« Le marxisme est une conception révolutionnaire du monde qui doit toujours lutter pour des connaissances nouvelles, qui ne hait rien autant que la pétrification dans des formes valables dans le passé et qui conserve le meilleur de sa force vivante dans le cliquetis d'armes spirituel de l'auto-critique et dans les foudres et éclairs de l'histoire ». Rosa Luxemburg
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vendredi 16 juillet 2010
L’argent de la vieille et le VRP de l’Elysée
Prolétaires en vacances, éteignez la télé, laissez de côté les intox des infos, reposez-vous, distrayez-vous. L’épopée triste à mourir de cette pauvre milliardaire diminuée - flouée de tous côtés, dévalisée par ses larbins et son photographe parasite, ponctionnée par tous les partis français de gauche et de droite, de Lellouche à Mitterrand – nous fait pitié. Nous, le prolétariat opprimé et méprisé qu’est-ce qu’on se fiche des conflits d’intérêts, ces embrouilles des profiteurs ministres dont on ne sait jamais les aboutissants ! Qu’est-ce qu’on se fiche des histoires d’évasion fiscale ! Même notre redresseur de tort James Bond, alias Sean Connery, a été mis en examen ! Plus personne en qui avoir confiance, ni espion anti-communiste, ni espion communiste ! Les agités du bonnet électeurs de la gauche caviar ou des bobos verts qui s’agitent sur les blogs et les post, criant à l’injustice, vomissant leur haine contre le « nain Sarko » font tout sauf de la politique, éructent des litanies pathologiques de jaloux et Martine Aubry est minable.
DES SCANDALES PARTOUT QUI N’EMPECHENT PAS LA BOURGEOISIE DE GOUVERNER
La gauche bourgeoise, qui ne veut surtout pas du pouvoir en ce moment (dixit la patate chaude des retraites) fait bruisser partout que le gouvernement Sarkozy pourrait sauter « grâce aux scandales » et plein de petits chiens blogueurs aboient contre cette « ordure » de Sarkozy.
Sarkozy tomber ? Remplacé par qui ? Personne ne lève le doigt actuellement en France. On crie, on s’agite mais il n’y a aucune proposition alternative. Les syndicats sont très sages, c’est pourquoi l’hyperprésident les a remerciés lors de sa conférence en tête à tête avec le journaliste le plus petit de France.
Alors levons le nez vers ailleurs.
Un exemple vient à l'esprit, celui de l'Italie, où le sentiment « antipolitique » et les imprécations contre « la caste » politicienne continue de dominer plus d'une décennie après que le scandale « Tangentopoli » - autrement plus sérieux - a emporté les grands partis politiques traditionnels. Berlusconi règne sans partage.
Rappelez-vous les scandales au début de l’année dernière en Angleterre. L'onde de choc du scandale des notes de frais des députés britanniques n'en finissait pas d'ébranler Westminster.
Le salaire officiel des députés aux Communes est fixé à 64 766 livres par an, un montant comparable à celui des autres grands pays démocratiques. Cette somme confortable est néanmoins inférieure à la rémunération de certains hauts fonctionnaires ou cadres supérieurs. Plutôt que d'augmenter ce salaire - une décision toujours délicate vis-à-vis de l'électorat - un système complémentaire a été discrètement mis en place dans les années 1980 pour permettre le remboursement des frais professionnels. Ce tour de passe-passe a permis d'aligner la rémunération globale sur des fonctions de rang et de prestige équivalents dans les secteurs public et privé. La principale astuce a consisté à rembourser les frais relatifs au maintien d'une résidence secondaire dans la circonscription d'élection. En pratique, les députés étaient allés plus loin et ont souvent traité les possibilités de remboursement comme un véritable complément de salaire. L'utilisation de l'ensemble de l'enveloppe leur permettait d'élever leur rémunération globale à 104 000 livres par mois avant impôts. Ce secret de polichinelle, largement accepté par la classe politique au-delà des clivages partisans, s'est transformé en bombe à retardement avec l'entrée en vigueur du « Freedom of Information Act », une loi votée par les travaillistes pour permettre un plus large accès des citoyens aux documents administratifs. Résultat : l'électeur peut prendre connaissance des factures remboursées et s'informer ainsi du train de vie de son député et de la part qu'il fait supporter à la collectivité. Le quotidien conservateur Daily Telegraph a ainsi pu distiller petit à petit le détail des notes de frais individuelles. Ces révélations vont de l'explosif - double facturation, plus-values immobilières, voire fraude fiscale - à l'anecdotique - frais de bouche, rénovation de salles de bain, chauffeurs mobilisés pour se rendre à des matches de football - en passant par le grotesque - la palme étant de ce point de vue remportée par les locations de films pornographiques visionnés par le propre mari de la ministre de l'intérieur.
