PAGES PROLETARIENNES

vendredi 26 août 2011

Le printemps arabe est fini (communiqué du PCI du 8 août)

Le printemps arabe est fini.

Les illusions de changement se sont évaporées et face aux prolétaires et aux masses prolétarisées, reste la réalité du pouvoir capitaliste, du talon de fer des Etats capitalistes et de l’impérialisme.

La seule issue est dans la lutte prolétarienne de classe!

L’arc de crise des Pays Arabes a atteint la Syrie, et ce sont de nouveaux massacres!

Contre la rébellion des masses, pourtant prisonnières d’illusions sur une démocratie pacifique, la répression bestiale déchaînée par le régime de Assad pour défendre son pouvoir et ses privilèges, a servi aussi jusqu’ ici les intérêts de l’impérialisme mondial.

Ce n’est pas la première fois qu’une révolte de masse éclate en Syrie ; la ville de Hama en est le symbole, en même temps que celui de la férocité du régime des Assad : en 1982, une révolte y avait été écrasée par une répression féroce qui fit des dizaines de milliers de victimes; c’était l’époque de l’invasion israélienne du Liban et de la résistance palestinienne à Beyrouth qui se solda par la défaite des Palestiniens et les massacres dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila. Aujourd’hui, attaquée par les chars de l’armée syrienne, Hama, connaît à nouveau une dure répression.

Pas plus hier qu’aujourd’hui, il ne s’agit de révoltes religieuses ; ce sont des révoltes provoquées par une profonde crise sociale qui ébranle la paix sociale maintenue par un régime qui a militarisé le pays depuis 1963 et qui en 1970 est passé aux mains de la famille Assad. La loi martiale en vigueur depuis 43 ans a toujours été justifiée par le conflit avec Israël (qui a annexé le Golan syrien après la guerre des 6 jours en 1967) et le risque du «terrorisme islamique». Mais le pouvoir des bourgeoisies locales au Moyen-Orient ne peut se passer ni du soutien de puissances impérialistes, ni du soutien des autorités religieuses existantes. Avec les Assad, ce sont les bourgeois issus de la minorité chiite alaouite qui sont au pouvoir, alors que la majorité de la population est de confession sunnite. Comme toujours les différences religieuses sont utilisées à des fins de contrôle social, y compris par des régimes qui, comme le régime syrien (ou l’ancien régime de Saddam Hussein en Irak), tout en ayant inscrit sur leur drapeau “Dieu de te protège, ô Syrie” se disent laïques. Cette “laïcité” n’a jamais empêché le régime de Assad de soutenir le mouvement politico-religieux Hezbollah au Liban et d’être soutenu par la République islamique d’Iran.

Depuis que le parti Baas s’est installé au pouvoir au milieu des années soixante, la Syrie s’est fait le canal de l’influence soviétique, en opposition à l’influence occidentale qui s’appuyait sur Israël et l’Iran du Shah Reza Pahlavi. Depuis quarante ans la bourgeoisie syrienne utilise le talon de fer du régime des Assad pour maintenir une solidité interne face à l’adversaire israélien et faciliter ses visées expansionnistes au Liban, mais aussi pour permettre le développement économique du pays grâce à l’exploitation des paysans et des ouvriers et en évitant les conflits sociaux.

Mais la répression ne peut éternellement empêcher l’éclatement de ces conflits, comme ce fut le cas lors des révoltes de 1982 qui touchèrent tout le pays jusqu’à culminer dans la tragédie de Hama; et comme c’est le cas aujourd’hui après le véritable tremblement de terre social qui a secoué tous les Pays Arabes d’Afrique du Nord et du Moyen Orient avec la colère de masses gigantesques en révolte contre des conditions de vie insupportables.

Selon ce que rapportent et ne rapportent pas les chroniques journalistiques, il n’y a aucun doute que la dégradation de la situation des masses, frappées par une augmentation insoutenable des prix des denrées de première nécessité, est la cause première de leur mobilisation et de leurs aspirations tentative à un changement de régime. La répression aurait déjà fait plus de mille cinq cent morts, sans compter les blessés et les arrestations, provoquant la fuite de milliers de réfugiés en Turquie et au Liban.

Ces derniers jours l’ambassadeur français Chevallier et le nouvel ambassadeur américain Ford sont allés séparément “rendre hommage” aux manifestants de la ville martyre de Hama, où ils ont reproché au gouvernement de Bachir El Assad la brutalité de sa répression. Celui-ci a répliqué en lançant des manifestants contre les ambassades française et américaine et en accusant ces pays de fomenter la révolte.

