PAGES PROLETARIENNES

mercredi 15 février 2012

L’événement du jour : Une femme prolétaire s’immole devant une municipalité gauche stalinienne


Un fait divers tout à fait secondaire a envahi la soirée télévisée des citoyens abrutis. Très secondaire. Toute la presse et les télés de merde de TF1 à BFM se sont répandus en louanges envers le chevalier « fort » qui va sauver la France et « protéger les français », et ont laissé de côté pour un soir cette inquiétude taraudante d’une possible non confirmation du nombre de « parrains » pourris locaux pour la mère Le Pen, dont la classe ouvrière se rebat les couilles. Il ne s’est rien passé lors du passage concomitant du blaireau de l’Elysée à la télé gériatrique ni au cirque rouennais du prétendant Hollande. La festivité électorale n’intéresse que les journalistes soucieux de préserver leur carrière, les banquiers voleurs et les concurrents de la gauche caviar. Pendant ce temps la misère et l’autodestruction de prolétaires acculés progressent. Le seul événement notable et traumatisant ce jour a été le drame de Saint Denis.

Une femme en demande de logement a tenté de s'immoler par le feu mercredi après-midi dans le hall de la mairie de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), écrit le Parisien (tenté ? elle s’est bien immolée et va mourir !)(*). Le pronostic vital de cette femme âgée d'une quarantaine d'années est réservé. Elle a été brûlée à 80% et transférée dans un centre pour grands brûlés à Lesquin (Nord). Selon une source proche de l'enquête, elle s'est aspergée d'essence vers 15 heures puis a allumé un briquet. Le personnel d'accueil et de sécurité de la mairie ainsi qu'un habitant sont rapidement intervenus. «Cette dame avait des problèmes de logement, elle était hébergée par le 115 et avait demandé un logement stable», a indiqué la mairie en précisant qu'elle «s'était adressée sur un ton violent aux agents d'accueil» avant de commettre cet acte. Ce n'est pas la première que la mairie de Saint-Denis est le théâtre d'un tel drame. Déjà en mars 2011, un SDF de 45 ans s'était aspergé d'essence et avait mis le feu, à l'accueil de la mairie, également pour réclamer un logement. «Son acte désespéré crie l’urgence de mesures en faveur du droit à l’hébergement et au logement, au moyen de la réquisition immédiate des logements vides publics et privés», s’est récrié la mairie stalinienne dans un communiqué. Faisant la morale à la droite (« c’est toujours la faute aux autres ») : «45% des logements sont sociaux» à Saint-Denis, la ville d'Ile-de-France «où se construisent le plus de logements et de logements sociaux». «Il est urgent que les communes qui refusent le logement social soient lourdement sanctionnées financièrement et contraintes par l’Etat à accepter les constructions indispensables», estime les parrains de la bureaucratie municipale. En attendant les prolétaires à la rue ou entassés dans des logements insalubres peuvent toujours s’immoler en priant le bon dieu que les élections soient joyeuses.

Pendant ce temps, M. Bling bling ce minable menteur professionnel remonte sur son cheval, et on a éteint les écrans TV et internet effarés devant le suicide de cette jeune femme.

(*) cette mère de six enfants, est hélas mort le lendemain, dans l'indifférence générale des salopards de "parrains" de la municipalité stalinienne! Votez ou crotez pour la gauche bourgeoise, et vous puez!

mardi 14 février 2012

CRISE DU CAPITAL, CRISE DE L'ENTREPRISE


Par Robin Goodfellow


Je tiens à remercier les camarades du cercle « Robin Goodfellow » (Robin des bois, l’image prisée par Marx du révolutionnaire intransigeant, cf. il fallut, jadis, aller kidnapper les hommes libres dans les bois pour les amener travailler à la fabrique en ville) pour m’avoir envoyé leur texte « Crise du capital, crise de l’entreprise ». D’abord parce que c’est le premier texte dans toute l’histoire du mouvement ouvrier, depuis le débat Bernstein/Luxemburg, à traiter de la question de la « petite entreprise ». Ensuite parce que ce thème est totalement d’actualité, en France électorale en particulier, où les candidats bourgeois n’ont que les lettres « PME » à la bouche. Ensuite parce que le milieu maximaliste, tout à ses radotages généralistes et à ses rêves infantiles autour de l’émeute grecque, reste autiste à cette question de l’entreprise, et ignare sur la nécessité d’offrir une alternative argumentée et programmatique au fleuron de libéralisme économique décadent et fauteur de chômage.

Cela fait plus de trois décennies que les camarades de Robin Goodfellow (ex Communisme ou Civilisation) se battent pour le marxisme authentique, pour la réalisation de la société communiste. Nous avons été à la même école, cette brillante « promotion maximaliste » du lycée Buffon de la fin des sixties. Nous avons eu le même mentor, Jean-Pierre Hébert, décédé soudainement il y a un an exactement, dans la solitude et la misère dans ce 15ème arrondissement de Paris où, lycéens pubères, nous avions tant projeté la révolution prolétarienne. Hébert avait été formé (et déformé) par l’école de Socialisme ou Barbarie (et Pouvoir Ouvrier), il était resté limité et éclectique avec un marxisme moderniste. La force de conviction des camarades de « Robin Goodfellow » avait été, en réaction, de se baser sur l’expérience marxiste la plus solide du XXème siècle, le bordiguisme. Dans la durée cette conviction a forgé l’engagement de toute leur vie, alors que les admirateurs de Castoriadis et Cie ont fondu dans le gauchisme bcbg ou l’anarchisme ringard. Ils ont hérité néanmoins des défauts de cette école, que je ne me priverai pas, fraternellement et amicalement de relever.

Un des défauts de l’école « bordiguienne », en général, du fait de son haut niveau de conscience politique, aura été une forme d’élitisme, et pour être plus précis, d’académisme ; qui faisait sourire Marc Chirik, très condescendant pour l’académisme de « communisme ou civilisation », qui déboucha d’ailleurs autant sur quelques individus dispersés et impuissants que les divers cercles dogmatiques et radoteurs en rupture avec son CCI. L’activisme catastrophique immédiatiste de Chirik n’aura pas été plus porté au succès historique que l’académisme des « académistes ». Au moins, pardonnons-leur, dans les deux cas, activistes des 80 (CCI et soustractions bègues) et académistes (R.Goodfellow) ont le mérite d’être restés fidèle, peu ou prou, à la théorie marxiste du prolétariat révolutionnaire (comparez par ex avec le bla-bla lamentable du théoricien du parti de gauche, Jacques Généreux (sic), bras droit de Mélanchon, et ses histoires « d’émancipation humaine », vous rirez autant qu’en lisant la prose cucul de n’importe quel « communisateur »).

Un autre défaut du texte dont je fais la publicité absolue (je suis intégralement d’accord avec l’introduction) est triple : d’abord oublier de rappeler que l’archicommuniste Bordiga avait justement déclaré que la première tâche gestionnaire dans la transition consistera à supprimer la myriade de petites entreprises, d’autre part de s’enfoncer inutilement dans l’examen de la gestion d’entreprise des voleurs capitalistes (ennuyeux au possible, et très… académique), et enfin d’opposer au minable profit d’entreprise la vieillerie anarchiste des « coopératives » : les camarades de R.Goodfellow ont eu pourtant en main mon ouvrage de 2008 (« Dans quel « Etat » est la révolution ? », pour savoir que la problématique de LA REVUE BILAN concerne la nature de la centralisation transitoire, et non des histoires artisanalo-staliniennes de coopératives « autogestionnaires », ou villageoises primaires (façon Bitot). Cela révèle une (vieille) immaturité politique de RG (Robin Goodfellow).

