L’heure est grave.
Les régimes dictatoriaux tuent de plus en plus. En Libye et au Bahreïn les flics tirent directement à balles dans la foule. Les morts s’accumulent, mais rien ne semble devoir vous arrêter. Dehors le temps du chantage des flics terroristes et des embrouilles religieuses. Dehors le temps de la peur de la police. Fini les mensonges des journaux, radios et télévisions. La vérité du système d’oppression – misère et meurtres à répétition – ne peut plus être cachée.
La population tunisienne des prolétaires et des étudiants chômeurs a été la première à réagir victorieusement aux conséquences de la crise mondiale du capitalisme en faisant tomber un premier dictateur ; et on en oublie l’Algérie prolétarienne meurtrie où les grèves et soulèvements limités n’ont pas cessé. Toutes les forces capitalistes du monde se sont liguées alors pour agiter sous le nez des prolétaires en révolte ce vulgaire chiffon de papier où sont inscrits les mots « libertés démocratiques ». On a même hâtivement qualifié la révolte tunisienne de révolution de jasmin. Le but de tout ce cirque était évidemment de faire croire à des solutions nationales dans une hâtive réconciliation nationale pardonnant tous les crimes et sévices de l’Etat bourgeois. Les manifestants eux-mêmes qui s’enveloppaient du drapeau national ne mesurèrent pas à quel point ils se laissaient enfermer dans une impasse en laissant au second plan la question sociale. Le résultat de cette politique d’œillères nationales est là, une seule solution croient certains face à la continuation de la misère… nationale : la fuite vers les pays où il y a du travail mieux payé !
Ensuite la population prolétaire d’Egypte a suivi l’exemple tunisien en faisant chuter plus rapidement encore un autre dictateur à partir de la place Tahrir devenue centre de la lutte pour focaliser l’attention du prolétariat mondial grâce à Al Jazeera et France 24. Comme en Tunisie l’armée fût chargée, par la bourgeoisie locale et internationale, de limiter les dégâts en virant sans ménagement, après quelques inutiles journées d’hésitation, la principale potiche de l’Etat.
UNE GRADATION DANS LA VAGUE DE FOND
Chaque pas de cette magnifique vague d’insubordination pousse plus loin les exigences du prolétariat internationaliste que les observateurs borgnes ne voient pas avancer et qu’ils croient masqué ou disparu. Autant les prolétaires tunisiens se sont laissés enfermer dans les plus du drapeau national sous les chants de la liberté virtuelle retrouvée autant ils ont buté sur l’absence de concrétisation de cette liberté - emplois et salaires conséquents – autant ils se retrouvent avec la seule « solution nationale » : la fuite d’un pays de misère vers les rivages hostiles de Lampedusa.
Au contraire, dans leur gigantesque masse, les prolétaires égyptiens ont trouvé la première marche de la réelle voie émancipatrice : la lutte de classe à l’intérieur des barrières nationales. Alors que la bourgeoisie se réjouissait déjà de la joie des manifestants de la place Tahrir face au départ du tyran, autant son armée a été chargée immédiatement de tenter de mettre fin oralement aux grèves qui se développent.
La théorie des dominos est l’explication la plus simpliste que les médias ont trouvé pour tenter d’expliquer un phénomène de généralisation qui échappe à tous. En réalité, sous la pression de la crise systémique, qui frappe inégalement les pays du monde mais surtout le réservoir de main d’œuvre de l’Europe, le croissant arabe, la lutte frontale, sans intermédiaires vendus à l’ennemi étatique, poursuit son chemin au Yémen, Barheïn et en Libye. Dans le cas de ces trois pays, avec une classe prolétarienne plus faible qu’en Tunisie et Egypte, une répression sans fard, la lutte prend un tour plus politique. Il ne faut pas se faire d’illusions pacifistes ou trop optimistes, un boucher sénile comme Kadhafi peut accomplir un immense massacre avant de tomber, pendu nous l’espérons. Il s’agit d’une lutte, non plus pour le pain, mais pour renverser un domino capitaliste particulièrement odieux et bichonné par Sarkozy et Obama. Les prolétaires libyens ne pourront pas y parvenir isolés. Mais, dans chaque pays apparaît à chaque fois une lueur géniale en faveur de l’union grandissante du prolétariat, au Yémen et au Bahreïn les manifestants vont dans ce sens en criant : « Ni sunnites, ni chiites, union nationale », comme en Algérie ils peuvent crier « ni kabyles, ni arabes, tous prolétaires » !
Un autre acteur, immensément important du mouvement, vient à son tour montrer l’exemple du pas supplémentaire à accomplir : le prolétariat iranien. Alors que, en Tunisie comme en Egypte, le mouvement était resté compartimenté dans ses illusoires solutions nationales démocratiques sans qu’il n’y ait d’appel à une jonction de la lutte des deux peuples – sans doute à cause des deux pays muselés intercalés (Algérie et Libye) – les courageuses premières manifestations iraniennes pour bafouer l’état de siège ont lieu en solidarité avec la lutte en Tunisie et en Egypte. Malgré les médias qui s’efforcent de nous expliquer que l’Iran ne fait pas partie du monde arabe, la population iranienne démonte le mensonge : les autocraties et oligarchies capitalistes sont les mêmes partout.