En réalité, si Paris, Washington, mais aussi Rome, Londres ou Berlin, critiquent la répression sanglante des manifestations, ils ont repris leurs relations et leurs affaires avec le régime syrien, même si c’est avec des hauts et des bas. Quoi qu’il en soit, ce que les puissances impérialistes veulent éviter, c’est que la vague sociale qui a déferlé en Tunisie et en Egypte ne s’étende à tout le Moyen-Orient. Peu leur importent les morts tombés dans la répression d’un Assad en Syrie, d’un Saleh au Yemen, d’un Moubarak en Egypte, d’un Ben Ali en Tunisie, d’un Bouteflika en Algérie ou d’un Kadhafi en Libye; s’ils multiplient les déclarations sur les “droits de l’homme” et les “droits démocratiques”, c’est uniquement pour des raisons de propagande, pour faire oublier qu’ils ont soutenu jusqu’au bout ces régimes assassins! En experts en répression dans leurs propres pays et dans leurs anciennes colonies, ils savent parfaitement que pour “maintenir l’ordre” – leur ordre bourgeois – il est des moments où il faut être impitoyable envers ceux qui se révoltent, surtout s’ils se révoltent en masse.

L’essentiel pour les puissances impérialistes, est que la “paix sociale” soit assurée dans chaque pays par ses dirigeants, par la force brute s’il le faut, pour que puissent se développer les relations économiques et les affaires; et si les dirigeants locaux ne réussissent pas à contrôler la situation de façon satisfaisante, les forces armées de la “communauté internationale”, c’est-à-dire des pays impérialistes qui dominent le monde, peuvent intervenir, comme c’est arrivé en Somalie et en Irak, dans les Balkans et au Liban, comme cela se produit actuellement en Afghanistan et en Libye et que cela vient de se passer en Côte d’Ivoire.

Les interventions militaires des pays impérialistes ont-elles jamais “résolu” les crises et apporté la paix et la tranquillité aux populations? Prétendant vouloir “pacifier” ces pays, elles ont au contraire toujours aggravé les tensions et les affrontements entre fractions bourgeoises qui se disputent entre elles comme des chacals pour obtenir ou conserver le pouvoir local.

Les informations non seulement sur la Syrie, mais aussi sur les autres pays arabes touchés par les révoltes, sont de plus en plus rares et partielles. Et pour cause!

Les puissances impérialistes d’Europe et d’Amérique veulent faire croire que leur démocratie a une valeur universelle à laquelle tout le monde devrait être attaché: rois et sujets, capitalistes et ouvriers, paysans et étudiants, intellectuels et affamés, réfugiés de guerre et pauvres des périphéries des métropoles; et que le “droit de vie et de mort” dont elles sont de fait les porteurs – à travers d’armements toujours plus sophistiqués et destructifs – est justifié par cette valeur universelle que le progrès capitaliste leur a donné pour qu’ils la répandent, comme un souffle divin, sur le monde entier.

La réalité est complètement différente, comme le démontrent les révoltes dans les Pays Arabes.

De la Tunisie où a commencé la révolte, à la Syrie qui ces dernières semaines est au centre des affrontements, les conditions socio-économiques des masses continuent à les pousser dans un bouillonnement incessant, contre les nouveaux ou les vieux régimes en place. Sans doute tous les pays ne connaissent pas les mêmes mouvements sociaux . En Tunisie, en Egypte, au Yémen, etc., les prolétaires et les masses prolétarisées ont joué le rôle décisif dans une révolte qui a servi de véritable détonateur pour tous l’aire arabe ; en Libye, dans les Pays du Golfe ou en Syrie, poussées également à la révolte par les conditions matérielles, les masses se sont mobilisées selon des orientations en quelque sorte prédéterminées par les forces d’opposition, devenant même inconsciemment des masses de manœuvre ou de la chair à canon pour des intérêts bourgeois particuliers et liées à tel ou tel pôle impérialiste régional ou mondial.

C’est ce qui explique que la « protection des populations civiles » sert de prétexte pour justifier l’intervention militaire actuelle de l’OTAN en Libye, alors que l’embargo israélien contre Gaza qui affame son million et demi d’habitants n’émeut aucun des grands pays démocratiques, qui ne sont pas davantage émus des massacres au Yémen ou la répression contre les Chiites à Bahrein.

