculture a en effet annoncé que trois des six carcasses de cheval envoyées du Royaume-Uni vers la France et qui contenaient des traces de phénylbutazone ont été écoulées sur le marché de la viande et sont "probablement" entrées dans la chaîne alimentaire.
C’est quoi la phénylbutazone ? C’est un anti-douleur fréquemment prescrit pour les chevaux mais proscrit dans l'alimentation humaine. Dès qu’elles ont pris conscience du problème, les autorités sanitaires britanniques avaient lancé une alerte. Trop tard toutefois pour les trois premières carcasses, entrées dans l'Hexagone le mois précédent. "Le signalement des autorités britanniques est intervenu alors que les trois carcasses de janvier avaient été transformées", a confirmé un porte-parole du ministère.
Aux Etats-Unis, une ONG a révélait que 30% du poisson consommé n'appartient pas à l'espèce que les clients croyaient acheter. Un mérou à la place d'une perche du Nil, du tilapia au lieu de rouget... aux Etats-Unis, si vous achetez du poisson, attention à ce qui arrive vraiment dans votre assiette. Des tests ADN. L'ONG Oceana a procédé à des test ADN sur des poissons dans près de 700 points de vente à travers tout le pays. Résultat : l'escroquerie est générale. Par exemple, dans 87% des cas, le poisson vendu comme du rouget est en fait du tilapia, ou n'importe quel autre poisson à chair blanche. Les auteurs de l'étude s'inquiètent non seulement du mauvais étiquetage des poissons mais aussi de leur origine. "84% du thon blanc testé était en fait de l'escolar, un poisson qui peut causer de graves troubles digestifs si on en mange plus de 50 grammes", s'inquiètait Beth Lowell, l'une des auteurs de l'étude.

Imposer une traçabilité, combat moderne
 
D'après l'ONG, 18% des poissons vendus dans les magasins traditionnels sont mal étiquetés. Et la part monte même à 78% pour ceux consommés dans les restaurants de sushis. Et les consommateurs sont impuissants. Les Etats-Unis importent 90% du poisson qu'ils consomment. Souvent, les poissonniers ne voient même pas les produits entiers et les contrôles sont rarissimes. Oceana ne voit qu'un moyen de régler le problème : imposer une traçabilité totale, du bateau à l'assiette. Mais pas du profit au supermarché ! La France n'est pas totalement à l'abri d'une telle fraude. En 2011, une enquête avait permis de repérer 100 tonnes de poissons commercialisés avec de fausses informations ou des erreurs d'étiquetage. Selon la DGCCRF, ce type d'escroquerie est marginal en France grâce au système de traçabilité imposé par l'Union européenne. Au début de la chaîne, les pêcheurs apposent obligatoirement une étiquette mentionnant le nom du poisson, le lieu de pêche et le mode de production. Plus tard, des tests sont effectués pour vérifier que le produit mis sur le marché est bien conforme à l'étiquette d'origine. Après le scandale de la viande de cheval utilisée dans des plats à base de boeuf, les autorités sanitaires ont décidé de renforcer leurs contrôles aussi sur la filière poisson.