La première partie de ce long texte (68 pages) est passionnante parce qu’elle rappelle le génie de Luxemburg (elle prévoyait que les PME allaient croître et non un nationalisation générale de l’industrie à la façon des staliniens). On trouve des dérives encore anarchistes chez nos RG. Jamais ni Marx ni Engels n’ont défendu la rotation des tâches. Leur histoire de « bons de travail » a pris un coup de vieux comme les coopératives anars ; c’est pourquoi je défends depuis longtemps au contraire la carte « visa communiste », plus d’argent en circulation mais un décompte des heure s de travail pour tout achat grâce à cette merveilleuse invention informatique capitaliste qui a déjà supprimé en partie les transactions en espèces sonnantes et trébuchantes.

Au chapitre 2, on apprend que « le travail dissimulé par les heures supplémentaires non reconnues, non payées » ont rapporté gros à la « délinquance patronale » puisque équivalent à 600 000 emplois (source le trotskien G.Filoche). On regrette que (déformation professionnelle des rédacteurs, eux-mêmes comptables en micro entreprise) ils se livrent à des comptes d’apothicaires) alors qu’il eût été plus intéressant de cibler sur les revenus des patrons de petites entreprises (entre 5000 et 8000 euros) et sur les conditions humiliantes de travail pour ces petites merdes, et sur le genre des entreprises puantes (ménages, hôtellerie, service à la personne, toutes professions qui font rêver les « djeuns » !).

Il y a beaucoup d’appréciations géniales qu’on ne trouve jamais chez les angéliques groupes maximalistes à langue de bois creuse de profs hors de la réalité. RG clame une évidence pour la plupart des prolétaires conscients : « il existe une surpopulation par rapport à l’emploi » ; et de citer la prévision du génial Marx en plein XIXème siècle : « Ce n’est pas qu’on fabrique trop de moyens de production pour occuper la partie de la population valide. Bien au contraire, 1°) une trop grande partie de la population produite est effectivement incapable de travailler, et dépend, par sa situation, de l’exploitation du travail d’autrui, ou des travaux qui ne peuvent passer pour tels que dans un système de production misérable ; 2°) il n’est pas créé suffisamment de moyens de production pour que toute la population valide travaille dans les conditions les plus productives, de façon que son temps de travail absolu puisse être diminué par la masse et l’efficacité du capital employé durant le temps de travail » (Marx, Le capital, T.2).

L’analyse de l’hypocrisie des banques « prêteuses » reste seulement centrée sur le crédit à la petite entreprise, oubliant les masses de prolétaires soumises au « crédit revolver » à 20% alors que les riches restent au maximum à 4% ; vieille rengaine le capital s’enrichit toujours sur le dos de la masse des plus pauvres, dont il crée les besoins artificiels…

RG se moque allègrement et efficacement des rigolos ultra-gauches, modernisateurs (cf. la mafia L’Hamattan) et raouliens et le concept de « capital fictif », en rappelant les notions de bas de Marx. Sans négliger de fustiger la fumisterie de la gauche caviar et trotskar contre ledit capital financier.

La deuxième moitié du texte vient hélas alourdir une analyse qui eût pu être plus percutante, moins académique. La cause ? RG n’est pas un groupe politique. Un groupe politique ne se serait pas basé sur la critique d’un livre « ‘patronal », mais sur une moquerie de l’exaltation peu passionnante des fractions de la bourgeoisie en compétition électorale, vantant les « PME » comme solution à la crise capitaliste…

Le texte, au lieu de s’élever au final sur les questions politiques de notre époque imminente (et de se masturber sur une formule insipide comme « notre parti l’a démontré depuis des dizaines d’années »… quel parti ? le parti d’en rire ?), s’effondre dans un réformisme anarchiste confondant, assez proche des nunucheries gauchistes : « Le socialisme ne consiste pas à autogérer en les laissant subsister ces multitudes mais à pousser à son comble les tendances propres de la production capitaliste (…) Il ne s’agit donc pas de socialiser un capitalisme dépourvu des critères de la productivité sociale mais au contraire de généraliser les organisations les plus productives en les débarrassant de leurs caractères mercantiles, bureaucratiques et parasitaires ».

La petite entreprise ne sera pas la bête noire du socialisme, puisqu’elle sera rapidement obsolète, l’Etat oui, mais c’est une réflexion qui a échappé à nos amis de RG – avec leurs vieilleries de « regroupements de type coopératifs » - un tantinet libertaires et artisanaux en théorie .

PS : je ne peux hélas télécharger leur texte sur mon blog, non étudié pour, mais je le ferai parvenir à quiconque m’en fera la demande.

JLR

ooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Sommaire du texte de RG

1.Introduction

En défense du marxisme

La petite entreprise notre bête noire

Le cas du conseil en ressources humaines

Un livre exemplaire

2. Exploitation de la petite entreprise par la grande

3. De la création d’emplois

4. « Le contrat décisif »

5. L’apporteur en capital propre

Des justifications théoriques

L’arroseur arrosé

La loi TEPA et l’investissement direct dans les PME

Conséquences économiques générales

Un modèle économique en or

Récapitulatif

Charité bien ordonnée commence par soi-même

Une préface en forme d’épilogue

6. L’épisode du dépôt de bilan

Revenus et patrimoines individuels

Le droit des faillites

7. De la compétence professionnelle

Compétences et gestion

Compétence métier

8. Comment la crise vint aux entreprises

Responsable mais pas coupable

La scission entre la vente et l’achat

Capital individuel et capital total

Destruction de capital par décapitalisation désaccumulation

Destruction de capital par dévalorisation dépréciation

Requiem pour le mode de production capitaliste et son économie d’entreprise

ANNEXE 1 : AH DIEU ! QUE LA DIRECTRICE FINANCIERE EST JOILE !

ANNEXE 2 : PAN PAN CUL CUL

Introduction

En défense du marxisme

Contre vents et marées, nous avons défendu, depuis trente-cinq ans, la théorie marxiste des crises, montrant que la production capitaliste connaissait régulièrement (cycle d’environ 6 ans depuis la Deuxième Guerre mondiale), des crises de surproduction.

Cette théorie nous l’avons défendue d’abord contre l’ennemi bourgeois qui, de « trente glorieuses » en « crise du pétrole » a confirmé ce que Marx avait montré dès 1848 : la faillite de la science économique (économie politique), tout juste bonne à défendre les intérêts du capital, mais certes pas à délivrer une compréhension scientifique, rationnelle des phénomènes à l’œuvre dans la société. L’adoption du terme « récession » pour ne pas parler de crise, durant des années, en dit long sur cette capitulation. Ensuite, contre les expressions du marxisme officiel, celui des « partis communistes » qui avaient rompu du tout au tout avec la perspective des crises catastrophiques et, du même coup, avec la défense de la perspective révolutionnaire.

Mais nous avons dû aussi la défendre, dans notre propre camp, chez ceux qui n’avaient pas abandonné l’engagement communiste internationaliste, contre des expressions dégénérées du marxisme, comme l’inepte théorie de la « décadence du capitalisme » qui, en théorisant une crise permanente niait par la même occasion l’existence des crises cycliques de surproduction.

La crise qui, en 2008, après celles de 2000-2001, 1993, 1987, 1981-82, 1975 pour ne parler que des plus récentes, a frappé d’abord le secteur de la finance avant de se déplacer dans la sphère productive a remis les pendules à l’heure, même si pour ce qui concerne les explications de fond – malgré quelques coups de chapeau à Marx pour sa vision de la crise du capitalisme (mais jamais bien sûr en tant que théoricien de la révolution) – nous avons toujours affaire aux mêmes inepties.

Reconnaître la crise (et on voit mal, devant les faits comment cela ne serait pas possible aujourd’hui) est une chose[1][1], en analyser les répercussions concrètes, quotidiennes, sur le fonctionnement de l’économie capitaliste en est une autre.