Il existe en réalité un réseau complexe d’intérêts capitalistes et de privilèges de castes enracinés depuis des décennies pour qui compte seulement la défense du business et des positions stratégiques contre les conséquences des secousses sociales dans la région, et qui pousse les impérialistes les plus agressifs à sortir leurs griffes et à faire payer le prix aux masses qui osent se révolter contre l’ « ordre établi ».

En Tunisie, où le « changement » tant espéré semblait vouloir apporter enfin des perspectives nouvelles de travail et de vie sociale, les médias parlent déjà de « contre-révolution ». En Egypte, l’armée qui a toujours solidement le pouvoir en mains et qui a renvoyé les élections à la fin de l’année, intervient pour réprimer les manifestations et a interdit les grèves ; pour conserver un semblant de popularité, elle a dû finalement organiser le procès de Moubarak et arrêter plus de 700 policiers trop « compromis avec l’ancien régime »… comme si le pilier principal de ce régime n’était pas précisément l’armée !

En Algérie la révolte couve, mais n’explose pas, s’exprimant par des grèves comme celle récente d’Air Algérie pour une augmentation de salaire de plus de 100% et qui a été brisée au bout de 4 jours avec des dizaines de licenciements.

Au Maroc, le roi a pour le moment réussi à calmer les mouvements de protestation avec ses promesses de réforme constitutionnelle qui laissent pourtant intacts les traits autocratiques du régime.

En Libye les impérialistes qui s’attendaient à un effondrement rapide du régime, n’arrivent plus à masquer l’impasse de leur intervention militaire. En dépit des bombardements continuels (avec leur lot de morts civils, soigneusement passés sous silence par les médias occidentaux), la résistance tenace de Kadhafi et des tribus qui le soutiennent, les contraignent à reconsidérer les objectifs d’une opération qui, en dépit de toute la propagande sur la protection des civils et le mandat de l’ONU, n’a jamais été autre chose qu’une intervention militaire impérialiste ; pour trouver une « voie de sortie », Paris et Washington activent des rapports plus ou moins secrets avec des émissaires de Tripoli.

Dans le Golfe Persique, la violente répression des manifestations au Koweit et à Bahrein a mis fin au moins provisoirement aux révoltes qui avaient secoué des régimes liés à l’Arabie Saoudite. Même chose au sultanat d’Oman après les émeutes et aux Emirats Arabes Unis qui ont accédé aux demandes Saoudiennes de suspendre leurs rapports économiques avec l’Iran.

Au Yemen, où le président Saleh qui est toujours soigné en Arabie Saoudite après ses blessures lors de l’attaque de l’immeuble présidentiel, les affrontements entre forces gouvernementales et oppositionnelles ont repris dans la capitale. On peut compter sur la chaîne de télévision la plus libre et la plus fourbe du monde arabe, Al Jazeera, qui a réussi à décupler son audience et ses profits à l’occasion des révoltes arabes en multipliant faits réels et inventés, pour transformer en scoops mondiaux les futurs bains de sang…

Les révoltes dans les Pays Arabes et leurs conséquences ont fait passer au second plan ce qui se passait sur le front palestinien : le Fatah et le Hamas, unis dans la crainte d’éventuels mouvements inspirés des agitations dans le monde arabe, se sont mis d’accord pour former un « gouvernement uni », dans la perspective d’une reconnaissance par l’ONU d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem Est comme capitale. Israël s’est toujours opposé à un tel Etat palestinien comme à un accord entre le Hamas et le Fatah ; en dépit des incessantes prétendues « négociations de paix », il a continué sa politique d’annexion des territoires palestiniens, de répression et d’apartheid, sans hésiter parfois à se heurter à ses parrains américains qui sont des plus en plus à la recherche d’une pacification entre israéliens et palestiniens (naturellement au détriment de ces derniers, écrasés depuis des décennies).

Si en Palestine la situation ne s’améliore pas le moins du monde pour les masses, dans la Jordanie voisine, le roi Abdallah semblait avoir réussi à calmer le mécontentement qui se manifestait tous les vendredis après la prière depuis le début de l’année, en promettant une réforme électorale, des mesures contre la corruption et une amnistie générale des prisonniers politiques. Cela n’a pas empêché la foule en colère d’attaquer un juin dernier un établissement que le roi visitait dans la ville de Tafileh. Tafileh est une ville du nord de la Jordanie, proche de la frontière avec la Syrie et de la ville de Deraa qui est l’un des foyers de la révolte syrienne.

