PAGES PROLETARIENNES

mercredi 19 janvier 2011

Tunisie : Désespoir et mensonge, et après ?



Jasmin en arabe est un composé de deux termes qui signifient désespoir et mensonge, juste résumé du sentiment des masses tunisiennes pour l’instant, dont la joie a fait plaisir à voir, comme ces jeunes filles tunisiennes sans voile et juchées sur les épaules de leurs copains manifestant (pied de nez à tout l’obscurantisme moyen oriental). La joie n’a pas été virtuelle mais elle pourrait être écourtée par de bien concrètes déceptions si ne surgissent pas des organismes politiques de classe pour « muscler » et servir de guide à la pensée émancipatrice.

REVOLUTION TWITTER ?

On nage en pleine wèbitude, navrantitude, hébétitude... qu'est-ce qu'on vous prend pour des cons et comme vous aimez cela! Les médias prêtent à internet des vertus qu'ils ne peuvent plus refiler aux élections financières de la république des avocats! Ce serait à mourir de rire si l'insurrection de la misère n'avait pas entrainé tant de morts et tant d'illusions sur la "liberté" à l'occidentale. Franchement si les infos du net ont abouti à cette misérable révolution de palais où le peuple tunisien est toujours aussi méprisé, ficelé dans le drapeau national, pour que trois gugusses d'une présumée opposition aient figuré sur des strapontins gouvernemtaux, c'est se moquer des suicidés et des massacrés!
Que les « réseaux » du web aient servi à faire transiter l’information et à encourager les manifestations, nul ne le conteste, mais l’exercice de la protestation ne pouvait pas rester virtuel. Il a bien fallu défiler dans les rues et aller s’en prendre aux symboles concrets du pouvoir. De plus pour qu’un mouvement social s’affirme, il n’est pas possible de rester assis devant son clavier. Rien ne peut remplacer les AG physiques. Rien ne peut remplacer de réels comités et organismes de la lutte. Ce rien c’est cette hystérique et universelle exaltation d’internet ! Qui n’empiète pas fondamentalement sur les prérogatives du pouvoir. Cette auto-congratulation des milliers de blogueurs anonymes est conforme à la mystification américaine "fleurie" qui a pris les devants pour déminer toute réelle extension de la lutte du point de vue prolétarien en arguant de cette merveilleuse plante, moins jolie que le jasmin (et certes très puante), la démocratie occidentale. La lutte contre les dictatures ne serait plus que l’observation du spectateur attendri devant son écran d’ordinateur, doté d’une étonnante colère virtuelle, d’une mobilisation virtuelle, d’une volonté de changement virtuelle. Amusez-vous sur internet, le pouvoir s’occupe du reste. Cela me rappelle la réponse à ma question des gogos en France après mai 1981 :
- L’élection de Mitterrand vous a apporté quoi ?
- Les radios libres !
J’en ris encore de ces misérables bobos qui nous prennent toujours pour des cons. La chaîne de télé Al-Jazeera est du même type. Le très chic Le Monde a salué comme exemplaire la propagande pourtant perverse de cette chaîne : « Al-Jazeera n'a pas raté son rendez-vous avec l'Histoire. La télévision qatarie, qui pourfend depuis sa création les abus des autocrates du Maghreb et du Machrek, a été à la pointe de la couverture médiatique de la première révolution populaire du monde arabe. Dans des conditions hostiles, puisque le régime Ben Ali avait décrété ses journalistes persona non grata, la chaîne d'information continue, en s'appuyant sur les nouveaux médias du Web 2.0 et en leur offrant sa force de frappe inégalée, est parvenue à accompagner la montée en puissance du soulèvement tunisien. Et c'est ainsi, vendredi 14 janvier, en fin d'après-midi, que Houeida a vu apparaître sur Al-Jazira l'information qui enflammait le tout-Tunis depuis quelques minutes : Ben Ali est parti. "Ça a été un grand bonheur, dit le Tunisien Mhamed Krichen, l'un des présentateurs vedettes de la chaîne panarabe, cible favorite des officines de l'ancien régime, qui était justement ce soir-là sur le plateau, à Doha. Si j'avais été en vacances ou absent ce jour-là, je m'en serais voulu toute la vie ».

