PAGES PROLETARIENNES

lundi 5 avril 2010



Lettre d’Athènes




En descendant de l’avion, je m’attendais à découvrir le nouveau visage touristique de la Grèce : scènes d’émeutes, casseurs cagoulés, « guérilla urbaine » opposant jeunes et forces de police suite à une bavure policière ou grappes de manifestants débordant une grève nationale officielle et proprette de ces enculés de syndicalistes. Rien de tout cela. Mon but restait le nouveau musée de l'Acropole, que nous avions trouvé encore fermé les fois précédentes. Heureusement il est maintenant ouvert du mardi au dimanche, de 8 h à 20 h et le prix d'ouverture est minime : 1 euro ! (ça va augmenter avec la crise).



(Le lecteur peu intéressé par mon reportage touristique peut sauter immédiatement dans la partie politique clairement délimitée plus bas).



Le musée s'étend sur trois étages, il est très vaste, très bien conçu avec vue permanente sur l'acropole. On y trouve évidemment une boutique (deux en fait) et une cafétéria. Un point qui peut être gênant : toutes les explications sont en grec et en anglais, donc si vous ne parlez que le français ... On peut maintenant voir de près les Caryatides qui ne sont plus derrière une vitre (il en reste une au British Museum) et les vedettes de l'ancien musée. L'étage le plus impressionnant est le 3ème, celui du Parthénon. Sur tout le périmètre du rectangle du troisième étage sont reconstituées les sculptures du Parthénon. Pour ce qui est de la frise, 90% est au British Museum, quelques petits morceaux en France ou en Allemagne, un tout petit pourcentage est sur place. Les copies en plâtre des sculptures manquantes appellent immanquablement l'idée suivante : messieurs les anglais, rendez les sculptures emportées par lord Elgin ! Il faut savoir que c'est sans doute en France grâce au Louvre qu'on trouve le plus de sculptures grecques expatriées, devant le British Museum et les musées allemands; nous aussi avons donc des pièces qu'on pourrait imaginer revoir en Grèce mais c'est vrai pour toutes les civilisations. Ce dimanche il y avait beaucoup de monde aux alentours du musée et dans Plaka, malgré un temps très couvert. Le restaurant où nous sommes retournés (scolarchio yerani) dans Plaka était vraiment envahi à toute heure, les serveurs ont dû passer une bonne journée ! On a observé une fois de plus le ballet entre les vendeurs à la sauvette, noirs, et la police; je trouve qu'il y a de plus en plus de vendeurs de ce genre principalement autour de Monastiraki. Pauvres gens exploités, africains pour vendre des faux sacs, asiatiques pour des cochonneries en plastique qu'on écrase par terre ou autres babioles. Ma pauvre femme disparue, Anouke, aurait tant voulu visiter la Grèce, pensé-je laconiquement, avant de poursuivre mon chemin, mais qui n’est pas le même, sans imagination et purement salarial, des sectes maximalistes, comme le lecteur le verra, tracé mais émollient comme leur théorie résiduelle de la lutte des classes confondues.



Ce qui marque tout de suite à Athènes, c’est le coté « vieux » ! Et je ne dis pas cela uniquement par rapport aux monuments et aux vestiges, mais également parce qu’une bonne partie de la ville tombe en ruine, et que du coup, vous avez toujours l’impression qu’il vient d’y avoir un séisme. Depuis quelques années, de nombreux travaux de rénovation ont été entrepris. Il n’est donc pas rare de tomber en plein chantier, ou de prendre un métro tout neuf, comme de descendre dans une station toute vieille. L’aéroport est également neuf, et a été refait il n’y a pas longtemps. Au niveau sécurité, pas grand chose à craindre, sauf la police ; il y a des policiers partout, pire qu’à New-York. Les animaux sont vache sacrée : il y a des chiens errants partout, qui vous suivent régulièrement. Pourquoi ? Parce que là bas, tuer un chien vous vaudra plus d’années de prison que si vous tuez un homme, donc… A réfléchir à deux fois avant de leur mettre un coup de pied. Enfin, la pollution : elle est toujours présente, certes, surtout lorsqu’il fait chaud. Athènes est une ville sympathique, mais que une semaine suffit pour en faire le tour. Si vous souhaitez communiquer, sachez qu’il y a énormément de cabines et de cybercafés, le meilleur étant celui près de la place Victoria ; c’est dans celui-ci que je suis tombé, effaré sur le tract de la FICCI concernant la Grèce et sur le site du CCI.
Le seul reproche que je ferai, c’est que les athéniens ne sont pas globalement super sympathiques. Très blasés vu le nombre de touristes qu’ils voient défiler, ils feront rarement l’effort de vous aider ou de vous comprendre, même si bien sûr, il ne faut pas généraliser, et qu’il y a des exceptions. Il ne faut pas non plus croire que les athéniens sont méchants, en fait, ils s’en foutent, tout simplement.