Un épisode de crise ne signifie pas l’arrêt brutal de toute la production, ni la faillite soudaine de toutes les entreprises. Elle provoque une contraction violente de l’activité, variable selon les secteurs où elle est souvent l’occasion de recompositions au sein de la sphère productive et d’un remodelage de la concurrence (telle entreprise en rachète telle autre au bord da la faillite, etc.). Elle précipite des pans entiers du prolétariat et des classes moyennes dans le chômage et la misère et détruit des masses considérables de valeur et de plus-value.

Ce chaos est évidemment propice à l’agitation révolutionnaire, mais il n’y a pas de relation de cause à effet entre crise et possibilité de reprise d’un cours révolutionnaire ouvrant la voieà la prise du pouvoir politique.

1.2. La petite entreprise, notre bête noire

A partir d’un cas concret exposé dans le livre d’un jeune entrepreneur capitaliste qui témoigne de sa faillite[2][2], nous nous livrerons à une analyse de la façon dont la crise frappe concrètement ce que les commentateurs appellent sottement « l’économie réelle ».

L’entreprise, comme entité juridique, est la cellule de base du mode de production capitaliste. Quel que soit son mode de propriété, appartenant directement au capitaliste, ou à des actionnaires, des fonds de pension ou à l’Etat, c’est une forme qui a permis le développement de l’économie capitaliste depuis le 14ème siècle, mais qui est aujourd’hui totalement obsolète, improductive et antisociale (mille bravos ! JLR). La socialisation croissante des moyens de production, opérée par le mode de production capitaliste la rend de plus en plus inapte et le régime de la concurrence qui la caractérise entraîne des retards désastreux dans le développement de la société. L’organisation collective de la production et de l’ensemble des fonctions de reproduction de la vie sociale est une tâche des plus impérieuses, mais elle ne pourra véritablement aboutir qu’avec la révolution communiste mondiale.

Un des grands mérites du mode de production capitaliste est de créer les conditions de son propre dépassement au moyen de ces développements que sont la concentration et la centralisation du capital et l’augmentation générale de la productivité du travail. Plus il se concentre et se centralise, plus le capital est à même de bénéficier et d’éprouver pleinement les apports de la science à la production et de favoriser le progrès technique (que par ailleurs il freine dès lors qu’il est en situation de monopole ou tout simplement parce que les salaires ne sont pas assez élevés pour justifier l’emploi de moyens de production qui pourtant permettraient de réduire le temps de travail), qui, une fois la société débarrassée du mercantilisme et du carcan du salariat permettra au travail libre d’œuvrer à la satisfaction des besoins humains dans le respect du rapport organique entre l’homme et la nature…




[1][1] Si à peine sortie de la crise de 2008-2009, l’Europe y replonge à partir de la fin 2011 tout en se débattant face aux conséquences de l’endettement des Etats, il ne faut pas oublier que l’économie mondiale continue à croître et particulièrement dans des pays dits émergents comme le Brésil, l’Inde, la Chine, ce qui n’exclut pas qu’elle puisse connaître des crises.

[2][2] Doucerain Nicolas, Ma petite entreprise a connu la crise, François Bourrin éditeur, 2011.

dimanche 12 février 2012

OUVREZ LES YEUX



CHOMAGE, STAGES BIDONS, RADIATIONS…

« J’ai 40 ans. J’ai fait tous les boulots, surtout dans le bâtiment. J’ai eu du travail toute l’année dernière. Au milieu de cette année Pôle emploi m’a proposé un stage de 6 mois pour être solier, rémunéré 600 euros par mois. A l’examen, on ne me pose aucune question sur ce que j’ai appris au stage. On me demande des travaux que je ne sais pas faire et les autres candidats non plus. Je suis en fin de droits. Je n’ai plus droit non plus à l’APL puisque j’ai pu travailler les autres mois de l’année passée. Toute la période du stage a été galère pour moi car je n’avais pas les moyens de me payer la cantine du stage. Comment je vais faire pour bouffer, car, que j’ai l’examen ou pas, on ne me proposera pas d’emploi ? ».

« J’ai 38 ans, en trois ans pôle emploi m’a proposé un mi-temps dans une banque à Paris. J’ai dit OK, la première nuit je dormirai dans ma voiture, pour la deuxième veuillez demander à la banque si elle peut me dégager une pièce comme chambre à coucher… ».

« Moi j’ai 46 ans je suis au chômage depuis décembre 2010 reconnu travailleur handicapé avec un diplôme afpa de maintenance des bâtiments, j’ai écrit à beaucoup d'entreprises… que du négatif et d'autres ne répondent pas. Il fallait garder les années 1960 le plein emploi .il faut sortir et vite de cette Europe capitaliste . Je vis avec 461 euros par mois alors vive la France ».

« Je sais plus quoi faire. J'arrive en fin de droit en décembre et que ferais-je après plus d'allocation pas de travail pas d'argent tout va de travers. Je sais pas ce qu'il faut que je fasse. J'ai fait une demande pour voir une assistante sociale. Je suis très fatiguée car j'ai des problèmes de santé merci de vos conseils j'en tiendrai compte. Bon courage à tous. BISE ».

« Bonjour à tous, voila je me lance...j'arrive en fin de droits assedic en juillet et je panique complètement. J'ai 47 ans, je sais que c'est la crise, et je pense que mon âge ne joue pas en ma faveur, je suis dans une région touristique, mais il y a jamais eu aussi peu d'offres d'emploi et toutes mes demandes spontanées sont restées sans réponse. Voila ma question: que vais devenir? Je suis divorcée et plus d'enfant a charge et je vois qu'une chose...vivre dans ma voiture comme beaucoup de gens. gloup, je sais, je noircis le tableau, mais j'ai réellement peur de me retrouver SDF. le RSA soldera a peine mon loyer alors oui, j'ai la trouille puisque je ne pourrais pas manger la tapisserie de l'appart..y en a pas! Soit je paye mon loyer, sois je mange et paye mes factures... whistle:et puis aussi le fait d'être assistée me dépasse un peu.
en règle générale j'ai le moral, mais de temps à autre (comme ce soir) la réalité me rattrape ».

« Je suis dans le même situation. ça fait 2 ans que je ne fais que des formations et AEPP entre cap emploi et pole emploi, je suis une bille. Je suis aussi en fin de droit et sincèrement les entreprises ne veulent pas de nous car nous ne sommes pas rentables à leurs dires. Pourtant, nous avons une forte motivation, et nous n’allons pas être toujours en arrêt de travail. Comme tout le monde, on est certes handicapé, mais on sait bosser. Courage à toi , je sais ce n'est pas facile tous les jours ».

« En ce moment il y a très peu d'emploi et ça ne repartira pas avant plusieurs années. Ce phénomène arrive dans tout le pays à la fois. Du reste, tu as normalement droit à l'APL (aide au logement) donc essaie de trouver un logement au loyer le plus bas possible et négocie avec le propriétaire pour qu'il accepte de te louer l'appartement. Ils sont moins regardants à la campagne d'ailleurs. Vois avec des agences immobilières aussi, mais sache quand même que leurs assureurs refusent de prendre en charge les personnes sans ressources dans le cadre de l'assurance loyer impayés. L'objectif c'est de payer le loyer avec l'Apl et d'avoir le RMI pour vivre (charges et alimentation). Il ne faut surtout pas que tu te retrouves sans logement, sinon ça devient très difficile de cherche un travail. Pour l'instant ne rogne pas sur l'alimentaire, sinon tu vas finir aux urgences. Bien que la campagne d'hiver soit finie, contacte aussi les restos du coeur et le CCAS pour voir s'ils pourraient te dépanner. Vivre dans ta voiture est déconseillé, car quand l'hiver va arriver, tu risques d'y mourir. Je préfère te prévenir, c'est une très mauvaise idée. Pour l'heure reste dans ton appartement même si tu ne peux pas régler le loyer, c'est un cas de force majeure et ils ne pourront pas concrètement t'expulser avant mars prochain (en raison des délais de procédure). D'ici-là, vois un logement moins cher, d'ailleurs n'as-tu pas droit à l'apl pour ton loyer actuel ? Normalement c'est pris en charge à un niveau assez élevé. Concernant les factures, ne laisse que le nécessaire, électricité, eau et assurance habitation, le reste (portable, internet, etc) étant inutile en l'état actuel.
Ne perds pas espoir, et n'hésite pas à me contacter. Je connais beaucoup de combines pour budgets serrés, ça peut aider, mais pour l'heure, fais-toi entendre auprès de la caf et des administrations, et explique leur tout en détail. Il n'est de toute façon pas normal de ne pas pouvoir survivre avec les aides sociales ».

