PAGES PROLETARIENNES

dimanche 27 mai 2012

ENCORE SUR LE "PRINTEMPS QUEBECOIS"

 

sur la suggestion d'un camarade canadien

Quelques brefs éléments afin de mieux comprendre le «printemps» québécois.

23/05/2012 
1- Au Québec, la crise économique ne se laisse pas voir directement, la plupart des gens croit encore que le pays s’en sort bien parce que le taux de chômage n’a pas grimpé en flèche comme aux États-Unis, beaucoup de monde pense que le pays n’est pas en crise. Les raisons pour lesquels le Canada et le Québec sont en mesure d’absorber les effets directs de la crise ne seront pas traitées ici. Cependant, considérant que la crise touche en fait un capitalisme mondialisé, le Canada et ses provinces ne sont pas exemptés d’appliquer à leur tour des plans d’austérité permettant aux capitaux internationaux de se revaloriser et aux entreprises financières de renflouer les coffres. Donc, bien que les effets de la crise furent tant bien que mal amortis par les politiques gouvernementales, ces mêmes gouvernements doivent désormais rendre des comptes aux grandes institutions capitalistes.
La hausse des frais de scolarité fait partie du plan d’austérité que doit appliquer le gouvernement de Jean Charest, premier ministre du Québec. L’augmentation des frais de scolarité vise minimalement deux objectifs précis :
a) l’augmentation des frais aura pour conséquence une augmentation de l’endettement étudiant et qui dit endettement dit aussi taux d’intérêt qui profitent surtout aux banques ;
b) la hausse des frais se veut également un moyen de rentabiliser et de favoriser la compétition des universités québécoises sur le marché mondial de l’éducation. Le gouvernement Charest cherche ni plus ni moins à remplacer la masse des étudiants locaux par une masse d’étudiants étrangers qui sont près à payer plus cher pour étudier ici.
Pendant que le gouvernement québécois se tape une grève générale étudiante face à ses politiques de hausse, le gouvernement fédéral canadien de Steven Harper dépose en bloc un projet de loi omnibus qui ouvre la porte à de multiples déréglementations au niveau du travail et de l’environnement, à un durcissement du système juridique et pénitentier, à des coupures de postes dans la fonction publique ainsi qu’un désengagement de l’État du filet de sécurité sociale. Avec de telles mesures venant des différents palliers de gouvernement, la crise, au Québec, apparait davantage comme une offensive gouvernementale et par conséquent comme une crise qui se donne à voir sous une forme politique : ici, l’austérité est avant tout un choix du gouvernement plus qu’une nécessité économique visible pour tous.
2- Ceci dit, revenons à la grève étudiante et aux politiques d’austérité du gouvernement Charest. Depuis le début de cette grève – qui aujourd’hui par son étendu et sa durée dépasse tout ce qui a été connu jusqu’à maintenant comme grève étudiante – le gouvernement de la province ainsi que les grands médias capitalistes du Québec cherchent à contenir et à brouiller le mouvement. Déformation des concepts, répression et campagne de salisage, démagogie et faux dialogue… Les deux mamelles de la désinformation se sont fait un plaisir de jouer des mots transformant une « grève » en « boycott » de service public et l’accessibilité à l’éducation un « droit » supérieur à celui de « faire la grève » et de tenir des lignes de piquetage. Cette manoeuvre gramatico-juridique a ouvert la porte aux injonctions que certains étudiants opposés à la grève se sont fait plaisir d’utiliser afin de casser le mouvement et de pouvoir enfin accéder à leur cours malgré la grève. Le problème c’est que la majorité des étudiants en grève n’ont pas respecté les injonctions, ce qui a forcé le gouvernement les faire respecter par la force. Mais la présence des policiers ne fait qu’augmenter la tension et provoquer des altercations qui se terminent par des arrestations