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lundi 4 juillet 2011

SCANDALE DSK : CONSPIRATION PIEGE A CONS !



DSK PRESIDENT… DE TOUTES LES MANIPULATIONS ?

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, dans La Société ouverte et ses ennemis (1945), est formulée, sous la plume du philosophe des sciences Karl Popper, la première définition de la théorie conspirationniste de la société (Conspiracy Theory of Society) :« C'est l'opinion selon laquelle l'explication d'un phénomène social consiste en la découverte des hommes ou des groupes qui ont intérêt à ce qu'un phénomène se produise (parfois il s'agit d'un intérêt caché qui doit être révélé au préalable) et qui ont planifié et conspiré pour qu'il se produise ». Karl Popper ne nie pas l’existence de complots, de manipulations diverses, mais il a le génie de mettre en évidence que les complots échouent dérisoirement en général.

Mettons que ce soit l’Elysée avec le groupe hôtelier ACCOR (hôtel Sofitel de New York) qui ait organisé le piège pour DSK, quelle catastrophe ! Quelle ridicule mise en scène pour prendre la main dans la culotte un obsédé bien connu ! Le 14 mai et le 2 juillet resteront dans l’histoire politicienne et décadente de la bourgeoisie française des dates révélatrices de la concussion, de la naïveté, de la bêtise du personnel politique français. Tous ces députés ronds de cuir, tous ces sénateurs fainéants, tous ces journalistes cire-pompes ont gobé, plus grave que nous les humbles anonymes tout ce qui venait de l’Amérique impérialiste comme un nouveau né difforme qu’on aurait préféré ne pas voir. Ils ont autant nié la culpabilité de leur challenger gauche caviar qu’ils se bousculent à imaginer sa résurrection possible.

Pervers Phoenix, qui allait solutionner la crise en Grèce si on ne l’avait point jeté aux fers amerloques, serait en train de renaitre de ses cendres. Ce vulgaire politicien marié à une milliardaire maso serait en passe de caracoler à nouveau dans la cuisine sondagière du trust Perdriel Nouvel Obs grand bobo + 20 minutes sa version populo + Marianne la chauvine + L’Huma maquée par Lagardère & Co. Pour le poste suprêmement hexagonal.

Le jour du scandale qui se répand (le 15 mai) j’écris sur le forum de Libé : « et si c'était un beau coup monté? La femme de chambre était-elle seule? N'y avait-il pas un photographe de Paris Match? Rappelez-vous les fouteux et Zahia? Assange et deux pétasses suédoises? Ben Laden et ses films pornos? Pourquoi DSK s'enfuit en laissant son tel? Y avait-il des gros bras pour orchestrer la scène? Les flics US sont champions pour masquer les forfaits d'une justice cucu-puritaine? Faut-il inculper post mortem Simenon qui se vantait d'avoir niqué 10.000 femmes de chambre? Je ne veux pas défendre DSK, politiquement c'est un pourri de bourgeois comme Sarkozy, mais attendez d'avoir plus de détails sur ce curieux nouveau "scandale Profumo" qui paraît un peu gros, à la veille d'être intronisé comme presque futur président. Pourquoi DSK aurait-il dérapé à ce point? T'es con ou quoi DSK? Abus de pouvoir? C'était un gros con certes hiérarchiquement à Bercy c'est bien connu de ses subordonnés, mais quel que soit l'aboutissement de cette histoire, comme par hasard c'est un boulevard pour l'autre obsédé du pouvoir, Sarko.

· (En réaction à Dominique Strauss-Kahn inculpé d'agression sexuelle par le parquet de New York)

J’ai vite compris que ce ne pouvait être un complot mais que la plupart des gens seraient certains qu’il s’était agi d’un complot. Pour s’éviter de réfléchir.

Début juillet ensoleillé. DSK blanchi, mais sous le harnais, n’a pas eu besoin de monter dans une Porsche pour aller se faire offrir par sa milliardaire femme des pâtes aux truffes à 600 euros les quatre couverts (ceci n’est pas un complot). Mais le pauvre homme n’eût pas à s’occuper des casseroles de la cuisine, elles sont bien accrochées désormais à ses pas boudinés.