UNE SEULE SOLUTION : LA VIANDE FRANCAISE

Carrefour et Intermarché ainsi que Findus se sont engagés à n'utiliser que de la viande française. L'INFO. Alors que s'est ouvert samedi matin, le salon de l'Agriculture, le scandale du cheval était au centre des interrogations. Lors de sa visite, François Hollande a affirmé qu'il exigerait "un étiquetage obligatoire" sur les viandes insérées dans les plats cuisinés. Dans le même temps, plusieurs marques se sont engagées à n'utiliser que de la viande française dans leurs plats préparés. Et pour la première fois, du cheval a été découvert dans des lasagnes italiennes. Du 100% français. Les géants de la distribution Carrefour et Intermarché ainsi que Findus se sont engagés à n'utiliser que de la viande française dans les plats préparés de leurs marques vendus en France, a annoncé samedi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.
Carrefour : Dans un communiqué, le groupe a précisé que son engagement, qui a été signé samedi lors de la visite de François Hollande au salon, concernait également la viande de porc et se ferait via une étiquetage spécifique sur les produits. Pour les plats préparés frais, cette mesure sera appliquée "dès le mois de mars", a précisé le groupe. Pour les surgelés, la mise en oeuvre prendra effet "dans six mois", soit le "délai d'approvisionnement et de fabrication nécessaire pour que les viandes bovines et porcines contenues dans ces produits soient remplacées par de la viande exclusivement d'origine France", a indiqué Carrefour.
 Intermarché : Son concurrent a de son côté annoncé le lancement à compter du mois de mars d'un étiquetage "Jean Rozé, Boeuf 100% français" sur ses plats cuisinés "pour rassurer les clients". Le Groupement des Mousquetaires a précisé, dans un communiqué diffusé vendredi, que la viande bovine qu'il utilise provient de ses abattoirs de la Société Vitréenne d'Abattage (SVA Jean Rozé), implantée en France, qui travaille avec 17.000 éleveurs français.
Findus, qui le premier aurait dévoilé que certains de ses plats contenaient du cheval, avait annoncé cette décision dès jeudi pour application à partir de fin mars. Findus fait aussitôt appel à la traçabilité et à la fiabilité nationale. "Personne chez Findus n'a pensé une minute qu'une coopérative du Sud-Ouest de la France, de renom, pouvait faire appel à des traders qui faisaient circuler de la viande dans l'ensemble de l'Europe ». Les coopératives françaises, qui sont l’idéal du communisme pour tout anarchiste plan-plan et béat, ont longtemps sponsorisé une agriculture et un élevage des plus crades d’Europe ; il suffit d’avoir visité certaines étables des années 1960 à aujourd’hui. On peut trouver mieux comme référence clean et bio.
• Le scandale s'exporte en Italie. De la viande de cheval a été trouvée pour la première fois dans une confection de lasagnes à la bolognaise en Italie, fabriquée par l'entreprise Primia, dans la région de Bologne, a annoncé samedi l'agence Ansa. Il s'agit du premier test positif en Italie. Le produit a été retiré de la vente, tandis que "six tonnes de viande hachée et 2.400 confections de "lasagnes à la bolognaise" ont été mises sous séquestre, a précisé l'agence italienne. Ces produits étaient fabriqués à San Giovanni in Persiceto, dans la région de Bologne, dont les lasagnes sont une des spécialités culinaires. Va-t-on aller là-bas vers une production et distribution strictement italienne ? 

REFLEXION GENERALE EURISTIQUE

Que conclure de cette impéritie renouvelée de la gestion des ressources de l’humanité par les dominants accrocs du fric et du foutage de gueule généralisé ? Compatir ? Se joindre à cette masse de pleureuses hypocrites ? J’ai envie de reprendre simplement cette réflexion de bon sens d’un camarade de classe, ouvrier éboueur, à l’époque des attentats de  New York, face à la menace du gaz sarin ou des bombes déposées dans les poubelles : à ma question conforme à la psychose ambiante « tu ne crains pas qu’une des poubelles explose ? », il m’avait repondu en haussant les épaules :  «  « bah, on va continuer à faire notre boulot, et si on saute tant pis ! ». L’ouvrier qui bosse dans une usine d’armement sait qu’il participe à la production d’engins de mort, mais il sait aussi que s’il émet une objection c’est la porte et la clochardisation qui s’ensuit. L’ouvrier de Herta, de Spanghero ou de telle autre industrie alimentaire est obligé  de maquiller, d’adoucir de vieux quartiers de viande pour les rendre « présentables », et alors ? Si l’on suit la faconde de nos donneurs d’ordre bio, l’ouvrier est le premier criminel. Or, la classe ouvrière comme classe encore atomisée n’a aucune voix au chapitre et n’est pas responsable de la merde qu’on lui fait produire. A cette objection près qu’il y a des limites de conscience, le cheminot qui conduisait les enfants juifs dans les trains à destination d’Auschwitz aurait été impardonnable « s’il avait su », de ne pas refuser de conduire la locomotive. Beaucoup d’ouvriers auront été complices hélas de complicités « industrielles » par lâcheté, mais cela ne culpabilise pas l’ensemble. Concernant le scandale alimentaire, il faut y voir avant tout une perversion des rapports sociaux où la tâche infinitésimale, « parcellaire » comme disait Marx, ne permet pas une révolte collective au quotidien. Ce scandale au demeurant ne fait que masquer par son utilisation intensive tout azimut démocratique le véritable vrai scandale : la prolongation du capitalisme.
Quant à la merde qui nous est servie dans l’assiette, il faut relativiser aussi les moralisations esthético-alimentaires. L’espèce humaine a toujours peu ou prou recyclé la merde et toujours eu besoin des microbes pour vivre. Faut-il rappeler les mille utilisations des bouses de vache en Inde ? L'espèce humaine s'est-elle contentée de cueillir les produits sans pesticides à même les arbres comme la pomme de ce pauvre Adam? Ou son évolution s'est-elle manifestée par un perpétuel recyclage de divers "déchets"?