et des blessés. Devant cette violence qui menace leurs enfants, les parents ont vite fait d’intervenir entre les étudiants et les flics, rendant inefficace le travail d’intervention des policiers. Sans compter que les profs, qui se voient dans l’obligation par la loi de se présenter en classe malgré la grève et les lignes de piquetage, se sont solidarisés avec les étudiants en refusant de donner leurs cours sous prétexte que la situation contrevient à la loi sur la santé et la sécurité au travail. Finalement, devant cette incapacité à faire respecter les injonctions, les recteurs d’école se sont vus contraints d’annuler les cours et de fermer les portes donnant ainsi gain de cause à la grève.
C’est donc devant cet insuccès de la stratégie juridique et l’obstination des étudiants à poursuivre la grève que le gouvernement Charest en vient à exiger en coulisse la démission de la Ministre de l’éducation, Line Beauchamp, pour la remplacer immédiatement par l’ancienne Ministre, Michelle Courchesne. Tout ceci n’est qu’une manoeuvre qui répond à l’échec d’une entente de principe dans laquelle le gouvernement ne s’est pas privé d’afficher toute sa mauvaise foi avant même que cette entente soit discutée dans les assemblées étudiantes en grève. Le gouvernement n’a jamais eu l’intention de se compromettre dans ce dossier et face à un mouvement de grève qui en fait tout autant, le gouvernement a finalement décidé de déposer un projet de loi spéciale (loi 78) dans le but non seulement de permettre aux étudiants qui « veulent étudier » d’accéder à leur cours, mais aussi et surtout de criminaliser le mouvement de grève dans ces aspects les plus dérangeants : soit les lignes de piquetage et les manifestations.
3- Ce n’est pas la première fois que le gouvernement adopte une loi spéciale face une grève qu’il ne tolère pas. Cette pratique anti-grève existe au Québec depuis le début des anées 80, mais cette fois, la loi dépasse le schème habituel d’encadrer et d’étouffer la grève en rendant illégal tout ce qui donne du pouvoir à la grève. En effet, cette loi spéciale ne fait pas que limiter l’efficacité des lignes de piquetages en interdisant sa pratique à moins 50 mètres de l’institution visée ou encore en décrètant que la grève est terminée puisque la sessions des 14 cégep et 11 facultés universitaires en grève est suspendue jusqu’à l’automne, elle franchit aussi le pas d’interdire pratiquement toute forme de manifestation… ce qui est un nouveauté.
Donnant l’impression de vouloir se montrer d’avant-garde dans la course mondiale à la répression, le gouvernement du Québec (qui possède la majorité des sièges au parlement et se sent donc légitime de faire ce qu’il veut) a tout simplement décidé que la contestation de son pouvoir était un crime contre la nation. Désormais, toute manifestation organisée qui prévoit plus de 50 personnes oblige les organisateurs à transmettre à la police l’itinéraire de la manif sans quoi la manifestation est déclarée illégale. De plus, la police a le pouvoir discrétionnaire de modifier l’itinéraire de la manif ou simplement de l’annuler. Mais ce n’est pas tout, car une fois que la manif est autorisée par la police, il n’en demeure pas moins que tout acte criminel commis par un manifestant est ultimement passible d’incriminer les organisateurs eux-mêmes… Bref, plus personne n’osera organiser des manifs de peur d’être des criminels en puissance.