N’étant pas un touriste des monuments ni touriste en politique, cet aperçu du pays ne masquait pas pour moi que la Grèce est en train de payer son intégration bloc euroépen au prix fort. Creusant le déficit par une inflation des dépenses publiques, la Grèce a vécu à crédit depuis plusieurs années. La crise a labouré le sol grec avec une modernité galopante. Tandis que les salaires se maintenaient à un niveau modeste (on parlait des « 600 euros » pour désigner ceux qui reçoivent leur premier salaire), les prix se sont envolés : la restauration et l’hôtellerie rejoignent les niveaux de l’Europe de l’ouest, ce qui nuit au fond du porte monnaie grec, le tourisme confronté à la concurrence d’autres destinations méditerranéennes telles la Turquie ou la Tunisie. Tout fout le camp, le tourisme mais aussi les capitaux et les diplômes. Comme dans les autres pays du sud de l’Europe, mais bien sûr comme au nord, les diplômes sont de plus en plus dépréciés, et cette perte de valeur vient là aussi d’abord interroger les enfants de la petite bourgeoisie, qui n’en reviennent pas encore que le « monde du travail » ne les accueille plus à bras ouverts. La Grèce se couvre de banalités sociales, le chômage redevient la donnée centrale même pour les jeunes, contraints de rester plus longtemps chez leurs parents. D’où la fascination pour la fonction publique ou les emplois parapublics. Mais là on découvre de bien étranges procédés : listes d’attente, favoritisme… La corruption touche l’ensemble du corps social, de la classe ouvrière (surtout immigrée…) aux monastères du Mont Athos. Mais excusez-moi je m’avance déjà un peu trop pour l’essentiel de mon propos politique qui va certainement vous choquer, ou en tout cas hérisser les derniers militants mohicans. On n’en finirait pas avec les curiosités de la Grèce. La droite conservatrice au pouvoir a balancé le policier qui a tiré sur le jeune lycéen en 2008 en prétextant qu’il avait été recruté sous la gauche au pouvoir. La gestion des incendies de forêt d’Août 2007, et la mort de plus de 70 personnes prisonnières du feu n’ont pas révélé les magouilles immobilières que tout le monde connaissait en Grèce.



VENONS-EN A L’ANALYSE POLITIQUE DE LA SITUATION



La Grèce n’était plus cependant jusqu’à la veille de 2010 un pays pauvre. En moins de dix ans, elle était passée du statut de pays d’émigration à celui de pays d’immigration, ce qui fait tout de suite plus classe. Les étrangers représentent plus de 8% de la population totale et un pourcentage plus important encore parmi la classe ouvrière (comme je l’ai déjà rappelé dans mes articles antérieurs). Les travaux manuels non spécialisés sont strictement exécutés par des étrangers (la cueillette des olives, les travaux des chantiers de construction, la plonge dans les restaurants). Parmi ces étrangers, les Albanais sont de loin les plus nombreux, dans les campagnes comme dans les villes. Au début, ils étaient mal payés et vivaient dans des conditions lamentables, puis cela s’était amélioré jusqu’en 2008, mais avec le sursaut de la crise ils sont à nouveau appauvris. Nombreux à s’installer désormais avec femmes et enfants, pour tenter de s’établir durablement en Grèce, les albanais sont à nouveau montrés du doigt, avec la remontée des sentiments xénophobes quand les médias ont exhibés des « immigrés » pris à Athènes en train de piller les vitrines lors des émeutes successives depuis 2008 ; même si des « immigrés » pris la main dans le sac ne sont pas forcément des prolétaires albanais, lesquels sont intégrés dans le marché du travail, mais soit des prolétaires Kurdes soit des prolétaires Pakistanais et du Bengla Desh, en situation précaire, on voudra bien considérer que leur préoccupation première est de manger ; et que nous agirions de même dans leur situation.