NE PAS S’ARRETER EN COURS DE ROUTE
Nous pouvons être satisfait, malgré l’existence encore de crimes des polices, du fait que la masse prolétarienne d’Egypte et de Tunisie ait obtenu la fin de l’état de siège. La fin de l’état de siège n’est pas une vraie démocratie prolétarienne. Comme fanal incontournable, l’expérience tunisienne et égyptienne nous enseigne qu’il n’est pas possible que le mouvement démarre ou continue derrière les factions bourgeoises des dites oppositions libérales ou islamistes. L’échec de la mobilisation en Algérie est clairement dû à la pourriture et compromission de tous les partis dits d’opposition. Ce qui a fait démarrer en force la lutte en Tunisie et Egypte a justement été l’appel des internautes et Al Jazeera. Il ne faut pas sous-estimer la possibilité d’utilisation des moyens modernes ; en mai 68 les radios avaient favorisé au début la généralisation du mouvement, même après que le pouvoir gaulliste ait fait interrompre les émetteurs radio et télévision.
Si pour l’instant la Sainte Alliance de la bourgeoisie mondiale et arabe n’a pas réussi à éteindre la dynamique de révolte pays par pays, elle peut encore éteindre l’incendie des dominos en laissant faire une féroce répression dans les pays comme la Libye encore tenus en main par des leaders terroristes qu’elle n’a pas réussi à éliminer comme Saddam Hussein, et leur faire porter le chapeau de meurtres massifs et ainsi finir par terroriser tout le monde !
CAMARADES, FRERES DE CLASSE DE LA ZONE DU CROISSANT ARABE
Vous devez lancer des appels internationalistes aux prolétaires des pays développés pour manifester eux aussi leur soutien aux prolétaires sous le feu de la mitraille, et pour arrêter la main des tueurs appeler leurs gouvernements à cesser toute fourniture de munitions de toutes sortes à ces régimes barbares. Isolés dans vos régions domino par domino, vous serez vaincus et nous avec vous.
En général ceux qui sont en lutte sont plus à même d’appeler à l’extension et au soutien de la lutte. Les prolétaires européens ne se sentent pas concernés directement, bien qu’ils vous approuvent, parce que nos médias nous mentent en présentant votre lutte comme simple conquête de la démocratie à l’occidentale ; les commentaires des blogs révèlent que la plupart des gens croient qu’il s’agit d’un « problème arabe » ou de menace des pantins nationalistes islamistes. La vérité est que votre lutte inquiète la bourgeoisie mondiale (imams et curés compris), qu’elle est sociale comme partout, contre le chômage et la « hora » bourgeoise. Isolés par la domination des mensonges, chacun des prolétaires conscients ne peut que vous soutenir et vous approuver. MAIS POUR QUE LA COLERE SE LEVE ICI VOUS DEVEZ APPELER EXPLICITEMENT LE PROLETARIAT DE TOUS LES PAYS A VOUS SOUTENIR !
SACHEZ QUE LES PREMIERS APPELS REVOLUTIONNAIRES EN 1917 EN RUSSIE ET EN 1968 EN France ONT ETE FAIT A DESTINATION DES PROLETAIRES DU MONDE ENTIER !
Cela seul peut retenir la main criminelle de la bourgeoisie. Nous ne pouvons plus nous contenter de rester les spectateurs des solutions nationales : des massacres à répétition de prolétaires et d’étudiants.
Signé : Parti Pris Pour l’Insurrection Prolétarienne internationale.
« Le marxisme est une conception révolutionnaire du monde qui doit toujours lutter pour des connaissances nouvelles, qui ne hait rien autant que la pétrification dans des formes valables dans le passé et qui conserve le meilleur de sa force vivante dans le cliquetis d'armes spirituel de l'auto-critique et dans les foudres et éclairs de l'histoire ». Rosa Luxemburg
PAGES PROLETARIENNES
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vendredi 18 février 2011
jeudi 17 février 2011
UNE BRANCHE DU TROTSKISME CLOUEE AU PILORI EN ALGERIE
Je vous livre ce commentaire piqué sur un forum Libé sur l’Algérie, à vousq de juger. Son auteur est apparemment du genre nationaliste (ou fédéraliste ?) kabyle, le ton est très haineux mais il doit bien y avoir quelques vérités. Ceux qui connaissent le « Parti des Travailleurs » en France (complice occulte de francs-mac, ces frères laïcs du front bourgeois républicain) ne seront pas étonné. Ceux qui en savent un peu plus sont conviés à contribuer ici. L’Algérie par sa situation géographique et par tradition, si le soulèvement prend, aura une importance encore plus grande pour les prolétaires d’Europe que l’Egypte ou la Tunisie. Je ne crois pas non plus que les frangins néo-fachos soient une menace actuellement dans ce pays aussi. Avec ce qui se passe en Libye et au Bahreïn, le weekend risque d’être chaud.