L’attention des médias est focalisée sur la Syrie et sur la Libye parce que ce sont les deux pays qui préoccupent le plus aujourd’hui les impérialistes ; mais en réalité toute l’aire arabe connaît une série d’interventions diplomatiques, économiques, politiques et militaires destinées à oeuvrer à une « normalisation » de la situation ; mais celle-ci ne sera pas facile à obtenir, non seulement parce que les oppositions entre les bourgeoisies des divers pays impliqués et entre les factions bourgeoises internes augmenteront inévitablement, mais aussi et surtout parce que le mouvement des prolétaires et des masses prolétarisées ne montre pas, au bout de 7 mois, de signes de disparition.

Les conditions matérielles des masses qui ont provoqué les révoltes en Tunisie, en Egypte, au Yémen et ailleurs, ne se sont pas améliorées mais se sont au contraire détériorées malgré la chute des tyrans et les promesses de réformes, de liberté politique et de démocratie.

Un gros obstacle au mouvement des prolétaires et des masses est constitué par les illusions petites-bourgeoises envers les solutions électorales et les changements cosmétiques en termes parlementaires et réformistes que répandent à profusion les gouvernements, les partis d’opposition et les puissances impérialistes ; mais les révoltes font la démonstration que les gouvernements d’hier et d’aujourd’hui sont prêts à « tout changer afin que rien ne change », c’est-à-dire afin que reste intact le pouvoir capitaliste et les privilèges bourgeois !

La répression est accompagnée de promesses de réformes, la destitution de dirigeants s’accompagne du maintien de gouvernements tout aussi corrompus et oppressifs que les précédents, les concessions sur les libertés de presse et de réunion vont de pair avec la répression des grèves et des manifestations. Pour les capitalistes locaux comme les capitalistes étrangers, il faut calmer au plus vite les révoltes afin de continuer au mieux l’exploitation et l’accumulation des profits, et tant pis si pour cela, il faut sacrifier Ben Ali , Moubarak, Saleh et demain Bachar El-Assad…

Si les prolétaires, en Syrie comme en Tunisie, en Egypte et partout, ne veulent pas continuer à être dominés et exploités par le capitalisme et les pouvoirs bourgeois qui le défendent, il leur faudra, après avoir séparé leurs aspirations et leurs objectifs de ceux des réformistes et des démocrates, orienter leur colère et leur révolte vers la lutte pour leurs seuls véritables intérêts de classe !

Ces intérêts ne seront jamais défendus par d’autres classes sociales et encore moins par les bourgeois qui, au contraire, répriment et massacrent les prolétaires pour les « convaincre » de sacrifier leurs intérêts au nom du soutien à la nation ou à la démocratie.

Prendre la voie des manifestations de rue et de la révolte est une réaction indispensable à des décennies de misère, de répression et d’exploitation toujours plus bestiale ; mais cela ne suffit pas. Le prolétariat a entre ses mains une grande force qui peut devenir toute puissante à la condition qu’elle soit organisée sur des bases de classe, orientée et dirigée vers des objectifs de classe en utilisant les méthodes et les moyens de la lutte de classe, qui ne sont tels que lorsqu’ils sont utilisés uniquement pour défendre les intérêts, immédiats et futurs, de classe.

Les médias du monde entier ont défini les révoltes dans les Pays Arabes comme des « révolutions ». Mais l’histoire enseigne qu’une véritable révolution est quelque chose de bien différent. La révolution est l’opposé de la démocratie, des protestations pacifiques, des simples changements de gouvernement ; c’est le processus par lequel une classe organisée autour d’un programme qui exprime ses intérêts et ses buts généraux, s’engage dans l’affrontement armé avec l’Etat existant pour conquérir le pouvoir politique et édifier un nouvel appareil d’Etat apte à la réalisation des objectifs révolutionnaires.