Au plan politique, les deux grands clans de droite (famille Karamanlis) et de gauche (famille Papandréou) comme Darty&Réal jadis ou Jacob/Delafon, continueront à alterner au pouvoir pendant des siècles, comme leurs confrères oligarchiques européens, sans que cela n’empêche la terre de tourner et de se réchauffer. Accessoirement, ces deux fleuves politiciens sont alimentés par une nuée de petites rivières couleur pourpre bobo ou couleur noire anars libéraux. La fausse crise du bipartisme tolère toujours un espace disponible à la « gauche de la gauche », qui lui est réservée, comme dans tous les autres pays. Artistiquement divisée dans ses deux composantes principales, le Parti Communiste Grec (KKE) et la Coalition de la Gauche Radicale (SYRIZA), auxquelles il convient d’ajouter une extrême-gauche fragmentée et électoralement marginale mais remuante en termes d’agités militants (et bien implantée dans les fonds baptismaux de la jeunesse moyenne : les facs), la gauche et le gauchisme grecs présentent la particularité de rester éloignée de la mouvance social-démocrate du fait de la persistance d’un parti néostalinien, comparable à Die Linke d’Outre Rhin, le KKE (bien nommé !) qui est sans doute le parti le plus ouvertement néostalinien d’Europe ; d’un sectarisme et d’un dogmatisme jamais pris en défaut, il est influent jusque dans les rangs des employés petits bourgeois et des inénarrables enseignants. Contrairement au cas français où les gauchistes se sont rangés de voitures après 68 en devenant de braves électeurs du PS, le marais politique grec a gardé toutes ses vieilles habitudes et ses vieux routiers de la gauche bourgeoise, mi-éternels opposants, mi-élus locaux pour les diverses cogestions institutionnelles. La Coalition SYRIZA regroupe le parti Synaspismos (Coalition de gauche, issue de deux scissions du PC, en 1968 et en 1990) et diverses organisations d’extrême-gauche (qui vont du maoïsme et du trotskisme aux socialistes de gauche). Implantée essentiellement dans les couches « éduquées », bénéficiant d’un fort vote djeun, elle a vu son audience s’élargir à partir de 2005, lorsque, après une longue lutte interne, la gauche de Synaspismos a réussi à prendre le contrôle du parti et à imposer une ligne de refus des alliances de « centre-gauche » et des velléités de participation à des gouvernements dirigés par le PASOK. Mais on laissera de côté tous ces politiciens, aussi vains et vides de surrenchère sociale que nos Besancenot-Mélenchon-Buffet-Bové, pour se pencher maintenant sur l’essentiel de la particularité de la Grèce qui a échappé à nos radoteurs professionnels d’un milieu maximaliste atteint par une grave maladie gériatrique : l’Alzheimer prolétarien ; une maladie qui provoque la perte de contact avec la réalité et où vous ne reconnaissez plus vos proches, prenant cause et partie pour le premier petit bourgeois venu, pourtant complètement étranger à votre famille d’origine.



Le 3 mars 2010 RI reprend un article du 5 février de sa propre presse qui traduit le même article dans toutes les langues imaginables, article qui aurait « parfaitement anticipé » ce qui allait se dérouler les 10 et 24 février : « des journées de grève suivies massivement par une classe ouvrière qui ne veut plus subir les violentes attaques de l’Etat avec des syndicats qui manœuvrent pour diviser les ouvriers et stériliser le mécontentement grandissant ». Ouf ! une phrase que n’importe quel gauchiste grec ne pourrait rejeter car représentative de la messe de « gauche radicale »[1] ! Et après chacun est rentré chez soi boire son ouzo. Ce rédacteur du CCI non encore exclu nous décrit alors la situation grecque comme « une sorte de test pour la bourgeoisie européenne et même mondiale. De nombreux Etats vont devoir dans les mois qui viennent mener les mêmes attaques frontales que l’Etat grec contre les conditions de vie de la classe ouvrière. Si les mesures d’austérité drastiques passent dans ce pays, cela servira de test positif pour sonner le coup d’envoi à toute une série d’attaques à travers le monde »[2]. Les mesures passent depuis et on peut donc en conclure que la bourgeoisie a encore les mains libres avec cette pauvre classe ouvrière, pourtant si diffuse et si absente comme telle au milieu des défilés syndicaux et des chahuts d’étudiants helléniques. L’originalité de l’analyse repose sur la répétition depuis 50 ans du même schéma de ce qu’ils croient avoir compris du « machiavélisme » de la bourgeoisie mondiale : « C’est pourquoi les bourgeoisies française et allemande, en particulier, apportent leur savoir-faire en terme d’encadrement de la classe ouvrière. Ils aident le gouvernement de Papandréou à quadriller le terrain en faisant monter au créneau les syndicats. Ceux-ci, en prenant les devants et en organisant des journées d’action, espèrent parvenir à canaliser le mécontentement grandissant ». On croyait avoir surtout retenu que la bagarre fût sérieuse entre fractions bourgeoises européennes et US pour se refiler la patate chaude, et qu’il n’y avait rien de nouveau ni à décrire ni à critiquer dans les balades syndicales. Pourtant, selon notre rédacteur britannique (non encore exclu), la révolution frappait à la porte de l’Acropole sur un air de sirtaki : « Le ministre du Travail, Andreas Lomberdos, a été contraint d’adresser une mise en garde à la bourgeoisie internationale. Il a affirmé que les mesures nécessaires dans les trois prochains mois, pour sortir de l’eau la dette nationale dans la crise qui menace de jeter la Grèce hors de la zone euro, pourraient entraîner une effusion de sang ». Wouah du sang ?



Comme n’importe quel organe syndical gauchiste, le CCI nous décrit une classe ouvrière thermomètre du degré des attaques : « Lors de ces deux derniers mois, les dockers ont été en grève ainsi que les travailleurs de Telecom, les éboueurs, les médecins, les infirmières, les enseignants des écoles maternelles et primaires, les chauffeurs de taxi, les ouvriers de la sidérurgie et les employés municipaux! A priori, toutes ces luttes semblent éclater chaque fois pour des raisons distinctes mais en réalité elles sont toutes des réponses aux attaques que l’Etat et le capital sont contraints de porter pour essayer de faire payer la crise aux travailleurs » ; et aussi les pompiers, etc. La description des attaques gouvernementales, comme même le PCF se contente de les décrire, ne recoupe pas la réalité ni des causes de la crise grecque ni de l’impossible riposte « de classe », mais j’en parlerai plus loin.