La Vermine (Louisa Hanoune) au Service du Régime Minable d'Alger le Plus CORROMPU de la terre
Parue dans Le Soir D'Algerie (seul Journal de L'opposition en Algerie) de ce Jeudi
Depuis votre promotion publique quand vous aviez accompagné la répression de 2001 en Kabylie, ceux qui ne savaient pas que vous étiez recrutée par les services du ministère de l’Intérieur au temps d’El Hadi Khediri ont pu être surpris par votre enthousiasme débordant pour Bouteflika. En réalité, vos compromissions successives conjuguées à la haine viscérale que vous avez pour tout ce qui vient de la Kabylie, chose que vous partagez si bien, entre autres, avec Yazid Zerhouni, ont sonné le moment de votre activation ouverte.
A l’ouverture du vent de liberté qui souffle sur la rive sud de la Méditerranée, paniquée plus que vos mentors lors des premières émeutes de janvier dernier, vous aviez d’abord joué votre personnage de «pompette » en récitant la chanson réduisant l’injustice et la misère des populations, en particulier de sa jeunesse, à la cherté de l’huile et du sucre. Maintenant que la répression est dans la rue, c’est à vous qu’on endosse le rôle de porte-parole du ministère de l’Intérieur pour, non seulement proclamer «l’échec» des manifestations mais délivrer un satisfecit et un encouragement aux troupes commandées par Ould Kablia. Encore une fois, vous ne pouvez pas rater l’occasion de désigner, dans le sillage du pouvoir, le RCD comme unique appelant à la marche du 12 février, méprisant les organisations sociales et les associations qui ont rejoint la Coordination. Le problème n’est pas que vous vous attaquez à un parti parce qu’il revendique le droit d’expression et de manifestation dès lors que vous avez choisi le rôle de courtisane du chef de l’Etat. Mais pour décerner des labels politiques, il vous faut sortir des orgies dans lesquelles vous avez plongé votre parti. Pour le moment, vous comme vos complices n’êtes ni de droite ni de gauche. Vous êtes occupés à célébrer vos acquis avec la direction d’un syndicat dominée par des prébendiers maffieux et dont l’unique rôle est d’étouffer la voix des travailleurs par le chantage et la corruption. Si vous aviez été effectivement trotskyste à 20 ans, il est alors bien vrai que le trotskisme mène à tout. Ce vagabondage est encore plus visible lorsqu’on suit vos positions quand vous êtes à Paris entre les murs de l’Internationale. En effet, vos mentors algériens savent que vous êtes une salariée de la 4e internationale. Ce qu’ils ne savent pas peut-être est qu’en tant que telle, vous défendez avec force et zèle la marocanité du Sahara. Je vous cite «…Ce plan d’autonomie du Sahara vise à l’éclatement de la nation marocaine,… l’armée espagnole a envahi le Sahara marocain en 1882 et le peuple marocain a lutté dans l’unité – dans le rif et au sud – pour l’indépendance de toute la nation marocaine»(1). Ce qui pose problème, vous le comprendrez, n’est pas votre accord avec la position de votre organisation originelle sur le Sahara occidental comme «partie intégrante de la nation marocaine» mais votre double langage en fonction de vos intérêts immédiats. Cette transhumance est pour vous une règle. Vous dépouillez vos députés en détournant une partie de leur salaire pour financer la construction d’une villa à Hydra en leur faisant croire que vous bâtissez un nouveau siège pour le PT. Il a fallu l’intervention du bureau de l’APN pour arrêter ces extorsions. Non contente de voter toutes les lois de finances qui programment les licenciements des travailleurs et l’enrichissement des clientèles du régime, vous avez mené campagne pour le viol de la Constitution qui impose la présidence à vie de Bouteflika ; c'est-à-dire la pérennisation de la politique actuelle. En 2008, vous avez accompagné le président de l’Assemblée pour son voyage en Afrique du Sud. Lors de l’escale du Caire, vous vous rendez compte que vous devez continuer le reste du voyage en classe économique. Scandale ! Vous refusez de poursuivre le voyage avec les «gueux», préférant une prise en charge par l’ambassade d’Algérie au Caire pour un séjour de 4 jours. Ce n’est pas tout, vous avez exigé que l’APN sanctionne l’un de ses employés qui a fait votre réservation en classe économique et vous avez obtenu son licenciement. Et vive la classe ouvrière !! Enfin, dans le registre de l’apparence trotskiste, vous êtes en passe d’être l’étalon de l’opportunisme. L’aveuglement de la 4e Internationale, en faisant sien l’adage qui dit que l’ennemi de mon ennemi est mon ami, vous a menée à soutenir Saddam Hussein dans la répression et le déni de droit qu’il a fait au peuple irakien du fait qu’il serait contre l’impérialisme américain alors qu’il en était le pion avancé de la guerre contre l’Iran. Le conglomérat d’organisations, allant des ultras nationalistes aux antimondialistes, que Saddam finançait et qui se réunissait régulièrement à Baghdad, a toujours eu un invité de marque, en la personne de Jean-Marie le Pen. C’est ainsi que lorsque le tortionnaire des militants nationalistes algériens préparait sa fille Marine à prendre la main de la mouvance raciste qu’il dirigeait toujours en France, vous l’aviez rencontrée en prenant part toutes les deux à une réunion présidée par Saddam en personne. Entre gens de bonne compagnie, on sait se retrouver. Vous avez tenu une réunion avec Bouteflika, à la présidence, il y a cinq jours. Sachant que vous accomplissez ses missions sans état d’âme, nous attendons de découvrir la nouvelle feuille de route qui vous a été confiée. Pour l’instant, contentons-nous de révélations partielles de votre pedigree. Vous devez, tout de même, savoir que les prochaines élections ne seront organisées ni par Zerhouni ni par Ould Kablia. La machine à distribuer les sièges est aujourd’hui en panne. Votre fin de mission est programmée. L’audit nationale qui arrivera avec la phase de transition nous permettra de découvrir, j’en suis sûr, d’autres facettes de votre inépuisable personnage.
