PAGES PROLETARIENNES

vendredi 23 octobre 2009

LES NOUVEAUX SITUATIONNISTES: LES OUVRIERS INDUSTRIELS!










L'art continental est dans la rue!





Hier les ouvriers industriels, les "Conti" (Continental) et d'autres ont envahi par milliers les rues autour de la place Denfert-Rochereau. Ils ont décidé de réaliser une oeuvre d'art. Extraodinaire! Continental! On n'avait pas vu cela depuis les graffitis situs en 1968! Voici notre lion nationaliste, notre première ligne Maginot reformatée kitsch! Voici le monument le plus photographié de Paris pour l'heure par des touristes admiratifs! Même les passants bourgeois sont charmés!





Quelle classe... ouvrière! Quel talent! Voilà ce qu'il faut faire au lieu de brûler des bagnoles ou de casser des vitrines! A quand la Tour Eiffel? L'Arc de triomphe?





Vive les arts de la rue dans la lutte contre les licenciements!

LA COLERE NOIRE DU LION PROLETARIEN CONTRE UNE JOURNEE D‘ACTION POUR SUICIDER TOUTE GENERALISATION DES LUTTES OUVRIERES

Colère et ras-le-bol dominaient parmi les salariés d'entreprises comme Nexans, ArcelorMittal ou Continental, qui ont manifesté jeudi à Paris pour défendre l'emploi industriel, certains s'en prenant aussi au leader de la CGT Bernard Thibault, accusé de trahison permanente. Devant 13.000 personnes selon la police, 30.000 selon la CGT, défilant de Denfert-Rochereau jusqu'au ministère de l'Economie, le bonze protégé par un cordon de gros bras de la Préf. De police, a fustigé, avec le langage creux qu’on lui connaît, gouvernement et patronat qui "se refusent à changer en profondeur les logiques qui ont conduit à la crise économique et sociale". Répétant sa rengaine de perroquet métropolitain, Thibault ânonna « Il faut "écouter enfin ce qu'ont à dire les salariés et leurs syndicats sur la politique industrielle », informant les pigistes présents d’une participation de la CGT aux « états généraux de l'industrie » nouvelle poudre aux yeux des ridicules ministres à tête de traîtres gouvernementeurs.
« 20.000 emplois sont encore détruits chaque mois dans l'industrie" et "les menaces portent sur 300.000 emplois », a-t-il précisé en expliquant qu’on n’allait pas faire la révolution pour si peu et que le gouvernement laisserait le temps aux syndicats de suicider les grèves une par une. La CGT, premier coron sanitaire gouvernemental du secteur des derniers « bleus », avait préparé sous forme de carnaval le défil des représentants d'entreprises aussi variées qu'Airbus, Renault, la SNCF, EDF, Bosch, L'Oréal ou encore Paulstra. Les autres organisations n’ayant pas voulu participer à ce nouveau jet de confettis, seule l'Union Solidaires (qui regroupe notamment les anarcho-gauchos des syndicats Sud) filait en queue de la manifestation.
Des ouvriers du fabriquant de câbles Nexans, revenant du siège de leur entreprise à Clichy, où ils ont brisé des vitres, s’étaient placés en tête du cortège (d’où Thibault s’était une nouvelle fois vite retiré). "C'est la colère qui explose", a déclaré un tourneur de l'usine de Chauny (Aisne) qui doit fermer. Même fureur chez Aluminium Pechiney à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), où 169 postes doivent disparaître. "Nous avons été rachetés par Alcan puis Rio Tinto, sans réaction de l'Etat, alors que le seul but de ce cannibale est de piller nos technologies", dénonce un délégué, Yannick Bacaria. A Michelin, où un millier de suppressions de postes sont programmées, "les expertises montrent qu'elles ne sont pas justifiées, que faire ? Nos dirigeants politiques ne sont que des pantins au service des patrons", a jugé un syndicaliste, oubliant d’ajouter qu’il faisait partie lui aussi des marrionnettes. Le fabriquant de pneumatiques "sanctionne les salariés qui se rebellent, met la pression sur tous pour qu'on baisse la tête", ajouta-t-il sans révéler que ce genre de journée d’action en car d’excursion à Paris contribue à suicider toute lutte d’envergure. Nulllement allusion à ce que les bourgeois nomment « la souffrance psychologique au travail » la pancarte: "Sarkozy, suicide toi" signifiait bien qu’il faudra commencer tôt ou tard la lutte à mort contre les exploiteurs qui se fichent de la gueule du lion en colère.