« Le fait que l’Etat est maintenant contraint de porter des attaques encore plus sévères contre une classe ouvrière déjà combative ( !!?) révèle la profondeur de la crise qui affecte la Grèce. Le ministre Lomberdos l’a précisé très clairement quand il a dit que ces mesures “ne peuvent être appliquées que de façon violente”. Cependant, ces attaques portées contre tous les secteurs ouvriers au même moment donnent à ces derniers une réelle possibilité de mener une lutte commune pour des revendications communes (lesquelles ?) ». « Si on examine attentivement ce que font les syndicats en Grèce, on peut voir que leurs actions ont pour objectif de maintenir les luttes divisées ». On le sait et alors ?



« …..ils savent que s’ils ne mettent pas en scène quelques actions il y a la possibilité que les travailleurs commencent à démasquer la comédie syndicale. Pour le moment les syndicats ont affiché leur visage radical, rompu le dialogue sur les plans d’avenir pour les retraites et prévu des grèves d’une à deux journées à des dates différentes. Les syndicats se sont montrés vraiment désireux que les travailleurs fassent des sacrifices mais maintenant ils doivent tenir compte de la réaction de la classe ouvrière » (mais quelle classe ouvrière ?)



« Ce qui est caractéristique de la situation en Grèce, c’est la prolifération de divers groupes armés qui bombardent des bâtiments publics, mais qui ne font qu’ajouter un peu plus de violence au spectacle habituel, tout en favorisant davantage de répression de la part de l’Etat. Ces groupes, aux noms exotiques comme la Conjuration des cellules du Feu, le Groupe de guérilla des terroristes ou de la Fraction nihiliste, n’offrent strictement rien comme perspective à la classe ouvrière ». Bon tout cela on connaît aussi, c’est vrai, c’est encore de l’anar bobo manipulé, ça fait partie du spectacle, de petit plus envoyé dans le décor de carnaval par les bourgeoisies riches aux bourgeoisies pauvres. C’est assez marginal chez la belle Hélène, un peu karchérisé en France ou à un niveau plus criminel en Russie…



Alors une fois qu’on a écarté les « provocateurs » payés par l’Etat, bouté dehors les méchants syndicats, on fait quoi ? Le projet du CCI est bon enfant, pas plus dérangeant qu’une banale réunion syndicale. Tout le subversif du CCI et l’enseignement à débiter à une classe ouvrière absente est contenu dans ce sermon digne de Dale Carnegie: « Les ouvriers ne peuvent construire leur solidarité de classe, prendre conscience de leur force et développer leur confiance en eux qu’à partir de leurs propres luttes, en développant leurs propres formes d’organisation, non en restant assis à la maison à regarder à la télévision des bombes placées par des gauchistes radicaux. Le bruit qui court à propos d’un meeting de masse de travailleurs discutant de la façon d’organiser leur propre lutte effraie plus la classe dirigeante que des milliers de bombes ». DD (5 février)



Après avoir été son poste de télévision, la Fraction interne du CCI (FICCI) assurait elle, le 9 mars : « Le prolétariat de Grèce nous montre le chemin ». Quel chemin ? Le même sentier que les vieilleries trade-unionistes de la maison mère CCI ou les mêmes conseils pour se faire des amis dans le prolétariat, avec en plus la dénonciation des « cachotteries de la bourgeoisie » sur ce qui se passe réellement, quand… comme le CCI, ils ne connaissent rien à la Grèce et à ce qui s’y passe réellement!



Les manifestations des couches moyennes sont traduites par « le prolétariat montre sa force » !? Luttes et grèves se multiplient… quand il ne se passe plus rien depuis des semaines. « Ces prolétaires montrent la voie à leurs frères de classe du monde entier » !? Après le chemin opaque, la tunnel sous la Manche ? Et je t’invente des expulsions manu-militari de « pontes syndicaux » et des affrontements « multiples » avec les forces de l’ordre du « gouvernement socialiste »… Tout est si exagéré et disproportionné que cela ressemble aux vieilles rêveries ultra-gauches des seventies d’un pur mouvement ouvrier se lavant de l’impureté syndicale d’un revers de manche, comme disait Ferrat Jean. Bien plus ridicule que le CCI, cette fraction lilliputienne autiste[3], engage à « l’unité des luttes », mais de qui et de quoi dans le capharnaum grec ? Et pour revendiquer quoi ? Cela n’est même pas soufflé. On en appelle « aux AG pour qu’elles réunissent le maximum d’ouvriers » !? Quelles AG à Athènes et avec quels ouvriers ?