N. A.-H.
* Député du RCD. Vice-président de l’APN
1 Le Maghreb : où mène le protectorat américain ? La vérité, revue théorique de la IVe Internationale ; n°30 nouvelle série (n°636) - Mai 2002 ; pages 14 et 15
PS : A partir d’aujourd’hui, nous répondrons à chaque mensonge par deux vérités. Chiche !
La Vermine (Louisa Hanoune) au Service du Régime Minable d'Alger le Plus CORROMPU de la terre
Parue dans Le Soir D'Algerie (seul Journal de L'opposition en Algerie) de ce Jeudi
Depuis votre promotion publique quand vous aviez accompagné la répression de 2001 en Kabylie, ceux qui ne savaient pas que vous étiez recrutée par les services du ministère de l’Intérieur au temps d’El Hadi Khediri ont pu être surpris par votre enthousiasme débordant pour Bouteflika. En réalité, vos compromissions successives conjuguées à la haine viscérale que vous avez pour tout ce qui vient de la Kabylie, chose que vous partagez si bien, entre autres, avec Yazid Zerhouni, ont sonné le moment de votre activation ouverte.
A l’ouverture du vent de liberté qui souffle sur la rive sud de la Méditerranée, paniquée plus que vos mentors lors des premières émeutes de janvier dernier, vous aviez d’abord joué votre personnage de «pompette » en récitant la chanson réduisant l’injustice et la misère des populations, en particulier de sa jeunesse, à la cherté de l’huile et du sucre. Maintenant que la répression est dans la rue, c’est à vous qu’on endosse le rôle de porte-parole du ministère de l’Intérieur pour, non seulement proclamer «l’échec» des manifestations mais délivrer un satisfecit et un encouragement aux troupes commandées par Ould Kablia. Encore une fois, vous ne pouvez pas rater l’occasion de désigner, dans le sillage du pouvoir, le RCD comme unique appelant à la marche du 12 février, méprisant les organisations sociales et les associations qui ont rejoint la Coordination. Le problème n’est pas que vous vous attaquez à un parti parce qu’il revendique le droit d’expression et de manifestation dès lors que vous avez choisi le rôle de courtisane du chef de l’Etat. Mais pour décerner des labels politiques, il vous faut sortir des orgies dans lesquelles vous avez plongé votre parti. Pour le moment, vous comme vos complices n’êtes ni de droite ni de gauche. Vous êtes occupés à célébrer vos acquis avec la direction d’un syndicat dominée par des prébendiers maffieux et dont l’unique rôle est d’étouffer la voix des travailleurs par le chantage et la corruption. Si vous aviez été effectivement trotskyste à 20 ans, il est alors bien vrai que le trotskisme mène à tout. Ce vagabondage est encore plus visible lorsqu’on suit vos positions quand vous êtes à Paris entre les murs de l’Internationale. En effet, vos mentors algériens savent que vous êtes une salariée de la 4e internationale. Ce qu’ils ne savent pas peut-être est qu’en tant que telle, vous défendez avec force et zèle la marocanité du Sahara. Je vous cite «…Ce plan d’autonomie du Sahara vise à l’éclatement de la nation marocaine,… l’armée espagnole a envahi le Sahara marocain en 1882 et le peuple marocain a lutté dans l’unité – dans le rif et au sud – pour l’indépendance de toute la nation marocaine»(1). Ce qui pose problème, vous le comprendrez, n’est pas votre accord avec la position de votre organisation originelle sur le Sahara occidental comme «partie intégrante de la nation marocaine» mais votre double langage en fonction de vos intérêts immédiats. Cette transhumance est pour vous une règle. Vous dépouillez vos députés en détournant une partie de leur salaire pour financer la construction d’une villa à Hydra en leur faisant croire que vous bâtissez un nouveau siège pour le PT. Il a fallu l’intervention du bureau de l’APN pour arrêter ces extorsions. Non contente de voter toutes les lois de finances qui programment les licenciements des travailleurs et l’enrichissement des clientèles du régime, vous avez mené campagne pour le viol de la Constitution qui impose la présidence à vie de Bouteflika ; c'est-à-dire la pérennisation de la politique actuelle. En 2008, vous avez accompagné le président de l’Assemblée pour son voyage en Afrique du Sud. Lors de l’escale du Caire, vous vous rendez compte que vous devez continuer le reste du voyage en classe économique. Scandale ! Vous refusez de poursuivre le voyage avec les «gueux», préférant une prise en charge par l’ambassade d’Algérie au Caire pour un séjour de 4 jours. Ce n’est pas tout, vous avez exigé que l’APN sanctionne l’un de ses employés