Pas besoin de refuser des emplois pour être privée de tout, il suffit de ne pas en trouver...

GIF - 7 koJ’ai bien commencé la nouvelle année.

Maintenant après 6 ans d’ASS on pouvait s’y attendre ?

Le fameux contrôle est tombé : jusqu’à maintenant je n’avais droit qu’à mes convocations ANPE mensuelles (avant tous les 6 mois ) Je précise que j’ai tout accepté de l’ANPE : stages bidons, sessions de ci de ça enfin bref, tout je vous dis TOUT ! sans résultat. Concernant les formations, j’en ai fait une pendant 6 mois (IFOCOP de Meaux), assistante polyvalente internet, bon internet, je connais (je fais des sites, je suis très autodidacte j’avoue). Pour le reste il s’agissait d’apprendre Word ou Excel, vingt ans de boulot de secrétaire, merci je connais. Cela ne m’a donc servi à rien, si, à m’occuper 6 mois, à rencontrer des personnes sympathiques et à gagner un peu plus d’allocations (à l’époque je parle en francs dans les 4500 francs), alors que j’avais moins normalement Avant ça, à une époque plus lointaine, j’ai fait une SOA (il y a 10 ans environ). C’est une session en groupe qui tente de trouver pour quel métier nous sommes faits. Franchement j’étais enthousiasmée, moi qui me cherche depuis toujours. Je précise je déteste le métier de secrétaire, ça ne m’intéresse pas du tout et il y a des années déjà que j’ai bien décroché. Enfin cette SOA était très passionnante, mais ne m’a aucunement permis de trouver ma voie ou de m’orienter vers un métier nouveau décidément je me dis, ma fille tu n’es pas bonne à rien, tu es mauvaise à tout ! excellent dialogue de Pagnol, qui reflète tout à fait ce que je ressens ! Il y a quelques années également, d’ailleurs oh surprise je me suis retrouvée dans les mêmes locaux que pour mon contrôle, je me suis retrouvée dans un truc que je ne sais pas comment définir, stage, le mot n’est pas approprié, donc un truc social pour personnes en difficulté, mais bon je ne suis PAS un cas social. Cela s’appelait "MENAGE SERVICE", ils mettaient des ordinateurs, différents matériels bureautiques à la disposition de certaines jeunes femmes dîtes en difficulté, franchement pas besoin d’eux pour savoir rédiger mon CV .Ah si ! J’ai passé une journée pour le modifier et l’embellir ... Ca n’a visiblement pas eu un grand impact sur les employeurs, pas plus de réponse ! C’est tout juste si je n’en savais pas plus que l’animatrice sur certaines conventions de lettre de motivation et de rédaction du CV, bref, oui MENAGE SERVICE, le même local que cette cerbère de la DDTE ! Plus récemment, je me suis retrouvée dans une cité infâme d’AULNAY SOUS BOIS (93), idem avec des personnes dites en difficulté, aucun animateur, moi qui pensais que l’on m’aiderait à trouver un emploi ou au minimum à avoir des pistes, non. On vous met devant l’ordinateur et internet et voilà ! A ce moment , en plus, je précise, j’étais vraiment dans la dèche, je tirais sur mon réservoir d’essence, et je priais le ciel de ne pas tomber en panne d’essence en allant à ce fichu stage ! Plus d’argent pour mettre de l’essence dans ma voiture ! Et oui prendre les transports alors ? J’habite en grande banlieue, alors pas question, en plus j’aime pas la foule. Donc vous l’aurez compris ce dernier stage à AULNAY SOUS BOIS s’est encore une fois soldé par un échec, j’en suis partie dans l’heure qui a suivi, je ne voyais aucun intérêt d’être là et je l’ai dit franchement : pourquoi viendrais-je ici à dépenser de l’essence en plus alors que j’ai la même chose chez moi et ça ne me coûte rien ! Aucune aide, je suis bien chez moi à faire internet, regarder les annonces, je sais le faire toute seule ! Pour en revenir à mon contrôle, j’avais une conseillère assez compréhensive, à la DDTE je suis tombée sur une personne totalement dénuée de sensibilité, je n’ai jamais vu cela. Elle parlait comme un livre ... Je lui ai même dit "Vous êtes totalement en dehors des réalités du monde du travail actuel". Ben oui on peut se poser des questions n’est-ce pas ? En tant que secrétaire depuis 20 ans, je n’ai jamais retrouvé d’emploi (j’ai 45 ans) et n’ai quasiment fait que de l’intérim ou des CDD (sans espoir d’embauche malgré ma volonté dans certaines entreprises dans lesquelles je me plaisais .Le jour où je n’ai plus eu d’intérim et bien plus de boulot, voilà, les choses sont aussi simples que cela, pourquoi ? Voilà des questions sans réponses et qu’on me pose sans cesse et ça m’agace, si je le savais ? Je pense pourtant être une personne compétente, ma foi.L’âge surement ? Qui sait ? Donc cette inspectrice totalement rébarbative et acariâtre (on les choisit surement sur leur manque d’humanité : normal ce n’est pas leur rôle, ce ne sont pas des assistantes sociales) avait un seul but ; je l’ai vite compris lors de l’entretien, il fallait respecter la nouvelle loi "SARKOZY" , éliminer les chômeurs de longue durée ce qui est mon cas ... Donc -20% sur mes allocations, je n’en sais pas plus n’ayant pas reçu de lettre de confirmation de cette décision. A cette personne bien "sympathique,j’ai amené un dossier de recherches d’emplois sur plusieurs années- si bien "plombé" et lourd en plus ! Et oui, j’y croyais ! J’avais tout bien organisé, tout bien noté dans des tableaux, chaque réponse à une annonce, avec sa réponse en retour NEGATIVE pour la plupart et surtout j’avais listés toutes les "NON REPONSE" des employeurs. Tout ça pour rien, j’ai même été, si je puis dire "éjectée" du bureau à un moment où une personne attendait son tour. J’ai rangé mes petites affaires, et ai retrouvé cette personne devant la porte, un homme, ce "pôvre" chômeur qui lui aussi à mon avis malgré son dossier sous le bras, allait se faire "sucrer" un pourcentage de ses indemnités. Je ne peux pas admettre cela (pas les 20 %) , la façon dont on m’a traité, ce manque de respect, inadmissible, pas au revoir, rien, la personne sort du bureau sans rien dire ! Elle prenait le prochain sur la liste des condamnés ! Non mais dans quel monde vit-on ? Je suis dégoutée et je le dis ouvertement, car c’était à mon avis cousu de fil blanc dès le départ, il fallait éliminer un certain nombre de demandeurs d’emploi de longue durée, et vive les stats du chômage pour le gouvernement. Ainsi on crée des chiffres complètement bidons, mais que deviennent ces personnes, des RMISTES, voire des SDF dans le pire des cas. Pendant qu’elle est partie faire une photocopie, j’ai pu voir ses fiches, partout la sanction proposée était la réduction de vingt pour cent des indemnités, c’est ce qui attendait tous les convoqués en même temps que moi. Quant à mon CV elle ne l’a même pas lu, aucun intérêt ! Merci à ceux qui ont vécu la même chose et surtout ceux ou celles qui m’auront lu jusqu’au bout, oui je sais c’est long mais il fallait que je laisse mon témoignage, et surtout merci de me répondre, merci d’avance ! et BONNE ANNEE à tous ! ».

