PAGES PROLETARIENNES

dimanche 18 octobre 2009

Mode ultra G :

L’insurrection (provinciale) qui vint…

si minable

Triste épilogue de la très médiatisée lilliputienne théorie de l’insurrection qui venait des p’tis couns de Tarnac. Où sont nos jeunes théoriciens estudiantins devant le « tremblement de terre » (si picrocholin) de Poitiers ? Où est leur appel à «généraliser l’insurrection » des incendieurs de voitures et de pétage des cabines téléphoniques ? Où est leur apologie du caillassage des CRS et de la fuite juvénile en cagoule jetable ?

Depuis l’Etat central, les meneurs de jeux via les médias retente depuis 15 jours de relancer la mayonnaise sur « l’imprévisible » terrible violence de « l’ultra-gauche » (c’est ainsi que de nos jours sont qualifiés les jeunes anarchistes ploum-ploum). Titre de la presse servile :

- le 13 octobre, Le Figaro : « La police prise de court par la stratégie de l'ultragauche ».

Commentaires du journal népotiste :

« Les violences de Poitiers, qui n'avaient pas été anticipées, indiquent que les extrémistes optent pour la discrétion. Surprise par la brusque irruption de quelque 250 casseurs (exagéré, ndt) au cœur d'une manifestation festive organisée à Poitiers, la police s'efforçait lundi de tirer les leçons de cette flambée impromptue de vandalisme et de violence. «Malgré la surveillance renforcée qui s'applique depuis plusieurs années aux groupuscules d'ultragauche, il est indéniable que nous avons cette fois été pris de court», grimace ainsi un commissaire, qui ajoute : «Il nous faut maintenant comprendre si leurs modes d'action et de communication ne sont pas tout simplement en train d'évoluer.» Dubitatif le cher Watson !

La police d’Etat tient à dénoncer par la bouche neutre du pigiste une « stratégie du complot » à rebondissements: « Rompant avec la pratique des groupes qui se sont récemment illustrés à Strasbourg ou Vichy, les organisateurs du «raid» de Poitiers ne semblent pas avoir annoncé explicitement leurs projets d'en découdre sur les forums Internet habituellement fréquentés par les militants d'extrême gauche. Sous l'intitulé «Manifestation festive», le blog du Comité anticarcéral de Poitiers avait simplement précisé, elliptique : «Venez vous joindre à nous pour qu'ensemble, nous puissions nous renforcer et peut-être ouvrir une brèche. S'agissant d'un rassemblement festif, venez vêtus de tous les accoutrements possibles et imaginables…»

Naïfs ou incompétents policiers ? Des sanctions seront-elles prises ? « D'apparence anodine, cet appel au rassemblement n'a pas retenu l'attention des policiers, qui n'ont manifestement pas capté davantage d'indices au gré de leurs surveillances téléphoniques. «On peut donc se demander si, après avoir beaucoup communiqué sur leurs actions à venir, les Black Blocs n'ont pas désormais choisi d'adopter une organisation plus discrète», hasarde un fin connaisseur de ces groupes. Auteur d'un Dictionnaire de l'extrême gauche, Serge Cosseron, ancien leader de la Gauche Marxiste (1972) et supplétif de Bourseiller ajoute : «Ces militants affichent une grande défiance envers les moyens de communication modernes, qui les exposent à la surveillance policière. De plus en plus, ils cherchent donc à s'organiser sans passer par Internet et les téléphones portables.»

Les policiers, présents par centaines étaient terrorisés par quelques… dizaines d’agités du bonnet : « Les policiers présents samedi à Poitiers ont été impressionnés par le degré d'organisation des manifestants qui leur ont fait face. Avant de passer à l'action, ceux-ci avaient visiblement aménagé des caches regroupant burins, marteaux, feux d'artifice, masques à gaz et autres lunettes de plongée en plusieurs points de la ville. De même, le choix de leurs «objectifs» n'a visiblement pas été laissé au hasard. «Il est quasi certain qu'ils avaient été déterminés à l'avance en raison de leur charge symbolique, estime Serge Cosseron. J'en veux pour preuve la dégradation des bureaux du quotidien La Nouvelle République du Centre qui, en tant que quatrième pouvoir, constitue une cible évidente. Par le passé, des équipes de France 3 et des reporters de la presse locale ont d'ailleurs été semblablement visés lors de manifs à Grenoble ou en Bretagne.»