qui a fait votre réservation en classe économique et vous avez obtenu son licenciement. Et vive la classe ouvrière !! Enfin, dans le registre de l’apparence trotskiste, vous êtes en passe d’être l’étalon de l’opportunisme. L’aveuglement de la 4e Internationale, en faisant sien l’adage qui dit que l’ennemi de mon ennemi est mon ami, vous a menée à soutenir Saddam Hussein dans la répression et le déni de droit qu’il a fait au peuple irakien du fait qu’il serait contre l’impérialisme américain alors qu’il en était le pion avancé de la guerre contre l’Iran. Le conglomérat d’organisations, allant des ultras nationalistes aux antimondialistes, que Saddam finançait et qui se réunissait régulièrement à Baghdad, a toujours eu un invité de marque, en la personne de Jean-Marie le Pen. C’est ainsi que lorsque le tortionnaire des militants nationalistes algériens préparait sa fille Marine à prendre la main de la mouvance raciste qu’il dirigeait toujours en France, vous l’aviez rencontrée en prenant part toutes les deux à une réunion présidée par Saddam en personne. Entre gens de bonne compagnie, on sait se retrouver. Vous avez tenu une réunion avec Bouteflika, à la présidence, il y a cinq jours. Sachant que vous accomplissez ses missions sans état d’âme, nous attendons de découvrir la nouvelle feuille de route qui vous a été confiée. Pour l’instant, contentons-nous de révélations partielles de votre pedigree. Vous devez, tout de même, savoir que les prochaines élections ne seront organisées ni par Zerhouni ni par Ould Kablia. La machine à distribuer les sièges est aujourd’hui en panne. Votre fin de mission est programmée. L’audit nationale qui arrivera avec la phase de transition nous permettra de découvrir, j’en suis sûr, d’autres facettes de votre inépuisable personnage.
N. A.-H.
* Député du RCD. Vice-président de l’APN
1 Le Maghreb : où mène le protectorat américain ? La vérité, revue théorique de la IVe Internationale ; n°30 nouvelle série (n°636) - Mai 2002 ; pages 14 et 15
PS : A partir d’aujourd’hui, nous répondrons à chaque mensonge par deux vérités. Chiche !
lundi 14 février 2011
2ème communiqué du PCI sur l'EGYPTE
Egypte: Moubarak est tombé, le régime capitaliste et l'Etat bourgeois restent
Suscitant la liesse des manifestants, Hosni Moubarak a donc annoncé qu'il démissionnait, en remettant ses pouvoirs à l'armée. Celui qui se voulait quelques heures encore à peine auparavant le défenseur de la constitution et le rempart ultime contre le «chaos», a ainsi entériné une sorte de coup d'Etat à froid (selon la constitution c'est le président du parlement qui aurait dû assurer la relève du pouvoir).
Toutes les déclarations et manoeuvres du gouvernement n'ont pu empêcher que les affrontements et les manifestations massives se soient succédées en Egypte depuis 18 jours. Le vendredi 11 février des foules encore plus massives que lors des manifestations précédentes ont envahi les rues du Caire et des autres grandes villes, malgré les déclarations du «Raïs» affirmant qu'il abandonnait la réalité du pouvoir à son vice-président.
Après les premières manifestations rassemblant quelques milliers de personnes, surtout des jeunes de la petite-bourgeoisie mobilisés par l'internet, les «spécialistes du monde arabe» et autres «commentateurs avertis» expliquaient doctement que le régime Moubarak était solide et qu'une situation à la tunisienne était impossible en Egypte. L'irruption de dizaines de milliers de manifestants venus des quartiers populaires du Caire lors des manifestations des 26 et 28 janvier a complètement changé la donne. Ce n'était en outre plus seulement au Caire, mais dans d'autres grandes villes égyptiennes que des masses gigantesques sont venues crier leur haine du pouvoir, bousculant par leur nombre les policiers.
Rien n'y a fait: ni la coupure des réseaux internet et de la téléphonie mobile, ni la censure des médias, ni la férocité de la répression (plus de 300 morts début février), ni les demi-concessions de Moubarak, n'ont pu empêcher cette déferlante dont la source se trouve dans les conditions de vie toujours plus misérables des masses prolétarisées. Pour les cercles dirigeants de la bourgeoisie égyptienne, comme pour ceux des autres pays arabes de la région et les impérialismes américains et européens, la question était comment réussir à contenir la colère qui s'exprime dans les rues et les places d'Egypte, d'éviter que la révolte ne devienne insurrection, voire qu'elle se transforme en révolution.