Prenez le fumier.
Le fumier est une matière organique ancestrale issue des déjections (excréments et urine) d'animaux mélangées à de la litière (paille, fougère, etc.) qui, après transformation (compostage), est utilisée comme fertilisant en agriculture. Convenablement employés, les fumiers contribuent à maintenir la fertilité et à enrichir la terre par l'apport de matières organiques et de nutriments, et notamment d'azote. Il a toujours existé plusieurs sortes de fumiers (naturels contrairement aux fumiers de capitalistes). Les espèces (insectes, champignons) se nourrissant et transformant le fumier sont dites fimicoles ou coprophages. La majorité des engrais animaux se trouve dans les matières fécales des mammifères herbivores et des volailles ou dans des matériaux végétaux (souvent de la paille) utilisés comme litière pour les animaux et qui sont alors très mélangés à leurs matières fécales et à leurs urines.
Les fumiers de cheval (crottin riche en cellulose1) ou d'ovins sont des « fumiers chauds » plutôt adaptés aux terres argileuses. On les étale et on attend, on dit qu'ils « chauffent le sol » ou qu'ils constituent des « couches chaudes ». Les fumiers de porc et de bovins (lisier et bouses riches en azote) sont des « fumiers froids » adaptés aux sols siliceux et calcaires. Ils se dégradent lentement (25 % en année 1 et 50 % en année 2 puis effet résiduel long pendant plusieurs années). Les apports doivent se faire en automne-hiver pour le printemps suivant.
Les fientes et les fumiers de volailles sont d'excellents fertilisants à action rapide. Ils peuvent être mis en même temps que les semis ou plantations. Leur faible quantité nécessaire (3 tonnes/ha suffisent) permet d'éviter une surconcentration de matière organique problématique. En effet, toutes les matières organiques en dégradation ont des effets plus ou moins allélopathiques qui se traduisent par des effets anti-germination (principalement) et /ou des inhibitions de croissance. Le fumier est utilisé depuis des siècles comme produit fertilisant dans l'agriculture, du fait de sa richesse en azote et autres nutriments facilitant la croissance des végétaux.
Le fumier liquide (produit par les porcs) est souvent directement injecté sous le sol afin de réduire les odeurs nuisibles. Le fumier provenant des cochons et des bovins est épandu sur les champs à l'aide d'un épandeur. À cause du niveau relativement faible de protéines contenues dans les plantes mangées par les herbivores (le crottin d'éléphant est presque inodore), l'odeur du fumier bovin est plus douce que celle du fumier produit par les carnivores. Dans les régions agricoles, de par la quantité de fumier utilisée dans les champs, les odeurs peuvent ne pas être acceptées par certaines personnes et a contrario, en laisser d'autres indifférentes.
Prenez les produits chimiques.
Fine fleur du capitalisme flamboyant du XIXème siècle, qui, excepté les herbivores primaires, songerait à remettre en cause les apports fondamentaux à une hygiène et à une conservation dans la durée de la chimie pour la consommation de masses d’humains ? Qui peut croire au retour de la production artisanale des péquenots d’antan pour des milliards d’êtres humains, excepté Claude Bitot ?
Prenez la viande.
Excepté quelques hurluberlus mystiques et des intellectuels végétariens salonards, qui peut penser qu’on pourrait se passer de viande à l’époque moderne pour pouvoir tenir le coup au travail dans le rythme effréné de la vie moderne ? Pourquoi la consommation de viande explose-t-elle au Brésil et en Chine ?[3] Pourtant la logique d’austérité du capitalisme, dans la même optique que la suppression de la retraite, trouve des idéologues anti-consommationniste qui se fichent de la santé des prolétaires. Le crétin Mark Sutton, auteur d'un rapport pour le Programme des Nations unies pour l’environnement, prône une diminution drastique de notre consommation. : « Les hommes produisent et utilisent trop d’engrais à travers le monde. Pire, ces engrais sont tous destinés à des cultures, dont 80% finissent dans les auges du bétail et des élevages qui nourrissent les hommes. Pour Mark Sutton, auteur d’un rapport sur les nutriments pour le compte du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les hommes mangent trop de viande. Et si les consommateurs des pays riches réduisaient leur consommation de bidoche de 50%, cela soulagerait les sols, le climat et les corps ». Le souci d’une chaîne alimentaire contrôlée, vaccinée et sans microbes pour satisfaire le con/sommateur atteint des sommets de bêtises avec la prétention d’entretenir et d’abattre dignement les animaux. Le débat fait rage concernant l’exécution des bêtes, les étourdir avant de les égorger est le suc du débat avec les pratiques religieuses juive et musulmane, alors que ce ne sont que sordides intérêts de boutiques concurrentes[4].
Que l’utilisation intensive d’azote et de phosphate à travers le monde provoque des pollutions de l’air et un réchauffement climatique est bien le genre de questionnement de la noblesse d’Etat du capitalisme décadent. Cette catégorie de robe vertueuse se fiche des fraudes de la « chaîne alimentaire » comme de la faim dans le tiers-monde (pardon le sud). On se soucie des dommages pour la planète mais pas de l’exploitation des êtres humains. Quelles sont les priorités ?
A penser en termes de croissance, démographique y compris, les idéologues complices veulent faire croire à l’éternité du capitalisme. Ce serait chic de manger moins de viande, et ce n'est qu'un début d’apologie de la famine pour les millions de démunis, même si effectivement c'est plus sain, mais pour demain on nous promet de nous faire manger des insectes ; la propagande a commencé en ce sens.