Le discrédit de l’oligarchie bourgeoise vite surmonté. Au-delà même de l'examen des cas individuels, c'est toute la collectivité des parlementaires qui est apparue discréditée. Celle-ci a violé l'esprit et parfois le contenu des règles qu'elle s'était elle-même fixée. Tout le problème réside précisément dans l'ambiguïté fondamentale du système - de jure un simple remboursement des frais personnels engagés localement et plus ou moins liés à l'exercice des fonctions officielles, de facto un véritable complément de salaire dont beaucoup disposaient à leur guise. La colère des électeurs blogueurs, en pleine récession, s'est exprimée avec une violence plus violente qu’en France face à l’affaire Bettencourt. Hués par le public sur les plateaux de télévision, traités de « menteurs » et de « voleurs » sur les marchés du dimanche, les hommes politiques étaient soumis à la vindicte populaire. Partout fût souligné l'écart entre la rémunération des parlementaires et le salaire médian des Britanniques (25 100 livres annuels). Aggravé par le désamour vis-à-vis du New Labour au pouvoir, ce climat général a conduit à montrer du doigt les hommes politiques comme une caste de profiteurs. Comme en France à l’heure actuelle le bipartisme droite/gauche hurla au danger du triomphe des partis populistes et du xénophobe BNP. Gordon Brown, à cause aussi d’un mépris trop affiché pour une « vieille électrice », y a perdu sa place de Premier ministre, pas de quoi fouetter un chat. La bourgeoisie britannique reste exemplaire et la plus subtile du monde. Cameron a succédé au grossier Gordon Brown, avec cette manière bien particulière de l’oligarchie britannique de rejouer perpétuellement un simulacre de lutte des classes sur la scène politique.
LA FRANCE EST TOUJOURS UN CAS PARTICULIERD’une certaine façon, c’est un même type de scandale qui frappe en France, mais il est beaucoup moins grave car il ne touche qu’un ministre et personne, dans les basses classes, n’est horrifié par le financement louche et généreux des partis bourgeois dominants. Les parlementaires sont relativement épargnés et la gauche n’est pas au pouvoir. On peut présumer que les scandales britanniques ont servi à virer le parti travailliste inapte en temps de crise à jouer vraiment les durs de l’intérêt national. En France, l’UMP fait très bien le « sale boulot » laissant les caciques du parti caviar chanter l’Internationale et défiler le 1er mai. Il n’y a pas vraiment d’inquiétude pour le pouvoir qui ne suivra pas les injonctions du rigolo esseulé Julien Dray qui en appelle à la dissolution du parle-ment.
Dans l’ensemble, l’affaire Bettencourt en France pose trop de questions pour l’instant pour qu’il soit possible d’y voir clair, un peu comme au moment de l’affaire Cleartream où rien n’a été élucidé. Il est évident qu’il s’agit de « conflits d’intérêts » politiques parmi les fractions bourgeoises. Il est aussi évident que les autres fractions (des gaullistes derrière Villepin au PS) ne tiennent pas à faire tomber le gouvernement Sarkozy qui se tape trop bien le « sale boulot » (la réforme des retraites, véritable scandale contre la classe ouvrière). On peut présumer qu’il s’agit d’une bagarre pour un meilleur partage du gâteau en vue d’un jeu de chaises musicales (cf. la leçon de conduite que veulent donner à l’hyperprésident Sarkozy par les Juppé, Raffarin et Villepin).
A côté des histoires de conflits d’intérêts et de détournement de l’argent de la vieille riche (3ème fortune de France) les éclaboussures ont un aspect positif : elles remettent sur la table que les élections démocratiques sont totalement truquées par l’argent : les partis politiques dominants doivent être généreusement financés de toutes les manières possibles pour se partager le pouvoir. Sarkozy a été élu tout simplement parce qu’il a touché le plus gros magot ; mais cela tout le monde le savait. Cela devrait suffire à accroitre le nombre d’abstentionnistes chez les ouvriers (69% la dernière fois !). Mesurant en permanence le danger de perte de crédibilité totale de la mystification parlementaire, les divers clans de la bourgeoisie font chacun appel à la morale, et la morale est : attention de ne pas favoriser le FN ! Le corrompu Julien Dray, désormais minus au PS, vieux complice de Mitterrand, se hasarde à prédire que la corruption trop exhibée ouvrirait la porte à la revanche sociale en septembre. Quel plaisantin ! Les scandales financiers n’opèrent pratiquement pas sur la levée de la révolte sociale. Ce n’est pas le collier de la reine qui a entrainé la révolution française mais la faim au ventre.