D'autant plus que les derniers jours ont vu un facteur inquiétant nouveau pour les capitalistes: l'entrée en lutte de la classe ouvrière. Des appels ont commencé à circuler pour une grève générale et les premiers arrêts de travail ont été signalés dans les jours précédant le départ de Moubarak. Le 10 février des dizaines de milliers de travailleurs étaient en grève, la vague de grève la plus importante depuis les mouvements de grève dans le textile de 2007-2008 qui avaient été durement réprimés. Des grèves ont éclaté dans différentes administrations, dans les transports en commun du Caire et les chemins de fer. Dans la zone du canal de Suez 3000 ouvriers du pétrole se mettaient en grève. Dans la région industrielle de l'Egypte, le delta où se trouve l'essentiel de l'industrie égyptienne, on signalait une grève de 4000 ouvriers à l'usine chimique Al Nasr à Helwan, de 2000 ouvriers (en fait surtout des ouvrières) à l'usine textile de la même ville, 2000 également à l'usine Sigma Pharmaceuticals de Quesna; à Al Mahalla, la capitale de l'industrie textile, l'épicentre des luttes de 2007-2008, une grève générale illimitée était déclenchée le 10 février à la Misr Spinning and Weaving Textils Factory, la plus grande usine d'Egypte, qui emploie 24 000 personnes, etc.
Les revendications portent sur les salaires, très bas (le salaire minimum est de 70 dollars par mois), l'amélioration des conditions de travail, l'embauche définitive des travailleurs précaires, etc.
Toutes ces grèves, dont nous n'avons probablement qu'un petit aperçu, se sont déclenchées indépendamment du syndicat officiel qui a comme fonction de maintenir la paix sociale et d'empêcher les luttes ouvrières. Encore partielles, elles sont de bonne augure pour l'avenir, à condition que les travailleurs réussissent à s'organiser sur des bases de classe, indépendamment non seulement des structures syndicales vendues aux patrons et à l'Etat bourgeois et en rejetant tous les faux frères qui voudraient les utiliser pour leurs objectifs bourgeois (comme ceux qui ont fait arrêter la grève de la Misr Spinning and Wearing Textiles Factory après le départ de Moubarak).
* * *
Alors que l'Arabie Saoudite et l'Autorité palestinienne, mortellement effrayées par le mouvement des masses, ont toute suite affirmé leur soutien à Moubarak, le gouvernement américain a multiplié les pressions pour une «transition politique et pacifique», c'est-à-dire pour que celui-ci cède la place, seule façon de prévenir des affrontements aux risques incalculables: le fusible Moubarak devait sauter pour protéger le capitalisme des décharges à haute tension qu'un déchaînement de la lutte des classes dans le plus grand pays du Moyen-Orient ne manquerait pas de produire, avec des retombées dans toute la région. Au sein du régime, les proches alliés de Moubarak ont sans doute caressé l'idée d'une alternative à l'iranienne ou à la chinoise: l'écrasement de la contestation, après que l'inévitable lassitude ait au moins momentanément calmé l'ardeur des manifestants. Les cercles bourgeois les plus influents, ceux qui sont le plus représentés parmi les chefs militaires, ont jugé ce scénario trop risqué, comme l'a trouvé de son côté l'impérialisme américain.
L'armée égyptienne a été rapidement mobilisée pour canaliser la foule, protéger les édifices, les biens et les services essentiels, tout en laissant la police se salir les mains dans la répression. Complètement absents des premières grandes manifestations, les Frères Musulmans, la seule force d'opposition importante que le gouvernement ait laissé se développer, ont essayé de prendre le train en marche: leur rôle sera irremplaçable demain pour maintenir l'ordre bourgeois. Aujourd'hui, les chefs militaires, après avoir annoncé la dissolution du parlement et la suspension de la constitution, promettent le retour du pouvoir aux civils dans 6 mois; entre-temps ils élaboreront une nouvelle constitution.
Quelles que soient les formes que prendra le changement de régime, le pouvoir politique bourgeois demeure intact en Egypte; pire, l'Armée, principal pilier de ce pouvoir, ressort momentanément auréolée de cette transition. Mais les prolétaires égyptiens apprendront vite, s'ils ne s'en doutent pas encore, que c'est contre eux que vont se mobiliser les successeurs de Moubarak, que c'est sur eux que va s'abattre à nouveau la répression de la police et de l'armée, et que pour défendre leurs intérêts ils devront lutter seuls, sans les petits-bourgeois démocrates, nationalistes ou religieux. En Tunisie après que Ben Ali ait été chassé, un nouveau gouvernement, dirigé par le même premier ministre, a été mis en place pour que rien ne change d'essentiel: la police a expulsé brutalement les manifestants qui campaient dans Tunis et elle continue à tirer sur la foule (2 morts encore le 4 février), les capitalistes continuent à exploiter, tandis que les politiciens se préparent à la future farce électorale, couronnement espéré du rétablissement et du renforcement de l'ordre bourgeois.
