PAGES PROLETARIENNES

vendredi 8 juin 2012

La lâcheté de la gauche modeste


 La lâcheté :

LE VRAI VISAGE DE LA GAUCHE MODESTE  QUI NEGOCIE AVEC LES ESCROCS SYNDICAUX 


Hollande n’a-t-il pas placé toute son odyssée élyséenne sous le totem de l’égalité, terme vague et anti-marxiste. Sans doute voulait-il parler de l’égalité de traitement réservée aux complices de tous les gouvernements les « partenaires sociaux ».
Avec pour souci d’obtenir un blanc seing large des moutonniers électeurs sans foi ni mémoire, le gouvernement intérimaire tremble à l’idée de ne pas disposer d’un nombre majoritaire de godillots à l’assemblée bourgeoise. Que de douceurs économiques promises ! Une petite retouche à la retraite à 60 ans (100.000 personnes concernées, avec pas mal de marchandages mesquins sur la pénibilité ou pas de leur travail, mesurette que Sarko pouvait intégrer). Le premier pompon gouvernemental a même pris le métro comme une vulgaire sardine salariée pour bredouiller qu’il se propose de « redresser le pays dans la justice ». Aubry la rétive a fait l’effort de soutenir ses frères ennemis en jurant que le bonheur était à portée d’urne avec : une banque d’investissement qui sera forcément plus honnête que les autres, les contrats de génération (toilettage du tutorat paternaliste) et le mariage homo ce gadget obamesque et abracadantesque ; la fumette autorisée par la tit grosse Duflot c’est pas pour demain vu la colère irrépressible des neuneus lecteurs du Figaro.
L’ impératif de justice hollandaise se traduit d’abord par des décisions populaires. L’ancien PDG d’Air France-KLM Pierre-Henri Gourgeon vient d’en faire les frais, lui qui a vu contester sa prime de 400 000 euros. En ces temps de jacquerie anti-riches, qui s’indignera de voir un si mauvais exemple au bout d’une pique ? ». Le nouveau Robespierre yaourt osera-t-il s’attaquer au maquis des avantages et privilèges indus accordés aux députés, sénateurs et autres élus locaux… tel les incorruptibles Trotsky, Lénine ?
Hollande  l’économe pour tous devra un jour prochain expliquer pourquoi « lui, président de la République normal », a décidé de garder pour son usage la résidence versaillaise de la Lanterne, un ancien pavillon de chasse construit sous Louis XVI devenu propriété de la République et qui fut dévolu au Premier ministre jusqu’à ce que Nicolas Sarkozy l’annexe…» Tout le monde a oublié le rapport enterré sur les mafias syndicales mais aussi le rapport « jamais rendu public » sur les dépenses de l’Assemblée, « dont le train de vie global est en constante et nette augmentation. A l’heure de la crise, les députés ne semblent pas décidés à se serrer la ceinture ». En détaillant « l’introuvable transparence de l’Assemblée », on peut évoquer une drôle de perspective d’un post divorce : si Ségolène Royal devient présidente de l’Assemblée, elle gagnera plus que son ex-compagnon (20 000 contre 13 500 euros net) !

UNE GAUCHE LACHE QUI PACTISE AVEC LES MAFIAS LOCALES

«SeaFrance : le ministre des transports Frédéric Cuvillier a rencontré les porteurs du projet de Scop » (La Voix du Nord)