Les pauvres ont toujours tort

Je suis probablement le seul à avoir réclamé mondialement la libération de DSK, dix jours avant le « coup de théâtre » qui transforme la victime guinéenne en coupable idéale, sur le forum de Libé le 24 juin : « Libérez DSK! Ce bourgeois pervers n'a commis qu'une peccadille comparée aux centaines de meurtres de civils sans armes du sinistre Assad. La justice US remonterait dans notre estime si elle mettait la main au collet de ce tueur impavide, et avec un net avantage: ce salaud arbore un long cou, le bourreau n'aurait pas à lui couper les cheveux pour glisser sa tête de girafe sous le billot! » (vous pouvez aller le vérifier sur le site de Libé, seul un pro-palestinien primaire que rétorqua que DSK était co-responsable des milliers de morts causés par Tsahal).

Mon flair maximaliste ne m’avait pas trompé.

De même dès le lendemain du premier épisode du scandale, j’écrivais : « Au total, beaucoup de supputations pour une omelette. DSK était attendu au tournant, il le savait. Mais comme tous les puissants (cf. le boxeur Tyson) payer une call girl arrache les tripes, rien n’est meilleur que, comme les chimpanzés, d’abuser une soubrette qui n’aura aucune crédibilité publique… d'autant qu'elle aura été un objet de plaisir (gratos). Pas de pot DSK s’est tiré une balle dans le pied. Pris dans l’engrenage dénonciation-arrestation de la police de base US il a mis dans la merde trois instances : le gouvernement américain, le FMI et la bourgeoisie française. Ces trois institutions qui avaient choisies ce type pour les représenter se seraient bien passées d’un tel scandale. Premier coincé, l’Etat US ne pouvait pas laisser filer cet idiot au risque d’adouber la conviction que « les gros sont intouchables » (Obama est aussi à deux doigts de nouvelles élections) et est contraint à une extrême sévérité face à son opinion. Le FMI dont DSK était directeur continue à faire courir la fable de son doigté de spécialiste (mais le doigté réel fait mal) et l’aurait bien maintenu en fonction mais la Bourse (choquée et) qui ne ment jamais a dû laisser chuter l’euro de stupeur. Le dérapage du pervers politicien ne sert pas complètement la droite au pouvoir en France dans la mesure où l’implosion en vol du principal challenger de Sarkozy – vue obstinément comme un complot de l’Elysée – peut défavoriser le maintien de la droite gaulliste au pouvoir ; c’est pourquoi les déchets centristes du sarkozysme se multiplient et veulent se coaliser pour venir compenser le vide laissé par un PS affaibli par le scandale et offrir une solution plus crédible à la classe bourgeoise et aux électeurs concons que le FN creux et une UMP peu fiable ».

J’ajoutais – du point de vue de ceux que BHL qualifient de « humbles » - : « Au-delà du plaisir ambigu et morbide de voir un membre de la caste élitaire dans les fers, le scandale autour de Strauss-Kahn et la « retenue » des politiciens et journalistes français sont bien plus choquants que la perversité bien connue du caïd déchu. Pas un de ces messieurs et dames ne s’est soucié de la jeune femme présumée victime, sauf pour la soupçonner de participer à un complot, ce concept débile mais accessible à l’électeur nubile. Toute la camarilla des éléphants et éléphantes du PS n’a cessé de déplorer une arrestation frauduleuse, des images choquantes d’un des maîtres du monde ficelé comme un vulgaire vaurien. La gauche caviar se ridiculisait ainsi doublement, montrant d’abord le peu de cas que la bourgeoisie française fait du témoignage d’une « femme de ménage », confortant ensuite l’omerta imposée par le clan DSK depuis des lustres sur le comportement équivoque et odieux du personnage ».

Je fus un des rares non supporters du politicien bourgeois DSK à souligner le 20 mai quand même l’ignominie des conditions de son arrestation par la « belle justice bourgeoise US » (toujours sur le forum de Libé) : «4 jours de taule après plus de 30 heures d'interrogatoires sans dormir, +un demi-milliard de caution (in ex old french money) + 23 patates (tjrs en old francs) par mois pour que des fainéants vigiles privés te veillent jusque dans tes chiottes... Très modérée la détention préventive! Sauf pour Demorand et moi, si nous avions été à la place du PN car financièrement nous eussions justifié une détention prolongée extrêmement longue comme des milliers et des milliers... Qu'elle est belle la justice US et exemplaire! ».

Drôlement ficelé le bonhomme, ajoutai-je ! « Humainement on pouvait être content pour lui (un type pris dans les filets c'est jamais beau à voir) mais il sera surveillé jusque dans ses chiottes. L'acte a été répugnant, mais ce spectacle de la justice bourgeoise ne l'était pas moins avec des "hommes de robe" en civils... tous semblaient être des mafiosos d'un film noir d'Hollywood. Les sommes mises dans la balance sont en outre phénoménales. En plus, suprême humiliation, DSK + son épouse doivent payer leur propre surveillance par une société privée (garde armé) - = Chicago années 1930 (à quand les mêmes gangs en France?) - Mais conclusion: si c'était vous ou moi l'agresseur? Eh bé on aurait croupi le restant de nos jours comme des milliers et des milliers qui y sont encore ».