Il en sera inévitablement de même en Egypte. D'ores et déjà le Conseil militaire suprême semble vouloir interdire toute réunion d'organisations ouvrières ou de syndicats, interdisant ainsi de fait les grèves, et il devrait appeler à la reprise du travail. La période qui vient sera celle des luttes ouvrières et les prolétaires égyptiens auront besoin en plus de leur détermination, de la solidarité de leurs frères de classe des autres pays.
Ebranlé par une crise économique sans précédent, l'ordre capitaliste mondial laisse apparaître un peu partout ses fissures. L'avenir est au retour de la lutte prolétarienne, non seulement dans les pays dits «périphériques», mais aussi dans les pays capitalistes «centraux» les plus riches où les conséquences de la crise ont pu être jusqu'ici largement amortis.
Cela ne se fera pas en un jour ; il faudra aux travailleurs de tous les pays dépenser beaucoup d'énergie et de courage pour résister comme leurs camarades égyptiens ou tunisiens à la répression, pour déjouer les fausses alternatives présentées par les laquais de l'ordre capitaliste ; il faudra beaucoup d’efforts pour retrouver la voie de la lutte de classe et pour constituer l'organe dirigeant indispensable de la lutte prolétarienne révolutionnaire internationale, le parti communiste mondial; mais si ces efforts réussissent, ils déboucheront sur la réapparition du spectre du communisme. Il sera alors possible de s'écrier à nouveau:
Que les bourgeois de tous les pays tremblent à l'idée d'une révolution communiste! Les prolétaires n'y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner.
Parti Communiste International, 13/2/2011
www.pcint.org
Suscitant la liesse des manifestants, Hosni Moubarak a donc annoncé qu'il démissionnait, en remettant ses pouvoirs à l'armée. Celui qui se voulait quelques heures encore à peine auparavant le défenseur de la constitution et le rempart ultime contre le «chaos», a ainsi entériné une sorte de coup d'Etat à froid (selon la constitution c'est le président du parlement qui aurait dû assurer la relève du pouvoir).
Toutes les déclarations et manoeuvres du gouvernement n'ont pu empêcher que les affrontements et les manifestations massives se soient succédées en Egypte depuis 18 jours. Le vendredi 11 février des foules encore plus massives que lors des manifestations précédentes ont envahi les rues du Caire et des autres grandes villes, malgré les déclarations du «Raïs» affirmant qu'il abandonnait la réalité du pouvoir à son vice-président.
Après les premières manifestations rassemblant quelques milliers de personnes, surtout des jeunes de la petite-bourgeoisie mobilisés par l'internet, les «spécialistes du monde arabe» et autres «commentateurs avertis» expliquaient doctement que le régime Moubarak était solide et qu'une situation à la tunisienne était impossible en Egypte. L'irruption de dizaines de milliers de manifestants venus des quartiers populaires du Caire lors des manifestations des 26 et 28 janvier a complètement changé la donne. Ce n'était en outre plus seulement au Caire, mais dans d'autres grandes villes égyptiennes que des masses gigantesques sont venues crier leur haine du pouvoir, bousculant par leur nombre les policiers.
Rien n'y a fait: ni la coupure des réseaux internet et de la téléphonie mobile, ni la censure des médias, ni la férocité de la répression (plus de 300 morts début février), ni les demi-concessions de Moubarak, n'ont pu empêcher cette déferlante dont la source se trouve dans les conditions de vie toujours plus misérables des masses prolétarisées. Pour les cercles dirigeants de la bourgeoisie égyptienne, comme pour ceux des autres pays arabes de la région et les impérialismes américains et européens, la question était comment réussir à contenir la colère qui s'exprime dans les rues et les places d'Egypte, d'éviter que la révolte ne devienne insurrection, voire qu'elle se transforme en révolution.
D'autant plus que les derniers jours ont vu un facteur inquiétant nouveau pour les capitalistes: l'entrée en lutte de la classe ouvrière. Des appels ont commencé à circuler pour une grève générale et les premiers arrêts de travail ont été signalés dans les jours précédant le départ de Moubarak. Le 10 février des dizaines de milliers de travailleurs étaient en grève, la vague de grève la plus importante depuis les mouvements de grève dans le textile de 2007-2008 qui avaient été durement réprimés. Des grèves ont éclaté dans différentes administrations, dans les transports en commun du Caire et les chemins de fer. Dans la zone du canal de Suez 3000 ouvriers du pétrole se mettaient en grève. Dans la région industrielle de l'Egypte, le delta où se trouve l'essentiel de l'industrie égyptienne, on signalait une grève de 4000 ouvriers à l'usine chimique Al Nasr à Helwan, de 2000 ouvriers (en fait surtout des ouvrières) à l'usine textile de la même ville, 2000 également à l'usine Sigma Pharmaceuticals de Quesna; à Al Mahalla, la capitale de l'industrie textile, l'épicentre des luttes de 2007-2008, une grève générale illimitée était déclenchée le 10 février à la Misr Spinning and Weaving Textils Factory, la plus grande usine d'Egypte, qui emploie 24 000 personnes, etc.
Les revendications portent sur les salaires, très bas (le salaire minimum est de 70 dollars par mois), l'amélioration des conditions de travail, l'embauche définitive des travailleurs précaires, etc.