GOUVERNER PAR LES SCANDALES ET 280 PARTIS
Malgré une prestation passable de l’hyperprésident lundi 12 juillet pour promettre une République irréprochable avec un plaidoyer contre l’argent « malsain » (il est blanc comme son Woerth) personne ne doute que le gouvernement a organisé les «fuites» dans les journaux des procès-verbaux d’audition qui lui étaient favorables. Commission d’enquête sur mesure avec juge acheté comme Courroye, le gouvernement n’est pas déstabilisé. En faisant inculper les aigrefins qui entourent la pauvre milliardaire il a botté en touche plaçant les scandales au niveau du fait divers. La maison Bettencourt (L’Oréal pétainiste) est une source ininterrompue de pognon pour alimenter tout le monde. Si ce n’était que l’UMP qui avait été financé, mais tous les leaders des autres de Kouchner à Lellouche ont été dîner à la table des Bettencourt (on ne nous a encore rien confirmé pour les bonzes Thibault et Chérèque)
Sont arrosés des partis politiques inconnus, souvent dédiés à une seule personne, ne comptant dans la plupart des cas qu’une poignée - voire pas du tout - d’adhérents. Les « fuites » ont mis en lumière des microformations, dont la désormais célèbre Association de soutien à l’action d’Eric Woerth, destinataire d’un chèque de 7 500 euros signé par l’héritière de l’Oréal. Mais le parti du ministre du Travail, localisé dans l’Oise, est loin d’être un cas unique : nombre de ministres ou de députés ont leur propre structure. C’est le cas de Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au Logement, qui vient de donner naissance à l’Association de soutien à l’action de Benoist Apparu, mais aussi de Valérie Pécresse (Changer, c’est possible), Rama Yade (Agir pour Colombes), Laurent Wauquiez (Nouvel Oxygène), Christian Estrosi (Alliance Alpes-Méditerranée) ou encore François Fillon (France 9). Chez les députés, Franck Riester, ex-directeur de la campagne UMP des régionales, ou Jean-François Lamour, ex-ministre des Sports, ont fait de même. Une inflation qui explique que la France compte désormais quelque 280 partis. Cette floraison de formations croupions qui remonte à quelques années s’accompagne de quelques suspicions. Dont celle de Daniel Lebègue, président de l’ONG Transparency : «Ces micropartis qui n’existent pas réellement, avec un nom différent du parti auquel ils appartiennent, sont contraires à la loi. C’est un moyen de contourner les règles du financement privé.» Pour limiter le financement privé de la vie politique (et les risques de collusion afférents), la loi plafonne à 7 500 euros par an les dons des personnes physiques à une organisation. En revanche, rien n’empêche un donateur généreux de multiplier les dons en les adressant à plusieurs partis satellites. L’affaire Bettencourt en a donné une illustration. Les écoutes du majordome ont révélé que l’héritière de l’Oréal avait signé en mars quatre chèques en faveur de l’UMP : un pour l’association de financement du parti, deux pour Valérie Pécresse et un pour Eric Woerth. En 2007, dans le cadre de la présidentielle, l’UMP avait pu compter sur l’association de soutien de Nicolas Sarkozy, parti dont le seul objet était de recueillir des dons en «parallèle» avant de les faire remonter vers l’association de financement de la campagne (lire ci-dessus).
La France a montré son ridicule (commercial/culturel/industriel) au niveau international avec une équipe de football minable, individualiste, avec des comportements de voyous riches tout à fait à l’image des patrons/voyous, des chefs de service pervers narcissique de F.Telecom qui poussent au suicide des prolétaires pressurés. Lors de sa prestation télévisée sur mesure, le chef de l’Etat a versé une larme sur la « souffrance » en France et pour confirmer sa compassion il nous a dit qu’il en est désormais le « chef d’équipe ». Cela nous consolera peut-être de savoir qu’un marchand de tapis a remplacé le charbonnier Domench. En tout cas notre VRP a été incapable de répondre à la question la plus percutante de Pujadas : « entre 55 ans et 62 ans, ils ne trouvent plus de boulot ».
La réponse la voici : en effet, et c’est pourquoi on ne va plus leur offrir une pré-retraite mais les pousser à la rue, sans ressources ! ET çà, pour nous les millions de prolétaires c’est beaucoup plus grave que la façon dont ils se pillent des sommes astronomiques entre eux.
Beaucoup plus grave, oui.
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