Déjà je pouvais assurer pourtant, avec mon flair de classe, que DSK serait acquitté avec un entourage aussi « choisi » : « Le général DSK est à la tête d'une armée d'avocats, d'enquêteurs et de brouilleurs de piste. Il a le pognon et la stratégie pour lui. Depuis le début ses complices de la mafia PS conchient la vulgaire femme de chambre. Aux States d'autres s'occupent de la faire passer pour une salope et une malade. Hier on a inventé un logement réservé aux malades du sida (s'inquiétait-on à ce point des possibles retombées pour le prédateur?). A suivre nombre d'autres ragots humiliants pour la jeune femme qui ne dispose pas d'un soutien massif… ». Le 22 mai j’ajoutais : « . l'ampleur de la culpabilité de DSK on s'en fout, qu'il soit acquitté (ce qui est plus que probable avec l'avocat des truands gagnant-gagnant), la principale révélation (estompée par l'agitation féministe gogol) est que l'ensemble de l'appareil élitaire du PS (notables femmes avec, Ségo, Aubry, Guigou) ne s'est pas un instant soucié de solidarité féminine ni avec cette femme en tant que prolétaire à la merci du chômage ».

Sous les lazzis du public dans les divers forums, les J.Lang, BHL, E. Guigou et autres JFKahn tentèrent une marche arrière après leurs coucheries de classes dominantes : « Le plus sidérant ne fut pas le fait divers mais le soutien immédiat de l'élite bourgeoise rose à son challenger aux turpitudes bien connues (et ces hâbleurs veulent qu'on les adoube), et vous allez voir que avec son fric et son armada d'avocats il va s'en sortir comme le footballeur assassin et le président d'Israël, violeur toujours en liberté. Vous allez voir que la justice bourgeoise US vaut bien la mafia française équivalente... Pot de fer contre pot de terre! » (19 mai) ; ou encore : « LE PLUS CYNIQUE DANS CE FAIT DIVERS N'EST PAS LA PAROLE BAFOUEE de la victime, une femme de chambre (on a l'habitude en haut lieu de considérer les prolétaires, hommes ou femmes, comme de la merde à voter), mais que tout l'appareil d'un parti bourgeois comme le PS (femmes comprises) aient considéré que la première victime était leur caïd électoral! Réflexe de classe dominante! ».

Puis le bonheur allait être totale pour l’élire rose pétrie de caviar : LA FEMME DE MENAGE ETAIT BIEN UNE SALE PUTE ! Et si ducon DSK viole une pute c’est pas un viol, toc ! CQFD !

Lors de la seconde séquence du premier épisode l’ensemble de la presse bourgeoise avait étalé sa lâcheté et servilité en proclamant urbi et orbi que les journalistes n’étaient pas les seuls à connaître toutes les turpitudes de l’obsédé DSK, que tout le monde savait… Hue sur le baudet la meute des ex-adulateurs strausskahnisés. Aubrystes, hollandistes et post-strausskhaniens se dépêchèrent dans la foulée d’oublier leur mentor et d’entrer en conciliabules pour les candidatures de traverses et autres ambitions perverses.

Divine révélation du double jeu de la pute qui réconciliait les élites strausskanesques avec leur morgue pleine ! Quoiqu’un bonheur de déboule jamais seul… Manque de pot ces « primaires » étaient aussitôt contrariées par l’annonce de cette libération conditionnée (et congestionnée) du challenger possible sauveur de la gauche anti-sarkozienne radicale… quoique juste après la nomination de Miss Lagarde au poste envié du FMI. A se demander si pareil deuxième complot n’avait pas été ourdi pour ridiculiser un peu plus le parti bourgeois fonctionnaire caviardé de son principal poulain interlope.

En bout de course (à la fin du deuxième épisode donc) un habitant de New York interviewé me rejoignait hier dans un article du Monde : « Comme il était facile de le prévoir, le dilemme n'est plus de savoir si DSK est coupable ou non d'une agression sexuelle mais de prouver que la victime ne mérite aucune considération. Bientôt on fera gober aux thuriféraires de l'ex futur candidat à la présidence que cette immigrée guinéenne devrait s'estimer heureuse qu'un aussi noble personnage ait eu, l'espace d'un instant, un faible pour ses charmes exotiques ! ».