 J'ai bien sûr été content que le PN ait été viré, mais sans illusion sur les pitres Hollande et Mélenchon. Beaucoup de bruit pour rien pour les premiers couacs gouvernementaux assez secondaires pour passionner les seuls réacs lecteurs du Figaro. Par contre le "visage local de la gauche bourgeoise se dévoile avec les "partenaires sociaux":
1) ceux-ci félicitent le gouvernement pour sa promesse de libérer 100.000 salariés pour la retraite l'an prochain, ce qui ne remet nullement en cause la réforme tranchante de Sarko éliminé;
2) le ministre des transports Cuvillier, membre de la mafia rose du Pas de Calais reçoit le chef des mafieux de la section CFDT de Sea France (déjà condamné mais avec mansuétude par les tribunaux et en principe exclu de la CFDT) pour discuter du "projet SCOP" où les mêmes mafieux prétendent gérer totalement à la place du patron disparu avec leur caïd comme PDG! (Montebourg avait cru bon de défendre cette mafia en traitant d'escroc le seul patron de Sea France, et a été  seulement condamné à 1 euro pour insulte!).
Cela c'est de la lâcheté face au "visage local" de la mafia syndicale des ports!
Sur la lamentable affaire de Sea France, se reporter à PU du 9 janvier : Une mafia syndicale peut en cacher une autre, et PU du 11 janvier : Sur les quais syndicaux. Comme par hasard la presse provinciale veule comme la presse nationale ne parlent plus ni de la SCOP comme la même bande de mafieux de l’ex-CFDT marins de Calais, et on ne sait même pas si cette section mafieuse a été finalement exclue ou pas… 
Toute l'affaire Sea France reste un noeud de vipères. Quelles sont les causes de la faillite:
1. Le tunnel sous la Manche qui a affaibli le trafic Boulogne via Folkestone (ville paupérisée)?
2. Un patron pourri de la SNCF qui aurait machiavéliquement manoeuvré pour couler une "entreprise qui marchait" (version syndicale boiteuse...)?
3. Le seul détournement du duty free par la mafia syndicale CFDT?


Les trois certainement mon colonel!

QUELQUES RAPPELS DES FAITS !

Résumé :(repris sur  Agora vox)

… Rebondissements de l’affaire Seafrance et la proposition de la CFDT Maritime Nord, via son secrétaire général Didier Cappelle, de créer une SCOP en partie avec les indemnités de licenciement des 880 emplois concernés. Un point de vue naïf consisterait à penser que voilà une entreprise fièrement défendue par son syndicat mais qui, coulée par la mauvaise gestion de ses patrons (dont la SNCF, propriétaire des 5 navires Seafrance), tente une sortie par le haut en créant une entreprise d’économie sociale et solidaire autogérée et devrait, si l’Etat ou l’UE ne l’en empêche pas (l’UE ayant interdit le financement de la SCOP via l’Etat ou la SNCF), relancer son activité et sauver son personnel ainsi que l’économie locale qui en dépends. Vision naïve sans doute car, pour commencer, les difficultés financières de Seafrance sont en partie dues à la toute puissance syndicale : comme le dit le dicton, le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument. On trouve pas mal de documents sur les pratiques bizarres en matière de recrutement du personnel dit des services généraux (ceux qui ne sont pas marins, largement majoritaires sur un ferry). Et il ne faut pas longtemps à discuter, en privé, avec d’anciens ou actuels employés de Seafrance pour en apprendre de belles sur le pillage opéré par certains membres de ce même personnel (détournement du fruit des ventes à bord, notamment) et du chantage permanent à la grève que pouvait déclencher n’importe quel délégué syndical pour des peccadilles (genre le montant de la remise sur une bouteille de whisky en duty-free). La surcharge improductive et le manque à gagner d’un côté, la perte de confiance de la clientèle de l’autre et le tout couvert par Mr Cappelle et ses sbires, ne peuvent être totalement étrangers à la déconfiture de cette compagnie. Ceci explique peut être un élément fort surprenant du dossier SCOP, à savoir que personne – pas même Mr Cappelle – ne semble à même d’estimer le nombre d’employés qui seraient prêts à démarrer en SCOP plutôt que simplement empocher leur prime de départ. Pourtant s’il y a bien une donnée fondamentale dans la création d’une SCOP c’est le nombre et la motivation des participants, vu que chacun a une voix, vote à l’Assemblée Générale, et doit assumer ses responsabilités. Le fait de passer du statut de salarié fortement syndiqué à celui d’actionnaire, même d’une coopérative, est probablement un choc culturel très difficile à négocier pour la majorité des gens concernés mais je suspecte qu’au delà de cela il y a la crainte que la CFDT – et a priori Mr Cappelle – (re)deviendrait le patron de cette nouvelle entreprise ! On peut accepter voire trouver sympathique d’adhérer à un syndicat indélicat avec ses patrons, mais se marier avec est une tout autre affaire…
LE GOUVERNEMENT SARKOZY AVAIT FAIT PREUVE DE LA MEME LACHETE FACE AUX MEMES MAFIEUX DE LA SCOP
Ce qui pose alors la question des motivations de la CFDT dans cette affaire. D’après le secrétaire d’Etat aux transports Thierry Mariani, juste avant le volte-face du gouvernement en faveur de la SCOP, la CFTD avait été jusqu’à refuser d’examiner d’autres plans de reprise suite au refus, par le tribunal de commerce, du plan proposé par Louis Dreyfus Armateur (qui proposait de ne garder que 460 emplois). Pourquoi ces refus d’examens ? La CFDT a-t-elle décidé de mener à son terme, mordicus, une expérience de coopérative ouvrière ? A titre personnel je suis tout à fait pour ce type de projet et il existe pas mal d’exemples, telles certaines mines anglaises passées en coopérative suite à la destruction de cette industrie par Thatcher dans les années 80, qui montrent la viabilité de cette approche mais ce n’est pas non plus une potion magique et une mauvaise gestion finira toujours par couler une entreprise, qu’elle soit coopérative ou traditionnelle. Et that is the question : la CFDT de Mr Cappelle peut-elle se transformer de plutôt mauvais syndicat en plutôt bonne gestionnaire d’entreprise ? A contrario, peut-on imaginer que les adhérents à la SCOP, s’il se trouve suffisamment, rejettent l’emprise de la CFDT et roulent… sans syndicats ?
 Note : une SCOP est une société coopérative de type SARL ou SA, dont les associés majoritaires sont les salariés. Les décisions sont prises collectivement selon le principe coopératif “une personne = une voix”, indépendamment du montant de capital détenu.Réunis autour d’un même projet économique et des mêmes valeurs, ils s’impliquent totalement dans l’entreprise. http://www.apce.com/pid596/scop.html