Dans la société bourgeoise, la seule classe révolutionnaire est le prolétariat, la classe des travailleurs salariés, parce que c’est la seule classe qui n’a rien à défendre dans cette société où il est exploité afin de produire les profits indispensables au fonctionnement du capitalisme. Pour assurer cette production, la minorité qui constitue la classe bourgeoise opprime la majorité de la population : prolétaires, paysans pauvres, etc. ; outre l’exploitation de la force de travail, le système capitaliste produit misère, chômage, faim, dégénérescence sociale, saccage de l’environnement, guerre ! Ce n’est pas là une caractéristique des pays pauvres, mais la caractéristique constante du capitalisme dans tous les pays. Et c’est pourquoi les prolétaires de Tunisie ne sont pas seulement les frères de classe des prolétaires des Pays Arabes, d’Egypte ou de Syrie, mais les frères de classe des prolétaires du monde entier.

L’émancipation des prolétaires de l’exploitation capitaliste, de l’esclavage salarié, ne sera ni facile, ni le résultat automatique de la révolte des masses contre les exactions du pouvoir bourgeois. L’histoire enseigne qu’il s’agit d’une guerre, d’une guerre de classe qui doit être minutieusement préparée parce que la bourgeoisie utilise tous les moyens pour défendre sa domination : la force militaire, la force politique, la force religieuse, la force de la propagande, c’est-à-dire du mensonge, de la tromperie, du chantage. La dictature économique du capital a besoin d’une correspondance au plan politique et c’est la raison pour laquelle dans tous les pays la bourgeoisie tend à militariser la société, à aggraver l’autoritarisme social et le despotisme de fabrique existants.

Le prolétariat ne pourra se défendre de cette formidable pression qu’en s’organisant d’abord pour se défendre contre les attaques de la classe dominante, avant de pouvoir ensuite passer à l’attaque contre le pouvoir politique bourgeois afin de révolutionner de fond en comble la société. Il devra et pourra compter sur trois éléments fondamentaux : ses organisations de classe de défense immédiate, son internationalisme et son parti politique qui incarne la conscience historique de ses buts généraux et qui assume la tâche de diriger sa lutte révolutionnaire.

Les prolétaires des Pays Arabes qui connaissent depuis des mois une situation de grande agitation sociale, n’ont pas encore pu atteindre une maturité politique classiste suffisante pour indiquer aux prolétaires des grands pays capitalistes la voie à suivre pour retrouver le terrain de la lutte de classe révolutionnaire. Mais les secousses qui ont frappé les Pays Arabes ont aussi provoqué une augmentation de l’émigration, notamment vers l’Europe, de prolétaires fuyant la misère, la répression, la faim et la guerre ; ils apportent avec eux une charge de colère sociale accumulée dans leurs pays d’origine qui contaminera tôt ou tard le prolétariat européen assoupi. Celui-ci a une riche expérience de luttes révolutionnaires et de classe, mais des décennies de réformisme et de collaboration entre les classes la lui ont faite oublier.

Nous ne savons pas si une période de très grave crise économique et sociale va éclater en Europe, poussant les prolétaires des pays européens sur la voie de la révolte comme cela est le cas dans les Pays Arabes ces derniers mois ; nous ne savons pas s’il faudra attendre que soit complètement détruit le réseau des amortisseurs sociaux, base matérielle du collaborationnisme politique et syndical , pour que les prolétaires d’Europe se souviennent de leurs anciennes traditions de classe et de leurs anciens combat.

Mais ce qui est certain, c’est que dans le sous-sol économique y compris des pays capitalistes les plus puissants, s’accumulent les tensions et les contradictions qui feront inévitablement exploser les dispositifs mis en place par la démocratie bourgeoise pour contrôler et contenir les poussées de lutte des prolétaires de telle ou telle usine, de tel ou tel secteur, de tel ou tel pays.

Alors l’alternative sera : mourir pour les capitalistes, de faim, de misère ou à la guerre, ou s’engager dans la lutte à mort contre l’ordre établi, contre le véritable ennemi des prolétaires de tous les pays, la classe bourgeoise et son Etat.

Seule la lutte de classe pourra ouvrir aux prolétaires une perspective que la bourgeoisie ne pourra jamais offrir, celle de leur émancipation !

Parti Communiste International

1 commentaire:

  1. Les guerres permanentes sont économiques, et le nerf de la guerre est l'argent. L'alternative à une lutte ouverte armée, lourde en perte, est d'utiliser la même technique.
    Trouvons une alternative aux banques privées, copions le modèle par répartition des retraites pour les autres aspects de la vie, formons des coopératives... bref, le meilleur moyen est de leur couper les vivres. Organisons-nous sans eux, puisqu'ils ne veulent pas de nous en tant qu'égaux, sans faire couler le sang.

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