VIANDE HALAL, VIANDE XENOPHOBE?

Peu avant le regain du scandale des fraudes alimentaires de l’industrie capitaliste, un autre scandale vaut d’être analysé. Là il ne s’agit plus du motif de « contrôle » de la traçabilité démocratique opaque et cynique, mais de la traçabilité « religieuse ». Si l’enjeu n’était pas encore de se foutre du prolétariat il y aurait sur ce plan à pisser de rire.
Nous mangeons tous halal ou cacher sans le savoir, et l'émoi suscité par cette révélation pendant la campagne présidentielle de 2012 n'y changera rien, car c'est toute la filière viande qui, par commodité ou simplement pour survivre, s'est «convertie» au tout-rituel. Ce qui n'empêche pas les consommateurs musulmans de se voir souvent proposer des produits qui n'ont d'halal que le nom... Et de laisser leurs enfants manger des bonbons à base de gélatine de porc.
L’industrie halal est une des rares réussites du capitalisme en crise. Il offre aux consommateurs une quantité incroyable de produits et propose un assortiment stupéfiant qui n’existe dans aucun pays du Maghreb ou du Moyen-Orient.
 Fethallah Otmani, porte-parole de l’agence de certification AVS, un organisme réputé intransigeant qui s’assure dans les abattoirs que la viande halal est bien halal, explique: «Les entreprises se sont rendu compte de l’impact du mot “halal”.» «Ce n’est plus que du marketing», s’exclame-t-il. Pour lui, «tout cela n’a rien de religieux». «Ces opérations créent une ligne de démarcation supplémentaire avec les autres consommateurs non musulmans», constate-t-il. Les entreprises françaises, conscientes ou inconscientes d’encourager un consumérisme discriminant, ont vu dans les interdits alimentaires de la religion musulmane une splendide opportunité commerciale. Les opérations de marketing ont récupéré les interdits confessionnels pour en faire des arguments de vente. Les entreprises ont vite compris que la mention halal rassurait le consommateur et provoquait l’achat. Qu’est-ce qui est halal aujourd’hui? Apparu dans les rayons des grandes surfaces en septembre 2008 pour le ramadan, le Cham’alal n’a eu qu’une courte existence, mais elle est emblématique de la frénésie des acteurs de l’économie du halal. Il aurait pu reprendre à son compte le cultissime slogan publicitaire de la marque de soda américaine, Canada Dry, révélé dans les années quatre-vingt en France: Cofondateur de Night Orient, «boisson festive pétillante sans alcool» lancée en novembre 2009 et produite en Belgique, à Liège, par la société Orient Drink, il confiait au site d’information Saphirnews le 30 décembre 2010 espérer vendre un million de bouteilles en 2012. D’après la société Orient Drink, installée à Liège, «Night Orient est distribué dans douze pays et a été élu meilleur produit sans alcool à Dubai par un test consommateur et sélectionné comme meilleure [i]innovation au Salon de l’alimentation (SIAL) de Paris 2010». Mais toute ressemblance entre une bouteille de Night Orient et une bouteille de champagne s’arrête à la forme de la bouteille. Le Night Orient était vendu 11,24 euros sur le site de la marque consulté le 5 juillet 2012. La «boisson festive» fait également partie d’un packaging très présent dans les points de vente halal ou dans les espaces halal des grandes surfaces. Le coffret prestige Night Orient Premium & Labeyrie réunit une bouteille de Night Orient Premium, un bloc Labeyrie halal de foie gras de canard et sa lyre (le trancheur à foie gras), vendu 43,99 euros. Night Orient, comme il se doit, avait un stand au Salon du mariage