C’est surtout avec l’attitude de donneurs de leçons que nos pelés tondus franco-québécois nous font pitié. Ils appellent les prolétaires, comme les nuages du ciel « à ne pas se faire d’illusions » ! Vous en connaissez beaucoup qui se font des illusions vous ? (parmi ces « cons » de prolétaires). Mais c’est surtout la maïeutique invraisemblable qui se parle à elle-même qui ridiculise le propos militant léninifiant : « Comme nos frères de classe en Grèce, nous devons refuser le sort que nous réserve le capitalisme (non mais !) et nous devons entrer en lutte massivement[4] (…) C’est ainsi que nous serons à même de prendre conscience du fait que le système est en pleine faillite, bla-bla-bla, que la seule force capable de le faire, c’est nous le prolétariat international ». Il y a cette double hypocrisie où le maître (le militant) prend l’élève (les masses) par la main et où il fait semblant de se rendre compte que le capitalisme est en faillite – le type il met les pieds dans la rivière en même temps que l’enfant et il dit « nous nous rendons compte que nous avons les pieds mouillés » ! çà c’est de la dialectique ! Il y a surtout enfin ce « nous le prolétariat » qui signifie que les 4 bonhommes et demi qui ne se sont pas foulés à produire ce tract bancal sur internet sont, figurez-vous, l’avant-garde enveloppée dans le manteau des masses, sans que celles-ci, idiotes qu’elles sont, se rendent compte ce que renferme ce « nous », une fois décomposé. En tout cas, aucun projet politique clair ni de parti, ni d’alternative de société, n’apparaît, c’est du vent, c’est le vieux discours néo-syndicaliste du CCI d’il y a 25 ans ! Au musée Grévin du maximalisme, vous avez désormais sa fraction en cire, modèle 1985 – un mannequin qui tient plaqué contre son torse un vieux journal noir et blanc et qui a toutes les peines du monde à se débarrasser d’un paquet de tracts mités - et plus loin, en cire également, le grand frère « de classe » du CCI, modèle 2010 garanti, avec la tête du docteur Freud et les pieds palmés de Darwin.



UNE REVOLTE HETEROGENE DE LA PETITE BOURGEOISIE



Tout le tragique de la situation en Grèce réside, à mon sens - contrairement au batifolage théorique antique du milieu maximaliste étriqué et ringardisé pour le marxisme - dans une double contradiction : une classe ouvrière majoritairement immigrée et sans attache locale, et une petite bourgeoisie surprise d’être frappée de plein fouet par la crise systémique mondiale. Le jeune Alexis Grigoropoulos, qui a été tué dans les manifestations, avait un père cadre supérieur et une mère qui tenait une bijouterie. Ces couches dites moyennes ne se sentent pas vraiment attaquées mais « meurtries » certes mais seulement « menacées » ; c’est pourquoi la frange dite la plus excitée de leurs enfants intellectuels est séduite par un regain du terrorisme petit bourgeois, impulsif et immédiatiste.



La Grèce fournit plus un exemple de la difficulté de la lutte des classes à trouver une ligne de partage (dans la visqueuse mondialisation), ou à identifier l’ennemi, qu’un exemple aux prolétaires du monde entier, comme le croient les naïfs maximalistes mécanistes du CCI et leurs fractions croupions. Le mouvement social, hétérogène et sans parti de classe, est au pied du mur : à qui s’en prendre ? Le CCI et sa fraction externalisée vont-ils nous le dire ? La gestion du port du Pirée a été cédée à une entreprise chinoise, dans le cadre de la mondialisation anonyme et sans rivages ! L’angoisse des prolétaires grecs est accrue par l’attitude victimaire irresponsable de l’Etat grec[5] et le sentiment d’étrangeté qu’ils ressentent à la vision de l’agitation et du spectacle bigarré de « casseurs » mal définis, anarchistes bobos en partie instrumentalisés par des provocateurs et des jeunes des classes moyennes, surtout présentés comme un milieu interlope avec QG secret comme nos petits rigolos ultra-gauches de Tarnac.