« J'arrive au terme de mes droits d'indemnisation Assedic, cela fait presque 3 ans et malgré mes multiples recherches, rien.J'ai 56 ans et comme ma concubine (non mariée,non pacsé) perçoit plus de 1000euros, je n'ai pas droit à l'équivalent retraite (161 trimestres)à quoi ai-je droit ? Dois-je vivre aux crochets de ma compagne retraitée ? Les explications Assedic sont floues RMI actuellement bloqué dans le Tarn. Merci de bien vouloir me détailler ce à quoi je peux espérer, car le travail aucun des 450 employeurs contactés n'a donné de suite en 3 ans, alors je pense que désormais ce sera de mal en pis Concubin pris en compte pour les calculs aux droits mais lors d'un décès de l'une des deux parties pas de réversion, est-ce normal deux lois pour un même concubin ? »

EN ARRIERE TOUTE…

Pendant les siècles de l’Ancien régime, la pauvreté fût considérée comme une destinée tragique, et les riches nobles comme des bienfaiteurs. Rien n’a changé à l’ère de la bourgeoisie capitaliste qui a toujours maintenu une « armée de réserve industrielle » en dénonçant ses otages exclus comme fainéants professionnels ; et sous le règne finissant du roitelet Sarkozy, le chômage est redevenu un « crime » ; Sarkozy n’en est pas à son premier coup de canif dans le dos de ses électeurs puisqu’il prétendait déjà supprimer le chômage longue durée dès ses premières années bling-bling.

La question de l'assistance au Moyen-Age était étroitement liée à celle du travail : c'est la raison pour laquelle la législation de Jean le Bon, au milieu du XIVe siècle, a pour but principal, en réprimant la mendicité et surtout l'errance des valides, de les maintenir dans l'organisation traditionnelle du travail. Par conséquent, l'assistance ne saurait se concevoir qu'au bénéfice des invalides, ceux qui ne peuvent subvenir à leurs besoins en travaillant (orphelins, vieillards, handicapés). L'indigent valide relève du seul droit au travail ou, à défaut, de la répression. L'opinion commune à cette époque est donc la suivante : si le pauvre est sans emploi, c'est parce qu'il le veut bien, parce qu'il ne fait pas les efforts nécessaires pour lutter contre son oisiveté, sa paresse, sa fainéantise, ses vices, son immoralité. Hormis les tentatives tardives de Turgot de création d'ateliers de charité, la contradiction entre l'obligation et l'impossibilité de travailler n'est pas levée. Au XVIIIe siècle, se mettent en place des dépôts de mendicité qui forcent les mendiants au travail, et un Grand bureau des pauvres, qui leur impose un contrôle policier. La Réforme aggrave ce réflexe répressif : si la richesse est la concrétisation de l'élection, alors la pauvreté est la preuve d'une culpabilité. Le travail forcé devient dès lors une nécessité morale : par là, il ne s'agit plus seulement de supprimer la pauvreté, mais aussi et surtout de moraliser le pauvre.

La Révolution bourgeoise laïque, elle remplacera la charité par la bienfaisance. L'indigence était pour les révolutionnaires une insulte à l'idéal (irréaliste) d'égalité qu'ils proclament et la charité cléricale, très insuffisante pour soulager la pauvreté aggravée par la crise agraire de la fin du XVIIIe siècle, fait l'objet de vives critiques. Les philosophes des Lumières sont ainsi favorables à un droit de subsistance garanti par l'État. Comme le dit Montesquieu : "Quelques aumônes que l'on fait à un homme nu dans les rues ne remplissent point les obligations de l'État qui doit à tous les citoyens une subsistance assurée, la nourriture, un vêtement convenable et un genre de vie qui ne soient point contraire à la santé". Le Comité de mendicité, créé en 1790, clame ainsi que tout homme a droit à sa subsistance. Tout homme ? Pas exactement. Le critère de la capacité au travail n'a pas du tout disparu : si le pauvre n'est pas capable de travailler, et seulement s'il ne l'est pas, alors il relève bien d'un droit au secours, lequel constitue une dette de l'État.

Le concept de paupérisme apparaît en Angleterre au début du XIXe siècle pour distinguer la pauvreté de masse, conséquence de l'industrialisation, de la pauvreté individuelle ou provoquée par des circonstances exceptionnelles. Il met en relief les premiers effets de la "révolution industrielle" : détérioration de la condition ouvrière par le double effet de l'exode rural et de conditions de vie toujours plus difficiles. En France, la signification du terme de paupérisme sera étendue à l'ensemble des phénomènes de la pauvreté, pour devenir la misère en tant que fléau social. La notion de paupérisme, découplée de la vie de la classe ouvrière, sera réduite au fur et mesure que se développera la nouvelle idéologie psychologisante des causes de la pauvreté au profit d'autres termes comme exclusion sociale, SDF, précarité... réintroduisant la conception fataliste féodale, niant toute identité de prolétaire au chômeur, et surtout présidant à la mise en place de systèmes de protection anti-émeutes, une série d’allocations chômage, du RMI au RSA, compartimentés, distribués au compte-goutte, et assujettis à des machines à culpabiliser dénommées « stages de formation ».

Ces systèmes de protection, non des pauvres prolétaires en général, mais des riches bourgeois, reproduisent la même idéologie de bienfaisance du temps du féodalisme, et une absence de considération de l’intérêt général, comme a bien tenté de l’expliquer à sa façon limitative le brave réformiste Martin Hirsch, après avoir été se carboniser les ailes dans la mafia gouvernementale : « Car les dirigeants économiques ont incontestablement un rôle dans la création de la pauvreté et dans sa réduction. Selon la manière dont ils se comportent en matière d’emplois et de salaires, ils ont en effet une influence considérable. S’il y a déconnexion entre la pauvreté et leur propre rémunération, en d’autres termes s’ils peuvent s’enrichir davantage quand la pauvreté augmente, il n’y a aucune raison que leur comportement s’aligne sur des considérations d’intérêt général » (cf. son livre « Secret de fabrication », ed Grasset, p.263). Hirsch protège du même coup le gouvernement, quel qu’il soit, en limitant la cause du chômage aux seuls « gros » !

DU RMI AU RSA

Le revenu minimum d'insertion (RMI) était une allocation française, en vigueur entre le 1er décembre 1988 et le 31 mai 2009. Financé par l'État concernant l'allocation et par les conseils généraux concernant les actions d'insertion, il était versé par les caisses d'allocations familiales (CAF) ou la mutualité sociale agricole (MSA) aux personnes sans ressources ou ayant des ressources inférieures à un plafond fixé par décret. Le RMI a été remplacé le 1er juin 2009 par le revenu de solidarité active (RSA), plus large.

En mars 2007, 1 229 754 bénéficiaires l'ont perçu en France (métropole et DOM). Une majorité de ces personnes vivaient seules.

Catégorie de personnes plus souvent allocataires

En 2006, seuls 17 % des allocataires vivaient en couple. En majorité, les allocataires vivaient seuls et sans enfants. Le RMI concernait quasiment autant les hommes que les femmes (52 %).Des sociologues cités par l'Insee24 avaient identifié cinq groupes formant la majeure partie des allocataires :

  • des jeunes diplômés qui dépassaient les 25 ans sans avoir trouvé un travail correspondant à leurs compétences. Le RMI se substituait alors aux allocations chômage ;
  • des jeunes qui, après un échec scolaire, accumulaient les emplois de courte durée ;
  • des jeunes mères de familles isolées suite à un divorce ;
  • des mères de famille plus âgées confrontées au licenciement de leur mari ;
  • des intérimaires âgés confrontés à leur mise à l'écart progressive.

Les départements d’outre-mer, le pourtour méditerranéen, le nord de la France et la région parisienne concentraient fin 2005 une proportion plus importante d’allocataires du RMI dans la population que le reste du territoire.