COUPURES DE PRESSE DEBUT 2012 (mais c’était avant le triomphe de la gauche bourgeoise)

-           C'est un énorme revers pour le syndicat CFDT de SeaFrance. Jeudi soir, il a été désavoué par la confédération nationale, qui l'accuse de porter « une lourde responsabilité » dans la situation actuelle de la compagnie maritime. Dans un communiqué signé par la CFDT nationale, la Fédération générale des transports-équipements (FGTE-CFDT) et l'union régionale CFDT, la confédération regrette que les offres alternatives au projet de Scop aient été rejetées. Jusqu'à mi-décembre, Louis Dreyfus Armateurs (LDA) avait en effet déposé un projet de reprise de l'entreprise, et avait même proposé à la CFDT un dialogue autour des conditions de reprise des salariés. Le syndicat ayant catégoriquement rejeté toute négociation, LDA avait finalement dû jeter l'éponge. Un refus qui serait la principale cause de l'état actuel de l'entreprise. « Désormais, les salariés n'ont pas de perspective pour sauver leurs emplois. Malheureusement, les responsables CFDT de SeaFrance portent une lourde responsabilité dans cette situation », indique le communiqué.
À trois jours d'une audience capitale devant le tribunal de commerce, le projet de Scop est pratiquement mort et enterré. Il manque toujours 50 millions d'euros pour boucler le financement. La proposition du gouvernement d'augmenter les primes de licenciement des salariés si elles étaient réinjectées pour financer la Scop a été rejetée par les salariés, qui voient leurs espoir de sauver SeaFrance s'amoindrir d'heure en heure.
Des pratiques douteuses mises en lumière
Le communiqué de la CFDT nationale n'est pas vraiment une surprise. Pour la confédération, la situation n'était plus tenable : depuis quelques jours, les critiques pleuvent à l'encontre des dirigeants de la CFDT SeaFrance. Accusés d'avoir fait fuir le seul repreneur potentiellement viable, Louis Dreyfus Armateurs, ils se voient également reprocher des pratiques douteuses dans le fonctionnement de l'entreprise au quotidien. Un rapport de la Cour des comptes de 2009, révélé cette semaine, a mis en lumière un certain nombre de dysfonctionnements. Recrutement par cooptation plus que sur les compétences, promotions accordées ne correspondant pas aux qualifications: la Cour n'hésite pas à pointer du doigt « l'emprise de la CFDT » sur le fonctionnement de l'entreprise.
Cette chasse au mouton noir est également liée aux négociations syndicales à venir. Nicolas Sarkozy a convoqué pour le 18 janvier un sommet social capital. Alors que la crise économique semble partie pour durer, les organisations représentatives des entreprises vont tenter d'obtenir des concessions, notamment par la remise en place du chômage partiel dont certaines grandes entreprises avaient beaucoup profité en 2009, notamment dans l'automobile. Pour les organisations syndicales, il est donc capital d'être « blanc comme neige » pour avoir un maximum de marge de négociations.
Le salut de SeaFrance pourrait passer par les salariés non-syndiqués. Ils tiennent ce vendredi après-midi une réunion à Calais « afin de montrer à tous les acteurs du dossier SeaFrance qu'il n'y a pas que les porteurs du projet Scop dans l'entreprise. »