On en aurait presque les larmes aux yeux si tout cela n’était pas manipulation, manipulation intéressée pour l’après Ben Ali. Taoufik Ben Brik, journaliste et opposant tunisien interviewé par Boris Manenti lundi 17 janvier a bien levé le voile de cette manipulation : « Avant le départ de Ben Ali, la chaîne Al-Jazeera a commencé à prendre la place de la chaîne nationale TV7 tant décriée. Depuis le début des événements de Sidi Bouzid, Al-Jazeera a choisi de ne diffuser les messages de ceux qui croient au compromis, ceux qui sont des propagandistes liés à Ben Ali. Depuis le 14 janvier, la chaîne s'est placée sur l'échiquier politique, elle est devenue un mastodonte du quatrième pouvoir. Al-Jazeera est le Vanity Fair du monde arabe : tout le monde la suit, tout le monde veut y passer. Mais la chaîne fait le tri et ne choisit que les collabos du gouvernement de solidarité nationale. Al-Jazeera est maintenant comme un char américain avec sur son dos une opposition politique qui n'a aucun ancrage en Tunisie. La chaîne ne présente comme opposition que des islamistes, les collabos de ce gouvernement et ceux qui acceptent la mouvance intégriste. Tous ceux qui bataillent depuis des années, qui ont porté la résistance, qui ont bataillé de l'intérieur sont écartés. L'opposante de la première heure à Ben Ali, Om Zied, a par exemple été tout de suite écartée. J'ai simplement une question : cette opposition est-elle représentative de Mohamed Bouazizi qui s'est immolé à Sidi Bouzid ? Est-elle représentative des martyrs de Kasserine ? Est-elle représentative des paysans, des syndicalistes, des poètes, des journalistes, des chômeurs diplômés ou non ? Al-Jazeera fait de la désinformation. La horde des correspondants d'Al-Jazeera fait de la désinformation alléchante. Ils affirment que le gendre de Ben Ali a été attrapé, mais en réalité non. Ils affirment que des étrangers viennent pour liquider des membres du gouvernement, mais il s'agit simplement de chasseurs Suédois. Al-Jazeera lance de nombreuses rumeurs pour créer un brouillard sur l'information. Elle affirme que le chaos règne sur la Tunisie et appelle les gens à rester dans leur maison, mais ce n'est que du vent ! La chaîne installe un climat de peur. Les services des renseignements mis en place par Ben Ali continuent d'opérer. On a coupé la tête, mais le canard court encore. Le système Ben Ali est aujourd'hui resplendissant. Les PPP - parti unique, police, pègre - sont encore là. Nos communications téléphoniques sont filtrées et sur écoute. Sur Facebook, la page de ma femme, Azza Zarrad, a été piratée. Le piratage des pages continue pour les membres les plus actifs qui continuent de dire "No passaran". Depuis le 14 janvier, il y a d'ailleurs une baisse énorme de l'activité des Facebookers. Les leaders numériques sortent du virtuel pour aller sur le terrain et réclamer une part du gâteau. Ici, tout le monde a senti l'odeur du cadavre du gouvernement tunisien ».

