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mardi 8 novembre 2011

STAR ET TRIPES


Slam de  Grandconmalade (pcc JLR, 32 mars 2008)

(en hommage à Rosa L.)


L'aut'jour que j'étais à l'hosto pour une gastroscopie, Pendant que le toubib y rentrait son tuyau avec sa caméra, J'vomissais la muqueuse putain à jeun j'étais fait comme un rat, J'étais plus qu'un chiffon humain pantelant en charpie. C'est ce moment là que j'ai vu à l'écran mes tripes, Mon petit moi vu de l'intérieur était tout rose et laqué comme une crevette, L'infirmière cette conne hurlait respirez ! respirez ! c'est pas un trip ! N'oublie pas mes tripes belles comme un cordon ombilical sur une serviette. Le serpent lumineux du toubib a plongé après dans ma béance cardiale, Les envies, les projets, les souvenirs, dans ma tête y'a trop de pensées qui se bousculent, Des tâches rouges maculaient les parois de mon estomac à moi " Respirez ! Gerbez", voilà ce que criait l'autre pétasse en me poussant contre Dudule. Alors j'ai découvert mon intérieur comme un monde parallèle hors des yeux, Un monde pur où tout est rose et lisse sauf les tâches rouges, Un monde où personne n'est entré avant moi et le serpent lumineux, Un monde qui existait que je dorme que je mange ou que je bouge. Ce monde-là est le même que celui que j'ai connu dans le ventre de ma mère Jamais silencieux, plein de gargouillis, d'explosions de gaz et de chimères Ce monde là est fragile avec l'acide chlorhydrique et l'helicobacter pylori, Il n'est pas soutenu par mes poumons que l'emphysème a affaibli. On met du temps à s'esquinter la santé pour écrire un livre marquant, Les boites de cigares se vident tard dans la nuit et le whisky-coca dégouline, Le long des belles parois de mon moi intérieur si rose et si charmant, Qu'importe les déchirures de mon moulin à vent si belle est l'églantine. Alors pourquoi tant d'embarras face à cette nana de Smolny la Garonne, Espèce de Scarfesse maîtresse d'école infaillible en grammaire et en calcul, C'est pas contagieux l'orthographe, et je suis plutôt ami avec cette garçonne, D'accord je n'ai pas su accorder le verbe avoir et je l'ai eu dans le cul. C'est peut-être parce que j'ai toujours été plus fort avec le verbe être, En voulant bien faire on peut commettre bien des fautes du bois des hêtres Une frontière étroite entre Véronique et Nique ta mère sépare nos banlieues, L'aide-soignant a pansé la vedette dans le coma qui porta Dudule aux cieux.. Quand la culture vient sur une gabarre cogner contre le frêle esquif prolétaire, Quand c'est de Toulouse que Janover et Rubel défient Montaigne et La Boétie Nougaro est KO dans les nuits blanches de nos jeunes têtes blanchies Quand on comprend que l'énergie éditoriale permet de s'envoyer en l'air. Pourtant tout reste à faire, publication, diffusion, distribution, propagation Par monts et par vaux, les chevaliers Joric et Erijo vont conquérir la nation Sans restriction et sans une faute d'orthographe, ils feront reconnaître La plus profonde théoricienne du marxisme que le monde a vu naître. PS : Véronique corrige les fotes de mon slam si t'es une vrai garonne, mais oublie l'absence d'alexandrins.

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