Mises en questions du dispositif

La difficulté de rendre effective l'insertion prévue par le dispositif met en cause son intérêt. Au premier rang, les travailleurs sociaux peuvent considérer qu'il s'agit plus d'un bénéfice politique qu'un remède à l’exclusion : « Nous posons seulement un cataplasme pour que les gens n'explosent pas »

À côté des chômeurs et autres catégories d'inactifs, le RMI fournit un statut, certes médiocre, mais un statut tout de même à celui qui étant sur la pente descendante de l'exclusion sociale semble ne plus en avoir, ne plus être un citoyen à part entière (« Les services sociaux apparaissent comme les derniers endroits où ils sont encore considérés comme des citoyens... »)

En raison d’un manque d’encadrement et de moyens, de nombreux allocataires du RMI ne firent l’objet d’aucun suivi, ce qui se traduisait, dans de nombreux cas, par l’absence de contrats d’insertion. Le problème est que cet effet contribuait au maintien du bénéficiaire dans cette situation, avec un statut à long terme, encourageant dans la durée une situation addictive à l’assistanat. Le dispositif ne permettait pas de répondre aux graves difficultés rencontrées par une partie de la population qui en est exclue, notamment les jeunes défavorisés, qui restent les plus mal lotis. L'obtention du RMI peut être vue, notamment par les jeunes qui en sont légalement exclus, comme enviable. De même, un calcul rapide des avantages relatifs dissuadait certains bénéficiaires, en particulier les moins qualifiés, de voir véritablement leur intérêt dans un retour à l'emploi payé au SMIC, notamment avec le travail à temps partiel.

Un grave facteur bloquant toute tentative de (ré-) insertion professionnelle était celui de l'accès aux transports. Le seuil du RMI ne permettant dans l'immense majorité des cas que d'assurer un minimum vital, les moindre frais de déplacement entamaient celui-ci.

Tous les partis politiques bourgeois reconnaissent une nécessité d'apporter une aide aux plus démunis, mais la forme que doit prendre cette aide varie. La droite fustige les pauvres quand la gauche prône un angélisme ridicule.

La vérité de base, niée par tous, est que le capitalisme ne peut plus offrir un métier à tous, et, qu’en second lieu, les caritatives ou bienfaisantes propositions d’embauche concernent généralement des métiers de merde. Il y a toujours eu une minorité de parasites, y compris dans les classes inférieures et la classe ouvrière, mais la majorité des chômeurs restent des victimes de la loi du profit capitaliste. Pour la droite bourgeoise, les « revenus sociaux » devraient cesser d'être des « trappes à inactivité » qui incitent ceux qui en bénéficient à rester au chômage. Pour la gauche bourgeoise, surtout en opposition, c’est la faute aux patrons et à la désindustrialisation du pays.

Les plus grands adversaires du RMI étaient donc les libéraux, pour lesquels « le RMI est aujourd’hui une usine à immobilisme car il décourage le travail », la droite bourgeoise rêve de terroriser en permanence les prolétaires pour qu’ils acceptent même les salaires le splus minables, sous peine de se retrouver totalement sans ressource.

Au cours de la campagne pour l'élection présidentielle de 2007, un des axes de campagne électorale de Sarkozy était déjà de cracher sur les chômeurs en général ; l'UMP prônait la « fin de l'assistanat », dénonçant le bénéfice de minima sociaux sans contrepartie travaillée ou engagement. Dans le contexte de la crise systémique, la suppression ou restriction des minima sociaux peut contribuer à renforcer la concurrence entre les prolétaires et donc à exercer une pression à la baisse sur les salaires. De plus, les mesures restreignant l'accès aux revenus sociaux — par exemple en imposant l'acceptation d'emplois faiblement payés — n'ont pour but que de contrôler la population des précaires et de fournir aux employeurs une main-d'œuvre bon marché. Les partis de gauche et les gauchistes font des propositions d’augmentation tout à fait farfelues. Le RMI a été bazardé par le gouvernement Fillon à Martin Hirsch, nommé haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté. Cette réforme remplaça le SMIC par un revenu de solidarité active (RSA), encourageant la reprise d'activité. Le 1er juin 2009, le RSA se substitue donc officiellement au RMI.

Le revenu de solidarité active (RSA) est une allocation destinée en France à garantir à ses bénéficiaires, qu’ils soient ou non en capacité de travailler, un revenu minimum, avec en contrepartie une obligation de chercher un travail ou de définir et suivre un projet professionnel visant à améliorer sa situation financière. Officiellement son montant s'élève à 475 euros pour une personne seule, sans activité et sans revenus. Cependant en pratique elle est de 418 euros dans ces conditions. Ceci étant le cas par exemple pour une personne de 25 ans ou plus hébergée gracieusement par ses parents, le montant du forfait logement étant alors déduit du versement final, le montant de 475 euros étant un montant forfaitaire de base comme inscrit sur l'attestation mensuelle et qui n’est pratiquement perçu que par des personnes sans domicile.

En 2010, le RSA a coûté 1,528 milliards d'euros en 2010, mais le fonds de financement a dégagé un excédent de 999 millions d’euros du fait d'un décalage important entre le budget estimé et le budget réalisé. Un article du Canard Enchaîné du 22 décembre 2011, dévoilait la mystification :

« Ils sont 1,6 million de fauchés qui renoncent à affronter les démarches pour le toucher. Soit par découragement, soit par manque d'information… soit par choix. Le discours sur le «cancer» des assistés va prendre du plomb dans l'aile : Non, les pauvres ne pompent pas les finances de l'Etat jusqu'à la moelle. C'est le très officiel rapport du Comité national d'évaluation sur le RSA, remis ce 15 décembre à Roselyne Bachelot, qui le démontre. Plus de 1 million de foyers qui vivotent avec quelques heures de boulot et pourraient donc toucher un complément de salaire via le RSA "activité" ne le réclament pas. Un million ! Soit les deux tiers des ayants-droit qui regardent passer les plats. Idem pour les chômeurs en fin de droit. Ils sont 1,8 million qui ne bossent pas du tout et pourraient bénéficier d'un RSA complet. Mais plus d'un tiers - 650.000 - ne le demandent pas. Et ils y perdent : pas vraiment gloutons, ces pauvres laissent ainsi filer 249 euros par mois en moyenne. «On est loin du discours selon lequel les gens grappillent un maximum d'aides», ironise Nicole Maestracci, représentante des associations au sein du Comité national d'évaluation.

Bande d'ingrats

Principale raison de ce manque d'entrain : le RSA est une sacrée usine à gaz, pas bien connue et beaucoup plus compliquée que le RMI, qu'il a remplacé en 2009. La moitié des travailleurs précaires ne savent pas qu'ils peuvent cumuler boulot et RSA, révèle le rapport. L'étude est carrée : 3.500 personnes ont été interrogées individuellement. Et les résultats sont plutôt décoiffants. Parmi les nombreux foyers qui ne réclament rien, beaucoup ne le font pas par ignorance mais par choix. Quatre sur dix préfèrent «se débrouiller autrement». Et près de 30% d'entre eux y renoncent «par principe», parce qu'ils n'ont «pas envie de dépendre de l'aide sociale ou de devoir quelque chose à l'Etat». Un chiffre pas franchement claironné par nos politiques. Avec tout ça, l'État fait de jolies économies : 5,3 milliards d'aides non distribuées en 2010 ! «C'est une économie sur le dos des pauvres», râle Martin Hirsch, l'inventeur du dispositif. Il réclame «une vaste campagne d'information», mais l'État n'est pas pressé. Le RSA a coûté 7 milliards l'an dernier. Alors, ajouter 5 milliards en temps de crise... Les auteurs du rapport, eux, se grattent la tête. Si le RSA est boudé en raison d'«un faible intérêt pour l'allocation» ou «un refus de principe», écrivent-ils, «une meilleure information, pour souhaitable qu'elle soit, ne suffira pas à résoudre le problème». Salauds de pauvres qui refusent d'être aidés !