La bourgeoisie européenne, avec Le Monde[6], a tenté de « particulariser » la crise grecque à travers ce délitement du corps social ajouté à une classe ouvrière faible et à une petite bourgeoisie pas encore dégrisée de ses rêves d’avenir. La Grèce « archaïque » n’était plus décrite que comme une annexe de la Camorra napolitaine : « grandes familles… qui se succèdent au pouvoir depuis des décennies » profitent du système et l’utilisent pour « arroser…une large partie de la population »[7]. Ainsi, la responsabilité de l’actuel gouvernement bourgeois grec dans la répercussion de la crise systémique ne renvoyait pas tant à sa politique, ou à la politique de tout Etat d’un pays improductif en général, qu’à sa faiblesse « mafieuse». S’il existe bien un archaïsme en Grèce, c’est le taux de travailleurs en dessous du seuil de pauvreté car il est le plus élevé de l’Union Européenne (14%). Le passif de l’archaïsme bourgeois est à mettre au compte, de 1996 à 2004, sur la dérégulation financière, les privatisations et la politique de taux intérêts élevés, pratiquée avec un zèle admirable par les gouvernements du socialiste « modernisateur » Costas Simitis, qui avait opéré une redistribution sans précédent en faveur des spéculateurs de la bourse, détenteurs d’actions et de bons du Trésor. La Grèce occupait ainsi, en 1997, le troisième rang parmi les pays de l’OCDE pour les inégalités, dépassée uniquement par le Mexique et la Nouvelle Zélande. Le revenu des 20% les plus riches de la population est supérieur de plus de six fois à celui des 20% les plus pauvres (contre un à trois au Danemark par exemple). Mais ce genre de stats, très usitées par les politiciens partout, n’explique rien, et ne fait que rallumer la jalousie en général qui branche la plupart des individus, obscurcit les configurations des classes sociales. Ce qui est à souligner est le discours répétitif et creux de l’intelligentsia gauchiste (comme partout en Europe) qui pleurniche sur la faiblesse des dépenses de santé et d’éducation[8]. En Grèce, et relayés par tous les trotskiens européens, les gauchistes déplorent « un invraisemblable univers fait d’entreprises spécialisées dans le soutien scolaire, de cours privés et d’établissements privés censés fournir des formations professionnelles, voire même des formations à prétention « universitaire » (qui) se substituent très largement à une éducation publique défaillante ». Mensonge enrobé ! En réalité les couches supérieures de la classe ouvrière, les enseignants en particulier – qui se perçoivent encore et surtout comme « couche moyenne » au-dessus de la « classe ouvrière immigrée » - vivent de la corruption du système, ne font pas sérieusement leur boulot, mais en profitent pour encaisser les dessous de table des cours particuliers ou la vente des bonnes notes[9]. Idem pour les médecins et divers spécialistes. La crise mondiale a bon dos quand, dans ce genre de pays improductif, les couches moyennes tirent encore les marrons du feu. Et hélas, il ne faut pas avoir peur de le constater, quand dans la partie immigrée de la classe ouvrière manuelle, le dessous de table devient de plus en plus la règle, « individualisant » les revenus comme même la hiérarchie capitaliste n’oserait pas l’établir (bien que cela y ressemble fortement dans les faits), on y perd non seulement son latin mais son grec.



La propagande bourgeoise joue sur plusieurs tableaux et gammes de musique d’ordinaire, et il est à regretter que le CCI qui, naguère se faisait un point d’honneur à strictement identifier les campagnes de mystification, tombe dedans comme une pauvre vierge, aujourd’hui suivi aussitôt par sa toute innocente fraction croupion. Quand, trois jours après avoir déploré la « spécificité mafieuse » grecque, le principal journal de l’oligarchie bcbg plonge dans la dramatisation avec sa « une » de l’édition du 13 décembre 2009 annonçant : « Social, jeunesse, banlieues : la France gagnée par l’inquiétude. La droite comme la gauche scrutent attentivement les événements de Grèce »[10] - le CCI emboîte à nouveau le pas sur « l’exemplarité de la lutte de classe en Grèce ».



De visu, on peut constater ce fort mécontentement de la population en général. Mais loin d’être cette lutte de classe rêvée par nos habituels maximalistes de la lutte revendicative-forcément-révolutionnaire, la grève générale grecque ne déborda rien, ni syndicats ni autorités gouvernementales, ce fût une grève « à la sicilienne ». Le syndicat GSEE ne croyait pas en ses propres revendications, comme le lui a dit ingénument dit en substance le patronat grec en février 2010, comme il ne croit ni à la nécessité, ni à l’efficacité de la grève, c’est son job para-étatique de la singer. Les syndicats planifient et organisent la grève générale par pure obligation institutionnelle et théâtrale, et celle-ci est destinée non pas à la classe ouvrière, mais au clientélisme électoral des différents groupes politiques, et par-dessus tout destinée à rassurer les gnomes d’Etat. Même les chantiers du travail au noir sont en grève. Les barbouzes des syndicats veillent au grain et font des rondes. Si on entend la moindre grue ou la moindre pioche, des hommes de main surgissent pour assurer « la grève générale ». Grève générale de corrompus pourrait-on dire. Ce ne serait pas tout à fait juste, mais pas tout à fait faux. La société grecque baigne dans la corruption, ce qui ne veut pas dire que cela fonctionne ainsi dans les grandes métropoles industrielles.



LA GRECE MAILLON FAIBLE OU VOIE DE GARAGE DE LA MISERE?