oriental, qui se tient chaque année en novembre à la Grande Halle de la Villette, dans le XIXe arrondissement à Paris, et où les exposants proposent aux futurs mariés de «se marier comme dans un conte des Mille et Une Nuits», dromadaire et Limousine Chrysler 300 de 8,55 mètres de longueur à l’appui. «Illuminez vos fêtes sans alcool», proposait Night Orient à l’édition 2011 du salon dont la surface avait doublé par rapport à l’année précédente, entre deux défilés de robes de mariage chatoyantes au son des youyous, accompagnés de musique orientale et avec pour voisins de stand des traiteurs halal et des organisateurs de réceptions[5].

BOURGEOIS ARRETEZ VOTRE CINEMA !

Manger bio revient beaucoup plus cher que de manger des produits industrialisés. La priorité pour les prolétaires aujourd'hui  n'est pas de bien manger mais de manger tout court. Le fait que les prolétaires et leurs enfants mangent de plus en plus dans les fast food vient aussi du fait que les prolétaires ont moins le temps de manger (si tu veux bien manger 1h de pause n'est pas suffisant). Et au final on se retrouve à manger ce type de chose par habitude et non plus par choix.
Malheureusement, la crise n’aidant pas, les entrepreneurs de la restauration se voient de plus en plus tentés de recourir à la technologie et à la facilité plutôt qu’au travail bien fait et des plats « faits maisons ». Et les journalistes « fouilles merde à scandale » de FR3 de nous présenter un filou tenancier d’un restaurant dit « basque » achetant tout chez Metro. En arrière salle, la brigade et son chef cuisinier ont été remplacés par 6 sri-lankais uniquement là pour vider les poches en plastique, les boites de conserve, camoufler la supercherie en personnalisant le plat (ajout de fromage rapé, amandes effilées…), puis réchauffer le tout au micro-onde. Ah la belle cuisine française! Cas isolé? Que nenni puisqu’on retrouve le même délire gustatif dans les brasseries parisiennes, piège à touriste, qui pratiquent grosso-modo de la même manière. Les poubelles du soir sont là pour confirmer l’escroquerie.
Point culminant: le marché des plats à réchauffer pour les professionnels de l’arnaque à la restauration. De grands groupes comme Davigel (groupe Nestlé) ou l’anglais Brake fournissent de plus en plus de plats à des escrocs patentés.Le plus incroyable, comme on peut le voir dans le reportage, c’est l’accord de grands chefs français pour avaliser de telles pratiques. Ainsi on découvre en quelques dizaines de minutes, un monde ignoble, jouant avec notre santé, mettant sur la touche toute une profession et un savoir faire culinaire, stigmatisant à bon compte l’immigration clandestine, dans un seul et unique but: la rentabilité!
Durant les années 2000 le groupe McDonald's a adapté sa communication aux critiques. Après l'affaire de la maladie de la vache folle, la multinationale met en avant le fait qu'elle se fournit auprès d'éleveurs de l'Union Européenne pour la viande et que ses produits sont tracés. Elle communique aussi dans ses commerces sur les calories présentes dans ses produits. La multinationale se défend qu'une consommation modérée de ses produits ne serait pas néfaste pour la santé et que c'est la consommation exclusive et exagérée de hamburgers et le manque de variété qui peuvent s'avérer mauvais pour l'organisme. Reste ensuite à se mettre d'accord sur la signification de "modéré", car selon des diététiciens américains (dans le film Super Size Me) ils déconseillent de faire un repas dans un fast food plus d'une fois par mois.