En ce qui concerne la ville de Montréal, cette loi spéciale adoptée par le gouvernement provincial s’accompagne d’une loi municipale sur le port du masque que la mairie de Gérald Tremblay cherchait à adopter depuis quelques temps. Cette double législation a pour résultat de permettre aux policiers d’user d’un abitraire immense sur le déroulement des événements. Par exemple, les lois anti-terroristes ont déjà permis d’arrêter et d’accuser 4 jeunes étudiants et étudiantes (1 gars, 3 filles) pour avoir commis des actes dans le but d’ « incité à craindre un acte terroriste… » et sont donc suceptibles de 5 ans de prison pour des actes qui non seulement ne furent pas commis par eux (puisque cela semble difficilement possible) mais dont les preuves tiennent à des photos prisent hors contextes par des citoyens délateurs. L’arsenal législatif dont se sert la police contrevient présentement à toute les chartes sur les droits humains du pays et seront probablement condamnés par l’ONU comme ce fut déjà le cas envers la police de Montréal dans les années 2000 qui abusait de sa tactique d’arrestations de masse. C’est donc en raison de toute cette folie répressive que les manifestations à Montréal sont volontairement et formellement illégales dès le départ, car, comme disent les manifestants : « Ta loi spéciale, On s’en calisse ».
L’adoption de ces mesures répressives par le gouvernement n’a fait qu’élargir la base d’une grève qui commençait à succiter de la sympathie pour la frange de la population qui était directement touchée par cette grève et sa répression : les parents et les profs. Maintenant, c’est tout ceux et celles qui considèrent le droit de manifester comme inaliénable qui descendent dans la rue. Dans les manifs, depuis l’adoption de la loi spéciale, ce sont des familles, des personnes âgées, des travailleurs, des militants de tout horizons et, évidement, des étudiants qui défilent dans les rues. La loi spéciale a finalement transformé la grève générale étudiante en lutte politique de désobéissance civile. Cette métamorphose du mouvement a la particularité de faire revivre différemment le mouvement passé des indignés, mais l’indignation a ici pour cible le gouvernement Charest et ses politiques répressives.
Du côté mouvement étudiant lui-même, cette métamorphose de la grève étudiante en mouvement de désobéissance civile, a provoqué la première scission dans le discours unitaire des trois syndicats étudiants (CLASSE, FEUQ et FECQ). La CLASSE qui est majoritaire dans le mouvement de grève a finalement choisie de se faire le représentant du mouvement de désobéissance civile contrairement aux deux fédérations étudiantes (universitaire et collégienne) qui ont choisie une alliance avec les trois grandes centrales syndicales ouvrières (CSN, FTQ et CSQ) afin d’appeler au respect de la loi et au dialogue avec le gouvernement. Ce qui se dessine, selon moi, dans cette alliance, c’est une tentative de récupérer cette grogne populaire contre le gouvernement Charest en vue d’accélérer le processus de négociation ou encore le déclenchement des élections et, dans le même temps, de renouveler la base électorale du Parti Québecois (opposition officielle) ou encore d’élargir celle de Québec Solidaire.
Du côté policier, la surcharge de travail qu’impose plus de 100 jours de grève qui compte pas moins de 250 manifestations et 2000 arrestations, plusieurs émeutes ou actions de pertubation et 29 jours successifs de manifestation nocturne (ce sont les chiffres de Radio Canada), augmentent considérablement les risques de dérapage pouvant conduire à des tragédies mortelles. Un tel dérapage dans une conjoncture où le mouvement acquiert de plus en plus de sympathie pourrait faire basculer une situation de luttes sociales passablement pacifique en situation pré-insurectionnelle dans laquelle le gouvernement fédéral serait tenté d’user de la loi des mesures de guerre comme ce fut le cas face à la crise d’octobre de 1970. Si beaucoup se souviennent de l’armée qui occupait les rues de Montréal, d’autres se souviennent du FLQ et d’un certain Pierre Laporte en scandant des slogan comme : « Dans un coffre de Charest » (il faut mentionner que le Ministre Laporte a été retrouvé mort dans un coffre de voiture). Chose certaine, tout-le-monde est d’accord pour dire que la conjoncture est explosive et que tout semble possible.
Amer Simpson
22 mai 2012