Toutes ces grèves, dont nous n'avons probablement qu'un petit aperçu, se sont déclenchées indépendamment du syndicat officiel qui a comme fonction de maintenir la paix sociale et d'empêcher les luttes ouvrières. Encore partielles, elles sont de bonne augure pour l'avenir, à condition que les travailleurs réussissent à s'organiser sur des bases de classe, indépendamment non seulement des structures syndicales vendues aux patrons et à l'Etat bourgeois et en rejetant tous les faux frères qui voudraient les utiliser pour leurs objectifs bourgeois (comme ceux qui ont fait arrêter la grève de la Misr Spinning and Wearing Textiles Factory après le départ de Moubarak).
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Alors que l'Arabie Saoudite et l'Autorité palestinienne, mortellement effrayées par le mouvement des masses, ont toute suite affirmé leur soutien à Moubarak, le gouvernement américain a multiplié les pressions pour une «transition politique et pacifique», c'est-à-dire pour que celui-ci cède la place, seule façon de prévenir des affrontements aux risques incalculables: le fusible Moubarak devait sauter pour protéger le capitalisme des décharges à haute tension qu'un déchaînement de la lutte des classes dans le plus grand pays du Moyen-Orient ne manquerait pas de produire, avec des retombées dans toute la région. Au sein du régime, les proches alliés de Moubarak ont sans doute caressé l'idée d'une alternative à l'iranienne ou à la chinoise: l'écrasement de la contestation, après que l'inévitable lassitude ait au moins momentanément calmé l'ardeur des manifestants. Les cercles bourgeois les plus influents, ceux qui sont le plus représentés parmi les chefs militaires, ont jugé ce scénario trop risqué, comme l'a trouvé de son côté l'impérialisme américain.
L'armée égyptienne a été rapidement mobilisée pour canaliser la foule, protéger les édifices, les biens et les services essentiels, tout en laissant la police se salir les mains dans la répression. Complètement absents des premières grandes manifestations, les Frères Musulmans, la seule force d'opposition importante que le gouvernement ait laissé se développer, ont essayé de prendre le train en marche: leur rôle sera irremplaçable demain pour maintenir l'ordre bourgeois. Aujourd'hui, les chefs militaires, après avoir annoncé la dissolution du parlement et la suspension de la constitution, promettent le retour du pouvoir aux civils dans 6 mois; entre-temps ils élaboreront une nouvelle constitution.
Quelles que soient les formes que prendra le changement de régime, le pouvoir politique bourgeois demeure intact en Egypte; pire, l'Armée, principal pilier de ce pouvoir, ressort momentanément auréolée de cette transition. Mais les prolétaires égyptiens apprendront vite, s'ils ne s'en doutent pas encore, que c'est contre eux que vont se mobiliser les successeurs de Moubarak, que c'est sur eux que va s'abattre à nouveau la répression de la police et de l'armée, et que pour défendre leurs intérêts ils devront lutter seuls, sans les petits-bourgeois démocrates, nationalistes ou religieux. En Tunisie après que Ben Ali ait été chassé, un nouveau gouvernement, dirigé par le même premier ministre, a été mis en place pour que rien ne change d'essentiel: la police a expulsé brutalement les manifestants qui campaient dans Tunis et elle continue à tirer sur la foule (2 morts encore le 4 février), les capitalistes continuent à exploiter, tandis que les politiciens se préparent à la future farce électorale, couronnement espéré du rétablissement et du renforcement de l'ordre bourgeois.
Il en sera inévitablement de même en Egypte. D'ores et déjà le Conseil militaire suprême semble vouloir interdire toute réunion d'organisations ouvrières ou de syndicats, interdisant ainsi de fait les grèves, et il devrait appeler à la reprise du travail. La période qui vient sera celle des luttes ouvrières et les prolétaires égyptiens auront besoin en plus de leur détermination, de la solidarité de leurs frères de classe des autres pays.
Ebranlé par une crise économique sans précédent, l'ordre capitaliste mondial laisse apparaître un peu partout ses fissures. L'avenir est au retour de la lutte prolétarienne, non seulement dans les pays dits «périphériques», mais aussi dans les pays capitalistes «centraux» les plus riches où les conséquences de la crise ont pu être jusqu'ici largement amortis.
Cela ne se fera pas en un jour ; il faudra aux travailleurs de tous les pays dépenser beaucoup d'énergie et de courage pour résister comme leurs camarades égyptiens ou tunisiens à la répression, pour déjouer les fausses alternatives présentées par les laquais de l'ordre capitaliste ; il faudra beaucoup d’efforts pour retrouver la voie de la lutte de classe et pour constituer l'organe dirigeant indispensable de la lutte prolétarienne révolutionnaire internationale, le parti communiste mondial; mais si ces efforts réussissent, ils déboucheront sur la réapparition du spectre du communisme. Il sera alors possible de s'écrier à nouveau:
Que les bourgeois de tous les pays tremblent à l'idée d'une révolution communiste! Les prolétaires n'y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner.
Parti Communiste International, 13/2/2011
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