UN COUPABLE IDEAL DE « CLASSE » ?

Cire-pompe du pouvoir bourgeois et petit télégraphiste blanc de la mouvance « DSK PRESIDENT /HE CAN», BHL exultait lors du prétendu blanchiment de DSK d’autant qu’il lui avait apporté son total soutien, yeux fermés le 15 mai (ce monsieur est un bureaucrate du pouvoir puisqu’il est membre honoraire du conseil de surveillance du Monde). Il s’élève lyriquement contre le « robespierrisme US » de cette affaire qui a humilié son ami de 25 ans, et qui n’a rien à voir avec l’affaire Dreyfus mais : « …ce que je crois, en revanche, c’est qu’elle a fait apparaître une variante inédite de la phrase de Maurice Barrès devenue : « que X, en l’occurrence Dominique Strauss-Kahn, soit coupable, je le déduis, non de sa race, mais de sa classe ». Et ce que je crois c’est que cet énoncé, couplé avec la transformation terroriste de l’« individu » Strauss-Kahn en un « suspect » promis à la guillotine médiatique, a suffi à alimenter, puis à faire tourner à plein régime, la mécanique fatale. Mais rendre la parole aux humbles est une chose, La considérer, cette parole, comme parole d’évangile en est une autre – qui peut être source de nouvelles et terribles injustices ».

Tout à son mépris pour les « humbles » (l’olibrius ne tient pas à avoir d’ennuis avec ses trois femmes de chambre), BHL ignore volontairement les comportements et addictions bien connues de l’individu en question. Fâcheux et peu probant pour sa défense pérorante de l’intégrité-respect-honneur et autres présomptions d’innocence perverse bourgeoise.

Pourtant tout dans le comportement de DSK depuis 20 ans dénote aussi la morgue et le mépris bourgeois pour les « humbles » de la même manière que son colistier Sarkozy étrangement applaudi à tout rompre par la mafia royale du monde entier lors du louche mariage princier sur le rocher drogué de Monaco. BHL persiste dans la même morgue que le principal parti de la gauche caviar au début et lors de la seconde manche de l’épisode scandaleux : ils défendent leur classe. Les pauvres, les prolos, les femmes de chambre sont forcément maqués, téléphonent à des amis dealers et se permettent d’espérer être indemnisés s’ils sont violentés par un bourgeois. Sont forcément louches les pauvres !

Selon les révélations-supputations du New York Times, aussi farfelues et contradictoires que les affabulations antérieures du premier épisode le 15 mai, c’est "moins d’un jour" après le viol dont elle assure avoir été victime que la femme de ménage du Sofitel aurait commis son premier faux pas, en téléphonant à un détenu condamné pour trafic de drogue. Avec lui, elle aurait "évoqué les possibles bénéfices qu’elle pourrait tirer de poursuites" contre Dominique Strauss-Khan. Ce coup de fil – enregistré par la police - ne prouve rien quant à la réalité ou l’inexistence d’un complot de la CIA ou des RG fran,çais, et s’il révèle qu’elle n’est pas une « bonne musulmane », il démontre pour nous pauvres damnés qu’elle a les pieds sur terre et souhaitait légitimement être indemnisée comme quiconque est victime d’agression. Par « hasard » le procureur Cyrus Vance et Raymond Kelly, le chef du New York Police Department (NYPD,) auraient eu connaissance de cet étrange coup de fil "il y a seulement une quinzaine de jours" (Selon France2, la conversation enregistrée était en peul, ce qui pourrait expliquer ce délai). En effet, ce n’est pas Nafissatou Diallo - pourtant témoin clé d’un dossier explosif - qui était sur écoutes mais le détenu qu’elle a contacté (qui serait son deuxième mari) (c’est du lourd), arrêté quelques temps plus tôt, en possession de 180 kilos de marijuana. Et qui était en prison… avec un portable !!!? Les flics voyeurs et écouteurs auraient aussitôt transmis ce tuyau à leurs collègues de l’"équipe DSK". Et comme tout le monde écoute tout le monde, le flic français de service transmettait régulièrement depuis son poste de sous-chef au Sofitel à la cellule de renseignement de l’Elysée. Pas terrible comme scénario pour un remake hollywoodien !

LE COMPLOT ETAIT LA FABRIQUE DES SONDAGES FAVORABLES A CE SARKO BIS

Croyez-vous un seul instant que le programme du PS et l’alchimique DSK allaient illusionner électoralement longtemps (avec ou sans le scandale inattendu) en vue de résoudre le chômage avec leurs promesses anti-sarkoziennes mais aussi sarkoziennes de plus de sécurité policière, la défense des 35 heures et une promesse d’embauche massive dans la fonction publique ?