Formulaires de rien

«On sent chez les gens une lassitude à faire des démarches et à être stigmatisés», note le sociologue Philippe Warin qui a créé l'Odenore, un groupe d'études sur ce phénomène de «non-recours » à l'assistance sociale »…

Le Revenu de Solidarité Active vise à supprimer les « effets de seuil » qui font qu’actuellement, une personne bénéficiant d’un minimum social, et reprenant une activité rémunérée au SMIC, ne voit pas son revenu augmenter. Le RSA est un complément de revenu pour les travailleurs pauvres et un minimum social pour ceux qui ne travaillent pas.

Il est appelé à favoriser le retour à l'emploi des personnes recevant un minimum social. Trois moyens sont essentiellement mis en œuvre à cet effet :

  1. Maintien d'une partie des prestations du RSA en cas de retour à l'emploi. La personne qui reprend un travail à temps partiel ou/et au smic, devrait donc voir l'ensemble de ses revenus augmenter. Ainsi, selon Martin Hirsch, le RSA devait permettre de cumuler revenu d'activité et revenu de solidarité, avec la garantie que toute heure travaillée signifie un gain de revenu.
  2. Accompagnement personnalisé renforcé en vue du retour à l'emploi pour les anciens bénéficiaires du RMI et de l'API. Cet accompagnement, organisé par des organismes comme les Pôles emploi, est aussi obligatoire pour les travailleurs gagnant moins de 500 euros en moyenne depuis trois mois et ayant fait valoir leurs droits au RSA.
  3. Développement progressif de l'aide personnalisée de retour à l'emploi, une enveloppe financière (aide pour le transport, un déménagement, la garde d'enfants...) destinée à aplanir les difficultés liées à la reprise rapide d'un travail9.

Martin Hirsch, successeur de l’Abbé Pierre dans l’assoc Emmaüs, assurait, encore au gouvernement en septembre 2007 : « Nous n’avons jamais prétendu que le revenu de solidarité active suffirait à lui seul à combattre les différentes formes de pauvreté. Nous estimons tout de même que, bien conçu, il devrait faire franchir ce seuil à environ 700 000 personnes. Soit un tiers de l’objectif fixé pour le quinquennat. ». Cela représente aussi un dixième de l’ensemble des personnes considérées comme pauvres en France.

Contrairement à la théorie féodale et « assistanale » (on vous assiste et on vous baise) des sarkophiles, le chômage est majoritairement involontaire. Une partie de cet électorat « assisté » constitue la base électorale de la dynastie Le Pen mais aussi de la courte dynastie Sarkozy. Et ce n’est pas un hasard si le blaireau de l’Elysée s’est mis à attaquer aussi violemment les chômeurs en général, visant surtout cette catégorie des assistés (assez réacs) mais qui l’ont laissé tomber au vu de ses lamentables « résultats ».

QUELQUES DEFINITIONS DE CE TRUC ETATIQUE :

PPAE : Le Projet Personnalisé d'Accès à l'Emploi. Tout demandeur d'emploi est tenu de participer avec son conseiller à l'élaboration et à l'actualisation de son Projet Personnalisé d'Accès à l'Emploi (PPAE), au plus tard dans les 15 jours suivant son inscription. Ce programme d'actions, défini lors de votre premier entretien avec votre conseiller Pôle emploi, vous accompagnera jusqu'à votre retour à l'emploi. Des offres d'emploi vous seront proposées en fonction des critères définis dans votre PPAE. Ces critères, réactualisés en fonction de votre ancienneté dans le chômage, seront constitutifs de l'offre raisonnable d'emploi.

SMP : Le suivi mensuel personnalisé. Si vous êtes toujours inscrit comme demandeur d'emploi au bout de trois mois de recherche d'emploi, vous bénéficiez alors d'un suivi personnalisé mensuel avec un conseiller Pôle emploi qui devient votre conseiller référent. Votre premier entretien est organisé au cours du 4ème mois qui suit votre inscription. Puis, vous êtes suivi tous les mois jusqu'à votre retour à l'emploi. Votre conseiller Pôle emploi fait le point avec vous sur l'avancée de vos démarches de recherche d'emploi. Il vous apporte appui et conseils et construit avec vous le plan d'actions qu'il vous appartient de réaliser (contacts entreprises, participation à des ateliers, évaluation de vos compétences...). Vous analysez avec lui les résultats de vos démarches et définissez les nouvelles actions à conduire. A la fin de chaque entretien, il vous informe sur les modalités du prochain contact.

BLA-BLA : Les dispositions de la loi sont toutefois assorties de garanties destinées à protéger les demandeurs d'emploi. Vous n'êtes pas tenu d'accepter :

  • un niveau de salaire inférieur au salaire normalement pratiqué dans la région et pour la profession concernée. Par ailleurs, le salaire de l'offre proposée ne peut être inférieur aux dispositions légales et conventionnelles en vigueur et notamment le SMIC.
  • un emploi à temps partiel, si votre PPAE prévoit que le ou les emplois recherchés sont à temps complet.
  • un emploi à durée déterminée si votre PPAE prévoit que le ou les emplois recherchés sont à durée indéterminée.

Attention : Tous les demandeurs d'emploi dont l'inscription sur la liste des demandeurs d'emploi est intervenue préalablement au 14 octobre 2008, date d'entrée en vigueur du décret d'application du 13 octobre 2008, verront les délais définis dans la loi et touchant aux conditions salariales et aux conditions de mobilité s'appliquer à compter de la date d'actualisation de leur PPAE (entretien PAE). Outre les motifs déjà prévus par le code du travail (voir « Vos droits et vos engagements »), la loi prévoit la radiation des demandeurs d'emploi dans les cas suivants :

  • le refus sans motif légitime de définir ou d'actualiser le PPAE,
  • le refus sans motif légitime de suivre les actions inscrites dans le cadre du PPAE (formation, aide à la recherche d'emploi...),
  • le refus à 2 reprises sans motif légitime d'une offre raisonnable d'emploi.

Les demandeurs d’emploi dont l’allocation chômage arrive à terme peuvent recevoir un revenu minimum, sous conditions de ressources : l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) ou le revenu de solidarité active (RSA).

L’allocation de solidarité spécifique est versée par Pôle emploi aux demandeurs d’emploi qui justifient de cinq ans d’activité salariée au cours des dix années précédant la fin du contrat de travail et qui disposent de ressources mensuelles inférieures à 1 094,10 € (1 719,30 € pour un couple).

Le dispositif visant à aider certains chômeurs arrivés en fin de droits en 2010 devient opérationnel mardi 1er juin. Le décret d'application des mesures a été publié au Journal officiel. Ce dispositif a été décidé par le gouvernement et la majorité des partenaires sociaux.

Il prévoit notamment que le Pôle emploi propose aux chômeurs arrivés en fin de droits en 2010 "un parcours d'insertion professionnelle renforcé" via une formation rémunérée, un contrat aidé, un accompagnement renforcé pour les cadres. Il consiste à leur proposer "le plus rapidement possible une proposition pour faire de l'expérience professionnelle, un contrat, une formation pour rebondir", a expliqué M Wauquiez, lundi sur France 2, évoquant "un équilibre" entre des droits et des devoirs pour le chômeur. "Ce n'est pas un chèque en blanc gratuit", a dit le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi. Ce dispositif "est fait pour les classes moyennes", qui sont trop souvent "laissées de côté", a-t-il ajouté ».

LE FRERE DU TRAVAIL PAUPERISE : LE STAGE BIDON

SALLE D’ATTENTE DU TRAVAIL RAREFIé : LES STAGES BIDONS (à but de culpabilisation)

La plupart des stages pour salariés ou chômeurs sont des officines sectaires, de type psychologie perverse, mis en place et rémunérés par l’Etat bourgeois afin « d’aliéner » les participants, de les individualiser dans leur isolement, et surtout de les culpabiliser sur leurs échecs conçus eux aussi comme « tragiques » et corrélés à leur propre fatalité personnelle.