Malgré les manifestations nombreuses, englobant même toute la population, des leaders de la petite bourgeoisie intellectuelle et artisanale, qui refuse non simplement de « tomber dans le prolétariat » ni simplement refuser la misère avec lui, car il n’existe aucun projet politique capable à l’heure actuelle d’arracher petite bourgeoisie et couches supérieures planquées de la classe ouvrière de la croyance en une meilleure « réorganisation du pays ». En soi, il y a pourtant bien une particularité de la crise grecque, mais pas celle que CCI et gauchistes s’ingénient à pointer. Si la Grèce contient toutes les tares périphériques des bourgeoisies arriérées, elle n’en est pas moins partie intégrante du capitalisme financier. Ce qui handicape la Grèce est la faiblesse non seulement de sa production mais la structure même de ses deux principaux secteurs rentables : l’industrie touristique et la marine marchande. L’Etat grec ne peut pas contrôler les flux financiers dans ces deux secteurs. Je ne vais pas développer ici, mais en gros le capital financier passe entre les mains de l’Etat grec, qui peut par contre, en retour jouer idéologiquement à la victime, comme le prétendant Valls en France qui ressort l’antienne de la fuite des capitaux ; toujours bon pour le nationalisme électoral des prolétaires aliénés cette histoire de capitaux fluides et apatrides. La bourgeoisie grecque avait été longtemps dominée par un capitalisme familial mais, désormais, il est devenu, comme partout, apatride, c'est-à-dire réellement financier, cela ce n’est pas mafieux, c’est tout simplement le capitalisme classique, celui que le prolétariat doit abattre en détruisant les Etats dominants, pas en attendant que les manifs syndicales se transforment en insurrection.



La Grèce va toucher des aides du FMI et des compères européens, et le peuple grec attend bouche ouverte… Or, d’une part la corde soutient complètement le pendu : la masse de la population, y inclus la petite bourgeoisie ergoteuse et sans projet politique de société, va se faire vider (si je puis dire), et d’autre part, le poteau sur laquelle est fixée la corde, ce sont les banques. Le directeur européen Trichet (au nom si joliment vrai) va prêter à 1% aux banques grecques, lesquelles prêteront à 6% au gouvernement du même pays ! Au lieu de soulager la misère, les « aides » doctement marchandées l’aggraveront, mais sans que puisse se profiler une « solution de classe » en Grèce comme la rêvent nos gentils maximalistes français, puisque la bourgeoisie grecque a enfermé le problème dans une question d’honneur national, quand la gauche caviar et les gauchistes agités du bocal vont continuer à dénoncer la mondialisation et « les banques » mais ni remettre en cause la vacuité du capitalisme ni se battre pour le véritable mouvement du prolétariat avec un programme communiste (certainement pas avec la plateforme électoral du misérable croupion staliniste KKE).



L’aide à la Grèce est, on le sait déjà, un cadeau empoisonné (sauf pour les banques). L’aide à la Hongrie, par exemple, s’est traduite par une hausse de 15%... de la tuberculose ! Oui les « aides financières » vont plonger des parties du monde dans la paupérisation absolue et les maladies de la pauvreté, mais cela ne signifie pas ouverture de la lutte du prolétariat comme tel !



Aucun pays ne veut du sort de la Grèce ! Par contre, la Grèce, même déshabillée, retrouvant la pauvreté de sa tunique antique, va chercher à imiter les « grands », les grands discours sociaux à la Obama et tutti quanti. Nouveauté de la période difficile qui s’annonce, toutes les fractions de droite et de gauche vont prétendre faire du social, être gentilles avec les « travailleurs ». Avec son demi-américain Papandréou, la bourgeoisie grecque tient un langage humaniste. Les couches moyennes salariées gardent leur 14e mois en Grèce. On accorde la nationalité à tour de bras aux albanais, bulgares, etc. qui en font la demande, parce que ceux-là peuvent aider à tenir dans la compétition intra-européenne puisqu’ils consentent à travailler un tiers moins cher qu’un ouvrier manuel grec. Que le CCI aille parler de « revendications communes » à ces deux franges de la classe ouvrière ainsi délimitées par un tel gap des salaires !



Je le redis et redirai, la solution n’est pas en Grèce ni dans l’exaltation d’une classe ouvrière mythique (en Grèce) ou en tout cas réduite à peau de chagrin. Il serait dramatique que la classe ouvrière plus concentrée se laisse apitoyer par un contre-exemple, celui de la Grèce depuis deux ans, avec des protestations finalement éparpillées, interclassistes et à dominante nationales quoi qu’on en dise. La classe ouvrière a besoin qu’on lui tienne un discours politique pas des lamentations de type syndicalistes ou des généralités à chier sur ce qu’elle a à faire une fois en lutte. Tout ce que j’ai lu en général sur la Grèce, de la presse bourgeoise mondiale aux pseudos révolutionnaires maximalistes retombe sans cesse dans la problématique larmoyante de l’exclusion des prolétaires indistincts, dans la chanson du tous ensemble œcuménique on ne sait plus contre qui et contre quoi, dérive qui permet finalement d’écarter la question de la réalité de l’exploitation et de la domination de la classe ouvrière non seulement par la bourgeoisie mais par une petite bourgeoisie anti-révolutionnaire pour ne pas dire anti-communiste. Il y a le danger si les prolétaires en restent eux-mêmes au seul questionnement économique que nous restions tous les éternels floués de l’histoire. Et pas seule de l’histoire de la Grèce qui nous est chère.