LA PRISE EN MAIN DE LA SITUATION SOUS CONTROLE US

Les troubles sociaux qui secouent la Tunisie depuis près de 15 jours ont fait entre 60 et 100 morts. Le département d'Etat américain avait déjà convoqué la veille (le jeudi 13) l'ambassadeur de Tunisie, Mohamed Salah Tekaya, pour lui exprimer son inquiétude et demander le respect des libertés individuelles, selon la langue de bois occidentale consacrée.
Le gouvernement US avait déjà téléphoné immédiatement, début janvier, aux caciques de l’armée tunisienne pour éjecter le plus vite possible le fusible Ben Ali. Ce dernier s’est enfui dans la province d'Arabie Saoudite sunnite. La bourgeoisie US finance l'islamisme sunnite dans le monde. Sans coup férir la bourgeoisie US a lâché sa carte Ben Ali, carte usée. Il avait été formé par la CIA avec pour mission de tenir la Tunisie et surtout d'apporter un soutien aux palestiniens du Fatah, pour contrer le Hamas et le Hezbollah(Iran) ; cette stratégie qui n'a pas donné les fruits escomptés. La ministre de la guerre, Mme Clinton a eu peur d’un trop grand dérapage dans la répression qui pouvait entraîner des dégâts collatéraux, tout particulièrement pour "les autocraties" voisines soutenues par « l’administration » Obama.
Le problème avec le monde arabo/musulman – armée de réserve de chômeurs pour l’occident - est qu'il est difficile à maîtriser avec les seules forces islamistes car Allah ne fait rien pour réduire le chômage. Immédiatement, lors de la fameuse journée du 14 janvier (fuite de Ben Ali) la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé le gouvernement tunisien à oeuvrer à une "solution pacifique" pour faire cesser les troubles sociaux qui secouent le pays, dans une interview à la chaîne al-Arabiya basée à Dubaï. Elle a appelé surtout Tunis à "se concentrer sur la création d'emplois pour les jeunes" : « Nous sommes inquiets quant aux troubles et à l'instabilité" qui touche la Tunisie, a déclaré Mme Clinton dans cette interview diffusée mardi soir, en se disant également préoccupée par "la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires"."Nous ne prenons pas partie, mais nous espérons qu'il y aura une solution pacifique. Et j'espère que le gouvernement tunisien pourra trouver une telle solution", a-t-elle ajouté ». Charmant conseil à l’usine tunisienne de sous traitement de soutifs !
Le gouvernement intérimaire tunisien cherche encore les solutions et va continuer à voir ses ministres fantoches dévaler les escaliers à la renverse chaque jour parce que c’est un gouvernement de faux-cul parce que c’est un gouvernement d’héritiers hypocrites de la dictature Ben Ali, parce que c’est un gouvernement qui protège encore les tueurs de la police, etc. Au cours de l’épisode suivant de la mascarade successorale, le président par intérim Foued Mebazaa et le Premier ministre Mohammed Ghannouchi ont démissionné du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), qui a régné sans partage pendant 23 ans sur la vie politique tunisienne. Dans le même temps, le RCD a renchéri pour tenter de sauver ses meubles et ses affiches, en annonçant, dans un communiqué, avoir radié de ses rangs l'ex-président Ben Ali. Ben dis donc ! Le syndicat gouvernemental, présenté aussi mensongèrement par Le Monde comme un acteur principal de la « révolution de jasmin » a invoqué les protestations de sa « base » pour retirer ses ministrables. Ben dis donc !

Des questions graves sont posées et n’ont pas de réponse dans le black out actuel sur le niveau de réflexion politique des prolétaires tunisiens et de la jeunesse. On m’objectera que c’est faux qu’il y a surabondance d’infos. C’est vrai mais justement parce que cela permet de noyer les vraies questions :
1-Pourquoi les grandes puissances se fichent-elles qu’il n'existe aucun gouvernement de type démocratique en Afrique, et pas seulement en Tunisie?
2-Pourquoi la presse française qui n'en finit plus de faire ses unes sur "La révolution de Jasmin" n'a t elle rien dit depuis l'été 2010 alors que la déliquescence du régime s'accélérait (un rappel: Ben Ali est malade d'un cancer et ne gouvernait plus, ça se savait)?
3-Pourquoi aucun commentateur n'explique que c'est l'armée qui a renversé Ben Ali après une « suggestion » américaine? Petite révolution de palais par la grande muette pas par le peuple hurlant sa colère. Ce n’est pas un peuple insurgé qui a occupé le palais mais l’armée bourgeoise qui est venue empêcher sa mise à sac !
4-Pourquoi mentir chaque jour en glorifiant une possible démocratie fleurant bon le jasmin ? A-t-on jamais vu une dictature policière devenir une démocratie à l'occidentale en 60 jours ou six mois? Aucun journaliste n'envisage d'autre hypothèse, il suffit pourtant de regarder le long cheminement de l'Irak et la Côte d’Ivoire pour savoir qu'on ne s’oriente pas vers une démocratie parlementaire qui n'existe nulle part dans le monde Arabe, et qui surtout est rendue impossible par la crise systémique. Bref, toutes ces réactions journalistiques sans recul ni analyses et teintées d'eurocentrisme triomphant, nous gavent.