La première victime du scandale est bien sûr le clan de la gauche porcherie:
- 1) pendant deux ans le groupe industriel Nouvel-Obs + 20 minutes nous avait instrumentalisé son opinion avec le slogan "DSK favori"

- 2) à peine le fait divers connu, tous les béni-oui-oui (députés et journalistes) de l'ancienne gauche caviar se sont précipités pour laisser entendre que leur "pote" avait eu affaire à une salope, donc à un "complot"! L’épilogue judiciaire plaide génialement en leur honorable faveur de possédants possédés par la présomption du pouvoir innocent les mains pleines.

Les sondages commandités refleurissent comme avant le premier épisode du scandale. DSK retrouve son vaste réseau d’amis de papy Jean Daniel (co-promoteur des 13 pages nunuches du sidérant Hessl) à Julien Dray: 20 minutes, cet organe populiste de l'appareil PS ne tarit pas de louanges ! Le Nouvel Obs qui commanditait depuis 2 ans des sondages réguliers, renoue avec son style chatoyant: pourquoi DSK est le candidat préféré des français? Le Point avec l’élégant BHL s'indigne à nouveau qu'on se soit permis d’identifier un tel « séducteur » (au physique athlétique et à l’œil vif) à un sinistre violeur d’hôtel de passe ! Le Canard enchaîné et Marianne, deux organes chauvins sans tête, prêchent la retenue bienséante pour la gauche bizarre. « L'expansion », machin des retraités dorés, salue la virginité retrouvée du grand argentier d'Etat. L'Huma, tenue aux couilles par le groupe Lagardère, prêche la décence républicaine, Bové et Mélenchon vantent l’arbre vert de la vie. Morne épilogue. L'ensemble de la classe bourgeoise prend fait et cause pour un brillant pervers au-dessus du droit commun contre une sale bonne femme noire, forcément demi-pute, prolétaire sans papier et blanchisseuse des petits trafics d’immigrés ces bandits émigrés (qui voulurent exploiter un riche parvenu français). Cet homme à la dignité juridique recouvrée, si louangé par devers ses pairs, ne devrait faire également qu’une bouchée judiciaire de cette triste jeunette perverse de Banon qui l’accuse d’obscénités incroyables pour un homme de sa stature.

Et si DSK n’avait pas manipulé toute cette histoire, hein ? Comme Mitterrand lors de l’affaire de l’Observatoire, pour se faire passer pour une victime d’un complot sarkozien ? Un viol maquillé pour se faire éjecter du FMI qui ne voulait pas le laisser faire carrière en France, hein… Pour déjouer les « complots » de la droite contre la gauche chevaleresque et libidineuse qui a des solutions à la crise capitaliste ? Libre-échangisme développé, reconversion des chômeurs en fonctionnaires, vente de petites culottes grecques, etc. Après avoir assuré sa complice, Madame Dialo d’un poste sécurisé au Club Med à proximité de son castel au Maroc, il aurait accepté courageusement de poser pour des photos osées de lui menotté, pas rasé et tenu en laisse par deux gros cops newyorkais afin, tel Jean Valjean, afin de retrouver, via une calèche d’Air France, l’admiration de la petite Cosette autrement nommée Marianne, cette urne vertueuse envahie par son sperme rédempteur du capitalisme en crise.

Laissons de côté un conte qui a viré au cauchemar. L’affaire DSK/Dialo n’est pas un opaque Cleartream bis dont on ne saura jamais les tenants et aboutissants. Pas de conspiration sophistiquée ni complot machiavélique, cette navrante histoire se décrypte assez clairement d’elle-même, sordide et minable.

Les choses ne sont nullement dithyrambiques et renvoient à la personnalité trouble de DSK, assez représentatif du personnel politique de la bourgeoisie décadente : jouisseur et indiscipliné : « L'incroyable fait divers révèle a posteriori les réelles fragilités d'un candidat et de son dispositif présidentiel. Trop de goût pour la jouissance et le risque. Une confiance en sa bonne fortune frôlant presque l'amoralité. Et, enfin, un entourage excusant toutes ses faiblesses. Même si la justice américaine le blanchit, l'épisode aura poussé DSK à un examen médical, révélant le squelette sous le costume ».

(Affaire DSK : enquête de personnalité par Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin Article paru dans l'édition du Le Monde du 03.07.11).

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