Des manifestants, trimballés depuis leur lointaine province, attendaient beaucoup des syndicats, qui déçoit certains, ils se sont foutus le doigt dans l’œil et n’arrêtaient pas de pester au retour en car malgré les efforts des syndicalistes de base pour leur faire chanter la Carmagnole à tue-tête.
« Une telle journée est inutile, en ne permettant aucunement des contacts directs entre travailleurs en lutte des diverses entreprises – car en plus le premier syndicat-flic de France a limité la démonstration artistique à la seule corpo industrielle, qui n’est qu’un tronçon de toute la classe ouvrière -, mais elle est sans lendemain", a assené Jean-Louis Roche (envoyé spécial du Prolétariat Universel), approuvé par un mec de Freescale (Toulouse), où 800 salariés doivent être licenciés d'ici fin 2011. JLR s’est félicité enfin de la belle initiative, celle-là vraiment artistique, pour décorer le lion de Belfort en ne laissant dépasser que la tête toute noire symbolisant vraiment la colère noire ouvrière, et propre à faire « exister » pour quelques jours le passage colérique des prolétaires dans Paris intramuros en suscitant la sympathie de la population des couches non-exploiteuses, et même des flics les moins cons.
Guy Eyermann, délégué des New Fabris de Châtellerault, qui avaient menacé cet été de faire sauter leur usine, est amer et plus bête que la moyenne des ouvriers: "côté CGT, nous aurions souhaité que Thibault soutienne notre action". Les plus virulents ont été les "Conti", qui ont sifflé jeudi le leader de la CGT et appelé à sa démission. En août, leur propre responsable CGT Xavier Mathieu avait traité de "racaille" les "Thibault et compagnie", bons selon lui "qu'à frayer avec le gouvernement".
Enfin rasséréné, loin des ouvriers remontés dans les cars syndicaux, Thibault a pu se laisser aller à parler en leur nom avec son langage d’enculé : « Heureusement que la base remue dans les entreprises", a réagi devant la presse M. Thibault, d'autant que "nous sommes dans la phase de préparation de notre congrès" à Nantes début décembre. Mais il a tenu à distinguer "les critiques constructives et les autres ». « Vous ne croyez tout de même pas qu’on est payé pour généraliser les luttes ou faire tomber le gouvernement, vous êtes con ou quoi ? », répondit-il brutalement à un journaliste gauchiste de Rue 89 qui avait voulu jouer au petit malin.

Rewriting des communiqués d’agences de presse par Pierre Hempel.




3 commentaires:

  1. Nous autres, les "nosotros.incontrolados" sommes assez bien disposés à rester attentifs/attentives, à la démarche comme à l'insolence heureuse qu'elle contient contre toutes les autres officines de la chosification...C'est pas que nous affectionnons particulièrement le turbin, mais dans cette société ayant réduit chacun en situation d'esclavage permanent, il n'est pas vain de commencer d'une manière ou d'une autre à s'y attaquer en foutant un souk mérité...
    Ce n'est qu'un début?
    En attendant mieux,et même peut-être de quelques rencontres joyeuses aussi, nous nous emparons de cet article que nous relayons sur nos pages...
    Nous saluons au passage les porteurs et porteuses de fureur ludique....

    http://nosotros.incontrolados.over-blog.com

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  2. Merci encore pour ce superbe photo-reportage. Bien à toi, l'ami.

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  3. Salut J'étais à cette manif, j'ai des photos si tu veux.
    notamment la fameuse pancarte sarkosy suicide toi...
    J'en ai aussi d'autres sur la manif de Cherbourg d'hier contre le terminal charbonnier.

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