LES PAUVRES MYSTIFICATIONS DES REACTIONNAIRES GAUCHISTES

Nos gauchistes nationaux sont les premiers chantres d’une protubérante mais fallacieuse nouvelle révolution fleurie, un peu comme ce Jean Nullard, historien de la Révolution française qui a été convié, toujours dans l’Immonde journal bourgeois grand bobo, à étaler ses niaises comparaisons historiques. Pauvres gauchistes, rangés des mitraillettes guévaristes, ils ne sont plus que les fervents défenseurs de la démocratie électorale des avocats. Mais, ils ont, en lisière de secte, leurs radicaux genre bolcheviques imaginaires. Un certain Yanick Toutain fantasmant un inéluctable nouvel Octobre 17 est certain d’avoir enchanté les « masses arabes » avec son programme léninien relooké anti-fasciste de salon exhumé (ce pitre a recopié Anweiler et Broué dans le texte):

1° Il faut disloquer TOUT l’APPAREIL JURIDIQUE, ECONOMIQUE, REPRESSIF du socialo-fascisme Ben Alisme.
2° Il faut en FINIR avec les ELECTIONS. Depuis la Commune de Paris – noyée dans le sang – la bourgeoisie a tenté de TUER le principe de REVOCABILITE. Les élections sont incompatibles avec le contrôle des élus. La bourgeoisie veut un système avec DELAI non révocable pour pouvoir CORROMPRE.
3° IL NE FAUT AUCUN DELAI pour AFFIRMER LA VOLONTE POPULAIRE
Il faut donc que les Tunisiens de plus de 14 ans se GROUPENT LIBREMENT par groupes de 25 ayant des options provisoirement identiques et désignent un DELEGUE REVOCABLE.
Ce délégué est un délégué de base. 25 délégués de base se choisissent et désignent un délégué de conseil (qui représente 625 personnes en étant contrôlés par ses 25 délégués de base)
25 délégués de conseil ===> un delégué député (15 000 délégateurs)25 délégués députés ===>> un délégué national. C’est ce que j’écrivais hier avant la chute
vendredi 14 janvier 2011 A Tunis, c’est la révolution africaine qui commence, c’est la révolution mondiale anti-capitaliste, IL FAUT D’URGENCE LA DELEGATION GENERALE REVOCABLE. Le dictateur socialo-fasciste Ben Ali va peut-être balayé d’ici ce soir – vendredi 14 janvier 2011. Si ce n’est pas le cas, ce sera dans les jours qui viennent.
La seule question, le seul critère c’est l’ORGANISATION par la BASE.
Ils sont des dizaines de milliers face au leader socialo-fasciste de l’Internationale Socialiste. Ils sont des dizaines de milliers face à un pouvoir sur le point de se DISLOQUER !
(…) Il faut d’urgence 300 000 délégués de base ! Il faut que 7,5 millions de Tunisiens de plus de 14 ans se groupent par 25 pour désigner le meilleur d’entre eux.
IL FAUT 12 000 DÉLÉGUÉS DE CONSEIL révocables à tout moment (chacun représentant 625 Tunisiens). IL FAUT que ces délégués de conseil, par 25, désignent 480 DÉLÉGUÉS-députés.(chaque délégué-député représente 15000 délégateurs de base et peut être révoqué à tout moment par ses 24 délégués de conseil.) IL FAUT UN GOUVERNEMENT PROVISOIRE RÉVOCABLE !!! IL FAUT UN GOUVERNEMENT DE 19 DELEGUES NATIONAUX ! Ce sont 25 délégués députés qui peuvent désigner un délégué national révocable à tout moment. Chaque délégué national représente donc 390 000 Tunisiens ».