Un seul point positif dans tous ces camouflages et bidouillages culinaires, les prolétaires laïcs comme musulmans bouffent la même merde trafiquée. Mais pasteurisée.
Le capitalisme vous dégoûte, vous fait gerber? Allez... vous en reprendrez bien une tranche pour faire honneur au cuistot!

ANECDOTE: En général nous ne voulons voir ni les yeux ni les arêtes du poisson que nous mangeons, c'est miracle que des ouvriers producteurs nous les "transforment" en leur donnant apparence comestible (merci la classe ouvrière!). En 1965, dans le cadre du jumelage de la municipalité "socialiste" de Suresnes (à laquelle je suis toujours reconnaissant de nous avoir jumelé avec des écoliers anglais et allemand), l'ado que j'étais avait été invité avec ses congénères de collège français à visiter une usine de bonbons à Hackney, banlieue de London. La visite des ateliers de fabrication m'avait proprement écoeuré. Les ouvriers anglais nous avaient offert à tous un paquet de bonbons au chocolat. A la sortie, je me tournai vers mes camarades: "eh les mecs jamais plus de ma vie je ne mangerai de bonbons, çà pue et c'est dégueulasse leur fabrication, comment osent-ils?". Joignant le geste à la parole je vidai mon paquet sur le sol. Quelle ne fût pas ma surprise de les voir tous se jeter les uns sur les autres pour récupérer mes bonbons!
Pire je regrettais de les leur avoir donné... Comme quoi, le dégoût de la "fabrique" dévoilée s'estompe assez vite au vu de l'emballage et de la passion du sucre et du chocolat. Merde enrobée sait mentir.


[1] Cf. « Marx écologiste » de John Bellamy Forster (ed Amsterdam, p.49.50, 2011).
[2] Deux livres sont parus ces dernières années, faisant la lumière sur l'affaire. Le premier, Detrás de la colza [Derrière le colza], a été écrit par Granero, le bras droit du Dr Muro ; le second, publié en France, est dû à Jacques Philipponneau : Relation de l'empoisonnement perpétré en Espagne et camouflé sous le nom de syndrome de l'huile toxique [Encyclopédie des nuisances, 1994].
[3] Près de la moitié des porcs du monde – c’est-à-dire 476 millions d’individus – sont actuellement élevés en Chine ! Ce pays produit déjà 29% de la viande mondiale et elle en a importé 1,38 million de tonnes en 2009 pour combler les manques. La demande mondiale de viande devrait encore augmenter de 40% d’ici à 2025.

[4] En 2012, les poules pondeuses qui vivent sur une feuille de papier A4 verront leurs cages agrandies grâce à la directive européenne 1999/74/CE, qui date de 1999. Treize ans pour tout mettre en place. Etrangement, le délai n’a pas suffi à certains éleveurs. Au grand  dam du CIWF, qui s’insurge contre la décision du Parlement européen de chercher des « solutions » permettant à ces producteurs de continuer à  produire. Donc, d’assurer la présence sur le marché d’œufs et d’ovoproduits, issus d’œufs de poules maltraitées et nourries aux antibiotiques, dans la composition d’aliments et de plats cuisinés. Sachant que des poules moins maltraitées seraient meilleure au palais du con/sommateur.

[5] Extraits du livre de Michel Turin « Halal à tous les étages ».


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