 sous un bruit de casseroles...

LETTRES DE MONTRÉAL

par Feuille d’érable
vendredi 25 mai 2012.

On trouvera ci-dessous un récit de Montréal, dont l’auteur préfère conserver l’anonymat (j’ai choisi son pseudonyme).
C. G.

1. Eh bien, c’est super chouette ce qui se passe. Bien sûr, il y en a qui paient le prix... violence policière, arrestations, amendes...
Le 22 mai, une manifestation d’environ 200 000 personnes a eu lieu et elle était illégale. Elle s’est divisée en trois manifestations qui se sont joint, à la fin, à la manifestation syndicale qui elle avait négocié son trajet avec la police (les assos nationales de droit- fecq et feuq- sont restées avec les syndicats). Le slogan de la manif était « 100 jours de grève, 100 jours de mépris ». Seul le syndicat étudiant radical LA CLASSE a ouvertement invité à défier la loi spéciale. D’ailleurs, tu peux aller sur le site nouveau de La Classe : « arrêtez-moi quelqu’un ! » les gens se prennent en photo, comme pour la police, et y écrivent « je désobéis ». C’est plutôt drôle...
Aussi drôle dans la manif du 22 mai, des syndicalistes et le mouvement communautaire se sont retrouvés dans les manifs illégales.... et heureux d’y être.... et même de scander : « On est plus que cinquante ! on est plus que cinquante ! » - d’après la nouvelle loi il faut annoncer le trajet quand on est plus de 50. On commence à réfléchir à la Formule 49 dans le cadre de la Formule 1.
Puis, dans la nuit du 22 mai, une autre manif illégale a eu lieu en soirée jusqu’à 3 heures du mat. On compte quelques arrestations.
Depuis quelques jours (samedi le 22), il y a des manifestions de casseroles (en souvenir du Chili des années 70- Pinochet). Cette reprise de type de protestation, ici contre la loi 78, est superbe, car elle est transformée dans le contexte québécois de 2012. Depuis samedi, le 22 mai, à 8:00 p.m. les gens sont invités à sortir sur leurs balcons ou sur les trottoirs avec leurs casseroles. Le mot d’ordre est sur facebooke, twitter, etc. : « A vos casseroles ! ». La population est invitée à faire du bruit contre la loi spéciale qui interdit le manifester sans annoncer l’itinéraire, etc.
Là où ça déborde, c’est extraordinaire, car les gens (familles, enfants, grands-parents, etc.), de plusieurs quartiers de Montréal et ailleurs dans d’autres villes, sortent à la rue et se mettent à manifester de manière spontanée, dans la joie et le bonheur, en faisant un bruit d’enfer ! Créant eux-mêmes des manifestations illégales. C’est rendu qu’on attend 8:00 p.m. pour faire du bruit et se mettre en marche. Hier mercredi, des manifestations spontanées se sont rencontrées au centre-ville et la police a arrêté 400 personnes (la ville de Québec a connu une centaine d’arrestations). Mais la loi 78 n’est pas appliquée, ou très partiellement (à part dans la ville de Sherbrooke - une trentaine d’arrestations). C’est la loi municipale d’attroupement illégal qui s’applique principalement. et personne ne comprend pourquoi, même si on défie la loi spéciale, elle n’est pas appliquée. Est-ce que l’État attend de le faire une fois qu’on reviendra en classe et tentera de lever les cours afin de faire respecter le mandat de grève ? Car c’est là que ça risque de faire réellement mal....
Aujourd’hui, trois manifs casseroles sont parties de trois points\quartiers différents et on parle d’environ 10 000 personnes dans les rues qui cognent de la cuillère sur les chaudrons. C’est la dérision pure. C’est génial. C’est l’euphorie. Il y en a même un qui a décidé de faire rouler son barbeque dans la manif pendant que son copain cognait dessus avec la spatule (bien sûr sans la bonbonne de gaz).
Bref, la population s’amuse à ridiculiser le premier ministre du Québec, Jean Charret, qui a fait voter cette loi. La population est en train de lui dire qu’elle ne la respecte pas. C’est du jamais vu ! tout le monde s’amuse à dire : « La loi spéciale, on s’en câlisse ! » (on s’en fout).
Les journalistes analystes de la situation (le canal LCN avec Jean Lapierre, un sympathisant du parti au pouvoir) parlent de crise d’autorité et disent que le mouvement étudiant, en ce moment, a un réel rapport de force. C’est la première fois depuis le début de la GGI (grève générale illimitée) que l’on parle en ces termes, surtout à la télé, dans un des canaux les plus à droite. Ce n’est pas peu dire. Il est même lancé comme idée trois solutions : renégocier (Etat - Mouvement étudiant), déclencher des élections ou appliquer la loi.
La ministre de l’éducation veut renégocier, mais dit déjà ne pas vouloir discuter de la hausse des frais de scolarité. La FECQ (asso collégiale) veut se mettre à table et faire des compromis. la FEUQ (asso universitaire de droite) veut également faire des compromis, mais parle de la hausse et exige que LA CLASSE y soit présente. LA CLASSE ( l’assé- asso progressiste) exige de parler de la hausse et revendique un gel et la gratuité scolaire. Mais cette dernière n’a pas encore dit qu’elle voulait se mettre à table avec la ministre.