AH Ah Ah Ah….
La révolution n'a même pas commencé qu’un bouffon gauchiste, qu'un promoteur, un syndicaliste et un moitié diplômé nous parlent de la défendre! Défendre quoi? Des élections de merde où vous n'aurez que le choix entre Ghannouchi le vieux benaliste et Ghannouchi l'obscurantiste de Londres?

Qu'est-ce qu'une révolution?

C'est le renversement de la bourgeoisie par le prolétariat + la dissolution de l'armée et de la police + l'armement du prolétariat+ l'appel à imiter dans les autres pays. L’auto-organisation des masses suit naturellement sans les décomptes et projections ridicules du petit Toutain. Rien de tout cela en ce moment en Tunisie mais des intellos qui attendent un petit moustachu genre Walesa, et qui promettent la lune avec les élections, pas de grèves, pas de Conseils ouvriers mais un vieux syndicat d'Etat qui tente de se refaire une façade, des comités de quartiers ridicules avec des bouts de bois... et certains qui veulent encore prétendre sauvegarder une révolution qui n'a pas eu lieu. Parce que la classe ouvrière est trop faible dans ce pays et engluée dans le drapeau national.
Les manifestants sont en train de se faire niquer en beauté doublement, une première fois avec la provocation dans la continuité de cette merde "d'union nationale" (avec le jeu trouble de l'UGTT) et une deuxième fois, qui va devenir l'alternative pour les arriérés: en laissant les islamistes prendre la tête de leurs manifestations. Si vous n'êtes pas capables de virer un Sadok Chourou de la tête de vos manifs, vous deviendrez la risée du monde entier et ne venez pas vous plaindre par après si une dictature musulmaniaque succède à la mafia Traboulsi-Ben Ali! A Paris les délirants islaminguants vont être aussi tolérés à dessein par Sarko et Delanoë: alors que les pyjamas barbus et leurs bigotes étaient absents des précédentes protestations, ils vont faire leur retour en force avec leurs cris nationalistes et antisémites, sauf si on est capable de leur faire barrage et de leur rentrer dedans pour bien montrer qu'ils ne sont pas les défenseurs ni des ouvriers ni des pauvres, mais des promesses d'Allah pour réduire le chômage à la fin des temps. La rue en France ne doit pas être laissée aux futurs oppresseurs du peuple tunisien mais affirmer la solidarité de classe avec le prolétariat tunisien qui ne contentera pas lui des promesses éternelles des musiciens d’Allah. Pour l’heure la menace islamiste est un peu comme la menace de la blonde Le Pen, une farce qui n’intéresse ni n’amuse les tunisiens.
La bourgeoisie tunisienne prépare par contre, à terme,, en lien avec les bourgeoisies occidentales, cette fausse opposition électorale classique, gauche contre droite, gérants repentis de l’Etat benaliste + les partis oppositionnels bariolés contre les tenants de l’obscurantisme « propre » !

A suivre….