Merci à toi Cosseron pour ta collaboration à l’imaginaire policier mais j’ai vraiment honte d’avoir milité deux ans à tes côtés !

Le plumitif du Figaro, lui, craint un « risque de radicalisation ». De quoi ? On n’en saura rien. Derrière les destructions de rue, heureusement il y a des orgas sérieuses qui imaginent que les casseurs principaux sont des fachos-gauchos et non pas des flics déguisés en émeutiers : « Protéiforme, regroupant une multitude de groupes qui ne partagent pas nécessairement les mêmes idées, l'«ultragauche» semble également divisée sur l'opportunité d'agir par la violence. Ainsi, tandis que le site Internet du Comité anticarcéral de Poitiers manifeste son soutien aux dix-sept personnes interpellées samedi, l'Organisation communiste libertaire, pourtant co-organisatrice de la manifestation, a publié lundi un communiqué déplorant «une ambiance pas trop démocratique et un avant-gardisme rappelant de sinistres heures du gauchisme “militaro” que l'on croyait renvoyé aux poubelles de l'Histoire». La brave OCL va se faire conspuer par les totos demeurés !

Remercions quand même le Figaro de nous renvoyer au site du comité anticarcéral de Poitiers, et là on peut voir que, autant le gonflement disproportionné des médias d’un affrontement de rue provoqué est amplifié hors de proportion réelle, autant cela se traduit, hélas, par une répression impudente via cette salope de justice de classe contre une bande de lampistes et de naïfs légèrement imbéciles :

« Bilan de la journée du 12 octobre : Concernant les procès des personnes inculpées à la suite des évènements du 10 octobre dernier, un point rapide sur la situation. Sur les dix-huit personnes interpellées samedi, huit sont passées en comparution immédiate lundi, et nous sommes toujours dans l’attente du procès d’une mineure qui aura lieu le 5 janvier prochain (rebellion et refus de prélèvement ADN). Le 23 février se déroulera également le procès de deux personnes pour refus de prélèvement d’ADN, ainsi que refus des photos et empreintes pour l’une d’entre elles. Délibéré à 1h15, le mardi 13 octobre :

- Nathalie : Déclarée coupable de détention de feux d’artifice ; 2 mois avec sursis

- Charles : Déclaré coupable de détention de feux d’artifice ; 2 mois avec sursis

- Patrick : Déclaré coupable de violence sur commissaire (jet de pile) ; 8 mois dont 4 avec sursis ; 800 euros d’amendes

- Serge : Déclaré coupable de dégradations volontaires sur bien privé ; 6 mois avec sursis, 2 ans de mise à l’épreuve (obligation de soin, d’activité et de dédommagement) ; 2850 euros d’amendes

- Samuel : Déclaré coupable de violence sur commissaire ; 6 mois dont 5 avec sursis

- Jean Salvy : Déclaré coupable de violence sur officier de police ; 6 mois dont 5 avec sursis

- Leo : Déclaré coupable de dégradations volontaires par incendie et jets de pierre ; 6 mois avec sursis

- Candice : Déclarée coupable de dégradations volontaires sur un bien d’utilité publique ; 6 mois avec sursis et mise à l’épreuve ; 300 euros d’amendes pour refus d’ADN et 650 euros pour la Mairie de Poitiers » (comité anticarcéral).

Là où il n’y que les prénoms ce sont des ados ou de jeunes étudiants… Charges dérisoires des corbeaux de l’Etat en robe de secte franc-maçonne contre une bonne partie de pauvres adolescents, méprisés et écrasés sous les faux témoignages des huiles flicardes. Comment ne pas avoir envie de dénoncer également le « collectif contre la prison de Vivonne » et la mouvance du comité anticarcéral de Poitiers qui encouragent autant de stupides actions de rue, envoyant au casse-pipe de pauvres lampistes qui croient faire acte révolutionnaire ! Ces petits bourgeois meneurs, blablateurs comme les p’tits couns de Tarnac détournent leur responsabilité sur la « manipulation médiatico-politique » à laquelle ils ont apporté leur concours ! Ces charlots se la joue syndicaliste en rédigeant un communiqué pour soutenir la corde des pendus par Dame Salope la justice : « Après huit heures et demie de ce procès absurde et grotesque, des faux témoignages des policiers au zèle démesuré du procureur à faire tomber les condamnations , il faudrait être aveugle pour ne pas déceler la manipulation médiatico-politique qui s’est tramée ce lundi 12 octobre 2009. Plus qu’éreinté-e-s et attristé-e-s après cette journée qui sent la mascarade, nous remettons à très vite la rédaction d’un communiqué plus complet et réitérons notre soutien aux incarcérés ». Bande de connards !