-          CFDT: la section SeaFrance sera exclue

AFP Publié Réactions (28)
La CFDT, en désaccord avec la CFDT Maritime Nord sur la stratégie de reprise de la compagnie SeaFrance et soupçonnant des malversations dans le fonctionnement du syndicat, réunira jeudi prochain son bureau national pour exclure cette section, a annoncé aujourd'hui François Chérèque. Le leader de la CFDT a réitéré au micro sur Europe1/i-télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France son sentiment de "honte" déjà exprimé à propos de la CFDT Maritime Nord, majoritaire chez SeaFrance, "qui a refusé d'étudier d'autres pistes que la coopérative (...) ce qui n'est pas raisonnable" et sur laquelle pèsent de forts soupçons de malversations. "Il y avait une présomption d'innocence (...), maintenant il y a des faits qui sont concrets", a-t-il dit, renforçant ces soupçons à l'encontre des principaux responsables de la section, sans pour autant donner de détails.
Appel aux salariés de SeaFrance Jeudi prochain, François Chérèque a précisé qu'il proposera au bureau national de la CFDT "d'entrer dans une procédure de radiation" du syndicat CFDT Maritime Nord, forte d'environ un millier d'adhérents, étape statutairement indispensable avant l'éviction des responsables de cette section.

Parallèlement, François Chérèque a lancé un appel aux salariés de SeaFrance en leur demandant de s'adresser ou de rejoindre la section CFDT de la société Philippe Louis Dreyfus intéressée par la reprise d'une partie de son personnel (880 personnes), une solution que la CFDT de Seafrance a toujours écarté. "Il y a une autre CFDT, qui est honnête", a-t-il dit à l'adresse des salariés de SeaFrance. "Nous pouvons travailler avec vous pour être réintégrés chez Philippe Louis Dreyfus. Faites nous confiance", a-t-il ajouté avant de conclure, martial: "Cette CFDT là (celle de SeaFrance), ce n'est pas nous. Cette CFDT là, nous n'en voulons plus. Cette CFDT là, nous allons la mettre dehors".

La fédération socialiste du Pas-de-Calais est-elle en train de rejoindre celle des Bouches-du-Rhône. Après les affaires Dalongeville, qui ont secoué Hénin-Beaumont, c'est au tour de Liévin, et de son député maire, Jean-Pierre Kucheida, de se retrouver au centre des accusations de financements occultes. Des affaires qui risquent de gêner François Hollande dans sa campagne. C'est ce que dit Gérard Dalongeville dans son sulfureux "Rose Mafia" sorti jeudi 23 février.

Dans Rose mafia (éditions Jacob-Duvernet), Gérard Dalongeville raconte comment des commissions ont été versées illégalement au PS par des entreprises du nord de la France en vue d'obtenir des marchés publics... Un système dont certains aurait également tiré profit personnellement. Ce zigoto ancien maire PS de Hénin-Beaumont qui a été lui-même incarcéré (détournement de fonds publics) est mal placé pour être « sulfureux » , et reste un des « responsables » du succès du FN dans la fameuse ville où Mélenchon tente de faire renaître de ses cendres le parti stalinien… il n’inquiète nullement la mafia rose puisqu’elle continue ses affaires avec les mafieux syndicaux de Sea France.Bas du formulaire