POST SCRIPTUM : un addenda sur la religion me paraît nécessaire. La religion reste en arrière fond et pèse comme facteur d’arriération non seulement sur le prolétariat de ces pays mais en ce qu’elle entretient un capitalisme arriéré semi-colonialiste. La religion musulmane a conditionné une absence totale de découvertes scientifiques modernes dans l’aire géographique arabe. La politique se fout pourtant de la science officielle et de la religion. L’exemple de la lutte du peuple tunisien sous beaucoup d’aspects montre que la réaction islamiste a peu de chance de s’imposer contrairement à l’Iran, au grand regret de la Sainte Alliance capitaliste ! (mais à condition de se relier à la lutte de classes des pays riches, où hélas le prolétariat fait figure encore de privilégié). Et de toute façon, désormais l’Occident rattrape l’Orient, les sciences sont surtout vouées à des découvertes… destructives et aliénantes ! Néanmoins, vu la prégnance de l’idéologie religieuse, sponsorisée par le capitalisme, on n’échappera pas dans l’époque qui vient à des confrontations politiques ouvertes contre l’obscurantisme religieux, avec pour drapeau : le prolétariat n’a ni patrie ni religion !
Il n’en a pas toujours été ainsi. Du VIIème au XIème siècle, il n’y pas incompatibilité avec les sciences dans le monde arabo-musulman, bien que le plus grand mathématicien et astronome de son époque, Omar Khayyam, commence vers la fin de cette période à manifester par ses écrits à quel point les dévôts de l'islam lui tapent sur le système. Après lui, les sciences islamiques déclinent peu à peu pour ne plus renaître. La contestation des religieux non plus. Après le XIe siècle, il serait injuste de ne pas citer Averroes (1126-1198), mais là encore, il a surtout "ré-exploité" Aristote. On lui doit d'avoir expliqué le fonctionnement de l'œil. Mais cette civilisation a lentement replongé dans l'obscurantisme avant que l'occident ne prenne le relais du progrès scientifique. Pour certains, il reste que le Coran est un "grand ouvrage scientifique". Tout y est ... même la mécanique quantique ! L’aire arabe n’a pas stagné, elle a régressé, pas seulement à cause de la colonisation. Toute religion puissante dans une aire géographique a tendance à museler la recherche. Les années où le Christianisme a été le plus puissant en Europe correspondent à la période de plus fort obscurantisme au même endroit. Les années récentes aux USA, où des pressions religieuses font qu'on enseigne au même niveau des théories scientifiques et des croyances datant de 4000 ans, sont du même genre. L'Islam n’est pas plus condamnable dans ce domaine que les autres religions actuellement bien connues. La seule différence, c'est l'"usure" de l'Islam, comme il y a une usure du Christianisme. La première ne date que de 1400 ans en gros, la seconde de 2000. La science durant le Christianisme de l'An 1400, c'est assez ténébreux...
« Expliquer toute chose par Dieu, cela revient à couper court à toute question, à réprimer toute curiosité intellectuelle, à étouffer tout progrès scientifique. On n'est guère avancé en disant que la merveilleuse variété et l'impressionnante complexité des organismes vivants sont un miracle. C'est encore moins une explication scientifique... » (Ibn Warraq). « La charia ne reflète que les conditions sociales et économiques des premiers abbassides et on l'a conservée sans tenir compte des développements ultérieurs de la société. ...aussi longtemps que nous penserons que le Coran est éternellement vrai et qu'il apporte une réponse à tous les problèmes du monde moderne, il n'y aura aucun progrès. Les principes contenus dans le Coran sont antithétiques au progrès moral ». « Le plus nocif des legs de Muhammad est peut-être d'avoir soutenu que le Coran est la parole même de Dieu, vraie à jamais, faisant ainsi obstacle à tout progrès intellectuel et oblitérant tout espoir de liberté de pensée qui seuls permettraient à l'islam d'entrer dans le XXIème siècle » . (Ibn Warraq / Pourquoi je ne suis pas musulman / 1999)

5 commentaires:

  1. Bravo, excellent article,
    et vous rejoignez mes analyses et mes vieilles dénonciations
    du pitre Rouillan dans mon journal Le prolétariat universel
    (proletariatuniversel.blogspot.com).
    Avec les bouleversements
    sociaux qui ne vont pas tarder à marquer la réaction de
    classe du prolétariat, il faut s'attendre à ce que les
    classes dominantes préparent de nouveaux attentats terroristes
    contre la lutte politique ouverte des exploités; ce sera une
    des dernières roues de secours avec la répression, car
    ni syndicats ni partis ne sont plus des barrages fiables.
    Jean-Louis
    Roche

    Bonjour
    La réponse
    à ce qui précède a donné lieu à un
    article consultable au lien suivant
    :
    http://monsyte.blogspot.com/2008/11/rouillan-le-proltariat-la-bourgeoisie.html
    Merci
    (J'ai
    placé le lien sous forme cliquable ci-dessus)

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  2. Naturellement, le contenu de ce qui précède n'est pas de moi .... Ce fut un commentaire que j'avais validé, signé de Jean-Louis Roche.
    A une époque où il n'éprouvais pas cet étrange besoin de me cracher dessus.
    Nous avions eu quelques échanges ensuite. J'avais publié un article entier pour lui répondre.

    samedi 1 novembre 2008
    Rouillan, le prolétariat, la bourgeoisie, la révolution,les provocateurs : une réponse constructive à l'aimable réponse de Jean Louis Roche

    (le lecteur peut cliquer pour le lire.)
    Mon texte se terminait (absolument sans aucune ironie par
    ===
    Quiconque consommant PLUS que ces 820 euros par mois devrait donc être considéré comme un exploiteur.

    C'est ce que font les égalitaristes en rangeant cette classe aspiratrice de plus-value dans les limites de la classe formoise.

    J'espère que ce débat vous paraîtra être le débat crucial pour la construction des 6 révolutions qui viennent (au moins pour les 3 révolutions sociales, au sens du schéma de la révolution permanente de Léon Trotsky)

    Salutations égalitaristes révolutionnaires.
    ===
    A la suite de quoi, 40 jours plus tard, une nouvelle réponse de Jean-Louis Roche apparut en commentaire :
    1 commentaires:

    JEAN-LOUIS ROCHE a dit…

    Salut Yanick,

    je viens de lire avec un grand retard votre réponse, désolé.
    Trois remarques simplement:
    - sur la notion de prolétariat, très classique et restrictive chez moi vous pouvez lire mon dernier article 'crépuscule'... et la défense par Marx de la notion specifique de prolétariat,
    - je ne suis pas 'égalitariste' cette notion rousseauiste stupide n'existe même pas dans la nature (et l'égalité n'est pas un concept marxiste); je pense que vous le savez sinon vous ne vous seriez pas moqué avec vos salutations finales,
    - ce n'est pas le salaire ou son niveau qui permettent de juger de l'appartenance d'un indiidu à une classe, ou à des concepts révolutionnaires.

    Enfin une quatrième réflexion concernant le terrorisme, après notre pertinence commune en 2008, les givrés de la Bande à Coupat ont bien servi de punching-ball (je les ai dénoncé dans mon livre The end) et en Grèce en ce moment, la bourgeoisie utilise sciemment une bande de petits cons marginaux adeptes de la "gâchette" dite subversive pour contrôler totalement la situation.
    Bien cordialement

    jean-louis Roche
    mardi 8 décembre 2009 09:10:00 HNEC

    ==
    J'avais laissé à ce commentateur le temps de s'informer un peu plus avant sur ce qu'était le marxisme et la plus-value dans les textes classiques (le niveau de salaire comme le niveau des profits a bien évidemment , un lien direct avec la quantité de "plus-value classique" transférée").
    Je jugeais stérile la façon qu'avait Jean-Louis Roche de traiter de "égalitariste stupide" celui qu'il avait complimenté 40 jours plus tôt.
    Quant au néo-marxisme et au post-marxisme dont les concepts sont nos boussoles, il est évident que la volonté que semble être celle de Jean-Louis Roche de PROTEGER les salaires de privilégiés de ceux qui consomment plus que le PIB mondial moyen... l'empêche non seulement de pouvoir le comprendre, mais même de faire l'effort de s'informer.
    On peut comprendre sa volonté de salir le peuple tunisien quand celui-ci commence à envisager de pouvoir consommer (de façon égalitariste) 500 dinars par mois...
    Cela ne peut que choquer le club des "ennemis du rousseauisme" dont il revendique l'appartenance..
    Je ne me sens pas concerné par Rousseau. Il m'a toujours énervé : les hypocrites faisant le contraire de leurs prétendus solutions sociales m'exaspèrent...
    Et j'ai toujours adoré .... lire Voltaire !!!