LE PARISIEN VOULAIT REMETTRE LE COUVERT POUR LE SAMEDI SUIVANT :

Titre du samedi 17 oct: La police face au renouveau de l’ultra-gauche (Le Parisien du 17 oct)

« Après les incidents de Poitiers, des groupes d’extrême gauche ont rendez-vous cet après-midi à Rennes. Un rapport des renseignements généraux constate le renouveau de cette mouvance. La scène d’émeute a été brève mais très violente. Suffisamment pour marquer les esprits. Samedi dernier à Poitiers (Vienne), des dizaines de jeunes ont profité d’une «manifestation festive» contre l’ouverture d’une nouvelle prison pour saccager plusieurs boutiques du centre-ville. Une opération commando façon Black Blocks, ce mouvement de casseurs né en Allemagne qui gravite autour de l’ultra-gauche et qui s’était distingué lors du sommet de l’Otan à Strasbourg.


Cet après-midi à Rennes (Ille-et-Vilaine), une autre manifestation est prévue « en soutien aux luttes de l’Ouest ». Elle sera très surveillée par les forces de l’ordre, prises de court la semaine dernière à Poitiers.

Des « colères » multiples.

Le rassemblement a un mot d’ordre un peu pompeux (tarnacien et coupâteux…ndt): « C’est en se branchant les uns aux autres que nos colères retrouveront le goût de la victoire face à l’hégémonie d’un monde qui ne cessera de trouver de nouvelles formes de contrôle pour nous maintenir dans l’isolement. » Les « colères » de l’ultra-gauche sont multiples. Elles vont de la défense des sans-papiers à l’opposition à la construction d’un nouvel aéroport à Nantes en passant par la défense des squatteurs ou la lutte contre les grandes entreprises ou les banques françaises. Pour les modes d’expression, c’est un peu la même chose : « Il y en a qui défendent une vision de la société, d’autres qui oscillent entre la politique et la violence et enfin des éléments qui veulent semer le désordre », détaille un officier de renseignement. La France a une longue histoire avec l’extrême gauche ainsi qu’avec ses dérives comme le groupe Action directe. Depuis au moins trois ans, beaucoup d’observateurs constatent un regain de cet activisme, comme le relatait un rapport des renseignements généraux datant de 2008 auquel nous avons eu accès (lire ci-dessous). L’an dernier, l’arrestation du « groupe de Tarnac » soupçonné d’avoir participé au sabotage de voies SNCF a fait couler beaucoup d’encre. Aujourd’hui, c’est l’opération de Poitiers qui frappe par sa violence, sans que la police française ne parvienne à savoir s’il s’agit d’un pic de fièvre ou de l’annonce de troubles plus sérieux ».

On frissonne ! A quand le prochain best-seller de Coupat et madame ?

L’opération « médiatico-policière » devrait connaître des rebondissements avec l’imagination fertile des commissaires romanciers du pouvoir, car leur feuilleton digne d’Eugène Sue a commencé en cette fin de semaine avec une histoire proche à nouveau des rails SNCF, un simple vol de câbles dans le Val de Marne qui se découpe en « sectionnement volontaire » (la fauche des câbles de cuivres SNCF et EDF est une tradition depuis des lustres chez nos ferrailleurs manouches et source d’honorables revenus). Pourvu que Coupat ne soit pas allé couper les fils sans quoi il sera coupable, à moins qu’il ne soit allé baiser sa copine près d’un hôtel de gare !

Pierre Hempel (pseudonyme de JLR mais ne le dites à personne)

PS: le pompon revient au journal de merde régional "la nouvelle république" qui fournissait le 13 oct. un story-board à la mad Max: cf. Une heure d'émeute au centre de Poitiers, avec extrait du "vademecum" de l'émeutier marginal ("oublie ton teush et garde un nom d'avocat).

ALERTE : pour tous ceux qui sont intéressés par la lutte révolutionnaire classique au nom du prolétariat, qu’ils se dépêchent d’acquérir mon Histoire du maximalisme avant que l’ouvrage ne soit retiré de l’étal des librairies comme faisant partie de la « stratégie de déstabilisation de l’Etat par l’Ultra-gauche » !

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