Bref, ce qui est intéressant ici est de constater que depuis que la population conteste la loi spéciale, le gouvernement est obligé de relancer une invitation aux négociations, même si le processus et la rencontre relèvent plutôt de l’ordre du cosmétique !
Dans un autre ordre d’idées, mais toujours en lien avec la grève, aujourd’hui est sorti de prison un des quatre étudiant-e-s qui avait été arrêté pour un fumigène dans le métro. On connait le copain. On les accuse de méfait (10 ans de prison) et de vouloir faire craindre à un geste terroriste (5 ans de prison). Ils sont en liberté conditionnelle avec une liste de conditions extrêmement sévères. Je n’en dirai pas plus, car c’est un sujet délicat. Bien sûr nous on soutient la famille et les quatre du métro.
2. Ma participation aux assemblées à titre de gréviste m’a fait comprendre une chose. Les diverses générations d’étudiant-e-s en grève veulent un possible qui leur est inaccessible. Les étudiant-e-s savent que peu d’avenues se présentent à eux (à court terme) et luttent pour un droit de cité (semblable à celui des générations d’avant). On veut un diplôme, un travail, un salaire, etc., et des services sociaux. D’autres encore remettent en question cette idéologie. Associé à ces désirs, il y a chez elles et eux un espoir incommensurable, voire rarissime et un courage teinté de ludisme : pas peur de l’État ni des injonctions ni des administrations ni de la police ni de perdre la session scolaire ni de devoir recommencer. J’ai rarement vu cela. Il faut dire que cette réaction est occasionnée aussi par une attitude autoritaire d’un gouvernement austère. Bref, chaque fois que l’État réplique au mouvement, celui-ci lui répond, le contourne et détourne l’action vers une résistance encore plus forte, ou tout simplement plus engagée, consciente, organisée, inventive...
Je ne cherche pas à idéaliser ce mouvement, car il est de prime à bord réformiste, faisant même partie d’un agenda électoraliste, etc. mais il contient une poésie hors commun, un soupçon de rêve, un désespoir refoulé ou un espoir assumé et combien inspirant. Au-delà de l’affirmation suivant laquelle le mouvement n’implique pas l’idée de révolution, il contient de minces bribes subversives. C’est ici où je me situe. C’est ce que je cherche à comprendre afin de poser des gestes dans cette direction suivant mes valeurs politiques (comme gréviste maintenant ou comme prof à l’automne). J’ai fait quelques interventions en assemblée dont une en particulier en rapport à la peur qu’a le mouvement syndical de faire une journée de grève sociale.
Un professeur représentant le syndicat des profs universitaires (UQAM) est venu parler en assemblée étudiante de l’appui au mouvement, mais que cela excluait la grève. Je l’ai interpellé et posé l’hypothèse suivante : l’attitude austère qu’a l’État à l’égard du mouvement étudiant est un terrain d’essai qui vise à vérifier le niveau de solidarité communautaire, ouvrière, syndicale, prolétarienne. ce que subit le mouvement étudiant en ce moment sera imposé aux travailleuses et travailleurs lors des prochaines négociations des conventions collectives prévues dans le secteur public pour 2015 environ. Aucune lutte isolée ne peut gagner sa cause. La solidarité est plus que nécessaire. Cesser d’avoir peur de perdre, peur d’être puni, peur de... constitue une des clés de la mise en marche d’un nouveau mouvement social. C’est peut-être là où se situe la contribution de la grève générale illimitée étudiante au mouvement social. Elle défie les calendriers, les lois spéciales, les injonctions, l’anti-émeute, etc. Certes mon hypothèse est limitée et qu’on peut en poser tout plein d’autres. Lorsque je l’ai posée, ce fut dans la perspective d’interpeller le syndicat des profs de l’université, parce que mon propre syndicat de profs au collège a peur des représailles prévues dans la convention collective s’il fait grève sociale...
3. ...La vison humaniste et sociale démocrate mais de belles images et de belles phrases... ronflantes et nationaliste mais quand même : ici.
Montréal, le 25 mai 2012
Feuille d’érable


Aussi un vidéo démocrate et nationaliste mais qui représente bien le mouvement réel pour la très grande majorité malheureusement, la frange radicale de la rue va plus loin mais jusqu'où ? voilà la question qui doit se répondre sans un enthousiame puéril et malgré l'ivresse que procure toute cette mobilisation sans précédent ici. Je te fourgue ça pour te donner une idée de ce qui se passe.

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