Pierre Hempel en voyage.





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[1] Le CCI utilise le même langage politico-syndical impuissant que n’importe quelle secte trotskyste, comme le CORQUI : « En Grèce, les travailleurs et les jeunes ont commencé à s'opposer aux mesures d'austérité destinées à démolir des acquis sociaux conquis au cours de décennies de lutte et à abaisser de façon draconienne le niveau de vie de la classe ouvrière » ; cela : « La diffusion rapide des grèves n'a été arrêtée que par les syndicats, qui ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour détourner et canaliser les manifestations vers des voies sans issues » ; ou ceci : « Derrière la réduction des dépenses sociales et des déficits budgétaires, le but de l'aristocratie financière est de tester sa capacité à écraser l'opposition de la classe ouvrière. Écrivant au sujet de la Grèce, Le Monde a commenté : « les cercles financiers craignent que le gouvernement pourrait céder face à la pression sociale ». Tu parles Jojo !







[2] La bourgeoisie, ou plutôt sa crise systémique – dont on nous serine tous les jours qu’elle est finie (DSK a le culot de prétendre que l’économie mondiale va taper vers les 4% cette année) – n’a pas attendu de frapper en Grèce. Il y a eu l’Islande, et tout le monde est plus ou moins frappé depuis un moment (malgré l’étrange discrétion et modestie dont sont grevés les commentaires économiques).





[3] Qui signe néanmoins avec la redondance d’un épicier bedonnant de quartier: La Fraction interne du CCI (en majuscules) + Les Communistes Internationalistes de Montréal, c'est-à-dire trois bonhommes + un québécois et demi.





[4] Ce « nous » qui supplée au « vous » trop politicard (vous votez) ou au « tu » trop familier (tu adhères), nous mène à penser que même les petites sectes auraient abandonné le discours tronc et le prompteur sur les plateaux télé pour préférer l’entretien moins racoleur vis-à-vis des masses spectatrices, s’ils n’avaient pas tous finis derrière leur clavier comme has been d’un révolution bolchevique déjà numérisée et formatée.





[5] Dans les journaux grecs, un sondage paru ce weekend indiquait que la parti gouvernemental « de gauche » avait toujours un indice de popularité supérieur d’environ 11% sur la « droite » en opposition. Les lamentations et démarches de Papandréou ne sont pas pour rien dans cette compassion de la masse des électeurs petits bourgeois (à qui on offre quasiment gratis l’avion pour venir voter lorsqu’ils sont à l’étranger, faut-il le rappeler à mes lecteurs réguliers ?).









[7] C’est avec ce type d’analyse simpliste que le CCI, depuis une bonne dizaine d’années, est devenu « décadent » théoriquement et psychologiquement. Il lui aura suffi d’avoir identifié la bourgeoisie, le mode de vie de cette classe comme une « mafia » pour crier Euréka ! Or nous ne vivons, sous la domination du capital financier que le mode d’exploitation traditionnel du capitalisme, même s’il est marqué par des aspects mafieux plus importants que jadis. Mais en croyant stigmatiser ainsi la « bête capitaliste » aux yeux des masses qui ne lisent pas ses maigres articles, le CCI peut se rapprocher sans peur du ridicule du grand penseur Proudhon qui avait trouvé la science infuse : « la propriété c’est le vol » ; quand bien même le « vol » n’a pas été éradiqué 150 ans après la disparition du pape de l’anarchisme libéral.





[8] Qui traduit surtout l’aspiration des couches petites bourgeoises à obtenir plus de postes dans l’éducation et la santé, et aussi des postes syndicaux afférents… planqués.





[9] En France, les enseignants des collèges et lycées professionnels de banlieue, en général assez nuls, auraient pu peut-être s’en inspirer (de cet « exemple grec ») mais Sarkozy vient opportunément de les « augmenter », pas d’augmenter leur capacité à mieux enseigner aux paupérisés. Et nos enseignants de protester quand leurs élèves leur crachent dessus !





[10] La suite de l’article en rajoute : « la révolte des jeunes en Grèce peut-elle s’exporter en France ? Oui, répondirent en cœur Laurent Fabius et Julien Dray » ; ces deux ultra-révolutionnaires de la gauche caviar qui scrutent leur avenir derrière eux..



1 commentaire:

  1. Ah, la Grèce, son patrimoine antique, sa mythologie qui a tant marqué ma jeunesse...
    J'aimerai bien y aller un jour... en simple visiteur, mais surtout pas en touriste (j'ai horreur de ce mot, "touriste", qui a une insupportable connotation consumériste... sachant qu'en plus je déteste suivre les parcours moutonniers en faisant la queue)...

    Merci pour ce reportage, Jean-Louis : c'est inattendu, mais c'est une bonne surprise. Si tu n'es pas déjà rentré en France, profite bien de la fin de ton séjour !

    Amicalement,

    Hyarion.

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