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  3. Si un autre égalitariste ne s'en charge pas .... je tenterai de toucer le temps de rappeler à Jean-Louis Roche quelles sont les leçons de l'histoire et quelles sont les tragiques issues pour les peuples qui ont commis l'erreur d'écouter de tels conseils dénigrant - sans aucune proposition applicable - émis par tous les "Jean-Louis Roche" de l'histoire.
    C'est dommage.... Un savoir tel que le sien restructuré dans une perspective et un projet libéral égalitariste aurait été le bienvenu dans le combat actuel.
    Mais s'il préfère cracher sur ceux qui tentent de faire admettre l'urgence de nouvelles et urgente "THESES D'AVRIL" pour le peuple tunisien... en particulier pour tout ce qui concerne la question de la "délégation générale révocable" - y inclus celle d'un GOUVERNEMENT PROVISOIRE formé de délégués nationaux révocables à tout moment..., la question de l'auto-défense populaire, de la fraternisation et de la dissolution des corps répressifs; et des mesures égalitaristes urgentes pour ce qui concerne à la fois l'approvisionnement et le redémarrage de l'économie...
    S'il préfère continuer à produire de l'ironie sans jamais proposer quoi que ce soit d'applicable à Tunis... qu'il continue néanmoins dans la seule activité contrète positive qui a été la sienne dans le texte ci-dessus : le fait de faire HONNETEMENT des citations.
    Il est trop rare de rencontrer des adversaires citant sans tronquer, ni triturer les propos de l'autre pour que nous ne manquions pas de le signaler. Le lecteur de Jean-Louis Roche aura - au moins - la possibilité de se faire un avis en connaissance de cause.
    Cela aussi, est une pratique du libéral égalitarisme.

    Les textes en rapport avec les analyses ci-dessus sont trop nombreux pour être mentionnés ici.
    On donnera celui contenant le sommaire des 25 textes de la campagne contre l'Internationale Socialiste.

    jeudi 20 janvier 2011


    Les 25 textes de la campagne dénonçant l'appartenance du socialo-fasciste Ben Ali à l'Internationale Socialiste (textes du 12 janvier au 20 janvier 2011) A BAS L'INTERNATIONALE SOCIALO-FASCISTE ! VIREZ CETTE ORGANISATON DE L'AFRIQUE !
    ainsi que l'autre texte publié hier. Un texte expliquant les raisons pour lesquelles il avait été politiquement juste de prendre une position DEFENDRE LAURENT GBAGBO (sans soutien politique) du 16 décembre 2010 au 13 janvier 2011....et pourquoi il était maintenant nécessaire de revenir à une position similaire (non identique) à celle précédant la tentative de putsch de Ouattara ONUCI.
    On retrouve ces mêmes débats sur la délégation générale révocable qui semblent ne pas être accessibles à Jean-Louis Roche.

    jeudi 20 janvier 2011
    Ni Gbagbo, ni Ouattara, Le Peuple ! délégation générale révocable ! Il faut 2,5 millions de délégués pour un gouvernement provisoire ! En soutenant le tyran Ben Ali et en poignardant le peuple tunisien, Laurent Gbagbo et Alain Toussaint se sont suicidés politiquement ! Il faut chasser l'Internationale Socialiste Hors d'Afrique !

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  4. Non indifférence aux arrivistes déclassés!

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