PAGES PROLETARIENNES

lundi 10 octobre 2011

LA GAUCHISATION DE LA MACHINE A PERDRE GRACE AU TROISIEME HOMME



Le grand vainqueur de la soirée électorale des « primaires » socialistes est incontestablement l’idéologie de la religion démocratique inter-classiste. Sans aucun autre enjeu que le choix entre des « egos » de notables bourgeois, près de deux millions et demi de personnes se sont précipitées un dimanche certes pluvieux pour aller choisir un compétiteur présentable pour 2012 face à l’ignoble Sarkozy, après trois loft-confrontations entre membres du même appareil politique élitaire.

Camouflet pour tous les maximalistes qui se persuadent à chaque élection que le parlementarisme a du plomb dans l’aile ? En partie oui parce que les élections démocratiques bourgeois, aussi faussées soient-elles par l’argent et les médias, reflètent tout de même l’opinion du peuple moutonnier. Deux principales leçons viennent confirmer mon analyse de la gauchisation du PS et de son absence de réelle volonté de succession au pouvoir de la droite pour la période qui vient. Evidemment, chaque candidat rêve d’un « destin national », à la manière fofolle de la pauvre Royal, et chacun peut toujours rêver, la bourgeoisie tranche toujours. Les cinq candidats (Baylet n’étant qu’une potiche) restent, on l’oublie, membres d’un même appareil qui prétend offrir plusieurs lessives avec une seule marque qui ne sent plus la rose. Deux enseignements donc.

Le premier, la fabrication du candidat Hollande depuis plusieurs mois, et surtout face à l’explosion en vol du pervers DSK, récolte ses premiers fruits. Un candidat présentable et assez faiblard pour ne pas inquiéter Sarko II. Flanby arrive en tête, même lesté de sa vieille réputation de mollesse (cf. Aubry dixit). Flanby se la joue Mitterrand bis, ne s’appelle-t-il pas François lui aussi ? Il est le candidat par excellence que la droite bourgeoise souhaite voir figurer face au « viril » Sarko. Fluctuant, florentin, blablateur, as des propos lyophilisés, amis des journalistes, il est resté vague à peu près sur tous les sujets du pauvre « programme socialiste », excepté sa saillie en faveur d’une embauche de 60.000 enseigneurs qui fait tâche dans un programme de serrage de vis inévitable dans la crise qui n’est pas prêt de cesser ni de se calmer dans l’attente d’une présumée victoire de la gauche plumard. Mais comme il l’a dit lui-même, le PS (et la gauche) c’est moins de 50% des électeurs… ce qui signifie que dans une (improbable) marche à la victoire il faudrait composer avec les bourgeois centristes (déplumés depuis que Borloo s’est couché à nouveau devant Sarko) avec des Mr 1% comme Bayrou et le traître Morin. Malheureusement ce « recentrage » affiché par l’obséquieux Hollande a fait flop le dimanche 9 au soir, puisque les électeurs de gauche se sont montrés sensibles à la démagogie protectionniste de Montebourg, immédiatement félicité par Marine Le Pen.

La rude Martine Aubry qui talonnerait Hollande, aurait eu ses chances si elle n’était pas apparue comme la porte parole de la mafia du PS, en défendant son ex-chef de clan DSK au mépris de toute solidarité féminine (et antiraciste) et en protégeant la mafia PS de Marseille. Plutôt que de supputer vers qui les voix du 3ème homme – Montebourg – vont se porter, les journalistes eussent été mieux inspirés de se demander pourquoi Aubry est tombée si facilement dans les pièges à Montebourg. Le Monsieur Propre du PS depuis 15 ans – il a régulièrement dénoncé les magouilles judiciaires dont la protection de bandit Chirac – ne s’est plus comporté en cire-pompe obligé de la fofolle Royal, mais s’est « payé » Aubry en beauté en l’interpellant sur le fameux Guérini et en exigeant que DSK présente des excuses aux français. Aubry, coincée dans son rôle de secrétaire du parti, était obligée de défende caciques et pervers, mais du même coup perdait toute crédibilité. Reprenant la radicalité langagière de Royal et cassant à plusieurs reprises le petit roquet de droite Valls, Montebourg n’a pas lésiné non plus sur les promesses intenables avec ses mots durs contre le système bancaire, son misérabilisme ouvriériste, sa démagogie sur l’impossible retour en arrière sur la retraite avec en prime cette connerie : la retraite égale promise aux bourgeoises qu’ont jamais travaillé comme à celles qui ont été au turbin en usine toute leur vie…

C’est là le deuxième enseignement du scrutin pour rire – le suffrage universel est d’abord et avant tout une mystification pour duper la classe ouvrière – la bourgeoisie (droite complice en coulisses) a réussi à intéresser une bonne partie des prolétaires qui croient avoir retrouvé un bon parti challenger dans la planète des notables de la gauche très bourgeoisie et libidineuse (avec ses journalistes échangistes comme Ivan Levaï) en vue des échéances de 2012. Les deux étoiles montantes Hollande le centriste et Montebourg le gauchiste risquent fort de n’être que des comètes. Promettre de raser gratis dans le frileux cadre national x), face à un pouvoir « réaliste », soucieux de préserver les biens des très riches, de ponctionner toujours plus les prolétaires mais dans l’intérêt national et avec le total soutien des syndicats gouvernementaux, est le tableau qui n’échappe point à la majorité des électeurs, ces veaux qui préfèreront rester conservateurs pour préserver leurs « avantages acquis », les déjà retraités, les déjà indemnisés, etc. La religion électorale c’est chacun pour soi dans le confessionnal, pardon l’isoloir. Montebourg n’est un clown inoffensif dans le cirque électoral, Hollande le clown blanc et Sarko le directeur du cirque.

(x) avec cet imbécile slogan utopique gauchiste: "interdiction des licenciements". Mais les gauchistes n'ont jamais prétendu accéder au pouvoir, seulement lui servir de bouffons. Montebourg a par ailleurs suivi les traces commerciales de papy Hessel, dans les supermarchés il vend sa camelote un euro moins cher: 2 balles!

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