-          Enfin, y a-t-il eu vol en bande organisée et abus de confiance au sein de la compagnie SeaFrance ? C'est à cette question que tente de répondre un juge d'instruction lillois, chargé d'enquêter sur cette affaire qui remonte à 2009.
Six salariés avaient été entendus en mars et cinq d'entre eux mis en examen ; huit autres ont été placés mardi en garde à vue à la section de recherches du Portel dans le cadre de cette même affaire.
En 2010, dans son rapport, un commissaire aux comptes mandaté par la direction de SeaFrance a mis en évidence des erreurs et des écarts dans la gestion des comptes. Essentiellement au niveau des ventes à bord des navires. S'ensuit un dépôt de plainte de la direction et l'ouverture d'une enquête judiciaire. Le parquet de Lille se saisit de l'affaire et confie le dossier à la gendarmerie. Mardi soir, huit personnes, sept hommes et une femme, ont été convoquées au Portel et entendues par les enquêteurs. Pour Antoine Deguînes, avocat de l'un d'entre eux, « on est exactement dans le même cas de figure qu'en mars, lorsque j'assistais deux autres clients ». Les trois personnes qu'il défend nient toute implication dans cette affaire. «  Pour démontrer qu'il y a eu bande organisée, il faut apporter la preuve que quelqu'un tirait les ficelles pour s'en mettre plein les poches.
Nous n'en sommes pas encore là. » Peut-être y a-t-il eu des vols ? Les suspects les ont-ils reconnus ? Les enquêteurs vont devoir auditionner des dizaines d'ex-salariés SeaFrance qui, à un moment ou un autre, ont navigué entre Calais et Douvres. Les perquisitions effectuées aux domiciles n'auraient rien donné. Comme les cinq autres salariés entendus en mars, les huit ex-SeaFrance actuellement entendus, pourraient être mis en examen par le juge d'instruction lillois. (La voix du nord du 7/06)

Extrait article du Monde :