1% de la population est considérée comme PN, donc le recrutement de gurus pour stages professionnels ou « mise à la raison » des chômeurs, est relativement aisé. L'association Unadfi (Union nationale des associations pour la défense des familles et de l'individu victimes de sectes), précise le danger encouru par les stagiaires : « Parmi les formateurs véreux, on trouve de plus en plus de Dr Maboule. Ces mauvais psychothérapeutes, quand ils le sont vraiment, utilisent mal des méthodes comme la PNL ou l'analyse transactionnelle. Ils peuvent laisser des stagiaires au stade de la déstabilisation sans les accompagner vers leur reconstruction. C'est très dangereux pour un individu. » Selon la loi, le développement personnel n'entre pourtant pas dans le domaine de la formation continue. A une exception près : s'il est prouvé que le stage remplit un objectif professionnel. Une dérogation qui permet à n'importe qui de vendre ses talents de psychologue du dimanche en les faisant financer par les entreprises. Méfiance donc, lorsqu'un intitulé vous semble étrange. Conscients du risque de dérive, certains cadres RH ne font plus dans la demi-mesure. Si la plaquette d'un organisme contient des termes pseudo-psy ou un peu trop ésotériques, elle finit directement dans leur poubelle. Il est vrai qu'en creusant un peu on trouve de drôles de choses sur les techniques revendiquées par certains.

A vous de décider si l'hypnose ericksonienne, le cri primal ou la Gestalt-thérapie vous inspirent confiance... Reste qu'en matière de développement personnel il n'est pas aisé de distinguer la méthode aventureuse de la stricte psychologie. Dans ces conditions, le conseil le plus sensé est le suivant : si vous vous sentez mal à l'aise sans trop savoir pourquoi, n'hésitez pas à refuser de poursuivre l'exercice, voire le stage.

Un parcours vers la radiation : de l’emploi minable, aux stages bidons jusqu’à la sanction

Depuis 2005, un nouveau type de sanctions contre les chômeurs est possible : la réduction des indemnités perçues, si les services de contrôle de la recherche d’emploi estiment que vous ne faites pas assez d’efforts pour retrouver du boulot. Bref, une sanction moins visible qu’une radiation sèche, une mort à petit feu, un chantage progressif. Ci-dessous , une sanctionnée nous raconte son parcours, emploi inintéressant, chômage, stages inutiles , miettes de boulot précaires et puis la sanction : Moins 20 pour cent de l’ASS ( allocation de solidarité spécifique ), 80 euros de moins sur 400 euros mensuels, reste pour vivre, moins que rien sur pas grand chose au départ.

Bonjour a tous,

J’ai eu affaire à ces "fameux contrôleurs chômeurs" sans âme (que j’ai surnommé"les boeufs carottes". Début 2005 a 2007(les années Borloo). De nouvelles règles du jeu sont arrivées comme expliqué plus haut. Moi même j’en ai fait les frais... Début 2005 donc, je rate un RDV ANPE. Je dois dire que j’avais perdu ma mère d’un cancer récemment. Et j’étais pas au top des recherches d’emploi (je m’excuse auprès de l’ANPE d’avoir des émotions humaines après un décès...). Je suis convoqué par ce pseudo contrôleur chômeurs avec un mot "social et république" dedans. Je me retrouve dans un complexe administratif sans âme. Dans le couloir 3-4 personnes attendent leurs tour. La mine défaite....Je ne comprends pas. Un gars sort, le visage crispé et qui nous fait un rictus qui en dit long. Là, je sens que je vais passer un sale quart-d’heure... Un petit couple de 50-55 ans rentre a leurs tour. J’ai l’impression d’être à l’abattoir. J’ai envie de vomir. Dans le bureau la discussion commence à mal tourner. Le chômeur commence à gueuler puis l’insulte et fini par sortir. Tout ca en 5 mn...... C’est à mon tour. Dès le début il me demande si j’ai rempli le formulaire sur mes revenus (ils connaissent toutes les réponses vu que je suis tellement fliqué). Avec une froideur et un stoïcisme monolithique il demande toutes mes preuves de recherches d’emploi. Qu’il épluche à la loupe. Me dit que c’est pas assez (j’en aurais apporté 100 c’était le même tarif !).Me donne les nouvelles règles du jeu(les années Borloo !!!). Il me dit que je ne peux pas vivre avec si peu et me demande si je fais du"black".En essayant d’exprimer un léger embarras. A partir de là pour moi, il est rentré dans le minable et le pathétique. Et a partir de là de ma part, je ne lui donnerai qu’un mépris affiché. Je ne me dégonfle pas, et j’argumente. Il m’a cuisiné pendant 40 mn. Au 3/4 de l’entretien il va faire des photocopies (comme pour l’autre témoin plus haut...bizarre).Me dit que je risque la radiation et qu’il va donner son avis dans la semaine. Bien sûr je n’ai pas étais radié, vu que j’arrivais avec les preuves de recherches d’emploi. Mais se que je ne savais pas c’est que j’étais rentré dans la liste noire des chômeurs longues durées a viré. Et a partir de là, j’ai étais convoqué tout les 2 mois par ce contrôleur. Avec toujours le même formulaire a remplir (au bout de 2 ans ca gonfle !).Et les mêmes menaces et pressions. ça s’est arrêté mi 2007. Les années Borloo étaient finies pour moi et ces méthodes de SS aussi. Beaucoup de chômeurs non pas supportés et ont abandonnés. Moi je suis rentré en résistance (comme vous le dite). Et je les affronte avec beaucoup de courage. "Toute chose a un début et une fin" comme je dis souvent. Au revoir à tous et courage ! ».

« J’ai 35 ans et à l’époque je vivais seule avec ma fille, ce qui compliquait ma situation mais aussi ce qui m’a permis de tenir le coup. j’ai vécu quasi la même chose ,sauf les noms qui changent c’etait pas SAO mais MAO ,l’obligation de rendre des comptes sinon j’étais radiée et aussi bien d’autres situations et propositions aberrantes ;oui que des tas de formations bidons qui à chaque fois me démoralisaient un peu plus. Jamais je n’ai trouvé de travail avec l’ANPE et rien que de repenser à toutes ses années de galères totalement traumatisantes ou à lire votre article j’ai mal ,j’ai toujours cette colère et je comprends ce que vous vivez et ressentez même si cela fait maintenant 4 ans que j’ai un emploi je n’ai pas oublié et je pense avoir réussi à m’en sortir le jour ou j’ai compris que c’était eux qui avaient besoin de moi et que plus jamais je n’y mettrai les pieds. Je vous souhaite beaucoup de courage il faut vous accrocher et penser sans eux ».

« Il arrive, lorsqu’on est chômeur, qu’on se laisse emporter par la culpabilité et le besoin frénétique de trouver un boulot. Même si, une fois les annonces quotidiennes épuisées, ça n’a plus beaucoup de sens, si ce n’est cirer des bottes comme on nous l’a appris. Alors merci pour ces messages qui permettent de retrouver la raison ».

« Bonjour , après un RDV avec un conseiller pôle emploi , il me donne un autre rendez avec une boite privé pour l aide a l emploie pour m apprendre a faire des CV sur PC LOL , pas besoin d’en pour faire un CV , je devais m’y rendre 3 fois par semaines sur une durée de 6 mois. J’ai juste été au premier RDV après plus mi les pieds çà sert à rien ! Ah si ! A te faire dépenser de l’essence et te faire perdre ton temps ! J ai appris plus tard en lisant un article dans la presse que cette boite touchait 4000 € mensuel par chômeur de la part de pôle emploi ! cherchez l’erreur ? »