La Cour des comptes dresse un constat similaire dans un rapport remis en 2009 : pour les "agents de service général" à bord des navires, "le recrutement s'effectue largement par cooptation selon des critères peu transparents", écrit la haute juridiction, en ajoutant : "Les recommandations familiales et surtout l'appui de la formation syndicale majoritaire [la CFDT] entrent comme un facteur déterminant dans la sélection des candidats." Aux yeux de la Cour, cette politique entraîne des sureffectifs.
Didier Cappelle ne nie pas avoir eu "une certaine influence" en matière d'embauche, mais d'autres syndicats en avaient aussi et ces usages ne sont pas propres à SeaFrance, se défend-il.
La CFDT-Maritime Nord est également soupçonnée d'exercer son emprise sur les augmentations salariales et sur le déroulement de carrière des techniciens et des personnels d'exécution. A tel point qu'en février2007, l'intersyndicale CGT/CFE-CGC des officiers s'indigne des privilèges exorbitants qui seraient accordés à certains salariés : primes exceptionnelles sans justification, promotions aussi subites qu'inexpliquées… "Le président Riblier a acheté la paix sociale à la CFDT", fustigent les deux organisations.
Pour avoir relayé ces allégations, le quotidien Nord-Littoral sera condamné pour diffamation par la cour d'appel de Douai (Nord). Mais Pascal Dejean, le PDG du groupe propriétaire de ce journal, pense, aujourd'hui encore, que ces critiques étaient fondées : "Nous avons eu le tort d'avoir raison trop tôt", affirme-t-il. La preuve : la Cour des comptes a validé, dans son rapport de 2009, les observations faites deux ans plus tôt par l'intersyndicale des officiers.
Accusée d'être de mèche avec la direction, la CFDT-Maritime Nord est également montrée du doigt pour ses méthodes musclées. En mars 2002, un représentant de la CGT, Christophe Wadoux, est frappé au cours d'une "réunion paritaire" par Eric Vercoutre, l'actuel secrétaire du CE. Une agression commise sous les yeux d'un membre de la direction des ressources humaines. Un an plus tard, un groupe de salariés de SeaFrance emmené par Didier Cappelle envahit les locaux de Nord-Littoral à Calais. Un article leur avait déplu, raconte Pascal Dejean. Il n'y a ni coup ni casse – ou presque – mais par la suite, la CFDT-Maritime Nord distribuera des tracts menaçants contre des journalistes du quotidien, d'après le PDG du groupe de presse.
En avril 2005, une autre altercation éclate, entre Eric Vercoutre et Roger Lopez, un responsable de la CGT chez SeaFrance. Ce dernier s'écroule, après, dit-il, avoir été boxé par son contradicteur. La justice condamne le militant cédétiste à une peine d'amende, malgré ses dénégations. Enfin, quelques mois plus tard, un incident se produit lors d'une manifestation au Havre, mais cette fois la victime est une policière en civil qui photographie des manifestants. Plusieurs hommes tentent de s'emparer de son appareil, elle se retrouve au sol. Didier Cappelle, Eric Vercoutre et un de leurs collègues sont renvoyés en correctionnelle : le premier se voit infliger une amende, le second sept mois de prison avec sursis, le troisième cinq mois avec sursis.
Tous ces épisodes ont été grossis jusqu'à l'exagération, plaide Didier Cappelle. Il explique que la policière avait dissimulé sa véritable qualité aux manifestants – d'où la colère de certains d'entre eux. Il prétend même avoir cherché à la protéger avec ses deux collègues. Un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme a été engagé contre la décision sanctionnant les trois hommes… Un changement important survient lorsque Eudes Riblier est remplacé en 2008 par Pierre Fa à la direction. Celui-ci "siffle la fin de la récréation" et enterre la politique de cogestion, relate un syndicaliste. D'après lui, la CFDT-Maritime Nord cesse d'avoir la main sur une partie des recrutements. Depuis, la guerre fait rage entre le syndicat et le président du directoire. Les belligérants croisent le fer au sujet des comptes du CE : Pierre Fa multiplie les requêtes pour y voir plus clair. N'obtenant pas les documents réclamés, il lance des actions judiciaires, si nombreuses et si touffues que les protagonistes ont eux-mêmes de la peine à s'y retrouver.
Didier Cappelle assimile cette cascade de procédures à une "cabale" visant à "jeter le discrédit" sur son organisation. "Le CE a toujours été très bien géré et au bénéfice de tous", assure-t-il, tout en prenant un malin plaisir à rappeler que Pierre Fa fut condamné dans l'affaire Elf.
Début 2010, suspectant des détournements de produits à bord des navires, les patrons de SeaFrance portent plainte pour "abus de confiance". Une information judiciaire est ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Depuis, aucune mise en examen n'a été prononcée, mais les comptes bancaires de responsables de la CFDT-Maritime Nord auraient été épluchés.
Quelques semaines après le début de cette enquête, une autre affaire surgit : celle des biens immobiliers d'Eric Vercoutre. "Comment a-t-il pu se les offrir ?", s'interroge Nord-Littoral, le 4 juin 2010. Un sujet à nouveau abordé par Libération, dans son édition du 7-8 janvier. Au quotidien national, le secrétaire du CE indique qu'il a dû contracter de gros emprunts afin d'acheter ces logements qu'il met en location. Propriétaire, lui aussi, de plusieurs appartements à Calais, Didier Cappelle soutient qu'ils sont "hypothéqués" et qu'il s'est "surendetté" à cause de l'acquisition d'un immeuble.
"Sous prétexte de paix sociale, on a fait n'importe quoi", tempête Jacques Brouyer, secrétaire du syndicat CGT des officiers de SeaFrance. Des "calomnies" martelées depuis des années, rétorque Didier Cappelle. Selon lui, elles ressortent aujourd'hui pour torpiller le projet de SCOP. Celui-ci était considéré comme voué à l'échec en raison d'un financement insuffisant et d'un business plan boiteux. Mais la société Eurotunnel vient de créer la surprise en proposant d'appuyer le schéma construit par la CFDT-Maritime Nord. Si cette solution prend tournure, le pavillon français continuera peut-être de flotter entre Calais et Douvres ».
Une information judiciaire a été ouverte à l'époque afin de mettre en évidence des fraudes éventuelles. La justice a tenté depuis de démonter le mécanisme grâce auquel, et pour un montant astronomique de 720 000 euros, des produits se sont volatilisés (parfums, cigarettes ou whiskys), après avoir prétendument fait l'objet de retours de la part de la clientèle. Mais, depuis, aucune mise en examen n'a été prononcée, bien que les comptes bancaires de responsables de la CFDT Maritime Nord aient été vérifiés.
Tapez sur wikipédia NMPP PRESSTALIS, et vous aurez un petit aperçu des agissements des syndicats à la française, tels la CGT. Détournements de matériel d'imprimerie pour envoi à Cuba, ventes détournées en kiosques, trafic d'armes et constitution d'arsenal...Les hommes politiques sont des lâches qui n'ont jamais osé s'attaquer à ces truands car ils siègent dans les administrations et y font la loi.
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